L`ISLAM ET LA MORALE UNIVERSELLE

Transcription

L`ISLAM ET LA MORALE UNIVERSELLE
Pr. ABDELAZIZ
BEN ABDEL L AH
M e m bre d e l ’Ac a dé m ie
du
Ro yaume du Maro c
L'ISLAM
ET L A MOR AL E UNIVERSELL E
Collection Mission de l’Islam 1416H
- Volume III
1 ère édition 1996
Tous droits réser vés
1
INTRODUCTION
«Le but de ma mission, en tant qu'Envoyé de Dieu - affirme le Prophète - est de
parfaire la mora le». (Moslim et Mous nad Ahmed).
L'Islam est un système éthique, dont la simplicité, la clarté et l'idéalisme l'imprègnent
profondément d'un humanisme transcendant, mais pratique. Nous nous devons donc, pour
rester objectifs, d'analyser le contenu de l' Isla m, son dogme, ses principes, les moteurs
de sa vita lité et de son dynamisme. Nous remonterons, pour cela, aux sources pures
auxquelles se sont référés d'éminents penseurs des premiers siècles tels Ibn Hanbal et Ibn
Taïmia ou des réformateurs tels Abdou et Afghani, promoteurs modernes du mouvement
Salafi. C'est, là, le procédé le plus sûr, pour dégager l'Islam de ses fatras, et en esquisser une
fresque vivante, simple à l'image de la réalité. C'est, alors seulement, que nous pouvons nous
rendre compte de l'ampleur de ce génie universel de l' Islam, qui s'impose à l'esprit de ses
adeptes convaincus, de par sa souplesse et son adaptabilité.
Les deux sources de la charia (Droit musulman) sont : le Coran et les Hadiths. La
première source doit être dûment interprétée, pour dégager la pensée réelle de l' Isla m. Le
Messager d'Allah s'est érigé, lui- même, en exégète du Coran, inculquant à l'un de ses
compagnons, son cousin Abdallah Ibn `Abbas, les enseignements adéquats, concernant
chaque verset du Coran, dont le sens prêtait à confusion. Ibn „Abbas était connu, du temps
même du Prophète, comme l'interprète autorisé et exclusif du "Livre révélé". la plupart des
Hadiths, en l'occurrence, rapportés par Ibn 'Abbas, ont été réunis par l'imam Bokhari, en (250)
pages de son Sahih ; c'est un compendium du ( Ta fs ir par le Had ith), c'est à d ire
( l'e xé gèse d u Cora n, d'après le Hadith).
Quant à la deuxième source de la Charia (la Sounna), c'est l'ensemble des hadiths
authentiques, révélés au Prophète avec le Coran, d'après une tradition qui dit : «Allah m'a
inspiré, avec le Coran, une révélation similaire». Nous avons, donc, réuni, dans l'ouvrage que
nous présentons aujourd'hui à nos chers lecteurs, sous le titre : "L'Islam et la Morale
universelle", un recueil de propos et traditions prophétiques, authentifiés par les trois grands
Imams traditionnistes : Al- Bokhari (B), Mouslim (M) et Malik Ibn Anass, dans sa Mouatta
(MA). Les deux premiers, à la suite d'un tri très serré, n'ont pu retenir de 300.000 hadiths que
quelques cinq mille, le troisième, 700 hadiths sur dix mille. Ces hadiths ont été étoffés par le
contenu d'autres recueils, comme les Traités de Sounane (S), élaborés par Tirmidhi (T),
Nassaïy (N), Abou Daoud (D), ainsi que les Massânid tels celui (le l'Imam Ahmad Ibn Hanbal
(A), Bezzar (BE) et les Jamie‟ de Tabarani (TA) et "Adab al- Moufrad" (AM) de Bokhari.
Ces hadiths dont nous avons réuni, réellement, quelques milliers, que nous avons traduits
nous- mêmes en français, définissent la pensée de l‟Islam, sur le processus des divers aspects
de la vie civilisationnelle telle qu‟elle est conçue par le Messager d'Allah. L'Ethique sociale
est érigée alors, en principe vital, où le comportement du croyant, dans la société musulmane,
prime le cultuel (c'est-à-dire le service afférant au culte). D‟après un recensement, que nous
avons personnellement effectué, les hadiths afférant au social se montent à 4/5 de l'ensemble
où l'eschatologique est assez limité. Nous avons tenu, à étayer la (Sounna) par des centaines
de versets coraniques, qui traitent des mêmes thèmes (1).
1es caractéristiques essentielles de la foi sont loin de se cantonner dans les actes purement
cultuels. Elles touchent, en premier lieu, les élans du cœur et le comportement des âmes. Tout
mérite est conditionné, surtout, par l'efficience sociale de l'acte accompli par le fidèle.
Toutes les prescriptions coraniques de l'Islam bien entendu, prières ou autres, sont
imprégnées d'un certain "cachet social".
(1). «Le lecteur de certaines traductions du Coran est entièrement dérouté quant au sens profond du texte coranique, du fait de
la teneur de certaines traductions. En fait, on ne peut qu'être étonné par des assertions que celle que j‟ai extraite d'une
traduction publiée, dans une collection bien connue, parmi les œuvres littéraires, telle : «la révélation coranique,
empiétement orientée vers (les perspectives eschatologiques, n'insiste guère sur les valeurs morales des actions humain es ...
».
M asson. "Le Coran", Bibliothèque de la Pléiade, N.R.F., édition (le 1976, page LXIX)
(M aurice Bucaille, the Journal, M uslim World league, M ecca, Vol, 8 N°5)
2
Tout acte individuel est jugé plus méritoire, quand il est accompli collectivement, car il
donne, alors, une nouvelle occasion d'affermir le rapprochement des citoyens.
L‟Islam est une religion aisée, dans sa conception et sa pratique. Il exclut toute étroitesse
d'esprit et tout rigorisme. En conséquence: éviter les complications, être accommodant,
rechercher l'apaisement des cœurs, agir avec pondération et mesure, tels sont «les principes
réalistes prêchés par le Prophète, comme moyens efficaces d'aboutir» (Boukhari, Moslim et
Nassaïy).
«Le Mo umin, par la so up le sse q ui le ca ractér ise, e st co m pa rab le à un cha mp de
blé dont les tiges fle xib les se plie nt, so us l'e ffet d u vent ; ta nd is q ue l' infidè le est
semb lab le à un cèdre qui demeure raide, à moins qu'il ne soit abattu». (B.T.) L'objectivité
est une ver tu ess e ntie lle, c he z un mus ulma n ; il es t vr a i q u'ob jec tivité ne ve ut
pas d ire trad itio na lis me co nfor miste, ni abs enc e d'espr it c r itiq ue, ma is se ule me nt
insp irat io n r igo ur e us e d es fa its , d o ub lé e , le c as é c héa nt, d ' inte r p r étatio ns
é lab or ées e n fo nc tio n de do nnée s rée lles et d'a xi omes bien entendus.
Qua nd, da ns l'o r ie nta tio n d u juge me nt, le tra va il b r usq ué d e la pe ns ée s e do ub le
de pa r tis p r is , p lus o u mo ins s ys té ma t iques, on aboutit à des contradictions édifiantes.
Le sens cr itiq ue est ind ispe nsab le, ma is, il faut se ga rder de le c o nfo nd r e a ve c un
c o nfo r mis me s ys té ma tiq ue . I l e s t da ng ereux de forcer la méthode induc tive,
aux dépens de so urces naturelles de l'histoire et de la pensée.
La notio n d' une a uthe ntic ité Is la miq ue es t, donc, é tro ite me nt lié e à une pe nsée
so uver a ine e t é mine mme nt e xigea nte, à s a vo ir l'a sp ir a tio n à un éq uilib re q ui
as s ure le vér ita b le êtr e d' un vra i mus ulma n. Le fa me ux leader a rabe C hak ib
Ersa lâ n e st l'a ute ur d' un o uvr a ge, d a ns leq ue l il s'e st p osé, a vec une objec tivité
sa is issa nte, cette que stio n cr uc ia le : «Po urq uo i ce rec ul des mus ulma ns, a lo rs q ue
d'autres pe up les ré a lise nt un progrès constant» ?
L'Is la m, e n ta nt q ue s ystè me so c ia l es t- il vra ime nt re spo nsab le de la ré gress io n
de ses adeptes ? Ses princ ipes constituent- ils réellement un handicap au progrès socioéconomique et à l'é vo lut io n de la sc ie nc e ? Po ur q uo i d o nc l' Is la m, à so n
a vè ne me nt, a- t- il p u, a u co ntr a ire, r éa lis er , à l'é c he lle mo nd iale, cette heureuse
expansion, cristallisée par une c ivilisa tio n é mine mme nt huma ine o ù un sp ir itue l
a gis sa nt s' a llia it a u r a tio n ne l b ie n e nte nd u ' ! L' I s la m a b b a s s id e et a nda lo u a
lé gué à l' huma nité un pré c ie ux pa tr imo ine, q ui fut le po int de dé par t de la
Re na is sa nc e e n Occ ide nt ; q ue ls so nt do nc les é lé me nts gé né rate urs d e pro grès
qui constituent l'essence même de l'Islam ?
To ut p ro grè s e st co nd itio nné, e n e ffe t, e n p re mie r lie u, par l'é pa no uis se me nt
spo nta né de l' Etre , da ns un milie u app rop r ié et da ns une a mb ia nce no n vic iée pa r
la dé ma go gie o u l‟ irré ligio s ité. U ne c o mmu na u té o ù le s c ito ye ns s e s e nte nt
s o lida ire s es t le c ha mp idé a l p o ur un ra yo nne me nt he ure ux. Le c itoye n libre,
protégé contre l' injustice et l'ab us, do it po uvo ir a gir, sans contra inte ni he urt, avec
un se ntime nt accru de dignité. L'effic ience de sa contrib ution, dans l'édificatio n de la
communauté, es t l'o bjet mê me d es had iths do nt no us a vo ns é lab oré la
trad uctio n, e n fo nc tio n d' impo nd éra b le s do nt l‟I s la m a fa it le fo nd mê me de son
dogme. Le co mpor te me nt de l' ind ivid u, au se in de la socié té, et la nature des
rapports créés par le brassage quotid ien des cito ye ns, sont le ressort essentie l et le
secret réel du progrès.
Le so uc i d e b ie n o rd o nne r le s ra ngs de s fid è le s , d a ns le s pr ières co llectives,
est prés e nté co mme une marq ue e ffec tive d u r a p p r o c he me nt d es c œur s. La
p r o hib it io n d e s je ux de hasa rd, de l' us ure , n'a va it pas une ra is o n e n so i : e lle
éta it, s ur to ut, d ue a u se ntime nt q ui a nima it le lé gis late ur, so uc ieux de d iminuer,
au se in de la co mmunauté, toute cause de tens io n ou d e ma le nte nd u, p ro vo q uée
par un co mp le xe d' injus tice et de spolia tion. To ute pratiq ue, toute œuvre
initia le me nt lé ga le, devra ie nt ê tre exc lues ou mitigées, s i e lles r isqua ient de
dégé né r e r e n é lé me nts d e d is c o r d e . Une fr a nc h is e b r uta le q u i blesse n'est plus
une qualité. Le mensonge qui pallie un danger , q u i ré co nc ilie d e ux ê tre s s épa r és , es t
un ac te trè s Mé r it oire. Une bonne intention est susceptible de légitimer un acte
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or igine lle me nt illé ga l, à co nd itio n q u'a uc une d es p ar tie s e n ca use ne so it lésé e.
Les "mo u'a ma lâ t", o u rappo rts soc ia ux, pr é va le nt s ur le s "` I b ad ât", p urs a c te s
de c ulte . La no tio n mê me de s o up les se et d'adap tab ilité, da ns l' espace e t da ns le
te mps, des pr inc ipes Is la miques, es t étro ite me nt liée a u so uc i q u i p o r ta it le
lé g is la te ur à mu lt ip lie r le s c ha nc e s , e n vue d'édifie r une c ité idéa le ; les la rge s
poss ib ilités q ui ca ractér ise nt l'e xé gè se d es te xtes c or a niq ue s o u l' inte r pr é ta tio n
de s had iths (o u p aro les d u P rop hè te), la isse nt a ux a uto r ités de l' I s la m, une vaste
latitud e q ui p er met d e te nir c o mp te de to utes le s conjo nctures, e n r echerc ha nt,
pour c haq ue cas par tic ulier, la so lutio n adéquate. C'est là le secret de la p lura lité
des rites o u éc o le s jur id iq ues , r ites a uss i mé r ito ir e s le s uns q ue le s a utres.
C'est auss i le secret de l'e xpa ns io n rap ide et spo nta née de l' Is la m, q ui, e n l'es pace
d'un q uart de s ièc le, to uc ha it de s co ntrées , a lla n t de l' Atla ntiq ue jusq u'a u Go lfe
Arabe o u Per s iq ue. La viab ilité de l'Is la m, so n universa lis me transcenda nt,
procèdent surtout de sa simplicité tout humaine.
Un doc ume nt a été p ub lié pa r le Secr éta r ia t d u Vatica n p o ur les no n- c hr étie ns,
intitulé "O r ie nta tio ns ", da ns le b ut d e pro mo uvo ir un dia logue entre chrétiens et
musulma ns, docume nt très s ignif icatif q ua nt a ux pos itio ns no uve lle s adoptées visà- vis de l' I s la m. E lle s r é c la me nt, lit - o n, d a ns la tro is iè me é d itio n (197 0) de
cette étud e Ŕ « une r é vis io n d e no s p o s itio ns e nve r s lu i e t une c r itiq ue d e no s
p r é jugé s » … «No us de vo ns no us p ré oc c up e r d' ab o rd d e c ha nge r
p r o gr essive me nt la me nta lité de nos frères chrétiens; cela importe avant tout»... il faut
abando nner l‟ ima ge surannée héritée du passé ou défigurée par des préjugés et des
calomnies »…, « reconnaître les injustices dont l'Occident chrétien s'est rendu coupable à
l'égard des musulmans». Le document du Vatican, dans près de ce nt c inq ua nte pa ge s,
dé ve lo ppe, a ins i, la ré futatio n de s vue s c la s s iq ue s q ue le s C hr é tie ns o nt e u
s ur l' I s la m e t expose ce qu'il est en réalité.
Sous le titre "Nous libérer de nos pré jugés les p lus no tab les ", les a ute ur s d e c e
d o c u me n t a d r e s s e nt c e tte in v ita t io n a u x c hr é t ie ns : «Là auss i, nous a vo ns à
nous livrer à une profo nde purification de nos mentalités. Nous pensons, en particulier, à
certa ins juge me nts "to ut fa its " q ue l'o n porte, trop so uve nt e t à la lé gè re, s ur
l'I s la m. I l a ppa ra ît cap ita l de ne p o int c ultive r , da ns le s ecr et d e no tre cœur, d e
ces vue s trop rap ide s, no ir e a rb itr a ir e s, o ù le mus u lma n s inc è re ne s e
re co nna ît pas».
Le Document du Vatican entreprend ensuite la critique des autres jugements fa ux, p or té s
s ur l' Is la m, te l le fa ta lis me .
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LE CORAN
"Lorsque le Coran est récité, écoutez- le et taisez- vous.
- Peut-être vous sera-t-il fait miséricorde ? » Sourate : Al 'Araf, verset 204)
Le Co ra n c o mpo r te 1.2 70. 00 0 le ttr es . Alla h ac co rd e, po ur c haq ue lettre une
pr ime co nc rétisée par une ho ur i, a u Pa rad is. ( TA) (Had ith rappor té par O mar)
«Ce lui q ui ose é me ttre un a vis pe rso nne l s ur "le livr e d' Alla h" ( le Cora n), pèc he
mê me s' il a r a iso n ; (T.A. D.) ; il apo sta s ie, s' il a tor t».
« Le prop hè te lui- mê me n'a ja ma is interp rété le Cora n, e n s e basa nt s ur so n
propre a vis. I l se fia it to ujo urs a ux e ns e igne me nts de l'Ange Gabr ie l. (BE.
Maus ily) » (r apporté p ar Aïc ha)
Al1a h d it da ns un had ith sacré : «Ce lui q ui, absorbé da ns la lecture d u Cora n,
oub lie de M' invoq uer, se ra mie ux sa tis fa it que q uiconq ue par Mon e xauce me nt de
ses vœux et priè res». (TA)
Le Prop hè te ordo nna it à s es co mp a gno ns de lire le Cora n, e n le r ythma nt
mé lod ie use me nt. Alla h n'a ja ma is ac cordé à q uico nq ue de Ses M essa ge rs, une
autor isatio n te lle q ue ce tte into na tio n cora niq ue » ; «lise z, do nc, le Cora n d' une
vo ix for te et ha r mo nie use me nt c ha nta nte ». (B. M.D.N.), ma is ga re a ux into natio ns
lyr iq ue s des a mo ure ux ... »
«Alla h a ime une attitude s ile nc ie use da ns tro is cas : lors de la lecture d u Coran, e n
cas de marc he forcée de guer re, et enfin à l'occasion d'un cortège funèbre». (AT)
Le Prop hè te a co nda mné to ut désacco rd s ur l' interpré tatio n d u Cora n». ( B)
«Le Prop hè te a déco mma ndé a ux co mbatta nts d'e mpo rte r le Cora n, a vec e ux, lor s
d'une e xpéd itio n s ur une terr e e nne mie ». ( B)
«Lis e z le Cora n, c ar il ser a le jo ur de ré s urre ctio n, vo tre inte rcesse ur ». (M )
«Le me ille ur d'e ntre vo us e st ce lui q ui a appr is le Cora n et l‟a e ns e igné a ux
autres ». (B)
«Alla h re ha uss er a p ar le Co ra n ce r ta ine s ge ns e t e n rab a iss era d'autres». (M.)
«Ce lui q ui ne c ha nte pas, e n réc ita nt le Cora n, n' est pas de s nôtres». (D)
«Dans deux cas, l'envie est permise :
 Quand un ho mme, pour vu par Alla h de la conna issa nce du Coran, se consacre à
sa lecture, jour et nuit.
 Quand un ho mme, na nti d'une for tune, la dépe nse, de nuit et de jour, (dans le
chemin de Dieu)». (B.M.S.)
Une autre version dit :
«Dans deux cas, l'envie est permise :
 Qua nd un ho mme , na nti pa r Die u, dép e nse s o n a r ge nt, dans les causes justes.
Quand, doté de sagesse, il en use pour arbitrer les litiges, et l'enseigner aux a utr es ».
( B.M .S. )
«S i vo us ê te s e n litige , à p rop os d‟ une c ho se, r a me ne z- la à Alla h e t à so n
Mes sa ger », (c' es t- à- d ir e a u Co ra n e t à la So unna ) (S. , Le s F e mme s, ve rs e t
59).
C‟es t Lui q ui fa it d esc e nd re s ur to i, le Livr e d o nt c er ta ins ver se ts so nt b ie n
e xp lic ité s, ce so nt l‟ Ecr itur e- mèr e e t d ‟a utre s p rê te nt à co nfus io n ».
Or, ne s a it so n inter pr étatio n q ue Die u ; e t le s ge ns b ie n e nrac iné s da ns la
sc ie nce d ise nt : «N o us y a vo ns cr u. To ut vie nt d e No tre S e igne ur ». (S.,
Fa mille d e ' I mra n, ver se t 7)
« Dir o nt- ils : il a fo r gé ce la ( Le Co ra n) »
Dis : « a ppo r te z do nc d ix So ura te s fo r gé es pa r vo us e t s e mb lab le s à
cec i ! I nvo q ue z a lo rs , q ui vo us p o ur re z, e n de ho r s de Die u, s i vo us ê tes
vér id iq ues ». (S., Ho ud , ver se t 1 3)
5
T émoi gnages
« Une ré e lle c iv ilis a tio n, fr uit de s p ré cep te s co ra niq ues , une c ultur e
inte llec tue lle s urp re na nte , r è gne nt jus q u' a u fo nd de s Mo nta gne s ma roc a ine s »
( Le Ma roc I nco nnu - Mo ulie ras T I p. 28 ).
La la ngue d u Co ra n a un if ié le p ar le r d o gma tiq ue d u mo nde I s la miq ue.
Que lq ue s o r ie nta lis te s s o uha ite nt vo ir l'Occ id e nt b é né fic ie r d' un ato ut
lingu is tiq ue, a us s i ho mo gè ne q ue la la ngue c or a niq ue, d e p or té e unive r se lle.
Par la nt de s ge ns d u b led, Mo ïs e Na ho n pr éc is e d a ns «P ropo s d ‟ un vie ux
ma roc a in» : «Bea uco up d' e ntr e e ux lise nt e t é cr ive nt, to us ho no re nt les le ttrés .
I ls ma nie nt le ur la ngue a vec une co rr ec tio n, une ab o nda nc e, inc o nnues ,
a ille urs , c he z le s pa ysa ns ; ils so nt do ués d' un vé r itab le gé nie gr a mma tic a l. I ls
sa is is se nt a u vo l les s ubtilités jur id iq ues e t l'ab s tra c tio n ne le s reb ute p as ...
I ls so nt - d a ns le ur milie u - mie ux ar mé s p o ur la vie r ée lle q ue, c he z no us,
b ie n d es por te ur s d e p ar c he mins ». (P. 11 )
I l es t ré co nfo r ta nt, pr éc is a it- il a ille ur s, d e vo ir d es pa ysa ns, s i fr us tr es ,
d is ting ue r une s up ér io r ité s tr icte me nt mo ra le, s' inc line r de va nt un ho nnê te
ho mme , s a ns ja ma is s'a r rê te r à la c o ule ur d e la pea u, ni à l' humilité de s
or ig ine s. J'a vo ue q u' à c e tte o cca s io n, je ne p uis m'e mpê c he r de so nge r a ux
lync ha ges de ja unes et de no ir s, o utr e - Atla ntiq ue ». (p . 47 ).
Sakr M a ur ic e : «l' ar abe , la ngue de ré vé la tio n, do it s er vir à s a uve r le mo nd e ».
(A.S. d' une c o nfér e nce d e L. M as s igno n).
Ca hier s d e l' Es t, Be yro uth, Ed. Sé r ie (19 48) , (248 - 5 0).
Lo uis Mas s igno n so uligne b ie n q ue «la la ngue d u Co ra n a é té l' ins tr ume nt d es
co mmu nic a tio ns inter na tio na le s, da ns le pa ss é, q u'e lle se ra le vé hic u le de la
pa ix unive r se l le, da ns le futur, à l' éc he lle mo nd ia le ». Do zy a r app or té , q ue
l'a rab e d e me ure co mme la ngue vé hic u la ir e d e la c ultur e e t d e la pe nsé e, e n
Espa gne, jusq u'e n 1570. Da ns la p ro vince d e Va le nce, ce rt a ins villa ges Espa gno ls
ont fa it de l'arabe leur propre langue, jusq u'a u début d u XI Xe s ièc le. Un pro fes seur
de l'Univer s ité de Madr id co lle ctio nne (1 151) co ntr ats de ve nte, ré d igé s e n a rabe,
en le co ns idé ra nt co mme modè les de s co ntra ts q ue les Espa gno ls utilisa ie nt e n
And a lo us ie ( vo ir no tr e o uvr a ge « Evo lutio n d e la pe nsé e e t d e la la ngue d a ns
le Ma roc mode r ne » (p p. 1 74- 17 9).
Le s juifs a va ie nt fa it us a ge de l'a rab e, po ur é cr ir e e t p ar le r, d ep uis le I Xè me
s ièc le d e l' èr e c hré tie nne, da ns to ute l' Afr iq ue d u No rd (His to ire d u M aro c,
God ar d T. I l p . 45 3) .
A F ès le " Tr a ité d e Gr a mma ir e " d e S ib awa yh de vint le ur s o ur ce d‟ ins p ir atio n
po ur la ré no va tio n de la s ynta xe hé br a ïq ue , de p uis le Xè me s ièc le ( Ma ss igno n
: Etud es e t Co nfé re nce s. Co ngrè s d e l' Aca dé mie d e la ngue a rab e d u Ca ir e
(195 9- 1960 ) (P. 218 )
Mer o ua n Ib n Jo na h de Co rd o ue, né a u XIe s iè c le, fut l'a ute ur de l'o uvra ge
intitu lé "Rapp ro c he me nt e t fac ilita tio n". Da ns un a utre o uvra ge por ta nt le titre
Allo ma h ", il tr a ita de s rè gle s d e l' hébr e u. Q ua nt à so n "L ivr e de s o r igine s ", il
e n réa lis a l'é lab or atio n, grâ ce a u re co urs à d es so ur ce s a rab es , e ntre a utr es :
"Le s P ar tic ula r ités " d'I b n J inny, o uvra ge re la tif à la p hilos op hie
étymo lo giq ue e t à la dé r iva tio n lingu is tiq ue, ba sée s ur le bo n se ns.
Ya hia I b n Qo re ïc h , a ute ur d' un livr e intitu lé "P hilo lo gie co mp ar ée ", a t tira
l'a tte ntio n de s juifs nord- a fr ic a ins , s ur la néce ss ité de s' inté re sse r, da va nta ge,
à l'ar abe , p o ur mie ux sa is ir le s mys tèr es de l' héb re u e t d e la la ngue de
l' Anc ie n Te s ta me nt.
D‟ a utr e p ar t, Alha r iz i, e n imita nt le s "Sé a nc es d' Al- Ha r ir i", intr od uis it, da ns
la littér atur e hé br a ïq ue , un a rt no uvea u, inc o nnu jusq u' a lor s c he z les Héb re ux.
I l e n fut, de mê me, e n ce q ui co nce r ne la co mpo s itio n d' un "r ec ue il de
6
pro ver be s ".
Par a ille ur s, de s me mb res ap pa rte na nt à la fa mille Tb o un, tra d uis ir e nt e n
héb re u un gra nd no mbr e d' o uvra ges a rab es de p hilos op hie , de méde c ine, de
ma thé ma tiq ues e t d e c o ntes pop ula ir es. Q ua nt à Isa ac, fils de Ja cob Alk o he n,
s ur no mmé « Al- fas s i » né e n 1 013 (40 4 d e l' hé gir e ) à Ka la ât Be n Ahme d, pr ès
de Fè s ( mor t à W as s ina pr ès de Gre nade ), e n Anda lo us ie, e n ( l 1 03 J.0 /4 97
h.), il fut l'a ute ur d' un co mme nta ir e d u Ta lmud e n 20 vo lu me s, c o ns id ér é
a ujo ur d' hui, pa r mi le s p lus imp or ta nts tr a ité s d e lé gis la tio n héb ra ïq ue. Ce tte
œuvre co mp or te (3 20) fatwas ( inte rp ré ta tio ns de q ues tio ns jur id iq ues ),
réd igé es e ntiè re me nt e n ar abe . C'e s t lu i q ui fo nda à W as s ina ( Luce na) , e n
1089, un I ns titut d es Ha ute s Etud es ta lmud iq ue s. Ya ho ud a Ib n N is se m Ib n
Ma lka , p hilo sop he ma roc a in, ac he va e n 1365 ( 5125 de l' èr e héb ra ïq ue), la
co mpos it io n e n ar abe de so n o uvr a ge int itu lé "O uns e l Gha r îb " ( He sp er is 195 2
p. 40 2- 458 ).
« No us a vo ns fa it le r ece ns e me nt de s trad uc tio ns de l' ar abe e n latin, e t no us
n' e n a vo ns pas tro uvé mo ins d e tr o is ce nts , e t e nc or e a vo ns - no us la iss é d e c ôté
ce lle s des a lc himis te s d e p ro fes s io n».
«Une ma sse a uss i pro d igie us e de d oc ume nts no uvea ux rép a nd us à tr a ve rs
l' Europ e, da ns le co ura nt d u XIe et d u M lle s ièc le s, d ut co mb le r b ie n d es vide s
et pro voq ue r une rec r ud es ce nce, da ns le s étude s. I l ne fa ut do nc pa s s' é to nner
de La fer ve ur s c ie ntif iq ue d u XI I Iè me s ièc le o ù se pr od uis ir e nt ta nt d' ho mme s
é mine nts, q ui s 'e mp res sè re nt de me ttre à p ro fit la s c ie nc e d es Arab es . »
( Lec le rc )
«L' I s la m imp liq ue, ma lgr é la p lur a lité d es pa to is, une s or te d' unité
lingu is tiq ue, ca r l'a rab e e s t, no n se ule me nt la la ngue d u Livr e s ac ré, ma is
e nco re l' un iq ue ins tr ume nt c ultue l d u do gme . S a c o nna iss a nc e c o ns titue, po ur
le mus u lma n, q ue lle q ue s o it sa ra ce, une ob liga tio n r e lig ie us e, un d e vo ir
tr a ns ce nda nt. Ce rtes, l' unité re lig ie use a jo ué un r ô le d éc is if, a us s i b ie n da ns
l' Antiq uité q ue d a ns les Te mp s M ode r nes. D'é mine nts s oc io lo gues fir e nt
re ma rq uer q ue la re ligio n a é té l' un d es fac te urs les p lus p uis sa nts d a ns la
for ma tio n de l'es pr it natio na l».
«Alla h es t bea u, I l a ime la be a uté ». ( Ha d ith)
«L' I s la m e st la r e ligio n d e la bea uté - d it R. Ga ra ud y - to us le s ca rac tè re s d e
l'a r t I s la miq ue dé co ule nt de la r é vé la tio n co ra niq ue , e t d e la co ncep tio n
Is la m iq ue de la natur e, d e l' ho mme e t d e Die u».
Die u es t, à la fo is , l'o r ig ine e t la f in d e to ute c hose «To ut vie nt d e Die u e t to ut
re to ur ne à Die u».
Chaq ue c hos e, d a ns c e mo nd e, es t, e n q ue lq ue sor te, "a ima nté e " ve r s s a fin,
ver s la pe r fec tio n q ui lui e st pr op re et q ui d o nne à so n e xis te nc e s a
s ignif ic atio n. Elle n'es t pa s s e ule me nt un être , ma is un se ns, et un "s igne " de
la pr ése nce d iv ine .
Auc une r e lig io n n' a do nné à la be a uté une te lle p lac e : jus q u' à fa ire de la
s ub lime be a uté d u Co ra n la pr e uve q u' il es t l' œuvre de Die u M ê me e t no n de
So n P rop hè te. «Le Cor a n n'a pas é té in ve nté pa r un a utre q ue Die u» ( X, 27 ), et
s i l' e n es t q ui d ise nt d u Pr op hète : « "il l'a ima giné " Dis : appo r te z do nc une
So ur ate se mb lab le à ce lle- c i, e t e xp liq ue z à q ui vo us p o uve z l'a ttr ib ue r e n
de ho rs de Die u». ( X, 28 ).
Ce dé f i e s t s o uve nt r e no uve lé : « appo r te z do nc d ix so ur ates fo r gée s pa r vo us
et se mb la b les à c ec i». ( XI, 13) ; I I, 23. LI I, 34) «S i le s ho mme s e t le s djin ns
s' unis sa ie nt, po ur pr od uir e q ue lq ue c hos e d e s e mb lab le à ce Co ra n, ils ne
prod uir a ie nt r ie n q ui lu i re ss e mb le ». ( XVII, 88 )
« Les ca ra c tér is tiq ue s d u Cor a n, pa r so n me s sa ge co mme pa r , sa for me , s o nt
ce lle s q ui do mine nt to us les a rts d e l' I s la m, de la poé s ie et de la mus iq ue à la
ca lligr ap hie , d u tap is à l' ar c hitec ture, de s c uivr es c ise lé s a ux mo sa ïq ues e t a ux
fa ïe nce s d' un "M ihr a b "».
7
A la d if fé re nce de l'a r t o cc ide nta l, p ar e xe mp le , d o miné p a r le s o uc i de la
str uc ture , d e l' unité or ga niq ue, de la co nsp ir a tio n d es é lé me nts ver s la to ta lité,
la bea uté d u Co ra n co mme ce lle d e to us le s a utre s "s ig nes " de ce la nga ge q ue
Die u no us p ar le , na ît d u no n- e nc ha îne me nt de s par tie s : l'o rd re des c hap itre s,
( les "s o ura te s " d u Co ra n) , n'e s t ni c hr o no lo giq ue, ni s ys té ma tiq ue. I l n' es t
pas, po ur l' e ns e mb le, de co mme nc e me nt ni de f in.
«C haq ue ver se t co nstitue une unité de se ns, une c har ge d 'ad or atio n e t une
imp u ls io n ve rs l'ac te , c o mme c haq ue tr a vé e d' une mo sq uée ». Le de ux iè me
car ac tè re de ce "s tyle " d u Cor a n et de ce t ar t Is la m iq ue n' es t q u'a ppa re mme nt
a ntithé tiq ue d u p re mie r : c hac un d e c es "no ya ux " d e s ig nif ica tio n no us
e ntra îne d a ns un "mo uve me nt q ui le dép as se " : il n' y a pa s d'o ppo s itio n e ntre
un "a to me " is o lé e t un "c ha mp " c o ntinu, ma is a u c o ntr a ire une co ntin uité e t
une o s mos e e ntre les de ux. La p hys iq ue co nte mpo ra ine se mb le appo r te r une
co nfir ma tio n d e c e tte vis io n d u r ée l.
Spe nc er d is a it : «J' a i e nte nd u un Angla is , co nver ti à l' I s la m, d ir e cec i : "le s
p hilo sop hes d u mo nde , ré unis , p e uve nt- ils dé ce le r une se ule e rr e ur da ns le
Cora n ? I ls ne po urr o nt r ie n y tro uve r d e fa ux, mê me e n se ré fé ra nt à to utes le s
déco uve r tes s c ie ntif iq ues. S i l'o n s up pos e q u' ils d éco uvr e nt q ue lq ue c hos e q ui
so it e n co ntrad ic tio n a vec la sc ie nc e, l'e r re ur ne s er a p as imp utab le a u Co ra n,
ma is à la sc ie nc e mê me, pa rc e q ue le s s c ie nc es so nt e n pe rpé tue l
dé ve lo ppe me nt e t le urs do nnée s s ub is se nt q uo tid ie nne me nt de s mod if ic a tio ns .
Cepe nda nt, c ha q ue no uve lle d o nnée d e la sc ie nce , rec è le un e co nfir ma tio n
ma nife ste d e c e q ue le C or a n a dé jà a va nc é. C ito ns l'e xe mp le d es as tro no mes
q ui pr éte nd a ie nt a utre fo is q ue la te r re éta it immob ile , e t q ue c 'é ta it le so le il
q ui se dé p laça it d a ns le c ie l. P uis , une a utr e théo r ie ve na it d ire le c o ntr a ire .
Aujo urd' hu i, ils d ise nt q ue to us les as tre s e t p la nè te s so nt e n mo uve me nt et
q ue le so le il a une o rb ite, to ut e n se dé p laça nt ve rs un po int fixe ».
Et Sp e nc er d' ajo uter : a u co ur s d' un vo ya ge, j' a i r e nc o ntr é le cé lèb re
pro fe sse ur fra nça is , le doc te ur Gré na à q ui j' a i de ma ndé le s ra is o ns de s a
co nver s io n, e t q ui me r épo nd it : «J' a i lu a tte ntive me nt les Ver se ts d u Cor a n
q ui me ntio nne nt les sc ie nc es na ture lle s e t l' hygiè ne ; j‟ y a i tro uvé le s le ço ns
q ue j'a i d ue s a pp re ndre q ua nd j' a lla is à l'éc o le. J‟ a i co ns ta té q ue to us ce s
Ve rs ets so nt co nfo r mes à nos co nna is sa nce s a ctue lle s. J e me s uis, a lo rs,
co nver ti à l' Is la m, pa rc e q ue j'a i e u la ce r titude q ue le P rop hè te Mo ha mma d a
a nno ncé la vé r ité et q ue l‟ Is la m ne va p as à l‟ e nc o ntr e d es sc ie nce s. Je s uis
co nva inc u q ue s i to us le s s a va nts fa is a ie nt une C o mpa ra iso n e ntre le Co ra n e t
le s co nna is sa nc es acq uis e s d a ns le urs do ma ine s, ils se co nve r tira ie nt à
l‟ Is la m » (Hâd i a l- M ad ras s i, L' Is la m to ujo urs ).
. Sp e nc er H erb ert : p hi los op he et s o c iol o giqu e br it a nni qu e (1 820- 190 3), aut e ur d 'un e p hi los op hie
dont l ‟id é e p rin cip a l e es t l' évo lut i on nat ur el l e ( évo lut i onn is t e) .
8
E T H I QU E MO HAMMADI EN N E
« Si le Prophète Mohammed était encore en vie, au XXe s ièc le, il a ura it rés o lu les
prob lè mes d e notre te mp s, e n dé gusta nt une tasse de café» (Le professeur Bernard
Shaw).
Mohammed, le plus Grand homme du monde
En 1911, le jo ur na l "AI- Wata n", q uo tid ie n c hrétie n de Be y ro uth, de ma nda a ux
Arabe s c hr étie ns, q ue lle pe rso nne, à le ur po int de vue, é ta it le p lus gra nd ho mme
du mo nde. En répo nse , un gr a nd ér ud it de co nfess io n c hrétie nne préc isa q ue la
gr a nde pe rso nna lité la p lus é mine nte é ta it, e ffe ctive me nt, c e lle q ui, d ura nt la
courte pér iode de d ix a ns, dota le mo nde d' une no uve lle re lig io n, d' une no uve lle
philo sop hie de la vie, d' un code e sq uissa nt un no uve a u mod e de co mpor te me nt
pour l' ho mme , dé finis sa nt ne tte me nt le co ncep t viva nt e t un tra in de vie adéq uat.
I llettré e t sa ns éd uc atio n é laboré e, ce gra nd pe rso nna ge n s u p ro voq ue r
l' é me r ge nce d' une na tio n, à par tir des r uines d' une so c iété e n déca nta tio n, je ta nt,
a ins i, le s fo nd atio ns d' un gra nd Emp ire, to ut fra is, po ur vu d' une lo ngé vité
infinie. Ce tte gra nd e per so nna lité n'éta it a utre q ue Mo ha mmed Ib n Abda lla h, le
Qora ïc hite, le Pr op hète arab e et le gra nd M essa ger de l' Is la m. (Se ré fére r à
Sira tun- Nabi, vo l. 4, p. 400, e n a ngla is )
«J e s uis un ho mme co mme les a utre s Ŕ a ffir me le P rop hè te il m'ar r ive d e m' irr iter, de me mettr e e n co lère ; j‟ invoq ue a lor s, Alla h, po ur
to ut un c hac un q ue j'a ura i ma ud it, fo ue tté o u lap idé, d e le rac he ter e n lui
pardo nna nt se s fa utes e t péc hés ». (B. M.)
«Mo ha mmed e st le Prop hète d e Die u. Se s co mpa gno ns so nt vio le nts e nve rs les
imp ies, bo ns et co mp atissa nts e ntr e e ux. Tu les vo is, inc liné s, pro ste r nés,
rec her c ha nt la Grâ ce de Die u et Sa Satis factio n. O n les r e co nna ît, c ar o n vo it s ur
le urs fro nts les tra ces de le urs pr oster na tio ns ». (S., La Victo ir e, ver set 29 )
«No us a vo ns e nvo yé un Prop hète, c ho is i pa r mi vo us
Il vous communique nos Signes
Il vous purifie ;
Il vous enseigne le Livre et la Sagesse
Il vous enseigne ce que vous ne saviez pas».
(S., La Vache, verset 151).
«Nous t'a vo ns se ule me nt e nvo yé co mme une misér icorde pour les mo ndes ». (S.,
Les P rop hè tes, verse t 107 ) ( Le Pè ler ina ge, verset 107)
«Ne t'attr is te pas à leur sujet, ne so is pas dans l'a ngo isse, à c a use de le urs
mac hina tio ns ». (S., Les Four mis, verset 70). «S'ils se détour nent de to i, d is : "Die u
me s uffit ! I l n' y a de Die u q ue Lui. Je me co nfie e ntière me nt à Lui ! I l est le
Maître du Trô ne imme nse ! "» (S., Le Repe ntir, verset 129) «Déto ur ne - to i de ceux
qui co ns idè re nt le ur re ligio n co mme un jeu et un divertissement ; la vie de ce monde les
a trompés. Rapp e lle- le ur to ut ce la, de p e ur q u' ils ne so ie nt e ntra îné s à leur perte, à
cause de leurs œuvres.
I l n' y a po ur e ux, e n d e hor s de Die u, ni ma ître, ni interc esse ur, e t que lle q ue so it
la co mpe nsation q u' ils o ffr ira ie nt, e lle ne serait pas acceptée.
« Vo ilà ce ux q ui so nt perd us, à ca use de le urs œuvres : une bo isso n br ûla nte et un
châtime nt doulo ure ux le ur so nt destiné s, pour p r ix de le ur incréd ulité ». ( S. les
Tro upea ux, verset 70 )
Les Mekko is a va ie nt re ve nd iq ué a u P rop hè te, l' acco mp lisse me nt d'un signe
mirac ule ux : Alla h le ur ava it dé montré la lune fractionnée effectivement en deux
parties». (B. M. T)
« Le Prop hète lisa it le Cora n, sa ns ê tr e e n é ta t d'a b lutio n». M (rapporté par
Omar).
9
« Pratiq ue le pardo n ;
Ordonne le b ie n,
Écarte- to i de s ignora nts ».
(S. Al 'Ara f, verset 199)
Le Messa ger d' Alla h ne se ve ngea it ja ma is d' une o ffe nse ou humiliatio n, s auf e n
cas d'atte inte à la d ignité de Dieu. (B. M. M A.D)
« Que le urs r ic hesses e t le urs e nfa nts ne t'é me r ve ille nt pas. Die u ne ve ut, par là,
que les c hâ tier e n ce mo nde et q u' ils me ure nt incréd ules ».
(S., Le Repe ntir, verse t 85)
« S i tu c ra ins vra ime nt une tra hiso n de la part d' un peup le, reje tte so n a llia nce,
pour pouvoir lui rendre la pareille.
- Dieu n'aime pas les traîtres - ».
(S, Le Butin, verset 58)
« Je s uis respo nsab le - a ffir me le Prophè te - de tout cro ya nt, p lus q ue lu i- mê me ;
s i ap r ès sa mo rt, il la is s e un p rê t no n re mbo urs é, c'e st à mo i d e le pa ye r e t s' il
la isse un hé r ita ge, c'est à ses héritiers d'en profiter». (D. N)
«Tu as été doux à leur égard, par miséricorde de Dieu.
S i tu a va is é té r ude e t d ur de c œur, ils se ser a ie nt sé p arés de toi. Pardonneleur !
Demande pardon pour eux ;
Cons ulte- le s s ur to ute c ho se ; ma is , lo rsq ue tu as pr is une décision, place ta
confiance en Dieu.
- Dieu aime ceux qui ont confiance en lui -».
(S., La famille de 'Imran, verset 159)
«La pro vis io n de vo ya ge d u Prop hète co mporta it, se lo n O um ed - Dardaâ, un flaco n
de lubr ifia nt, un pe igne, un miro ir, un c isea u, un tube d'a ntimo ine e t d u s iwaak »
(pour ne tto yer e t entre te nir les de nts, à la p lace de la pâte de ntifr ice).
«En décédant, le Prop hète n'a va it guère p lus d' une vingta ine de po ils b la ncs s ur
son crâ ne ; une pa rtie de sa c he ve lure éta it de te inte ro uge, à ca use d u par fum».
(B. M. MA. T)
«La c he ve lure d u Prop hète desce nda it jusqu'a ux épa ule s ». (B.M. MA. T)
«Le Prophète so ur ia it, sa ns ja ma is marq ue r une ga ieté e xces s ive par le r ire ».
(M.T)
«Lorsq ue le Prop hè te e nte nda it e ntrepre nd re une e xpéd itio n co ntre une ré gio n, il
évoq ua it une a utre ; il d is a it q ue la gue rre co ns is ta it e n une tactiq ue
astuc ie use »( D).
«Le Prop hète me tta it, lui- mê me, so n ar mée e n ordr e ; et q ua nd le co mb at de ve na it
rude e t redo utab le, se ul le héros, pa r mi se s co mpa gno ns, osa it l'approc her ». ( B. M
.T) «Au se in de so n fo yer, le Prop hète éta it co nsta mme nt a u se r vice de sa fa mille.
A l' he ure de la pr ière, il quitta it s a de me ure, po ur se vo uer à so n c ulte ». (M. T)
«Qua nd o n de ma nda it se rvice a u Prop hète, il s' e xéc uta it, sa ns fléc hir ; s' il s'a git
d'une inte rcess io n imposs ib le, e lle est co mpe nsée par une douce pa ro le
pater ne lle ». (TA)
«Le Prop hète éta it to ujo urs so ur ia nt, d' un caractè re coula nt, acco mmoda nt et
ind ulgent ; a uc une co ntes tatio n en sa prése nce, ses co mpa gno ns se te na ie nt, qua nd
il par la it, e n ré véra nte a ud ie nce ».
« Le Prophète n'éta it pas verbe ux (d iffus et p ro lixe ) ; ses pro pos é ta ie nt c la ir s, au
sens acce ss ib le à to ut le mo nde». (D) (Rappor té par Aïc ha).
« I l é ta it co nsta mme nt s ile nc ieux, sa uf nécess ité abso lue de par ler ; ne s' irr ita it
ja ma is ; il e xp r ima it so n co urro ux, e n se dé tour na nt de so n inter loc uteur ; il
donna it la pr io r ité a ux p lus p ie ux ; accorda nt à chac un, so n d û». ( TA)
« Le Prophète éco uta it atte ntive me nt, sa ns inter ro mpre le d isc o urs de so n
inter loc ute ur. I l p ré féra it le s ile nce, e n s‟ abste na nt de par ler da ns q uatre cas : par
ind ulgence et b ie nve illa nce, par c irco nspec tio n, par ré vére nce e t par nécess ité de
méd ita tio n». ( TA)
« Le te int vert es t la co ule ur pré férée d u Prop hète».
10
« Alla h dés ire vo ir s ur Son se r vite ur les e ffets de Sa Grâce ». ( TA)
« Le Prophète porta it s ur sa ma in dro ite une ba gue e n ar ge nt e t, par fo is à s a
ma in ga uc he ». (D)
« I l a po rté une ba gue d'or, penda nt tro is jo urs, il l'a e ns uite e nle vée. » ( Ibn O ma r)
« Le Prophète a va it une ba rbe à po ils abo nda nts... un cac he t e n cha ir (co ule ur de
sa peau), e ntre ses épa ule s, te l l' œuf d' une co lo mbe ». (N. M)
« Qua nd le Prophè te fa isa it sa pr ière, son a ttitude est dro ite e t ra ide ».
L‟attitude ne s aura it être, e n l'occ ur re nce, ni pe nc hée, ni ca mb rée ( lé gè re me nt
courbée).
Dans la p hase ass ise de la pr ière, l' inde x do it être po inté, sa ns bo uger ; «cette
inde xa tio n a p lus d' impact s ur Sa ta n, qu' un fe r de la nce ». (D. N.)
«Le Prop hète a de ma ndé, un jo ur, à un de ses co mpa gnons qu i a va it é go r gé un
mo uto n, s' il e n a va it o ffer t à so n vo is in israé lite, p réc isa nt que to ut vo is in (q ue lle
que so it sa co nfess io n) a un dro it s ur vo us ». «L'Ange Gabr ie l m'a reco mma ndé souligne le Prop hète - la b ie nve illa nce po ur le vo is in, a vec une ins is ta nce te lle,
que j'a i pe ns é qu' il a lla it le re ndre hér itier ». ( TA. D)
«Je ne répo nds guère - d it le Prophè te - de celui qui mè ne vie, par mi les
polythé istes ». (AT. D. N)
«Die u ne pardo nne qu'à ce ux q ui font le ma l par igno ra nce et q ui s'e n repe nte nt,
s itôt aprè s.
Die u re vie nt à e ux ;
Die u est ce lui q ui sa it e t I l es t juste ».
(S., Les Fe mme s, ve rset 17)
«Le Prop hète obser va it une retra ite de méd itatio n, d ura nt les d ix der niers jours de
Ra mada n». ( B.M.S)
«Ne d ites pas : ce q u'Alla h dés ire a ins i q ue Mo ha mmed. Di tes p lutôt : ce q ue Die u
seul ve ut». (Ma ws ily)
«Je ne sa ura i o ub lie r Ŕ a ffir me le Prop hè te - ma is Alla h me fa it o ub lier, po ur
lé gifére r ». (MA)
«S i vo us sa vie z ce que je sa is, vos r ire e t réjo uissa nces ser a ie nt mo indres ; vo us
en p le ur er ie z à c ha udes lar mes ». (B)
«Nous les Apô tres d'Alla h, nos b ie ns ne se ro nt pas hér ités, ils sero nt donné s en
aumô nes a ux pa uvre s »(B)
«Le so nge vér id iq ue co ns titue une des q ua ra nte s ix pa rties de la Prop hétie ». (B)
Au déb ut de l‟a vè ne ment d u Prophète, ses ré vé lations s'éta ie n t fa ites e n so nge
penda nt s ix mo is ; co mme la pér iode de sa prop hé tie (de so n a vè ne me nt jusq u‟à sa
mo rt) é ta it de vingt tro is a ns, le 1/46 a é té marq ué par la vérac ité. (Vo ir le s
songes pré mo nito ires c he z les ps yc ho lo gues moder ne s)
Le Prop hète n'a va it guè re de c ha mbe lla n ; la por te de so n do mic ile éta it acce ss ib le
à tout le mo nde ». ( B)
Le Prop hète co nda mna it to ute re ligios ité o u b igotis me ». ( B)
(C‟est une dévo tio n étro ite e t po intille use, en de hor s du trad itio na lis me
cano niq ue d u Prop hète )
Le Prop hète d it :
« Nous no us mo ntro ns b ie nve illa nts po ur des perso nna ges (per vers ), a lors q u'a u
fo nd, ils no us so nt a ntipathiq ue s ». (B)
(Pour é viter le urs mé fa its et ma uva ises réac tio ns)
Le Prop hète n'éta it guère gros s ier, ni da ns son ca ractère, ni da ns ses propos ; p as
d'ins ulte, ni de ma léd ic tio n». (I l ne c hoq ua it pas, e n co ntre ve na nt a ux
bie nsé ances.) ( B)
« Une des p ropr iétés d u Prophè te : q ua nd ses ye ux se fe r me nt, e n é tat de so mme il,
son c œur de me ure é ve illé ». ( B)
« Le Prophète s'e mbe llit po ur les a ïds et la récep tio n des dé lé gatio ns tr iba les »( B).
« Q ua nd le Prop hète pr e na it un ba in, il fa isa it us a ge de c inq "mo ud " d ' e a u, e t
d ' un s e ul "mo ud " lo r s q u' il fa is a it s o n a b lut io n » (B) (Anass).
Le "mo ud " de Méd ine d if fèr e de ce lui d e l' Ir aq q ui va ut un (r te l) ( livre) e t un
11
tier s d'un (r te l) ; c'es t la q ua ntité re te nue par 1'I ma m C ha fiy e t le s jur is te s d u
Hija z ; le ( Sa') co mpo rta nt q ua tre "mo ud " éq uiva udra it, a lo rs, à c inq ( rte l) e t
un tie rs de (r te l) ; il est é ga l, se lon l'Imam Abi Hanifa, à huit (rte l) (le
moud é tait égal à deux (rtel)).
« Ce lui q ui pro fère un me nso nge à mo n e nco ntre - d it le Prop hè te - (par une
assertio n co ntra ire à la vér ité) s era co nda mné a ux pe ines de l' Enfe r ». ( B)
« Le Prop hè te ve illa it, la nuit, a vec se s invités o u sa fa mille ». ( B)
« Les co ns e ils q ue do nne le Prop hète à ses co mpa gno ns so nt inter mitte nts, de
peur q u' ils ne se la sse nt ». (Ib n M assao ud).
Le Prop hè te pre na it d u "s iwak " c haq ue fo is q u' il se r é ve ille da ns la nuit ». ( B)
Le s iwak e st la tige d'un p la nt q ue les mus ulma ns e mp lo ya ie nt, j ad is, à la p lace
de la pâte de ntifr ice, po ur se la ver les ge nc ives e t la de nture.
« Le Prop hè te ordo nna it de co mme ncer par la dro ite da ns les ab lutio ns,
l'e nfile me nt d' un hab it, la mise de c ha uss ures, pa nto ufle s o u pa nta lo n, l'e ntrée à
la mosq uée, le frotte me nt des ge nc ives, les pr ises d'a ntimo ine (po ur le s ye ux), la
ta ille des o ngles o u de la mo ustac he, l'arra c he me nt des po ils de s a is se lles, le
rasa ge de la tê te, le s a lut à la fin de la pr iè re, da ns le ma nge r et le bo ire, da ns la
poignée de ma in (po ur sa lue r), à la sor tie de s to ile ttes, e t e n to utes c ho ses...
« I l es t reco mma ndé de co mme ncer par la ga uc he, da ns les actes o pposés : po ur
se mo uc her, c rac her, e ntre r a ux to ile tte s, sortir de la mosquée, se déchausser et se
dévêtir et dans tout ac te rép ugna nt». ( B. M. S. D. T.)
«Q ua nd les co mpa gno ns d u P rop hète fa is a ie nt acte d'a llé ge a nce, e n s'e nga gea nt à
écouter e t obé ir, le Me ssa ger d' Alla h préc isa it b ie n q ue ce la do it se fa ire da ns la
mes ure d u pos s ib le ». (M. B.S.)
«Exige c e q ui es t a isé me nt s uppor tab le, o rdo nne le b ie n co mmuné me nt r eco nnu
co mme te l e t déto ur ne- to i des inse nsé s ». (S. Al‟ I mrâ ne, ver set 134 ).
«Le p ire des be r gers e st ce lui q ui br ise le s re ins de ce ux q ui sont à sa garde ; prenez
bien garde d'être de ceux- là». (B.M.S. )
Aïc ha d it : « Je n‟a i ja ma is vu le Prop hète se la isser e ntra îner pa r le r ire, a u
point de fa ire pa ra ître s a lue tte. I l ne fa isa it q ue so ur ire ( B.M.S.)
« Fa ites q ue les c hos es so ie nt a isées e t no n dé lica tes ; a nno nce z la bo nne
no uve lle e t ne reb ute z nulle me nt le s ge ns ». ( B.M. S. )
« Le Prop hè te opta it to ujo urs po ur la c hose la p lus a isée, ta nt q u‟ il ne s'a gissa it
pas d‟ un péc hé ; s ino n, il s'e n é lo igna it tota le me nt ; il ne s'est ja ma is ve ngé po ur
lui- mê me, sa uf e n ca s de tr a ns gres s io n d u Sac ré o ù sa ve ngea nce est po ur Die u».
(B.M.S.)
« I mite z mo n no m et n' imite z guè re mo n "ko unia " ( s ur no m co mme nça nt pa r
Abo u) ». ( B)
Une des Ko unia d u Prop hète es t «Abo u El Qac im (c‟es t - à- dir e le pè re de Qac im,
son fils décédé à ba s â ge ».
« Mo n a vè ne me nt e n ta nt q ue Mes sa ger d' Alla h, doté de bo nne o r ie ntatio n et de
sc ie nce, es t te lle une p luie b ie nfa isa nte, a ya nt arro sé une te rre do nt une par tie
fé co nde p ut abso rber l'ea u, e n fa isa nt cro ître, abo nd a mme nt, her be et ve rd ure. La
partie sté r ile retint l'ea u et Alla h e n fit p ro fiter les ge ns, e n b u va nt e t e n
abre uva nt le urs a nima ux e t ar rosa nt le ur s c ha mp s. Une tro is iè me par tie, p la ne et
sab lo nne use ne retint guè re l'ea u e t ne fit po us ser a uc une verd ure. Ce tte pa rabo le
nous donne, d'abord, l'image d'un bon croyant, bien conscient des no r me s de la Re ligio n,
qui e n pro fite, e n les e ns e igna nt a ux a utres ; une de uxiè me perso nne q ui, to ut e n
conna issant cette science, n'en profite nullement ,et enfin celui qui rebute les enseignements
que j'ai reçus d'Allah». (B.M.S. )
« Le Prop hè te a va it l' hab itude de rép éter ses p ropos, tro is fo is, po ur être b ie n
co mpr is ». ( B)
Faisa nt l'é lo ge de so n Mess a ger, S id na Mo ha mmed - qu' il so it bé ni et sa lué Alla h d it d e lui : «il n'é me t a uc un mo t, so us l'e ffet de la pass io n ; il ne s'a git,
certes, q ue d' une ré vé latio n insp irée ». (S. L' Eto ile, ve rse ts 3 et 4 )
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«Ce lui q ui obé it au Messager, a bien obéi à Allah». (S. Les Fe mmes, ve rset 80 )
«Le Prop hè te n'a ja ma is ma ngé s ur une tab le, ni d u pa in b la nc, jusq u'à sa mo rt».
(B)
Da ns une a utre var ia nte :
«I l n'a ja ma is vu de ses ye ux un a gnea u rô ti, apr ès ép ilatio n» ( Rappor té par
Anass).
«I l passa it p lus ie urs nuits s uccess ives, le ve ntre vide ; sa fa mille ne tro uva it
guèr e de q uo i d îner ». ( T)
«Le Prop hè te invoq ua it Alla h, po ur le pro té ger e t l'as s is ter co ntre les mé fa its e t
"les tro ub les co nflic tue ls ", e t de le p réser ver des ma uva is e ffe ts de la pare sse, de
la co uard ise, de la vie ille sse e t de l'a va r ice ». (B)
«Ce lui q ui no us mo ntre une ma uva ise mine, no us ne lui accordo ns p as notre
confia nce e t n'ajo uto ns guère à ce q u' il d it, q uo iq u' il pr é te nde a vo ir bo n cœur ».
(B)
«Du te mps d u Prop hè te, il n'a va it pas de se r vie tte, po ur s'ess uye r le s ma ins. Le
Messa ger d' Alla h ordo nna it de se léc he r le s do igts et de rac le r le fo nd des
va isse lles ( vo us ne sa ve z pas - d it- il - da ns q ue lle pa rtie de votre ma nge r gît la
bénéd ictio n d'Alla h». ( M)
«Q ua nd vo us re nif le z, co uvre z le visa ge de vo tre hab it o u de vo tre ma in». ( Abo u
Hore ïra)
«De ux q ua lités so nt a imée s d'Alla h : la c lé me nc e et la patie nce ». ( M)
«Alla h est do ux ; I l a ime la do uc e ur e n to ute c hose ». (B. M .S.) «Ce lui q ui es t
dépour vu d e do uce ur es t dépo ur vu, a u fo nd, de to ut b ie n». (M)
SOUPLESSE ET AISANCE DE L’ISLAM
La fo rce de l‟Is la m rés ide d a ns ses p r inc ipes q u' il fa ut se ga rder d' obs er ve r a vec
tr op d e r igue ur ( BE). «L' I s la m e st une r e lig io n a isée da ns sa co nceptio n et sa
pratique. I l exc lut to ute étro itesse d' esp r it e t to ut r igo r is me. En co nséq ue nce :
évite r les co mp lica tio ns, être acco mmoda nt, rec herc her l‟ a p a is e me nt des cœurs,
agir a vec pondération et mes ure, te ls so nt les pr inc ipe s réa lis tes pr êc hé s p ar le
Prop hète, co mme mo ye n efficace d'aboutir». (B.M.N.)
« Le „ mo umin‟, par la so up lesse q ui le c arac tér ise, es t co mpa rab le à un cha mp de
blé dont les tiges fle xib les se plient, sous l‟e ffet d u ve nt ; tand is que l' infidè le est
semb lab le à un cèdre qui deme ure raide, à moins qu'il ne soit abattu». (B. T.)
« Ô M us ulma ns, é vite z d'être, c o mme vos prédéc esse ur s, les victime s d'un
fanatisme exagéré et d'un bigotisme excessif». (TA)
On interro gea, un jo ur, Aïc ha, épouse d u Prophè te, sur ce que so n mar i fa isa it, e n
re ntr a nt a u fo yer : «I l se co mpo rta it - a ff ir ma- t- elle - comme tous les huma ins ».
(AMTI p.635).
« Trois co mpa gno ns d u P rop hète se p rés e ntère nt, un jo ur, a upr ès des épo uses de
l' Envo yé de Die u, po ur se re nse igner s ur la fréq ue nce d e se s pr iè r e s ; ils
app r ir e nt q ue le Pr op hè te p r ia it mo ins so uve nt q u' ils ne le p e nsa ie nt. Or,
a upa ra va nt, le s tro is hommes avaient pris l'habitude de trouver leur satisfaction , l' un
dans l'e xer c ice co nsta nt des pr iè res, l'a utre, dans son jeûne prolongé et le trois ième,
dans la chasteté du célibat ; qua nd o n raco nta la c hose a u Prop hète, il d it : «En c e
qui me concer ne, la cra inte de Die u ne m'astre int nulle me nt à de te l le s r igue ur s ;
je ne me pr ive ni de ma nge r, ni de do r mir , ni d'acc o mp lir mes de vo irs
co njuga ux, sa ns po ur a uta nt, aba ndo nner la p r iè re e t le je ûne : te lle es t ma
trad itio n e t q uic o nq ue ne s'y conforme pas, n'est pas des miens». (B.M.N.)
Da ns un mê me o r d re d ' id é es , Bo k ha r i e t M o s lim c ite nt l'a nec dote s uiva nte :
«Le P rop hète fit p rép are r un p la t q ue cer ta ins de ses co mpa gno ns s'ab stinre nt de
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ma nger par co ntine nce ; le Prop hè te, e n appr e na nt ce la, réa git vive me nt et fit
savoir que son acte ava it été accompli, à bon escient, et que sa connaissance
e t sa pié té bie n supé rie ure s aux le urs, ne l'e n avaient pas empêché».
«C ' e s t q ue - a f f ir me e nc o r e le P r o p hè t e - d ' a p r è s Ab o u Da woud - chaque
Mus ulma n n'a pas que la pr ière à fa ire ; il a des de vo irs vis- à- vis de s a fa mille, de
ses hôtes e t ses ob liga t io ns à l' é gar d de c hac un». Un a utre had ith, rap por té pa r
Bok ha r i e t Tir mid hi, corrobo re le fa it, e n me ntio nna nt le ca s de de ux co mpa gno ns
Salma n et Abo u Ed- Dardâ. La fe mme de ce lui- c i, éta nt né glige mme nt hab illée,
Salma n lui e n de ma nda la ra iso n : «To n fr ère - fit- e lle r e marq uer Ŕ n‟a p lus
beso in d es co mmod ités d e la vie ». S a lma n e n p r it ac te e t atte nd it le mo me nt
opportun pour réagir. Abou Ed- Dardâ fit a lors préparer un me ts à s o n a mi, a uq ue l
il s 'ab s tint d e p r e nd re pa r t, so us pr éte xte q u' il fa isa it le je ûne ; Sa lma n ins ista
a lors po ur q u' il lu i tînt co mp a gnie ; Abo u Ed- Da rd â d ut s'e xéc uter e t rompre le
jeûne.
La nuit venue, celui- ci s‟apprêta à prolonger sa veillée dans la prière : mais Salman
intervint, une fois encore, pour l'en empêcher en lui rap pe la nt le s p ar o les d u P ro p hè te
q ui so ulig ne nt le s d e vo ir s e nvers Die u, en mê me temps que ceux touc hant la
fa mille e t so i- mê me. «I l fa ut - ins is ta- t- il - donner à chac un so n d û». M is a u
cour a nt de la c hose, le Prop hète ap pro uva Sa lma n.
Parlant de la fréquence des sermons du Prophète, un de ses compagnons dit : «Le p rêc he
que le P rop hète no us ad res sa it a va it un caractère d'inter mitte nce, afin de nous
épargner to ut e nnui... (B. M. T.)
« Le Prop hète é vita it pa r fo is, co ntre so n gré, le zè le da ns la pratiq ue de ce rta ins
r ite s s uré ro gato ires, a fin q ue les fidè le s ne so ie nt pas te ntés de le s co ns id érer
co mme des ob liga tio ns » ( B.MA. D. ). Ce ges te d u Pr op hè te s 'e xp liq ue pa r so n
so uc i d‟ a llé ger le farde a u q ue le mus ulma n s' imp oser a it et q ui r isq ue ra it, de par
sa rigue ur et so n ass id uité, d'aboutir à la lass itude et à la défaillance.
D‟autre part, le vœu dont la réa lisatio n est imposs ib le ou s usc eptib le de nuir e,
n' es t pa s to lér é pa r l'I s la m. O n raco nte , à ce s ujet, q u' un ho mme f it p é nite nc e,
e n s e te na nt c o ns ta mme nt deb o ut, e xp osé à la c ha le ur b r ûla nte d u s o le il, lo in
des lie ux o mbr a gés ; le Prop hè te r épro uva une te lle a ttitude et de ma nd a à
l'homme de mettre un terme à ces rigueurs (B).
« En cas d'e mpêc he me nt, un ma lad e es t c e nsé co ntinuer les bonne s œuvres q u' il
pratiq ua it, qua nd il éta it e n bo nne sa nté » ( AM T1p. 590) ; de mê me q ue le cro ya nt
hab itué à pr ier la nuit et qui cédera it a u so mme il (M A.D et N).
Le Coran, parlant du comportement du Prophète à l'égard des ho mme s, d it : «Tu le ur as
dépeint la misér icorde de Dieu do uce et fac ile, Ô Moha mmed ! S i tu a va is été p lus
sévère et p lus d ur , ils se s er a ie nt s ép a ré s de to i. Aie d o nc de l' ind u lg ence pour
eux». (S., de La Famille des 'Imran, verset 153).
«Pas de monachisme en Islam».
«Ô cro ya nts ! N‟ inte rd ise z po int les bo nnes c hoses d o nt Die u vo us a per mis
l' usa ge, et n'a lle z p as a u- de là, car Die u n'a ime pas ceux qui dépassent la limite ».
(S., de La Table, verset 81».
«De s c hoses de Die u, n'app re ne z a ux ge ns q ue ce q u' ils pe u vent concevo ir et
assimiler ; autre ment, vo us les exposerie z a u doute et à la dénégation». (B)
Fa isa nt a llus io n à la néc es s ité, p o ur le mus u lma n, de te nir co mpte, e n to ute
circo nsta nce, des e mpêc he me nts o u fa ib les ses de s es s e mb lab le s, le Pro p hè te,
animé d' un esp r it de c lé me nce, d it : «I l m'a rr ive de c o mme nce r une pr iè re, a vec
l‟ inte ntio n fer me de la p ro lo nge r ; né a nmo ins , s i j' e nte nds le s p le ur s d' un
béb é, j'é co ur te ce tte p r iè re , a fin d'a pa is e r l' inq uiétude de la mère, qui y participe».
(B. M. T. N).
«Ô ! Ho mmes , n'acco mp liss e z q ue les a cte s do nt vo us po uve z vo us a cq uitter, ca r
Die u ne ces se de les p re ndr e e n co ns idé ra t io n, q ue lo rsq ue vo us e n ê tes vo usmê me s la s. L‟ac tio n la p lus a gréé e de Die u est ce lle q ui d ur e, s i infime so it - e lle!
». (S)
L‟ Is la m e st la fo r mula tio n d u do gme ; la fo i e n e st l'ac te ; c‟e st la pr atiq ue des
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bonne s œuvres ( B. M. D. N).
« Le vra i mo us lim ( le mus ulma n), es t ce lu i q ui ne nuit à pe rso nne s, ni par ses
propos ma lve illa nts, ni pa r ses acte s ».
« Le vra i mo umin ( le cro ya nt) est ce lui, vis - à- vis de q ui, to us les ho mme s
do ive nt se s e ntir e n séc ur ité, da ns le ur per so nne e t le urs b ie ns ». ( T. N).
On posa a u Prop hète la q ue stio n s uiva nte : q ue lle es t la q ua lité jugée la
me ille ure c he z le mus ulma n ? I l répo nd it : «c'es t de ca lmer la fa im d' un mis ére ux
et de s a lue r to ute pe rso nne co nnue o u inco nnue ». ( B.M.N )
Le s a lut éta nt c o ns idéré, ic i, co mme un geste inspirant la sécurité.
« La fo i pa r e xc e lle nc e se ma nifes te p ar un bo n co mpo rte me nt e nve rs les
ho mmes». (TA) «La fo i co mporte plus de soixa nte d ix b ra nc hes : la b ra nc he la
p lus in fime co ns is te à éca r te r d ‟ une vo ie p ub liq ue to ut ob stac le , po uva nt
nu ir e a ux p a ss a nts (S sauf Ma)
- Entr e a utr es ca ra c té r is tiq ues q ui d is ting ue nt l' I s la m de s a utr es re ligio ns, le
Prophète c ite la lar ge la titude la is sée à un mus ulma n de pratiq uer sa pr ière,
partout o ù il se tro uve ; la terre e ntièr e co ns titue po ur un c ro ya nt, une va ste
mos q ué e p ure et sacralisée.
«Dieu n‟a grée po int une fo i q ui n‟es t pas étayée par des actes » ( T)
«Ce lui qui cro it e n Die u et au Jo ur Ultime, do it tra iter gé nére use me nt so n hôte,
être ge ntil a vec ses proches, d ire du b ie n o u se ta ire ». ( B. M. S.)
Espéra nce et persé véra nce sont le propre d'un cro yant. Bok har i, da ns son El Adab
El Moufrad (AM. TI p. 863) cite le Hadith suivant : «Si les signes du jugement dernier
venaient à se ma nifes ter, a u mo me nt o ù vo us vo us app rête z à mettre e n terre un
plant, n'hésitez pas à le planter».
«Ce lu i q ui s'éc ar te de la Co mmuna uté e st co ns id ér é co mme s'é ta nt dé tac hé des
lie ns de l'Is la m». L'Is la m p orte un inté rêt p ar tic ulie r a u c o nse ns us unive r sa lis
d'un gro upe co mmuna uta ir e e t to ute fa ille pro voq ué e da ns l' unité d e c e gro upe
est co ns idé ré co mme une e ntors e à l' I s la m.
«Le c r o ya nt q ui fr éq ue nte le s ho mme s , e n op po sa nt la pa t ie nce à le urs
mé fa its, a p lus de mér ite q ue ce lui q ui les fuit par rép ugna nce à une é ve ntue lle
atte inte qu' ils po urra ie nt lui porter». (AM T1 p. 478)
«La fo i s ub jugue le c ro ya nt, e n l' e mp êc ha nt d'ê tr e pe r fid e e t scélérat». (D)
«Un ho mme , e n fla gr a nt dé lit d'ad ultère , n'es t p as co ns idér é co mme cro ya nt da ns
l'éta t où il est ; de mê me q u' un vo le ur o u un ivro gne (S sa uf Ma ), ca r ce de r nier
est un é ve ntue l c r iminel».
«Dis a ux c ro ya nts (Ô Pro p hè te ) q u' ils b a isse nt le ur s r e ga rds e t ga rde nt le ur
c ha s te té ; c' es t p lus p ur po ur e ux. Die u es t b ie n in for mé, vra ime nt, de c e q u' ils
fo nt». (S. , La Lumiè re, versets 30 et 31).
Certa ins cro ie nt de vo ir inte rp réter c e dé tac he me nt d e la fo i par une "dégradation"
religieuse ; car si l'Islam consiste dans la pratique c ultue lle, la fo i imp liq ue a uss i la
convic tio n q ui s‟ ide ntifie à un attac he me nt indé fectib le à Die u et à la mora le
tra nsce nda nte. La fo i se ma nife ste, ic i, par une s ub limatio n d u co mpo rte ment
individuel qui doit se cristalliser, par le fait d‟éviter toute atteinte à l'honneur et à la dignité
d'autrui.
« Il n‟est personne q ui co uvre les mé fa its de so n proc ha in, ic i- bas, dont Allah ne lui
couvre les siens, le Jour de la résurrection »…(M).
« Une pa ro le ho nnête, le pa rdo n d es o ffe nse s, va le nt mie ux q u‟ une a umô ne
qu'aura suivie la peine causée à celui qui la reçoit ». «Ô Cr o ya nts ! Ne r e nde z po int
va ine s vos a umô nes par les reproc he s o u les ma uva is procédé s, co mme a git ce lui
qui fa it de s la r ges ses pa r o s te nta tio n... » (S ., de La Vac he, ve rs ets 2 65 et 266 ).
« Les vra is c ro ya nts so nt ce ux do nt les c œurs so nt pé né tr és de c ra inte, lorsque le
nom de Dieu est prononcé, ceux dont la foi augmente, à chaque lecture de ses
ense igne me nts, ceux q ui ne mette nt de co nfia nce q u'e n le ur Se igne ur, q ui
obser ve nt la pr ière et font l'aumône...» (S., du Butin, versets 2 et 3).
« Que ce lui q ui s'e nga ge, par vœu, à obé ir à Die u, le fas se ; il e n est dégagé en cas
de vœu de désobéissance ... le vœu doit être strictement respecté en bien...». (B)
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« La turp itude et l' indéce nce sont les p lus vils des carac tères qu'un croyant puisse
avoir». (AM T1 P. 412).
« Un cro ya nt pe ut to ujo ur s espér er l'e xp iatio n de ses for fa its, sa uf e n cas
d'assassinat ». (B)
La va le ur d u "geste " d' un fidè le est ha ute me nt app réc iab le, e n I s la m. «Q ue lle
e s t l' a u mô ne la p lus mé r ito ir e - d e ma nd e - t- on un jo ur a u P rop hète - ? - c'est,
répond- il, le s acr ifice co nse nti, d a ns u n b ut h u ma n ita ir e , p a r un p a uvr e d o nt
le s mo ye ns sont très limités (N. D). Dans un autre hadith, le Prop hète pr éc ise q u' une
s imp le ob o le do nnée e n a umô ne p ar un pa uvre, va ut mie ux q u' une ce nta ine de
millie rs acco rdés par un riche». (N).
La q ua lité de l'ac te r és ide, e n e ffe t, da va nta ge da ns le sa cr ifice que dans la valeur
matérielle du don.
«Die u ne prend pas en cons idéra tion vos aspects extér ie urs, ni votre de gré
d'opulence, il tie nt s ur tout co mpte de vo tre inte ntion et de vos actes». (M. et Ibn
Mâja).
«S i je vo us rec o mma nde de vo us abs te nir de q ue lq ue p ra ti q ue, vo us de ve z vo us
en abs te nir. S i je vo us reco mma nde la p ra tiq ue d' une c ho se, p ratiq ue z- là, à la
mes ure d e vo tre poss ibilité». (Hadith rapporté par Mouslim).
«Tro is qua lités sont le propre de celui qui go ûte la douce ur de la fo i : a imer Die u
et le Prop hè te p lus q ue q uico nq ue, a ime r a utr u i pa r a mo ur de Die u e t ab ho r re r
le re to ur à l‟ hé r és ie , comme on abhorre d'être rejeté dans l'Enfer». (B et M).
Et- Tabarâ ni e n ajo ute deux a utres : le fa it de ne pas se la isse r entra îner par une
dia lectique q ui c herc he à dé nier la vér ité et l'é la n q ui vo us p or te à sa lue r to ut le
mo nde et à être jus te, mê me co ntre vo us- mê me. Une sep tiè me ca racté r is tiq ue de
la fo i a été soulignée par Bezzar : il s'agit de la to lérance et de la clémence, à l'égard
de toute stupidité ou sottise.
«Le mounâ fiq (c'est- à- dire l' infidè le q ui se déc lare mus ulma n, e n cac hant sa
méc réa nce) se d istingue par tro is s ignes : é mettre des p ropos me nso ngers, ne p as
te nir sa pro messe e t tr a hir la confiance placée en lui». (M et B)
«Le bo n cro ya nt ne pro fè re contre perso nne des ma léd ictio ns, des calomnies ou des
propos grossiers». (AN1 TI p. 408)
«La fo i e t l' a va r ic e ne s e tro uve nt ja ma is r é un ie s d a ns le cœur d'un croyant»
(AM TI p. 379)
« Ne p e ut ê tr e co ns id é ré c ro ya nt c e lu i q ui ma n ge à sa tié té, pendant que son
voisin meurt de faim». (AM Tl p. 205)
« To ut c ro ya nt es t vis- à- vis d e s es fr è res , c o mme un mir o ir da ns lequel se
reflètent leurs défauts». (ID. p. 333).
« Le b o n cr o ya nt ne do it d ir e q ue d u b ie n, s ino n obs er ve r le s ile nce . » (B et M).
« Aime r e t s e r vir un vo is in c o ns tit ue nt d e s a c tes de fo i». ( A e t M ) .
« Le c r o ya nt est tenu de respecter les biens et la vie d'autrui». (BE)
« Ô cr o ya nts ! S o ye z fid è le s à vo s e nga ge me nts ». ( S., d e la Ta b le , Ver se t 1 )
« Ré co nc ilie r de ux ê tre s sé pa ré s e st un ge ste p lus mé r ito i r e q ue de fa ir e la
pr iè r e, le je ûne e t l' a umô ne ». ( I D p. 48 2 ).
« Ce lui q u i e s t dé po ur vu de p ude ur , os e to ut se p er me ttr e » ;
« La p ud e ur es t une ma r q ue d e fo i». «Die u a gré e de ux q ua lité s c he z le
cr o ya nt : la p ud e ur e t la lo nga n imité », (o u la p ude ur e t la p o ndé ra tio n o u la
me s ur e) ( I D p. 4 2) .
« Le mo umin se r é jo uit d e se s b o nne s ac tio ns e t dé tes te le s ma uva is e s » ( T).
« Un bo n cr o ya nt do it é me ttre d u b ie n o u s e ta ir e . .. le s ile nce e s t une
ma rq ue d e fo i ; e s t da mné ce lu i q ui p ro no nc e un mo t ma lve illa nt, mê me sa ns
s'e n so uc ie r , une b o nne pa ro le es t, a u co ntr a ir e, un s igne d e bé néd ic t io n. ( B).
« Alla h n' a gr ée guè re une fo i s a ns ac te, n i un ac te sa ns fo i, ( J. F ) (r ap po r té
pa r Ab da lla h Ib n O ma r )
« La fo i te l un hab it, se détér iore da ns le for intér ie ur de to ut un chac un. I nvoq ue z
Die u, po ur r é gé né re r la fo i da ns vo tr e c œur ». (J. F : rapporté par A. Ibn 'Amr Ibn El
16
'Ass).
« Q ue l e s t l' I s la m le me ille ur ? Q ues tio nna le c o mp a gno n „ Amr I b n E l „ As s :
"c ' e s t - r ép o nd it le P r o p hè te - : "ê tr e gé néreux et saluer (pacifiquement) toute
personne, connue ou inconnue »(B.M.N).
«Ô ! Vous les cro yants ! Évite z beauco up de conjectures et de Soupçons, certains
(de ces méfa its) sont des péchés». (S., El Hojorât , verset 12)
«Qui donc désespère de la misér icorde de son Seigne ur, s ino n ceux qui sont
égarés !». (S., Al Hijr , verset 56).
«N'appe le z pa s la vigne k ar m (so urce d e gé nér os ité) , car 1 a vr a ie so urce d e
gé néro s ité e st le cœur d u mus ulma n (M. B. ) ; ne d ite s pas "ka r m", d ites e l'Inab ». ( ra is in e t a l- hiba la "la vigne") (M)
«Pre ne z garde a u re gard intuitif d' un ho mme cro ya nt ; ca r la p ure luminesce nce de
sa fo i lui per met de tout appréhend er grâce à la Lumière d'Allah».
«C'est Lui qui a créé les cieux et la terre, en six jours, - Son Trô ne éta it, a lors, s ur l'ea u,
pour vous épro uver, et po ur savoir qui d'entre vous accomplit les meilleures actions
... ». (S. Houd, verset 7)
So fia n et- Tâqa f i a d e ma ndé a u Pr op hè te de lui do nne r une définition exhaustive
de l'Islam : «Aie- foi en Dieu - lui répond- il et sois droit et intègre».
«S i vo us c r a i g ne z D ie u, I l vo us a c c o r d e r a le p o u vo ir d e distinguer le bien du
mal ; Il effacera vos mauvaises actions et Il vous pardonnera. - Dieu est le Maître de la
grâce incommensurable».(S., Le Butin, verset 29)
«C e lu i q ui jur e pa r un a utr e q u' Alla h e st c o ns id é ré co mm infidèle et mécréant».
(T)
«O ma r ra pp or te un ha d it h pr o hib a nt le se r me nt p rê té s ur l'honneur des parents».
(S. sauf MA)
« Dans la succession de la nuit et du jour, dans ce que Dieu a créé dans les cieux et sur la
terre, il y a des signes, pour les hommes qui Le craignent. » (S., Jonas , verset 6)
« La pudeur est un produit de la foi». (BMS)
« Toute la pudeur n'est, dans sa totalité, que du bien ». (M)
« Ne te tiens jamais dans cette mosquée. Une mosquée fondée, dès les premiers jours, sur
la crainte révérenc ielle de Dieu, est plus digne de ta présence. On y tro uve des
ho mmes q ui a ime nt se p ur ifier. Ŕ Die u a ime q ui se p ur ifie nt ». (S., Le Repentir, verset
108)
« Celui qui édifie une mosquée (Oratoire), avec de l'argent légitimement acquis, aura
droit au Paradis». (BE. T)
« Seuls sont vraiment croyants : ceux dont les cœurs frémissent, à la mention du Nom de
Dieu ; Ceux dont la foi augmente, lorsqu‟on leur récite Ses versets ; ils se confient en leur
Seigneur »(S., Le Butin, verset 2)
« Si Dieu reconnaît un bien en vos cœurs, Il vous accordera des choses me ille ures
que celles qui vous o nt été enlevées. I l vous pardonnera : Dieu est celui qui
pardonne, Il est Miséricordieux !». (S., Le Butin, Verset 70)
« Lorsque les dimensions - temps s'écourteraient en durée (signe d e l'ap pr oc he d e
la f in d es Te mp s), le rê ve fa it pe nda nt le s o mme il ne r isq ue ja ma is d‟ ê tr e
irréel ; le plus véridique d'entre vous, est le plus exact dans ses propos». (B. M. T. D.)
« Ô vous qui croyez
Vo us êtes re spo ns ab les de vo us- mê mes ; ce lu i q ui es t é ga ré ne vo us nuir a
pas, s i vo us ê te s b ie n d ir igé s .
Vo us êtes to us de stiné s à re to ur ne r ve rs Die u.
Die u vo us fe ra co nna ître ce q ue vo us fa is ie z».
(S., De la Table servie, verset 105)
«Il n'y a pas de réussite, si ce n'est auprès de Dieu.
- Dieu est puissant et juste - ». (S. Le Butin verset 10)
«Quand le croyant s'intégrera au Paradis, il s'informera sur le sort de ses parents, épouse et
enfants. On lui répondra qu‟ils n‟ont pas atteint son degré cultuel. Il répliquera, alors,
s‟adressant à Allah : Ô! mon Dieu, j'avais œuvré pour eux et pour moi- même ... Allah donnera
l'ordre qu'ils se joignent à lui ...» (TA)
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«Le Prophète a interd it l'e mbellisse ment des mosquées ; un tel acte est un signe de la
fin des Temps».
«Ed ifie z de s lie ux d'a isa nc e (Wa ter - Clo sets ), à la po rte de s mosquées». (T).
Le Khalifa 'Omar, embrassant la pierre noire de la Kaaba, s'adressa à elle, en disant : «Je sais
que tu es une pierre, incapable de faire du bien ou du mal ; je ne t'embrasse que parce que j'ai
vu le Messager d'Allah t'embrasser». (B.M.S.)
«Quand ils entendent le verbiage inutile, ils (les bons croyants) lui tournent le dos». (S., El
Qaças, verset 55)
«L'ouïe, la vue et le cœur, tout cela aura à en rendre compte». (S., de l'Isrâa, verset 36)
«Le s gra nds p éc hés - d it le Pr op hè te - so nt : le po lythé is me (associer à Allah
d'autres "divinités "), l' ingratitude vers le père et la mère ; le meurtre et le faux
serment». (B.M.S)
«Je vo us a i inte rd it - d it le P rop hè te - de re ndr e vis ite a ux tombeaux;
maintenant, visitez- les». (M)
«Ces tombes nous rappellent, en effet, l'autre monde».
«Les p a uvre s e ntr e ro nt a u Pa ra d is c inq ce nts a ns a va nt le s riches». (CT).
«La major ité des habitants du Paradis - dit le Prophète - sont les pauvres». (B)
« Des compagnons du Prophète, passant devant la dépouille mortelle d'un de leurs
confrères, dirent : "C'est un martyr !" ;
Le Prophète inter vint a lors, pour souligner l'a vo ir vu en Enfer, porta nt un
manteau qu'il avait volé du butin de la guerre». (M)
« Méfiez- vous - dit le Prophète - de vous asseoir dans les rues ... ; si vous y tenez
absolument, observez, au moins, le droit de la rue qui consiste à ne pas scr uter les
passants, ne pas leur fa ire tort, leur rendre leur salut, et ordonner le bien et interdire
le mal». (B.M.S.)
« Les Ange s n'ac co mpa gne nt pa s un gro up e o ù s e tr o uve un c hie n o u une
clochette ... ». (M)
« L‟Islam, c'est le verbe, la foi en est l'acte pieux». (B. M. D. N.)
« Qu‟est-ce que l'Islam ? demande 'Amr Ibn 'Absa :"c ' e s t - affir me le Prophète la paro le do uce et la gé néro s ité " ; q ue l e st l‟Is la m le meilleur ? Le Prophète
répond : c'est la religion d'un homme q ui ne nuit à a uc un de se s co re ligio nna ir es
par ses pr opos ou ses actes».
Et la foi la meilleure ? "C‟est - souligne t- il - une bonne morale" (A)
« La patience est la moitié de la foi». (M. F)
« Un bon croyant doit ou dire du bien ou se taire». (S. sauf N)
« Combats dans le chemin de Dieu. Tu n'es responsable que de toi- même.
Encourage les croyants !
Dieu arrêtera, peut-être, la violence des incrédules.
Die u es t p lus redo utab le q u‟e ux, da ns sa vio le nc e, p lus redoutable qu‟eux
dans son châtiment». (S., Les Femmes, verset 116)
« Les ac tio ns de quico nq ue rejette la fo i, so nt va ines et, da ns la vie future, il sera
au nombre des perdants». (S., Les Femmes, verset 5)
«La vér itab le ric hesse ne réside pas dans l'aisance matér ie lle ; c'est plutôt la
richesse de l'âme». (B.M.T.). Il s'agit de l'élan gé nére ux de l'â me et d u se ntime nt
qu‟éprouve le fidèle d‟être comblé par Dieu, sans dépendre aucunement d'autrui.
«Die u vo us me t e n gar de c o ntre Lu i- mê me ». ( S., A l „I mr a n, verset 25)
«Q ua nd to n S e igne ur fr app e, I l fr appe d ur ». (S ., El Bo ur o uj verset 12)
«Le Prophète a ordonné de respecter tout vœu ou promesse par lesque ls on
s'engage e nvers Die u, sauf dans le cas où le vœu est fa it e n co ntra d ic tio n a vec la
Sounna o u co ntre nature ». ( B. S. sauf M1)
«Hâ te z le s funéra ille s : s i le mo rt es t ve rtue ux, vo us lui fa ites a ins i d u b ie n ;
s' il e n es t a utre me nt, c'es t un ma uva is fa rdea u, dont vous vous déchargez.». (B. M.
S)
«S i vo us é vite z les p lus gra nds p éc hés q ui vo us so nt interd its, no us effacerons
vos mauvaises actions et nous vous introduirons, avec honneur, au Paradis». (S., Les
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Femmes, verset 31)
«Q ua nd la vé r ité le ur pa r vint, ils d ir e nt : C'e s t de la ma g ie ! Nous n'y croyons
pas!». (S., l'Ornement, verset 30)
«Evite z - dit le Prophète - les sept péchés graves: le polythé is me, la so rce ller ie
(ou ma gie no ire ), l' ho mic id e vo lo nta ir e illé gitime, l' a tte inte a ux b ie ns d ' un
o r p he lin, l' a d ultè r e , la fu ite d ' une armée, la diffamation d'une femme innocente».
(B. M. N)
«S i de ux d'e ntr e vo us c o mmette nt une ac tio n infâ me, sé visse z contre eux, à
mo ins qu'ils ne se repentent et ne se corrigent. - Die u re vie nt, sa ns c es se , ve rs le
péc he ur re pe nta nt ; il e s t Miséricordieux -». (S., Les Femmes, verset 116)
«Les martyrs so nt a u no mbre de c inq : un ho mme victime d'une peste, un homme
tué par un mal interne, celui mort par asphyxie dans l‟eau ou sous les déco mbr es e t,
enfin, un c inq uiè me, mo rt d a ns le chemin de Dieu». (M. MA. T)
D. N. a jo ute nt de ux a utr e s : «une v ic time d ' inc e nd ie e t une fe mme morte,
lors d'un accouchement».
« Allah pardonne au martyr tout péché, sauf une transgression d‟ordre cultuel ». (MA)
« Est martyr celui qui meurt en défendant son bien». (B)
« Le mar tyr, tué e n guer re sa inte, n'a ur a épro uvé q u' un lé ger picotement, des
coups qu'il aura reçus». (T. N)
« Ne d ites pas : "un te l est martyr " ; Alla h se ul co nna ît leq ue l des co mba tta nts
tué s o u b le ss és, a va it lutté po ur l'a mo ur de Die u ». ( B)
« Le martyr tué sur le chemin de Dieu intercédera le Jour du Jugement dernier, po ur
so ixa nte d ix de se s pa re nts ». ( TA)
« Le ma r tyr ne se ra d épa ssé q ue d' un se ul grad e p ar le s Pr o p hè tes r ( EdDar imy) ; le cro yant est te l, par rapport à un frère e n re ligio n, un éd if ice do nt
les par ties se so utie nne nt les unes le s a utr es ». (B. M. S)
« To ut mus u lma n e s t s ac r é p o ur to ut a utr e mus u lma n : s o n ho nne ur , ses
b ie ns e t so n sa ng ; mép r iser un fr ère mus ulma n, es t un mé fa it». ( T)
«Ce lu i q ui é migr e da ns le c he min de Die u, tro uver a sur la terre de nombreux
refuges et de l'espace. »
La r ét r ib utio n de ce lu i q ui so r t d e s a ma is o n, po ur é migr e r ver s Die u et so n
Pro p hè te e t q ui es t fr app é pa r la mo r t, in c o mb e à Die u.
- Die u est ce lui q ui pardo nne. I l est M isé r icord ie ux - ». (S., Les Fe mmes,
verset 100)
« A ce ux q ui so nt incré d ule s, à ce ux q ui é car te nt le s ho mmes d u c he min de
Die u, no us inf lige ro ns c hâtime nt s ur c hâ time nt, po ur prix de la corruption qu'ils
ont semée». (S., Les Abeilles, verset 88)
«Ne se s e nte nt à la b r i d e l'a s tuc e (o u la r use ) de Die u q ue le s perdants». (S.,
Al 'Arâf, verset 99)
«Quico nq ue fa it le ma l ou se fa it tort à lui - mê me et dema nde e ns uite pa rdo n à
Die u, tro uvera Die u C lé me nt et M isé r ico rdieux». (S., Les Femmes, verset 110)
«Q uico nq ue co mme t une fa ute o u un péc hé, le co mmet co ntre lui- même.
- Dieu est Celui Qui sa it, Il est juste - ». (S., Les Femmes, verset 112)
«Chaque ho mme s ub ira, a ins i, les co nséq ue nces de ses ac tes a ntér ie urs. Les
incréd ules se ront ra me nés vers Dieu, le ur vra i Ma îtr e e t le ur s fa ux o bjets
d'ado ra tio n s' éca r te ro nt d ' e ux» (S., Jonas, verset 30).
«Les ge ns so nt te ls le s méta ux d'or o u d'ar ge nt ; les me ille ur d ' e ntr e e u x,
p e nd a nt la p é r io d e a nté I s la m iq ue , s o nt le s me ille urs e n Is la m, s' ils l'o nt
bie n co mpr is. Les â mes so nt te lles des ar mées mob ilisées q ui s'attire nt, q ua nd
elles se reconna is se nt e t se r ep o uss e nt lo rs q u' e lle s s e mé co nna is se nt le s unes
les autres. (M)
«T u a s , p o ur to i, le s a la ir e d e to ut c e q ue tu a s fa it p o u r Dieu». (M)
«Perso nne n'est p lus ja lo ux q u'Alla h d e Ses é lus b ie n a imés ». (B) (C'est- à- dire
de les vo ir ma nq uer à sa fidé lité, o u pré férer à Lui quelqu'un d'autre).
«Garder un secret est une marque de foi». (B)
«L' humilité e s t une mar q ue d e fo i» ( B) ; c'e s t une so r te de modestie q ui inc ite
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le cro ya nt à ra va ler toute espèce de va nité o u d'or gue il ; c'e st l'opp osé d e la
ha ute ur e t de l'a rro ga nce . L' he ur e (H) ( fin d u mo nd e) ne vie nd ra q u' à un
te mp s o ù un ho mme viva nt, de passage de va nt un to mbea u, souha ite y ê tre à la
place du mort».
« Ce tte r e lig io n (c ‟e s t- à- d ir e l‟ I s la m) est a isée ; quiconque œuvre, pour la
rendre d iffic ile, sera battu» (B.N.), (rapporté par Abou Horeïra).
« Ne so ye z p as d urs po ur vo us- mê me s. Ce tte d ure té a é té un mob ile de perte
pour les anciens» (T)
« Le jus te milie u équiva ut à 1/24 de la prophétie » (D)
« La religion la mieux aimée d'Allah est la plus aisée ... ».
« Ne vo us imp ose z q ue ce q ue vo us ne po uve z s uppo rte r, c ar Alla h n'est
excédé que si vous vous lassez vous- mêmes». (B)
« Vos enfants - dit le Prop hète - sont par mi les me ille urs b ie ns q ue vo us aurez
acquis; vous pouvez donc consommer de leurs acquis » (D).
« L‟agrément divin est fonction de l'agrément du père, le désagrément de celui-ci entraîne
celui de Dieu». (TA)
« Quand le Sultan s'irrite, Satan intervient». (TA)
« Ô vous qui croyez ! Ne prenez pas pour amis vos pères et vos frères, s'ils préfèrent
l'incrédulité à la foi. Ceux d'entre vous qui les prendraient pour amis, se ra ie nt injus tes ».
(S., Le r epe ntir, verset 23)
« La vé r ita b le r ic hes se e st ce lle d u c œur ; e lle ne co ns is te guè re dans une
abondance de biens matériels». (B)
« Le Parad is est sous l'éc lat étince la nt des épées» (B) (c'est - à-d ir e q ue le
ma r tyr , da ns une gue r r e s a inte , a ur a le Pa ra d is pour prime).
« La vie de ce monde n'est que jeu et divertissement».
« La d e me ur e de la v ie f utur e e st s ûr e me nt me ille ur e po ur c e ux qui craignent
Dieu». (S., Les troupeaux, verset 32)
« Le Tr ès- Ha ut d éc la r e la gue r r e - d it le P ro p hè te - à to us ce ux q u i p r e nne nt
p o ur e nne mis le s s a ints ( b ie n a imé s ) d ‟ Alla h ; M o n s er v ite ur ne s a ur a it s e
ra pp ro c her d e Mo i, mie u x que par une œuvre que J'aimerai le plus et qui consiste à
accomp lir les ob liga tio ns q ue Je lui a i imposées ; il ne ces se de se rapprocher de
Moi, par les actes surérogatoires, jusqu‟à ce q ue Je l'a ime ; Je de viens, a lors, So n
Ouïe a vec laq ue lle il entend, Sa Vue a vec laq ue lle il vo it, Sa Ma in a vec laq ue lle
il co mba t, S o n P ied a ve c leq ue l il mar c he ; Je lu i ac cor de c e q u‟ il q u' il Me
demande, je le protège s' il Me le so llic ite ». (B)
«Q ua nd Mo n ser vite ur se rapp roc he d e Mo i d ' une pa lme , J e Me rapproche de lui
d'une coudée, quand il se rapproche de M o i d' une c o ud ée, Je Me rapproche de lui d'une
envergure ; q ua nd il vie nt à Mo i, e n marc ha nt, Je vie ns à lui e n tro tta nt» (B)
(L'e nve r gure es t ic i la d ista nce e ntre le s e xtr é mités de s de ux mains déployées dans
le sens de la largeur).
«La fo i es t une lumiè re ; l'a umô ne es t une pre uve de fo i ; la patience est une
clarté». (M)
«Le mus ulma n est ce lui do nt les frè res so nt à l'abr i d u ma l de sa langue et de sa
main». (B. M. S)
«Anno nce a ux hypoc r ite s q u' un c hâ time nt do ulo ure ux le s att end». (S., Les
Femmes, verset 138)
«Alla h s e r éjo uit d u r epe ntir de S o n s er vite ur, p lus q ue q uic o nq ue re tro uve
par hasa rd so n c ha mea u, ap rès l'a vo ir pe rd u dans le désert». (M)
«I l n'e s t p a s un mus ulma n ép r o uvé pa r un ma l, une p iq ûr e d'ép ine o u p ire,
qui ne vo it ses péc hé s rac he tés e t e ffa cés par Allah .... ». (B. M.)
«Qua nd Allah ve ut du b ie n pour q ue lq u' un, I l l'épro uve, da ns ce qu'il a de plus
cher». (B)
«Da ns une a utre var ia nte :…I l accé lère So n châ time nt dans ce monde». (T)
« C r a ins A lla h p a r to u t o ù tu t e tr o u ve s ; fa is s u iv r e to u te ac tio n pa r la
bo nne , p o ur l'e ffa ce r ; s o is c o urto is e t a ima b le avec les gens». (T)
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« Allah ne prend en considération ni vos corps ni vos images, il ne tient compte que de vos
cœurs». (M)
« La dépuration canonique ou rituelle équivaut à la moitié de la foi ». (M)
« Au jour de la résurrection, l'homme sera avec ceux qu'il a aimés ». (T)
« Vo us a cco mp lis se z des ac tes p lus fins, à vo s ye ux, q ue des po ils de cheve lure,
alors que no us les cons idério ns, du te mps du Prophète, comme de graves péchés». (B)
« Le vra i c roya nt ne do it re fa ire o u repre ndre une c hose q u' il so upçonne avoir
omise, que s'il est sûr». (B)
I l s‟a git, e ntr e a utre s, de ce lui q ui do ute n'ê tr e pas e nco re e n ab lutio n, pour
prier.
« Les ac tio ns ne va le nt que par les inte ntio ns ; c hac un n'a, à so n compte, que ce
qu'il a eu l'intention de faire». (B. M. S)
« Vous trouverez, après moi, un certain favoritisme ; prenez patience, jusq u'à ce que
vous me renco ntr ie z (au Paradis), sur le b or d de mo n "ha wd "» ( B. M .S )
(b as s in r és e r vé a u Pr op hè te et aux élus de sa communauté).
« La jo uissa nc e de la vie de ce mo nde e st p réca ire ; la vie future est meilleure
pour celui qui craint Dieu».
« Vo us ne se re z guère lés és le mo indre d u mo nde ». (S., Les fe mmes, verset 77)
« Qu‟est donc la jo uissa nce éphé mère de cette vie, co mparée à la vie future, s inon
bie n peu de chose ! ». (S., Le Repentir, verset 3 8)
«Tr o is ve r tus c o ns titue nt le s um mu m d e la fo i : r e nd r e jus tic e c o ntr e s o imê me , s a lue r to ut le mo nd e e t d é p e ns e r c ha r i ta b le me nt, se s b ie ns, e n ca s
d'a va r ice ». ( B)
Le sa lut ic i es t s yno ny me de pa ix ; il es t c o ncr é tis é p a r un s i gne p ac if iq ue :
q ui a mè ne la pa ix o u la fa vor is e.
«Le s r ic he s s e s e t le s e n fa n ts s o nt la p a r ur e d e la v ie d e c e mo nd e , ma is
le s b o nne s a c tio ns imp é r is s a b le s r e c e vr o nt u ne r é c o mp e n s e me il le u r e ,
a up r è s d e to n S e ig n e u r , e t e l le s s us c ite nt un me ille ur e s po ir ». (S ., La
Ca ve r ne, ver s e t 46 )
Témoignages
Mon a mi et co llè gue Marc e l Bo isard a p ub lié un o uvra ge , so us un titre b ie n
s ignif ica tif : "Huma nis me d e l' Is la m". Amp le me nt doc ume nté e t pa lp ita nt
d'ense igne me nts a uthe ntiq ues s ur l' I s la m et le process us de so n é vo lutio n de par
le mo nde, il co ns titue une ré fér e nc e d ig ne d e fo i e t d ' e s time . L' é mine nt
a ute ur m' a va it ho no r é , e n m'e nvo ya nt, po ur a vis, le te xte ma nus cr it de ce
cé lèbr e o uvra ge e n de ux vo lu me s q ui a va it, a u déb ut, po ur titre "L' Islam et la
Morale internationale".
« O n pe ut d éce le r - d it- il - da ns l'a ttitud e e urop ée nne, à l' é ga rd d u "T ie r sMo nd e ", un se nt ime nt inc o ns c ie nt d e cr a inte e t de mé p r is, à la fo is. Pe ur
attisée p ar la re ve nd icatio n ma l co mpr ise et p ar la p uis sa nc e dé mo grap hiq ue d e
cette pa rtie de l' huma nité, q ui possèd e des re sso urce s éco no miq ues imme nses, e n
partic ulie r des matières premières et des ressources énergétiques.
«Accroché culturellement au passé, satisfait de ses réalisations matér ie lle s p r é s e nte s e t
mis e n c o n f ia nc e p a r s a p uis s a nc e milita ir e, l'O cc ide nt a ura
vra is e mb lab le me nt pe ine à tro uve r le ré a lis me et l' ho nnê te té inte llec tue lle
néce ssa ir es, po ur e nte ndr e vra ime nt l' imme nse e ntho us ias me idéo lo giq ue,
bouilla nt d' idée s a nc ie nnes o u no uve lle s, et, par fo is co ntrad icto ire s, q ui a gite
une partie de l'humanité.
«Pa r le mo nd e e xté r ie ur , r ar es so nt le s a ute ur s co nte mp or a ins q ui a pp e lle nt à
une o uve rtur e d u d ro it de s ge ns a ux inf lue nc e s nouvelles.
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«La méco nna issance des d ispos itio ns, arrêtées par les cultures e x té r ie ur e s
à la tr a d it io n gr é c o - jud é o- c hr é tie n ne , a p o us s é no mbr e d' a ute ur s à
co nc lur e hâ tive me nt, q ue le re spe c t de la p e r s o n ne h u ma in e
c o ns t it ua it u n p r o d u it d e la p e ns é e occidentale.
Toute fo is, l'objectivité his tor iq ue, vo ire la s imp le justice, po usse à r a p p e le r q ue
la c iv ilis a t io n q u i p r it e n c ha r ge la c u lt ur e méd iter ra née nne, p e nda nt le s
sep t s ièc le s d u Mo ye n- â ge , fut Islamique.
«Ce tte ré a lité e s t r ec o nnue , d e no s jo ur s, p a r la p lup a r t de s a ute ur s . I l n' e n
d e me ur e p a s mo ins q ue d a n s le s gr a nd e s gé néra lisa tio ns, tra ita nt de
l'é labora tio n d u d ro it des ge ns e t de la mora le inter natio na le, la contr ib utio n du
mo nde mus ulma n est rare me nt me ntio nnée. N'est- ce pas lui, po urta nt, q ui a
recue illi, tr ad uit e t co mme nté le s œuvr e s de l' Ant iq uité , e n y la is s a nt
l' e mp r e inte d e s o n gé nie pr op r e, a va nt de le s tra ns me ttre à l'Occ id e nt c hr étie n
? Averro ès et Avic e nne, e ntre a utres, n'o nt- ils p a s é té le s ma îtr e s à p e ns e r d e
no mb r e us e s gé né r a tio ns e ur o p é e nne s ? La p hilo s o p h ie hé b r a ïq ue n' a - t- e lle
p a s é té dé livr é e, p a r l' in f lue nc e c ult ur e lle I s la m iq ue , d u po id s de la d o c tr ine
ta lmud iq ue q ui l' a va it é c r a sé e , de p uis lo n gte mp s ? Maïmo nide, le philosop he
juif d u XIIe s ièc le, dont l' influe nce s ur la c o ns c ie nc e jud a ïq ue e t o c c id e nta le
f ut d é te r mina nte , ne rés ida it- il pa s e n ter re mus ulma ne ? L' é numé ré de ces
d iver ses é vid e nce s dé f in it un de s p r inc ip a ux ar gu me nts de la p ré se nte
r e c he r c he : à s a vo ir q ue la c iv ilis a t io n a r a b o - mus u lma ne a , certa ine me nt,
e lle a us s i, appo rté une co ntr ib utio n trè s se ns ib le a u s ys tè me , gar a ntiss a nt le
res pec t de la pe rs o nne huma ine et régissant les re latio ns e ntre pe up le s »
Notre confr ère M ic he l C hodkiewic i, directeur des éditions du Seuil, a uq ue l une
lo ngue a mitié no us lie , d ep uis p rè s de tro is d éc e nnies, a p ub lié a ux éditio ns
Ga llimard, un o uvr a ge int itu lé « Le Sce a u de s Sa ints , p ro p hé tie et s a inteté,
da ns la d oc tr ine d ‟I b n‟ Ara b i »
A c e t te o c c a s io n e t d a n s le c o n t e x te d e s c o n v e r s io n s g r a n d is s a n t e s à
l'Is la m e n Europ e, le "No uve l Ob ser vate ur " a inter vie wé, comme suit, notre cher
collègue et ami :
Q : Pourquoi vous êtes vous converti à l'Islam ?
Qu‟est-ce que cela a signifié pour vous ?
R : C e f ut l' a b o ut is s e me nt d ' une r e c he r c he p e r s o n ne lle , c o mme nc é e dès
l'adolescence. Il y a eu combinaison de l'intérêt intellectuel, po ur la r ic he ss e de la
tra d itio n Is la miq ue, a ve c la re nc o ntre de gens exceptionnels.
Q : Vous êtes d'origine polo na ise. Pourquoi l'Is la m et non pas le chr istia nisme ?
R : P ar ce q ue le ca tho lic is me ne m'a ppo r ta it p as de ré po nse s s atis fa is a nte s. I l
était inapte à satis fa ire mes besoins. Ma is là, je ne rè gle auc un co mpte avec cette
religio n. Cette inaptitude vie nt peut- être de moi.
Q : On parle beauco up des tenda nces radica les da ns l' Is la m. Un Is la m, modéré vous
parait- il possible ?
R : En matière de religion, on n'est jama is modéré. On croit ou on ne cr o it p as. Un
Is la m o uver t e st no n se ule me nt pos s ib le , toute son histo ire en fa it fo i, ma is, c'est
sa vocation même. Dès le déb ut, l' Is la m a p u coe xister a ve c des c ulture s r ic hes ;
ce fut le c as e n And a lo us ie , e t d a ns le s pa ys d u P ro c he - Or ie nt. Le s r e latio ns
avec les autres religio ns ont été pais ib les et fructue uses. L'Is la m est d'a uta nt p lus
accue illa nt qu' il est for t. Au contra ire, il se referme, quand il est en position de
fragilité.
Q : L'Islam en France est-il compatible avec un Etat de droit ?
R : Pour moi, il n'y a pas d'incompatibilité entre ma religion et l'Occident. N'oubliez pas
que je suis converti depuis trente- cinq ans, que j'ai des enfants et onze petits-enfants, tous
musulmans. I ls ne vive nt pa s da ns un ghetto e t ma fe mme n'e st pas vo ilée. Ma vie
professionnelle ressemble à celle de beaucoup de gens. Ma is , il y a to ujo urs de s
zé lo te s, d es ge ns q ui é po us e nt une re ligio n exotique dont ils ne comprennent pas
le rôle universel. L'Is la m a la mê me vocation à l' universa lité que le chr istia nis me et
le judaïs me. Il y a, je le répète, des imbéciles partout. Si on les écoutait, il fa udrait
22
changer la France. Le malaise en Occident ? Q ui ne le ressent ? Et dans les autres pays,
n'existe- il pas ? Et pourquoi voudrions- nous convertir les Français non musulma ns ?
La fille du milliarda ire franco- britannique J immy Golds mith, Jemima, déclare qu'elle
a libreme nt cho is i de se convertir à l' Isla m, dans une lettre pub liée par le Sunday
Tele graph ; elle a étud ié, dit- elle, "en profo ndeur " le Coran, depuis Juillet 1994 et
elle s'est convertie, début Février. "
Dans cet article intitulé "Pourq uoi j'a i cho is i l' Is la m", elle a ffir me que cette étud e d u
Cora n, c o mme ncé e c o mme "une c ur io s ité inte lle c tue lle ", s'e st pe u à pe u,
transformée e n une prise de conscience de "la vé rité éte rnelle e t
unive rse lle de l’Islam".
«A e n cr o ire une ce r ta ine p res se , le b o nhe ur d' une fe mme occidenta le repose,
essentie lle me nt, sur son accès aux boîtes de nuit, à l'alcool et aux beaux habits»,
écrit Jémima, âgée de 21 ans . «De te lle s fr ivo lité s n'o nt q ue pe u à vo ir a ve c le
vr a i bonheur et, j'ai plus qu'envie d'y renoncer», assure-t-elle.
Olivier Lacombe reconna ît : « peut- être notre Europe déchristia nisée a- t- elle méd ité
sur le thème qui est au centre de la ville de l' Isla m et à réapprendre, ainsi, une
vér ité qu'elle n‟a urait jama is dû méconna itre. Universe l et libéré de toute tendance
archa ïsa nte, le messa ge de l‟Is la m pour ra it être de fa ire passer dans les zones
supérieures d e la culture religieuse une sensibilité renouvelée à cet
ense igne me nt de la théo lo gie na ture lle et s ur na ture lle, me nacée da ns la
consc ie nce huma ine par un re flux sa ns cesse reco mme ncé, de na tura lis me et
d‟anthropoce ntr is me » (F. Schuon « co mpre ndre l‟Is la m » c f. 53et 72)
Le sage Ber nard Sha w s'expr ime a ins i : «J'a i toujo urs une gra nd e estime pour
l'Islam, parce qu'il est rempli d'une vitalité merveilleuse. Elle est la seule religio n qui me
paraît contenir le po uvo ir d'a ss imile r la p hase c ha ngea nte de l'e xis te nce,
pouvo ir qui peut se rendre si attachant à toute période».
En parlant du Prophète Mohammed, il dit aussi : «Cet homme merveilleux est, à mon avis,
loin d'être un Anté-christ. Il doit être appelé le sauveur de l'humanité. Je crois que si un
homme, comme lui, prenait la dictature du monde moderne, il réussirait à résoudre ses
problèmes. J'ai prophétisé sur la foi de Mohammed qu'elle sera acceptable à l'Europe de
demain comme elle a déjà commencé à devenir acceptable à l'Europe d'aujourd'hui (The
Genuine Islam, Singapour 1963) (ibid.).
Lamartine écrit, de son côté : «si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens et
l'immensité des résultats sont les trois mesures du génie de l'homme, qui osera comparer
humainement un grand homme de l'histoire moderne à Mahomet».
23
NOBLESSE DE LA PIETE ET DE LA SAGESSE
« Le plus pieux d'entre vous est le plus noble» (B.M.S.) : Abou Horéira.
« Le P ro p hè te do nna it la p r io r ité a ux p lus p ie ux, acc ord a nt à c hac un son dû».
(TA)
« Le de gré de p iété (q ue le cro ya nt p e ut a tte ind re ) e s t le se ul cr it è re de
s upé r io r ité e ntre le s ho mme s ; un c ro ya nt d e so uc he ar abe ne pe ut s urpa ss er ,
e n mérite, un non-Arabe, que par un surcroît de p iété ». ( Ta)
« Quels sont les caractères de l'homme les p lus agréés de Dieu ? Ŕ Demande- t-on,
un jour, au Prophète : - Ce sont-affir me- t- il - , la piété et le bon comportement à
l'égard d'autrui». (AM TI p.183).
« La sagesse est le bie n que le cro yant cherc he à atte indre. C'est, pour lui, un
devo ir sacré de pro fiter de ce tte sa gess e, parto ut o ù il la trouve». (T)
« Suppor ter avec patie nce et pardonner, c'est la ha ute sa gesse ». (S., de la
Délibération, verset 41).
« Q uico nq ue a ob te nu la sa gesse , a obte nu un b ie n imme ns e... » (S., de la Vache,
verset 272).
« Le ma l e t le b ie n ne sa ura ie nt marc her de pa ir ; re nds le b ie n po ur le ma l et tu
ve rr as to n e nne mi s e c ha nger e n p rotecte ur et a mi ...». (S., des Développés, verset
34).
Dis encore : «La vérité parut, et le mensonge s‟est évanoui ; le me nso nge es t de stiné à
s'é va no uir ». (S . du Voyage Nocturne, verset 83).
«I l a rr iva it au Prop hète de p la isa nter, sa ns ja ma is s'écarter de la vérité». (AM id. p.
365).
«Ce lui- là es t p ie ux, q ui apporte la vér ité et q ui y cro it», (S., des Tro upes, ver set
34).
« Le P r o p hè te in te r d is a it à s e s c o mp a g no ns le s q ue s t io ns abusives, la
prodigalité et le verbiage». (M.F.)
«Dieu a ime la bo nté, en toutes c irco nsta nces ». (M.F.)
«N'est guère me nteur ce lui qui me nt po ur réco nc ilie r deux perso nnes ». (B)
C'est là, d it- on a ujo urd'hui, un me nso nge o ffic ieux o u un p ieux me nso nge.
«Ce lui qui se s uic ide, est da mné ; l'e ntrée a u parad is lui sera interd ite ». (B)
«Dieu n'accorde sa misér icorde qu'à ce ux qui o nt de la co mpass ion po ur a utr ui».
( id. p. 183)
«Ne commette z pas de désordre sur la terre, lor sque to ut y a été d isposé po ur le
mieux». (S., El ' Ara f, verset 54)
«S i vous te nte z de dévo iler, che z cer ta ins, des mé fa its dont ils so nt s uspectés,
vo us r isq ue z de les inc ite r à les co mmettre ». ( id. p.348)
«Dieu n'a ime point qu'o n d ivulgue le ma l, à mo ins q u'on ne so it victime de
l'oppress io n». (S., des Femme s, verse t 147)
«S i q ue lq u'un, par mi vo us, est e n pro ie à la co lère, q u' il se ré fugie da ns le
sile nce». ( AM TI p. 342)
«Da ns to ut ac te, c'est la fin qui co mpte ». (B.M.)
«La bonne fin est rése rvée à la p ié té ». (S., de Ta ha, verset 132)
« To ute â me n'est re sponsab le q ue de ses propres œ uvres : a uc une ne porte ra le
fardea u d'une a utre ». (S., le la Tab le, ve rset 164)
« Die u n‟ impose à auc une â me un fardea u qui so it a u- dessus de ses forces » (S.,
de la Vac he, verset 280)
« Es t cons idéré co mme b ie n to ut acte de nature à tra nq uilliser l‟â me, par
contre, to ute action s uscep tib le de perturber la co nsc ie nce est un péché ». ( A)
« Ce lui qui ordonne le b ie n à a utr ui, e n s'oub lia nt lui- mê me, est te l une mèche
24
qui éc la ire les a utres, to ut e n se co nsuma nt e lle - mê me ». ( Ta).
« Les vils propos so nt s imila ire s à un a rbre ma uva is ; ils so nt à fle ur de terre,
sans a uc une s tab ilité ». (S., d'Abraha m, verset 31)
« Les bo nnes actio ns é lo igne nt les mauva ises ». (S., de Houd, ve rset 116)
« Le Prop hète fit à Moâdh, so n envo yé a u Yé me n, la reco mma ndatio n s uiva nte :
"Cra ins Die u parto ut o ù tu te tro uves, acco mp lis de bo nnes ac tio ns, pour
effacer les ma uva ises et co mpor te- toi b ie n à l'é gard d'autrui" (S). Que lq ues
exé gètes co ns idère nt ces q ua lités co mme les p iliers de l' Is la m».
« N‟écoute pas le ca lo mniate ur q ui méd it des autres » (S., de la
Plume, verset 11)
« Que les ho mme s ne se moq ue nt pas des ho mmes ; é vite z de vo us d i ffa mer les
uns les a utres e t de vo us r id ic uliser par des sobr iq uets ». (S., des Apparte me nts,
verset 11)
« Cra ignez p ie use me nt Die u e t aye z un la nga ge pertine nt et jus te ». (S., AlAhzab, verset 70)
« L‟ho mme a été fo nc ière me nt avide, pus illa nime q ua nd le ma lhe ur l‟a tte int,
plein d‟avarice lorsque quelque bien lui arrive, il n'en sera pas ainsi des hommes
pieux». (S., des Degrés, versets 19-22).
«La p iété ne cons iste pas à tour ner sou visage vers l'Or ie nt e t l'Occide nt ; la
piété co ns iste à cro ire e n Die u, a u juge me nt der nier, a ux Anges, a u Livre e t a ux
Pro p hè tes : e lle co ns is te a uss i à do nne r son ar ge nt, po ur l'a mo ur de Die u, à ses
proches, a ux orp he lins, aux pa uvres, aux vo ya ge urs (e n détresse) et a ux
me nd ia nts ; être p ie ux, c'est encore rache ter les captifs, observer la pr ière, fa ire
l'a umô ne, te nir ses e nga ge me nts, s upporter a vec co ura ge l'adver s ité et la
misère...». (S., de 1,a Vache, verset 176)
Le Prophète, invoq ua nt Die u, le so llic ite, en ces te r mes.
«Je Te de ma nde Ô ! Mon Die u la bonne or ie ntatio n, Ta cra inte, la pureté et la
r iches se du cœur ». (M)
«La paro le cour to ise o u le secours porté à un ho mme so nt d es ma rques de
gé néros ité ».
«Le p lus vil des ge ns - fa isa it re marq uer e ncore le Prophè te - est celui do nt o n
cherc he à fuir les propos gross ie rs et indécents » ... ; «c'est la p ire des tra hiso ns
que d'entrete nir, par des propos mensongers, q ue lq u' un q ui cro i t à la vérac ité de
vos paro les ».
«So is ind ulge nt, - dit le Coran- , ordonne le b ien e t évite les ignora nts ». (S., El
'Ara f, verse t 198) ; «Ce lui, - dit le Prophè te - qui n'épro uve pas de compass ion
pour nos je unes, ni de respect po ur nos gra nds, n'est pas des nôtres » ;
«Embrasser un e nfa nt est une marq ue de douce ur d'â me et d'a mour » ; «Die u
accorde Sa grâce à tout ho mme au c œur co mpatissa nt». ( id. p. 468).
«L'Is la m co ns idère le carac tère a ima nt co mme hé réd ita ire» e t «l'a ffectio n
découla nt des lie ns de pare nté co mme un des aspects de la misé r icorde d ivine ».
«N'use po int de vio le nce e nve rs l'orphe lin» (S., de la Matinée, verse t 9) ; «So is
pour lui un père a ffab le et co mpatissa nt» (MF) ; «Réconc ilie z des êtres séparés,
mé na ge z les s usceptib ilités ; c'est p lus mé r ito ire q ue votre pr ière, votre jeûne et
votre a umô ne ». ( id. p. 482). «Evite z to ut ce qui est de na ture à provoq uer une
mése ntente, mê me minime, e ntre c itoye ns », « Ne promettez ja ma is à vos
enfa nts ce q ue vo us ne pourre z le ur accorder » ; «Ne gê ne z personne, mê me par
une s imp le gé néros ité e xcess ive ». «Respecte z les pa uvres : "p iètre réceptio n
que le banq uet a uq ue l se uls les r ic hes so nt co nviés "» ( B. M. Ma. D) ; « Ne
confie z ja ma is une fonc tio n à une personne ind igne, c‟est un fa vo r it is me
r é p r o uvé p a r Die u ( A) ». Ab o u D ha r , c o mp a g no n d u Prophète, lui de ma nda
un jo ur de lui accorder une fo nctio n d'autor ité ; «no n, lui répond it- il sèche me nt,
tu es trop fa ib le pour ass urer une te lle respo nsab ilité » (D). Le Prophè te interd it
jusq u'a ux mé fa its suscep tib les de passe r inaperç us, pouva nt nuire à a utrui,
comme le fait de souffler dans un récipient d'eau ou dans un plat». (Ta).
« L‟ho mme rob uste n'est guè re ce lui q ui abat so n adversa ire, ma is p lutôt ce lui q ui
25
sait se ma îtr iser, da ns la co lère ». (B.M.S)
«Alla h a ime la do uce ur, en toutes chose s ; il ab horre to ut acte br usq ue et
vio le nt. La ma ns uétude est bé né fiq ue : e lle e mbe llit to ute actio n dépourvue de
rudesse ». (D) - (Aïc ha)
« I1 fa ut to ujo urs a ller douce me nt, sa uf dans un tra va il a fféra nt a u mo nde de
l'a u- delà ». ( TA)
« Die u n'ass is te guère le me nte ur, ni ce lui q ui est pro fo ndé me nt inc rédule ». (S.,
les Gro upes, verse t 3)
«Ma lhe ur à ce lui q ui é me t des me nsonges, po ur fa ire r ire les ge ns ». (D. TA).
« Die u é gare ce lui q ui es t perve rs et ce lui q ui do ute ». (S., Celui q ui lui
Pardonne, verse t 34).
« Le sorc ier, ta xé de ma lé fices e t de char me s, doit être mis à mort». (TA).
«Est voué à l' Enfer, to ut ho mme br ute, q ui se se nt s uffisa nt et se pre nd pour un
gra nd ho mme ». (B.M.S.)
« L' ho mme ne cesse de s ucco mber à sa préte ntio n, jusq u‟à ce qu' il so it insc r it
par Alla h par mi les tyra ns, et victimes, co mme e ux, des pires to ur me nts ». ( T)
« Le me ille ur des ho mmes est ce lui q ui est le mo ins pro mpt à la co lère, et q ui
revie nt rap ide me nt d'un accès d' hume ur ou d' u n excès de fure ur ». ( TA)
«Le b ien ne rapporte q ue du b ie n" (B.M.N). ( had ith rapporté par Abo u Sa iyd).
Le Prophète a interd it to ut esp io nna ge (q ui co ns is te à épie r autr ui par c ur ios ité
ma lve illa nte). (M.F)
«Un bo n croya nt ne sa ura it dé la isse r et abando nner un de ses coreligio nna ires,
plus de tro is nuits, se détour nant l'un de l'a utre, q ua nd ils se re nco ntre nt ..., le
me ille ur d'e ntre e ux est ce lui q ui sa luera le pre mier ... ». (S. sauf N)
«Ce lui qui abando nne so n frère, to ute une année, est ass imilé à celui qui l'aura it
assass iné».
«Ne joue z pas a vec un sabre dé ga iné ». (D.AT.)
« Ne ma ud is sez guère les morts ; ne c itez d'e ux que le b ie n, é vitez de par le r de
le urs dé fa uts». ( D.TA)
«Dieu vo us ve ut l'a isa nce et la grâce nature lle, sa ns vo us imposer de gê ne ». (S.,
la Vache, verse t 185)
«Ceux q ui o nt éd ifié une mosq uée préjud ic iab le et inadéqua te, pour se me r la
discorde e ntre les croya nts et e n fa ire un centre de ra llie me nt pour ceux q ui
combatta ie nt Die u et son Prop hète, ce ux- là q ui jure nt de to ute le ur fo rce n'a vo ir
vo ulu que le b ien, Die u té mo igne q u' ils so nt me nteurs ». (S., le Repentir, verset
107)
«Un cro ya nt, - dit le Prophète - ne do it pas se raba isse r et s'avilir, e n se
déprécia nt».
«Co mme nt r isque- t- il de s' humilier », de ma nde- t- on au Prophè te; « c'est en
s'exposant - affir me- t- il - à un ma lhe ur q u' il ne peut suppor ter ». (BE. TA)
« Deux personnes ne doivent guè re pa r le r l' une à l' a utre, e n c ac he tte, e n
présence d'une troisième». (B.M. D. MA)
« Ne te me ts pas entre deux perso nnes, sa ns le ur a utor isatio n»
« Alla h n‟a ime guère q ue Son ser viteur mette ses po ings s ur les ha nc hes » had ith c ité par Aïc ha- (c'est une attitude qui marq ue la réso lution e t le dé fi).
« Le me ille ur acte de p ié té est le respect des lie ns de pare nté, co ns ista nt pour
chac un, à bie n tra iter le s anc iens a mis de son père » (M)
« Le me ille ur acte de p iété es t ce lui q ui est co nfor me a ux pr inc ipes et a ux rè gles
de mora le ». (M. TA)
« Le Prop hète - dit Anass - jouissa it dans la soc iété, de la p lus haute mora lité ».
(B.M.S.)
« Tu jo uis, certes, (Ô! Moha mmed!) d'une très grande mo ra lité ». (S., Noun,
verset 4).
« Le b ie n, d it le Prophète, c'est la bo nne mora lité ». (M)
« Les meilleurs d'entre vous, sont ceux dotés du meilleur caractère». (B.M.S.)
« Le croyant réalise par sa bonne moralité, le degré de celui qui jeûne toute l'année et veille
26
en prière toutes ses nuits». (D).
« Allah aime l'homme pieux, riche de cœur ». (M)
« La modestie de l'extérieur fait partie de la foi». (T)
« L'optimum de la bonté, c'est le bon comportement envers les gens ; le péché, c'est le
fait qui crée le remords, dans votre cœur et que vous aimeriez cacher aux gens». (M)
« Rebute ce qui t'incite au doute, pour ce qui ne t'en inspire guère ». (T).
« Le serviteur d'Allah n'atteint le summum de la piété que lorsq u' il reno nce à ce qui est
admis, de peur de tomber dans l'interdit». (T)
Témoignages
A propos de l'esprit universaliste de l'Islam, Eva De Vitray Meyerovitch p ré c is e q ue "c e
q u' e lle tro uve , to ut à fa it r e ma rq uab le, c'es t q ue la pr iè re de l' Is la m es t une
pr iè re cos miq ue " ; e lle se re lie a ux sa isons, à la lune, a u so le il ... ; " e lle est une
mise a u d iapaso n d' un cos mos sac ra lisé ". Ce q ui n'est p as d u to ut mar gina l, d a ns
le so uf is me I s la miq ue ; "c'e st une trè s gra nde libe rté d e pe nsé e q ui est,
d'a ille ur s, la cara cté r ist iq ue de l' Is la m esse ntie lle ". "C er tes, l'Is la m, te l q u'on le
vo it de l'e xtér ie ur, s e mb le n' être p as to ujo ur s à la ha ute ur de se s pr inc ipes,
ma is n'en va- t- il pas de mê me, par exe mp le, a vec le c hr istianis me ? " ; "po ur ê tre
jus te, il fa ut me ttr e, d' un cô té, les pr inc ipes et de l'a utre le s ré a lités
soc io lo giq ue s. " En I s la m, "il n' y a p as d' hié rar c hie, ma is il y a des me ne ur s,
des ge ns bo r nés q ui rép ro uve nt e n b loc, e t sa ns fa ire la par t de s c ho se s, une
so c ié té née d u c o lo nia lis me ". .. ils ne vo ie nt d e l‟ Occ ident, q ue les films
pornos, les mini- jupes, les se ins nus sur les plages ...".
27
LE SOCIAL PRIME LE CULTUEL
Le s "mo u‟ a ma lâ t" o u r ap po r ts so c ia ux p r é va le nt s ur le s "‟ ib âd a t", p ur s
actes de culte. La notion même de souplesse et d‟adaptab ilité, da ns l'e space e t da ns le
te mp s, des p r inc ipe s Is la miq ue s, est étroite me nt liée au souc i, qui porta it le
lé gis late ur à multip lier les c ha nces, en vue d'édifier une c ité idéa le. Le s lar ge s
poss ib ilité s q ui ca rac tér is e nt l'e xé gès e de s te xtes co ra niq ue s o u l' inte rpr étatio n
des had iths o u par o le s d u P rop hète, la iss ent a ux a utor ités de l' I s la m, une vas te
la titude, qui per met de te nir co mpte de to utes le s co njo nc ture s, e n rec he rc hant,
pour c haque cas particulier, la so lutio n adéquate. C'est là le secret de la pluralité des
rites ou écoles juridiques.
To utes le s pr esc r ip tio ns cora niq ues d e l' Is la m b ie n e nte nd u, p r iè r es o u
a utr e s, so nt imp ré gné e s d' un ce r ta in "c ac he t s oc ia l". To ut ac te ind ivid ue l,
éta it jugé p lus mér ito ire, q ua nd il était accompli collectivement, car il donnait, alors,
une nouvelle occas io n d'affer mir le rapproche me nt des citoye ns.
Le so uc i de b ie n ordo nner les ra ngs des fidè les, da ns les pr iè res co llec tive s, es t
prése nté co mme une marq ue e ffe ctive d u rapp roc he me nt des c œurs ; la
prohib itio n des je ux de hasard, de l' us ure, n'a va it pa s une ra iso n e n so i : e lle
éta it, s ur to ut, d ue a u se ntime nt qui a nima it le lé gis late ur, souc ie ux de
diminuer, a u se in de la co mmuna uté, to ute ca use de te ns io n o u de ma le nte nd u,
p r o vo q uée p a r un c o mp le xe d ' injus t ic e e t d e spoliation. Toute pratique, toute
œuvre in itia le me nt lé ga le, de vra ie nt ê tr e e xc lues o u mit igée s, s i e lle s
r isq ua ie nt de d é gé nére r e n é lé me nt de d is cor de. Une fra nc hise br uta le q ui
b le sse n'e st p lus une q ua lité. Le me ns o nge q ui pa llie un da nger, q ui
réco nc ilie de ux être s s épa rés , e st un a cte trè s mér ito ire . Une b o nne inte ntio n
est s uscep tib le d e lé gitimer un acte o r igine lle me nt illé ga l, à co nd itio n
qu' a uc une d es par ties e n ca use ne so it lés ée.
Les impér atifs d'ord re co mmuna uta ire c rée nt e ntre c ito ye ns, une co so lidar ité
soc ia le, q ui pr ime a uss i to ute p ra tiq ue d é vot io nne lle. Po ur ta nt, l' esp r it de
co llec tivité ne do it, e n a uc un cas, ni é mousser la perso nna lité de l'adepte, ni
dégé nérer e n ind ivid ua lis me égo ïs te. Les caractér istiq ues essentie lles de la fo i
sont loin de se cantonner dans des actes purement cultue ls. Elles to uc he nt, e n
pre mie r lie u, le s é la ns d u cœur et le co mportement des âmes. Tout mérite est,
surtout, conditionné par l'e ffic ie nce socia le de l'acte accomp li par le fidè le. L'a mo ur
du proc ha in, l' a ltr uis me, le res pec t de s dro its d'a utr ui, de la d ig nité de
l' ho mme, de la paro le donnée, le so uc i d'é viter, non se ule me nt des emp iéte me nts
quelco nques, ma is de simp les et p ur e s mé d is a nc e s s ur la p e r s o nne hu ma ine ,
s o nt a uta nt d'élé me nts q ui dé fin isse nt la fo i, da ns le c o nte xte de l'Is la m.
Parfo is, des ob ligatio ns, co mme la pr ière, passe nt a u seco nd p la n, par rappor t à
des pratiq ues s uréro ga to ire s, te l le dé s ir de ser vir, d'aider et de protéger les
fa ib les, le souc i de tact et de délicatesse, une préve na nce de cœur ra ffinée.
L'effic ie nce du je ûne es t, e lle- mê me, fo nctio n de d ive rs fac te urs, do nt
nota mme nt la pro fo nde ur des se ntiments de co mpas s io n d u fid è le à l' é gar d de s
mis é re ux é p ro uvé s p a r la fa im. La zak a t ( a umô ne lé ga le ), es t une d îme q ui a
pour b ut initia l d'as s urer une jus te répartitio n des bie ns ; ma is, e lle te nd auss i à
renforc er , c he z le c ro ya nt, d es d isp os itio ns q ui l‟ inc ite nt, c o nsta mme nt , à
se p ré occ upe r d es a utres , à œuvr e r , po ur so ula ger les mis èr es , e n s ub ve na nt
a ux b es o ins des nécessite ux , ou en secourant des gens e n détresse. Cette
socia lisa tion des b iens est, en même temps, une harmonisation des cœurs. Ainsi, le
Prop hè te atta c he le p lus gra nd inté rê t à la va le ur so c ia le d e s r ite s cultue ls
et condamne très sé vère me nt des mus ulma ns q ui n'e n tie nne nt pas co mp te ; un
cro ya nt q ui je ûne co nsta mme nt et passe sa nuit en prière, en fuyant ses citoyens, n'est
pas da ns la bo nne vo ie. Ib n „ Ab bâ s se ré fé ra nt a u P ro p hè te , a lla jusq u' à
da mne r la ca re nce d e ce lu i q ui ne pa rtic ip e p as, a ve c se s co nc ito ye ns, a u
prê c he e t à la p r ièr e c o lle c tive d u Ve ndr ed i ; le lé gis la te ur s' ingé nie à
mu ltip lie r le s c ha nces , p o ur r e nfor ce r le s lie ns de fra te r nité, da ns la so c iété.
28
Cer ta ins pé c hé s jugés ca p ita ux e n Is la m, co mpo r te nt, o utre l' ido lâ tr ie, de ux
a utre s d 'or dr e p ure me nt s oc ia l : à sa vo ir : le fa ux té mo igna ge et
l' ingr a titude e nver s le s p ar e nts ( AM. TI p. 68 ). Le b la sp hè me d' une
inno ce nte e st de na ture à a nnih iler , à ja ma is, l‟e ff ic ie nc e d e to ute pr atiq ue
c ultue lle ( M) . Extir pe r à un o uvr ier une p ar tie d e so n sa la ir e, es t co n s idé ré
par la lo i co ra niq ue , c o mme un mo tif ir r é voca b le d e c hute e t de da mna tio n
(Had ith Ha jja t El W adâ , c 'es t- à- d ir e p è ler ina ge d'a d ie u). Le p ra tiq ua nt zé lé
q ui pè c he pa r méd is a nce, s'e xpo se à l a même malédiction .
"M a lhe ur - d it le Co ra n - à to ut d iffa ma te ur méd is a nt". ( S. d u Diffa ma te ur ,
ve rse t 1). «Evite z le s so upç o ns, ce so nt de vér itab les péchés ; ne cherche z point
à vous épier et à méd ire les uns des autres». (S., des Appartements, verset 12)
L' impé ratif de justice est de por tée huma ine e t la co nfes s io n de l'o ppr imé
n' e ntre ja ma is e n je u. Po ur b ie n marq uer l' univ ersa lité des p réocc upatio ns
soc ia les de l'I s la m, le Prop hète tint à condamner, solennellement, un jour, le sourire
moqueur d e s o n é po us e Aïc ha , à l' e nc o ntr e d' une juive na ine , e n p r é c is a nt
que so n attitud e ma lic ie use éta it s uscep tib le de no ir c ir l'Océa n". Le cro ya nt
doit être co ur to is, ind ulge nt, co mpa tissa nt et p le in d'éga rds vis- à- vis de ses
conc ito ye ns. «La paro le c o ur to ise o u le sec o urs por té à un ho mme, s o nt des
marq ues de gé néro s ité ». ( AM . Tip 512 ). «N e gê ne z p er so nne, mê me pa r une
gé néro s ité e xces s ive » ; ( id. p . 438 ). «Hab ille z- vo us correctement, quand vous vous
rendez visite les uns aux autre s ». ( id. p . 441), (Le Cor a n ordo nne a u c ro ya nt de
s'e mbe llir, pour aller à la Mosquée). Le Prophète interdit jusqu'aux méfaits susceptibles de
passer inaperçus, pouvant nuire à autr u i, co mme le fa it d e «so uf f le r da ns un
ré c ip ie nt d'e a u o u dans un plat». (Ta)
«N 'e s t guè re mo u min ( c ro ya nt) c e lu i d o nt le vo is in ( mê me mécréant) craint
de sa part un quelconque méfait» (B)
Da ns une a utre var ia nte : «Le mo umin ne do it nuire e n r ie n à son voisin». (B)
«Es t da mné c e lu i q ui se ré jo uit, pa r va nité et fa tuité , s' a ttac hant à un faux
renom». (B)
«Le mauvais œil est véridique». (B)
«Ne nuise z guère à vos frères», «c'est la fin q ui compte ». (B) (Rira bien qui
rira le dernier, dit le proverbe)
«Sommes- no us exposés à la perditio n, alors que des Saints vivent parmi nous » demanda Za inab Bint Jahc h - , épouse du Prophète, à son mar i qui lui répond it par
l'a ffir matio n, au cas où les imp uretés et les imp ud ic ités abonde raie nt. (B.M.T.)
«To us les me mbres de ma co mmuna uté sont quittes, sauf ceux qui font exhib ition
ostens ib le import une». (MF : rapporté par Abou Houréira).
« Un châtime nt, équiva lant a u ma l qu‟ ils o nt commis, est destiné à ceux qui auro nt
accompli de mauva ises actions ». (S. Jonas, verset 27)
„Omar Ibn El Khattab, s'adressant, un jour, à la Kaaba, lui d it : « Ô ! Kaaba,
grande est ta dignité, auprès d‟Alla h ; ma is le moumin (bon croya nt) mér ite p lus
de respect, de la part de Dieu ». (TA)
« L‟être le plus abhorré d‟Alla h est l'enne mi juré irréductib le » (B.M.T.N.).
« Evite z la for nicatio n ; c'est une abominatio n, quel détestab le che min ! »
(S., Le Voyage noctur ne, verset 32)
« Malhe ur à tout pécheur calo mniate ur». (S., Celle qui est a geno uillée, verset 7)
« Ne vous entra idez pas à perpétrer le péché et l'agress ion». (S., La Table, verset
2).
« Ne ne me rapportez rie n sur personne ; j'aime sortir à votre re ncontre, en n'a yant
rie n dans le cœur contre personne ». (D.T.)
« Que le dé mon ne vous écarte pas (du bon chemin) ; il est votre enne mi déclaré ».
(S., l'Ornement, verset 62)
« Die u est bienve illa nt e nvers Ses servite urs ; I l pourvo it aux besoins de qui II
veut ; I l est le Fort, le Tout- Puissa nt !». (S., La Délibératio n, verset 19)
« Quiconque fa it le b ien, le fa it pour lui- mê me.
29
Quico nque agit ma l, le fa it à son propre détrime nt.
Vous serez ens uite ra me nés vers votre Seigne ur». (S., Celle qui est a geno uillée,
verset 15)
« I l n‟ y a aucun gr ie f à reprocher à l'aveugle, il n' y a aucune faute à reprocher au
boiteux, il n‟y a auc une fa ute à reprocher au ma lade, s'ils s'abstie nne nt de
combattre». (S., La Victo ire, verset 17)
«N'espionnez pas !
Ne dites pas de mal les uns des autres. Un d'entre vous a imera it- il ma nger la cha ir
de son frère mort ?
Non, vous en aur ie z horre ur !
Craigne z Dieu !
Die u est Celui qui re vient, sans cesse, vers le pécheur repenta nt ; I l est
Misér icord ieux». (S., Les Appartements pr ivés, verset 12)
«S i vo us êtes en contestation s ur la lar ge ur d'un c he min, étendez- le de sept
coudées (c'est- à- dire trois mètres et demi) ». (B. M. D. T.) : (Abou Hora ïra).
«Die u n‟a ime pas celui qui est inso lent et ple in de glor io le». (S., Les Femmes,
verset 36).
« Ne vo us approp r ie z pa s des b ie ns fo nc iers, ils vo us inc it e raient à vous accrocher
au bas- monde». (T)
«Q ua nd tro is pe rso nnes fo nt e nse mb le un vo ya ge co mmun, ils do ive nt accord er
la prés ide nce de le ur gro upe à l' un d'e ntre e ux». ( D)
«O ussa ma a va it un te int no ir, co mme d u go ud ro n, et so n pè re éta it p lus b la nc
que le coto n».
Un "qa ïf ", c he z le s Arabes, é ta it ce lui q ui po ur ra it déte cter la nature du gè ne,
che z le père et le fils, à tra vers certa ines part icularités de leur phys ique ; ce fut le
cas d‟Oussama et de Zeïd, cons idé rés par un "qa ïf", co mme fils et père. (S. sa uf
Ma) hadith rapporté par Aïcha.
«Ne sois pas l'avocat des traîtres, demande pardon à Dieu».
« Dieu est Celui Qui pardonne, Il est miséricordieux. »(S., Les Femmes, verset 106)
« Le Prophète accomplissait ses voyages, tous les jours de la semaine sauf le Jeudi
(D). C'est pourquoi, cette journée a été toujours considérée, au Maghreb, comme
une journée de repos hebdomadaire ».
« Dieu n‟aime pas que l‟on divulgue des paroles méchantes, à mo ins qu'on en ait été
victime. - Dieu est Celui Qui entend et Qui sait- ». (S., Les femmes verset 148)
Un des compagnons du Prophète (Al Moughirah) portait un bridge en or. (A)
Le Prophète a autorisé un de ses compagnons à porter une dent en or, (à la place de celle
détruite) (S).
« Qua nd Alla h ve ut d u b ie n pour un é mir (pr ince), I l c ho is it po ur lui un vizir
( ministre) qui l'ass is te, en lui rappe lant ce qu‟ il aurait oublié». (D.N.)
« Que ce lui q ui dés ire conse iller un s ulta n, le fasse e n secre t, quand il sera tête-àtête avec lui». (A)
« Il n‟ y a rien à reprocher aux fa ibles, aux malades, à ceux qui n‟ont pas de
mo ye ns, s' ils so nt s incè res enver s Die u et so n Prophè te. I l n' y a pas, non p lus, de
raiso n de s'en prendre à ceux qui fo nt le bie n, - Dieu est Celui Qui pardonne, Il est
Miséricordie ux -». (S., le Repentir, verset 91)
« Assois-toi à la première place que tu trouves». (T.D.)
« Qua nd l‟ un de vo us se lè ve, e n q uitta nt sa p lace pour y re ve nir, c'est à lui
qu'elle revient». (M)
« Les meilleurs cercles sont les plus larges». (D)
« Ô vous, les croyants !
Vos épouses et vos enfants sont pour vous des ennemis !
Prenez garde !
Si vous oubliez,
Si vous passez outre,
Si vous pardonnez,
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Sachez que Dieu est Celui Qui pardonne et qui est Miséricordieux».
(S., La Duperie réciproque, verset 14)
« N'obé is pas à ce lui q ui pr o fè re des ser me nts et qui est vil ;
au diffamateur qui répand la calomnie ; à celui qui interdit le bien ;
a u tr a ns gr e s s e ur , a u p éc he ur
à c e lu i q ui e st a r ro ga nt
e t b â ta r d p a r s ur c r o ît ».
(S., Le Calame, versets 10, 11, 12 et 13).
«L' a c te d e c e lu i q u i r e nd s e r v ic e à s o n fr è r e ( e n I s la m ) , e s t me ille ur
q u' un c u lte lit ur g iq ue , p e nd a nt d ix a ns ». ( TA)
«C ha q ue me mb r e d u c o r p s p e u t ê t r e s uje t à a d u lté r a t io n l' œ i, e n
sc r uta nt l' illic ite , l'o r e ille , e n é co uta nt de s mé d is a n ces». (B)
«La d e s tr uc t io n d e ma c o mmu na uté s e r a l' œ uv r e d e je u ne s inse ns és e t
e xtr a va ga nts ». ( B)
«Q ua nd tu a ur a s p la nif ié , c o nfie - to i à Die u», ( p o ur e n fa vo r is e r
l'e xé c utio n) (S. , Âl I mr â n, Ve rs et 1 59 ).
C e q ui ve ut d ir e : «p la n if ie z d ' ab o rd , co nf ie z - vo us à Die u e ns u ite » : un
ha d it h c o r r o b o r e c e p r inc ip e . U n yé mé n ite , vo u la nt s ' e nq ué r ir d e
l' I s la m, a up r è s d u P r o p hè te , c e lu i- c i, s a c ha nt q u' il ve na it d e lo in s ur u n
c ha me a u, lu i d e ma nd a o ù il l' a va it p la cé ; «je l' a i la is s é, ré po nd it- il, s ur la
p lace p ub liq ue , me fia nt à la pr otec tio n d e Die u», e t le P rop hè te d e
rép liq ue r : «Atta c he to n c ha me a u e t re me ts- to i e ns uite à Die u »
« En b ie ns ma tér ie ls e t e n b ea uté p hys iq ue , ne p re ne z c o mme e xe mp le que
celui qui est moins nanti que vous». (B)
« Ra llo nge z vos ba rb es e t éco ur te z vo s mo us ta c he s ». ( B)
Cet imp é ra tif da ns le had ith n'e s t pa s pé re mp to ir e c he z ce r ta ins ; une ba rb e
tr ès lé gèr e, à po ils r as s uf fit - s o uligne El- O ubb i da ns so n c o mme nta ir e d u
Re c ue il de M o us lim- .
Le P rop hè te a dé co mma ndé le "q a za‟ a " (c ‟e s t - à- d ir e le fa it d‟ a vo ir une
c he ve lur e c râ nie nne ra se , s a uf q ue lq ues br ib e s, pa r- c i, pa r- là… )
Le P rop hè te a d it e n s ‟ ad re ss a nt à s es c o mpa gno ns : « n‟ apo s ta s ie z guèr e,
apr ès mo i, e t ne vo us e ntr etue z p as , vo us c o up a nt la tê te , le s uns les
a utr es ... ». ( B)
« Le mo umin ne sa ur a it ê tre mo r d u, de ux fo is , dep u is un mê me tr o u » ( de
serpe nt) (c' es t- à- d ire q u' il ne sa ura it ê tre d up é, ab usé o u be r né une seco nd e
fo is), «I l va ut mie ux se par ler o u répo ndre par métaphore ou propos allusif que de
mentir». (B)
« Le me ille ur d es ho mme s es t ce lui q ui œuvre, corp s et b ie ns, da ns le c he min
de Dieu». (B)
« Du temps du Prophète, il n'y avait guère de lampe ou n'importe quel outil d'éclairage». (B)
« Le Prophète abhorre tout éloge excessif...;
On ne doit émettre que ce qu'on sait pertinemment». (B)
Le P rop hè te a d me tta it le tir a ge a u so rt, e n ca s d e pr ob lè me ( ins o lub le ) ». ( B)
«Le P ro p hète o rd o nna it à s es co mp a gno ns d e pa rtic ip e r a ux co r tè ge s
funè b re s ». ( B)
«Les ma rtyr s ne do ive nt guè re ê tre la vé s, à l' ins ta r d u la va ge ca no niq ue de s
mo r ts ». ( B)
« Q uico nq ue e ntr e da ns une a ss e mb lé e d o it s' a s se o ir là o ù il tr o uve une
p lace vaca nte ».
« La force de l'Islam réside dans ses principes, qu'il faut se garder d'observer avec trop de
rigueur». (BE)
«Toute société est mue et émue, sous l'effet d'un état particulier d'agitation et de dissension.
La richesse est un motif de trouble et de confusion, pour ma communauté». (Hadith rapporté
par Ka'b Ibn `Iyâd)
« Dieu aime voir l'effet de Ses bienfaits sur Son serviteur ». (T)
«Co ns ultes- les d a ns to ute déc is io n». (S ., Al- „I mr a n, ver se t 159 )
31
«I ls ( les c o mp a gno ns d u P rop hè te ) se c o ns ulte nt e ntre e ux, po ur to ute
déc is io n». (S. , C ho ur a, ve rse t 38 )
«To ut Prop hè te o u so n s uc cess e ur, e st e nto ur é de de ux gro upe s de ge ns, l' un lu i
ordo nne le b ie n e t l' inc ite à le fa ire, et l'a utr e lui o r d o nne le ma l e t l' y
p o us s e ; s e u l e s t immu n is é c o ntr e le s mé fa its, ce lui q u' Alla h a p rés er vé. »
(B)
«Le gro upe le mo ins no mb re ux e s t te nu de sa lue r le p lus gra nd e n no mbre
...; le ca va lie r le do it po ur le p iéto n, ce lui- c i po ur une perso nne a ss ise ; un
je une ho mme po ur un vie illard ».
« Hâte z- vo us - d it le Pr op hète - d' acc o mp lir d e bo nne s a c tio ns , a va nt d ' e n
ê tr e e mp ê c hé s p a r l' u n d e s s e p t o b s ta c le s : u ne pa uvreté q ui vo us fe ra to ut
oub lie r, une r ic hesse q ui vo us re ndra a r r o ga nt, u ne ma la d ie q u i p o r te r a une
gr a ve a tte inte à vo tr e s a nté , une v ie ille s s e q u i vo us a f fa ib lir a , une mo r t
q u i vo us ass a illir a, le fa ux mess ie, q ui es t le p ire d e ce q ue l'a ve nir vo us
cac he , o u la fin d u mo nde , q ui e st la p lus te rr ib le et la p lus a mèr e.. ». ( T)
Le mo umin ne sa ura it partic iper à une guer re sa inte, q u'a ve c l'a utor isa tio n de
ses pa re nts ». ( B)
« C‟e st d a ns le ur intérê t prop re, q u' il do it œuvrer, p lutôt q u'a ille urs ». ( B)
«Cra igne z Alla h et é ga lise z, d a ns vo s do ns, e ntr e vos e nfa nts ». (S )
«Tro is lits (o u c ha mbre s à co uc her) so nt a uto r isés da ns une de me ure, un po ur la
fe mme, un a utre po ur l' ho mme, un tro is iè me po ur un hôte. Le q uatr iè me sera
pour Sata n». ( D.N.)
«S i vo us vo ye z Alla h co mb le r de do ns un se r vite ur, e n ce b as - mo nde, ma lgré
ses ac tes de désobé is sa nce, sac he z q u' il le mè ne ra, à s a per te, pa r une te lle
épre uve ». (M)
« Le vra i mis ér e ux es t ce lui q ui ne se ra ba isse pa s à la me nd ic ité »
Da ns une a utre va r ia nte : «le misér e ux n'es t pas ce lui q ui par co ur t la ville, e n
qué ma nda nt, e t a uq ue l les ge ns o ffre nt une o u d e ux bo uc hé es, une o u de ux
datte s. Ma is le misé re ux e st ce lui q ui ma nq ue de to ut, po ur po ur vo ir à se s
beso ins et q ui ca c he sa mis ère , à te l po int q u‟ il n'a ttire l'a tte ntio n de pe rso nne,
pour lui fa ir e l‟ a umô ne ». ( B.M.S. )
« Ce lui q ui se lè ve de so n so mme il, le matin, se se nta nt e n séc ur ité da ns so n
fie f, e u bo nne sa nté, d isposa nt d' une no urr iture po ur sa jo ur née, es t ce nsé
posséde r to us le s b ie ns de c e mo nd e ». ( T)
« De ux lo ups a ffa més, lâc hés da ns un tro upea u, ne sont nullement plus dangereux que
ne l'est pour votre religion, votre hâte et votre empressement, derrière l'argent et les
honneurs». (T)
« Le fils d'Adam dit : «mes biens ! mes biens !» «De ses biens, souligne le Prophète... il n'a
rien réellement que ce qu'il a mangé et consommé, ce qu'il a usé comme habits e t ce q u' il a
do nné co mme a umô ne, à s es a ya nts- d ro it». (M )
« Les droits, auxquels des fils d'Adam doivent prétendre, sont trois choses : une demeure pour
habiter ; des vêtements pour cacher sa nudité, une croûte de pain et de l'eau». (T) (rapporté
par le Khalife Othmân.)
« Chaque nation est l'objet d'une tentation ; la mienne - dit le Prophète - est tentée par
l'argent». (D.T.)
« Le meilleur des hommes est celui qui aura mené une vie longue, pleine de bonnes œuvres».
(T)
« Délaisse ce qui, en toi, incite au doute, en optant pour ce qui es t s ûr : la vér ac ité es t
une so urc e de q uié tude et le me nso nge, un mobile de confusion». (T)
«Ne marche pas devant ton père, ne t'assois pas avant lui et ne l'appelle pas par son nom»
(TA). Ce sont, là, des marques de révérence.
Ne rentrez pas dans une demeure autre que la vôtre, sans vous en être autorisés». (D.TA)
«Ne méprise aucune des bonnes actions, si minime soit-elle, comme celle de bien accueillir
ton frère, le visage souriant» (M).
«Si les fils d'Adam devenaient propriétaires de deux ruisseaux d'or, ils asp ir e ra ie nt à
s'ap pro pr ie r un tr o is iè me ; le ur s a mb itio ns pre ndro nt fin, qua nd ils se ront
32
inhumés ». ( TA) (C‟est- à- dire lorsqu'ils passeront au monde de l'au-delà).
«La poignée de mains est un complément de salut». (T)
« Echangez entre vous des poignées de mains, cela élimine toute rancune» (MA).
«Quand deux musulmans se croisent armés, ils vont tous deux, tueur et tué, à l'Enfer» (chacun
ayant l'intention de tuer l‟autre). (B.M.S.)
«Le monde d'ici-bas est la prison du croyant et le paradis du mécréant». (M)
«Sois dans ce monde, comme un étranger ou quelqu'un de passage». (B)
«Malheur à l'esclave du dinar, du dirham et des habits de pa rade! Si on lui en donne, il est
satisfait, sinon, il est mécontent». (B)
Parlant de celui ou de celle qui a tendance à rire, en entendant quelqu'un péter, le Prophète dit
: «Comment rire de ce qu'on fait soi- même ». (B.M.S.)
(le proverbe arabe dit le chameau voit les bosses des autres et ne voit pas la sienne !)
Parlant d‟un incendie qui se déclara, une nuit, dans une maiso n d‟habitation, le Prophète dit :
« Ce feu est pour vous un ennemi, éteignez- le avant d‟aller vous coucher ». (B.M.S.). Il s‟agit
d'un ustensile d‟éclairage ou lampe à huile).
« Quand je vous interdis une chose - ordonne le Prophète Ŕ évitez- la et quand je vous
l'ordonne, pratiquez-en, selon vos possibilités ». (B.M.S)
« Ce lui q ui q ué ma nde est se mb lab le à ce lui q ui se b lesse atroce me nt so n propre
visage (c'est- à-dire blesse sa dignité et son honneur), sauf s'il ressent une nécessité
absolue ou s'adresse à une autorité responsable ». (T)
« Le Parad is es t gara nti à ce lui q ui ne de ma nde r ie n à per sonne ». ( D)
« Quico nque a ime so n frère (e n re lig ion), do it lui e n fa ire part». ( D.T)
« To i e t to n b ie n, vo us appar te ne z à to n pèr e ». ( D)
« Ma nge a vec ta ma in d ro ite ». ( M)
« Le bâ ille me nt es t un acte e xé cré d'Alla h ; il e st inc ité pa r Sa ta n. S i vo us
bâ ille z, mette z la ma in de va nt la bo uc he ». (B.M. D. T.)
(C‟es t un s igne de la ss itude e t de dé fa itis me )
«Ne re fuse z pas à vo tre vo is in de p la nter une po utre da ns vo tr e mur ». ( B.M.S. )
«Gr a nd pé c hé e st ce lui p erp étré pa r un ho mme q ui d é la is se e t ab a ndo nne des
perso nnes à sa c ha r ge ! ». ( M. D.)
«Do nne z a ux ge ns ce q u' ils mér ite nt». ( D)
«Mé fie z- vo us de to ute p réso mp tio n ; c'es t le pa r ler le p lus me nso nge r ! ...
reb ute z to ute co nc ur re nc e dé lo ya le, to ute e nvie et to ute ha ine. I l s uffit à
l' ho mme po ur être ma uva is , de mép r iser so n frè re mus ulma n ... ». ( B. M.)
«Tu d o is as s iste r to n frè re, d it le Prop hète, q u' il so it op pr ima nt o u opp r imé ».
«Co mme nt a id er un oppr ima nt, de ma nd a - t- on a u p rop hè te » ?
«En l'e mpêc ha nt d'opp r ime r - répo nd it- il». ( B)
«Aime r e t se r vir un vo is in so nt de s ac te s de fo i». ( A.M .)
Le P rop hè te - s e ré fé ra nt a ux co nse ils d e l' Ar c ha nge Gabr ie l - reco mma nda it,
avec ins is ta nce , l' e ntre tie n de bo ns rappo rts a ve c le vo is in, q ue l le q ue so it sa
co nfe ss io n ( AM T 1 p. 2 21).
«Es t c o ns idér é co mme vo is in ce lu i q ui hab ite une de me ure , pa r mi les q uara nte
avo is ina nte s, c' est- à- d ire d a ns un ra yo n o ù se juxtapos e nt une q uara nta ine d e
ma iso ns , à la r o nde ». (M aws ily)
Ains i, la ra iso n d'ê tre de l'Is la m e st, e n e ffe t, la s tr ic te néce ss ité d'éd if ier une
soc iété do nt le s co nd itio ns d e viab ilité de me ure nt fo nc tio ns d' une do ub le
prod uc tivité s ur le p la n ma tér ie l e t sp ir itue l.
L'I s la m, ma lgr é les d érè gle me nts e t les inc ar tade s, a p u marq uer, d' un ca c he t
indé léb ile , l' in fra str uc ture de la s oc iété . I l a jo ué un rô le pr imo rd ia l da ns la
str uctura tio n de s fo nde me nts de l' Etat, da ns c haq ue pa ys mus ulma n.
33
Témoignages
Eva de Vitra y- M e ye ro vitc h s'es t d e ma ndée p o urq uo i «ce t univer sa lis me a fa it
p lace à l' into lér a nce » ? Po urta nt, l'I s la m es t œc umé niq ue me nt to lér a nt ! Elle
répo nd, ind ir ecte me nt à ce tte q ue stio n, e n p réc isa nt q ue «le co lo nia lis me n' a
pas fa it bea uco up de b ie n» et q ue «q ua nd il y a de la vio le nc e d' un côté, il y a
to ujo ur s une répo nse ».
« To ute s les s éc ur ités, to ute s les co mmod ité s q ue l' Etat mo d er ne o ffre à se s
c ito ye ns , so nt a ccor dées à l' Arabe da ns sa tr ib u ; e t mê me ce d er nier jo uit
d'a va nta ge, car s' il s'es t e nd etté, e lle répo nd de lui, e n c as de dé fa illa nce ; e t
s' il ve ut s e ma r ier, sa ns e n a vo ir ac tue lle me nt le s mo ye ns , c'e st la tr ib u q ui
pa ie ra la do t». (S ur do n, la F ra nce e n Afr iq ue d u No rd, p. 1 7)
Da ns "Le Berc ea u de l' Is la m" (p.208 ), La mme ns, dé fin iss a nt le s bas es d e
l'a utor ité da ns la tr ib u ar abe, c ite les car actér is tiq ues s uiva ntes : ta b le o uve rte,
douce ur s d u pa ys a ge, lar ges ses abo nda nte s, s' interd ir e de r ie n e xige r, mo ntre r
la mê me a ffab ilité a ux pe tits e t a ux gr a nds, bre f, les tra ite r to us e n é ga ux; il
ajo ute : «Nos d é ma go gue s mo der nes po ur ra ie nt s igner le pro gra mme ».
A pr opos d e l' a ltr uis me a gissa nt d u pro gre ss is me de l' I s la m, un doc ume nt,
pub lié pa r le Vatica n, so us le titre "Or ie nta tio ns " oppo se l' id ée r épa nd ue de
l'Is la m, re lig io n de la cr a inte, à l' Is la m, r e ligio n de l'a mo ur , a mo ur d u
proc ha in e nra c iné da ns la fo i de Die u. I l ré fu te l' idé e q u'o n a pr opa gé e
fa us se me nt, se lo n laq ue lle, il n' y a guèr e de mor a le mus ulma ne, e t ce tte a utre ,
parta gée par ta nt de juifs e t de c hré tie ns, d u fa na tis me de l' Is la m, q u' il
co mme nte e n ces te r me s : «De fa it, l'Is la m ne fut guè re p lus fa natiq ue, a u co urs
de so n his to ire q ue les c ités sac ra les de c hré tie nté , q ua nd la fo i c hré tie nne y
rece va it, e n q ue lq ue sor te, va le ur p o litiq ue ». Ic i, le s a ute ur s c ite nt des
expre ss io ns d u Cora n q ui mo ntre nt q ue ce q ue le s Occ ide nta ux tr ad uise nt
ab us ive me nt par "gue r re s a inte ", «se d it e n a rabe A l J ihâd fi sab îl Allâ h,
l'e ffor t s ur le c he min d e Die u», «e ffo rt po ur prop a ger l' Is la m et le dé fe ndre
co ntre s es a gres se urs ». Et le Doc ume nt d u Va tica n d e po urs uivr e : «Le J ihâd
n'e st a uc une me nt le K he re m b ib liq ue, il ne te nd pa s à l' e xter mina tio n, ma is à
éte nd re à de no uve lle s co ntr ées, le s dro its d e Die u et des ho mmes ». - «Les
vio le nce s pa ssée s d u J ihâd s uiva ie nt e n gé né ra l les lo is de la guer re ; e t d u
te mps de s Cro is ades, ce ne fure nt pa s to ujo urs le s mus ulma ns q ui pe rpé trè re nt
les p lus gr a ndes tue r ies ».
Le Doc ume nt tra ite, e nf in d u p ré jugé, se lo n leq ue l, l' I s la m ser a it une «re ligio n
figé e q ui ma intie nt se s adep te s da ns un Mo ye n Age ré vo lu et le s re nd inaptes à
s'adap ter a ux c o nq uê tes te c hniq ues de l'Age moder ne ». I l co mp are d es
s ituatio ns a na lo gues q u' o n ob ser va, e n pa ys c hré tie ns et déc lar e : «No us
tro uvo ns . .. da ns l' é la bora tio n trad itio nne lle de la pe nsée mus ulma ne, un
pr inc ip e d'é vo lutio n pos s ib le d e la so c ié té c ivile ».
34
QUAND LA CONNAISSANCE DEVIENT PLUS
MERITOIRE QUE LE CULTE
« S e igne ur, a ugme nte ma s c ie nce » (S., Ta ha, ve rse t 11 4) S
L'I s la m tie nt e n gra nde es time, le s e xpé r ime nta tio ns p os itives , le do ute
créa te ur e t la per sé vé ra nce da ns l'étude e t la r ec he rc he ; A un gro up e
d'a gr ic ulte urs occ up és à gre ffe r de s pa lm ie rs, le P rop hète ordo nne, un jo ur, d e
cesse r une te lle p ratiq ue ; or, les pa lmier s no n gre ffé s p rod uis ire nt de s da ttes
de ma uva ise q ua lité ; le Prop hète , ve na nt à re pas ser d e va nt ce s mê mes
agr ic ulte urs, ils s' e n p la ignir e nt : «Vo us ête s - rec o nnut le Prop hète, p lus a u
co ura nt de s c ho ses de vo tr e do ma ine » (NI.) ; c' es t là un ho mma ge éc lata nt
re nd u à la sc ie nc e e t à l'e xpé r ie nce ! L' Envo yé de Die u fit r e ma rq ue r, un jo ur,
qu' il po uva it to ujo urs se tro mpe r, e n n‟é ta nt q u' être huma in, «d a ns le do ma ine
no n ré vé lé ». Re na n a s u dé ve lopp er, d a ns so n o uvra ge s ur "Jés us ", la thèse
chré tie nne, q ui n' a pr é va lu q ue p lus d' un millie r d' a nnée s, ap rès Jé s us, et q ui
fa it un dépa rt net e ntre le te mpor e l et le sp ir itue l, e n ré s uma nt le cé lèbr e
d ic to n : «Re nde z à Cé sar, ce q ui e st à Césa r, e t à Die u, ce q ui e st à Die u».
Cette thèse q ui a fini par co ns tituer la ba se fo nda me nta le de la pe ns ée
occ id e nta lo- c hrétie nne, a été fo r mulée , dep uis prè s de q uator ze s ièc les, par le
Prop hè te M o ha med q ui d isa it, d'ap rès une tr ad itio n a uthe ntiq ue : "Je ne s uis
qu' un ho mme ". «La re c he rc he inte llige nte - a ffir me e nc ore le
Prop hè te - es t la mo itié de la sc ie nce » ( TA.), c'es t à d ire de la ré uss ite da ns
to ute e xp ér ime nta tio n s c ie ntif iq ue. Ma is le do ute ne do it être ni s ys té matiq ue,
ni nihilis te : «Les œuvres des scep tiq ues - d it le Co ra n - s o nt co mp ara b le s a u
mir a ge d u dé ser t, q ue l' ho mme a ltér é de so if pr e nd po ur de l'e a u, jusq u' à ce
qu' il y ac co ur e e t ne tro uve r ie n». (S. , de la Lumiè re , ver se t 39 ).
«Le par i de Gha za li, b ie n a ntér ie ur à ce lui d e Pas ca l, es t un mod e d isc urs if
d' inve stiga tio n q ue ce gra nd p e nse ur mus ulma n, s ur no mmé "la pre uve de
l'Is la m ", a s u app liq uer , a ve c e ffic ie nce.
Le M us ulma n s e do it d' a vo ir le s o uc i co nsta nt d e co nna îtr e et d'apprendre ; la
science n'a pas d'âge, mais l'assimilation de la sc ie nc e à l'â ge te ndre - p réc ise s i b ie n
le Pr op hè te - es t co mpa rab le à la gra vure s ur p ie rr e ; par co ntre,
l'app re ntis sa ge , da ns la matur ité, es t se mb lab le à un tracé te nté à la s ur face d e
l'ea u». ( TA.)
Le k ha life 'O ma r I b n El K hattab, Emir Al Mo umin ine, a utor isa it Ib n 'Ab bas,
n ev eu d u P ro p h èt e, à in t ég rer le ran g d es g r an d s co mp a g n o n s d u M es s ag e r d' Alla h.
Certa ins , pa r mi e ux, s'e n p la igna ie nt à ca use de J'é liminatio n de le ur s e nfa nts ;
Omar rép liq ua q ue cette pré é mine nc e es t fo nc tio n de l a gra nd e ér ud itio n d'I b n
Abba s ( B. T. )
«Le s pr opos d o nt le se ns es t inacc ess ib le, c o ns titue nt un mo tif de per tur batio n
pour ce ux do nt l'esp r it e st ina pte à les sa is ir ». (M ) : rappo r té pa r Ib n
Mess ao ud) .
Ce had ith inc ite à la c lar té et la p réc is io n, da ns to u t p ropos , q u' il so it
sc ie ntif iq ue o u ter re- à- ter re.
«Ne d ites a ux ge ns - a ffir me Ali, ge nd re d u Prop hète - q ue c e q u' ils pe uve nt
co nna ître ; vo ule z- vo us q u'Alla h e t s o n Me ssa ger so ie nt l'ob je t de mé cré a nce ».
(B)
« La co nna is sa nc e s'o cc ulte et se pe rd, q ua nd e lle de vie nt sec rète » (B),
( had ith attr ib ué à „O mar Ib n Abd e la ziz) .
« Le me ille ur me mbre de la co mmuna uté mus ulma ne est ce lui q ui a le c œur le
p lus p ro fo nd e t le c arac tè re le mo ins cé ré mo nia l ». ( had ith attr ib ué à Abde lla h
Ib n Me ssa o ud in M. F)
« La sc ie nc e es t p lus mé r ito ire q ue la p r iè re ». ( Be. Ta.) Ŕ fa isa it re ma rq ue r le
Pro mo te ur de l‟ Is la m, «Un s e ul ho mme de sc ie nce - ajo uta it- il - a p lus
d'e mp r ise s ur le dé mo n, q u' un millie r de dé vo ts » ( TA). «Le s ho mme s de
35
sc ie nce so nt le s hé r it ier s des prop hètes do nt le se ul pa tr imo ine lé gué a u mo nd e
est p réc is é me nt la sc ie nce ». ( T. D)
« Q uico nq ue s'é lo igne de so n fo yer (q uitte sa pa tr ie ), à la rec herc he de la
co nna issa nce, es t ce nsé a gir da ns le se ns a gréé d e Die u» ( T). I l s' a git de to ute s
les b ra nc hes de la sc ie nce, a uss i b ie n c ora niq ue q u‟ huma ine . «La rec herc he de
la co nna issa nce e st une ob liga tio n po ur to us ». ( Ta)
« P ar mi le s s ignes d u Te mps - s igna le le P rop hète - : la d ispa r itio n de to ute
co nna issa nce, l'e xp a ns io n d e l' igno ra nc e, l' e xte ns io n d e l' ad ultè re e t de
l'a lcoo lis me ; Le no mb re d es ho mmes s'a me nuise ra it, a lo rs, ce lui d es fe mme s
augme nte ra it, à te l point qu'il n y'aura qu'un seul homme, pour une cinquantaine de
fe mmes ». (Ce se ra le r és ultat d es c o nflits me urtr iers ).
« Die u é lè ve ra, e n de gré s, ce ux d'e ntr e vo us q ui cro ie nt e t c e ux q ui a uro nt
reç u la sc ie nce, car Die u es t pa r fa ite me nt info r mé de ce q ue vo us fa ites ». (S.,
La Disc uss io n, vers et 1 1)
Omar a d it : «I nstr uise z- vo us a va nt d' atte indr e un c er ta in d‟ atte indr e un
cer ta in â ge » - Abo u 'Abd e lla h ajo ute : « ... e t ap rès être d e ve nus des
perso nna ge s ». (B)
«Q ua nd Alla h ve ut d u b ie n à q ue lq u' un, I l le d ote des sc ie nce s de la Re ligio n».
(B. M.S)
«Ce lui q ui va à la rec herc he d u sa vo ir, A lla h lui fac ilite l‟a ccès a u Pa rad is ».
(M)
«Ce lui q ui, inte rro gé s ur un p o int de co nna is sa nc e, le ta it, sera br idé p ar le
fe u, le jo ur d u J uge me nt». ( D. T)
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LA SHURA ET LE DI ALOGUE SOCI AL
Le Co ra n p roc la me : «No us a vo ns fa it de vo us une co mmu na uté é lo ignée de s
extr ê me s ». (S I l, vers et 143)
Le p r inc ipe fo nc ier d e l' Is la m, a ins i dé fini, es t le juste milie u, co nc ré tisé pa r
des po s itio ns mo ye nnes, so ur ces de l' éq uilibr e, à l a fo is huma in e t univer se l;
c'est l'a bo utis se me nt de la "s hura ".
To ut ma le nte nd u, is s u d' un tira ille me nt q ue lco nq ue, r isq ue d e dé gé nér er e n
rébe llio n e t ré vo lte ; c'es t po urq uo i, une co ncer t a tio n b ie n éq uilib rée e ntre
me mbre s de la c o mmuna uté, es t to ujo urs bé né fiq ue. M ê me e n c as d'o ppos itio n
fla gra nte e ntre ad minis trés et ad min is tra nts , l' oppr ess io n e t le d espo tis me
do ive nt ê tr e s up por tés a vec une s a inte patie nce.
Le Co ra n inc ite les c ro ya nts à obé ir à Die u, à So n e nvo yé e t a ux re spo ns ab le s
de la co mmuna uté (S., 4, ve rse t 59 ), à co nd itio n d e ne p as s‟é car te r des
presc r iptio ns de la S ha r i‟a.
Un d ia lo gue co ns tr uctif et in itia te ur es t le pr opre d' une "s hura " c o ns idé rée
co mme un d e vo ir c ora niq ue .
MAW ARDI (450 /1058 ), no te da ns s o n K itab a l- a hkâ m a l- s ultâ niya
(Tra ité de d ro it p ub lic e t ad minis tra tif) : «le b ut de ce t ord re (de reco ur ir a ux
lumiè res d' a utr ui), do nné a u Pro p hè te q ui n'a va it po urta nt pas beso in d e
co nse ils , a été de fa ire d e la d é lib éra tio n une co utume po ur le s M us ulma ns,
une rè gle à s uivr e pa r les Cr o ya nts ». ( trad . E. F AGN AN, le s S tatuts
go uver ne me nta ux... Alger, 1915, p. 88 ).
D'a uc uns pe uve nt pe nser q ue c ette a ttitude inc it ée p ar la ve r tu co ra niq ue q ui
proc la me le pr inc ipe de la de la to lér a nce, r isq ue de dé gé né rer e n fata lis me ;
ma is les nor mes cora niq ues s e so utie nne nt les unes le s a utr es, e n se
co mp lé ta nt ; la co nfia nc e e t la justice d ivine fa vor ise nt la ve rtu de p atie nc e e t
crée nt la q uié tude et la p a ix ind isp e nsa b le à l' é vo lutio n soc io- éco no miq ue
d‟ une c o mmuna uté.
La fina lité de l‟ ho mme s ur te rre te nd à lui ass ure r, p ie us e me nt , sa ns é go ïs me
ni b igotis me, un do ub le bo nhe ur, marq ué pa r la né ces s ité de po ur vo ir
lé gitime me nt a ux e xige nces d e la vie d' ic i- ba s, pa ssa gère et tr a ns ito ire, po ur
mér iter la fé lic ité, b ut s ub lime e t s up rê me, d e la vie future ; c'es t d a ns c e
co nte xte idé a l q ue la r ec he rc he de l'éq uilibr e so c ia l do it é vo lue r ; la
co mmuna uté Is la miq ue q ue le Co ra n q ua lif ie d e "méd ia ne ", es t la co mmuna uté
optima le, car le te r me "méd ia n" a été inte rpré té par El Bo uk har i, pa r le m ot
" juste ", ce q ui s ignifie q ue c et éq uilibre co ns titue une jus t ice imma ne nte.
L'I s la m se p rése nte , a ins i, co mme une re lig io n "r é vo lutio nna ire ", to ut e n é ta nt
évo lutio nna ire. Le Pr op hè te e st c ité co mme l'e xe mp le ma gna nime d u "p lus
gra nd ré vo lutio nna ire " ( at- Tâ ïr e l a l- Ada m) de Fa thi Rid wa n, le C a ire ( 1954) .
C'est le fo nd de la justice soc ia le, te lle q ue la dé finit l'Is la m to lé ra nt e t
lib éra te ur. L' huma nis me ins titué p ar l‟ Is la m es t un ord re s oc ia l, é mine mme nt
é le vé da ns l'é c he lle des va le ur s univer se lle s, c ar il c he rc he à co nc ilie r les
te nda nces co ntrad ic to ire s, da ns l' ord re e t la q uié tude . Ce fut, po ur l‟ huma nité
dep uis q ua tor ze s ièc le s, un no uve l or dre soc ia l, do nt l‟ infr as tr ucture a po ur
base un acco mmode me nt fo nc ier soc io- po litico- éco no miq ue, da ns une
a mb ia nce univer se lle.
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LA CHARTE DE MEDINE - PREMIERE CONSTITUTION CORANIQUE
Le P rop hè te, Me ssa ge r d' Alla h et c he f d' Etat, a é labo ré, a prè s une lo ngue
co ns ulta tio n a vec les cro ya nts e t les c ito ye ns juifs , la p re miè re co nstitutio n
Cora niq ue.
Cette C har te a ér igé, po ur la pre miè re fo is, da ns l' his to ire, d es p r inc ipes
inter na tio na ux, a ins i q ue d es rè gles huma nita ire s inco nnues da ns l'Antiq uité.
Le s p lus r e marq uab le s so nt :
1L‟ intro d uc tio n d' une Co nstitutio n é cr ite de l' Etat, éta nt d o nné les
exige nces no uve lle s, et la p roc la matio n de ce tte C ha rte , a ve c to us les no ms de
ses ad hér e nts, y c o mp r is les tr ib us juive s, fa it q ui co nstitua it un é vé ne me n t
mé morab le, da ns l‟ his to ir e de la vie co ns titutio nne lle et huma ine .
2- La p roc la matio n de la libe r té, e n ma tière de c ro ya nce re lig ie us e,
l‟a ss ura nce q ue les J uifs fo r me nt une s e ule na tio n a ve c le s c ro ya nts, le re spec t
des d iver ses re ligio ns, le so utie n et l‟ é ga lité e ntr e M us ulma ns e t J uifs , e t la
protectio n de ce s de r niers co ntre to ute oppre ss io n e t injus tic e, q u'e lles
vie nne nt d e l‟ inté r ie ur o u de l'e xté r ie ur.
3- La mis e e n é vide nc e d u Co ncept po litiq ue de la Na tio n e n Is la m, q ui
pourr a it e nglobe r de s gro upe s multip le s, a ux co nfess io ns d iver ses, fo r ma nt
«une se ule Na tio n, vis- à- vis des a utre s »
4- La fixa tio n d es fro ntière s de ce tte N atio n, d a ns so n no uve l Eta t, q ue
for mero nt le s te rr es d es gro upe s q ui y ha b ite nt e t do nt les te rra ins por te nt le
no m.
5- La p roc la matio n de la so lidar ité e ntr e r ic he s e t pa uvre s.
6- L‟ unité d e re spo nsab ilité , da ns le do ma ine de la séc ur ité intér ie ure e t
exté r ie ure, et de la s o lida r ité, à l'e nco ntre de l'e nne mi.
7- La répa rtitio n des c ha r ges fina nc ièr es d e la dé fe ns e, e n cas d e gue rre ,
ava nt l' ins titutio n d u Tr éso r P ub lic de l' Etat.
8- La p ro hib itio n d u cr ime e ntre le s ad hére nts à ce tte C ha rte, et,
éve ntue lle me nt, s a p unitio n, sa ns e xce ptio n.
9Cette C har te p ré vo it, e nfin, la lé gis la tio n q ui de vra tr a nc he r les co nflits ,
pouva nt s ur gir e ntr e se s ad hére nts . I l s'a git de la Lé gis la tio n de Die u et d es
J uge me nts de so n Mes sa ge r (T radu ct ion et ana ly s e p ar le P rof es s eur M 'arouf D aw â lib i)
Témoignages
Un é mine nt éc r iva in a ngla is, Robe rt Br iffa ult, re nd a nt un vibra nt ho mma ge
aux e ns e igne me nts d u P rop hè te Mo ha mme d , d it : «L' idé e de lib er té po ur to us
les êtres huma ins , de la fra te r nité huma ine , de l'é ga lité de to us le s ho mme s
de va nt la lo i d u go uve r ne me nt dé moc ratiq ue , pa r le tr uc he me nt d e la
co ns ulta tio n e t d u s uffra ge unive rse l, les idé es q ui insp ir ère nt la Ré vo lutio n
fra nça ise e t la Déc lar atio n d es Dro its d e l‟ ho mme , q ui a va ie nt s tr ucturé la
Cons titutio n Amé r ica ine e t e nfla mmé la lutte po ur l' indép e nda nc e, da ns les
pa ys de l' Amér iq ue la tine. To us ce s co nc epts ne fur e nt pas le s inve n tio ns de
l'Occ id e nt ; ils tro uvère nt le ur insp ira tio n e t le ur so ur ce ultime da ns le Cor a n
Sacré ».
« C ‟es t la q uintess e nce d e ce q ue l' inte llige nts ia de l'Europ e méd ié va le a va ie nt
appr is de l' Is la m, pe nd a nt des s iè c les, a u se in d es s oc iété s d iver ses , q ui
s'éta ie nt dé ve loppée s e n Europe , da ns le s illa ge des C ro isade s, e t, e n imita tio n
des as soc ia tio ns de la gra nde fa mille d e l' Is la m. I l é ta it ha ute me nt prob ab le
que, sa ns les Arabes , la c ivilis a tio n e ur opée nne m oder ne, n'a ura it ja ma is vu le
jo ur ; e t il es t abs o lume nt c er ta in q ue sa ns e ux, la c ivilis atio n o cc id e nta le
n'a ura it, guè re, e mp r unté ce cac het, q ui lu i a ins uff lé le p o uvo ir e t la fac ulté
de tra ns ce nde r to utes les p has es de l'é vo lutio n». ( Trad uit de l'o uvra ge :
38
Hund red Gre at M us lim)
Le co lloq ue te nu à Rya d (c ap ita le d u Ro ya ume Sao ud ie n) e n (19 72/1 392),
avec la pa rtic ipa tio n d u mo nde e ntie r, a e xpr imé una nime me nt to ute so n
ad mira tio n po ur la C har ia et le s pr inc ipe s I s la m iq ues s ur le s Dro its de
l'Ho mme. So n pré s id e nt Mac Br id, pr o fe sse ur à l‟ Unive rs ité de Dub lin, e xmin is tr e des Affa ir es Etra ngèr es a te nu à s o uligne r « la p réé mine nce des
Pr inc ipe s Cor a niq ues s ur la Dé c la ra tio n I nte r natio na le des Dro its de
l'Ho mme ».
39
JUSTICE ET INTEGRITE
« So ye z jus tes !
La jus tice e st proc he de la p ié té.
Cra igne z Die u !
Die u es t b ie n in for mé de ce q ue vo us fa ites ».
(S., Les Fe mme s, ve rse t 8 )
« Die u vo us o rdo nne de r es titue r les d épôts e t de juge r, se lo n la J ustice,
lor sq ue vo us juge z e ntre le s ho mme s ».
(S., Les Fe mme s, ve rse t 58 )
« Ce lu i q ui a é té d és igné cad i ( juge ) es t co mme c e lui q ui a été é gor gé s a ns
couteau». (D.TA) : Abou Horéira
«Alla h es t a ve c le cad i, ta nt q u' il es t juste ». ( TA)
«Le P rop hète ma ud it le co rr up te ur e t le co rro mp u, da ns une a ffa ir e
jud ic ia ir e ». ( TA D) : Ib n O mar
«Le de ma nde ur es t te nu d'ad min is tr er la p re uve et le dé fe nde ur do it prê ter
ser me nt, e n l'oc c ur re nc e ». ( TA) , Ib n 'Amr Ib n El „ Ass
«Le té mo igna ge d' un tra ître n'es t pa s ad mis ». (D)
«Le cad i pe ut juge r s ur té mo igna ge de s e nfa nts e ntre e ux, e n c as d e
b les s ur es ». (M A)
« Te ne z vo s e nga ge me nts, car le s ho mme s e n ser o nt res po ns ab le s ». (S., Le
Vo ya ge Noctur ne, ver se t 34 ).
«Ne fa is guère d e pr o me sse s q ue tu ne pe ux ho no rer ». ( MF)
« Die u n' imp ose à c ha q ue ho mme q ue ce q u' il pe u t s uppor te r. Le b ie n q u' il
aura a cco mp li lui re vie nd ra, a ins i q ue le ma l q u' il a ura fa it». (S., La Vac he ,
ve rse t 28 6).
«Ne vio le z p as les se r me nts , ap rès les a vo ir so le nne lle me nt p rê tés et a vo ir p r is
Die u co mme ga ra nt co ntre vo us. - Die u s a it pa r fa ite me nt ce q ue vo us fa ites ».
(S., Les Ab e ille s, vers et 9) ; «Ce ux q ui re mp lis se nt le ur s e nga ge me nts ; ce ux
qui so nt p atie nts d a ns l'ad ver s ité, le ma lhe ur e t a u mo me nt d u da nger vo ilà
ce ux q ui so nt jus te s !
Vo ilà ce ux q ui c ra igne nt Die u (S ., La Vac he, ve rse t 17 7).
«Ô vo us q ui c ro ye z,
Res pec te z vos e nga ge me nts ». (S., Les Fe mme s, ver set 1).
«Le mus lim a dr o it a u res pec t de ses b ie ns, co mme à ce lui d e so n sa ng». ( BE,
Maws ily) , ra ppor té p ar Ib n M ess ao ud. ( Le mus ulma n d ‟apr ès le Co ra n, e st le
cro ya nt ab ra ha miq ue, c‟e st- à- d ire c e lui de s Re lig io ns ré vé lées )
«Die u ve ut a llé ge r vos ob liga tio ns, car l' ho mme a été cré é fa ib le »
(S., Les Fe mme s, ve rse t 28 ).
«Ce lui q ui re ve nd iq ue un dro it, do it le fa ire a vec re te nue , dé licatesse et
discrétion». (El Kazouini) (hadith rapporté par Aïc ha et Ib n 'O mar ).
« Do nne z a ux orp he lins le s b ie ns q ui le ur ap par tie nne nt».
« Ne s ubs titue z pa s ce q ui es t ma uva is à ce q ui e st bo n.
« Restituez aux orphelins leur héritage ! Ne substituez pas ce que vous possédez de mauvais
à ce qu‟ils possèdent de bon ! Ne vous emparez pas de leur patrimoine en l‟incorporant a u
vôtre, car ce serait là un crime abominable ! » (S., Les Fe mme s, ve rse t 2 ).
« Le vo is in a d ro it de pré e mp tio n s ur to ut te rr a in co ntigu a u s ie n, s i le c he min
est co mmun e ntre les de ux». (S s a uf M A)
« Le mine ur co nser ve so n dro it de p rée mp tio n jusq u'à sa ma jor ité » ( T).
« Die u ne fe ra tor t à per so nne, d u po ids d' un a to me.
S' il s‟a git d' une bo nne ac tio n, il l‟e stime ra a u do ub le de s a va le ur, e t il lui
donnera une réco mpe nse, sa ns limites ». (S., La Vac he , ver se t 40 )
« Ne vous dépouillez pas injustement les uns les autres de vos biens ! Ne les offrez pas non
plus aux juges dans l‟espoir de vous accaparer illégalement et en toute connaissance de
40
cause d‟une partie des biens appartenant à autrui !». (S., La Vac he, ver set 188)
« Ce ux q ui dé vo re nt injuste me nt les b ie ns d es o rp he lins , a va le nt d u fe u da ns
le ur s e ntr a ille s : I ls to mber o nt, b ie ntô t, d a ns le Bras ier ». (S. , Les F e mmes ,
ve rse t 10 )
« Re stitue z le d épôt à ce lu i q ui vo us l' a co nfié et ne tra his se z guèr e ce lu i q ui
vo us a tr a hi ... ». ( D. TA) Abo u Ho uré ira
« Q ue le s té mo ins ne s e dé robe nt guère, lo rsq u' ils s o nt appe lés à té mo igne r ».
(S., La Vac he, ve rse t 28 2).
« Q ue ce lui q ui re ve nd iq ue un dro it le fas se sa ns he ur t». (ka zo uiny)
« Un rece le ur, q ui dé tie nt e t cac he un o bje t vo lé, sac ha nt b ie n q u' il a é té
dérobé et appr opr ié d e fa ço n illic ite, e st un co mp lic e ». ( TA)
«Le péc hé es t l' ac te q ue le cœur rejette spo nta né me nt. Co ns ulte b ie n to n cœur
, mê me s i d es jur isc o ns ultes te d ise nt le c o ntra ire ». ( A. e t M aws ily)
«Ce lui q ui inte rcède po ur une p ers o nne, co ntre un d o n o u un radea u, es t un
ho mme co rro mp u». (S )
« Le me ille ur de s té mo ins es t c e lui q ui r e nd té mo igna ge, a va nt q u'o n ne le lui
de ma nd e ». (M A.M. D. T. )
«Ce lui q ui é vite de té mo igner, a lo rs q u' il e st invoq ué co mme té mo in, à juste
titre , es t s e mb lab le à un fa ux té mo in». ( T) Abo u M o uss a e l Ac h‟ ar i
« Le tr ib a lis me (par tic ular is me tr iba l o u ré gio na l) es t un rac is me :
C'est le fa it de se p or ter ass is ta nt e t a ide de s a pro pre tr ib u, da ns l' injus tic e ».
«Ne po se z pas d e q ue stio ns s ur de s fa its ine xis ta nts ; da ns un te l ca s, le
questio nne ur es t ma ud it». ( Had ith d‟O mar rappo rté pa l so n fils Ab da lla h)
«Le s p lus ignob les par mi les ge ns s o nt ce ux q ui q ues tio nne nt s u r le ma l, po ur
égare r les jur is co ns ultes ». ( D)
«Le me ille ur de s J ihad ( gue rr es s a inte s) e st la justice p roc la m ée e n pr ése nce
d'un tyra n o ppre sse ur ». ( D. TA)
«Ne tue z pas l' ho mme q ue Die u vo us a inte rd it de tue r, s a uf po ur une jus te
ra iso n». (S., Le Vo ya ge Noc tur ne, vers et 3 3)
«Q uico nq ue es t é garé, n'es t é garé q u'à so n p ropr e dé tr ime nt. Nul ne por te ra le
fard ea u d' un a utre.
Nous n'a vo ns ja ma is p uni un pe up le, a va nt d e lui a vo ir e nvo yé un Prop hète ».
(S., Le Vo ya ge Noc tur ne, ve rse t 15 ).
« L'ob é issa nce n'e st ob liga to ire q u'e n c as d' acte lé gitime ». ( B. M.D.N.)
«Pa s de le gs po ur un hér itie r ». ( D)
«Co mb ie n de c ités a vo ns- Nous détr uite s, pa rce q u'e lle s é ta ie nt injuste s. Elle s
so nt ma inte na nt éc ro ulée s s ur e lle s- mê mes. Que de p uits d ése rtés e t de pa la is
aba ndo nnés ». (S., Le pè ler ina ge, ve rse t 45 ).
«C e lu i q ui p re nd une dé c is io n ma lve illa nte , e t s' e n ra v is e, obtiendra de Dieu
une bonne prime, en récompense». (B)
« To ute re spo ns ab ilité e s t d é ga gé e de l' e nfa nt jus q u' à sa p ub er té, de
l' ins e nsé jus q u' a u mo me nt o ù il re pr e nd r a is o n, e t d e ce lu i q ui es t e n é ta t d e
so mme il, jusq u'à so n ré ve il». ( B)
«N o us a vo ns fa it de vo us une co mmu na uté mé d ia ne, po ur êtr e le s té mo ins
des a utre s, le Jo ur d u J uge me nt d er nie r ». (S ., La Vac he, ve rs e t 1 43 )
Le te r me mé d ia n "waç a t" a é té inte rp ré té pa r ( B) p a r le mo t "jus te ". I l s ‟a g it
do nc d' une c o mmu na uté intè gr e et juste.
« L‟ injus tic e se ra un a ma s d e té nèb r es, le Jo ur d u J uge me nt De r nie r »( B)
« L‟ ob é iss a nce à l' I ma m ( Amir e l Mo umin in) es t un de vo ir , ta nt q u' il
n‟o rd o nne pas un fa it illic ite ». ( B)
« L‟ ima m ne do it or do nne r q ue ce q ue le s ge ns pe uve nt s upp or te r »( B)
« Le S ulta n es t tute ur p o ur to us ce ux q ui n'e n o nt pa s ». ( D. T. ) ( had ith
rap po r té pa r A ïc ha )
« Fa ir e p re uve de jus tic e e ntr e le s ho mme s e s t un a c te de bo nté ». ( B)
« M ie ux va ut la is se r se s hé r itie r s r ic hes q ue d e le s vo ir de ma nd er a ux ge ns
de l' a ide o u de l'a r ge nt». ( B)
41
« Le p lus e xé cr é e t ab o miné de s ho mme s a upr ès d' Alla h, es t ce lu i q ui ac c us e
un inno c e nt d e me ur tre ». ( B)
« Es t da mné ce lu i q ui d iffa me un do me s tiq ue inno c e nt». ( B)
« I l es t d u de vo ir d e to ut mus ulma n, dé s ir a nt fa ir e un le gs, c'e s t à d ir e cé de r
la po ss es s io n d' un b ie n à q ue lq u' un, de s' e mp re ss er de l'é cr ir e da ns un
te s ta me nt». ( B)
« un c ad i (juge ) ne do it ni r e ndr e un juge me nt, ni do nne r un a vis , e n ta nt
q ue jur is co ns ulte , s' il e s t e n éta t d e co lè re ». ( B) (c' es t à d ir e s uje t à un e xcè s
d' hume ur )
«Ô Se r vite ur s, Je M e s uis inte rd it à M o i- mê me to ute in iq uité . Ne s o ye z do nc
pas vo us- mê me s inj us te s, les uns vis - à- vis de s a utre s » ( had ith Sac r é, c'e s t- àd ire pa ro le d iv ine e n ma r ge d u C or a n) (M ).
«Ev ite z d' être injus tes , c a r l' injus tic e es t a us s i no ir e q ue le s té nèb r es ».
(MF ).
«En ca s d e d o ute , é vite z to ute co nda mna tio n ; une er re ur jud ic ia ir e , se
tr ad uis a nt p ar un no n- lie u, va ut m ie ux q ue la co nda mna tio n d' un inno c e nt».
( T)
«C o mba tte z, da ns la vo ie de Die u, co ntre c e ux q ui vo us fe ro nt la gue r re .
Ma is , ne co mme tte z po int d' injus t ice p ar de s a gre ss io ns , c ar Die u n' a ime
po int le s injus te s ». ( S., de La Vac he, ver se t 180 )
«Alla h o rd o nne la jus tic e, la b ie nve illa nc e e t l'a ss is ta nc e a ux p roc he s. I l
pro hib e les a ctes immo ra ux, le s a c te s rép ro uvé s e t l'o pp re ss io n». ( S., de
l' Ab e ille , ve rs et 90 )
«O n ne p o urr a s'e n p re nd re à l' ho mme q ui ve nge une injus tic e q u' il a ura
épr o uvée ». (S ., de la Dé lib ér atio n, ve r se t 39 )
«Die u n'a ime po int le s tra îtr e s ». ( S., d u Butin, ve rs e t 6 0)
«Tr a ître e st c e lui q ui, c o ns ulté, o se do nne r un ma uva is co nse il s ur d es
q ue stio ns q u' il igno r e ». (MF )
«Pe rs o nne n'a le d ro it - a ya nt o ffe r t un c ade a u o u un p ré se nt - de r e ve n ir s ur
se s d o ns o u d e s'e n d éd ir e, s a uf le pè re vis - à- vis d e so n fils ». (S ) ( Ib n
'Ab ba s et ib n 'O mar ).
«Auc un mus u lma n, d is po sa nt d' un b ie n hé r itab le , ne do it p as se r de ux nu its,
sa ns a vo ir d û me nt r éd igé un te s ta me nt». ( B)
«So ye z fe r me s e t justes té mo ins d e va nt Die u : q ue la ha ine ne vo us e ntra îne
po int à vo us éc a rter d u d ro it c he min.
So ye z jus te s : la justic e tie nt d e p rè s à la p ié té ». (S ., de la Tab le, ver se t 11).
«C e ux q ui ne juge nt p as , d 'ap r ès ce q ue Die u a fa it de sc e ndr e, ce ux - là so nt
le s mé cr éa nts ». (S. , la Tab le , ve rs et 4 4) .
«Ate r mo ye r, e n r e me tta nt à p lus tar d le r e mbo ur se me nt d e c e q ue do it un
r ic he, es t une injus tic e ». ( B. M.S .)
Témoignages
Les mus ulma ns so nt co nva inc us d e la po r té e un ive r se lle d u Dro it mus u lma n,
ada ptab le à to ute s le s co njo nc ture s et à to ute s le s épo q ues, c o mme e n fa it fo i
le vœu ad op té à l‟ una n imité , a u co ur s de la s éa nc e fina le d u 7 juille t 195 1,
lo rs d u Co ngr ès I nte r na tio na l de Dro it Co mp a ré : « . .. I l e s t ré s ulté c la ir e me nt
q ue le s p r inc ip es d u d ro it mus u lma n o nt une va le ur ind is c utab le e t q ue la
var ié té de s é co le s, à l' inté r ie ur de ce gra nd s ys tè me jur id iq ue, imp liq ue une
r ic hes se de no tio ns jur id iq ue s et d e te c hniq ue s re ma rq uab le s , q ui pe r me t à ce
Dro it d e rép o nd re à to us le s b es o ins d' ad ap ta tio n e xigé s pa r la vie mo de r ne ».
«Le Dro it mus u lma n e s t un d ro it p as s io nna nt, p ar ce q ue, co mme le Dro it
a ngla is , le s jur is co ns ulte s y o nt une gr a nde lib er té d' inter pr é ta tio n. I l y a,
b ie n s ûr, le r isq ue q ue le juge s o it bo r né, ma is r ie n n' es t pa r fa it s o us le
42
so le il». ( Eva de Vitra y- Me ye ro vitc h)
Da ns les r és o lutio ns a dop tée s p ar le C o ngre s I nter na tio na l d e Droit Comparé,
q ui a te nu s es a ss is e s à La Ha ye e n 193 7, la C har ia e s t c o ns idé ré e c o mme une
lé gis la tio n viva nte, o r ig ina le (s a ns p ré cé de nt) et une de s s o urc es de la
lé gis la tio n I nte r na tio na le .
Le p o uvo ir ce ntra l, e n te r re d' Is la m, fut s o uve nt ob ligé d e rec o ur ir à de s
no mina tio ns d 'o ff ic e, co ntr e le gré de s c a nd ida ts. La "mihna " d' Ib n Ha nb a l e n
Or ie nt e n fut le re f le t c las s iq ue.
Par la nt d e l‟ Almo had e Ya co ub e l M a nso ur, M ille t a ff ir me q ue ce So uve ra in
«ad re ss e une c ir c ula ir e a ux cad is , po ur ra pp e ler le s rè gle s q ui do ive nt
pré s id er à l‟ ob se r va tio n de la jus tice , e t il a nno nce l' inte ntio n de fa ir e re nd re
gor ge a ux c a ïds p ré va r ica te urs ». ( le s Almo ha de s, p. 11 2) .
«C e lu i- là e s t d a ns la vé r ité e t s uit la jus te c ro ya nce q ui es t co nva inc u q u' il n' y
a d e vér ita b le Is la m q u'e n te rr e d u Mo ghr eb. I l n' y a de jus tic e, de d ro it, de
fo i s ur la s ur fa ce de la te r re q u' a up r ès de s Almo hade s ». (I b n Jo be ir , vo ya ge s,
p. 8 1)
Par a llè le me nt à ce méc a nis me d e sé c ur ité s oc ia le , l‟ é ta t s' e ffo r ça it d' as s ure r
a u c ito ye n d es ga ra ntie s jur id ic tio nne lle s , p a r le c ho ix r igo ur e ux de juge s
intè gr es e t le fe r me co ntrô le e xer cé s ur la ma gis tr a ture.
Le S ulta n Mo ula y S ma il o rdo nna une ré voc a tio n ma s s ive de to us le s cad is de
la ca mp a gne, jugés inap tes .
Si on exceptait certains troubles périodiques, de caractère p o lit iq ue, le Ma ghr eb
jo uis s a it d' une vie pa is ib le. Le s tr ib una ux c iv ils o u c r i mine ls a va ie nt
ra re me nt à inte r ve n ir da ns ce r ta ins ce ntre s ur ba ins , fa ute de dé lin q ua nc e.
Ma is la justice d u C hrâ a so uf fr a it d' une p é nur ie de juge s ; les s cr up ule ux
doc te s de la lo i, se d ér oba ie nt to ujo urs à la fo nctio n jur id ic tio nne lle ,
cr a igna nt p ie us e me nt d e c o mme ttre q ue lq ue e r re ur judiciaire ou d'empiéter
inconsciemment sur les droits des jus tic iab le s.
«La me s ure c la s s iq ue d e c o ntr ô le q u‟e s t l' ins titut io n d e Co ur s d ' App e l,
des tiné e à r é vis er le s juge me nts re nd us e n pr e miè r e ins ta nce , ne se mb le pa s
a vo ir e xis té a u M ar oc da ns sa for me ré gu liè r e, a lo rs q u'e n Egyp te pa r
e xe mp le , „ Amr , le p re mie r co nq ué r a nt d u N il, y é tab lit de s tr ib una ux
ré gu lie r s e t p er ma ne nts e t d es Co ur s d' Appe l » ( Gusta ve Le Bo n ,C iv ilis a tio n
des Ar abe s, p. 21 2) .
« Le s juge me nts de s c ad is n' é ta ie nt p as s usc ep tib le s d 'ap pe l, c ette vo ie d e
re co urs n‟e xis ta nt pa s, fa ute d ‟ une hié r ar c hie de jur id ic tio ns. Ma is , ils
po uva ie nt fa ir e l'ob jet d e c hik a ya, c' es t- à- d ir e, d ‟ un r ec o urs a u So uve r a in p ar
l'e ntr e mis e d u viz ir Ec h- c hik a yate. C r r eco ur s n'a va it p as po ur ob jet de fa ir e
e xa mine r à no uve a u l' a ffa ir e pa r le S ulta n, ma is de s o llic ite r de ce de r nie r la
ré un io n d'O ulé ma s , c ha r gés d' app ré c ie r la va le ur d u rec o urs e t d'é me ttre un
a vis s ur so n b ie n- fo nd é ». ( La F r a nc e e n A. Du N ., S ur do n, p . 2 13 ).
« C‟ es t un Fa it q u'a va nt le P ro tec to ra t, le s c ad is ne c o mme tta ie nt pa s, a uss i
la r ge me nt, les a b us , q ue l'o n a p u r e le ve r de p uis , p ar ce q u' ils n'o nt p lus é té
fr e iné s pa r le s ré ac tio ns d u se ntime nt p ub lic ». ( La Fr a nce e n A. Du N - p.
214 ).
Ma is da ns la ca mp a gne o ù le co ntr ô le de la ma gis tr atur e éta it ma la is é,
ce rta ins c a ïds s e livr a ie nt à de s ac te s d 'a rb itr a ir e e t de co nc us s io n. C' es t
po urq uo i, ta rd ive me nt d' a ille ur s, le S u lta n, M o ula y Ha f id «pe ns a it, c o mme le
note le C l P a ul Aza n, d a ns "l' Exp éd it io n de Fè s ", q ue le me ille ur mo ye n
co ns is ta it à le ur do nne r de s a ppo inte me nts ». Po ur mult ip lie r le s ga ra ntie s e t
me ttr e la jus tic e so us la d épe nd a nc e et le co ntrô le d e la co lle ctivité , «Le
S ulta n pr opo se , note e nc or e le mê me a ute ur, q ue la no mina tio n d es ca ïd s so it
le r és ulta t de c o ns u lta tio ns é le c to ra le s de s tr ib us, s uiv ie s d' un e xa me n p ar s es
so ins , de s gar a ntie s o f fe r te s p ar le s c a nd id a ts ». ( p .10 5)
Le s o uc i é thiq ue - q ui do ub la it le so uc i ha ute me nt hu ma nita ir e de r éa lis er un
min imu m d e jus tice- se r é vé la it, jusq ue d a ns le r é gime pé nite nc ie r. J a ma is
43
'O ma r l'O mé ya de ne pe r mit, p ar e xe mp le , la dé te ntio n e n co mmu n d es
déb ite ur s d é fa illa nt s d o nt le d a nger s oc ia l es t trè s min ime, a vec le s
pro s titué s e t le s c r imine ls . A c ha q ue c até gor ie , o n ré se r va it, no n pa s d es
ce llu le s à pa r t, da ns une ma is o n co mmu ne, ma is de s pr is o ns pa rtic u liè re s ; le s
fe mme s d é linq ua nte s a va ie nt, e lle s a us s i, le s le ur s.
44
DROITS ET DEVOIRS DE LA FEMME
«Les fe mme s o nt de s dr o its éq uiva le nts à le ur s o b liga tio ns , co nfo r mé me nt à
le ur s usa ge s ». ( S., La Vac he, ver se t 228 ). Le Co ra n a r eco nnu à la fe mme de s
cap ac ité s e t de s dr o its inc o nd itio nne ls , da ns to ute ge s tio n d'o rd re c iv il,
éco no miq ue o u p er so nne l ; la fe mme jo uit, a ins i, d e la ca pa c ité e t d u d ro it
d' hé r ite r, de do nne r, de lé gue r, de co ntra c te r une de tte , d 'ac q uér ir , de
pos sé de r e n p ro pr e, de pa s se r un c o ntra t, d' attaq uer e n jus tic e et d' ad min is tre r
se s b ie ns ; e lle a a uss i le d ro it de c ho is ir lib r e me nt le c o mpa gno n d e s a vie o u
d'ac q uie sc er à un te l c ho ix, d e c o nvo le r e n sec o nd es noce s, ap r ès ê tr e d e ve nue
ve uve ; ce de r nie r d ro it n' a été re co nnu à la fe mme o cc id e nta le q ue b ie n
ta rd ive me nt. ( se r é fé re r a ux ve r se ts 22 9 a u 2 41 de la S o ura te d e la Vac he e t
des ve r se ts 4 à 35 et 12 8 de la S. d es Fe mme s) .
L'Islam reconnaît à la femme le droit exclusif, dans certains se c te ur s a f fé ra nt à la vie
co njuga le , mé na gèr e et fa milia le , no ta mme nt la ma ter nité . To ute co ntr ib utio n
de la fe mme , da ns le ré gime c o mmu na uta ir e, de me ur e lé g itime , à c o nd it io n,
to ute fo is, q ue ce tte co ntr ib utio n n'e ntra îne a uc une p er turb a tio n da ns le fo yer .
S i la c ap ac ité de la fe mme se tr o uve, q ue lq ue pe u, limitée da ns c er ta ine s
ac tiv ités , te lle la ma gis trature, c'est q ue la fe mme e s t, e n gé né r a l, p lus
d o miné e p a r le s e nt ime nt q ue l' ho mme , e lle es t mo ins d isp os ée à s'a da pter
a ux r ig ue ur s q ue nécessitent parfois les circonstances.
Le C o r a n lu i r e c o n n a ît, e n gé né r a l, a uta n t d e d r o its q u e d ' o b liga tio ns . La
ma jo r ité d e s Ulé ma s e t e xé gè te s d u Livr e s'a cco rde nt à d ire q ue to us le s
vers ets c ora niq ues re la tifs a ux d e vo ir s e t a ux d r o its d e l' ho mme , c o nc e r ne nt
é ga le me nt la femme, sauf contre- indication formelle. C'est là un principe cap ita l q ui
établit fer me me nt l'éga lité des deux sexes. «La fe mme - d it le Pro p hè te - e st la
sœur ger ma ine de l' ho mme », c'e st- à- d ire son égale devant la loi. D'autre part, le
Prophète a tenu à mettre en relie f la personna lité de la fe mme et ses droits civiques, en
acceptant solennellement son acte d'allégeance. Quant au had ith s uiva nt (rappo rté par
B.N.) : «Auc une ré uss ite p o ur une natio n q ui é lè ve une fe mme a u ra ng de c he f
d'Etat», q uo iq ue d ‟ord re gé néra l, il n'a tra it ic i q u' à un c a s s pé c ia l, c o mme nté
p a r le P ro p hè te , à s a vo ir la s ucc e ss io n à l' e mp er e ur K hos r o de s a f ille , c e
q ui co ns tit ue surtout une limitation du droit héréditaire de la fille, dans le régime
monarchique.
Le lie n d u ma r ia ge e st sac ré. «Q uico nq ue se ma r ie, s' ass ure la mo itié de la fo i ;
il d o it r éa lis er l'a utre mo itié ». ( had ith) La mo no ga mie es t le se ul s ystè me q ui
do it - d'apr ès les no r mes de l‟ Is la m - s' adap te r à c er ta ines e xige nce s. «S i vo us
cra igne z d'être injus tes - d it le Cora n - n'épo us e z q u' une se ule fe mme ». (S., des
fe mmes, verset 3) ; or, on lit, a ille urs (verset 128) : «vo us ne pourrez jamais traiter
également toutes vos femmes, quand même vous le désireriez ardemment».
Quant à la po lyga mie d u Prop hète, e lle s‟e xp liq ue s urto ut, par d es mo b iles d 'o rd re
politiq ue, q ui o nt inc ité 1‟ Envo yé de Die u à ne ja ma is r e fuser des o ffres da ns ce
doma ine. Autre me nt, co mme nt justifier le lie n mo no ga me d u Prop hète a vec sa
pre mière fe mme K had ija, qui a va it a tte int l'â ge de ma tur ité, a lors q ue le Prophè te
éta it e ncore da ns la fle ur de sa je unesse. L' ho mme do it à la fe mme re spect et
sollicitude. «La femme est comparable à du verre dont il fa ut prendre grand
soin » : «Qu‟aucun d‟entre vous ne fouette sa femme - dit le Prophète comme il fouette une
esclave, puis couche avec elle, en fin de journée». Un jour, le Prophète émit cet ordre formel
: «Ne frappez pas les femmes», et ce fut, sur l'intervention d‟Oma r, que cet ordre a été rendu
moins péremptoire, dans le cas d'une rébellio n manifeste de la fe mme contre son
époux (D).
«C e lu i q u i a le me ille ur c o mp o r te me nt e nve r s s o n é p o us e - p r é c is e e nc o r e
le P r o p hè te- e s t le me ille ur d e s ho mme s ». L' En vo yé d e Die u d o nna it le b o n
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e xe mp le , q ua nd il e nto ur a it s e s é p o us e s d 'é ga r d s e t d e b ie nve illa nc e . I l
e nga ge a , un jo ur , une é p r e uve d e co ur s e a ve c Aïc ha . L' I s la m inte r d it, a us s i,
a u c r o ya nt d e d e ma nd e r e n ma r ia ge u ne fe mme a ya nt d é jà un a utr e
p r é te nd a nt ( S ). I l inte r d it é ga le me nt le s p r a ti q ue s ma lt h us ie nne s , c ' e s t- àd ir e la r e s tr ic t io n vo lo nta ir e d e la p ro c r éa tio n. La fe mme a d r o it à la
ma te r n ité e t le ma r i ne s a ur a it l' e n p r ive r q u' a ve c so n c o ns e nte me nt. Le s
r e c e tte s d e c oq ue tte r ie s o nt to ute s p e r mis e s , s a uf c e lle s c o nd a mné e s
fo r me lle me nt : te ls le s fa u x c he ve u x, le lima ge d e s de nts , l' é p ila t io n d u
v is a ge e t ta to ua ge ( B. ). La p lé n itud e d e la perso nna lité de la fe mme e st
r e c o nnue , e n c a s d e gue r r e : «Q ua nd la te r r e d' I s la m e s t e nva h ie - d it I b n
J o ze î ( d a ns s e s K a wa nine p . 14 4 ) - l' o b liga tio n d e co mb a ttr e inc o mb e à la
fe mme ».
«La fe mme ne s a ur a it o b é ir à s o n ép o ux, e n c a s d' a c te illé g it ime ». ( B)
Ce hadith a été émis à l'occasion d'un ordre donné par un ho mme à s o n ép o us e , d e
p r e nd r e une p er r uq ue o u une c o if f ur e p o s tic he .
«Q ua nt à e lle s , e lle s o nt d e s d r o its é q uiva le nts à le ur s o b liga t io ns ,
c o nfo r mé me nt a u b o n us a ge ». ( S ., La Vac he , ve r s e t 22 8 ) .
«L'épouse a droit à l'administration de son foyer »; (B) : elle s'occ upe, e n d igne mé na gère,
du so in e t de l'e ntre tie n de so n intérieur.
«Le Prop hète a de ma ndé à un de ses co mpagno ns de lui céder une des plus belles
filles mekkoises, qu'il avait reçue en butin, po ur la re ndre a ux s ie ns, en ranço n d'un
gro upe de musulma ns emprisonnés à la Mecque ». (M.D.)
«Si l'homme accorde à son épouse le droit de prendre elle- même les décisio ns, concernant
sa propre personne, ses décisions sont légalement exécutoires». (MA.)
«L'acte légal le plus damné par Allah est le divorce». (D)
«Tout acte de divorce est permissif (et exécutoire), sauf celui p r o c la mé p a r un a lié né
( TA) o u pa r un ho mme e n é ta t de colère». (D)
«De mê me, un ho mme gr isé par le vin ( had it d'Othma n Ib n `Affan) ou un mari
soupçonneux». (B)
«Les fe mmes partic ipa ie nt à toute e xpéd itio n milita ire, avec le Prophète, notamment
pour servir les combattants, les entretenir, e t tr a ns p o r te r le s ma r ty r s à M é d ine ;
e lle s p r é p a r a ie nt également leurs repas». (B.M)
«Le Prophète a prohibé à la femme qui avait accompli le hajj, de se raser la tête ; elle
doit seulement couper quelques poils ou b r ins de c he ve ux ... » (N), (po ur co nser ve r les
marq ue s de s a beauté).
«L'ho mme auss i n'est pas astreint à couper tonte sa chevelure». (B.S. Sauf N).
«Une fe mme ence inte est libre de convoler en secondes noces, après le décès de son
mar i, dès qu'elle accouche » (S). Hadith rapporté par Oum Sala ma, épouse du
Prophète.
L‟I mam Ma lik ajoute : « mê me s i le mar i n'est pas encore inhumé », « Les fe mmes
ont un e ntende ment et une religion mo indres» (que l'ho mme).
On demanda au Prophète les raisons de ce caractère diminué dans l'état de la fe mme.
Le Prophète répondit, certes, en précisant que le témo ignage de deux fe mmes
équivaut a u témo igna ge d'un ho mme ; et que la diminution de sa force religieuse, est
motivée par les menstr ues qui e mpêchent le sexe féminin d'assurer la plénitude de
son culte (D).
En effet, la féminité a pour nature intrinsèque exclusive un équilibre entre la raison et le
subconscient d'où l'intuition chez la femme ; l'homme est ainsi plus rationnel, mais la
femme est plus équilibrée et intuitive.
«Le premier coup d'œil sur une femme (c'est-à-dire le regard rapide spontané) est à vous
(c'est à dire qu'il n'est pas considéré comme illicite, contesté par la charia). Mais, vous
assumez une responsabilité, pleine et entière, dans le deuxième coup d'œil, pointé, alors, en
connaissance de cause». (D.TA.)
«Le Prophète maudit les hommes féminisés et les femmes masculinisées qui singent
l'homme» (B.TA.D) : hadith rapporté par Ibn 'Abbas.
Omar, deuxième Khalife du Prophète, avait interdit, à une lépreuse, de faire le hajj, lui
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adjoignant de demeurer, de préférence, chez elle, de peur de nuire à la santé des gens ; elle
s'isola, alors, dans son foyer : quand Omar décéda, quelqu'un lui rappela qu'elle est devenue
libre. Elle lui répondit, en véritable croyante, «qu'elle ne peut guère désobéir au Khalife
décédé, alors qu'elle lui obéissait de son vivant».
«On a parlé au Prophète d'une femme pieuse qui ne cesse de p r ier, ma is q ui nuit aux
vo is ins, par ses propos ma lsa ins ; il a tenu à souligner qu'elle est vouée à l'Enfer».
(A.BE.)
«Le Pr op hète a inte rd it, a ux de ux se xe s, d'e ntrer da ns un ba in maure (p ub lic),
exceptée une accouc hée ou une conva lesce nte, il l' a e ns u ite p e r mis a u x ho mme s ,
à c o nd it io n d e p o r te r une culotte». (D, TA) (hadith rapporté par Aïcha)
(TA. N) citent un autre had ith où la prohib itio n est doub lée d'un a utr e inte r d it, à
sa vo ir : «s e me ttre à une tab le o ù le vin e s t servi».
«Po ur la gra nde ab lutio n, la fe mme n'e st guère te nue à dé fa ire sa c he ve lure ; I l
lu i s uff it de dé ver ser s ur s a tê te tro is pe tite s p o ignée s d'e a u, e n d é mê la nt
lé gè re me nt le s mèc hes ». ( Ha d ith rapporté par Oum salami et Aïcha, épouses du
Prophète)
«N'e mp êc he z guère les fe mme s d e fré q ue nte r les or ato ir es de Dieu» (Ibn `Omar).
«Sa fia, épouse d u Prop hè te, a été ta xée par Aïc ha, a utre épo use d u Me ssa ger
d'Alla h, d 'ê tre co urte de ta ille. Le Pr op hè te s'e n p r it à e lle , fo r te me nt, p o ur
l' a ve r t ir d e l' e n ve r g ur e d e s a d if fa ma t io n, c o mp a r é e à une go utte q u i
a ur a it no ir c i to ut l'Océan ... ». (D.TA).
L' Is la m r eco mma nd e a ux fe mmes un style d' hab ille me nt d éce nt, de ma niè re à
ce q u' e lle s n'é ta le nt pas le ur s c har me s.
«. .. e t q u'e lle s ne mo ntre nt de le urs pa r ur es q ue c e q ui e n ap pa ra ît, et q u'e lle s
raba tte nt le ur vo ile s ur le ur po itr ine ». (S., La Lumièr e, ver se t 31 ).
«Du te mp s d u Prop hè te, la ma r iée, q ui s e d ir ige a it ver s la d e me ur e de so n
épo ux, éta it acco mp a gné e d' un gr o upe de fe mme s, q ui a nima ie nt les
réjo uiss a nc es nuptia le s ». ( B)
Elle s so nt s imila ir es a ux d e mo ise lle s d ' ho nne ur d‟ a ujo ur d‟ hui.
«Aya nt vu un gr o upe de fe mme s et d' e nfa nts , r e ve na nt d' une c éré mo nie de
no ce », le Pr op hè te d it, e n s'ad res sa nt à e ux : «Vo us êtes par mi c e ux q ue j'a ime
le p lus » ( B).
Le s fe mme s d e l' époq ue a ntéIs la m iq ue fa isa ie nt le ur c irc uma mb ula tio n
(a uto ur de la Kaab a), to ute nue s ; c' es t po urq uo i, Alla h a o rdo nné a u c ro ya nt de
s' hab ille r cor rec te me nt, po ur to ute p r ièr e à la mo sq uée ». (M . N.)
« C e lui q ui ma îtr is e s a co lè re o u s a fure ur, a lor s q u' il e st ap te à e n tir er le s
c o ns é q ue nc e s , a ur a d r o it a u x me il le ur e s d e s "ho ur is ", da ns l' Au- de là ; et
ce lui q ui unit une e sc la ve p ar les lie ns d u ma r ia ge s er a c o uro nn é, le Jo ur
De r nie r, pa r un ha ut insigne de dignité». (TA)
«Soyez chastes, vos épouses le seront en conséquence» : (TA) Ibn `Omar.
«Le Kha life Othmâ n a acc usé d'ad ultère une fe mme acco uc hée, après s ix mo is de
gross esse ; Ali é ta it contre lui, se fo nda nt s ur un ver se t d u Co ra n q ui por te à
tr e nte mo is , l'e nse mb le de la p ér io de d e gro ss es se et d u se vr a ge ; le te mps
ma ximu m p o ur l'a lla ite me nt é ta nt de ux a ns, s ix mo is s uf f is e nt, a lo r s, à une
grossesse minima». (MA)
Dans certa ines lé gis latio ns occ ide nta les mode r ne s, les s ix mo is sont retenus comme
délai minimum, en l'occurrence.
Aïc ha, épo us e d u Prop hète, raco nte q u'e lle de me ura it p ar fo is, étendue de tout son
long, devant son époux, alors qu'il faisait sa prière. (S sauf T)
Ques tio nnée s ur le had ith a ttr ib ué a u Me s sa ge r d'Alla h : «le pa ssa ge d u c hie n, de
l' â ne e t de la fe mme es t un mo b ile de r upture de la pr iè re », pour répliquer, elle
évoque sa position de va nt so n épo ux e t co nd a mne cette as s imila tio n d e la fe mme à
l' a nima l. I l n'es t mo tivé , à no tre s e ns, q ue par le fa it q ue la vis io n d e la fe mme
est un motif d e tro ub le se ntime nta l e t de te ntatio n po ur l' ho mme.
«Une fe mme q ui a per d u so n mar i (a près un dépa rt s a ns a uc une de s es
no uve lle s), do it atte nd re q ua tre a ns, s uiv is d e la ` Iddâ de (130) jo urs, a va nt de
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convo le r e n se co ndes noces». (MA)
«Le repas de noce est un droit (une obligation), le pre mier jour; c'es t une bo nne
trad it io n, le de ux iè me jo ur ; ma is , p o ur le tr o is iè me , c ' e s t u n ma u v a is
a t tr a it ( d e s t in é à f r a p p e r l'imagination et à inspirer la considération)». (TA)
«Le mauva is repas, dans les festivités d'un mar iage, est celui où les ric hes sont
conviés et les pauvres rebutés». (B. M. MA.) «Je me s uis p rop os é d e pr oc la me r
l' inte rd ic tio n d e to ut a cte de procréatio n ( non espacé, c'est- à- dire le "ghila " où la
na issa nce de de ux êtr es, a lie u co nséc utive me nt la mê me a nnée ) ; je me s uis,
alors, ravisé, en constatant, que ce procédé est en vigueur, chez les Romains et les
Persans». (S sauf B)
«S i le mar i s'enga ge, dans le contra t de mar ia ge, à ne pas fa ire é migrer sa fe mme,
hors de son pays natal, il ne peut le fa ire que par son consentement». (TA)
«Épo us e z - o rd o nne le P ro p hè te - la fe mme fé co nd e ap te à procréer». (D.N)
«La vie , e n c e ba s- mo nde , e s t un s imp le d ive r tis se me nt ; la meilleure jouissance
de cette vie est la femme vertueuse... (M) «J'a i e n hor re ur l'épo use q ui q uitte so n
fo yer, s e pava na nt, e n répéta nt des do léa nces à l'enco ntre de so n mar i», ( TA)
(had ith rapporté par Oum Salama, épouse du Prophète)
«Ne frappe z pas le s ser va ntes d' Alla h" ( le s épouses) ; O ma r a ins uff lé le co ntra ire
au P rop hè te, po ur ra iso n de rébe llio n de certa ines épouses contre leurs mar is. Les
fe mmes s e so nt, a lors, ré vo ltée s e n s e p la igna nt a up r ès de s épo us es d u
Prop hète ». ( D)
«Le P rop hète a inte rd it to ut mo nac his me o ù l' ho mme s'ab stie nt d' un lie n nup tia l
lé gitime ». (T. A. N.)
«Q ue lle e st la me ille ure de s épo us es ? de ma nda - t- o n a u P rop hè te ; c'est,
répo nd it- il, ce lle q ui le re nd he ure ux q ua nd il la vo it , q ui obé it à ses ordr es e t
qui ne p rocède guère à un ac te q ui lu i nuit e n s a per so nne o n d a ns se s b ie ns ».
(N)
« Evite z to ute s ure nc hè re da ns le s dots po ur vos épo uses »... le P rop hète n‟a
guè re r eç u co mme d ot po ur se s filles, p lus de do uze o nc es (S ) : had ith ra ppor té
par O mar ( la va le ur d' une o nce va r ie d' un pa ys à un a utre. A Ro me, e lle va la it
1/12 d' une livr e, à Pa r is, 1/16 ; e n Or ie nt, l'o nce éq uiva ut a uss i à 1 /12 d' un rte l )
«Le M essa ger d' Alla h n'a ja ma is r ie n frappé de sa ma in, ni une fe mme, ni un
serviteur». (M) (Aïcha).
«Ce ux q ui ca lo mnie nt des fe mmes ho nnê tes, inso uc ia ntes e t cr o ya ntes se ro nt
ma ud its, e n ce mo nde e t da ns la vie futur e ; ils s ub iro nt un terr ib le c hâ time nt».
(S., La Lumière, vers et 23 ).
«Du te mps d u Prop hè te, les ho mmes e t le s fe mme s fa is a ie nt le ur ab lutio n
ense mb le ». (B) ( ib n 'O ma r).
«Le mar ia ge d it "mo utt`a " (po ur le p la is ir ) es t inter d it». ( B)
C‟est un acte o ù la fe mme, e n l'oc c urr e nce, n'a pas les mê me s dro its q ue c e lle
dont le co ntrat de mar ia ge co mpor te to us les d ro its e t le s a va nta ge s d' une unio n
nup tia le no r ma le.
«Le P rop hète a bé ni un épo ux ve uf, a ya nt co nvo lé e n se co nde noc e, c ho is issa nt,
pour fe mme , une ve uve q ui l'a idera it à e ntrete nir et à pre nd re s o in de ses
enfa nts, iss us d e sa p re mièr e épo us e ». ( B)
«Le P rop hète a inte rd it de tuer, d a ns la gue rre, de s fe mme s e t des e nfa nts »....
co mme il a pro hibé to ut acte d e mutila tio n ( B) «La fe mme q ui fa it le p è le r ina ge,
a lors q u'e lle e st da ns se s me nstr ues (o u rè gles ), es t a utor isée à acco mp lir to us
les r ites d u Ha jj, s a uf la pr iè re, la c irc uma mb ulatio n a uto ur de la Kaâba ». ( B)
«Elle pe ut a ss iste r, e n l'occ urre nc e, a ux fe stiv ité s des de ux Aïd (Fê tes d u
Ra mada n e t d u mo uto n), a vec les ho mmes ».
«Le P rop hète a déco mma ndé un ge nre de fia nça illes app e lé « esc highâr " q ui
cons is te, po ur un pè re, à do nner sa fille e n mar ia ge, co ntre la fille d' un a utre,
sa ns pa ie me nt de dot». ( B)
«La do t min ima q ue l'épo ux do nne à l'occa s io n de so n mar ia ge est une ba gue e n
fer ». (B)
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(I l ne s'a git p as de ba gue de fia nç a ille s ; la do t pe ut se co ncré tiser e n une pe tite
bague d'or, d u po ids d' un no ya u (de d a tte s ), c' es t à d ir e c inq d ir ha ms - d' ap r ès
Ab o u Obe id , le dirham équivalant à 1/2 gramme d'or.
«C o ntra c te z ma r ia ge : ca r la me ille ur e de notr e co mmu na uté es t c e lle do nt la
ma jor ité d es me mb r es s o nt de s fe mme s ». ( B) ( ib n Abb as )
«L'e ntr ée a u p a ra d is de l'e n fa nt e s t so umis e à la vo lo nté d e sa mè re ... Le
Pro p hè te a co ns ta mme nt o rd o nné de ne ja ma is r ie n fa ir e , s a ns co ns ulte r le s
pa re nts, nota mme nt la mè re .. . ». (N )
«La ta nte ma ter ne lle e s t s imila ir e à la mè r e . .. s o is te ndr e e t gé né re ux po ur
e lle ... . ». ( TA)
«Le pè r e n'a le d ro it d e do nne r s a f ille e n ma r ia ge, q u'e lle so it p ub è re o u
ve uve , qu'avec son consentement ... ». (B)
«Le s é po us es d u P rop hète fa isa ie nt le ur c ir c uma mb ulatio n, autour de la Kaâba,
avec les hommes». (11)
«L' ho mme a le d ro it de vo ir s a futur e é po use, a va nt de co nt racter mariage». (B)
«La fe mme n' e s t a uto r is é e à vo ya ge r , p lus d e tr o is nuits , qu'en co mpagnie
d'un parent » (B)
«Tu a s des de vo irs vis- à- vis de to n épo us e, co mme tu les as, vis- à- vis de tes
invités, donne à chac un so n d û ... ». (B) «Je ne laisse, après ma mort - dit le Prophète aucun motif de tro ub le e t de co nfus io n, a ya nt p lus d‟ impact s ur les ho mmes, q ue
l'a ffectivité é motive des fe mmes » (B).
« La femme a le droit, à l'instar des hommes, de convenir de la protection de toute personne,
ainsi que de ses biens». (B)
«Tenez bien compte de l'état de la jeune fille, qui est dans la fleur de son âge et qui aime se
divertir». (B)
« Le Prophète a autorisé une femme à s'engager, avec les hommes, dans une bataille marine».
(B)
« La femme n'est pas tenue à supporter la civière ou brancard d'une personne transportée au
cimetière». (B)
(Le port des lourds fardeaux est le propre de l'homme)
« Phénomène surprenant est celui de voir une tante paternelle, hériter, alors qu'elle n'a pas
droit d'hériter » (MA) : Omar.
«Le Prophète a décommandé le célibat et la castration». (B) Il s‟agit de l'émasculation (pour
les hommes) et l'ovariectomie (pour les femmes)
« Aïcha rapporte que le Prophète a dit n'avoir jamais goutté une cuisine meilleure que celle de
son épouse Safia, fille du grand chef des juifs de Médine, co nver tie à l'Is la m». (D.N.)
«La so ie (p ure ) et l'or so nt interd its a ux ho mme s de ma co mmunauté. Ils sont permis
aux femmes». (N.D. TA)
«Du te mp s d u Prop hè te, c'é ta it une fe mme q ui pro céda it a u nettoyage de la
mosquée». (B)
«La fo i la me ille ur e e st ce lle de ce lu i q ui a le me ille ur c ara ctèr e, e t les
me ille urs d'e ntre vo us so nt c e ux q ui so nt le s me ille urs a vec le ur s fe mme s ». ( T)
«Une né gre sse , c har gée d e ba la yer la mosq uée, ve na it de mo ur ir , les ge ns ne
lu i a va ie nt pas do nné gra nd e imp or ta nce. Le Pr op hè te , r e marq ua nt so n ab se nce,
s'e nq uér it d'e lle, o n lui a nno nça sa mo r t ; il a lla p r ier s ur s a to mbe ». ( B. M.S. )
«Un cro ya nt ne do it guè re ab ho rr er une cro ya nte, ca r s i e lle lu i dé p la ît d' un
côté , e lle lui p la ira d' un a utre ». (M )
«0 ! Mo n S e igne ur ! Je c hâ tie d ur e me nt to us ce ux q ui po rte nt a tte inte a u d ro it
de l' orp he lin e t de la fe mme ». (N)
«Da ns une lutte s a inte ( J ihad) , n'a ss as s ine z guèr e pa r tr a îtr is e (e t pe r fid ie ), ne
tue z ni les e nfa nts, ni le s fe mme s, ni le s vie illa rds , ne mutile z p er so nne ».
(D.N. M)
«Ce lu i q ue Die u é pro uve, e n lu i do nna nt d e ux filles , q u' il a ura b ie n tra itée s,
sero nt po ur lui, un bo uc lier co ntre le fe u de l' Enfer ». (B.M.S )
«Q ua nd l' ho mme a ppe lle s a fe mme à s o n lit, q u'e lle s' y r e fuse et q u' il pas se sa
nuit p le in d e co lè re co ntr e e lle , les Ange s ne ces se nt d e la ma ud ire, jusq u'a u
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ma tin». (B.M.S)
«L' I ma m M a l ik r a p p o r te q u' une ve uve a p p e lé e k ha ns â a, a ya nt é té d o nné e
p a r s o n p è r e a u ma r ia ge c o ntr e s o n gr é, éta it ve nue s e p la ind r e a u P rop hète
q ui ré s ilia l'ac te de mar iage». (B)
«Celui q ui a eu a vec une fe mme des rapports (en secret) et q ui le s d ivulgue p ar la
s uite, a ura, le Jo ur d u J uge me nt Der nie r, la position la pire auprès de Dieu». (M)
«Ô ! Fe mme s mus ulma ne s : Q u'a uc une de vo us ne mépr ise le cadea u q u'e lle fa it
à sa vo is ine, p lus min ime - so it- il - que le sabot d'un agneau». (B.M.S)
De s fe mme s- juge s da ns le s ma r c hés , so nt d é jà co nn ue s a u temps d'Omar, 2ème
Kha life. Une ma jordo me abbass ide re nda it de s juge me nts, un jo ur pa r se ma ine.
Témoignages
«C'est a ux Arab es - d it Gusta ve le Bo n (da ns la C ivilis atio n des Arabes p. 428 436) - que le s hab ita nts de l' Europe e mpr untère nt, a vec le s lo is de la C he va le r ie,
le re spe c t ga la nt des fe mmes q u' imposa ient ces lo is ... : L' Is la mis me a re le vé la
co nd itio n d e la fe mme e t no us po uvo ns a jo uter q ue c'e s t la p re miè re re lig io n
qui l'a it re le vée ... : to ute s le s lé gis la tio ns a ntiq ues o nt mo ntr é la mê me d ure té
po ur les fe mme s.. . ; la s itua tio n lé ga le d e la fe mme ma r ié e, te lle q u'e lle es t
ré glé e par le Cora n e t ses co mme ntate urs, es t b ie n p lus a va nta ge use que celle de la
femme européenne».
- Eva de Vitra y- Maye rovitc h, fe mme de lettres et sa va nte, q ui a va it a d o p té
l' I s la m, il y a p lus d e tr o is d é c e nn ie s , c ita quelques principes de l'Islam, "tel
l'héritage".
«I l es t vra i, d it- e lle, q ue l' hér ita ge de la sœur es t la mo itié se ule me nt de ce lui
du frère. J e me so uvie ns q u'a u déb ut, ce la m' a va it ho rr if ié e, no te z b ie n q u' o n ne
pe ut s or tir une p r esc r iptio n jur id iq ue de so n co nte xte, e n la te na nt e n l'a ir, to ute
se ule. I l fa ut sa vo ir, q ue da ns le Dro it mus ulma n, le mar ia ge se fa it toujours,
sous le régime de la séparatio n des bie ns. Si le ma r i fa it fa illite, la fe mme n'es t
pas te nue d e co ntr ib ue r. S i e lle tra va ille, s i e lle reço it des hér ita ges o u des
cadeaux, e lle pe ut e n fa ir e ce q u' e lle ve ut. D' une ce r ta ine faç o n, e lle e st mê me
p lus indépe nda nte q ue l' ho mme , parc e q ue ce lui- c i es t tenu d'entretenir sa femme, sa
sœur ou ses parents proches».
«I l se ra it va in - a ff ir me Ge or ges Rivo ire - de c her c he r un e nco ura ge me nt
que lco nq ue a u c ulte d e la fe mme, d a ns les éc r its mo nas tiq ues d u ha ut M o ye n
Age. La fe mme y e st, e n gé nér a l, flé tr ie co mme un esp r it d u ma l, un être de
perd itio n. Elle es t souvent comparée au diable. On se demande, même, si elle a une â me.
Le Co nc ile d e Mâco n me t ce tte q ues tio n e n dé libé ratio n».
- Al Maqqa r i a rés er vé, da ns so n Na fh At- Tîb, à la poé s ie fé min ine, un lo ng
passa ge, c ité par Duga t da ns la "Re vue d'Or ie nt". Le s vingt c inq poé tes ses q u' il
me ntio nne, te na ie nt, se lo n lu i, "une p lac e é mine nte, da ns l'ar t d e b ie n d ire ";
Gr e na de s e mb le a vo ir été la c ité litté ra ir e fé min ine , p ar e xc e lle nce.
L'épano uisse ment du gé nie fé minin, dans les Ar ts et les lettres, éta it dû a ux larges
liber tés socia les do nt Jouissa ient les Grenadines, d'après Prescott (Ferdinand et Isabelle
p. 192)
La fe mme éta it ad mise, a uss i, da ns l' ar mée, no n se ule me nt e n t a nt
q u' in f ir miè r e , ma is c o mme vé r ita b le c o mb a t ta nt e . L' h is to r ie n I b n At h ir
c ite S a f ia c o mme u n e xe mp le d ' hé r o ïs me ; Edo ua rd Gib n rappor te l'a necdo te
sa is iss a nte d e ces fe mmes de Da ma s q ui, s urpr ises par l'e nne mi, a lo rs q ue le urs
ma r is c o mb atta ie nt lo in d e la ville , se d é fe nd ir e nt va illa mme nt ; e lles
ma nia ie nt, à mer ve ille, le d ispos itif d e guer re e t battire nt une tre nta ine de so ldats
enne mis, e n usa nt de sabre s, la nces et flèc hes. Da ns un ép isode de la bata ille de
Yar mo uk, une ar mée fé minine, impro visée à la der nière he ure, fit s ub ir à un
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bataillo n ro ma in, une dé fa ite humilia nte. As maâ, fille de Ya zid tua, à e lle se ule ,
ne uf so ldats. On c ite, d'autre part, le cas de plus ie urs fe mme s qui o nt co mba ttu,
côte à côte, avec le urs mar is ( la mère et la sœur d u Pr ince Oussa ma, lors des
Croisa des en Pa lestine). L'exe mp le de Gha za la, qui mit e n déro ute l'ar mée
ome yade d‟El Hajjaj , est passé e n proverbe).
Les autor ité s te mpore lle s des pays c hrétiens deva ie nt consacre r la po lyga mie,
jusq u'a u XVIIè me s ièc le, s i on ajo uta it fo i a u té mo igna ge d u fa me ux p ub lic is te
alle ma nd, Wester marck, gra nd spéc ia liste dans l' histo ire des ré gimes matr imo nia ux
dans le mo nde.
Pour Juger de l'attitude du Prophète Mohammed, vis-à-vis de la fe mme mus ulma ne, force
no us est de s ituer le prob lè me dans le cadre bie n limité où é vo lua it le « fé minis me
» a ux VIe et VIIe s ièc les, après J.C. La pos itio n de l' Is la m à l'éga rd de la fe mme
s'avère d'auta nt p lus mér ito ire q u' il n'a pas hés ité à fa ire éc late r les ré gimes r igides
et iniques q ui ass imila ie nt, vo lo ntier s, le sexe fa ib le à du vil béta il. Da ns l' Emp ire
roma in, la fe mme n'éta it qu' une « re s ». L'Anc ie n et le Nouvea u Tes ta me nt ne
fure nt pas te ndres po ur e lle, dit- on.
Le «Co nc ile œcumé niq ue dont la réunio n co ïnc ida it a vec l'avè ne ment de l' Is la m,
conteste à la fe mme, jusq u'à l'«a nimus huma in», la déva lant, a ins i, a u ra ng d'être
infé r ie ur, qui ne pe ut mê me pas préte ndre à une vie ulté r ie ure, dans l'au- de là.
Sous l'égide de la fo i no uve lle, l'é lé me nt fé minin put reco nquérir, dès le début, ses
droits systématiquement méconnus, à la fo is par le mo nde ro ma in et par le mo nde
bédouin. La fe mme fut é le vée a u rang de ma îtresse d u fo yer, jo uissa nt p le ine me nt,
des droits perso nne ls e t succes soraux, do nt e lle de me ura, longte mps, pr ivée. De
simp le "res " qu'e lle éta it, basse ment ass imilée a ux objets mob iliers, e lle de vint,
jur id iq ue me nt, "l‟é ga le de l'ho mme ", se lo n la propre e xpress io n d u Prophète, so us
la se ule ré ser ve des restr ic tio ns dues à la nature intr insèq ue de son se xe.
La fe mme arabe s ut pro fiter de l'espr it libéra l d u lé gis late ur- mus ulma n. Dès les
premières décennies de l'ère hé gir ie nne, e lle put s' imposer, par sa lar ge et e fficace
partic ipatio n, à côté de l'ho mme, dans la vie culture lle et soc ia le de la co mmuna uté
mus ulma ne. Aïc ha, fille du 1 e r Kha life et épo use du Prop hète, d ut être é le vée,
selo n les no uvea ux pr inc ipes et réa liser l' idéa l de la fe mme : à mo ins de 20 ans, sa
profo nde ér ud itio n fit d'e lle une des plus br illa ntes figures de l'époque : les gra nds
compa gnons du Prop hète vena ie nt la co ns ulter s ur les ques tio ns jur id iq ues,
his tor iq ues, littéra ire s et mê me méd ica les. Désor ma is, le c ha mp d'action c ulture l
de la fe mme s'é lar git de p lus e n p lus. Déjà, Oum Ed- Derdâe, donna it da ns la
mosq uée de Jér usa le m, des co urs p ub lics, a uxque ls ass ista it l' Emir O me yade
Sole iman ; Ec h- Cha fii, c he f d'un des q uatre r ites de l‟Is la m, éta it le d isc ip le ass idu
de la cé lèbre Noufissa, ma ître de confére nces a u Ca ire. Ibn Hajar, un des cé lèbres
ima ms de l'Islam, sera formé avec une cinquantaine de ses condisciples, à l'éco le d'Aïc ha
El Ha mba lia, a ins i q u'à ce lle de Ze ineb, a ute ur des tra ités e n Dro it et e n Had ith.
Dans ses œuvres b iograp hiq ues, Ibn Hajar c ite plus de quinze c e nt fe mme s , pa r mi
le sq ue lle s figur e nt d es jur is tes e t de s "sa va ntes ", As sak haoui co nsacre tout un
vo lume a ux inte llectue lles d u XIè me s ièc le de l' hé gire, do nt p lus ie urs or igina ires
de Fès. Asso uyo uty rése r ve sa No zha h à la b io gr ap hie de tre nte s e p t p oé te s s es .
I b n As s â k ir fut le d is c ip le d e 81 fe mme s "a le m", a ins i q u'I b n At hir et EdDha hab i, leq ue l pr é fè re la fe mme trad itionnis te qui sera it - d'après lui - plus
scrupuleuse que son collègue de sexe masculin.
Le rô le de la fe mme musulma ne, po litiq ue ment et soc ia le ment limité, ne fut pas
mo indre. Ma is , en l‟a nnée 349 de l'hé gire, Sati Ŕà l‟enco ntre de ce princ ipemo nta s ur le trô ne : ce fut la pre mière fo is q u'une I mpé ratr ice ré gna it à Ba gdad.
Plus tard, Cha jarat Eddor se fe ra couro nner a u Ca ire. Da ns l'I nde mus ulma ne d u
XIIè me s ièc le, Rad ia de vint re ine de De lhi. Elle mo nta it à che va l, co mp lè te me nt
dévo ilée (Ib n Bato uta T. I I p. 22). Tourkâ n K hato un mo nta s ur le trô ne de
Khorasan a u XIè me s ièc le ( Abou F ida T. III Ŕp.148). La cé lèbre Ta n zo u ava it
régné, en mê me te mps, s ur la Perse et l' Irak. La re ine De lc had aura it jo ui, a u
mê me s ièc le, d‟ une grande a utor ité, dans les provinces irak ie nnes. De mê me, la
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reine Jo uba ne d ir igea it, personne lle me nt, l' ad ministra tio n de so it pays. On a
signa lé, à l'époq ue mér inide, une fe mme q ui a ura it ré gné à Tle mce n. Ains i la
doctr ine de Mo ha mmed, c haste me nt libéra le, ne tarda pas à so mbrer da ns une
gra ve sta gnatio n, so us l'e ffet d‟ interpréta tio ns fa llac ie uses. L' Is la m s'enlisa it, peu à
peu, dans une a nkylo se dangere use. Dès le XVè me s ièc le, par vive réactio n, un
mo uve me nt fé minis te s'esquissa it, co ntre to ute ac tio n te ndant à une c la ustratio n
ave ugle, de la fe mme arabe. Des appe ls à la ré fo r me, prêcha ie nt le c haste et sa ge
libé ra lis me soc ia l ins tauré par l' Is la m, do nt les vra is pr inc ipes co mme nça ie nt,
alors, à s'esto mper.
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TRAVAIL ET SOLIDARITE
1 'Is la m acco rde une p lace de c ho ix a u tra va il, à la p er sé vé ra nce d a ns le tra va il
et à l‟e ntra ide mutue lle e ntre c ito ye ns . I l c o ns idè re le tra va il c o mme un
cap ita l, s timu le l'a ctiv ité d u cr o ya nt, e n p ré fér a nt le mus ulma n bes o gne ux a u
re lig ie ux d ilé tta nt, ra mo lli et inac tif.
« Die u a ime le c ro ya nt q ui e xe rc e un mé tie r » ( TA).
« Q ue l es t le me ille ur mo ye n d e ga gne r s a vie ? - de ma nd e- t- o n un jo ur - a u
Prop hète - : C' es t - a ff ir me- t- il - , le tra va il ma nue l et le co mmer ce p ra tiq ué
a vec inté gr ité ». (A.B. E. TA) .
« L‟ ho mme n' a ur a q ue c e q u' il a ga gné ». (S., d e L' Eto ile , ve rs et - 40)
«Die u so utie nt de ux a sso c iés, ta nt q ue l' un ne tra hit pa s l' a u tre » ( D).
«Ce lu i q ui ra ma sse d u b o is, po ur s'a ss ure r un ga gne - pa in, e st pr é fé rab le à c e lui
qui s'ado nne à la me nd ic ité ». (S sa uf D)
«To ut ac te d' un mus ulma n q ui p la nte un a rb re o u sè me un c ha mp, p o ur fa ir e
pro fite r un être huma in, une bê te o u a utre, es t co ns id éré co mme a umô ne ». (M )
«Ce lu i q ui, pa r so n tra va il, po ur vo it a ux bes o ins d' u ne ve uve o u d' un o rp he lin,
est co mpa rab le à c e lui q ui co mba t, d a ns le c he min d e Die u». ( B. M.S)
«Le tra va il p ré fé ré d u Pr op hè te es t l'ac te q ui d ure et per s is te, mê me s' il es t
minime. .., n' acc o mp lis se z q ue ce q ue vo us p o uve z s uppo rter «So ye z to ujo urs
vér id iq ue s e t op timis te s » ( B) : ( ha dith rap por té pa r Aïc ha ).
«Ce lu i q ui a ur a ap pr is à p ra tiq ue r l' ar t d u tir e t q ui l'a ura dé la iss é e st un
rebe lle ; il n'e st pas des mie ns » (M )
«De ux frè re s viva ie nt d u te mps d u Pr op hè te ; l' un d'e ux é ta it as s id u, se re nd a nt
co ns ta mme nt c he z le P rop hète ; so n frè re vaq ua it à so n mé tie r ; il s'e n p la igna it
a upr ès d u M ess a ge r d' Alla h q ui lu i d it : «c'e st, pe ut être, gr âce à lu i, q ue tu
reço is ta s ubs is ta nce ». ( T)
«S i vo us vo us co nf ie z à Alla h, co mme vo us le de ve z, il vo us a cco rde ra votre
s ubs is ta nce, co mme il le fa it po ur le s o ise a ux q ui q uitte nt le ur nid le matin, le
ve ntre vide, p o ur re ve nir le so ir, to ut ras sas iés » ( T) ce had ith inc ite à l'ac tio n,
en p le ine confiance en Dieu.
«Un c ro ya nt p hys iq ue me nt for t es t p lus va lab le et es t mie ux a imé de Dieu q u'un
mo umin de fa ib le constitutio n» (M). Ceci imp liq ue q u' un bo n cr o ya nt do it
pre ndr e so in d e s a sa nté e t d é ve lop pe r s a fo rc e p hys iq ue , a fin d 'ê tre p lus utile
à la s oc iété.
Le k ha life O ma r, c he f d' Eta t, e ntr epr e na it, c haq ue jo ur, une ins p e c tio n d a ns
le s C r ê te s de M éd ine ; il a llé ge a it to ute cha r ge ass umée par un o uvr ier
que lco nq ue, s i cette c ha r ge est jugée lourde et au-dessus de ses forces» (MA).
53
MARXISME LENINISTE ET
"SOCIALISME" MOHAMMADIEN
Le Mar xis me et so n ma tér ia lis me histo r iq ue, c o ns titue nt une id éo lo gie q u' une
auréo le fac tice te nd à e mb e llir , a u dépe ns de to ute phénoménologie révélée. Or, en
analysant les préceptes traditionnis tes s ur le p la n de la s oc io lo gie p ro létar ie nne,
no us constatons que l'Islam a répondu, depuis 14 siècles, au trio é labo ré pa r le
Mar xis me, c o mme s ubs tra t d e l' idéo lo gie lé ninis te. Ce tr io r és ide d a ns tro is
pr inc ip es :
- La ga ra ntie d' un min imum vita l po ur la fo rce o uvr ièr e.
- Le nive lle me nt de s c las ses.
- Le labe ur pro lé ta r ie n co ns idé ré co mme c ap ita l - tra va il, c'e st- à- d ir e co mme
base e sse ntie lle d'app réc iatio n de la va le ur matér ie lle de ce tra va il. L' Is la m ne
s'es t pas co nte nté d'é lab ore r une thé or ie "soc ia lis te ". I l a po sé les pr inc ipes
str ucture ls d' une jus tice so c ia le, da ns un co nte xte p lus lar ge et é mine mme nt
p lus huma in.
Le P rop hè te a d it :
« Je s uis co ntre to us ce ux q ui ne s'acq uitte nt guère d u s a la ir e de l'o uvr ier, dès
l'acco mp lis se me nt de so n tr a va il».
Un a utr e had ith s tip ule q ue : « l'œuvre c ultue lle d' un cro ya nt, pe nd a nt to ute sa
vie, s'a nnihile, a u c as o ù il s' ab st ie ndra it de ga ra ntir à l'o uvr ier so n d û».
Da ns un tro is iè me had ith, le Pr op hè te p roc la me q ue :
«Da ns les b ie ns ma té r ie ls d' un c ro ya nt, un dr o it es se ntie l es t re co nnu a ux
pa uvre s, e n s us de la d îme ca no niq ue ». L' I s la m te nd do nc à as s ur er, p ar là, un
cer ta in nive lle me nt de s c lass es, sa ns appa uvr ir la c la sse for tunée. Le 2 è K ha life
Omar Ib n K ha tta b, a a ff ir mé, e n l'occ urr e nce, so n d és ir d' é le ver le s néc ess ite ux
au ra ng des na ntis e t des fo rtunés. Q ua nt a u tro is iè me pr inc ipe d é ve loppé, c he z
Kar l M ar x, da ns so n fa me ux o uvra ge : le "Cap ita l- Tr a va il", il s uffit de lire le s
Pro lé go mè nes d‟ Ib n K ha ldo un, po ur re le ve r le titre d' un c hap itr e intitulé : «Le
tra va il co nstitue le c ap ita l» o ù il pré c ise q ue ce q ui est acq uis par le tr a va il
co nstitue le vé r itab le cap ita l d e l'o uvr ier .
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LIBERTÉ ET ESCLAVAGE
L'Is la m protè ge la liberté et e nco ura ge l'a ffra nc hisse me nt des esc laves ; le
Prophète, tout e n ména gea nt les trad itio ns de son époque (trad itio ns d'esc lava ge
communes à plus ie urs Nations, mê me de s p lus c iv ilisé es c o mme les P ers es, le s
Gre cs e t les Ro ma ins ), p ro fita it de to utes le s oc cas io ns, po ur dé mo ntre r a ux
fidè le s le ca ractère sac ré de la lib erté. I l s' ingé nia it à réso rb e r c e t e sc la va ge,
a lor s q ue p lus d' un t ie r s d es Na tio ns Mod er nes r e fuse nt, e nco re a ujo urd' hu i,
d'ad hér er à la Co nve ntio n I nter na tio na le s ur so n abo lit io n. I l mult ip lia it le s
c ha nc e s d e c e t a ffr a nc h is s e me nt q u i d e vie nt o b liga to ir e , qua nd le ma ître use
de vio le nce à l'é ga rd de so n do me stiq ue (M. D). Un ma ître ne de va it ja ma is se
pre ndre p o ur s e igne ur e t c o ns idé r er le s se r vite ur s c o mme de s es c la ve s. I l
de va it ma nger à la mê me tab le q u'e ux ( B. M. D) . Le K ha life O mar, s'a dre ss a nt
un jo ur à c e ux q ui pre na ie nt p la is ir à s ub jugue r les ho mme s, le ur d it :
«Po urq uo i do nc impo ser votre jo ug à des hommes nés libres !».
L'esc la ve te l q u' il est co nç u en I s la m est un fa it de guerre ; le vér itab le esc la ve est
le pr iso nnier d e guerre ; to ute tra ite, e n de hor s de ce pr inc ipe, d e me ur e illé ga le,
quo iq u'e lle fût p ratiq uée, d e to us te mp s, e n ter re d ' I s la m, c o ntra ir e me nt à ce s
prescriptions.
«Un ma ître q ui frapp e so n esc la ve o u le gif le e st te nu à l' a ffranchir : c'est le seul
moyen de se racheter» (M.D).
«Co mb ie n d e fo is, s era i- je te nu à pa rdo nner à un se r vite ur ? demanda-t-on au
Prophète ?
Pa rdo nne z- lu i, rép o nd it- il so ixa nte d ix fo is , c haq ue jo ur » (D.T) Ibn'Omar.
( Le no mb re s o ixa nte- d ix n' e s t q u' un s ymb o le p o ur un p lus gr a nd no mb re
pos s ib le . I l e st s o uve nt e mp lo yé pa r le P ro p hè te da ns d es c as p ar e ils ).
«Un ma îtr e q u i a ttaq ue so n es c la ve , p a r d if fa ma tio n, a lo r s q u' il es t inno ce nt,
sera c hâtié le Jo ur d u J uge me nt De r nier ». (B.M.D.T)
«Po urq uo i n'a- t- il pa s fra nc hi l'obstac le… Veux-tu savoir q ue l e s t c e t ob stac le ?
C'es t l'a f fr a nc his s e me nt d ' un ê tr e humain». (S., El Balade, versets 11 et 13)
Le Prophète acq uiesce à un a ffra nc hisse ment acco mp li par un de ses compagnons,
avant d'adopter l'Islam ; «c'est là - dit- il - un b ie n acq uis q ui s'a jo ute à ce ux p ra tiq ués,
so us l'é gide d e l'Islam» (B).
Témoignages
L‟esc la ve a u Maroc et dans le mo nde musulma n, viva it da ns une s ituation e nviab le
qui n'a r ie n de s imila ire, a vec la s itua tio n fa ite a u ser f e n Europe ; ma is, n'e mpêche
que l'Is la m favo r isa it sa libératio n. Par la nt de l'esc la ve da ns les pa ys de l' Is la m,
Gus ta ve Le Bo n d it : «L'esc la ve est p lus près de so n ma ître qu' un do mestiq ue, c he z
no us .... En Egypte les esc la ves q ui ve ule nt le ur liberté pe uve nt l'obte nir par une
simp le déc laration, fa ite deva nt un juge, et, cepe ndant, n' use nt presq ue jamais de ce
droit». EBERS dit «que le sort de l'esclave, chez les peup les attac hés à l'Is la m, do it être
qua lifié de re lative ment a gréab le ». Pour Cha r mes, «l'esc la va ge en Egypte est une
chose s i do uce, s i na ture lle, s i utile et s i féconde, q ue sa d ispar ition co mp lète y
sera it un vra i ma lhe ur ». Lad y Blunt d it da ns sa (Re latio n de voya ge a u Nejd) : «I l
est noto ire que par mi les Arabes, le s esc la ves sont des enfa nts gâ tés, p lutôt q ue des
servite urs ». (C ivilisa tio n des Arabes, p. 398). S'il lui (à l'esc la ve) arr ive de
renco ntrer un ma ître cr ue l, il n'a q u'à le fa ire sa vo ir a u vizir ; le p lus so uve nt, il
s'enfuit e t se ré fugie dans une mosq uée ; il es t, a lors, fort b ie n proté gé et so n
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proprié ta ire reço it l'ord re imméd iat de le ve ndre ( "Da ns l'intimité du Sultan" p. 231).
«Les esc la ves maroca ins ne tie nne nt nulle me nt à une liberté do nt ils ne sa ura ient
que fa ire ; b ie n lo gés, b ie n no urr is, b ie n tra ités c he z le urs ma îtres, ils finisse nt par
se cons idérer co mme fa isa nt partie de la fa mille qu' ils ser ve nt. Le ur
affranc hisse me nt de vie nt, a uss itôt, pour e ux, une so urce d'e nnuis, de danger rée l.
(Moulieras, le Maroc I nco nnu T. II p. 63- 64)
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MÉDICATION ET PRÉVENTION
«Le Prophète a va it dépêché un médec in auprès de so n co mpa gnon Obay Ib n Ka`b,
pour lui co uper une ar tère ». (D)
«La p ire de s mor ts es t c e lle q ui s ur vie nt, ma lgr é la méd ic at ion» (TA)
«A to ut ma l, un méd ica me nt (c ura tif o u pr é ve ntif) ; p re ne z so in de vo us- mê mes,
sans ja ma is user d' un mo ye n thérape utiq ue illicite». (D)
«Seule la vie illesse est inc urab le» ( D. T.) ; le la it de la vac he e st e ffic ac e : b uve zle ; c' es t la p ulp e de to utes le s p la nte s ( BE) ; «Ne p re ne z pas de méd ic a me nt,
ta nt q ue vo tre c orp s s upporte le ma l». (T) (o n r isq ue, a lors, une acco utuma nc e ou
une intoxication exogène par excès de médicaments).
«Le gra in de nige lle guér it de to us les ma ux, à l'e xceptio n de la mort». (B.M.T)
Le Laborato ire Méd ica l de la Ge ndar me r ie Ro ya le à Rabat, a a na lysé ce p rod uit et
re marq ua b ie n so n e ffe t théra pe utiq ue sur plusieurs maladies, notamment
l'hypertension.
«La datte de Méd ine, d ite "Ajwa " est une méd icatio n e fficace » (M). Pre ne z- en,
sept p ièces, c haq ue ma tin ; vo us se re z immunisés, ce jour là, co ntre le po iso n e t la
sorce lle r ie. «Ne ma nge z pas de datte, e n cas d'op hta lmie » (Qazo uini) . «Ce lui q ui
boit à je un le matin, se vo it d iminuer so n é ner gie phys iq ue ». ( TA)
«Pa nse z votre b less ure e t passe z la ma in dess us, e n guise d'ab lutio n, sa ns
l' hume cter par l'ea u».
«Ne vo us tue z pas, Alla h est C lé me nt» (M.F .)
«La c ha ir o vine e st nuis ib le à la s anté, le la it de mo uto n o u de s ovidés est un
age nt thérape utique». (TA)
«De la ce ndre, rés id u pulvér isa nt, d' un morcea u de natte br ûlé, passé s ur une
ble ss ure, e n arrê te le sa igne me nt». ( B.
«Usez du noir d'antimoine : il clarifie la vision et fait pousser les c he ve ux ; c'es t la
me ille ure thérape utiq ue op hta lmo lo giq ue » (Ra zine).
«Le prop hète a va it un tube d'a ntimo ine ; il e n usa it, c haque nuit, tro is pr ises po ur
chaq ue œil ». ( TA)
«Si une mouche vient voltiger à fleur d'une boisson, rincez la to ute entiè re ; car l' une de
ses deux a iles co mpo rte des é lé me nts ma lsa ins, qu'e lle met to ujo urs e n a va nt, po ur
se proté ger ; l'a utre a ile éta nt sa ine, les de ux se ne utra lise nt». ( B. D)
(Un Congrè s Méd ica l q ui a te nu ses ass ises à Lo ndres, e n 1930, a pu déce ler, par
ana lys e des é lé me nts c himiq ues de c haq ue a ile, ce caractè re neutra lisa nt).
«Qua nd le prop hète dés ira it ma nger o u bo ire, il se lava it, d'abord, les ma ins ». ( B.
S) : had ith rappor té par Aïc ha
«To ute ca la mité, ou ma lad ie o u c ha gr in est une ra nço n, par laq ue lle Alla h rac hète
le s péchés et le s fa utes de l' ho mme, c'est à d ire q u' il lui accorde le pa rdon po ur
tous ses mé fa its ». ( B. M. T)
I l fa ut s'ar mer de patie nce et de sa ng fro id, da ns le pre mier c hoc ». ( B.M.D. T.)
« C‟est à d ire de vo ir s uppor ter ce q ui es t pé nib le, a vec ca lme, dés le mo me nt où
sur vie nt le s upp lice).
En parlant des pestes, le Prop hète a ffir me : «s i la peste s évit da ns un pa ys, n' y a lle z
pas ; et s i vo us y ête s, n'e n so rte z pas ».
(C‟est un had ith préc urse ur de ce q u'on appe lle a ujo urd' hui la q uara nta ine, c'est - àdire un iso le me nt imposé à une perso nne pro ve na nt d' un pa ys o ù sé visse nt
certa ines ma lad ie s conta gie use s).
« On ne do it re ndre vis ite à un ma lade q u'à l'éc héa nce de tro is Jo ur nées »
(Kazo uiny : had ith rappor té par Anass ).
«Le vis ite ur es t dans l'ob ligea nce de c he rc her à réa liser le dés ir d u ma lade, e n lui
assura nt ses vœux» (Kazo uiny : Ib n `Abbas ).
«Le Prop hète a ordo nné la c irco nc is io n à un co nve rti, mê me à l'â ge de q uatre
vingt ans ». (A. T.D)
57
«Ne contra igne z guère vos ma lades à ma nger et à bo ire , Alla h se c har ge de le ur
subs ista nce ». ( TA)
Le Prop hète a ordo nné à so n ge ndre Ali Ib n Ab i Ta leb de s'astre indre à un ré gime
alime nta ire, te lle une infus io n d'or ge, ta nt qu' il est e n é tat de co nva les cence...,
c'est p lus e fficace... ( TA).
«Nous a vio ns l' hab itude de no us la ver les ma ins, aprè s a vo ir to uc hé un lép re ux».
(TA) : had ith d'Ibn Messao ud.
«En cas de guerre, le Prop hè te p laça it une te nte po ur rece vo ir les ma lades ». (B)
«Qua nd le Prophète a va it ma l a ux p ieds, il ne les la va it pas e n ab lutio n». (B)
«Libére z le pr iso nnier (de guerre ), donne z à ma nger a u pa uvre et rende z vis ite a ux
ma lades ». ( B)
«I l est de ux b ie nfa its q ue bea uco up de ge ns n'appréc ie nt guè re à le ur juste va le ur :
la santé et le lo is ir ». ( B)
«Du temps du prophète, les maisons d'habitation n'étaient pas po ur vues d' un lie u
d'aisa nce s (WC) ; le s épouse s du Prophète allaient faire leurs petits besoins (déféquer), la
nuit, à de ux mille de Méd ine ». (B) (Est- ce par souc i éco lo giq ue ? )
«Casser (pa r d issec tio n) l'os d' un ho mme mor t est s imila ire a u mê me ac te procédé
sur le corps d' un viva nt» (M A) :( ha dith de Aïc ha).
- Un jo ur, le p rophè te ordo nna à une perso nne q ui rota, e n sa p rése nce, d'épar gner
aux ge ns les e ffets ( ma lsa ins) de so n rot» ( T).
«Un s er viteur ma lade o u e n vo ya ge, reço it d'Alla h la mê me pr ime, po ur to ut ce
qu' il fa isa it, q ua nd il é ta it che z lui e t en bo nne sa nté » (B).
«Ce ux q ui ont été re te nus par la ma lad ie, de partic iper à une e xpéd itio n sa inte,
sont s imila ires à ce ux q ui o nt co mba ttu e ffective me nt ... » ( B. M. S).
«Le P rop hè te a d éco mma ndé a ux c ro ya nts d e f a ir e le urs be so ins s ur le c he min
pratiq ué par le s ge ns o u da ns le urs s ites ombragés». (M.D) : rapporté par Abou
Horéira.
«S i un c hie n s' abr e uve da ns un de vos ré c ip ie nts, la ve z sep t fois ce récipient» (B).
«Da ns une a utre var ia nte : ... le s eptiè me netto ya ge se ra fa it a ve c d e la te rr e. La
méd ec ine mode r ne r eco mma nde a ujo urd ‟ hui une sor te de pé nic illine à b ase
d'a ntib iotiq ue co ntre la ra ge. Da ns le c as d u ha d ith, le c hie n r isq ue d' être
e nra gé e t l'emploi de l'humus est obligatoire.
I l s'a git a lo rs, po ur le Prop hè te, d' un ac id e humiq ue gr is, for tement lié aux
minéraux du sol.
Da ns un a utre had ith, rappo rté p ar Bo uk ha r i, o ù, pe ut- être, le c hie n n'e st pa s
atte int de ra ge, ce la va ge n' est pas reco mma ndé .
« S i da ns vos re mède s, il peut y a vo ir q ue lq ue c hose d e bé né fiq ue, ce se ra da ns
une ca uté r isatio n e t une sa ignée, ma is je n'a ime pas me ca uté r is er » (M). Une
autre vers io n a jo ute « ... une pr ise de mie l».
Témoignages
« Au Ma roc, un tra ite me nt pr op hyla ctiq ue co ntre la ra ge e st s igna lé pa r
Mouliè ra s » ( T. I l. p. 2 99).
«Les ma réc ha ux- fe rra nts p ratiq ue nt to ujo urs p lus o u mo ins la méde c ine
vé tér ina ire, c o mme e n Eur ope ».
On sa is it a isé me nt l' impor ta nce de te lles ins titutio ns, e n co nsta ta nt q ue l' E ur o p e
é ta it e nc o r e a u s ta d e de la mé d e c ine c har lata niste et caba lis tiq ue ; l' Église
réprouva it, a lo rs, to ute méd ica tio n, co mme é ta nt un d é fi à Die u q ui p unis sa it p ar
le ma l p hys iq ue. Cette èr e d ite "de la fo i" ne pr it e ffe ctive me nt fin q u' a u déb ut
du XI Ie s ièc le, so us l' inf lue nce d e la C ivilis at io n Anda lo use q ui éta it, a lors, e n
ple in épa nouisse me nt. I l e st vra i q ue, pe nda nt les der niers s ièc les, le M aghreb luimê me a fa illi re ve nir à ce s tade, so us l' influe nce né fas te d'nue re ligios ité
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dé gé né rée ; ma is c e tte ma rq ue d' a nk ylo se ne fut q u' un de s a s p e c ts d e c e tte
r é gr e s s io n, s o uve nt s up e r f ic ie lle , à laq ue lle les gra nde s c ivilisa tio ns de va ie nt
fata le me nt s'e xposer.
Le Maghreb a connu depuis, toute une lignée de mé dec ins do nt q ue lq ues- uns a va ie nt
une r ép uta tio n unive rse lle, Ibn Tofe ïl et Ibn Roshd deva ie nt jouer, successivement,
le rôle de médecins officiels, de la Cour Almohade ; Averroès fut, le premier, bien avant
William Harvey , à analyser, dans ses " Colliget ", le mécanisme de la circulation du sang.
(Se référer à notre étude sur «l'enseignement comparé de la médecine au Maghreb et au reste
du monde Arabo-Islamique, durant un millier d'années», dans «Concepts et Préceptes de
l'Islam», publié à Rabat, 1995).
L'œuvre entreprise dans le vieux Maghreb, en vue de protéger l'hygiène et la santé publique,
loin d'être idéale, n'était cependant pas négligeable, pour l'époque. Un maristân était fondé,
pour la première fois à Marrakech, sous les Almohades. D'après l'auteur contemporain du
"Moojib", il aurait constitué un véritable hôpital, digne des hôpitaux d'Orient, qui furent les
seuls à présenter, à cette époque, les garanties requises. Doté d'un personnel qualifié, de
médecins réputés, d'un magasin pharmaceutique à jour, il s'érigeait au milieu d‟un parc
florissant, sillonné de ruisseaux limpides, dont l'éternel et paisible murmure était, parfois,
entrecoupé de gazouillements mélodieux. Au milieu d'un site aussi ensorcelant, les malades
jouissent d'un confort, d'autant plus varié qu'ils avaient à leur disposition, un costume pour le
jour, un autre pour la nuit, variant, selon les saisons. En quittant l'hôpital, le convalescent,
traité gratis, recevait une allocation qui lui permettait de s ub ve n ir à s e s b es o ins , e n
attendant de reprendre ses forces.
Parlant de cet hôpital, Abdelwahid El Merrakchi dit que Youssef «commença par chois ir un
vaste emplacement dans la partie plane de la ville, il y fit planter toutes sortes d'arbres
d‟agréments et d'arbres fruitiers, l'eau y fut amenée en abo ndance et autour de toutes les
chambres, sans préjudice de quatre bassins situés au centre de l'établissement et dont le
principal était en marbre. Une rente quotidienne de trente dinars fut assignée, pour la
nourriture proprement dite, indépendamment des remèdes, drogues, onguents et collyres,
provisions de vêtements de jour et de nuit, d'été et d'hiver pour les malades. Après sa guérison,
le pauvre recevait une somme pour vivre jusqu'au moment où il pourrait se suffire. Tout
étranger tombé malade à Marrakech y était porté et soigné, jusqu'à son rétablissement. Tous
les vendredis, le prince, après la prière, s'y rendait à cheval, pour visiter les malades et
prendre des nouvelles de chacun ...» (Millet - Les Almohades 1928, p. 130).
« Cet hôpital "non seulement, dit Millet, laissait bien loin, derrière lui, les maladreries et les
hôtel-Dieu de notre Europe chrétienne, mais ferait encore honte aujourd'hui aux tristes
hôpitaux de la ville de Paris». (Ibid. pp. 129-130)
D‟autres hôpitaux, pourvus des mêmes dotations et des mêmes médecins et infirmiers
salariés, ont été édifiés par le Mérinide Yacoub (Eddhakira p. 100).
Les lépreux étaient parqués, au Maroc, dans un village spécial appelé "hara". «Il se compose
d'une dizaine de "nouala", entourés d'un mur en pierres sèches ; il ne doit pas y avoir, là,
plus d'une quarantaine de personnes. Chaque fois que l'on constate, dans la tribu, qu'un
individu est atteint de la lèpre, ou de quelque maladie analogue, on l'oblige à aller vivre au
"hara "; s'il résiste, on le dénonce au caïd qui le contraint.
Comme à Marrakech, les lépreux sont voilés et portent un chapeau à larges bords, nommé
"tarazâ" ; il y avait un "hara" à Mazagan » (Marrakech, Doutté, fasc. 1er. p. 241).
«Derrière les remparts de Fez, et, depuis Idriss II, habitaient les malades, afin que leurs odeurs
soient emportées par les vents de l'Ouest qui dominent Fez (sans passer sur la ville), et, pour
que ces malades ne se servent de l'eau, qu'après sa sortie de la ville, et qu'il n'y ait, là, aucun
danger pour Fez» (Zahrat Al Âs, p. 52)
La propreté, autre mesure préventive contre les maladies, fait partie du dogme même de
l'Islam. Parlant du Sud, Doutté affirme que la propreté «n'est pas un vain mot dans les
Doukkala qui se distinguent, entre toutes les tribus du Haouz, par les soins qu'ils donnent à
leur personne ; on les voit continuellement en train de se laver. Il y a, sans doute, beaucoup
de peuples civilisés dont on ne pourrait pas en dire autant». (Ibid. p. 242)
«En 1760, quelques personnes (en Espagne) ayant timidement proposé de déblayer les rues
de Madrid des immondices dont elles étaient pleines et qui infectaient la ville, le corps
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médical protesta avec énergie, alléguant que leurs pères, hommes sages sachant ce qu‟ils
faisaient, ayant vécu dans l‟ordure, on pouvait bien continuer à y vivre ».
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LA PRIERE
«Dis à Mes se r vite urs cro ya nts de s'acq uitte r de la pr iè re, de fa ir e l'a umô ne
sec rè te o u p ub liq ue, a ve c les b ie ns q ue No us le ur a vo ns ac cord és, a va nt q ue
vie nne le Jo ur o ù il n' y a ura plus, ni rachat, ni amitié». (S., Abraham, verset 31)
« Ô! Vo us q ui c ro ye z. I nc line z- vo us, p ros ter ne z- vo us, ado re z Notre Seigneur,
faites le bien.
Peut- être, ser e z- vo us he ur e ux». (S., Le Pè le r ina ge, ve rse t 77)
«Une ve illé e en o ra iso n (pr ière) é limine d u corps to ut ma l b io lo giq ue ». ( T)
« Un te l - a- t- on dit a u Prophè te - pr ie penda nt la nuit ; q ua nd il se lè ve le matin,
il se me t à co mme ttre des vo ls ». «Le Prop hè te répo nd it q ue so n ac te c ultue l
l'e mpêc hera de perpétrer un te l dé lit». (A. B. E.)
«La pr iè re s uréro gato ire, acco mp lie par le cro ya nt, c he z lui, est me ille ure q ue
celle fa ite, par lui, dans ma mosq uée » ( c'est- à- dire à Méd ine). (D. T)
«Pe nse z e ncore à Die u debo ut, ass is o u couchés, lorsq ue vo us a ve z ac he vé la
pr ière. Acq uitte z- vo us de la pr iè re, q ua nd vo us ê tes e n séc ur ité, la pr ière es t
prescr ite aux c royants à des mo me nts dé ter minés ». (S., Les Fe mmes, verse t 103)
«Le Prop hète a pro hibé à l' ima m qui prés id e une p r ière de se te nir s ur une p late for me s uré le vée, a lors q ue so n ass ista nce p r ie s ur un p la n infér ie ur ». (D) :
had ith de 'Ammar.
«Une ve illé e de s ur ve il la nc e d' un garde- cô te p r ime sa p r ière p ra tiq ué e ,
pe nd a nt un millie r d' a nné es , a u milie u de s a fa m ille». (Mausily) : Anass.
Ce had ith est cor roboré p ar un a utr e, rap por té par N. e t T., à propos de celui qui
lutte sur le chemin de Dieu.
«La p r iè re, ap rè s le ' Asr , e st pr o hibé e, jusq u' a u co uc he r d u soleil». (B.M.S) sauf.
MA) : hadith d‟Ibn 'Abbas.
Cette dernière phase de la journée est censée être le moment appr opr ié po ur les œuvres
te mpo re lles (d'o ù l'a nima tio n d es marc hé s à ce tte he ure , da ns le mo nde
mus ulma n).
«Vous êtes censés être en prière, aussi longtemps que vous attendez l'heure légale» (B.M.N)
: hadith de Anas.
«Vous pouvez faire votre prière, chaussés de vos souliers» (sandales, pantoufles ou bottes)
(D)
«Quand le Prophète est en voyage, il accomplit ses prières surérogatoires sur le dos de sa
monture». (ILS)
«Si le dîner est servi, au moment même où la prière du 'Ichaa est proclamée, commencez par
le „achâa (dîner) ; ne vous brusquez guère, "mangez sans précipitation". (S. sauf N) hadith
rapporté par Ibn 'Omar.
«Quand le Prophète faisait sa prière, il portait sur son dos sa petite fille Oumâma, fille de
Zeîneb et d'Abou El-'Ass, il la déposait à l'état du "roukou'" et "soujoud", puis la portait, de
nouveau, lorsqu'il se remettait debout. (S. sauf T)
«Ne fermez pas les yeux, quand vous faites la prière». (T)
«Allah honora le serment d'un individu, mal peigné, aux cheveux hérissés, que les gens
repoussaient». (Il était pieux). (M)
«Le Prophète demeurait, un instant, sur place, après avoir accompli sa prière, jusqu'au
départ des femmes ». (B.N.D)
«Les participants à une prière collective sont incités à mettre de l'ordre dans leur rang».
(M.N.D)
« Le croyant, atteint d'hémorroïdes, est autorisé à faire sa prière, assis ou étendu sur le
côté». (B.S) : rapporté par Ibn Hoçein .
« le Prophète, ayant atteint un certain âge, accomplissait ses rites, assis». (S., hadith Aïcha)
«Quand il fait froid ou qu'il pleut, en voyage, priez dans votre foyer». (S., sauf T)
«Toute prière collective présidée par un homme, contre le gré des participants, est rejetée
par Allah» (D).
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« Allah aime la douceur et la tendresse, en toute chose» (B) (hadith rapporté par Aïcha).
«Si vous sentez le sommeil, durant votre prière, dormez, puis reprenez la prière, quand vous
serez reposés» (S).
«Pas de prière en présence du repas, ni au moment où l'homme ressent la nécessité de faire
ses besoins naturels», (uriner ou déféquer) (M.D).
«Mieux vaut espacer un peu les pieds, dans la prière». (N)
«Si le croyant malade ne se sent pas apte à toucher le sol par son front, au cours de la prière,
il peut accomplir son rite par gestes allusifs» (MA).
«Les hypocrites cherchent à tromper Dieu, mais c'est Lui qui les trompe.
Lorsqu'ils se lèvent pour la prière, ils se lèvent insouciants, pour être vus des hommes et ils
ne pensent guère à Dieu». (S., Les Femmes, verset 142).
«Les anges n'entrent pas dans un lieu où figure un portrait»
«Tout ce qui peut distraire le croyant qui prie Allah, doit être éliminé» (MA. S.).
«Allah pardonne les péchés de celui qui fait le pèlerinage ou la (`Omra) à la Mecque, après
avoir rendu visite à la Mosquée Alaqsa, à Jérusalem...» (D).
«Les frais dépensés dans le Hajj (pèlerinage), sont compensés, comme toute démarche sur le
chemin de Dieu, sept cents fois». (A.T.)
«Le prophète Sidna Mohammed - qu'Allah le salue et le bénisse - est demeuré, neuf ans
consécutifs, sans faire le pèlerinage». (M.D.N)
C'était, sans doute, pour bien marquer, le caractère obligatoire du (Hajj), une fois dans la
vie).
«La Kaaba n'est pas un refuge et un asile pour les infidèles, les désobéissants, les assassins
et quiconque aura perpétré un délit ou un crime». (B.M.T.N)
«L‟eau de Zamzam" (à la Mecque) est la meilleure des eaux sur terre ; c'est un grand
élément nutritif et un efficace facteur de guérison». (AT)
«La femme ne refait guère ses prières qu'elle a cessé d'accomplir, pendant les règles». (B)
«La prière obligatoire est écourtée à moitié (deux rak'a au lieu de quatre), dans tout voyage
où le trajet dépasse quatre "bouroud" ou seize "farsakh" (B) (Le farsakh équivaut à six
kilomètres)
«Le prophète faisait sa prière dans une étable ovine», (considérée comme canoniquement
pure) (B).
«Le Prophète passait la main sur ses souliers, en guise de lavage des pieds, dans des
situations normales, à une seule condition de s'être chaussé, après ablution» (B).
«Le Prophète a interdit au croyant de faire sa prière, le corps nu» (B).
« Pour faire sa prière un croyant est autorisé à utiliser le "tayamoum" au cas où il ne
trouverait pas d'eau, ou si, étant malade, il craint l'emploi de l'eau dans son ablution». (B).
«Il peut s'abstenir, en cas de pénurie, d'utiliser l'eau, ou, s'il n'en possède qu'une quantité
infime, craignant, alors, de s'exposer à la soif». (B)
« En cas de prière collective, allez doucement, pour rejoindre les prieurs, en dignité, sans
vous presser» (B).
« La prime accordée par Allah à une prière collective dépasse de vingt sept degrés, toute
prière individuelle» (B).
«Si, dans une prière collective, tous les participants sont égaux, ils seront présidés par le
plus âgé (l'aîné)» (B).
«Celui q ui prés ide une pr ière do it l'écourte r, en te nant compte de l'état de ceux qui
sont faibles, malades ou vieillards» (B. S.). «S'il est seul, qu'il la rallonge, tant qu'il veut»
(B).
«Les compagnons du Prophète étaient autorisés à édifier une mosquée dans leur foyer».
«Abou Bakr, premier Khalife, avait construit un petit oratoire, dans la cour de son foyer».
(B)
«Le Prophète faisait sa prière, (dans les champs), près de son chameau» (B) (Hadith
d'Omar).
«Le Prophète faisait sa prière du Fajr (l'Aube), accompagné par des femmes, enveloppées
dans leurs "mouroût" (sorte de haïk) ; elles revenaient chez elles au crépuscule, sans qu'elles
fussent connues personnellement» (B) (Aïcha).
«Le Prophète incitait ceux qui avaient mangé de l'oignon ou de l'ail, à ne pas approcher la
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mosquée» (B).
« Le croyant doit, chaque Joumou'a (vendredi), prendre le bain, se parfumer, avant d'aller à
la mosquée» (B) ; il doit prendre ses meilleurs habits, et se nettoyer la denture et les
gencives, par le "siwak" (B).
«Le Prophète procédait à une prière, en cas d'éclipse du soleil». (B)
«Celui qui édifie une mosquée, par amour de Dieu, Allah lui édifiera un oratoire similaire au
Paradis» (B).
«Le Prophète dit : Allah m'a ordonné de me prosterner, dans ma prière, touchant le sol, par
sept os : le front, les mains, les genoux, les bouts des pieds». (B)
«Celui qui préside une prière collective doit inciter les gens à se disposer en bon ordre ...
Un désordre dans la prière est considérée comme une infraction».
«En terminant sa prière, le prophète tournait le visage vers les compagnons, qui avaient
participé à la prière collective». (B)
«Chaque fois que le Prophète était de retour d'un voyage, il se dirigeait vers la mosquée,
pour accomplir une petite prière, avant de rentrer chez lui». (B)
«Les compagnons du Prophète procédaient, dans le lieu saint de Mina, à la dilapidation
canonique, quand le soleil disparaît». (B) (ce n'est pas sous les coups du soleil).
«Celui qui oublie de faire sa prière, doit l'accomplir au moment où il se la rappelle ; c'est,
pour ce cas, le moment optimal». (B)
«Ceux qui participent à une prière collective doivent prononcer, ensemble, le mot "amen"».
(B). C'est un mot hébreu signifiant "qu'il soit ainsi" qui termine la prière chez les Chrétiens
et les Juifs.
«Quand le Prophète était malade, il se dispensait de sa veillée de prière». (B)
«Accomplissez quelques unes de vos prières - dit le Prophète -dans votre foyer ; mais n'en
faites guère au cimetière». (B)
« Le Prophète priait, les pieds dans ses souliers». (B) (hadith d'Anass)
«La prière est décommandée dans les cimetières». (B)
« Le Prophète faisait, parfois, sa prière, dans une synagogue, sa uf s'il y en a des portraits».
(B)
«Les compagnons du Prophète faisaient leur prière, assis, quand ils sont en mer, sur un
bateau ; ils pourraient la faire, debout, (s'ils ne craignaient pas le mal de mer)». (B)
«Le prophète a fait sa prière sur une natte, dans une maison où il a été invité. La natte était
si ancienne qu'elle est devenue noirâtre ; le Prophète l'imbiba légèrement d'eau, avant de
faire sa prière». (B)
«Anass a fait sa prière sur son lit, se fiant à un hadith rapporté par Aïcha, où elle a parlé du
lit nuptial» (13).
«Quand il faisait très chaud, les compagnons du Prophète se prosternaient au cours de leur
prière, posant le front sur un ruban ou un autre tissu, les mains cachées dans leurs poches ...
» (B)
«Le Prophète s'orientait toujours vers la qibla (la Kaâba), même en dehors de la prière». (B)
«On ne doit guère choisir le moment qui précède le coucher du soleil, pour faire sa prière)»
(B).
Le khalife Omar interdisait le Tawaf autour de la Kaâba, qui est une sorte de prière, entre le
dhor et le `asr, précisant que c'est une heure où l'homme doit vaquer à ses occupations ; c'est
à cette heure où se tiennent normalement les ventes aux enchères dans les cités musulmanes.
«En cas de chaleur ardente, la prière du dhor est différée, jusqu'au moment où la
température sera moins élevée» (la prière du dhor est celle pratiquée à la mi- journée ou
midi). (C'est pourquoi, cette prière est faite, deux fois dans des mosquées différentes, chaque
groupe pouvant la faire à l'heure qui lui convient).
«Quand les hommes se mettent en rang, dans une prière collective, la femme constitue, pour
elle seule, un rang propre ... ». (B)
«Un homme en état de prière, ne doit guère lever les yeux, vers le ciel ; il risque de perdre sa
vision ».... (B)
A son entrée, un jour, à la mosquée, Le Prophète avait vu une corde étendue, entre deux
colonnes ; s'informant sur la raison de ce fait, on lui répondit que cette corde y a été placée
par son épouse Zaînab, pour s'y attacher, au cas où elle se sentirait saisie par le sommeil ; le
63
Prophète ordonna, alors, de l'enlever en disant : «quiconque fait sa prière doit la poursuivre,
tant qu'il est disposé à le faire, sinon, il doit se reposer» (B).
«Quand celui qui préside une prière collective commet une faute liturgique, les hommes qui
y participent le lui rappellent, en disant "subhan Allah" (Allah seul est infaillible) et les
femmes en claquant les mains ».... (B).
«Dans son discours à Arafât, le Prophète a dit - d'après Ibn `Abbas ; "celui qui ne trouve
guère d'"izar», pour se vêtir canoniquement, est autorisé à prendre un siroual" (sorte de
pantalon ou culotte) ; s'il ne dispose pas de sandales (na`l) qu'il chausse des souliers "khouf
"» (11).
«Personne ne doit répondre aux salutations, quand il est en prière». (B)
«Celui qui fait la prière, peut se permettre un geste allusif, en cas de force majeure». (B)
« Lorsque tu te mets au lit pour dormir, fais tes ablutions, comme pour la prière, étends-toi
sur le côté droit et dis : "Seigneur Dieu ! Je Te confié mon âme, Je dirige mon visage vers
toi !" (B)
« Personne n'a le droit de présider la prière, dans son propre foyer, ni se donner la place
d'honneur, chez quelqu'un, sans son autorisation». (M)
«Ordonnez à vos enfants de faire la prière à l'âge de sept ans frappez- les, s'ils s'en
abstiennent, après avoir atteint dix ans ; ne les faites pas coucher dans le même lit». (D)
«Celui qui s'adresse à un sorcier, pour l'interroger sur quelque chose et croit à ce qu'il lui dit,
voit rejetée sa prière au visage, durant quarante jours». (M)
«La piété filiale, avec la prière à son heure déterminée et le combat au service de Dieu, sont
les œuvres préférées d'Allah». (B. M. S.)
«Ne sois pas comme celui qui, ayant pris l'habitude de veiller ses nuits (en prière et lecture
du Coran), met fin à cette pratique». (B. M. S)
«Quand vous vo us réve illez, la vez- vo us les ma ins, avant de les introduire dans le
récip ient d'ablutio n ; vo us ne save z guère où vos ma ins a va ie nt e rr é, lor s de
votr e s o mme il». ( B) ( Abo u Horéira)
«Ordo nne à ta fa mille de fa ire la pr ière e t pra tiq ue - la, a ve c endurance». (S., de
Taha, verset 132)
«Le Prophète poursuiva it ses prières, la nuit, jusqu'à se fendre la peau de ses pieds».
«Pourq uo i, fa is- tu to ut ce la, lui de ma nda- t- on, alors q u'Allah t'a tout pardonné
(tes péchés d u passé et de l'a ve nir) ». I l d it : «n' a i- je pas le de vo ir d e me
co mpo rter e n serviteur reconnaissant ? » (B. M)
«Le Prophète interdisait forme lle ment de passer devant quiconque faisait sa prière».
«Le "soujoud " d'hommage rendu à Alla h a été pratiqué par le Prophète, chaque fois
qu'il recevait une bonne nouvelle qui le rendait heureux » (T. D.)
Les compagnons du Prophète étaient incités à faire leur prière obligatoire, chacun dans
son foyer, en cas de pluie». (B)
Témoignages
D'après le Dr. Farel Azouni (neuro logue de l'Université Amér icaine) : «La prière des
musulmans, avec ce qu'elle comporte comme mouve ments de génuflexion et de
prosternations, fortifie les muscles dorsaux et assouplit les mouve ments de la colonne
vertébrale, surtout si la personne commence à la faire, dès le bas âge. Elle produit une
protection des maladies dues à une faiblesse de la musculature vertébrale et qui
causent des atteintes des racines nerveuses responsables de douleurs atroces et de
contractures musculaires. Des physiothérapeutes préconisent des mouve ments, pour la
fortification de la musculature dorsale infér ieure, re ssemblant à certains mouveme nts
de la prière».
A. Carrel (1873-1945) évoque l'effet de la prière en disant : «La prière agit sur l'esprit
et sur le corps, d'une manière qui semble dépendre de sa qualité, de son intensité et de
sa fréquence ... Même, quand la prière est de faible valeur et consiste, surtout, en la
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récitation machinale de formules, elle exerce un effet sur le comportement. Elle
fortifie, à la fois, le sens du sacré et le sens moral. Les milieux où l'on prie se
caractérisent par une certaine persistance du sentiment du devoir et de la
responsabilité, par moins de jalousie et de méchanceté, par quelque bonté à l'égard des
autres. Il paraît démontré que, à égalité de développement intellectue l, le caractère et
la valeur morale sont plus élevés, chez les individus qui prient, mê me de façon
médiocre, que chez ceux qui ne prient pas. Quand la prière est habituelle et vraiment
fervente, son influence devient très claire. Elle est un peu co mparable à celle d'une
glande à sécrétion interne, telle que la glande thyroïde ou la glande surrénale, par
exemple. Elle consiste en une sorte de transformatio n menta le et organique. Cette
transformation s'opère de façon progressive. On dirait que dans la profondeur de la
conscience, une flamme s'allume. L'homme se voit tel qu'il est. Il découvre son
égoïsme, sa cupidité, ses erreurs de jugement, so n orgueil ... peu à peu, il se produit un
apaisement intér ieur, une harmonie des activités nerveuses et morales, une plus grande
endurance, à l'égard de la pauvreté, de la calomnie .... ».
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LE JEÛNE
«La fe mme e nce inte o u ce lle q ui a lla ite ne do ive nt guère je ûner, si elles ont peur
pour leurs bébés». (S)
«Un je ûne vo lo nta ire pe ut être ro mp u, po ur des ra iso ns te ls un ba nq uet o u une
s imp le invita tio n à un repas. Cette jo ur née do it être co mpe nsée par un a utre jo ur
de l'a nnée ». (M A. T.D).)
«Les co mpa gno ns d u Prop hè te ro mpa ie nt, par fo is, le ur je ûne, s i a u co urs de la
jour née, o n le ur pré se nta it une bo isso n o u un mets e xq uis ». (B)
«Ce lui q ui bo it o u ma nge, e n p le in Ra mada n, pa r o ub li o u inad ve rta nce, n'a ura
pas à re fa ire le je ûne ; c'es t un do n gé nére ux d' Alla h ». ( T)
« Alla h rejette to ut je ûne pr atiq ué par un fa ux té mo in, a ute ur d' une dépos itio n
me nso ngère ». (B. D. T)
«Je ûne r tro is jo urs, c haq ue mo is, éq uiva ut à un je ûne à vie (c'est- à- d ire un je ûne
penda nt l'e nse mb le d es jo urs de l‟a nnée), (MF) (rappor té par Abde lla h Ib n „Amr
Ibn e l 'Âss) ; les tro is jo ur nées éq uiva le nt à un mo is.
Oum Sa la ma, épo us e d u Prop hète a été q ue stio nnée s ur les me ille ur e s jo ur nées de
je ûne po ur le Messa ger d‟ Alla h - «Ce so nt - répond it- e lle - le sa med i e t le
dima nc he ». Q uo iq u' ils so ie nt des jo urs fé r iés po ur le s ho mmes d u Livr e. ( T)
«La Jo ur née d u 'Ac ho ur éta it je ûnée, a va nt la pr escr iptio n d u mo is de Ra mada n ;
le cro ya nt est de ve nu, a lor s, libre, ce jo ur là, de fa ire o u de ne pa s fa ire le je ûne »
(B. M )
Du te mps d u Prop hè te, le s e nfa nts je ûna ie nt, o n metta it des jo uets à le ur
dispos itio n, po ur les d is tra ire ». ( B.M)
«Les co mpa gno ns d u Prop hè te pré féra ie nt la guer re sa inte a u Jeûne» ; c'est à dire
qu'ils donnaient la priorité à une œuvre co llec tive, q ui te nd à répa ndre la miss io n de
l' Is la m, pac ifiq ue me nt o u p ar la force, p lutô t q ue de pra tiq ue r un c ulte ind ivid ue l
qui est le je ûne.
«Le je ûne, d ura nt un vo ya ge ( lé ga l) n'e st pas une ma rq ue de p ié té ». ( B)
«Pas de je ûne, la nuit ». ( B)
«Le Prop hè te a déco mma ndé de je ûner, un ve ndred i ». (B)
C'est un jo ur fér ié, o ù les jo uis sa nces e t ré jo uis sa nces do ive nt ê tre p le ines et
entièr es.
«La fe mme e n rè gle s s'abs tie nt de je ûne r et de fa ire la p r ièr e ». ( B)
«L'épo use ne s a ura it pra tiq ue r un je ûne s uréro ga to ire (c'es t - à-dire en dehors du mois
du Ramadan), qu'avec le consenteme nt de so n épo ux». ( B)
«Le je ûne est un ab r i (co ntr e le ma l), ce lui q ui je ûne do it s'abstenir de tout méfait ;
même s'il est agressé ou insulté». (B)
« Nous sommes - dit le Prophète - une nation analphabète ; no us n'écr ivo ns guère, no us
ne fa iso ns p as de ca lc ul ; le mo is co mpte ta ntô t (29 ) jo ur s, ta ntôt (30 ) ». ( B)
Ce had ith co ncer ne - d'après so n te xte - la fixatio n des jo urs d'un mois, fixation où
la vision a la prééminence, sans se fier au c a lc ul des obse r vato ires a stro lo giq ue s.
Un ho mme a fa it le vœu de de me ure r co ns ta mme nt debo ut, so us le so le il, sa ns
ja ma is s'ass eo ir o u se me ttr e à l'o mbre, o u par ler o u ro mpr e so n Je ûne, a u
couc he r d u so le il. I nfor mé de ce t éta t e xce ntr iq ue, le Prop hè te lui ordo nna de se
mettre à l'a ise, so us l'o mb re, de s'ab ste nir de to ut vœu d e s ile nce e t de pra tiq uer
le je ûne da ns les no r mes. ( B)
«Je ûne - ordo nne le Prop hè te - co mme le fa isa it Da vid ; il é ta it le p lus dé vo t de
son te mps ; il lisa it e ntièr e me nt le Cora n, une fo is pa r mo is ».
Ce had ith co nda mne ce ux q ui s' impo se nt de je ûner co ntinue l le me nt (to ut le
te mps ), e n te r mina nt la lec ture d u Cora n, c ha q ue nuit. ( B.M)
«Q ua nd l' un de vo us e st da ns so n jo ur de je ûne, q u' il s'ab st ie nne de d ire des
grossièretés et d'élever la voix contre quico nq ue q ui l' injure o u le pro voq ue, q u' il d is e
je s uis e n éta t de je ûne ». (B. M. S)
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I l s'a vèr e do nc q ue le je ûne, l' un de s c inq p iliers de l' Is la m, re vêt une impo rta nce
partic uliè re q ui, dép assa nt, le c ultue l (c'es t- à- dire l'acte d u c ulte), marq ue un
impac t indé léb ile s ur le soc ia l, c'es t- à- dir e l' huma in, q ue l q ue so it le cô té
confess io nne l de l' être huma in.
On posa a u Prop hè te la q uestio n s uiva nte : q ue lle est la q ua lité jugée la
me ille ure, c he z le mus ulma n ? «C'est, répo nd it- il, de ca lme r la fa im d' un
misé re ux et de sa lue r ( le sa lut éta nt une e xpre ss io n d e pa ix) to ute p erso nne
connue o u inco nnue ». Le sa lut es t co ns idéré da ns ce had ith - rapporté p ar
Bok har i, Moslim et Malik - comme un geste inspirant la sécurité ; une do ub le séc ur ité
est, do nc, req uise, à laq ue lle le mus ulma n do it pa rtic iper : la séc ur ité a lime nta ire
et la sé c ur ité p hys iq ue. Le Je ûne n'es t do nc idé a le me nt co nç u q ue d a ns cette
occurre nce.
Mê me po ur le se xe, le je ûne est no ta mme nt bé né fiq ue. Le P rop hète S id na
Moha mmed p réc ise q ue le je ûne ur mus ulma n q ui ne d ispo se pas de mo ye ns
matér ie ls po ur se mar ier, le je ûne sera une p rotec tio n po ur lui, car il lui per met
d'éviter les r e gards illic ites e t de se mu nir , a ins i, co ntre le s pass io ns se xue lle s
que le je ûne ma îtr ise ; le Pr S hé lto n co nfir me ce tte vis io n p rop hétiq ue
Moha mmad ie nne, e n so uligna nt q ue «le je ûne a ugme nte le co ntrô le p erso nne l,
sur to us les dés irs et pas s io ns, e t c'es t ce q ui e xp liq ue - e n q ue lq ue sorte affir me- t- il e nco re - que les gra nd s prê tres e t d'a utres, a u co ur s de l' histo ire de s
re ligio ns, dep uis le s p lus rec ulé s, y a ie nt e u re co urs ».
Le se ns p ro fo nd d u je ûne ne co ns iste guère da ns une s imp le p r iva tio n
ind ivid ue lle, e n ta nt q ue mo ye n pé re mp to ire, po ur se ntir, d ura nt un se ul mo is, la
portée des p r iva tio ns e t des ma nq ue me nts, q ui fo nt so uffr ir l' huma nité dé s hér itée,
penda nt to ute l'a nnée. To ut mér ite, d a ns l'ac te re lig ie ux, es t fo nc tio n de
l'e ff ic ie nce soc ia le de l'a cte acco mp li par le fidè le. Les c arac tér istiq ues
esse ntie lles de la fo i so nt lo in de se ca nto nne r, da ns des ac tes p ure me nt c ultue ls ;
e lles to uc he nt, e n pre mier lie u, les é la ns d u c œur e t le co mpor te me nt des â mes.
L‟ ind ivid ua lis me de l'adepte ne do it guère é mo usse r so n huma ni s me, ni
dégé né rer e n é go ïs me.
L‟a ltr uis me do nt la se nsa tio n e st de p lus e n p lus a iguisée, pa r un je ûne b ie n
ente nd u et b ie n pra tiq ué, e st un des b uts q ui carac tér ise nt, e n l' huma nisa nt, le
conte xte universe l de l‟Is la m. So uve nt, des ob liga tio ns re ligie us es, par le ur
pratiq ue for me lle, passe nt a u seco nd p la n, par rappor t à des pr atiq ues q ua lif iées
de suréro ga to ir es, ma is q ui co ncré tise nt le fo nd de l' Is la m ; te ls le dés ir de s er vir,
d'aid er et d e proté ger le s fa ib les, le so uc i de dé licatesse, da ns le co mpo rte me nt
enve rs a utr ui, q ue lle q ue so it sa co nfe ss io n o u so n ethnie ;br e f, une pré ve na nce
de cœur r a ffinée ; c ar Alla h ne juge nulle me nt le fid è le s ur so n e xtér ie ur , ni s ur
son for ma lis me appa re nt, ma is, p lutô t, s ur les é la ns de so n for intér ie ur.
L‟or ga nis me n'est rée lle me nt éq uilib ré et ses s ystè mes ré no vé s, q ue s i un
fo nc tio nne me nt mora l es t ass uré ; a utre me nt d it, un je ûne e xcess if, trop pro lo ngé
ou pra tiq ué, d a ns des c irco ns ta nces d' ind ispo s itio n p hys io lo giq ue, a ura un e ffe t
contra ire ; o r, po ur l' Is la m, le te mpo re l p r ime le c ultue l, e n ce s e ns q u' il fa ut
donner à l'or ga nis me la pr ior ité s ur to ut acte c ultue l, e ffec tué da ns des
conjo nctur es, co ns idérées p ar le lé gis la te ur co mme limitatio ns pére mpto ires.
To ute infr actio n à cette lé gis latio n r igide es t un d é lit ca té gor iq ue, car la sa nté,
reco nnue co mme pr ior ita ire, e n so uffre ; ce q ui do nne lib re accès a ux
d é tr a c te ur s q ui p è c he nt p a r manque de documentations, sur la rationalité irréversible
de la Charia Islamique.
Une d ié tétiq ue b ie n e nte nd ue, c'es t- à- dir e une thé rap ie hygié niq ue d u je ûne, do it,
donc, abo utir à une a mé lio ratio n no to ire de la sa nté ; la gra isse d ispara ît, a vec
tous les cas a né miq ues q ui e n déco ule nt e t l' inté gr ité d e l'être, da ns s a do ub le
dime ns io n de l‟â me e t d u corp s, est d'a uta nt mie ux a ss urée , q ue le r epas
phys io lo giq ue n'atte int sa per fectio n, q ue da ns une a mb ia nce d'éq uilibr e tota l,
c'est- à- dire une ord ina tio n e t un réa jus te me n t adéq uat ; cer ta ins patie nts, par
re ligios ité, s'acc roc he nt, co ûte q ue co ûte, a u je ûne, né gligea nt les
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reco mma ndatio ns de le ur méde c in. No us a vo ns a ss is té à des cas mo rte ls o ù le
réca lc itr a nt, do nc trop ré tif, co mmet un gr a ve péc hé vis- à- vis de la lo i
mus ulma ne. Ce n'est pa s l'ac te c u ltue l, ac co mp li dé libér é me nt, q ui co mpte, ma is
l' inte ntio n. Un ges te né gatif, obs er vé inte ntio nne lle me nt, da ns un co nte xte mê me
illic ite, va ut mie ux q u' un a cte de fo i irré fléc hi, q ui va à l'e nco ntre de l'e spr it de
la lo i.
Ains i, le je ûne co ns titue, o utre so n impact soc ia l, un ato ut d'éq uilibr e vita l, e ntre
le "so matis me " sp ir itue l et les co mpo sa nte s p hys io lo giq ue s.
L'e xis te nce mê me d u je ûne es t, par co nséq ue nt, co nd itio nnée par d iver s fac te urs
dont, no ta mme nt, la pro fo nde ur de s se ntime nts de co mpass io n d u fid è le, à l'é gard
des mis ére ux épro uvés. Le je ûne te nd à re nforce r, c he z le cro ya n t, des
dispos itio ns q ui l' inc ite nt, co nsta mme nt, à se pr éocc uper de s a utr es, à œuvrer
po ur so ula ger les mis è res , e n s ub ve na nt a ux beso ins des nécess ite ux, et e n
secoura nt des ge ns en détresse. Cette socia lisa tion des c hances, s inon de certa ins
bie ns, est, en mê me te mps, une har mo nis a tio n de s c œurs, de va nt ré a lis er un
certa in éq uilibr e, s us ceptib le de b ie n as seo ir la fr ate r nité e ntre c ito ye ns. Le se ns
de la d ignité de l' ho mme, a u se in d' une co mmuna uté r ée lle me nt Is la m iq ue , n'e n
est q ue p lus re ha us sée. I l est vra i q ue la fo r ma tio n d' une te lle soc iété dépe nd de
la ha ute éd ucatio n I s la miq ue, c'est- à- dire, e n l'occ ur re nce, de la fo rc e de la fo i.
L' Is la m a, a ujo urd' hui, ma lhe ur e use me nt, te nda nce à se figer da ns des a nk ylose s
ma tér ie lles o ù le se ntime nt d' inte rdé pe nd a nc e s'e sto mpe, ca r la fo i te nd à
fa ib lir , se co uée pa r un é go ïs me o utra nc ie r. L' he ure use no te de co ncorda nce qui
sub lima it la c ité Is la miq ue or igine lle, consc ie nte de la coso lid ar ité entre c ito ye ns,
est de p lus e n p lus fa us sée, pa r une dé via tio n de s p r inc ip es co ra niq ues , q ui fo nt
de l‟ a ltruisme, le support et le critère de la foi véritable.
Témoignages
Même a va nt l'Is la m, le je ûne fut pratiq ué co mme une thérape utiq ue. Hippocrate
(460- 377 av. J.C), dont le s ystè me repo sa it s ur ce rta ines a lté ratio ns in ter nes,
tab la it sa thérap ie s ur une d iè te à base d'abs tine nc e a lime nta ire p ar tie lle. To ute
la gé néra tio n d es méd ec ins d e l' Antiq uité re co mma nd a it une ce rta ine
d ié té tiq ue, me tta nt e n co rr é latio n la po rtée a lime n ta ire e t l'a lté ra tio n de la
sa nté. Po ur l' apo lo giste p hilo sop he mus ulma n Av ic e nne ( 98 0- 103 7 gr é gor ie n ) ,
il s' a vè r e q ue le je ûne pr és e nta it une for me p ra tiq ue de pr é ve nto lo gie
a gis sa nte o ù Ib n S ina va jusq u'à re co mma nde r, p re sq u' un mo is d e je ûne p ar
an, cor re spo nda nt à la pre scr ip tio n de l' I s la m ; e n l'o cc ur re nc e, ce r ta ins
hyg ié nis te s d es Te mp s Mo de r ne s n' o nt p as ma nq ué d' e n d é mo ntr e r
l' e ff ic ie nc e mé d ic ina le .
Une lignée de gra nds sa va nts, des XI Xe e t XXe s iè c le s, s igna la it, à l' atte ntio n
de le ur s pa tie nts, le s e ffe ts pr é ve ntifs d u je ûne. De ux tra ité s fa isa ie nt
l'a po lo gie de ce s ystè me, l' un é cr it par un latin e n l'a n 200 et l'autre par
l'a mé r ica in She l ton, da ns les a nnées q uara nte d u s ièc le d er nie r, le je ûne
Is la miq ue co mpo rta it, no ta mme nt, une do ub le ab stine nce, à b uté e b io logique,
l'abstinence alime nta ire et l'abstinence sexue lle. Il ne s' a git pa s, là , d' une
ina nit io n, d' une pr iva tio n q ui se ra it fata le po ur l'ab stine nt, ma is d' une
abste ntio n q ui ne dépas se guè re les limites thérap e utiq ues. Ce tte d iè te, a ss ujettie
à un règlement, établi avec précision par l'Islam, a pour effet une dépuration des systèmes
digestifs et autres, dont la désintoxication tend à coordonner et à équilibrer les éléments de
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comb ina is o n d e la co ns titutio n or ga niq ue d e l' ho mme . L' I s la m prévoit des cas,
tels la vieillesse et la maladie, surtout pour l'homme, la menstruation, la grossesse,
l'accouchement, l'allaitement et autres, pour la femme, où la dispense du jeûne doit être
strictement observée par le patient.
H.M. Shelton (U.S.A), remarque entre autres, «que les poumons retirent le plus grand profit
du jeûne... Cela est démontré par leur guérison de "maladie", telle que la tuberculose, a u
co urs d' une pé r io de d'a bs tine nc e ». L' a mé lio r a tio n de la respiration des
asthmatiques, pendant le jeûne, en est un des moindres reflets.
Le Dr Ea les d it : «a u lie u q ue le c œur de vie nne fa ib le, p e nda nt un je ûne, il
devient p lus for t, d'heure e n he ure, du fa it de la d iminutio n d u tra va il do nt il e st
cha r gé. Une p ress io n s a nguine ba isse invar iab le me nt ; et ce la e nlè ve a u cœur un
lo urd fardeau».
«Un e sto ma c, ré gé nér é p ar le r epo s, re pr e nd spo nta né me nt l'accomplissement
normal de ses fonctions».
«O n objec te so uve nt - dit e ncore S he lto n - q ue le je ûne fa vor ise l' a ffa ib lis se me nt
de l'es to mac et q u' il a ffa ib lit te lle me nt l'esto mac q ue celui- c i ne sera p lus capable,
ens uite, de digérer le s a lime nts. La p lupar t des esto mac s so nt s i a ffa ib lis par le
s ur me na ge q ui ré s ulte de no tre hab itude de s ur a lime ntatio n, q ue le repos o ffer t
par le je ûne es t e xac te me nt c e do nt l' es to mac a le plus besoin».
Le Pr. Mo r gulis co ns tate q ue l'ac uité des se ns es t a ugme ntée pa r le je ûne , et, q u'à
la fin de so n abs tine nce de tre nte e t un jo urs, il pouva it vo ir deux fo is p lus lo in
qu'au co mme nce me nt d u je ûne ! S he lto n é voq ue le so uve nir d' un d e s es
patie nts, «co mp lè te me nt so urd d' une ore ille, dep uis 25 a ns, e t q ui recouvra son
ouïe, en trente jours de jeûne !».
Ma is, un je ûne vra ime nt e ffic ie nt, ne do it pas co ns ister e n un s imp le c ha nge me nt
ho ra ir e de l' a lime nta tio n o ù la nuit r e mplace le jour, comme c'est aujourd'hui le cas
exorbitant qui a nnihile - che z la plupart des mus ulma ns - tout effe t béné fiq ue du
jeûne.
N. To lsto ï : le gra nd é cr iva in so viétiq ue, décédé e n 1945, a ute ur d u "C he min de s
To ur me nts ", ne ma nq ue pa s, lu i a us s i, d e fa ir e é ta t de "la re la tio n é tro ite e ntre
la glo uto nne r ie e t l' inc o nt ine nc e ", r e c o mma nd a nt le je ûne c o mme mo ye n d e
contrôle des passions sexuelles fortes.
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LA CHARITÉ
«Ce lui q ui do nne l'a umô ne a p lus de mér ite q ue ce lui q ui la re ço it» (AM T 1 p .
287) . C'e s t, p o ur lu i, une p ur ific a tio n : «R eç o is une a umô ne de le urs b ie ns,
po ur les p ur if ie r e t le s relever de leurs péchés». (S., Du Repentir, verset 104)
«Gar de- to i d e re po uss er le me nd ia nt». ( S., De la M a tiné e, verset 40)
«N e p e ut ê tre c o ns idé r é co mme c ro ya nt c e lu i q ui ma nge à sa t iété, pendant que
son vo is in meurt de fa im» (AM T 1, 201). «Vous n'a tte indre z à la p iété pa r fa ite
que lorsq ue vo us a ure z fa it l' a umô ne de ce q ue vo us c hé r is s e z le p lus » (S ., De
la Famille d'Imran, verset 86).
«Tout service rendu est une aumône» (AM T 1 p. 326).
«Die u a gré e c e ux q ui fo nt l'a umô ne , d a ns l' a isa nce co mme da ns la gê ne, q ui
sa ve nt ma îtr ise r le ur co lèr e et par do nne nt a ux ho mmes q ui les o ffe nse nt». (S. ,
De la Fa mille d' I mra n, verset 128).
«La d îme ca no niq ue es t pe rç ue de s r ic hes, po ur ê tre répa rtie entre les pauvres,
partout où ils sont» (B).
«Le p r ê t co ns e nti à une p e r s o nne e s t jugé p lus mé r ito ir e qu' une pure a umô ne
(TA). Le fa it se justifie pa r la te nda nce à me nd ier q ue p e ut a vo ir un pa uvre, sa ns
êtr e da ns le bes o in, a lors q u' un e mpr unt n'e st co ntrac té q ue par nécess ité o u da ns
le but de se constituer un petit capital.
L' Is la m s' ingé n ie, a us s i, à éca rter to ut mo tif d e ma le nte nd u entre citoyens : «Dieu
agrée quiconque accordera à son débiteur un dé la i "s uffisa nt", po ur s'acquitte r ou la
re mise de la dette» (T) : «Si votre débiteur éprouve de la gêne, attendez q u' il so it à so n
aise. S i vo us lui re me tte z sa dette, ce sera p lus mé r ito ir e po ur vo us ». ( S. , De la
Vac he , ve r se t 2 80 ). «Die u n'a ime pas ce ux q ui so nt a va res et q ui
reco mma nde nt l'a va r ice a ux a utr es. I l n'a ime pas ce ux q ui fo nt l'a umô ne pa r
ostentation». (S., Des Femmes, versets 41 et 42).
«Q ue c e lu i q u i r e ve nd iq ue un d r o it le fa s s e s a ns he ur t». (Qazouini)
«Gar de- to i d e r ep o us se r le me nd ia nt» ( S. , De la M a tiné e , verset 40).
«Ne pe ut ê tre co ns idér é co mme cro ya nt ce lui q ui ma nge à sa tiété, pendant que son
vo is in me urt de fa im ( AM T 1, 201). «Tout service rendu est une aumône». (AM T 1
p.326).
-«Pas d'aumône lé gale sur le s légume s», (T) ni sur le s joyaux
d'orne me nt ( no n ce ux destinés à des buts lucratifs) (MA).
- «Ne la isse z pas figé l'ar ge nt des orp he lins, q ui r isq ue d'être dévoré par la zakât
(dîme canonique)». (MA.T).
- La "S ada q ua " (a u mô ne ) éte int le co ur ro ux d' Alla h e t re pousse toute mort
pénible». (MF).
- «La me ille ure a umô ne est ce lle dépe nsée au pro fit de sa propre famille» (NI).
«C e lui q ui s'e nga ge à ne ja ma is q ué ma nde r a ur a le P ar ad is pour prime». (D. N).
«Auta nt le q ué ma nde ur so llic ite a ve c ins is ta nce, a uta nt le s batta nts d u
dénue me nt s'ouvrent deva nt lui» (El Maws ily). «To ut q ué ma nde ur, d ispo sa nt d e
quar a nte d ir ha ms, es t ta xé d'excès», s'il continue à solliciter (N).
«To ut ê tre huma in a d ro it à être héb er gé e t no urr i» ( TA). «Les cro ya nts et les
croya ntes so nt a mis le s uns de s autres, ils o r do nne nt c e q ui e st c o nve nab le , ils
inte r d is e nt ce q ui e s t b lâ mab le, ils s‟acq uittent de la prière, ils font l'aumô ne et
ils obé issent à Die u e t à so n Prophète». (S., le Repentir, verset71).
«Die u a gr ée c e ux q ui fo nt l'a umô ne, da ns l'a isa nce, co mme da ns la gê ne, q ui
sa ve nt ma îtr ise r le ur co lèr e et par do nne nt a ux ho mme s q ui le s o ffe ns e nt». (S .,
De la Fa mille d' I ma m, verset 128).
«Q ua nt à l' o rp he lin, ne l' op p r ime guè re , e t q ua nt a u me n diant, ne le rebute pas».
(S., Ed-Doha, versets 9 et 10). «P r o té ge z- vo us d u fe u de l' Enfe r , ne s e ra it - ce q ue
p a r un mo r c ea u de datte» (B. M. S.).
«Le dép os ita ir e intè gre q ui re me t, d e trè s b o n gr é, le d ép ôt q ui lui es t co nfié,
est a ss imilé à ce lui q ui fa it une c har itab le aumône» (B).
70
«Un trésor ier mus ulma n ho nnête q ui, e n bon e xéc uta nt, do nne de to ut so n ar ge nt
d'aumô ne, de bo n cœur, à ce ux q ui e n o nt dro it, est s imila ire a u donate ur mê me de
cet argent». ( B.M.S) «Ce q ue les ho mmes dép e nse nt, po ur la vie de ce mo nde, es t
se mb lab le à un ve nt c ha r gé de grê le : ce lui- c i a frappé et d ét r uit la ré co lte d e
ce ux q ui se so nt fa its to r t à e ux- mê me s, Dieu ne les a pas lésés» (S., la Famille, verset
117).
«Ce lui q ui a ura do nné l'a umô ne, a ya nt cra int Alla h et c r u a u bien, Dieu lui assure
l'aisance, en toute chose» (S., La Nuit, versets 5 et 7).
«Une pa ro le c o nve nab le e t un pa rdo n so nt me ille ur s q u' une aumône, suivie d'un
tort».
- «Die u se s uffit à Lui- mê me ; et II es t p le in de ma ns uétude » (S., La Vache, verset
263).
«Pré lè ve une aumône s ur leurs b ie ns, pour le s pur ifier e t pour les dé ga ger de to ute
souillure. Pr ie pour e ux ; te s pr ières so nt pour eux un apaisement» (S., Le Repentir,
verset 103).
«Ô Vous qui cro ye z, fa ites l'aumô ne des me ille ures c hoses que vo us a ve z a cq uis es
et d es fr uits q ue, po ur vo us, no us a vo ns fait sortir de la terre.
Ne cho is is se z pas ce q ui e st vil, po ur le do nner e n a umô ne » (S., La Vache, verset
267).
«Les a umô nes sont destinées : a ux pa uvres et aux nécess iteux; à ce ux q ui so nt
cha r gés d e le s re c ue illir e t de les répa rtir ; à ce ux do nt les cœurs so nt à ra llier ;
au rac hat des cap tifs ; à ce ux q ui so nt c har gé s de dettes ; à la lutte da ns le
che min de Die u et a u vo ya ge ur (q ui to mbe e n pa nne ). Te l est l'or dre de Dieu. Dieu
sait et Il est juste !» (S., Le Repentir, verset 60).
«Quand vous vous portez généreux envers votre frère (en re lig io n), vo us acco mp liss e z
un ge ste gé nér e ux e nve rs Die u» ( BE).
« To ute b o n ne a c tio n e s t u ne a u mô ne . . . , te lle u ne b o nne parole» (B).
Tout ho mme a dro it d' hosp ita lité s ur une agglo mératio n o ù il e st de passa ge. S i
ce lle- c i re fuse c ette libé ra lité , à l'é gard de l'étra nger, e n s'abste na nt de
l'a cc ue illir gé nér e use me nt, il es t a uto r isé à l'obte nir par la fo rce ». (BMDT) : le
kha life 'O ma r ordonnait toujours d'agir dans ce sens ...
Cette ho sp ita lité co ns is te (d'a près S sa uf N) à hébe r ger, pe nda nt une jo ur né e a u
mo ins (c' es t la "ja ïza ") o u tr o is jo ur s a u maximum ; ce sera, ensuite, une simple
aumône.
«La me ille ure a umô ne es t c e lle fa ite par un ho mme a var e, e n p le ine sa nté,
cra igna nt le dé nue ment et asp ira nt à la r ic hes se, avant qu'il n'atteigne la phase fatale de
son agonie».
« Allah répand Sa Grâce et pardonne à un homme qui a éliminé d u c he min p ub lic un
ar br e e nco mb r a nt ; le Pa ra d is s er a s a p r ime (S., sauf N.).
Celui q ui œuvre, pour no ur r ir une ve uve et un me nd ia nt, est co ns id é r é co mme un
co mb a tta nt da ns le c he min de Die u»
« Le vér itab le pa uvre est ce lui q ui es t dénué de to ut b ie n, que les gens ne
connaissent pas et qui n'ose guère quémander» (S., sauf T).
L'a umô ne ne co ns iste pa s uniq ue me nt à do nner a ux p a uvr es pa r c ha r ité : so nt
cons idé rés c o mme a umô nes, une bo nne pa ro le, un so ur ire a imab le e t une fa ve ur
b ie nve illa nte ; de s had iths c ite nt co mme aumône s (d'après B.M.T.N), une paro le
de c ivilité, e n r épo nse à une s a luta tio n, é limine r d u c he min p ub lic , to ut c e q ui
pe ut nuire a ux pa ssa nts, p ro no nce r de s p ropo s gr ac ie ux e t a imab les, s'ab ste nir
de fa ir e le ma l, une p ropension altruiste à aider son prochain.
«C haq ue perso nne do it fa ire l‟a umô ne ; s i e lle ne tro uve pas de q uo i la fa ir e, il
do it a ide r ce ux q ui so nt e n dé tre sse, s ino n s'abstenir de faire du mal» (B).
« I l ad vie nd ra un te mps o ù les ge ns ne se so uc iero nt guère de la nature de leurs
acquis, licites ou illicites» (B).
«Dé p e ns e z ( o u do nne z) e n a umô ne le s p lus lic ite s d e vo s biens». (B).
On d e ma nda , un jo ur, a u p rop hète ? «Q ue lle es t l'a umô ne la me ille ure ?
«C'est - d it- il - ce lle fa ite par une pe rso nne a va re qui se sent encore en bonne
71
santé» (B).
«Cachez vos aumônes» (B).
«L'aumône rachète le péché» (B).
«I l y a q ua ra nte bo nnes actions : la me ille ure es t ce lle de pr ête r à to n pro c ha in
une c hè vre , p o ur le fa ir e p ro fite r de so n lait»...
«Le paradis est la récompense pour tous les autres actes» (B).
«Dé pe ns e z vo tre a r ge nt d a ns le c he min d e Die u e t ne vo us exposez guère à
la perdition» (S., De la Vache , Verset 195). «La perdition ic i, c'est
l‟abstention
d'une dépense charitable.
Co mme nc e z- d it- il- d a ns vo tr e œuvr e c ha r itab le , pa r vo tr e famille» (B).
«L'aumône n'a jamais rien ôté à la richesse et le pardon n'a fa it q ue re ha usser la
cons idé ratio n e t l' estime po ur ce lui q ui pardonne» (M).
«Le me ille ur d ina r dé pe nsé e st c e lu i q ue l' ho mme dé pe nse pour sa fa mille,
pour sa mo nture co nsacrée a u ser vice d'Alla h et pour ses compagnons, dans le chemin
de Dieu» (M).
«Le le gs d' un b ie n immo b ile ( "Habo us " o u "waq f") e st fa it de p ré férence au profit
des parents» (B).
«L' un d' e ntr e vo us ne ce ss e d e q ué ma nd er , jusq u'à ce q u' il re nc o ntre Alla h le
Tr ès- Ha ut ( le jo ur de la ré s ur rec tio n), le visage dépouillé de sa chair» (BMS).
«Q ua nd q ue lq u' un c ho is it la vo ie de la me nd ic ité , Alla h lui ouvre celle de
l'indigence» (T).
«La r ic hesse - d it le Prop hète - est co mme un p arc verdo ya nt e xq uis, c e lui q ui y
puise gé nére use me nt, a vec un c œur d' or, est co mb lé et béni ; ce lui q ui e n tire
avec égo ïs me, sa ns a vo ir le c œur s ur la ma in, est répro uvé ; il ma nge ra sa ns
ja ma is se rassasier ; la main haute est plus digne que la main basse». (B) (c'est à d ire
que ce lui q ui donne es t me illeur que ce lui q ui reçoit).
L' Is la m s' ingé n ie, a us s i, à éca rter to ut mo tif d e ma le nte nd u entre citoyens :
«Dieu agrée quiconque accordera à son débite ur un dé la i (s uff isa nt), po ur s'ac q uitte r
ou mê me la re mise de sa dette» ( T) : «S i votre déb ite ur éprouve de la gène,
attende z q u' il so it à son aise».
Témoignages
La dîme canonique n‟était autre chose qu'une collecte, grâce à laquelle la c la sse a isée
contr ib ua it ré gulière me nt à la s ubs is ta nce des masse s pop ula ir es, mo ins
fa vor isée s. So n ca ractère gé néra l e n fa isa it une sorte de mutue lle, orga nisée à
l'échelle natio na le ; l'Etat jouait le rôle de régulateur et d'agent d‟exécution. C‟était par
l'applicatio n r igoure use d'un te l s ystè me, due à la p ie use obser va nce spo nta née des
mus ulma ns, q u'o n vit se réa liser, sino n un nive lle me nt des fortunes, du mo ins un
équilibre qui garantissait à chacun le minimum vital. On assista, a u d éb ut de l' Is la m, à
un fa it p lus é to nna nt, à s a vo ir le pa rta ge effectif des fortunes entre les "mohâjirin",
chassés de la Mecque et les "ansâr" qui les recevaient à Médine. Ibn Jaouzi note q ue les
percep te urs de la d îme éta ie nt e ux- mê mes c har gés, so us le K ha life O mé ia de
Oma r Be n Abde la ziz, de la d is tr ib u t io n d e s r e ve n us : d a ns c ha q ue d o ua r ,
d a ns c ha q ue quartier citadin, les pauvres recevaient des moyens de subsistance.
La dîme enca issée éta it entière me nt épuisée en s ubs ides pop ula ir e s; r ie n ne
re ve na it a u Tr é so r K ha lif ie n. U ne œuvr e d'assistance atteignait les régions les plus
lointaines de l‟Empire. L' his to r ie n Ib n Ab de l Haka m, d u VI II e s iè c le, no us s ignale
que le Khalife envoya en Ifriqya (la Tunisie actuelle) un agent du fisc, po ur procéde r à la
distr ib utio n des r e ve nus de l'impôt canonique. Personne n'en aurait voulu, car aucun ne
se voya it re mp lir les cond itio ns d'ind igence requise s, po ur se per me ttre
d'e nc a is ser les pr od uits de la Zak â t. C es r app or ts q ui no us p ro vie nne nt
d'a ute urs gé né ra le me nt d igne s de fo i, se mb ler a ie nt fab ule ux et fa nta is is tes à
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l' histo r ie n mode r ne q ui les soumettra it à la cr itiq ue p ure, sa n s te nir co mpte de
l'e ffe t q ue le "né op hytis me " e ntho us ias mé de va it fa ire, s ur l'â me or ie nta le,
fra îc he me nt acq uise à la d isc ip line r igo ur e use de l'Is la m. En lis a nt ce s pa ges,
un Ga utier o u un Marça is n' y ver ra ie nt, e n to ute s incér ité, que de la littéra ture
roma ncée. C'est que l' his tor ie n d u XXe s ièc le, enc lin à penser e t à juge r e n
mod e r ne , n'e st pa s to ujo ur s à mê me de co nc e vo ir cer ta ins dessous
psyc ho lo giq ues, ni l'e ffic ience de la me ntalité, souvent s imp liste et na ïve de
l'ho mme médié va l. C'é ta ie nt s ur to ut d es ins tit utio ns a uto no me s , fo nc tio nna nt
so us for me d e fo ndatio ns "Hab o us ", q ui s e c ha r gea ie nt e ffe ctive me nt de
l'ass istance des élé me nts no n favor isés de la nation. To ute une ga mme de
néce ss ite ux e n bé né fic ia ie nt, a lla nt des p a uvres, ve uve s et o rp he lins , jusq u'a ux
ave ugles e t a ux ma lades . L' initia tive p r ivée s' ingé nia it à e mpr unter to utes le s
moda lités pos s ib les , po ur s ub ve nir, d e fa ço n e ff ica ce e t pe r ma ne nte, a ux
beso ins va r iés d es d iver ses co uc he s so c ia les. La d is tr ib utio n de so upes
popula ires q uotid ie nnes, de vivres hebdo mada ires, de do tatio ns spéc ia le s
me ns ue lles e t da ns les occas io ns e xceptio nne lles, te ls éta ient les modes ord ina ire s
d'assista nce. O n reco ura it, pa r fo is, à des for mes c ur ie uses. C'e st a ins i q ue le s
bo ur ge o is e t mê me le s é lé me nts d e la c la s se mo ye nne , co ns titua ie nt une pa r t
imp or ta nte d e le ur s ucc ession en biens Habous dont les caractères inaliénables et sacrés
éta ie nt une s o lid e ga ra nt ie p o ur une ge s tio n jud ic ie us e e t équitable. On voyait,
alors, une multitude de fondations qui s'érigeaient partout, sous des étiquettes diverses, mais
avec un seul et même but : garantir à chacun le minimum vital. Bien m ie u x : c e r t a in e s
œ u v r e s é t a ie n t a n i mé e s d ' u n r é e l s o uc i d e po ur vo ir les mis ére ux d' un
minimu m de co nfo rt. Des fo nd s p ar tic ulie rs é ta ie nt a f fe c tés à l'e ntr etie n de
pa villo ns q u'o n mettait spécialement à la disposition de la jeunesse indigente, po ur
cé lébre r les c éré mo nies d u mar ia ge et pa sser le mo is de mie l, da ns le b ie n- être
et la pa ix, a ux fra is de s Habo us. O n ép ar gna it, a ins i, a ux je une s mé na ges les
fr a is gé né ra ux nécessités par un événement aussi important.
A ces œuvres soc ia les collectives, à base Habous, vena ie nt se jo indre les œuvres
ind ivid ue lles de charité, les aumônes obligatoires (co mme ce lle qui do it a vo ir lie u
à l'occasion de la r up ture d u je ûne de Ra mad a n) et le s d îme s ca no niq ues ( 2,5 %
du capital numéraire et 10% des récoltes). Jusqu'à la ve ille d u P ro tec to ra t, o n
re le va it, à Ra ba t p ar e xe mp le , un s ys tè me or ig ine l de d is tr ib utio n d es re ve nus
de la Zaka t : le co ntr ib uab le e n d éc la ra it le mo nta nt a u ca d i q ui lu i e nvo ya it,
a u fur e t à mes ure , e t jusq u'à co nc ur re nce de la s o mme dé c lar ée, de s
néce ss ite ux p or te ur s d e bo ns do nt la va le ur co rr esp o nd a it a ux be so ins d u
bé né f ic ia ir e, dé te r miné s d'a va nce s ur e nq uê te , un minimu m d'é q uité é t a it,
a ins i, gar a nti pa r le je u d e c e d o ub le co ntrô le.
«"La min " d' un de s p lus c o ns id ér ab le s waq fs de Da mas es t le de r nie r re je to n
des Almora vides masso ufi ... », da ns a uc une des oc c upa tio ns , «o n ne se co nfie
co mme a ux étra nger s ma ghréb ins, car ils jo uiss e nt, da ns c ette ville, d' une ha ute
réputa t io n d ' ho no r a b ilité » ( Vo ya ge s - I b n J o b e ir - p . 3 2 0- 32 1 ) - NourEd d ine co ns titua e n wa q f , a u pr o fit de s ma ghr éb ins , d e u x mo u lin s , s e p t
ve r ge r s d e la te r r e b la nc he , u n b a in, d e u x b o utiq ues » (p. 332 ). Da ns ces
contrées s yr ie nnes et a ille urs, to ut mus ulma n q ui, e n mo ura nt, prescr it s ur so n
bie n un le gs, le co ns acre spéc ia le me nt à la dé livr a nce des p r iso nniers ma ghrébins,
en considération de leur éloignement de leur patrie (p. 360).
«Les Ma lék ites o nt une zao uïa à la mosq uée de Da mas, po ur l'e ns e igne me nt ; e t
les étud ia nts d u Ma ghre b s' y ré unis se nt. I ls jo u is s e nt d' une a llo ca tio n f ixe »
( Vo ya ge - Ib n J ob e ir - 3ème partie - p. 314).
«Le pa uvre hère q ui ne poss ède r ie n a dro it à tro is jo urs d' héb er ge me nt à une
ma iso n co mmune. P assé ce dé la i, il do it e ntre r da ns une fa mille o u d é gue rp ir »
(S urdo n, I nstitutio ns , p. 199).
La M is s io n S c ie nt if iq ue d u M a r o c a d éc r it, e ntr e a utr e s, l'hospita lité c he z
O ula d Ha r iz, d a ns c e s te r me s «L'ho sp ita lité es t très lar ge. Da ns c haq ue do ua r,
se tro uve la d jmâa o ù to ut vo ya ge ur mus ulma n e st a ss uré de tro uve r le gîte et
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la no urr iture » (Villes et Tr ibus du Maroc - Casablanca et les Chaouïa, T. II p. 101)
«Vis ite z une zao uïa d u b led, vo us se re z é to nnés de la so mme de b ie nfa its q u'e lle
d isp e ns e, e n ta nt q ue r e fuge e t gite d 'étape s, po ur vo ya ge ur s, e n ta nt q u'as ile
pour vie ux et éc lopés » (Propos d'un vieux marocain, p. 12 7).
Le s c hape lles et mo sq uées (d u Rif) se r ve nt d' hô te lle r ie a ux é tr a nge r s e t a ux
é tud ia nts q ui r e ç o ive nt une ho s p ita lité , auss i gratuite q u'agréab le (Moulieras
T. I p. 56). L'hospita lité, do nnée d a ns c haq ue mo sq uée, e st c o ns idérée co mme un
devoir sacré, par tous les habitants du Maroc (p. 62).
«I l fa ut vo ir a ve c q ue l e mp r e ss e me nt, a vec q ue lle lo ya uté s cr up ule use, le
cap ita lis te ma roc a in s'ac q uitte de l'a umô ne c o ntinue lle, avec cette charité
obligatoire envers tous les misérables, a vec cette hosp ita lité accordée à to us é tra ngers,
le s bureaux de b ie nfa isa nce, les ma iso ns de santé de notre mo nde mode r ne n'o nt
p lus de ra is o n d' être, q ue la lu tte imp la cab le d e s c la s s e s q u i me na c e
gr a ve me nt no t r e v ie ille E ur o p e (Moulièras T. II p. 195).
« Ce lui q ui s' introd uit da ns un c ha mp de p astèq ues, é tab li e n te rr a in "bo ur "
( no n ir r igué ) , pe ut ma nge r jusq u'à tr o is pa s tè q ues , sa ns e nco ur ir de
co nda mna tio n, s' il l' a fa it po ur éta nc her sa soif» ("orf " des Resmoukas, Instit., p.
315).
I l n' éta it do nc p a s in vr a is e mb la b le d e r e nco ntr e r, d a ns la p re mièr e s oc ié té
arab e ve r tue use, des ma rq ues d' idéa lis me dont rêvaient Platon et Socrate.
C'es t a ins i q ue le k ha life O mar b e n Abde la z iz s e d és is ta, - no us rapporte- t- on
encore - , de tout so n patr imo ine pa ter ne l, a u p ro fit de la c o mmuna uté ; il
sub ve ntio nna les e ntr epr ises agricoles des fellahs et autres.
74
REGIME ALIMENTAIRE
«L‟a lime nt le p lus lic ite e t le me ille ur est ce lui q ue tu a uras ga gné à la s ue ur de
tes ma ins. Le Pro p hè te Da vid viva it d es ga ins que lui rapportait son travail manuel»
(B).
«Zac har ie ( le I Iè me de s P ro p hè te s a u VI è me s ièc le a va nt J.C ) éta it me nu is ie r
» (M).
« Le Prophète buva it, q ue lque fo is, da ns un réc ip ie nt en c uivre a r ge nté. I l
l'e mp lo ya it, a uss i, po ur fa ire ses ab lutio ns » ( T).
Le P r o p hè te in t e r d it d e ma n g e r la c ha ir d u c ha t, e t d'encaisser le prix de sa
vente» (D).
«So nt pro hibés les c ha irs de s â ne s do me stiq ues, des c he va ux (po ula ins), des
jume nts, des a nima ux à croc o u des a nima ux à griffes ou à serres» (N.D) (les animaux
comme le lion, le tigre, le cha t ... ou des o isea ux de pro ie co mme l'épervier, le fa uco n
etc.…).
«Die u vo us a s e ule me nt inte rd it la b ête mo r te , le sa ng, la via nde de p orc e t
to ut a nima l s ur leq ue l o n a ur a invoq ué un a utr e no m q ue c e lu i d e Die u » (S .,
La Vac he , Ve r se t 17 3 ).
«Ga re à un excès de via nde da ns la no urr iture , e lle crée c he z l' ho mme , une
ps yc ho se ma niaq ue, a u mê me titre q ue le vin» (ordonne le Khalife 'Omar).
«Le P r o p hè te a dé c o mma nd é a u c r o ya nt d e ma nge r o u d e boire, en se tenant
debout» (BE. Mawsily).
«Le vinaigre est le meilleur liquide onctueux» (M.S).
«Le P rop hète a ima it le be urre e t les da tte s »( D), a ins i q ue le miel et les confiseries
(d'après Aïcha)
Nâ fi', se r vite ur d' Ib n'O mar, r aco nte q ue so n ma îtr e ne vo ula it ja ma is ma nger
seul ; il te na it toujo urs à être acco mpa gné, dans son repas, par un pauvre» (B.M.T).
«Le gib ier de la me r et la no ur r iture q ui s'y tro uve vo us so nt per mis : c'est une
jouis sance po ur vo us et pour les vo ya ge urs. Le gib ie r de la te rr e vo us es t
inte rd it, a us s i lo ngte mp s q ue vo us ê tes e n é ta t de sac ra lis atio n (a u p è le r ina ge ) Cra igne z Die u ve rs q ui vo us sere z rasse mb lé s - » (S., La Tab le Ser vie, verset 96).
«Le P ro p hète a inte rd it d e ma nge r la via nd e de hé r is so n e t permis celle du lièvre
et du lapin» (S., sauf MA).
«Le Pr op hè te ord o nna it - d it- o n - à se s co mpa gno ns de tuer les c hie ns, à
l'exceptio n des chie ns de chasse et de garde (pour la r éco lte , les bê te s e t les
de me ures ) ; ma is , po ur ( M) e t les (S), seul le chien noir nuisible doit être éliminé.
«La is se z re fro id ir vo s me ts ; les rep as p r is to ut c ha ud s ma nq uent de bénédiction»
(TA) (Abou Horéira).
«Le re ste des a lime nts q ui de me ure ( no n bro yé) e ntre les mo laires, en diminue la
force» (TA) (Ibn 'Omar).
«Il ne soufflait jamais dans le récipient» (B.M.T.N).
«Ô vo us qui cro ye z ! Ne déclare z pas illic ites, les exce lle ntes no ur r it ur e s q ue
Die u vo us a p e r mis e s . N e so ye z p a s d e s trans gres se urs. - Die u n'a ime pas les
tra ns gresse urs - » (S., La Table Servie, verset 87).
«Le P ro p hète no us a d éco mma nd é d e p re nd re une b o is so n, aplatis sur notre ventre,
ou de boire de l'eau en une seule traite» (Kazouini) : Ibn 'Omar.
« La ve z vo s ma ins a va n t d ‟ e n us e r p o ur b o ir e … ; le s ma ins s o n t le s
r é c ip ie nts q u i rende nt la boisson p lus exq uise et plus agréab le» (Q).
« Quand vous aurez acheté de la viande ou cuisiné un mets, a ugme nte z- en la sa uce, pour
en o ffr ir à votre vo is in». (TA)
Le Prop hè te interd it to ute bo isso n e nivra nte (te l le vin) o u e up hor isante (te ls
l' héro ïne, la coca ïne, l'op ium, la morphine etc...) (D).
« Le vin es t la p ire des imp ureté s» (N) ( had ith rappor té par le khalife Othman).
« De s ho mme s de ma co mmuna uté bo iro nt le vin, e n lu i do nnant une autre
appellation» (N).
75
« Le Prophète a ac heté a vec pa ie me nt à ter me, c he z un juif, de l'or ge po ur sa
famille, donnant en gage son bouclier de fer» (B).
«La me ille ur e b o is s o n, po ur le P r op hè te , é ta it la b o is s o n douce et fraîche» (TA)
(rapporté par Aïcha).
«Ne buvez que d'un récipient à orifice fermé» (M.S).
«Q ua nd les mets so nt ser vis à tab le, per so nne ne do it la q uitte r , q u' à la f in d u
re pa s , ni c e ss e r de ma nge r o u d e b o ir e , a pr ès s'ê tre ra ss as iée , to ute p er so nne
qui se lè ve, a ins i, de tab le , r isq ue d' inc ite r, p ar là, un ho mme timid e, à la
s uivr e, alors qu'il a encore faim» (TA).
«Le me ille ur r epa s e s t c e lui a uq ue l p re nne nt p a r t p lus ie ur s personnes» (TA).
«Le P ro p hè te a d é co mma nd é de b o ir e o u d e ma nge r , da ns to ut uste ns ile d'or
ou d'ar ge nt, de porter des hab its de so ie et d'en faire un matelas» (B).
«Rie n n' es t p ir e à re mp lir q ue le ve ntre d' un ho mme ; po ur ta nt, q ue lq ues
bouc hées s uff ira ie nt à se s beso ins ; s' il e n d ispose davantage, qu'il en réserve le tiers
de son estomac à son ma nge r, le de ux iè me à s o n b o ire e t le de r nie r à sa
res p ira tio n» (T).
«O n d é co mma nd a it d e ma nge r d u gib ie r tué p a r co up s d e fus il, à l' e xceptio n
de ce lui p r is pa r un c hie n de c hasse, b ie n dressé ... (B)».
«Du te mps du Prophète, on ma ngeait des sauterelles » (B).
«On doit se rincer la bouche, après tout repas» (B).
«Les ser viettes n'éta ient pas en usa ge, du te mps du Prop hète » (B)
«S i votre ser vite ur vous apporte un mets, assoc ie z- le da ns votre repas, sinon
donnez- lui en une ou deux bouc hées» (B). «Le "b itr " e s t lic ite : c'e s t le vin tir é
d u mie l q ui n' e nivr e pas» (B).
«Le Pro p hè te n' a ja ma is p u ma nge r d u b lé à sa tié té, d ur a nt trois nuits consécutives,
jusqu'à sa mort» (B).
Du te mps d u Prophète, on "so uffla it" l'orge, sa ns le ta miser » ( il s' a git d‟ une o r ge
no n mo ndé e, c' es t à d ire de gra ins d'o r ge non dépouillés de leurs enveloppes).
«Da ns un repas commun, conte nte z- vous - dit le Prophè te Ŕ de l'aliment que vous avez
juste devant vous» (B). (I l s'agit d' un p lat co mmun, se lo n l' hab itude arabe o ù c hac un
des convives doit puiser de son côté, le plus proche).
«Le P rop hè te se r inça it la bo uc he, c haq ue fo is q u' il a b u d u lait, normalement
maculé de graisse» (B).
«Le re pa s d' un s e ul p e ut s u ff ir e à d e ux, e t c e lu i de d e ux à trois» (B).
«Le Pr op hète a ima it les co nfis er ies, le mie l e t la ca le basse » (B), ( la ca leba sse
a ins i a imée p ar le P rop hète e st q ua lif iée a u Maroc, de citrouille chér ifienne) ou
slawie, c'est- à- dire de la ville de Salé».
« Le Prophète réservait pour la subsistance de sa famille, des vivres pour une année » (B).
« Mange avec ta ma in dro ite - ordonne le Prophète- et ma nge de ce qui est devant toi»
(B. M. S.).
« Ne mange pas adossé à quelque chose ou étendu sur le côté»
« Le Prophète mangeait accroupi» (M).
« Après le manger, ne vous essuyez pas avant d'avoir léché vos doigts » (B.M.S.)
«Le Prop hète a interd it de rep lie r le go ulo t des outres, po ur y Boire, en y mettant la
bouche» (B.M.S).
«Ne colle pas ta bouche a u réc ip ie nt et ne bo is pas d'une se ule tra ite » (T).
«Que celui qui donne à boire, boive le dernier» (T).
«To ut repas s uffit à ce lui q ui, a va nt de ma nger, pro no nce le no m d‟Allah» (T).
« Mangez e t b uve z, ma is pa s d'e xcè s. I l ( Alla h) n' a ime pa s les excessifs» (S., Les
limbes, verset 31).
« Afin que c e la ne r es te p a s da ns le c er c le de s r ic he s d 'e ntr e vo us » (S., la
Mobilisation, verset 7).
«I l vo us es t interd it de co ns o mmer les bê tes mo rte s, le sa ng , la via nde de po rc,
to ut sac r if ice immo lé à to ut a utr e q u'a Die u, les bê tes é tr a nglé e s, as so mmé es ,
mo r te s d es s uite s d' une c hute o u d' un co up de co r ne, le s bêtes mis es e n p ièces
par un car nas s ier, à mo ins q u' e lle s n' a ie n t é té s a ig né e s à te mp s , e n f in le s
76
b ê te s immolées sur les autels des idolâtres» (S., 5, verset 3).
«Dis- le ur : je ne tro uve, da ns ce q ui m'a é té ré vé lé, d' illic ite e n ma t iè r e d e
no ur r itu r e , q ue le s a n ima u x mo r ts , le s a n g q u i a c o u lé e t la c ha ir d e p o r c ;
c a r c ' e s t u ne a b o min a t io n, u n e no ur r itur e p r o fa ne s ur la q ue lle fut in vo q ué
un a utr e no m q ue c e lui d e Die u. S i q ue lq u' un y e s t c o ntr a int, q ue c e s o it p ar
le beso in et no n pa r l'a ppétit se ns ue l o u, co mme tra ns gres se ur ; certes Dieu est
indulgent et miséricordieux» (S., 6, verset 145). I l a mis f in, a us s i, à c er ta ine s
cro ya nce s o u co utume s q ui interdisaient certaines nourritures. (S., 6, versets 138-139
et 143-144).
«Ô fils d'Adam.... mangez et buvez, sans excès, Dieu n'aime pas ceux qui abusent » (S.,
7, verset 31).
«Nous le ur a vo ns fo ur ni les fruits et la viande q u' ils dés ire nt» (S., 52, verset 31).
« Il y a deux variétés de mer : l‟eau de l‟une est douce, limpide et d‟un goût agréable,
celle de l‟autre est salée et saumâtre. Et pourtant l‟une et l‟autre vous procurent une chair
fraîche que vous mangez, et vous en retirez des perles dont vous vous parez. Et l‟on y voit
des vaisseaux fendre avec bruit les flots, pour vous permettre d‟aller à la recherche des
bienfaits de votre Seigneur. Peut-être Lui en serez- vous reconnaissants ! (S., 35, verset
12).
«Vous trouverez, dans les animaux, un enseignement. Nous vous faisons boire ce qui de leur
ventre sort entre le chyme et le sang, un lait pur, délicieux à boire» (S., 16, verset 66).
Maints hadiths, plus ou moins authentiq ues, sont rapportés par de s d iza ine s d e
r e c ue ils , s ur "la mé d e c ine p r ô né e p a r le Prophète".
«C e lu i q ui ne ma nge pa s la via nd e p e nd a nt q ua ra nte jo ur s , acq uier t un ma uva is
carac tère et c e lui q ui la ma nge, p e nda nt q uara nte jo ur s d' une ma nière s uivie, so n
cœur s'e nd urc it» : "L' es to ma c es t ce ba s s in d u c or ps a uq ue l p ar vie nne nt le s
va iss ea ux. Q ua nd l'es to mac se po rte b ie n, les va is sea ux e n r a p p o r te nt la s a nté
e t q ua nd l' e s to ma c es t pe r tur b é , le s vaisseaux en rapportent la maladie".
De Même que pour la tradition :
- «Diversifiez votre alimentation».
Le Prophète d it : «Quico nq ue béné fic ie d'un repas, do it d ire : Dieu bénis le et
donne- nous un autre meilleur ; et quiconque boit d u la it, q u' il d ise : Die u bé nis- le e t
ajo ute- no us- e n, car je ne conna is pas un autre a liment, suffisa mme nt nutr itif que le
la it», (hadith : Ibn 'Abbas) (c'est un aliment complet).
«L‟ ho mme ne r e mp lit ja ma is de réc ipie nt pire que son ventre ; il suffirait à l'ho mme
quelques petites bouchées qui ma intie nnent sa constitution. S‟il tie nt tout de même, à
manger davantage, qu‟il réserve le tiers pour son repas, le deuxiè me tiers pour sa
boisson, le troisiè me pour sa respiration».
 «C'est de l'ab us, que de ma nger de to ut ce q ue tu dés ires) (hadith).
 «.Je vous recommande les fruits dans leur primeur ; ils donnent la santé et dissipent les
mélancolies».
 «La viande donne la chair».
77
LE MIEL ET LE LAIT DE LA MERE
« Usez des deux matières thérapeutiq ues» : " Le mie l et le Coran'' I b n Mâ ja e t . Al
Ha k im, s e lo n le s c o nd itio ns d ' a uthe nt if ic a t io n é la b o r é e s par B et M).
« J e vo us r ec o mma nd e le s é né e t le mie l ; ils c o ns titue nt un re mè d e contre tout
mal, sauf la mort».
«Q ue lle bo nne bo isso n q ue le mie l, il e ntre tie nt le c œur et fa it disparaître le froid
du thorax» (hadith).
«To n S e igne ur e njo ignit a ux abe illes : «Etab lis se z vos de me ur es da ns le s
mo nta gnes, da ns le s arb res, et les r uc hes ; p uis ma nge z b utine z de to utes les
fle urs, d e to us le s fr u its . S uive z, a ins i, le s s e ntie r s d e vo tre s e igne ur pré vus
pour ce la ». «De le urs e ntra ille s so rt une liq ue ur d iap rée o ù le s h o m m e s
t r o u v e n t u n e g u é r is o n . I l y a là , u n e ns e igne me nt p o ur le s ge ns q u i
mé d ite nt » (S ., 16 , ve r se ts 6 8 - 09).
«C e lui q ui p re nd le mie l, a u pe tit dé je une r, tro is fo is pa r mo is , sera préservé
d'une maladie grave»
«Rien n'est préférable pour l'enfant au lait de sa mère».
« Le s mè r e s r é p ud ié e s a lla it e r o n t le u r s e n fa n ts , d e u x a n s co mp lets, s i le
père ve ut a c he ver l' a lla ite me nt ... » (S ., 2, ve rse t 233).
Témoignages
Le mie l est ind iq ué po ur les pe rso nnes ner ve uses, irr itab les, ne urasthé niq ues,
inso mniaques e t dans de no mbre uses a ffec tio ns p s yc hia tr iq ues . O n rappo r te a us s i
l'e ff ica c ité d u mie l da ns le tra ite me nt de l' a lcoo lis me c hro niq ue. I l co nvie nt de
s igna le r q u' Avice nne co ns igne , d a ns s o n «C a no n», l' e ffe t tra nq uillisa nt du mie l,
ses effets contre l'ango isse, l'anore xie, dans l'a mé lioration de la mé mo ire et des
facultés menta les et contre la dysarthrie.
Avice nne reco mma nda it (s e lo n Yo uir ic h), le mie l po ur la lo n gé vité et la
prés er vatio n de s ca pac ités p hys iq ues , c he z le vie i lla rd. I l d isa it : «S i vo us
vo ule z re ste r je une , pr e ne z d u miel».
Il préconisa it que les personnes, dépassant de 45 ans, deva ient prendre ré gulière me nt
du mie l, avec de la no ix écrasée (du fait de sa richesse en lipides).
Notre ami le Docteur Alami nous a fourni maintes références, en l'occurrence, dans sa
thèse de doctorat.
« La guér iso n des affections psyc hiatr iq ues par le mie l» d it Dr. B. Bizzi de l'Hôp ita l
Lo lli- I mo la ( Ita lie ), pub lié dans la revue des Etudes ps yc hiatr iq ues (Ra sse gna d i
stud i ps yc hiatr ic i), ( vol. -4-4, tome 6).
D'après la ré fére nce précéde nte : la docto resse Ca na lini (de l' hôp ita l
ne urop s yc hia tr iq ue d'Ancô ne- Ita lie) rappo rte de s résultats très encourageants de
l'emploi de la liqueur de miel à 40%, dans les cas d'alcoolisme chronique et de morphinisme
( V) . L'o uvr a ge F ra nç a is : « le s tr o is a lime nts mir a c le s » d e Caillas . Vo ir
artic le : « L'e mp lo i d u mie l da ns le tra ite me nt de l'ané mie », in revue «la science
et la fo i» n° 22, 1977 p. 211, d'après l'ouvrage du Dr. Nizan Dakr.
L'artic le «la vita mine hé mos tatiq ue et le mie l», pub lié dans la r e vue de
l' As soc ia tio n méd ica le d u labo ra to ir e d e l' ins titut e xp ér ime nta l d e l' Unive rs ité
du M inneso ta (pa r Viv ino, lia y dak et Palmer).
Le Dr. Oussa ma C ha mo utt, co ns igne sa prop re guér iso n de do ule ur s
r huma tis ma le s c hr o niq ues (d ata nt d e p lus ie ur s a nnées) par l'emploi du miel. (voir
l'article : «le miel et son emploi thérap e utiq ue » pa r R. C ha mo utt, in re vue la sc ie nc e
et la fo i n° 20 1977, p. 67).
Yo uir ic h rap po rte, da ns s o n o uvra ge, d es ca s de lo ngé v ité, che z des sujets dont
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l'a lime ntatio n est à base de mie l. (« Le miel des Abeilles» de Jean Hurpin.)
 «Conser vatio n des tissus dans le mie l» (pa r le Dr Khatib, in revue la scie nce et la
fo i) n° 21, 1977 p. 122 «Holle y and Your Healtl», Dr Beck et Smedley-Bantam, 1971.
 «Le mie l e t la sa nté de l' ho mme » (Mo sco u 1966, par p lus ieurs auteurs en Russe).
 « Jo ie e t sa nté pa r le s F le ur s e t le mie l » ( pa r Er ic- N ige lle , 1973, 5ème édit.)
 «Les r uc he s s o nt de s p ha r mac ie s a ilée s » ( pa r le Doc te ur Yo uir ic h, prés ide nt
de l' Acadé mie de s Sc ie nces méd ica le s de Kiev, traduit par le Dr M. Halouji.)
Le Dr W. Ko lla th (spé c ia lis te a lle ma nd) co nfir me : «S i l' o n e xcepte les
ma lad ies pro vena nt de causes acc ide nte lles, d'e mpo isonne ment (p lo mb, a rse nic,
etc...), de micro- or ga nis mes extrêmement virulents, de malformations congénitales, la
majorité des ma lad ies connues trouve son origine directe ou ind irectes dans une
alimentation incorrecte».
Le Dr. Ghawab i rapporte qu'il a observé des cas de personnes du Hijaz
agées, de plus de cent ans, et dont le régime alimentaire a é té e xc lus ive me nt
la cté o u as so c ié à d u thé , et r ar e me nt ( une fo is par mo is) à la via nde .
Ces perso nnes Ŕ re ma rq ue- t- il - bénéficiaient d'une très bonne santé.
Beauco up de d iététic ie ns pensent que la lo n gé vité des peup les da no is et
bulgar es est d ue à le ur conso mma tio n par tic ulière du petit lait (ibid.).
I l a été co nsta té ( s ur des s tatis tiq ues a mér ica ines) q ue le ca nce r d u se in
est p lus fréq ue nt da ns le s pop ulatio ns q ui n' a lla it e nt pas au sein par
rapport aux autres.
J.C. Gab ila n, aprè s a vo ir a na lysé , d a ns so n o uvr a ge «Pr éc is
d‟Hygiè ne », le s p re sc r ip tio ns co ra niq ue s, e n ma tiè re d' hyg iè ne,
conc lut : «Le s presc r ip tio ns d u Cor a n sera ie nt à introd uire dans nos
mœurs».
Le meilleur médicament - dit le Prophète - est le Coran» (Ibn Mâja).
Dans s o n « ja w â b a l K â f i» , I b n A l Q a y i m, c it a n t le s h a d it h s d e
méd ic a tio n p ar le Co ra n, s o uligne q ue c es ve rse ts, a ins i q ue to ute s les lita nies
ou invocatio ns, e n l'occ urre nce, ma lgré le ur a uto - e fficac ité, nécess ite nt l'e xis te nce
d'une force de fo i, c he z le lecte ur et le pa tie nt. La guér iso n pe ut ne pa s s ur ve nir,
par ma nque d'e ffic ience sp ir itue lle, c he z le pre mier o u inap ti tud e d e cr o ire à
l'a d mis s ib ilité d u flu x gué r is se ur, c he z le deuxième».
Le p rop hète usa it des de ux thé rap ies, à la fo is te mpo re lle et sp ir itue lle .
C'est a ins i q ue, mor d u p ar un s cor p io n, il pa ssa s ur la mors ure un p e u
d'eau et d u se l, to ut e n lis a nt q ue lq ue s versets du Coran» (T) (Hadith
rapporté par Ali).
«Le diététicien américain Horace Fletcher, dit : «cessez de ma nge r a u x p r e mie r s signes
de rassasiement, n'allez pas jusqu‟à la réplétion».
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HABILLEMENT CORRECT ET SOBRE
« Le Prophète a autorisé ses deux compagnons : Azzoubeir et Abderrahman Ibn 'Awf à se
vêtir de soie, parce qu'ils souffraient de démangeaisons» (B.M.S).
« Choisissez , pour vos habits, la couleur blanche, c'est la meilleure des teintes» (N).
« Hahillez- vous en blanc : il est plus pur de toute saleté et de tout orgueil».
« le Prophète prenait, parfois, un vêtement rouge à doublure : jamais rien n'en a été plus
beau» (B.M.S.).
« Il portait deux vêtements verts» (T).
« Un habit de poils noir avec des images de selles de chameaux » (NI).
« Le Messager d'Allah ne portait qu'une tunique et un pagne du tissu grossier»
« La manche de la tunique du Prophète lui arrivait, jusqu'au poignet» (D).
« Il avait un matelas de cuir, bourré de fibres de palmier» (B) (rapporté par Aïcha).
« Tout portrait est prohibé, sauf une gravure sur tissu» (S., sauf MA) , « Un rideau illustré
l'est aussi» (B.D.) : Ibn 'Omar.
«Si vous vous habillez, ou si vous faites vos ablutions, commencez par le côté droit» (TA.
D).
« Déchaussez- vous, c'est plus confortable, pour vos pieds» (BE.T)
«Quand vous vous chaussez, commencez par le pied droit, eu vous déchaussant, commencez
par la partie gauche».
«Ne marchez jamais avec une seule chaussure» (MA.M.T.D.)
«Le regard d'Allah (Sa Clémence), le jour du Jugement Dernier, ne se porte guère sur ceux
dont les habits traînent par gloriole ou vaine gloire» (B.M.D.N) : Ibn 'Omar.
«Dépoussiérez vos chaussures avant de les mettre» (TA). (En voulant mettre sa deuxième
chaussure, le Prophète voit sortir un jour, un serpent).
«Le Prophète n'a pas répondu au salut d'un passant portant un double habit, de couleur
rouge» (TA. D).
«Le Prophète porta, un jour, deux habits verts» (S).
«La différence formelle entre nous et les polythéistes - souligne le Prophète - réside dans le
port du turban (par les uns) et le port du chapeau (par les autres)» (TA.D).
«Les turbans sont la couronne des Arabes» (TA).
«J'ai constaté, dans mon Ascension Nocturne aux Cieux - dit le Prophète - que la plupart des
Anges portent des turbans» (TA) (Aïcha).
«Quand un garçon pissait sur les vêtements du Prophète, celui-ci en imbibait légèrement la
surface, sans les laver» (B).
«Le prophète urinait debout, quand il ne risquait pas de rebondissement du liquide
excrémentiel» (B).
«Habillez- vous correctement, quand vous vous rendez visite les uns les autres »
«Le Khalife 'Omar Ibn el khattab, enroulait les bouts de sa moustache, quand il se mettait en
colère» (TA).
«A la fin des Temps, des hommes se feront teindre leurs chevelures en noir» (D.N).
80
PROTECTION DES ANIMAUX
«Une femme est descendue à l'Enfer, à cause d'une chatte qu'elle aurait ligotée et
emprisonnée, sans nourriture, l'empêchant, ainsi, de chercher à se nourrir des produits et
déchets de la terre» (B.M).
« Le Prophète a interdit aux croyants d'inciter des bêtes à se combattre entre elles» (D.T).
Il ne s'agit pas de la tauromachie qui est l'art de combattre les taureaux dans l'arène ; c'est le
torero, en Andalousie, importé sous les Mérinides à Fès.
«Le Prophète aimait les chevaux plus que tout autre animal ; la race chevaline, - affirmait- il
- est le meilleur bien (que l'homme puisse posséder) ; l'homme est assisté par Allah, dans
leur entretien ; les frais auxquels il aurait consenti, «sont agréés, comme une aumône
canonique» (TA.D).
«Le Prophète a participé à un pari, en engageant une somme sur une mise en compétition de
chevaux concurrents. Il était fier et joyeux de la gageure remportée par le cheval qu'il avait
choisi» (S).
«Le Prophète participait, par ses propres chevaux, à des concours hippiques» ; il avait
concouru également à des courses de chameaux» (B).
«A un homme qui se plaignait de solitude, le Prophète recommandait d‟adopter un couple de
colombes » (T)
«Le Prophète aimait les pigeons à plumage rose» (T).
«Allah a pardonné à une femme de mœurs légères, pour s'être empressée à apaiser la soif
d'un chien haletant et essoufflé, qui risquait de mourir, en remplissant d'eau un de ses
souliers qu'elle attacha avec son foulard, pour puiser» (B).
Dans une autre version :
«Un homme a vu un chien, mangeant de l'herbe, pour apaiser sa soif ; il s'empressa de
remplir ses souliers d'eau, pour l'abreuvoir ; Allah lui rend grâce, pour son geste méritoire. Il
lui ouvre les portes du Paradis» (B).
«Un âne, marqué au visage, passa devant le Prophète qui dit: «Que Dieu maudisse celui qui
l'a marqué» (M).
«Le Messager d'Allah a interdit de ligoter les bêtes, pour les tuer» (B.M.S).
Le Prophète, insistait, toujours, sur le sentiment de bonté et de douceur qui doit animer le
musulman, non seulement vis-à-vis de ses semblables, mais également à l'égard des
animaux.
- «C'est accomplir une œuvre pieuse que d'avoir planté un arbre ou semé des grains dont le
fruit profiterait à l'homme et aux animaux» (B.M.T.).
Témoignages
« Jamais on ne voit un arabe, dit Gustave Le Bon, maltraiter un animal, ainsi que cela est
généralement la règle, chez nos charretiers et cochers européens. Une société protectrice des
animaux serait tout à fait inutile, chez eux. L'Orient est le véritable paradis des bêtes».
(Civilisation Arabe p. 376)
«Il existe, au Caire, - dit Gustave Le Bon -, une mosquée où les chats viennent, à certaines
heures, chercher la nourriture qu'un legs charitable leur assure».
Les œuvres de bienfaisance se souciaient, même, des animaux et des oiseaux ; on s'ingéniait
à constituer des fonds appréciables, pour leur entretien. Les animaux infirmes faisaient
l'objet d'un soin particulier. Il existe toujours, parmi les biens Habous à Marrakech, un
magasin dont les loyers étaient régulièrement affectés à ce genre d'assistance. On se
rappelle encore, à Fès, la fameuse colline dite «Kodiat El Barâtil» où des essaims compacts
d'oiseaux, de toutes sortes, avaient pris l'habitude de venir s'approvisionner en grains,
éparpillés, à cet effet, sur une petite colline.
81
LA PÉDOLOGIE HYDRAULIQUE ET AGRONOMIE
Maints versets coraniques et hadiths témoignent de l'intérêt que porte l'Islam à la science, à
toute branche de la connaissance, entre autres : La pédologie ou la science du sol, qui étudie
les caractères biochimiques et physiques des sois, leur évolution et leur répartition. Quant à
l'hydraulique, c'est un élément non moins important, dans le cadre des lois de l'éco ulement
de l'eau ; son énergie est fournie par les précipitations atmosphériques (le brouillard, la
pluie, la neige, la frêle) dont le Coran fait état, en en faisant valoir les effets bénéfiques. De
ces études naissent l'ensemble des connaissances, théoriq ues et pratiques relatives à
l'agriculture, qui est le travail de la terre, et l'exploitation du milieu naturel, permettant la
production des végétaux et l'élevage du cheptel nécessaire à l'homme.
82
LA TERRE
«C'est encore un de ses miracles, quand tu vois la terre, comme abattue, mais aussitôt que
l'eau du ciel descend sur elle s'émeut et se gonfle. Celui qui l'a ranimée, ranimera les morts,
car Il est Omnipotent (S., Foussilate , verset 39).
« Dans la création des cieux et de la terre, dans la succession de la nuit et du jour, dans le
navire qui vogue sur la mer, portant ce qui est utile aux hommes, dans l'eau que Dieu fait
descendre du ciel, et qui rend la vie à la terre, après sa mort. Cette terre où Il a disséminé,
toutes sortes d'animaux, dans les variations des vents, dans les nuages assujettis à une
fonction entre le ciel et la terre, il y a vraiment des signes pour un peuple qui comprend » (S.,
la vache, verset 164).
«Nous avons étendu la terre, nous y avons implanté des montagnes et nous y avons fixé
toutes sortes de couples de magnifiques espèces » (S., Qâf, verset 7).
«Qui donc a établi solidement la terre ? Qui a fait surgir des fleuves, au milieu de sa surface
? Qui a établi des montagnes et élevé une barrière entre les deux mers ? Est-ce quelque autre
qu‟Allah ? Et, cependant, la plupart ne le comprennent pas» (S., la Fourmi, verset 62).
« il a créé les cieux sans colonnes visibles ; Il a implanté sur la terre des montagnes comme
des piliers, afin qu'elle ne branle pas sous vos pieds ; Il y a propagé toutes sortes d'animaux
» (S., Luqman, verset 10).
«Il a disposé la terre, pour les différents peuples. Elle porte des fruits et les palmiers dont
les fleurs sont couvertes d'une enveloppe. Et le blé qui donne la paille et l'herbe» (S., ArRahmân , versets 10, 11 et 12). Quant à la Terre, Il l‟a aménagée pour tous les êtres
vivants, en la pourvoyant d‟arbres fruitiers, de palmiers aux régimes bien protégés, de
grains empaillés et de plantes odoriférantes.
«N'ont- ils pas vu que Nous poussons l'eau vers un sol aride. Nous en faisons sortir, grâce à
elle, des céréales dont ils se nourrissent eux et leurs troupeaux ? Ne voient-ils pas ? » (S.,
As-Sajda, verset 27).
«Nous faisons descendre du ciel une eau bénie, grâce à laquelle Nous faisons pousser des
jardins, le grain que l'on moissonne ; les palmiers élancés, porteurs de régimes bien
ordonnés, pour nourrir nos serviteurs. Nous rendons ainsi la vie à une terre morte (S., Qâf,
versets 9, 10 et 11).
«Qui donc vous procure la nourriture du ciel et de la terre ? (S., Younouss, verset 31).
«Voici pour eux un signe : la terre morte que Nous faisons revivre et dont Nous faisons
sortir des grains qu'ils mangent (S., Yâssine, verset 33).
«Nous versons l'eau par ondées. Nous fendons la terre par fissures, et nous en faisons sortir
le grain, la vigne et le trèfle, l'olivier et le palmier, les jardins aux arbres touffus, les fruits et
les herbes qui servent à vous et à vos troupeaux» (S., Abassa, versets 25, 26, 27, 28, 29, 30,
31 et 32). Nous faisons pleuvoir en abondance, puis Nous fendons profondément la terre et
Nous y faisons pousser des grains, des vignes et des légumes, des oliviers et des
palmiers, des jardins touffus, des fruits et des pâturages, pour vous en faire jouir, vous et vos
troupeaux.
83
L'EAU
« C‟est Lui qui fait tomber l'ondée, lorsque les hommes sont désespérés. Il étend Sa
miséricorde ; Il est le Maître digne de louanges » (S., la Délibération, verset 28).
« Il apaise le vent, quand Il le veut, et les vaisseaux restent immobiles à la surface de l'eau.
Il y a vraiment, là, des signes, pour tout homme constant et reconnaissant » (S., La
Délibération, verset 33).
« Au moyen de cette eau, Nous avons fait surgir, pour vous, des jardins de pa lmiers et de
vignes. Vous y trouvez des fruits en abondance, et vous vous en nourrissez» (S., les
croyants, ci-set 19)
« C‟est Lui qui déchaîne les vents avant-coureurs, les marque de Sa grâce, les pourvoyant
de nuages alourdis de pluie, nuages qu'Il pousse vers le pays atteint de sécheresse ; en faisant
ainsi , descendre l'eau, Allah fait croître toutes sortes de fruits» (S., Al A`raf, verset 57).
« Il envoie les vents comme précurseurs de Ses grâces. Nous faisons descendre du ciel l'eau
pure, pour faire revivre, par elle, une contrée mourante ; Nous en désaltérons Nos créatures,
un nombre infini d'animaux et d'hommes» (S., Le Coran, versets -48 et 49).
« C‟est, ainsi, que par cette manne du ciel, Dieu fait pousser la Végétation, produit la
verdure, d'où sortent les grains disposés en épis et les palmiers dont les branches donnent
des grappes suspendues et les jardins plantés de vignes et les olives et grenades semblables
ou différents les uns des autres ; Dieu nous exhorte à méditer sur leur mode de fructification
et de maturité» (S., Les Troupeaux, verset 99).
«Ne vois-tu pas que Dieu fait descendre du ciel, l'eau, grâce à laquelle Nous faisons, ensuite,
sortir des fruits diaprés ?
Les montagnes sont marquées de stries blanches, rouges, de couleurs diver ses ou d'un noir
profond» (S., Le Créateur, verset 27).
«Avez-vous pensé à l'eau que vous buvez ? Est-ce vous qui l'avez fait descendre des nuages?
Si Nous le voulions, nous la rendrions saumâtre.
- Si seulement vous étiez reconnaissants» (S., Celle qui est inéluctable, versets 68, 69 et 70).
«La science de l‟Heure est l'exclusivité de Dieu, Il fait descendre l'ondée. Il sait ce que
contient le sein des mères» (S., Luqman, verset 34).
«Si l‟eau dont vous disposez était absorbée par la terre, qui donc vous procurerait une eau
pure ?» (S., Dominion d'Allah, verset 30).
«De la terre. Il a fait pour vous, un lit de repos, et du firmament, un édifice. Il fait descendre
du ciel une eau, grâce à laquelle Il fait surgir des fruits, pour assurer votre subsistance.
N'attribuez pas à Dieu de rivaux, alors que vous êtes conscients» (de la réalité) (S., La
vache, verset 22).
«Dieu est celui qui déchaîne les vents, ceux-ci soulèvent un nuage ; Il l'étend ensuite dans le
ciel, comme II le veut, et Il le met en morceaux : Tu vois, alors, l'ondée sortir des ses
profondeurs. Quand Il le fait tomber sur qui Il veut, parmi Ses serviteurs, les voici dans
l'allégresse» (S., les Romains, verset 48)
« Est damné celui qui empêche un vagabond de s'abreuver sur le surplus d'une source ou
d'un ruisseau, de même celui qui empêche un bétail de paître sur un surplus de fourrage»(B).
«Nous avons fait descendre l'eau du ciel, avec mesure ; Nous l‟avons maintenue sur la terre,
alors que Nous pourrions le faire disparaître» (S., Les Croyants, verset 18).
« L‟eau, le fourrage et le feu» sont une copropriété de la communauté (dont les membres en
profitent sur pied d'égalité) (D).
(Le Prophète fait allusion, par le mot feu, aux moyens naturels, de se réchauffer, de s'assurer
une cuisson etc..).
Ordonnés par la tradition Islamique, les travaux hydrauliques, indispensables à toute
prospérité agricole et à tout épanouissement citadin, «comptaient - dit H. Terrasse- parmi
les grandes œuvres des dynasties musulmanes».
84
L'AGRICULTURE ET L'ELEVAGE
« Dieu envoie des vents fécondateurs» (Coran), pour transmettre les éléments de
germination du mâle à la femelle, pour la reproduction. »
« Ne vendez guère ce qui n'est pas en votre propre possession »(S)
« Le Prophète a prohibé l'achat ou la vente du produit d'un arbre, avant sa pleine fruition»
(S).
« Celui qui met en valeur une terre inculte ou inexploitée, en devient possesseur» (D.N.T.).
Dans une autre variante : «Celui qui met en valeur une terre dont le propriétaire est
incapable de l'exploiter, la délaissant en perdition...».
Il doit être mis en demeure, pour l'exploiter par l'intermédiaire du cadi (juge).
« Celui qui cultive un terrain, sans l'autorisation de ses propriétaires, n'aura aucun droit sur
les récoltes, et est, en plus, tenu à en payer les frais» (AT).
« Celui qui détourne un lot de terrain, dépossédant son propriétaire légitime, Allah le
maudit» (B). (Hadith rapporté par Ibn „Omar).
«Nous avons fait descendre des nuées, une eau abondante pour faire pousser, grâce à elle,
des céréales, des plantes et des jardins luxuriants» (S., l'Annonce, versets 14, 15,16).
«Il a créé, pour vous, les bestiaux. Vous en retirez des vêtements chauds, d'autres avantages,
encore ; et vous vous en nourrissez» (S., les Abeilles, verset 5).
«Avez-vous considéré ce que vous cultivez ?
Est-ce vous qui ensemencez, ou bien sommes-Nous les Semeurs ; Si Nous le voulions, Nous
le rendrions complètement sec ; et vous continuez à plaisanter?
Nous voilà endettés, ou plutôt, déshérités !
Avez-vous pris en considération l'eau que vous buvez ? Est-ce vous qui l'avez fait descendre
des nuages ? (S., Celle qui est inéluctable, versets 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71 et 72).
«Nous avons fait naître aussi un arbre qui sort du Mont Sinaï et qui produit de l'huile et un
condiment» (S., les Croyants, verset 20).
«Vous retirez une boisson enivrante et un aliment excellent des fruits des palmiers et des
vignes. Il y a vraiment, là, un signe pour un peuple qui comprend» (S., les Abeilles, verset
67).
«Dieu fend le grain et le noyau. Il fait sortir le vivant du mort et, le mort du vivant ; Dieu est
ainsi. Pourquoi vous détournez- vous de Lui ?» (S., les Troupeaux, verset 95).
«C'est Lui qui a fait croître les jardins en treilles, ou non en treilles ; les palmiers et les
céréales comme nourritures variées, les oliviers et les grenadiers semblables ou
dissemblables. Mangez de leur fruit, quand ils en produisent ; payez-en les droits, le jour de
la récolte. Ne commettez pas d'excès ; Dieu n‟aime pas ceux qui commettent des excès» (S.,
les Troupeaux, verset 141).
« Mangez de ces bonnes choses que Nous vous avons accordées, Remerciez Dieu, si c'est
Lui que vous adorez» (S., la Vache, verset 172).
« Ô ! Vous les hommes ! Mangez ce qui est licite et bon sur la terre, ne suivez pas les traces
du Démon : Il est, pour vous, un ennemi déclaré» (S., la Vache, verset 168).
« Ceux qui dépensent leurs biens, dans le chemin de Dieu, sont comme un grain qui produit
sept épis et chaque épis contient cent grains. Dieu quintuple Ses dons à qui Il veut ; Il est
Présent partout, et Il est Conscient» (S., la Vache, verset 261).
« Vous trouverez un enseignement dans vos troupeaux. Nous vous abreuvons de ce qui, dans
leurs entrailles, tient le milieu entre le chyme et le sang : un lait pur, délicieux à boire» (S.,
les Abeilles, verset 66).
« Il arrivera un temps proche où le meilleur des biens d'un musulman serait un troupeau
ovin, qu'il (l'homme) fera paître dans les collines et les points de précipitations pluviales
85
fuyant ainsi pieusement les troubles et les agitations» (B).
«Ton Seigneur a révélé aux Abeilles : Établissez vos niches dans les montagnes, dans les
arbres et les ruches» (S., les Abeilles, verset 68).
« Ils (les Troupeaux) vous semblent beaux, quand vous les ramenez le soir, et quand vous
partez, au matin» (S., les Abeilles, verset 6).
«Sont licites : les plumes des oiseaux morts et les tissus osseux des éléphants (ivoire), pour
fabriquer des peignes» (B).
« De la terre, Il a fait, pour vous, un berceau. Il y a tracé, pour vous, des chemins.
Il a fait descendre du ciel une eau, avec laquelle Nous faisons germer toutes sortes de
plantes» (S., Tâha , verset 53).
«Propose-leur la parabole de la vie de ce monde : elle est semblable à une eau :
Nous l'avons fait descendre du ciel, pour qu'elle se mélange à la végétation terrestre ; mais,
celle-ci devient un herbage desséché que le vent disperse.
«Dieu est Puissant sur toute chose» (S., la Caverne, verset 45)
«Dans la succession de la nuit et du jour, dans l'eau nourricière que Dieu fait tomber du c iel,
et grâce à laquelle, Il fait revivre la terre, après sa mort; dans le déchaînement des vents, Il y
a des signes pour un peuple qui comprend» (S., Celle qui est agenouillée, verset 5).
«N'as-tu pas vu comment Dieu fait tomber du ciel, l'eau et la conduit dans les sources,
cachées dans les entrailles de la terre; comment fait-Il germer les plantes de diverses espèces
comment Il les fait faner et jaunir ; comment enfin, Il les réduit en brins desséchés! Certes,
il y a, en là, un avertissement pour les hommes doués de sens» (S., les Troupes, verset 21).
«Ceux qui dépensent leurs biens, cherchant l'agrément, avec le désir de plaire à Dieu et pour
affermir leurs âmes, ressemblent à un jardin planté sur une colline : Si une forte pluie
l'atteint, il donnera le double de fruits ; Si une forte pluie ne l'atteint pas, la rosée y
suppléera. Dieu voit parfaitement ce que vous faites» (S., la Vache, verset 265).
«Quand la terre revêt sa parure et s'embellit, ses habitants s'imaginent posséder quelque
pouvoir sur elle.
Notre ordre vient, alors, de nuit ou de jour ; Nous en faisons un champ rasé, comme si, la
veille, elle n'avait pas été florissante. Nous expliquons Nos signes, de cette façon, à des
hommes qui réfléchissent» (S., Jonas, verset 24).
« Nous faisons descendre des nuages, de l'eau en abondance pour faire germer, par elle, le
grain et les plantes, et les jardins plantés d'arbres» (S., La Grande Nouvelle, versets 14, 15 )
« Ô vous les hommes
Souvenez- vous des bienfaits de Dieu envers vous !
Existe- t- il, en dehors de Dieu, un créateur qui vous accorde, du ciel et de la terre, ce qui est
nécessaire à votre subsistance ? Il n'y a de Dieu que Lui !- Comme vous êtes stupides !- » (S.,
Le Créateur, verset 3).
« N'as-tu pas considéré comment Dieu pousse légèrement les nuages , comme Il les réunit et
les entasse par morceaux , puis tu vois sortir de leur sein une pluie abondante ; on dirait qu'Il
fait descendre du ciel des montagnes grosses de grêle, dont Il atteint ceux qu'Il veut, et qu'Il
détourne de ceux qu'Il veut. (Peut s'en faut que l'éclat de la foudre n'enlève la vue aux
hommes)» (S., la Lumière, verset 43).
« C'est Lui qui fait descendre du ciel l'eau qui vous sert de boisson et qui fait croître les
plantes dont vous nourrissez vos troupeaux (S., les Abeilles, verset 10).
« C‟est Lui qui, du ciel fait descendre l'eau avec laquelle Nous faisons croître la végétation
de toute plante. Nous en faisons surgir la verdure d'où nous faisons sortir les grains,
groupés en épis, et de la spathe du palmier, des régimes de dattes, à portée de la main.
Nous faisons croître des jardins plantés de vignes, des oliviers et des grenadiers, semblables
ou différents les uns des autres. Considérez leurs fruits, lorsqu'ils fructifient et qu'ils
mûrissent. Voilà des signes, pour un peuple qui croit !» (S., les Troupeaux, verset 99).
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ACTIVITÉS COMMERCIALES
(JUSTESSE ET JUSTICE)
«L'injustice est l'acte perpétré par un homme riche qui fait traîner son créditeur, remettant
son remboursement à plus tard» (S) : Abou Horéira.
«Il n'y a guère de peine plus que celle éprouvée par un débiteur».
«Celui qui contracte un emprunt, avec l'intention de le rembourser, Allah l'assiste ; et s'il
entend, en son for intérieur, ne jamais le débourser, causant ainsi une perte au créditeur,
Dieu le discrédite et le ruine» (B) : Abou Horéira.
«Allah assiste le débiteur, jusqu'au moment où il s'acquitte de son emprunt» (El Kazouini) :
hadith rapporté par Abdellah Ibn Jaâfar.
«Le Prophète a interdit l'acte dit "Najch", qui consiste pour un homme à valoriser une
marchandise au-dessus de son prix réel, alors qu'il n'a pas le désir de l'acheter, le seul but
étant d'inciter d'autres acheteurs à acquiescer à ce prix» (B. M. N. M) : Ibn 'Omar.
«Dieu anéantira les profits de l'usure et Il fera fructifier l'aumône.
Il n'aime pas l'incrédule, le pécheur» (S., La Vache, verset 276).
«N'achetez pas des poissons qui sont encore dans l'eau : c‟est aléatoire» (TA).
«Faites une remise dans votre dette, si vous voulez être payés sur le champ» (TA).
Les juristes disent que le délai d'échéance d'une dette est valorisable.
«N'interceptez guère les marchandises, avant leur entrée au marché» (B M. D. N.) : Ibn
'Omar.
«Dans tout achat ou vente, ne séparez pas une mère de son enfant» (MA).
«Dans toute conversion de monnaies, c'est le cours de change qui compte».
«Un surplus, payé de bon gré par le débiteur, sans condition préalable, est légitime» (Ibn
'Omar).
«La pire des usures est la diffamation d'une personne» (TA).
«Le commerçant intègre a sa place parmi les prophètes et les élus de Dieu» (T).
«Dieu réprouve tout accaparement des aliments, susceptible de provoquer la cherté de la
vie» (Majma' el Fawaïd).
«Ô ! Croyants ! Ne vous livrez pas à l'usure, en portant la somme au double» (S., La Famille
d"Imran ; verset 125).
«Un acheteur et un vendeur ont chacun le droit de se raviser, tant qu'ils ne se sont pas
quittés».
Quand Ibn 'Omar était ravi d'une marchandise, il quittait le vendeur, sans attendre (S).
«Si vous vendez un fruit qui sera atteint par l'effet d'une calamité, son prix est illégitime. »
(C'est seulement dans le cas où le produit déjà mûri, ne serait pas encore cueilli) (S) : hadith
rapporté par Jabir.
« Le prix de vente d‟un terrain et d‟une maison sera béni, tant qu‟il sera utilisé pour l'achat
d'un autre terrain ou d'une autre demeure» (A).
« N‟est autorisé à commercialiser, dans un souk (marché) que celui qui connaît les règles du
Droit musulman, en l'occurrence (TA) Omar.
« Celui qui monopolise un aliment, Allah le frappe par un double mal : la lèpre et la faillite»
(El Kazouini).
« Les assassins et les monopoleurs ou monopolisateurs sont sur un même plan, le Jour du
Jugement dernier» (A. BE. AT.).
« Ne sois pas le premier à entrer dans un souk (marché) ou le dernier à en sortir : c'est un
champ où Satan déploie ses enseignes » (M) : hadith par Salman el Farissi. On avait
demandé au Prophète de fixer les prix de vente des marchandises, à cause de leur cours
élevé, dans le marché ; il avait refusé, Allah seul - dit- il - en est le fixateur».
Le Prophète fait allusion, par là, à l'acte divin naturel, qui est la loi de l'offre et de la
demande.
'Omar Ibn el Khattâb avait ordonné à un vendeur, qui avait baissé dans un souk (marché) le
prix de ses marchandises, d'élever ses prix au niveau de ceux du marché ou de q uitter le
marché ». (MA)
« Malheur aux fraudeurs !
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Lorsqu'ils achètent quelque chose, ils exigent des gens une pleine mesure, lorsqu'ils
mesurent ou qu'ils pèsent pour ceux-ci, ils trichent». (S., Les Fraudeurs, versets 1, 2 et 3).
« Dieu accorde sa juste récompense à tout homme qui, dans ses activités commerciales, fait
preuve de bonté de cœur et de générosité» (B. T.).
« Il a établi la balance : ne fraudez pas sur le poids ; évaluez la pesée avec exactitude ne
faussez pas la balance». (S., Le Miséricordieux, versets 7, 8, 9).
«Pesez avec une balance juste, Ne causez pas de tort aux hommes, dans ce qui leur
appartient ; ne soyez pas malfaisants sur la terre, en la corrompant» (S., Les Poètes, versets
182, et 183).
«Pas de tapage ou de désordre dans un souk (marché)» (B).
«Une marchandise achetée en vrac ne doit pas être revendue sur place ; son acheteur doit la
transporter, ailleurs, pour la mettre en vente» (B).
«Le Prophète a admis, pour les copropriétaires, un droit de préemption sur tout bien mobile
ou immobile, non divisé ; ce droit tombe après l'assignation des limites, et le tracé des
chemins ou pistes». (B)
«Le prix de vente doit être fixé par le vendeur» (B).
«Un acte ou contrat de conciliation opprimante est résiliable» (B).
«Celui qui effectue un ordonnancement anormal, dans notre société, est rebuté» (B).
«Le Prophète a interdit tout trafic sur le vin ; de même le serment prêté par le vendeur, dans
un souk, pour liquider sa marchandise, en jurant faussement avoir eu un acheteur à prix
meilleur» (B).
«Le meilleur d'entre vous est celui qui s'acquitte bénévolement de ses dettes» (B).
«Le Prophète a décommandé toute profusion de questions et toute dilapidation de fortune».
«Pas de surenchère ni marchandage sur un article déjà vendu, sauf désistement o u
autorisation de l'acheteur» (B).
«Toute enchère est permise, lors d'une adjudication» (B).
«Le Prophète prônait souplesse, complaisance et tolérance, dans tout acte d'achat ou de
vente» (B).
« L‟économie dans les dépenses est la moitié de la subsistance ; ménagez la susceptibilité
des gens est la moitié de la raison ; une question intelligente constitue la moitié de la
connaissance » (TA : rapporté par Ibn 'Omar).
« Le Prophète ordonnait au créditeur de différer la date d'une dette, pour un débiteur
insolvable ou de remettre entièrement cette dette» (B).
« Le retard que peut mettre un homme aisé à payer une dette ,est un acte de méchanceté et
d'injustice».
« Celui qui donne un répit à un débiteur dans la gêne ou qui remet une partie de sa dette,
Allah l'ombragera, le Jour de la Résurrection, de l'ombre de son Trône, quand il n' y aura
d'ombre que la Sienne» (T).
« Puisse Allah traiter avec clémence, un homme coulant quand il vend, achète ou réclame le
paiement de ce qu'on lui doit». (B. M. S).
88
PLANIFICATION FAMILIALE
« Unissez-vous par le mariage, procréez : je me glorifie de vous - de votre nombre - parmi
les peuples, le jour du Jugement», ce hadith se situe dans un certain cadre où «le potentiel
humain de l‟Islam, au temps du Prophète, dépassait à peine une centaine de milliers de
personnes».
L'Islam condamne tout infanticide, par crainte de pauvreté ou de déshonneur, comme le
pratiquait l'Arabie antéislamique.
« Ne tuez pas vos enfants, par crainte de la pauvreté. Nous accorderons des s ubsistances à
eux et à vous» (S., Le Voyage Nocturne, Verset 31).
«Cherchez donc auprès de Dieu le "rizq", adorez Dieu et Lui soyez reconnaissants» (S.,
L'Araignée, verset 17).
« Certes, Dieu est le pourvoyeur, le Fort, l'Inébranlable» (S., Celles qui éparpillent, verset
58).
Au cas d'Al Ghil (rapport sexuel avec une femme qui allaite), le Prophète dit : «Ne tuez pas,
en secret, vos enfants, car "Al Ghil", est comme un cavalier au combat qui serait désarçonné
et piétiné par sa monture». (L'enfant conçu par une mère qui allaite un autre enfant sera
chétif). En espaçant les naissances, la mère évitera beaucoup d'ennuis au nourrisson et aura
le temps de reprendre ses forces.
Quand l'homme ne dispose pas de moyens, pour se marier, il ne doit pas se castrer : «La
castration est interdite, car la procréation est un des buts que le croyant doit se proposer
d'atteindre» (B.T et N).
Les croyants, pour éviter une procréation inopportune, pratiquaient le âzl ou coït interrompu,
admis par l'Islam, dans des conditions bien limitées.
«Nous pratiquions le âzI du vivant de l'Envoyé de Dieu, au temps de la révélation
coranique», dit le Prophète (M) (hadith Jâbir).
«Un homme vint trouver le Prophète et lui dit : «j'ai une esclave, elle s'occupe de ma maison
et arrose ma palmeraie, j'ai eu des rapports avec elle, mais je ne veux pas qu'elle ait
d'enfants. Ŕ Le Prophète répondit : pratique le âzl avec elle, si tu le souhaites , mais ce qui
est écrit arrivera. L'homme revint, quelque temps après, et dit : la femme est enceinte. Le
Prophète observa : je te l'avais dit, ce qui est écrit doit arriver».
«Nous reçûmes des captives et nous pratiquâmes le azl. Lorsque nous questionnâmes
l'Envoyé de Dieu, il dit : est-ce vrai ? (trois fois) et il ajouta : toute âme que Dieu a jugé bon
de créer, et ce, jusqu'au jour du jugement dernier, doit naître, malgré tout» (B) (Abou Saïd).
Les quatre rites juridiques (Malékite, hanbalite, hanéfite et chafiite ) sont unanimes à
proclamer, d'après ces hadiths, que le "âzl" est licite ; mais sa pratique répugnait au
Messager d'Allah ; cette répugnance constitue un manque d'empressement connu, dans le
Droit musulman, comme aversion ou dégoût de "Tanzih" (non préférentiel) ; cette attitude
du Prophète est motivée par le fait que le "âzl" ne saurait aller à l'encontre de la volonté
divine, d'autant plus que certains croient y voir une tentative de «changement de la création
de Dieu» (comme dit le Coran) : «Je les inciterai à changer la création le Dieu (S., An-nissâe
verset 119)
Mais il y a néanmoins quelques conditions essentielles, pour admettre cette pratique
d‟interruption du coït, à savoir :
-1 le consentement formel de l'épouse, car le "âzl" ne doit pas être pratiqué contre son gré :
«le Messager d'Allah interdisait le "âzl" avec une femme libre (qui n'est pas concubine ),
sans son consentement» (A. Ibn Mâjah) ; ce hadith rapporté par le khalife Omar est
corroboré par un autre, rapporté par Abou Horeira : «le Messager de Dieu interdit la pratique
du âzl avec une femme libre, sans qu'elle y consente» (D).
D'ailleurs, certains fouqahas (juristes), permettent le "âzl" même sans le consentement de
l'épouse, tout en le considérant comme répréhensible, en l'occurrence.
-2 La pratique du "âzl" ne concerne que l'individu personnellement, sans constituer une rè gle
de base dans le but de lancer un appel général, pour la limitation des naissances (le docteur
el Bouti). L'interruption volontaire de la grossesse risque, quand elle est généralisée, comme
89
c'est le cas dans plusieurs pays, d'aboutir à une dénatalité, a u cas d'un avortement illégal.
D'après l'Imam Ghazzali : «la pratique du"âzl" pour éviter les angoisses causées par une
famille nombreuse, n'est pas prohibée; cependant, cette attitude dénote un certain manque de
confiance en la bonté de Dieu». Dieu n'a-t-il pas dit : «C'est Dieu seul qui permet à toute
créature terrestre de survivre».
La mère n'a pas le droit, pour échapper aux responsabilités parentales de "refuser - comme
dit Ghazzali - d'avoir un enfant, par orgueil ou par un sens excessif de la propreté, ou pour
éviter les douleurs de l'enfantement ou de l'allaitement».
Ainsi, l'application de la «contraception demeure conditionnée par une entente préalable
entre époux : les raisons justificatives restent à leur entière appréciation. La femme a droit à
la maternité et le mari ne saurait l'en priver, qu'avec son consentement. Sa volonté est
souveraine, en cas de danger reconnu médicalement. La femme doit ainsi jouer pleinement
son rôle dans la société. L'Islam lui reconnaît le droit exclusif dans des secteurs afférant à la
vie conjugale, ménagère et familiale, notamment la maternité. Le Coran reconnaît à la
femme autant de droits que d'obligations ; c'est là un principe capital qui établit fermement
l‟égalité des deux sexes. Mais, toute tolérance, dans le domaine de la contraception, ne
saurait être érigée en système, ni généralisée sans tenir compte des conjonctures du milieu
et de divers autres facteurs, dont ceux socio-économiques. Tout planning, quel qu'il soit,
demeure inopérant, dans un milieu non éduqué, qui n'est pas à la hauteur de ses
responsabilités familiales et nationales».
Une limitation des naissances, bien équilibrée, qui tienne compte des préoccupations et
soucis du législateur de l'Islam, ne serait pas loin de la pratique légitimée du "âzl". Elle ne
doit guère bouleverser le processus démographique, en désorganisant les bas-fonds de la
société. L'Islam reconnaît toute optique socio-économique de la communauté musulmane.
La tradition Islamique renforce la chasteté prénuptiale de la femme, abhorre l'enfantement
illégitime et prohibe l'infanticide ou le fœticide ; autant de préceptes qui découragent une
fécondation aveugle. Mais, le déviationnisme moderne, qui tolère de plus en plus les
rapports sexuels illégaux et les pratiques abortives clandestines, ne fait que désaxer, de plus
en plus, le rouage de la communauté Islamique moderne qui préconise Ŕ à juste titre Ŕ un
palliatif concrétisé par un espacement des naissances. L‟I.V.G. « interruption volontaire de
grossesse » , comme on dit en France, jusqu'à un certain nombre de mois , n'est pas interdite
par notre religion, si ,c'est une nécessité pour la santé de la mère». Le conditionnement des
comportements et des états sociaux, ayant changé, dans le milieu musulman moderne, toute
modification de ce processus doit tenir compte d'un ensemble d'impondérables, certes
contradictoires, mais de nature à fausser l'enchevêtrement idéal des principes transcendants
du "traditionnisme" Islamique. Les textes législatifs coraniques ou traditionnistes (hadiths)
qui ont traité de la contraception, d'une façon ou d'une autre, sont rares. Mais, par déduction
analogique, tous les autres moyens contraceptifs sont assimilés au "âzl", dans les conditions
strictes établies par les quatre Rites.
Là, intervient le problème de l'avortement, formellement prohibé par l'Islam, s'il n'y a pas
une raison valable avancée par un médecin compétent et intègre, tel le danger que peut
courir la mère ; mais cet avortement doit se faire d‟une manière précoce, "pas avant les 40
premiers jours", comme disent certains, mais dès la première semaine de la conception,
comme le précise un hadith rapporté par Tabarani dans son "Jâmi‟".
Témoignages
L‟écrivain russe Anton Nemilov affirme, dans son ouvrage publié à Londres, en 1932, sous
le titre Biological Tragedy of Woman (La Tragédie Biologique de la femme), que la femme
n'a été conçue que pour assurer la conservation de l'espèce humaine.
Le Dr. Oswald Schwartz, dans son livre "La psychologie du sexe " (The Psychological Sex)
dit : «que signifie l'existence de l'instinct sexuel chez l'homme ? Et dans quel but a-t- il été
90
créé ? Il est absolument certain que la raison d'être de cet instinct est la procréation et la
perpétuation de l'espèce. Car, en vertu des lois bien établies de la biologie, chaque organe du
corps humain doit remplir son rôle propre et indépendant, pour accomplir la fonction qui lui
a été assignée par la nature. En conséquence, si l'organe se trouve empêché de remplir son
rôle spécifique, la vie du sujet s'expose, infailliblement, à des problèmes harcelants et
nombreux. En l'occurrence, la plupart des organes de la femme n'ont été créés que pour la
fonction de la grossesse et de la génération. Si la femme était empêchée de réaliser la
fonction essentielle de sa structure physique et intellectuelle, elle serait immanquablement
vouée à la déperdition, ainsi qu'à la mélancolie et aux divers complexes. Par contre, quand
elle devient mère, elle retrouve un regain de beauté et de charme spirituel, qui lui fait
surmonter la faiblesse et l'épuisement consécutifs à l'accouchement et à l'allaitement.
Chaque organe de notre corps doit accomplir sa fonction. S'il en est empêché, notre
organisme souffre du déséquilibre.
Alexis Carrel, dans son livre (l'homme, cet inconnu) dit : «Les femmes qui n'ont pas
d'enfants sont moins équilibrées, plus nerveuses que les autres. En somme, la présence du
fœtus dont les tissus diffèrent des siens par la jeunesse, et, surtout, parce qu'ils sont, en
partie, ceux de son mari, agit profondément sur la femme. On méconnaît, en général,
l'importance qu'a pour elle la fonction de la génération. Cette fonction est indispensable à
son développement optimum. Aussi, est- il absurde de détourner les femmes de la
maternité».
Le Dr. G.I Swya, dit dans le «Supplément de l'Encyclopédie Britannique des expériences
médicales» :
«Nous ne pouvons pas nier que ces pilules peuvent produire des effets nuisibles, à long
terme. Parmi les grands inconvénients que présente ce traitement, on note l'obligation pour
la femme de prendre successivement des dizaines de pilules, selon un calendrier déterminé.
En outre, leur prix élevé et leurs suites indésirables limitent leur emploi...»
Le Dr. Renel Dioks dit : «lorsqu'elle prend ces pilules, pour empêcher la grossesse, la
femme ne s'expose pas seulement à la migraine et à la névralgie, mais encore, elle est
susceptible de contracter une maladie incurable telle que le cancer» (Le Journal "Sidk", n°
18 nov. 1960, Inde).
Notre ami, le Dr. Amal Alami écrit dans la revue AI-Qods : Dans son «Précis le l'Islam et la
Médecine», le Dr. Chaoukette Shati nous apprend que, non instruit de l'opinion des
jurisconsultes fouqahas, en matière de stérilisation, il a posé la question suivante :
« Que pensez- vous de la tolérance de la stérilisation, à savoir l‟empêchement de la
procréation des personnes atteintes de maladies héréditaires graves, dont la transmission
d'ascendants aux descendants a été bien établie, sachant que le procédé employé pour la
stérilisation est une opération chirurgicale , tellement simple qu'elle n'empêche pas les
patients de vaquer à leurs occupations quotidiennes et qu'elle n'a aucun effet sur leur corps,
ni sur leur esprit ? »
La réponse à cette question a été donnée, simultanément, mais séparément, par le doyen de
la Faculté des Sciences juridiques de Damas, Dr. Mustapha Soubaï et par le Dr. Mârouf
Doualibi, Professeur des Sources du fqih à la faculté, de Droit, qui ont rendu leur décision, à
peu près, dans les mêmes termes.
«Vu les règles juridiques générales, dont notamment celle prescrivant : «parer au mal passe
avant l'acquisition du bien» et celle recommandant de : «contrecarrer le pire par le moindre»,
nous pensons qu'il serait permis de stériliser les personnes atteintes de maladies héréditaires,
lorsque les trois conditions suivantes se trouveraient réunies :
1-La transmission des dites maladies aux descendants devrait être certaine et généralement
constatée ;
2- Il n'y aurait aucun espoir de guérir ces maladies par un traitement médical ;
3- Il n'y aurait, pour empêcher la transmission des dites maladies aux descendants aucun
autre moyen que la stérilisation de la personne qui est atteinte.
La doctoresse Mary Scharlieb affirme, «Les moyens de contraception - que ce soit les
stérilets, les pilules, les drogues spermicides, les obturateurs féminins ou tout autre moyen
contraceptif - quoiqu'ils ne représentent pas pour la femme un danger immédiat manifeste,
ils ne manquent pas, après une certaine période d'emploi, de provoquer, chez elle, une
91
instabilité nerveuse, avant qu'elle n‟atteigne l'âge mûr. Parmi les conséquences inhérentes à
l'emploi de tels moyens, on constate la morosité, le malaise, l'angoisse, la mélancolie,
l'insomnie, l'irritabilité, les tourments, l'attaque des chagrins, la faiblesse du cœur, la
mauvaise circulation du sang, la paralysie des mains et des pieds ... et le dérèglement de la
menstruation.
Quant à l'insémination artificielle, Mohamed Saîd Ramadan AI Bouti (Pr. de théologie à
l'Université de Damas) écrit : «La licéité ou l'illicéité de l'insémination, en dehors de
l‟utérus, dépend de deux critères :
Que les savants et les médecins aient la certitude absolue que ce procédé n'engendrera aucun
mal corporel, ni psychique ou mental au fœtus, après sa naissance. En l'absence d'une telle
certitude, la dite entreprise est unanimement reconnue pour illicite, en vertu de la règle
juridique fondamentale : «pas de mal subi ni infligé» ("Lâ darara wa lâ dirar").
Que cette entreprise n'entraîne aucune confusion de parenté ou dans le lignage. Si chacune
des cellules sexuelles, que l‟on veut faire féconder par ce procédé, était celle de chacun des
conjoints, et, elle était par la suite, replacée dans l'utérus de l'épouse, à l'exclusion de toute
autre, une telle entreprise serait tolérée (une fois la première condition remplie). Par contre,
si elle ne répondait pas à ces deux critères, elle serait unanimement jugée illicite, dans le
cadre de la réglementation juridique. (Revue arabe Kuwait, n°242, Janvier 1979).
Pour Colin Clarck : «La plupart de nos industries, dans la société moderne, ne seront
favorisées que par un accroissement démographique».
Le Dr. Clair E. Fo1some affirme : «A ce tour, nous n'avons aucun moyen contraceptif facile
ou à bon marché, qui ne soit pas nuisible ».
Dans son ouvrage "People, Space and food" (Le Public, l‟Espace et l‟Alimentation) , le
Professeur Mc Normack Aurther confirme : «Les effets psychiques produits par tout moyen
contraceptif, sur la santé de la femme, sont extrêmement gênants. En plus des ennuis
harcelants, ils anéantissent, souvent même, cette volupté que la nature a mise dans la
consommation du rapport sexuel, en récompense au service que l'homme rend à l'espèce par
la reproduction».
Le Dr. Adolph Lurtenrin pense que l'indication de la stérilisation doit s'étendre à tous les
cas de maladies mentales héréditaires graves, d'alcoolismes chroniques, de criminels nés et
des individus de mœurs légères.
Wigam Wintington et Stuart pensent de leur côté que : «la civilisation bâtie par les âmes des
prophètes et les cerveaux des génies ne doit pas être léguée aux nains du corps, d'esprit et
d‟âme »
92
PAS DE FATALITÉ INEXORABLE
Pas de fatalité inexorable qu'on ne peut fléchir par la prière, la foi en Dieu et l'action. Le
Khalife Omar commentait, ainsi, le hadith : «Si une peste sévit dans un pays, n'y entrez pas,
et si vous y êtes, n'en sortez pas». Omar a voulu dire, par là, que le croyant peut fuir le
destin, tout en s'abritant sous l'égide du Grand Destin divin ; Maints propos Prophétiques
rappellent que le destin peut être fléchi par de bonnes actions, telle l‟aumône.
«N'est guère croyant, celui qui n'ajoute pas foi à la fatalité, dans son double cours fatidique
ou évitable», (TA), «car l'invocation d'Allah repousse les effets maléfiques du Destin»
(B.E).
Rien n'est donc voué, d'après l'Islam, à un destin inexorable ; la fatalité entraîne le mal,
comme elle peut entraîner le bien ; rien n'est, ainsi, moins vrai que l'attitude fataliste de ceux
qui pensent qu'il est vain de chercher à modifier le cours des événements, soi-disant fixés
par le Destin. Un hadith du Khalife Omar, évoque la double possibilité, avec un sentiment
irréversible, du pouvoir que possède l'homme, assisté de Dieu, pour choisir un champ
opérationnel où il peut éviter ce qui est inévitablement fatidique. Si deux bêtes sont l'une
dans un champ fertile et l'autre dans un terrain inculte, les deux sont voués au même Destin,
bénéfique ou maléfique. Allah agit, certes, mais l'homme aussi peut agir, avec l'aide de
Dieu. Il faut agir, ordonne l'Islam, sans se préoccuper de facteurs dont on ignore la nature.
L'homme doit donc agir, militer constamment, dans sa vie, abstraction faite de tout obstacle
imprévu, car l'être humain est doué d'une double force physique et morale, qui l'aide à
affronter les difficultés. Cesser d'agir, est un défaitisme, contraire à la foi : «Agissez - dit le
Coran -, Allah verra vos actions, ainsi que son Messager et les Croyants».
«Combien de fois un Prophète a vu combattre, à ses côtés, nombre de gens à la nature
divine. Ils ne se sont nullement découragés, à la suite de ce qui leur était arrivé, sur le chemin de Dieu, n'ont pas faibli, n'ont pas abandonné la lutte et Dieu aime les gens patients»
(S., Famille de 'Imran, verset 146). Combien de prophètes, suivis d‟un grand nombre de
disciples, ont combattu pour défendre la Cause de Dieu, sans jamais se laisser abattre par les
épreuves, ni faiblir, ni abandonner la lutte ! Dieu aime les gens persévérants.
«Ne perdez pas courage ; ne vous affligez pas, alors que vous êtes des hommes supérieurs,
étant croyants» (S., La Famille, verset 139).
«Les bonnes actions dissipent les mauvaises, c'est un rappel pour ceux qui se souviennent»
(S., Houd, verset 114).
«Etonnante est la situation d'un croyant ; elle n'engendre, à son profit, que du bien (état
exclusif d'un moûmin); s'il est atteint par un heureux incident, il rend grâce à Dieu ; s'il est
victime d'un malheur, il l'endure avec patience; il est en meilleur état, dans les deux
cas»(M).
Son but, dans la vie, est d'agir ; tout défaitisme est mortel. «Le croyant se sent constamment
à l'aise dans sa religion, tant qu'il n'a pas versé un sang interdit». (B)
Ce qui le bute dans sa vie et le tracasse, c'est de perpétrer un acte illégitime. Au cas même
où il se sentirait dans le mauvais chemin, il se raviserait et changerait d'orientation, sans
infléchir devant un soi-disant "Mektoub" (inscrit dans le Destin).
L‟homme n'est pas infaillible. S'il pêche, il doit agir dans le bon sens, pour se faire
pardonner par Allah et par la société.
« Si vous ne péchiez pas, Allah créerait sûrement des gens qui pêcheraient, puis
solliciteraient le pardon de Dieu qui les absoudrait » (M).
« Malheur aux austères et rigoristes - répéta trois fois le Prophète- pour damner toute
austérité et tout rigorisme» (dans la religion ou la morale).
« Je me repens, effectivement, chaque jour, plus de soixante dix fois» (B), affirme le
Messager d'Allah. Quand on se repent, on se sent encouragé pour reprendre la bonne action.
Le nombre (70) n'a aucune valeur en soi, il symbolise seulement une quantité maxima ; car
dans une autre variante, rapportée par Moslim, ce nombre est remplacé par une centaine de
fois».
Personne ne doit souhaiter la mort, en l'appelant, avant son terme : car, si son œuvre est
bonne, elle peut faire mieux, pour se racheter ; et si elle est mauvaise, elle est en droit
93
d‟espérer » (B.M.S)
Témoignages
Dans un document émanant du Vatican, sous le titre "Orientations" : Le "fatalisme de
l'Islam ", préjugé si répandu, est examiné, et, citations du Coran à l'appui, le document lui
oppose le sens de la responsabilité de l'homme qui sera jugé, sur ses actes. Il montre que la
conception d‟un juridisme de l'Islam est fausse et lui oppose, au contraire, celle d‟une
sincérité de la foi, avec la citation d'une phrase, si méconnue des Occidentaux :
« Pas de contrainte en la religion», (S., 2, verset 256).
94
LE CORAN ET LA SCIENCE
Le Coran est un compendium socio-cultuel. Il n'est pas un livre de science, mais le savoir est
l'apanage de l'homme qui le distingue des autres créatures : «Il (Allah) a mis à votre service
tout ce qui se trouve dans les cieux et sur la Terre» (S., Agenouillée, verset 13).
« Par âme ! Comment Il (Allah) l'a bien modelée, en lui inspirant son libertinage et sa piété.
A réussi, certes, celui qui l'a purifiée, et, est perdu, certes, celui qui l'a corrompue» (S., Le
soleil, versets 7 à 10).
« La science Islamique est un héritage qui concerne toute l'humanité ; son étude ne doit pas
être coupée de l'histoire générale des sciences au Moyen-âge» (XVIe Congrès International
d'histoire des sciences, 1981, Bucarest).
Dans son ouvrage "La Bible, le Coran et la science", notre ami Maurice Bucaille nous
propose «d'aller aux sources, c'est-à-dire de prendre en considération ce que contiennent les
Écritures saintes, fondement de la foi, du point de vue des rapports entre cette dernière et la
science. Je parlerai d'abord du Coran qui nous offre deux ordres de données :
D'abord des réflexions sur de nombreux phénomènes naturels, évoquant l'Omnipotence
divine, qui furent entendues comme des invitations à l'accroissement du savoir humain. En
font foi trois paroles du Prophète Mohammed : "Recherche la science, même en Chine",
"Recherche la science du berceau à la tombe" et "l'encre des savants est plus précieuse que
le sang des martyrs". De tels appels constituèrent le moteur de l'essor de la civilisation
Islamique qui influença tant le monde pensant, particulièrement du 8ème au 14ème siècle, et
hâte la Renaissance en Europe. C'était l'époque des Universités ouvertes aux compétences de
toute provenance : ainsi, au moment où il offrait une horloge à Charlemagne, Haroun ArRachid ne nommait- il pas, à la tête de l'hôpital de Bagdad un chrétien Gabriel Ibn
Bakhtichou, qui eut pour successeur, un autre chrétien Jean Messoué, peut-être le plus
distingué des médecins arabes, par la profondeur de ses enseignements ; après des éditions
multiples, ne trouve-t-on pas ses "Aphorismes", encore publiés à Lyon au XVIIe siècle, et à
Paris en 1980.
Deuxième ordre d'énoncés coraniques à souligner : des réflexions sur de multiples objets,
allant des premiers âges du monde à la reproduction humaine, en passant par l'astronomie et
les sciences naturelles, en général. Ces réflexions sont en accord parfait avec les
connaissances modernes, et d'autre part, elles ne sont accompagnées d'aucune allusion à des
idées de l'époque que l'on aurait, plus tard, reconnues inexactes. Je les ai étudiées dans mes
livres "La Bible, le Coran et la science " et "l'Homme, d'où vient- il ?", en soulignant qu'elles
font défi à l'explication humaine, compte tenu de notre connaissance de l'histoire des
sciences. Les commentateurs anciens n'ont pu en saisir le sens, ce dont les scientifiques
modernes sont seuls capables. Les traductions classiques du Coran n'y font généralement
pas allusion, en raison, d'une part, du caractère récent de la connaissance de ces énoncés
(avant 1976, il n'existait en Orient aucun ouvrage sur ce sujet) ;
D'autre part, de l'absence d'une culture scientifique étendue, chez des traducteurs
généralement littéraires, ce qui est un obstacle à leur compréhension. L‟existence de telles
réflexions, dans le Coran, est toute naturelle pour un musulman, la toute puissance divine
expliquant que ce soit annoncé plus tard par la Révélation.
La Bible ne contient aucune réflexion comparable. Faut- il s‟en étonner ? Absolument pas,
On sait, en effet, de nos jours, que les livres de la Bible sont des livres inspirés, les autres
en dehors des enseignements religieux proprement dits , selon les idées de leur temps.
Comment, dans ces conditions, n'y trouverait-on pas ce que l'on a appelé des erreurs
scientifiques, si bien présentées ainsi par le Professeur Jean Guitton : «Les erreurs
scientifiques de la Bible, ce sont les erreurs de l'humanité, jadis semblable à l'enfant qui n'a
pas encore la science». Il existe, cependant, de remarquables points de concordance : ainsi
les livres de la Genèse de l'Exode contiennent des données permettant une confrontation
harmonieuse avec des acquisitions historiques et archéologiques modernes. A l'inverse ne
sont plus acceptables des affirmations du livre de la Genèse sur les premiers âges du monde,
95
de la terre et de l'homme, ainsi qu'au sujet du monde vivant. Par exemple, s'il arriva que la
notion de fixation des espèces, comme d'autres notions bibliques, ne fut pas, jadis, contestée,
faute de connaissances profanes, il en fut autrement, lorsque l'explosion scientifique du dixneuvième siècle se produisit ; on considéra, alors, à juste titre, cette motion incompatible
avec la science. Le livre de Darwin " De l'origine des espèces" (1859) déclencha un très vif
débat entre ses partisans et les Biblistes britanniques ; ces derniers perdirent la partie, pour
s'être refusés à répondre que les sources du Livre de la Genèse étaient multiples (on le savait
déjà), que les contradictions et erreurs s'expliquaient de ce fait et qu'il ne fallait pas prendre
la Bible, au pied de la lettre. A partir du dix-neuvième siècle, on va extrapoler et conclure à
l'incompatibilité entre la science et la foi. Aujourd'hui, un tel débat n'aurait plus sa raison
d'être, si l'on voulait bien accepter, avec le Concile de Vatican II, que tout enseignement
religieux mis à part, les livres de l'Ancien "Testament "contiennent de l'imparfait et du
caduc".
96
LA SCIENCE ET LA TECHNOLOGIE
(Leur source selon l'Islam)
« Il (Allah) apprit à Adam tous les noms» (S., La vache, verset 29)
Le Messager d'Allah affirme, selon un hadith rapporté par Abouwoud : «Allah m'a révélé le
Coran, doublé d'une inspiration similaire» (c'est à dire la sounna). Or, le Prophète, qui tient
parfois, à expliciter un verset coranique, dit : «Quand Allah fit descendre Adam (du Paradis)
sur terre, il le dota de fruits paradisiaques et lui enseigna "l'art de fabriquer toute chose"»
(BE.TA) : rapporté par Abou Moussa.
Certains exégètes, commentant cette double donnée coranique et traditionniste, préconisent,
pour toute chose, une double nomination, l'une descendante et l'autre ascendante. Chaque
mot représente, en fait, soit une réalité concrète ou abstraite , soit un être inanimé, soit un
objet matériel ou une personne. Le nom descendant est, donc, une appellation qui fonde
l'individu ou l'être qu'elle désigne, qui permet de le distinguer d'un autre, dans le langage.
Quant au nom ascendant, il exprime un moyen ou ensemble de moyens adaptés à une fin,
une véritable nomenclature, comportant des notions propres à un art, à une science, un
procédé particulier, permettant de finaliser une opération, fabriquer un objet matériel ou
l'adapter à sa fonction ; Ce sont là les définitions de la technique qui touche, même les
opérations non matérielles, dans une activité menée avec maîtrise et connaissance.
C'est par conséquent, cette technologie, qu'Allah inculqua à Adam et qui constitue la source
et le moyen de la technique de l'homme ordinaire sur la terre, et de l'être, humainement
parfait, dans le domaine de la pensée transcendante.
«Ibn khaldoun a admirablement montré comment le développement des sciences était lié à
celui des techniques, depuis les simples ( qui correspondaient aux besoins de la vie
quotidienne d'une société frugale), jusqu'aux techniques complexes et hautement raffinées
d'une société riche et florissante» (Revue Recherche).
"L'Association Islam et Occident" (dont j'ai pu participer à la fondation à Genève),
développe l'idée de cette symbiose, en montrant l'apport de l'Islam.
La science et la technologie doivent être adaptées à un environnement donné et non
l'inverse. Elles doivent être mises au service de l'homme et non l'inverse. A cet égard la
société occidentale contemporaine, sans doute, a beaucoup à apprendre d'autres cultures,
quant à leur conception et à leurs principes du progrès et du bonheur de l'homme.
La civilisation Islamique présente ici un intérêt particulier et jouit, incontestablement, d'une
mission beaucoup plus importante que celle d'avoir seulement servi - ainsi que les
intellectuels occidentaux se l'imaginent souvent - de relais - pour les idées de l'Antiquité vers
l'Europe médiévale.
La principale leçon de la science musulmane est son insistance sur la notion d'un équilibre
balancé, quant à l'usage de l'énergie mondiale qui ne détruit pas l'équilibre écologique subtil
de l‟environnement, dont dépend finalement la survie collective.
La technologie musulmane est en symbiose avec l‟homme …
L‟optique musulmane d‟unicité n‟a jamais permis qu‟une forme particulière de la
connaissance soit cultivée indépendamment des autres. Les universitaires et scientifiques
musulmans se plaignent souvent, que l‟intrusion de la science occidentale a menacé de
détruire la hiérarchie Islamique de la connaissance et l‟harmonie de son système éducatif.
Que peut apprendre l'Occident de la philosophie musulmane sur l‟Univers et l'équilibre entre
les connaissances pratiques et théoriques ? En Islam, il n'est pas censé y avoir de divorce
entre la Science et l‟Ethique. En Occident, on prétend que la science est dégagée de toute
connotation morale. Ces deux conceptions peuvent-elles être réconciliées ?
Les différences dans les concepts et les perceptions entre l‟Islam et l'Occident devraient être
dégagées et clarifiées. Les traditions Islamiques d'architecture et de présentation ont été
guidées par la beauté, l'harmonie, la simplicité et la balance écologique. Comment ces deux
positions peuvent-elles s'harmoniser au mieux et que peuvent l'Islam et 1'Occident
apprendre l'un de l'autre, dans ce contexte ?
Le principal Objectif, donc, de la présente proposition, est de contribuer à une meilleure
compréhension mutuelle entre l‟Islam et l'Occident, pour ce qui a trait à la place de la
science et de la technologie, dans le processus de développement socio-économique et
97
culturel. Il s'agit donc, d'une étude qui tendra vers deux directions, incluant, à la fois,
l'analyse de concepts et de technologies spécifiques. La recherche s'étayera sur des études
de cas, dans des domaines où la science et la technologie jouent un rôle important.
Il sera important de choisir ces domaines, afin que le plus haut degré d'échange et de
compréhension mutuels, puisse être atteint.
Il ne s‟agira pas seulement de débattre de la science et de la technologie occidentale, à la
lumière de la culture Islamique, mais aussi de tirer profit des technologies historiquement
appliquées dans les pays musulmans, ainsi que de la signification conceptuelle de la science
de la technologie.
Grâce aux impondérables du génie arabe, on comprend mieux ce qu'avait dit Libri : «Effacez
les Arabes de l'Histoire et l‟histoire de la Renaissance sera retardée de plusieurs siècles, en
Europe». «L'an 732 de notre ère - affirme Claude Farrere, de l'Académie française - une
catastrophe, la plus néfaste, peut être, de tout le Moyen-âge, s‟abattit sur l'humanité ; et le
monde occidental en fut plongé, pour sept ou huit siècles, sinon davantage, au tréfonds d'une
barbarie que la Renaissance commença, seulement, de dissiper, que la Réforme faillit
épaissir à nouveau.
Cette catastrophe, dont je veux détester, jusqu'au souvenir, ce fut l'abominable victoire que
remportèrent, non loin de Poitiers, les sauvages harkas des guerriers francs, conduits par le
Carolingien Charles-Martel, sur les escadrons arabes et berbères, que le Khalife Abd-erRahman ne sut pas concentrer, assez nombreux et qui succombèrent. En cette journée
funeste, la civilisation recule de huit cents années. Car, il suffit de s'être promené dans les
jardins d'Andalousie, ou parmi les ruines éblouissantes encore de ces capitales de magie et
de rêve que furent Séville, Grenoble, Cordoue, voire Tolède, pour entrevoir, dans un
miraculeux vertige, ce qu'il serait advenu de notre France, arrachée par l‟ Islam industrieux,
philosophe, pacifique et tolérant - car l'Islam est tout cela -aux horreurs sans nom qui
dévastèrent, par la suite l'antique Gaule asservie, d‟abord, aux féroces bandits austrasiens,
Puis morcelée, déchirée, noyée de sang et de larmes, vidée d‟hommes par les Croisades,
gonflée de cadavres, par tant et tant de guerres étrangères et civiles, alors que, du
Guadalquivir à l'Indus , le Monde Musulman s'épanouissait dans la paix, sous l'égide,
quatre fois heureuse, des Dynasties omeyade , abbasside, suljoucide, ottomane.
Cela n‟est pas l'histoire officielle, la menteuse histoire que les manuels ad usum delphini
enseignent aux candidats petits français de nos écoles. C‟est l'histoire vraie, celle que l‟on
s‟apprend à soi- même, à force de mers traversées, de terres parcourues, de bibliothèques
étrangères feuilletées. Et, ce n‟est pas trop de toute une vie de voyageur, pour constater, en
fin de voyage, et toucher du doigt le grand mensonge impudent que nos maîtres ont voulu,
et veulent encore nous imposer, comme une vérité - comme la vérité.
A ces Français, je demanderai, ensuite, ce qu'ils pensent de "notre" victoire de 732 sur les
Musulmans ? Et s'ils ne jugent pas, avec moi, que cette défaite d'un peuple civilisé par un
peuple barbare fut, pour l'humanité entière, un grand malheur ?
98
LA PENSEE CORANIQUE ET L'ORIENTALISME
Sir William Muir, directeur de l'Université d‟Edinburg de 1885 à 1903, auteur de la "Vie de
Mahomet" ouvrage réédité, plusieurs lois et qui est pour les anglophones, la biographie
classique du Prophète. Pour les spécialistes des études médiévales l'œuvre célèbre de Muir
"Le Califat" dont la première publication date, de 1891, est restée un ouvrage qui a fait
autorité, jusqu'en 1950, et qui, maintenant encore, a son utilité. Pour l'Ecosse seule, que nous
prenons comme exemple, à propos de l'œuvre orientaliste sur l‟Islam, nous nous référons à
M.A Dphil Dlitt (Oxon), professeur des Etudes Arabes et Islamiques à l'Université
d'Édimbourg, qui nous dépeint la contribution magistrale de cette Université. En effet, celleci célébra, en 1983, ses 400 ans de réussites et de progrès ; elle est fière de rappeler que
l'arabe y a été enseigné, sans interruplion, depuis 1880, pour être plus précis. Son apparition
dans le programme d'études de l'Université est plus ancienne. Car, dès la seconde moitié du
XVIIe siècle, des étudiants, qui s'intéressaient aux langues classiques et aux cultures du
Moyen Orient, pouvaient travailler avec M. James Robertson, professeur de langues
orientales de 1751 à 1792.
Au XIXe siècle, comme au siècle précédent, l'arabe était langue étudiée, surtout, par les
théologiens qui reconnaissaient l'importance de la philologie sémitique. Robertson est
connu, pour le rôle qu'il a joué dans la mise en catalogue des manuscrits Islamiques, acquis
par la bibliothèque de l'Université d'Edimbourg ; notamment, l'Histoire mondiale aldin.
Robertson était le professeur de H.A.R Gibb (qui devient Sir Hamilton, en 1954, professeur
d'arabe à l'Université d'Oxford) ; Gibb est devenu célèbre par ses ouvrages sur la civilisation
Islamique, notamment par son livre (Modern Fonds in Islam), (Tendance moderne dans
l'Islam) dont il existe une traduction remarquable en arabe.
A partir de 1921, l'arabe était enseigné à Edimbourg par Richard Bell, érudit dont le nom est
presque synonyme, avec les études coraniques. Bell, tout comme Roberston, a été professeur
de R.B. Serjeant, né à Edimbourg, et qui, en 1970, est devenu le professeur d'arabe à
l'Université de Cambridge, occupant la chaire de Sir Thomas Adam.
Le professeur Serjeant est particulièrement renommé, pour ses travaux sur le terrain qui ont
permis de conserver, pour la postérité, des éléments remarquables, concernant la vie
traditionnelle arabe.
La réputation actuelle dont jouit Edimbourg, dans le domaine des études Islamiques, est
inséparable du nom de William Montgomery Watt, qui a contribué aux études Islamiques,
avec ses vingt ouvrages, sur des sujets afférant à l'Islam.
Le premier, "Free Will and Prédestination in Islam" (1949), (Libre arbitre et prédestination
dans l'Islam) a été suivi de "Muhammad at Mecca" (1953), (Mohammed à la Mecque), de
"Muhammad at Medina)" (1956) (Mohammed à Médine), qui ont été réunis en un seul
volume "Muhammad, Prophète and State's man" (1961) (Mohammed, Prophète et homme
d'Etat).
99
L'HOMME EST NE DANS L'ARGILE
« C‟est Lui (Allah) qui a créé toute chose à la perfection et qui a instauré la création de
l‟homme à partir de l‟argile, puis d‟un vil liquide Il a tiré sa descendance, puis Il lui a donné
une forme harmonieuse et a insufflé en lui de Son Esprit, vo us dotant ainsi de l‟ouïe, de la
vue et de l‟intelligence. Mais il est rare que vous Lui témoigniez votre reconnaissance ! »
(S., As-sajda, versets 7-8-9).
« Certes, Nous avons créé l‟homme d‟un extrait d‟argile, dont Nous avons fait ensuite une
"noutfa" (goutte de sperme ) déposée en un réceptacle bien protégé , puis Nous avons créé
de cette "noutfa" un "âlaqua" ( caillot de sang), que Nous avons transformé en "moudrât"
(embryon ) où s‟est dessiné le squelette que Nous avons recouvert de chair, pour e n faire, en
fin de compte, un nouvel être, bien différencié. Béni soit donc Dieu, le Meilleur des
créateurs ! Après quoi, vous êtes appelés à mourir, pour être ressuscités au Jour du Jugement
dernier. » (S., Al- mouminoun versets 12 à 16).
La théorie selon laquelle la vie serait née dans l'argile, élaborée dans les années 1960 par le
chimiste Craham Cairus-Smith de l'Université de Glasgow, va à l'encontre de celle plus
généralement acceptée, qui veut que la vie ait émergé de la "soupe originelle" des océans, à
la suite de réactions chimiques fortuites. Cette théorie avait été mise en avant, dans les
années 1930, par le chercheur soviétique A.I. Oparine. Cette découverte, annoncée au cours
d'un symposium, au centre de recherches Ames de la NASA, à Moutain View (Californie),
montre que l'argile ordinaire possède deux propriétés essentielles à la naissance de la vie : la
capacité de stocker et de transférer de l'énergie.
«Il (Dieu) a créé les deux sexes, mâle et femelle, d'une "noutfat" (goutte de sperme)
éjaculée." » (S., An-najm, verset 45-46), «Dieu vous a créé à partir de la terre, puis d'une
"noutfat", puis il a fait de vous les deux sexes pour faire de vous ensuite des couples» (S.,
Fâtir, verset 11).
100
LE CORAN ET L'EMBRYOGENESE
« Allah a créé l'homme d'une goutte de sperme, et voilà, que celui-ci se montre querelleur. »
(S., Les Abeilles, verset 4) , «Que l'homme réalise de quoi il a été créé. Il a été créé d'un
liquide éjecté, issu d'entre l'épine dorsale et les os de la poitrine jaillissant d‟entre les lombes
et les iliaques» (S., 86, verset 5 - 7).
Les gonades, localisés dans la région dorsale de l'embryon seraient à l'origine
embryologique de la lignée humaine. (se référer à la thèse de doctorat de mon ami Amal
Alami)
«Lis au nom de ton Seigneur, celui qui créa l'homme de "âlaq"» (S., 96, verset 1-2). "L'âlaq"
signifie sangsue, blastocyste qui s'accroche à l'endomètre, lors de la nidation (au 6è et 7è
jour, après la fécondation). Là, l'œuf se transforme en une "moudrâ t".
«Ô homme ! Si vous doutiez de la résurrection, sachez bien que Nous vous avons créés, à
partir de la terre, puis d'une "noutfat", ensuite d'une "âlaqua", ensuite d'une "moudrât"
moukhallaqua et non moukhallaqua" pour vous en convaincre. Nous plaçons et maintenons,
dans l'utérus, ce que Nous voulons, jusqu'à un terme ; puis Nous vous faisons sortir enfant,
pour qu'ensuite vous atteigniez l'âge adulte. D'aucuns, parmi vous, meurent, d'autres sont
ramenés au pire des âges, pour qu'ils ne retiennent plus aucun savoir» (S., 22, verset 5).
Le Dr. Maurice Bucaille voit bien dans le terme "moukhallaqua", une "masse de Chair
proportionnée", avec une autre "non moukhallaqua", car, au cours du développement
embryonnaire, certaines parties de (l'embryon) apparaissent tout à fait disproportionnées,
avec ce que sera plus tard l'individu et d'autres restent proportionnées.
Le Coran définit cette "nouvelle créature", en soulignant les diverses phases du
développement complexe de l'embryon. «(Dieu) vous forme, à l'intérieur du corps de vos
mères, formation après formation, dans trois ténèbres, tel est Allah votre Dieu» (S., 39,
verset 6).
«L'homme, croit- il qu'il soit vainement abandonné, n'a t-il pas été une goutte (de sperme)
qu'on éjacule ? Puis, il a été une "‟alaqa". (Dieu) l'a formé et harmonieusement façonné.
Ensuite, Il en a fait les deux sexes. Tel (Créateur) n'est-il pas capable de ressusciter les
morts? » (S., 75, verset 37).
101
LE CORAN ET LA THÉORIE DARWIINIENNE
La théorie évolutionniste de Darwin avance que l'homme a évolué, pour devenir un
"superman" (homme supérieur) ; il deviendra le "Dieu de l'univers", dans sa lutte pour la vie
(struggle for life).
Le grand sociologue Arabe Ibn Khaldoun, mort au Caire en (808 H/ 1406 G), a défini et
réfuté la théorie évolutionniste, dans ses Prolégomènes, avant l'avènement de son auteur,
décrivant les marques d'harmonie, d'ordonnancement dans l'édification du Cosmos et de
l'homme, entre les rapports bien agencés et entre causes et effets, en dehors de toute
coïncidence ou hasard. Du monde astral et planétaire, aux divers règnes cosmiques (minéral,
animal, et humain), tout est bien ordonné, avec un agencement bien harmonieux.
Dans le Coran, le hasard qui est la base du principe darwinien, est exclu, dans la création du
Cosmos et de l'homme. Tout est harmonie. L'évolution trouve son seul fondement dans la
justice et l'équilibre.
Le Coran dit : «Nous (Dieu) avons donné à l'homme, en le créant, la forme la meilleure» (S.,
95, verset 4).
Il a dit aussi : «Il (Dieu) a créé les cieux et la terre ; en toute vérité, Il vous a formés et vous
a dotés d'une belle forme, et le devenir est vers Lui» (S., 64, verset 3).
« Il est Dieu aussi bien dans les Cieux que sur la Terre. Il sait ce que vous dissimulez et ce
que vous divulguez. Il est au courant de tout ce que vous acquérez ». (S., 6, verset 3).
Il dit aussi : « Le Très Miséricordieux a enseigné le Coran, créé l‟homme et lui a appris à
s‟exprimer clairement. Le Soleil et la Lune obéissent à des lois p réétablies. Les herbes et les
arbres se prosternent devant Lui. Le Ciel, Il l‟a élevé, et l‟équité, Il l‟a instituée, afin que
vous ne fraudiez pas dans les pesées et que vous ne faussiez pas la balance. » (S., Arrahmân, versets 1à 9).
Le Coran indique : «Ô ! Hommes ! On vous propose une parabole, écoutez- la. Ceux que
vous invoquez, en dehors de Dieu, ne sauraient créer une mouche, quand même ils se
réuniraient tous, pour le faire ; et, si une mouche venait leur enlever quelque chose, ils ne
sauraient la lui reprendre» (S., 22, versets, 73 - 74).
«C'est, donc, bien Dieu qui créa toutes choses et leur assigna leur juste mesure» (25/2).
C'est, là, le principe foncier de la science thermodynamique.
Témoignages
D‟après Einstein, dans soit livre "Conceptions scientifiques morales et sociales" :
« La théorie de Darwin de la lutte pour l'existence, et la sélection qui lui est connexe, ont été
invoquées, par beaucoup de gens, pour autoriser et encourager l'esprit de compétition.
Certains gens ont de même essayé de prouver, pseudo-scientifiquement, la nécessité de la
lutte destructive entre les individus , dans le domaine de la compétition économique. Mais,
cela est injuste, car l'homme doit sa force, dans la lutte pour l'existence, au fait qu'il est un
animal vivant en société. Et, de même que dans une fourmilière, la bataille entre fourmis
individuelles n'est pas essentielle, pour la survivance, du même, dans une société humaine,
la bataille entre individus, n'est pas nécessaire pour la survivance. »
Dans le livre "Nombre et pensée" du soviétique A. Kontratov, ( 1907), il est écrit : «Ainsi;
chaque jour, à chaque minute , a chaque seconde, nous avons affaire à de véritables
miracles. Notre conversation, nos livres, nos objets, nos édifices sont tellement improbab les
que l‟apparition spontanée est tout simplement inconcevable. La vie se manifeste comme un
courant opposé au chaos».
Pierre Grassé écrit dans son livre "Toi ce petit Dieu" :
«Quelle que soit l'hypothèse à la quelle on se rallie, un fait demeure : la vie résulte d'une
organisation, d'un équilibre, d'une ordonnance régnant entre les parties, au sein d‟un édifice
matériel, complexe et hétérogène. Ordre à tous les niveaux : atomes, molécules,
macromolécules, organes ; la vie est le triomphe de l'ordre».
Pierre Biberson, professeur français, écrit dans le livre "l'Origine de l'Homme" :
102
«On spéculait, sans preuve scientifique, sur l'existence possible d'un homme du Tertiaire et
sur les chaînons manquants de la chaîne, reliant le signe à l'être humain. La preuve
ontologique de l'existence de Dieu est le raisonnement formulé d'abord par Saint Anseleme,
qui tente de prouver l'existence de Dieu par sa perfection : «Nous avons - dit- il - l'idée de
Dieu, en tant qu'Etre parfait ; un Etre parfait qui n'aurait pas d'existence serait imparfait,
donc Dieu existe» (Hachette).
Un nombre de plus en plus grand de savants et de penseurs s'accordent à considérer que
l'Univers ressemble davantage à une grande pensée qu'à une machine régie par les seules
lois du hasard. Les travaux du savant anglais D. Lawden, du mathématicien et philosophe
Stéphane Lupasco, du mathématicien et chimiste Tournaire, du physicien P.A.M Dirac, du
Dr. Roger Godet, de Robert Oppenheimer, de Teilhard de Chardin, de Chauchard, etc.,
mettent en évidence certaines capacités de mémoire et d'intelligence, non seulement de la
matière organisée, mais aussi de la matière inorganisée.
Des spécialistes de physique nucléaire tels Alfred Herrman et D. Lawden parlent clairement
d'un psychisme de l'électron (p.109).
103
SPHERICITE ET MOUVEMENT DE LA TERRE
« Ne voient-ils donc pas les chameaux comment ils ont été créés ? Ni le ciel comment il a
été élevé, ni les montagnes comment elles ont été instituées ? Ni la terre comment elle a été
aplanie » (S., El- Ghâchiya , verset 17 - 21).
« Et la 'l'erre, après cela, Il (Allah) aplanit sa surface» (S., Les Anges, verset 30).
La terre, dont la surface est plane, demeure ronde. Mais, si l'on tient compte de l'étymologie
du mot "daha", employé dans le verset au lieu de "baçata", on peut y entrevoir, une forme
elliptique, car ce terme est employé, pour indiquer l‟œuf de l'autruche dont la forme est
ovoïde ; néanmoins, cette sphéricité n'est pas déterminée clairement.
«Quant au mouvement de la Terre, maints exégètes citent le verset : «Tu vois les montagnes,
les croyant immobiles, alors qu'elles roulent, comme le roulement des nuages» ; Ibn‟Arabi
(VIIème siècle) proclame dans ses " Foutouhât" (Imprimerie de Halab) que la terre tourne
(T.I p-123. T2 p.457 et T.II p.677) ; ainsi que l'Africain Mokhtar el Kounty (de Tombouctou
XIIème siècle).
`Adoud ed-dine el Igi, mort en 756 h/ 1355, parle de la sphéricité de la Terre qui tourne
autour du soleil, dans le livre (Mawâqif), corroboré par son commentateur Charif el Jorjany
(décédé en 819 h/ 1416 ).
L'astronome italien Galilée (1564 - 1642), proclama loi aussi que la terre tournait autour du
soleil, en contradiction avec la théorie géocentrique de son époque ; il fut poursuivi par le
Saint-Office et dut se rétracter devant l'inquisition, en 1633, tout en affirmant : "Et pourtant,
la Terre tourne".
104
FAUSSES CONJECTURES ASTROLOGIQUES
Un verset du Coran , définissant la révolution la révolution planétaire et astrale dit : «Nous
avons embelli le ciel de ce monde par l'ensemble astral».
Selon le premier exégète du Coran, Sidna Abdullah Ibn Abbas, il s‟agit du "plafond" du
monde astral où astres et planètes sont accrochés, à l'instar de lustres, au "celing", de ce
monde : on peut établir un parallélisme entre cet ensemble astral qui évolue, dans le monde
cosmique, mais au-dessous des cieux, et, c'est ce qu'on a appelé, au cours des siècles, le
système solaire. Ce point de vue coranique cadre avec les données des scientifiques
modernes et va à l'encontre des concepts astrologiques qui ont faussé les interprétations.
Certains exégètes du Coran (et non des moindres) ont été influencés par ces contrastes, à tel
point qu'ils étaient contre tout allunissement humain.
C‟est ainsi que l'astrologie s'est dégradée au Moyen-âge, pour devenir une sorte de science
fictive, imprégnée de magie. Une des conséquences de cette confusion est celle qui identifie
le Prophète Idriss (qui réside au quatrième ciel, d‟après la tradition prophétique (hadith) sur
l'Ascension Nocturne) avec Hermès, qualifié, dans la mythologie aberrante de "Dieu soleil",
car justement, selon les astrologues, le soleil aurait pour centre le quatrième ciel.
Cela aboutit, d'autre part, à une contradiction scientifique : c‟est la confusion entre les
données physiques et métaphysiques, d'autant plus que l'emprise des normes de la science
ne dépasse guère ce que les astrologues appelaient, jadis, "monde sublunaire", c'est-à-dire
notre monde au-dessous du 1er ciel où se trouverait la lune.
C‟est pour éviter cette ambiguïté que les savants modernes ont opté pour une gamme
d'appellations qui définissent, exactement, la nature de notre monde visible ou monde
sensible.
105
PLURALITÉ DES DIMENSIONS-TEMPS
La pluralité des dimensions-temps vient d'être encore démontrée, grâce au progrès de la
science nucléaire. Des chatons cobaye, qui accompagnèrent les cosmonautes, dans leur
ronde spatiale, présentèrent des signes de vieillissement prématuré et devinrent plus âgés
que leur mère, laissée à la surface de notre planète. Le temps n'est donc pas le même, dans
les diverses couches sphériques et les dimensions temporelles s'avèrent multiples, au sein
même du monde sublunaire. Que dire des phéno mènes cosmiques, dans les Univers supralunaires ? Le soufisme fait allusion à une espèce de temps "dilaté" ou "accéléré" et de temps
"rétréci", de dimensions foncièrement différentes. Le Coran lui- même parle de la ''journée
divine" et de 1a "journée ascensionnelle", équivalant respectivement à mille et cinquante
mille ans, par rapport à notre temps terrestre.
106
REVELATION COSMIQUE
Eva de Vitray Meyerovitch, qui a traduit le "Methnaoui" du poète et mystique persan, Jalal
ed-Dine Rûmi , comportant mille vers, d'une singulière beauté, a été émerveillée par une
révélation de ce grand mystique chiite, qui enseignait en plein XIIIe siècle de l'ère
chrétienne, que, si on coupait un atome, on y trouverait un noyau, avec des planètes tout
autour. Cette révélation scientifique s'inscrit, au fond, dans le dogme inculqué par Sidna Ali,
gendre et compagnon du Prophète, auquel le Chiisme se réfère.
Rûmi n'a fait que nous la transmettre. Certes, John scientifique de Onnell, rédacteur
scientifique de (New-York Herald Tribune) souligne, dans un ouvrage publié en 1943, sur
"l‟atome aux U.S.A", que ce fut Abou Al- Hassan Ali, qui avait formulé, durant les trois
premières décennies de l'avènement de l' Islam, cette saisissante réalité cosmique, dont fit
état (Nehj el Baâgha (T I. p.185). Rûmi ajouta, alors : «Il faut faire très attention de ne pas
provoquer un choc qui pourrait réduire le monde en cendre».
107
UNIVERSALITE DE L’ISLAM
FRATERNITE ORIGINELLE ABRAHAMIQUE
L‟édifice éminemment humain que l‟Islam s‟ingénie à consolider, refuse de reconnaître
toute discrimination raciale ; nulle distinction entre les hommes, si ce n'est celle fondée sur
la valeur personnelle de chacun. «Le degré de piété (qualité essentielle de l'homme
conscient de la nature de son être), est, affirme le Prophète - le seul critère de supériorité
entre les hommes, un croyant de souche arabe ne peut surpasser, en mérite, un non-arabe,
que par une piété plus grande » (Ta). La Cité musulmane enveloppait, dans son sein, non
seulement des musulmans d'ethnicités différentes, mais même des juifs, des Chrétiens et des
Sabéens, «La religion de Dieu - précise le Coran - est l'Islam» (S., la Famille d'lmran,
verset 17) et l'Islam s'identifie à la religion qui englobe les religions révélées. «Dis-leur,
ordonne le Coran : «Dieu ne dit que la vérité ; suivez donc la religion d'Abraham qui était
pieux et n'associait point d'autres divinités à Dieu» (verset 89)». On questionna, un jour, le
Prophète, sur la meilleure des religions : «C'est - répondit- il sans hésiter- la religion la plus
aisée , celle d‟Abraham » (AM Ta p. 386). Le Coran tient à préciser nettement le crédo d‟un
musulman. « Dis- leur (Ô ! Prophète) : «Nous croyons en Dieu, à ce qu'Il nous a envoyé, a
ce qu'Il a révélé à Abraham, Ismaël, Jacob et aux douze Tribus ; nous croyons aux Livres
Saints que Jésus et les Prophètes ont reçus du Ciel ; nous ne mettons aucune différence entre
eux, nous sommes Musulmans » (S., Famille d'Imran, verset 78).
«Parmi les Juifs et les Chrétiens, il y en a qui croient en Dieu et aux livres envoyés à vous et
à eux, qui s'humilient devant Dieu, et ne vendent point Ses enseignements, pour un vil prix»
(verset 198).
« Avant le Coran, il existait le livre de Moïse donné pour être le guide des hommes et la
preuve de la bonté de Dieu ; or, celui-ci (le Coran) confirme l'autre en langue arabe» (S., Al,ahqâf, verset 11). «La nourriture de ceux qui ont reçu les écritures est licite pour vous, et la
vôtre l'est également pour eux. Il vous est permis d'épouser les filles honnêtes des croyants
et de ceux qui ont reçu les Ecritures avant vous... » (S. de la Table n. 7). Jésus, le Messie,
par l'intermédiaire du Prophète Jean, a prévu la naissance et le développement de l'Islam.
Cette remarquable prophétie se trouve dans la Bible, au neuvième chapitre du livre de
l'Apocalypse». (Prophètes et Croyants - Jean Reynaud 1950 p. 37).
«Dieu - dit le Prophète - veille sur Ses créatures humaines, tel un père de famille ; et le
meilleur d'entre les hommes est celui qui se distingue le plus par ses sentiments d'humanité»
«Dieu n'accorde sa miséricorde qu'à ceux qui ont de la compassion pour autrui» (AM TI p.
183).
«Le bon comportement à l'égard d'autrui est une des qualités les mieux agréées de Dieu»
(AM id. p. 393).
«Le véritable croyant est celui, vis-à-vis de qui, tous les hommes se sentent en sécurité»
(T.N.).
«On demanda, un jour, au Prophète, d'appeler sur les mécréants, la malédiction divine ; "non
- répondit-il - ma mission est d‟invoquer plutôt, au profit des hommes, la miséricorde de
Dieu » (AM TI p. 415).
« Si quelque idolâtre te demande « Ô ! Prophète) un asile, accorde-le lui, afin qu'il puisse
entendre la parole de Dieu, puis fais-le reconduire à un lieu sûr» (S., du Repentir, verset 6) ;
car la conviction ne doit pas être édifiée par la contrainte ; elle est spontanée.
« On n'est autorisé - dit le Prophète - à entreprendre un voyage (religieux) que vers trois
Mosquées : Celle de la Mecque, celle de Jérusalem et ma propre Mosquée (c'est à dire celle
de Médine) » (B).
La terre, toute entière, est considérée par l' Islam «comme une vaste mosquée pure et
sacralisée» (S).
« Nul n'est sanctifié par le lieu où il demeure ; ce sont les actes qui sanctifient les hommes»
(MA).
108
« Suivez les commandements du Coran, et ajoutez foi à ceux de la Bible et de l'Évangile,
ainsi qu'à tout ce qui a été révélé aux Prophètes et messagers antérieurs» (TA).
C‟est là la consécration de l'unité et de l'universalité de la religion révélée.
«Est damné celui qui tue quiconque dont la protection était convenue» (B).
« Allah m'a accordé les sept longues sourates, à la place de la Bible (Ancien testament), et
les "Centaines", au lieu des Evangiles (Nouveau Testament)» (hadith rapporté par Abou
Oumâma ).
"„Oubadatou bnou es-Samit" rapporte le hadith suivant : « Celui qui atteste qu'Allah est
Dieu Unique, que Mohammed et Issa (Jésus), sont Ses serviteurs et Ses Messagers, que Issa
est le Verbe inspiré à Marie, aura droit au Paradis» (B et M).
«Deux groupes de ma communauté, seront sauvés de l‟enfer ; l‟un envahira l'Inde et l'autre
accompagnera Jésus, fils de Marie» (TA).
«Jésus, fils de Marie reviendra sur la terre, arbitre intègre et juste» (B).
«Qui donc éprouve de l'aversion pour la Religion d‟Abraham, sinon celui qui est insensé ?
Nous avons, en vérité, choisi Abraham, en ce monde et, dans l'autre, il sera au nombre des
justes» (S., La vache, verset 130).
«Abraham n'était ni-juif , ni chrétien, mais il était un vrai croyant, soumis à Dieu ; il n'était
pas du nombre des polythéistes» (S., Famille Imran, verset 67).
«Abraham a été circoncis à l'âge de 120 ans, il a vécu encore quatre vingt ans", mais, d'après
une variante d'Al Boukhari et Mouslim, "sa circoncision eut lieu à l'âge de quatre vingt ans»
(dans un lieu dit Al Qadoum).
«Il y avait à Médine, du temps du Prophète, une dame qui pratiquait la circoncision sur les
femmes» (TA).
«Le cimetière de la Mecque est le cimetière le meilleur (TA) Ibn Abbas».
Le Prophète a dit : «Médine a été sacralisée pour moi, comme l'a été la Mecque, pour
l'Apôtre Abraham».
«Le culte de celui qui recherche une religion, en dehors de l'Islam, n'est pas admis. Cet
homme sera dans la vie future, au nombre de ceux qui auront tout perdu» (S., Famille Imran,
verset 85).
«Si Dieu n'avait pas repoussé certains hommes par d'autres, des ermitages auraient été
démolis, ainsi que des synagogues, des oratoires et des mosquées où le nom de Dieu est
souvent invoqué. Oui, Dieu sauvera ceux qui l'assistent». (S., Le Pèlerinage, verset 40).
« Nous avons accordé des preuves incontestables à Jésus, fils de Marie et Nous l‟avons
fortifié par l‟Esprit de sainteté» (S., La vache, verset 87).
« Le Messie, fils de Marie, n‟est qu‟un prophète comme tant d‟autres qui l‟ont précédé. Sa
mère était véridique, et tous les deux se nourrissaient comme tous les mortels. Voyez avec
quel soin Nous leur expliquons Nos versets ! Et voyez comme ils s‟en détournent ! » (S., La
Table Servie, verset 75).
« Ceux qui disent "Dieu est, en vérité, le Messie, fils de Marie", sont impies. Dis : "qui donc
pourrait s'opposer à Dieu, s'il voulait anéantir le Messie, fils de Marie, ainsi que sa Mère, et
tous ceux qui sont sur la terre ? ».
« La Royauté des cieux et de la terre et de ce qui est entre les deux appartient à Dieu. Il crée
ce qu'Il veut ; Il est puissant sur toute chose» (S., La Table Servie, verset 17).
« Oui, le Messie, Jésus, fils-de-Marie, est le Prophète de Dieu, Sa parole qu'il a jetée en
Marie, un Esprit émanant de Lui» (S., Les Femmes, verset 171). Le Messie Jésus, fils de
Marie, est seulement l‟envoyé de Dieu, Son Verbe déposé dans le sein de Marie, un Esprit
émanant du Seigneur !
« Oui, ceux qui disent : "Dieu est, en vérité, le troisième des trois", sont impies. Il n'y a de
Dieu qu'un Dieu unique. S'ils ne renoncent pas à ce qu'ils disent, un terrible châtiment
atteindra ceux d'entre eux qui sont incrédules» (S., La Table Servie, verset 73).
«Ils ont pris leurs docteurs et leurs moines, ainsi que le Messie ,fils-de-Marie, comme
seigneurs, au lieu de Dieu. Mais, ils n'ont reçu l'ordre que d'adorer un Dieu unique» (S., Le
Repentir , verset 31).
«Jésus est, en vérité, l'annonce de l'Heure. N'en doutez pas et suivez-Moi, voilà un chemin
droit ! » (S., L'Ornement, verset 61)
Dans un hadith rapporté par Ibn Abbas : «Jésus reviendra sur la Terre, avant le Jour du
109
Dernier Jugement» (TA).
C'est le messianisme initié par Jésus, le Messie, envoyé de Dieu. Le vrai Messie, libérateur
et rédempteur est Jésus-Christ - le faux Messie, appelé "Dejjal" viendra du côté de l'Orient,
se dirigeant vers Médine ; mais, il sera refoulé vers la Syrie par les Anges, dont deux se
tiendront aux aguets, le guettant aux sept portes de la ville» (B.M).
«Lorsque Jésus est venu avec des preuves manifestes, il dit : "Je suis venu à vous avec la
sagesse, pour vous exposer une partie des questions sur lesquelles vous n'êtes pas d'accord.
Craignez Dieu et Obéissez- moi ! » (S., L'Ornement, verset 63).
«Dieu dit : Ô ! Jésus, fils de Marie !
Est-ce toi qui as dit aux hommes «Prenez moi et ma mère, pour deux divinités, en dessous
de Dieu». “Prenez-nous, ma mère et moi, pour divinités en dehors de Dieu”?
Jésus dit : «Gloire à toi ! Il ne m'appartient pas de déclarer ce que je n'ai pas le droit de dire.
Tu l'aurais su, si je l'avais dit. Tu sais ce qui est en moi, et je ne sais pas ce qui est en Toi.
Toi en vérité, En vérité, les mystères n‟ont point de secret pour Toi. » (S., La Table Servie,
verset 116)
«Mentionne Moïse dans le Livre ; il était sincère. Ce fut un apôtre et un Prophète» (S.,
Marie, verset 51)
Les Juifs ont dit :
«Uzaïr, est fils de Dieu ! » les Chrétiens ont dit : «Le Messie est fils de Dieu ! », telle est la
parole qui sort de leurs bouches ; ils répètent ce que les incrédules disaient, avant eux. Que
Dieu les anéantisse !
Ils sont tellement stupides ! » (S., Le Repentir, verset 30).
«Le Prophète a accordé leur part dans le butin, à un groupe d'Israélites, qui avaient combattu
à ses côtés» (TA).
«Moïse dit :
« Ô ! Mon Peuple ! Si vous croyez en Dieu, confiez-vous à Lui, si vous Lui êtes soumis » ,
(S., Jonas verset 84)
« Moïse dit à Non Peuple :
« Ô ! Mon peuple pourquoi me maltraitez- vous, alors que vous savez que je suis vraiment le
Prophète de Dieu, envoyé vers vous ? » (S., Le Rang, verset 5). Pourquoi m‟offensez- vous
« Nous avons donné à Moïse le Livre, dont nous avons fait un guide pour les fils d'Israël :
"Ne prenez-pas de protecteur, en dehors de Moi» (S., Le Voyage Nocturne, verset 2).
« Nous t'avons inspiré comme Nous avions inspiré Noé et les prophètes venus après lui.
Nous avions inspiré Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob, Les Tribus, Jésus, Jonas, Aaron,
Salomon; et Nous avions donné des Psaumes à David» (S., Les Femmes, verset 163).
« Il (Allah) a établi, pour vous, en fait d'obligations religieuses, ce qu'il avait prescrit à Noé ;
ce que Nous te révélons et ce que Nous avions prescrit à Abraham, à Moïse et à Jésus :
Acquittez- vous du culte ! Ne vous divisez pas en sectes » (S., La délibération, verset 13).
« Il y a, parmi les gens du Livre, des hommes qui croient en Dieu, à ce qui vous a été
révélé, et à ce qui leur a été révélé. Humbles devant Dieu ; Ils n'ont pas vendu, à vil prix, les
signes d'Allah. Ceux- là trouveront leur récompense auprès de leur Seigneur. Dieu est, en
vérité, prompt dans Ses comptes» (S., Famille 'Imran, verset 199).
«Un enseignement destiné aux hommes doués d'intelligence se trouve dans les histoires des
Prophètes. Ce n'est guère, là, un conte imaginé ; mais, c'est la consécration de ce qui existait
avant l'exposé détaillé de toute chose» (S., Joseph, verset 111)
«Des Prophètes envoyés, avant toi, ont été en butte aux railleries; J'ai accordé un répit aux
incrédules, pour les appréhender ensuite. Quel fut, alors, Mon châtiment ! » (S., Le
Tonnerre, verset 32).
«Cette communauté, qui est la vôtre, est vraiment une communauté unique. Je suis votre
Seigneur . Craignez-Moi donc ! » (S., Les Croyants, verset 52).
«Dieu est, en vérité, mon Seigneur et votre Seigneur. Adorez- le. Voilà un chemin droit ! »
(S., L'Ornement, verset 64).
«Un terme est fixé à chaque communauté, lorsqu'il arrive à échéance, elle ne peut ni le
retarder d'une heure, ni l'avancer» (S., Jonas, verset 49).
«Chaque Prophète avait invoqué Allah pour solliciter quelque chose. Quant à moi, j'ai
différé mon invocation, en la remettant au jour du Dernier Jugement. (TA).»
110
«La plus pieuse des femmes de son temps, est Marie (Mère de Jésus) et la meilleure des
femmes de son époque (époque du Prophète) est son épouse Khadija» (B).
«A la suite d'une bataille sainte, on amena au Prophète un prisonnier (non musulman) qui ne
portait pas d'habit ; il enleva un de ces "qamiss" (chemise longue, jusqu'aux pieds) et l'en
vêtit» (B).
« Au passage, un jour, du cortège funèbre d'un israélite, le Prophète se mit debout, en
ordonnant à ses compagnons de se lever, toutes les fois où ils voient passer la civière d'un
mort, en tant qu'être humain, qu'elle que soit sa confession» (B).
«Trois personnes ont une double prééminence et prime : un homme du Livre, qui avait
ajouté foi à l'apostolat de son propre Prophète, en y joignant celui du Messager Mohammed.
Un serviteur qui se serait acquitté des devoirs et obligations, envers son Seigneur (Allah) et
son maître.
« Un homme, maître d'une servante dont il avait préalablement parfait l'éducation, pour
l‟affranchir ensuite et l‟épouser » (B).
Le Prophète a fait état du péché originel, perpétré effectivement par le premier fils
d'Adam, Caïn qui tua son frère, en disant : « toutes les fois où quelqu'un est tué injustement,
le premier fils d‟Adam, Caïn est responsable d'avoir versé une partie de son sang, ayant été
le premier criminel » (B.M.S)
« Allah nous suffit! Quel bon défenseur ! : formule prononcée par le Patriarche Abraham
quand on l'a jeté au feu, et par le Messager Mohammed lorsqu'on lui annonça que les
adversaires
s‟étaient coalisés contre les fidèles» (B).
Témoignages
Le Baron Carra de Vaux affirme, dans ses "Penseurs de l‟Islam " que "c'est bien l'Islam qui a
donné au Christianisme un mode de philosopher, fruit du génie naturel de ses enfants.
Malheureusement, cette harmonie, entre les adeptes des deux religions relevées, a été
envenimée par les mobiles politico-économiques du colonialisme occidental, qui faussa le
cours de l'histoire. Dans cette ascension vers les plus hautes destinées humaines, les rapports
de l'Islam et de l'Occident ne sauraient marquer cette note discordante qui doit accompagner,
facticement, toute lutte pour la vie. C'est que les peuples du XXe siècle possèdent, en
commun, une même morale individualiste et universaliste qui "prolonge l'homme, au-delà
de sa destinée terrestre". Ce fait essentiel marque "l‟humanisme moderne qui caractérise le
Christianisme et l'Islam, et que le rationalisme bien compris a contribué à enraciner, dans
1'âme façonnée par les religions révélées.
L‟Islam, au dogme simple, accessible à tous, sans hiérarchie, sans formalisme, a pu
conquérir une grande partie de l‟Humanité, dans l'espace record de quelques décennies.
L'Histoire a rarement donné l'impression d'une spontanéité aussi nette, dans la conquête
pacifique des cœurs ; «Jamais l'Arabe - reconnaît E.F. Gautier - dans toute l'ardeur de sa fin
nouvelle, n'a songé à éteindre, dans le sang, une foi concurrente».
C'est l'importance de cette communion de pensée originelle, d e ce fructueux échange entre
civilisations diverses et religions différentes qui inspira Mohamed 1qbal, le célèbre leader
musulman, quand il affirme, dans ses Six Conférences sur la reconstruction de la pensée
religieuse en Islam : «Le phénomène - dit- il - le plus remarquable de l'histoire moderne, est
la rapidité étonnante avec laquelle le monde de l' Islam se meut spirituellement vers l'Ouest.
Il n'y a rien de vicieux, dans ce mouvement, car la culture européenne, dans son aspect
intellectuel, n'est que le développement postérieur de quelques- unes des phases les plus
importantes de la culture de l'Islam... Rien de surprenant, donc, que la jeune génération
111
musulmane d'Asie et d'Afrique demande qu'on oriente de nouveau, sa foi».
Pas d'antagonisme entre l'Islam et tout modernisme d'empreinte occidentale. La réalité est
une, quelles que soient ses perspectives ! La force de l'Islam, à son avènement, résidait dans
le caractère remarquablement humain de ses optiques et de ses options. L'Ethique
universelle a des composantes dont les valeurs n'ont pas de frontières, quelles que soient les
étiquettes d'ordre régional, susceptibles d'en réduire la portée éminemment idéale et
humaine. C'est pourquoi l'Islam se considère comme solidaire avec les religions révélées.
Aucune espèce de civilisation ne doit être considérée, a priori, comme viciée ; certains
courants peuvent se contrecarrer dans les détails, mais avoir un aboutissement unique ;
certaines manifestations de la pensée peuvent varier d'un continent à un autre ou d'une
religion à une autre, mais le fond de cette pensée reste le même ; parce qu'il est la résultante
de cette communion humaine que l'Islam cherche, sinon à édifier, du moins à consolider.
Si le Musulman a prêché l‟Islam, il s'est toujours abstenu de faire pression sur le cœur des
infidèles. Quand le Monde de l‟Islam était à l‟apogée de sa puissance et de son
épanouissement, des communautés chrétiennes et juives menaient, dans son sein, une vie
heureuse et paisible.
L‟Islam, loin d'être la religion imposée par le conquérant arabe, n'avait même pas besoin de
propagande pour gagner du terrain. L'Anglais Thomas Arnold nous cite deux cas - les seuls,
peut-être, dans l'histoire de l‟Humanité Ŕ où le vainqueur non- musulman s'empresse
d'adopter, de plein gré, la religion des Musulmans vaincus. En effet, dans l'apogée de leur
puissance et de leur barbarisme, les Tatars et les Turcs du XIème siècle, ne purent résister à
l'attrait de la foi musulmane.
Sans distinction de race ni de confession, tous les éléments de la société musulmane
jouissaient des mêmes droits et étaient astreints aux mêmes obligations. Omar, le deuxième
Khalife du Prophète, accorda aux chrétiens et aux juifs nécessiteux, des allocations,
assurant, ainsi, leur subsistance, au même titre que les musulmans, aux frais du "Beit el
Mal" (Balladori, p.129, Edit. Goeje).
Moulay Ismaël, que d'aucuns présentaient comme un homme brutal et avide de sang, est
qualifié par des chroniqueurs chrétiens, comme "le plus grand protecteur des Franciscains ",
car il leur donna des privilèges qu'aucune nation chrétienne n'auraient osé demander pour
eux. Le Sultan alaouite promulgua deux dahirs (en date du 20 décembre 1711 et juillet
1714), dans lesquels la peine de mort était formellement décrétée contre tous ce ux qui
«s'aviseraient de molester les chrétiens ou de les insulter».
En 1916, un missionnaire et orientaliste américain réputé spécialiste des affaires
musulmanes, Samuel Zwemer, publia un ouvrage qui eut un certain retentissement dans le
monde Anglophone et les milieux protestants (The Désintégration of Islam). Car à lui,
comme à bon nombre d'autres "experts", cette désintégration paraissait proche. Bientôt, une
série d'événements considérables permit de penser que son processus était réellement
déclenché : défaite de la Turquie en 1918, suivie de l'occupation par les Alliés d'une grande
partie de son territoire, abolition, en 1924, du Califat, resté théoriquement jusque- là l'autorité
suprême de l'Islam sunnite, instauration dans la nouvelle République turque d'un régime
laïque inspiré des pays occidentaux, partage du Proche-Orient arabe en zones d'influence
occupées par les Britanniques et les Français. Il n'en fut rien ; L'Islam ne fait que progresser
et se répandre de par le Monde.
La tradition musulmane considère le Christianisme comme le frère aîné de l'Islam : rien
d'essentiel ne les sépare. Or, l'Islam «a libéré l'intelligence de toute croyance fondée sur
l'autorité, et lui rendit - comme l'affirme le Cheikh Abdou dans son "Traité de l'Unité" - sa
complète souveraineté dans laquelle, elle doit régner par son jugement et sa sagesse».
«Rien dans l'enseignement du Prophète - dit l'auteur des "Visages de l'Islam" - ne rebute
l'entendement, rien ne heurte le bon sens commun ; l'idéalisme le plus élevé est a llié au
réalisme le plus positif».
112
JESUS PROPHETE ET MESSAGER D’ALLAH
(Evangile de Barnabé)
Tous les versets du Coran, explicités par des hadiths authentiques, soulignent le caractère
sacré de Marie l'Immaculée, mère de Jésus qui n'est pas fils d e Dieu et qui a été sauvé de
l'acte criminel de crucification perpétré par des Juifs…
La religion Islamique admet que la personne qui a été crucifiée, en vérité, n'est pas Jésus ; au
contraire, c'est "Judas" qui l'a vendu aux Romains, pour une insignifiante somme d‟argent.
Aujourd'hui, les dernières recherches des savants chrétiens mettent au jour que Jésus a été
fait descendre vivant de la croix. Un auteur nommé Jihn Reban, a publié une œuvre sur ce
sujet. Ces recherches extirpent la conviction que "Jésus est mort sur la Croix»).
Le Professeur Huseyn Hilmi, Professeur à L'Université d'Istanbul, a publié un ouvrage
intitulé : "Qu'est-ce que l'Islam et comment doit être un vrai musulman", Istanbul, 1979
(2ème édit.)
La Bible, Livre sacré des Chrétiens, se compose de deux parties : "l'Ancien Testament"
comprend la révélation des Prophètes, surtout celle de Mûsa (Moïse) ; Et la partie nommée
"Nouveau Testament" comprend fondamentalement les récits sur la vie, les actes et les
conseils de Jésus, des Apôtres, c'est-à-dire, les proches, les compagnons de Jésus, Mathieu,
Marc, Luc, Jean.
La plus importante est la Bible de Barnabé. Barnabé, né en Chypre, était un juif et son vrai
nom était José.
Barnabé a écrit une Bible comme les quatre autres Apôtres. Il a enregistré, dans cette Bible,
sans faire aucune modification ce qu'il a entendu ou appris de Jésus. Pendant les premières
300 années de la religion chrétienne, cette Bible était lue avec les autres Bibles;
Quand le Concile Œcuménique de Nicée, a décidé, en l‟an 325 ap. J., d'abolir toutes les
Bibles écrites en langue hébraïque, la Bible de Barnabé aussi a été brûlée. Les autres Bibles
ont été traduites en latin ; mais celle de Barnabé a disparu soudainement. Cependant, en 383
ap. J., le Pape Damasus a gardé un exemplaire de la Bible de Barnabé, qu'il avait obtenu, par
hasard, dans la bibliothèque de la papauté. Fra Marino, ami du Pape Sixtus (Fra signifie en
Italien le frère et le moine) a trouvé la Bible de Barnabé, dans la bibliothèque où elle a été
gardée, jusqu'à l'an 993 de l'hégire (1585).
Irananeus (130-200), l'un des savants chrétiens avait déclaré vers l'an 160, «qu'il y avait un
seul Allah et que Jésus n'était pas le fils d'Allah». Saint Paul a voulu introduire la Trinité,
inspirée de l'habitude des Romains d'adorer plusieurs dieux ; et, en critiquant St. Paul, il
prenait à témoin la Bible Barnabé qui précise qu'il y a un Allah unique. Fra Marino qui
connaissait cette assertion, a lu attentivement cette Bible et l'a traduite en Italien, entre les
années 1585-1590, Ce manuscrit Italien, après avoir changé de possesseurs, a été acheté par
Cramer, l'un des conseillers du Roi de Prusse. Et, en 1125 de l'hégire (1713 ) Cramer a fait
cadeau de ce précieux manuscrit au Prince Eugène de Savoie (1663-1736) qui jouissait d'une
bonne réputation en Europe. Après sa mort, la bible de Barnabé à été transportée, avec sa
Bibliothèque Royale à Vienne (Hofbibliotheck), en 1738.
Deux Anglais, M. et Mme Ragg, qui ont trouvé pour la première fois, la traduction Italienne
de la Bible de Barnabé dans cette bibliothèque, l‟ont traduite en anglai ; et cette traduction
anglaise a été imprimée à Oxford, en 1325 de l'hégire (1907).
Mais , cette traduction a disparu mystérieusement. Seulement, l'une de ces traductions existe
à British Muséum et l'autre à la Bibliothèque du Congrès Américain à Washington. Le
"Concile coranique de Pakistan" a réussi à imprimer , de nouveau, son exemplaire anglais en
1973. Les passages suivants sont cités de ce livre :
Dans le chapitre 7, de la Bible de Barnabé, il est dit :
« Hadrat Jésus est très fâché de Petrus qui lui a dit "Tu es le fils d'Allah". Il l'a grondé. Il lui
a dit : "éloigne-toi de moi ! Parce que tu penses aux mauvaises choses et tu veux me faire du
mal». Puis, en se tournant vers ses Apôtres, il dit « Malheur à ceux qui me disent ça ! Parce
qu'Allah m'a ordonné de les maudire ». Dans le chapitre 71, il est écrit : « Je suis venu à ce
monde pour préparer la voie du Resûl (Messager) d'Allah, qui apportera le salut, la sécurité
sur le monde. Mais vous, soyez attentifs! Plusieurs faux prophètes peuvent apparaître,
113
jusqu'à son arrivée. Ma Bible peut être corrompue». Sur la question des Apôtres : «Peux-tu
nous indiquer quelques signes sur ce Resûl que tu dis qu'il viendra?», Il a dit : «Ce Resûl
viendra, après votre temps ; quand il vient, ma Bible sera corrompue et les vrais Chrétiens
ne dépasseront pas trente personnes. Et alors, Allah, ayant pitié des êtres humains, enverra le
vrai Messie. Un nuage blanc se trouvera toujours au-dessus de sa tête. Il sera très puissant, il
brisera les idoles et punira ceux qui adorent les idoles. Grâce à lui, les hommes connaîtront
Allah et le glorifieront; il se vengera de ceux qui disent que je suis divin...»
Sur la question des Apôtres : «Quel est le no m du Messie que tu mentionnas et comment
comprendrons-nous qu'il est venu?» Jésus a répondu : «Le nom du Messie est admirable».
Quand Allah a créé son âme, Il lui a donné ce nom et Il l'a posé dans la splendeur céleste. Et
Il a dit : «J'ai créé le Paradis, l'Univers et de nombreuses créatures en ton égard. Je te les
donne comme présents. Celui qui te sanctifie retrouvera Mon bienfait. Celui qui te
blasphème sera maudit par Moi. Je l'enverrai au monde, comme Mon Messager. Ta parole
sera entièrement la vérité. La terre et le ciel peuvent être anéantis. Mais ta foi restera
toujours éternelle». Son nom sacré est Mohammed. Sur cela, le peuple réuni autour de Jésus,
a dit, à haute voix : «Ô Mohammed ! Viens vite pour sauver le monde».
Dans le chapitre 136, après avoir présenté l'explication sur l'Enfer, on raconte comment
Mohammed sauvera son peuple de l'Enfer. Du chapitre 163 : «Sur la question des Apôtres,
quels sont les signes de ce personnage que tu as dit qu'il viendra ? ». Jésus, avec toute la joie
de son cœur, a dit : «Son nom est Mohammed. Quand il viendra, les Arabes s'élèveront de la
terre, même s'il ne pleuvait pas depuis longtemps. Avec eux, les hommes trouveront
l'occasion de faire de bonnes choses. La grâce d'Allah tombera sur les hommes, comme de la
pluie». La Bible de Barnabé nous donne l'information suivante : (Chapitres 215-222) :
Quand les soldats Romains sont entrés dans la maison pour attraper Jésus, Les Chérubins
(Les quatre grands anges) : Djebraïl, Israphil (Séraphin), Mikaïl (Michel) et Azraïl (Asrael),
en l'embrassant et sortant de la fenêtre, l'ont enlevé au ciel par le commandement d‟Allah.
Les soldats Romains ont attrapé, au lieu de Jésus, Judas qu‟il guidait, en lui disant : "Tu es
Jésus !" malgré tout son refus, ses cris et son imploration, ils l'ont emmené, en le traînant
jusqu'à la croix et l'ont crucifié. Puis, Jésus est paru à sa mère et à ses Apôtres. Il a dit à
Marie : «Ô mère ! Tu vois que je ne suis pas crucifié. Au lieu de moi, c'est le traître Judas
qui a été crucifié et qui mourut ».
Dans les encyclopédies européennes, il y a ce renseignement sur la Bible de Barnabé : «un
manuscrit défini sous le nom de la Bille de Barnabé, est un livre inventé, écrit par un Italien
converti à l'Islam au XVème siècle». Il faut noter que la Bible de Barnabé a été supprimée
par excommunication, au IIIème siècle, c'est à dire, 300 ans avant l'apparition, de
Mohammed »; il n'est pas possible qu'il soit écrit par une personne qui n'a pas la possibilité
d'être musulman, avant l'avènement de l' Islam. Quant à Fra Marino, qui l'a traduite en
Italien, il était un moine catholique et nous n'avons aucun document qui montre qu'il devint
musulman. Pour cela, il n‟y a pas de raison qu'il ait modifié la traduction. Il ne faut pas
oublier, qu'entre les années 235 et 300 après J.C., plusieurs personnages importants de
religion Chrétienne n'avaient pas admis que Jésus est le fils d'Allah ; et ils avaient soutenu la
Bible de Barnabé , pour démontrer que Jésus était un homme comme nous. Le plus
important parmi eux est Lucian, l'évêque d'Antioche. Mais plus connu que Lucian, est Arius
(250-336) qui est son disciple. Bien qu'Arius ait été excommunié par l'évêque d'Alexandrie,
il avait réuni tant de partisans autour de lui qu'il ne fût pas possible de l'attraper et de
l'emprisonner. Même la sœur de Constantin, l'empereur de Byzance, s'est inscrite à la secte
des "Arianes", qu'il avait fondée ; après lui Honorius, qui était Pape au temps de
Mohammed, avait déclaré que Jésus est seulement un homme et qu‟il n‟est pas permis de
croire à trois Allah. (Le Pape Honorius, mort en l'an 630, a été anathématisé officiellement
par le Concile spirituel, réuni à Istanbul, en l'an 638, 8 ans après sa mort).
L.F.M. Sozzini, influencé par Carrillo qui était un savant mystique Sicilien, s'adressant, en
1547, à Calvin (1509- 1-564), l'un des plus grands savants français du Christianisme, lui
porta un défi en lui disant. «Je ne crois pas à la Trinité (trois Allah) ; et lui déclara qu'il
préférait l'ordre d'Arius et refusait la théorie suivante, qui est un important dogme chrétien :
le grand péché originel d'Adam et que les êtres humains ont été créés pour le rachat de ce
premier péché».
114
F.P. Sozzini, le neveu de L.F.M. Sozzini, a nié définitivement la divinité de Jésus, en
publiant un livre en 1562. Sozzini était allé à la ville Klausenburg, en 1578, en Transylvanie,
parce que Sigismund, le président de ce pays, était contre la Trinité. Et là, l'évêque Francis
Davie (1510-1579) était entièrement contre la Trinité et il avait fondé une secte qui refuse la
Trinité. Ses adeptes étaient appelés « Cracoviens» parce que cette secte était fondée à la ville
de Cracovie, en Pologne.
115
VERITABLE PENSEE DE
JESUS
"L‟Islam, l‟autre visage", est le titre d'm ouvrage élaboré par deux grands érudits, Rachel et
Jean-Pierre Cartier, sous forme d‟entretiens avec la savante Eva De Vitray - Meyerovich, qui
avait consacré, pendant dix années, toutes ses forces et tout son talent , pour traduire le
(Mathnawi) de Djalal Eddîn Rûmi, comportant 50.000 vers d'une singulière beauté ; les deux
érudits avaient déjà écrit un livre "Femmes de lumière ", et ils voulaient nous présenter
l'archétype d'une femme de cette trempe, ayant une telle qualité de cœur , une telle ardeur
dans la quête, un tel amour pour les mystiques musulmans .
Cette Eva (Hawwa) est devenue musulmane, depuis plus d‟une trentaine d'années : cet
entretien est la trame d'une série de péripéties où la célèbre Eva nous raconte comment elle a
découvert l'Islam, «cette religion de la tolérance et de la pure mystique». Les deux
enquêteurs, en bons chrétiens qu'ils sont, expriment leur bonheur de rencontrer, auprès de
cette femme exceptionnelle, cet Islam que nous aimons, l‟Islam des mystiques, l‟Islam de la
Tendresse».
Eva m'a longuement parlé de ses travaux sur Methnawi ; je me rappelle lui avoir signalé,
alors, la découverte à Kounia, peut-être, de quelques morceaux inédits de Methnavwi ; elle
en fut ravie.
J'ai rencontré mon amie Eva, il y a plus de trois décennies, dans des Colloques et Congrès
Islamo - chrétiens, organisés de par le Monde.
Eva, questionnée à bâtons rompus, par les deux intervieweurs, ne cesse de répéter qu'elle
n'est pas la seule a être, attirée par l'Islam : «d'autres amis et amies, élevés comme elle, dans
le plus traditionnel des catholicismes, avaient fait le même périple».
Elle commença par disséquer la dogmatique, non pas de l'Evangile catholique, celle des
Conciles. Elle veut saisir la véritable pensée de Jésus ; non celle des traducteurs en grec de
l'Evangile. Elle cite cet exemple, si important de "fils de Dieu".
«En grec, - dit-telle - le terme utilisé signifie vraiment le vrai fils, l'enfant que chez Jésus , il
signifie le serviteur... C'est, là, quelque chose de très flou qui a été durci par des déclarations
conciliaires qu'elle avait du mal à admettre». L'Eglise ne s'est-elle pas trompée, quand elle a
condamné Galilée ou quand elle l'a réhabilité ?
Eva, femme de lettres, a pourtant travaillé au laboratoire de J. Julio Curie, qui, avec sa
femme Irène, avait obtenu le prix Nobel en 1935, pour leur découverte de la radioactivité
artificielle. C'est dire qu'Eva ne manquait pas de potentialité intellectuelle cartésienne.
Elle a puisé dans le patrimoine chrétien, pour nous livrer cette extraordinaire pensée du
cardinal allemand de Cues qui, dès 1937, lisait le Coran en arabe et soulignait : "quand le
Coran dit qu'il ne faut pas dire Fils de Dieu, il a bien raison, quand le Coran dit : «Quand
vous parlez de Dieu, ne parlez pas de Trinité, il a bien raison, parce que les gens croient que
c'est trois Dieux». Il y avait aussi Marsile Ficin, Arnaud de ville-neuve, deux personnages
très proche de l‟Islam. «Tout ce mouvement a été complètement étouffé au XVème siècle,
par l'horrible Pape Borgia ».
Eva eut alors, la chance, d‟avoir entre les mains le livre d‟Iqbâl intitulé : « reconstruire la
pensée religieuse de l‟Islam » (en anglais) qui se réfère à certains versets du Coran.
« J‟ai très vite eu le sentiment - affirme Eva - que l'Islam ne reniait rien du tout de ce qui
était essentiel. Le Coran reconnait la naissance virginale de Jésus et a un très grand respect
pour la Vierge Marie. L'annonciation faite à Marie dans le Coran, c'est celle de l' Evangile
de Luc ; «N'empêche que, vingt siècles plus tard, l‟Eglise décide de proclamer le dogme de
l‟Assomption et d'imposer à ses fidèles d'y croire».
« Ce qui m'a beaucoup frappée - souligne-t-elle encore - c'est que l'Islam ne récuse rien, ne
renie rien, et accepte toute révélation incarnée dans un livre authentique, comme la Thora et
les Evangiles». «On parle toujours de la religion du Livre, et la Religion du Livre par
excellence, c'est l'Islam, puisqu'il est basé tout entier sur un Livre, et qu'il n'y a pas d'Église
dans l'Islam, pas de clergé, pas d'autorité chargée de dire la vérité ; tout se réfère au Livre.
La différence est que l'Évangile est un livre inspiré, mais non pas révélé, dans le sens où
dans la Thora et dans le Coran chaque lettre est révélée».
116
«Dans mon Église, on m'a présenté Dieu comme un Père. Il m'a fallu, longtemps, pour
découvrir qu'il était aussi mère. Je crois même qu'il serait un peu sacrilège de voir en Dieu
un père, comme les Chrétiens ou une mère comme les hindouistes. Quand on pense à Dieu,
on pense à l'Absolu».
«Tout semblait se conjuguer, pour faire de moi une musulmane » :
Le monachisme condamné par nos seigneurs Jésus et Mohammed.
Le monachisme, tel que le pratiquent actuellement les Chrétiens, n'a aucun fondement dans
le Christianisme. Cette absence de fondement est relevée dans le Coran, par ce Verset :
«Poussés uniquement par le désir de satisfaire Dieu, ils ont inventé une vie monacale - que
Nous ne leur avons point prescrite -, mais ils ne l'ont pas observée, comme il se doit».
L'Islam condamne la vie monacale, parce qu'elle proscrit le mariage, ce qui est contraire à la
nature humaine ; il nous conseille de jouir pleinement de la vie, sans toutefois oublier que
nous devons rendre compte de nos actes à Dieu :
«Ô croyants ! ne vous interdisez pas les choses saines que Dieu a déclarées licites pour
vous»...
«Cherche à gagner avec les biens que Dieu t'a accordés, la Demeure éternelle. Ne néglige
pas ta part de la vie de ce monde».
«Nous avons enraciné en l'homme l'amour des plaisirs : femmes, enfants, trésors d'or et
d'argent, chevaux marqués, animaux domestiques, champs. Tout cela est l'objet de
jouissance temporaire, alors que près de Dieu, il y a belle retraite» (S., Âl‟Imrane, Verset
13).
«Dieu s'est fait une obligation d'aider à la réalisation de trois projets que peut avoir le
Musulman» ; parmi eux, le mariage est considéré comme un bouclier de chasteté
«L'acte sexuel a une valeur d'aumône», car le mariage (halal = permis) est un acte sublime,
pour lequel le musulman est récompensé.
L‟archevêque Tertullien, (qui vécut au troisième siècle), disait :«Nous ne sommes pas des
Brahmanistes et des ascètes hindous. Nous ne fuyons pas les gens, mais pour notre sécurité,
nous avons dû nous enfermer ». Il condamna, ainsi, le monachisme.
117
L'ÉTHIQUE ET LA PRODUCTIVITÉ ÉVOLUTIVE
Dans l'optique Islamique, l'Éthique interprète à travers la pensée du Prophète, le terme foi,
car, dit- il, «un croyant doté d'un bon comportement moral, est plus près de moi le Jour du
Jugement» ; l'éthique est considérée, ainsi, comme la base, le substrat et le critère d'une
conviction canonique adéquate - le Coran n'a-t- il pas dit : "‫" فإذا عزمت فتوكل على هللا‬
«Quand tu auras décidé ; fie-toi à Dieu» ; donc l'acte planifié d'abord, la confiance en Dieu,
ensuite, sans fatalisme. « L'Islam - souligne le Prophète - est une religion aisée dans sa
conception et sa pratique. Il exclut toute étroitesse d'esprit et tout rigorisme.
En conséquence : éviter les complications, être accommodant, rechercher l'adéquat,
l'apaisement des cœurs , agir avec pondération et mesure, tels sont les principes réalistes
prêchés par le Prophète, comme moyen efficace d'aboutir». (Boukkari, Nloslim, Nassaiy).
Le premier Khalife Omar Ibn el Khattab a bien précisé que l'Islam, le vrai, s'identifie à
l'Intérêt général.
L'Ethique sociale est érigée en principe vital où le comportement du croyant, dans la société,
prime le cultuel, c'est-à-dire le service affairant au culte. D'après un recensement que nous
avons personnellement effectué, le nombre des hadiths d‟ordre socio-économique se monte
à quelques 4/5 de l'ensemble, dégagé de toute eschatologie.
Si l'Islam consiste dans la pratique cultuelle, la foi implique la conviction qui s'identifie à un
attachement indéfectible à Dieu et à la morale transcendante. La foi éthique se manifeste,
ainsi, par une sublimation du comportement de l'individu, qui doit, dans son élan socioéconomique, éviter toute atteinte à l'homme et à la dignité d'autrui. C'est pourquoi le
Messager d'Allah a souligné que le vrai croyant ne ment jamais, car le mensonge fausse
toute corrélation sociale.
Le caractère personnel des devoirs religieux imposés par l'Islam est, donc, moins marqué,
dans la masse des obligations canoniques, que l'empreinte sociale. Les impératifs d'ordre
communautaire créent, entre citoyens, une cosolidarité sociale qui prime toute pratique
dévotionnelle. Pourtant, l'esprit de collectivité ne doit, en aucun cas, ni émousser la
personnalité de l'adepte, ni dégénérer en individualisme égoïste.
Tout mérite est conditionné par l'efficience sociale de l'acte cultuel.
L'amour du prochain, l'altruisme, le respect des droits d'autrui, de la dignité de l'homme, de
la parole donnée, le souci d'éviter, non seulement des empiétements quelconques, mais de
simples médisances sur la personne humaine, sont autant d'éléments qui définissent
l'Éthique, dans le contexte de l'Islam.
Parfois, des obligations cultuelles, comme la prière, passent au second plan, par rapport à
des pratiques surérogatoires, tel le désir de servir, d'aider et de protéger les faibles, le souci
de tact et de délicatesse, une prévenance de cœur raffinée.
Le Législateur, dans toute prohibition d'ordre socio-économique, est animé par un sentiment
hautement humanitaire, qui le rend constamment soucieux de diminuer, au sein de la
communauté, toute cause de tension ou de malentendu provoquée par un complexe
d‟injustice et de spoliation. Toute œuvre, initialement légale, devrait être exclue ou mitigée,
si elle risquait de dégénérer en élément de discorde. C‟est pourquoi, les autorités de
l‟Islam, ont toute latitude de tenir compte de toutes les conjonctures, en s‟adaptant aux
exigences de l'heure.
Toute option, pour être efficiente, doit procéder d'une étude objective, car le subjectivisme
seul risque d'être aberrant. Une conviction est d‟autant plus forte et bien fondée, qu‟elle
émane de cette double source de spontanéité humaine : le subconscient et la raison ou
l'intuitif et le discursif. C'est cette complémentarité entre l'Éthique et tout acte notamment
socio-économique, qui a été mise en évidence par les découvertes des savants modernes.
Un nihilisme systématique n'est pas le propre d'un esprit libre, évoluant dans un état de
Droit, où tout «traditionalisme » irraisonné doit être éliminé comme mode de
travestissement et d'adaptation inadéquate du subconscient discursif.
« La science - dit le Prophète - est plus méritoire que la prière» (Tabarany). L'Islam tient en
grande estime les sciences appliquées d'intérêt pratique, les expérimentations positives , le
118
doute créateur et la persévérance dans l'étude et la recherche : «A un groupe d'agriculteurs
occupés à greffer les palmiers, le Prophète ordonna, un jour, de cesser une telle pratique ; or,
les palmiers non greffés produisirent des dattes de mauvaise qualité ; le Prophète, venant à
repasser devant les mêmes agriculteurs, s'en plaignirent.
«Vous êtes - reconnut le Prophète - plus au courant des affaires de votre domaine» (c'est, là,
un hommage solennel rendu à la science et à l'expérience).
Le ressort d'une pensée Islamique agissante ou de son leitmotiv constant, sera, ainsi, un
esprit libre, mais bien équilibré par les engagements authentiques d'une science éminemment
moderne qui s'épanouit, avec aisance et efficience, grâce à sa double substance,
foncièrement humaine. Un nombre de plus en plus grand de savants et de penseurs
s'accordent à considérer que l'Univers ressemble, davantage, à une grande pensée qu'à une
machine régie par les seules lois du hasard. L‟Islam, en tant que système social et éthique,
prêche le progrès socio-économique et l'évolution de la science. Tout progrès, tel qu'il le
conçoit, est conditionné, en premier lieu, par l'épanouissement de l'Etre, dans un Etat de
Droit, c'est-à-dire, dans une ambiance non viciée par la spoliation, la démagogie ou la
religiosité. Le citoyen libre, protégé contre l'injustice et l'abus, doit pouvoir agir, sans
contrainte, ni heurt, avec un sentiment accru de dignité. L'efficience de sa contribution dans
l'édification d'une pensée pertinente dans l'Islam a fait le fonds de son dogme.
L'évolution sensationnelle des sciences physiques, biologiques et psychologiques, durant un
demi-siècle, a bouleversé certaines notions traditionnelles et mis en avant la nécessité d'une
révision radicale de nos concepts et options. Là, l'empirisme bute à l'effet bouleversant d'une
révolution technique bien assise et sagement entendue. Avec Holgar Hyden, Egyhasie et
Alfred Hermann - note le savant Robert Linsen - nous pensons que l'électron est, par
excellence, l'intermédiaire et le messager servant de lien entre les deux pôles de l'Univers :
le physique et le psychique ou l'actuation scientifique et l'Ethique. Tout acte civilisationnel
quel qu'il soit, doit être régi, réglé et équilibré, par les lois agissantes de la morale
universelle.
La métamathématique, vers laquelle s'orientent les savants, est la science de demain, qui
décèlera un champ différent du champ habituel des opérations exclusivement mentales et
révèlera des dimensions nouvelles, basées sur l'idée avancée par le Congrès Mondial de
Physique, tenu à Pékin, en 1966, sur l‟existence de formes extrêmement subtiles de l‟énergie
humaine et d‟une superstructure psychologique .
N'est ce pas, là, la preuve intangible d'une corrélation éthico-productive ?
C‟est une science adéquate, procédant d‟une expérimentation sûre et concluante, qui nous
incite à assurer l'harmonie entre les éléments constitutifs de notre Etat communautaire, entre
deux facteurs inhérents à l'homme et dont le tiraillement a toujours constitué le fil
conducteur d'une certaine distorsion, dans le processus de notre pensée de citoyens.
Ce fut le chaînon manquant dans notre pensée défaillante où l'Ethique n'a pas eu l'impact
qu'elle devait avoir. Point besoin de démontrer qu'il n'existe nul antagonisme entre l‟Islam et
tout modernisme d'empreinte occidentale, car la réalité est « une », quelles que soient ses
perspectives. La force de l‟Islam à son avènement, résidait dans le caractère
remarquablement humain de ses optiques et options. L'éthique universelle a des
composantes dont les valeurs n'ont pas de frontières, quelles que soient les étiquettes d'ordre
régional, susceptibles d'en réduire la portée éminemment idéale.
Le célèbre leader musulman, Mohammed Iq'bal, promoteur du Nouvel Etat du Pakistan,
affirme dans ses six Conférences sur la reconstruction de la pensée religieuse en Islam.: «Le
phénomène le plus remarquable de l'histoire moderne est -dit-il - la rapidité étonnante avec
laquelle le monde de l'Islam se meut spirituellement (c'est-à-dire intellectuellement) vers
l'Ouest. Il n'y a rien de vicieux dans ce mouvement, car la culture européenne, dans son
aspect intellectuel, n'est que le développement postérieur de quelques unes des phases de la
culture de l'Islam».
L'Occident lui- même commence à se rendre compte de ses préjugés, vis-à-vis de l'Islam. Le
Vatican, dans une étude intitulée "Orientations", publiée en 1970, incite les chrétiens à
réviser leurs positions, abandonner «l‟image surannée héritée du passé et défigurée par des
préjugés et des calomnies», et «reconnaître les injustices dont l'Occident Chrétien s'est rendu
coupable à l'égard des musulmans».
119
Ce document, de près de 150 pages, invite les Chrétiens à se livrer «à une profonde
purification de leurs mentalités et de leurs jugements "tout faits", portés à la légère sur
l'Islam». Le dynamisme et le pragmatisme, prônés par la religion Mohammadienne, sont un
solide garant pour un renouveau adéquat qui insuffle à l'État modernisé, une restructuration
où le support spirituel d'une civilisation évolutive et agissante, forme un corps homogène,
avec les données d'une technicisation qui assure le bien-être matériel de la communauté.
La tendance de l‟Islam au renouveau, sa foi dans son Éthique idéale, dans sa mission socioéconomique, toute son histoire avec ses longues péripéties de splendeur et de déclin, et les
mobiles constitutifs de ce processus, révèlent au monde, un effort continu d'adaptation,
alimenté par un riche potentiel, qui puise sa force dans son propre pragmatisme. Cet
universalisme de la pensée Islamique est fondé sur la simplicité (et non le simplisme) de son
dogme, son humanisme social, son éclectique dont les valeurs revivifiantes , s'imposent, par
leur sens de la démocratie et le rôle catalyseur de leurs concepts et préceptes. Le processus
d'une productivité évolutive, telle que nous devons la concevoir et la pratiquer est une
harmonieuse équation et une symbiose où l'acte du citoyen, étayé par une éthique
efficiente, tend à réaliser la plénitude du progrès socio-économique.
L‟œuvre fructueuse de nos jeunes promoteurs, doit donc, s'en ressentir , dans l‟élan juridicoéconomique et socioculturel de leurs entreprises et affaires, en vue de s'assurer une
productivité moderne évolutive, dans un contexte de confiance mutuelle , de cosolidarité
civique, propre à sécuriser et à assainir , une ambiance sociale, de nature à affermir
l'infrastructure d'une éminente croissance économique.
En terre d'Islam, et notamment dans le Maroc d'antan, les collectivités Habous,
supportaient, de part leurs substantielles ressources, émanant de la zakât ou dîme canonique
et des subventions populaires bénévoles( «Le Croyant - dit le Prophète - doit s'acquitter, en
sus de la zakât , d‟un devoir supplémentaire » qui constitue un droit péremptoire pour les
nécessiteux), outre le budget des œuvres de bienfaisance, celui de l'enseignement, de la
santé, de la magistrature, des travaux publics municipaux, sous le contrôle administratif de
l'Etat, désengagé, alors, financièrement. Cette compensation décentralisante déchargeait,
partiellement, l'Etat d'un lourd fardeau ; c'est cette complémentarité, qui devrait structurer,
aujourd'hui, notre système budgétaire, sous l'étiquette d'une privatisation adéquate.
S. M. Hassan II, de par son intuition initiatrice et son éminente polyvalence, avait donné, au
début des années quatre vingt, ses hautes directives, pour réunir des spécialistes, dans le
Droit musulman, sous la présidence du feu jurisconsulte Hadj M‟hammed Bahnini, alors
Ministre d'Etat, chargé de la culture, dans un colloque, auquel j'ai eu le plaisir de participer,
et ce, en vue d'élaborer les assises juridiques d'un Code sur la zakât, destinée à alléger le
lourd fardeau du budget de l'Etat, dans sa rubrique sociale, sur le double plan de la santé et
de l'enseignement. Une documentation enrichissante en l'occurrence, est déposée dans les
archives du ministère de la culture.
Il est vrai que, lorsque le handicap colonial a été éliminé, une véritable révolution ou
évolution, a démarré, chez nous et dans le reste du monde musulman. Mais, beaucoup reste
à faire, dans le processus de notre productivité évolutive, sur tous les plans civilisationnels.
Notre économie rurale doit être mieux planifiée, par un développement rationnel ; les
réformes agraires, saines et rentables, doivent aller de pair, avec une industrialisation tendant
à mieux exploiter toutes les ressources nationales et à doter notre première industrie, qui est
l'agriculture, de tous les moyens modernes susceptibles d'aboutir, quantitativement et
qualitativement, à une meilleure production maxima. Dans tout ce contexte, il faut savoir
«serrer la ceinture», avec pondération et mesure.
Notre productivité éthico-socio-économique doit tendre, sans relâche ni dilettantisme, à
l'encouragement du système coopératif qui assure une rentabilité et une répartition
efficientes, corroborées par une complémentarité qui ne laisse aucune place au double
emploi ou à la carence. Le planning agronomique doit comporter une lutte soutenue contre
le morcellement des terres, un reboisement massif, un développement intense de la fortune
animale, l'amélioration des activités bancaires, devant étayer les initiatives constructives,
dans tous les secteurs de la vie nationale. Sur un plan Islamique global qui intègre
l‟ensemble des pays musulmans, une saine et réelle complémentarité doit rassembler toutes
les énergies, en vue d‟élargir cette complémentarité avec le reste du partenariat le plus
120
profitable.
Le Messager d‟Allah a défini les conditions infrastructurelles d‟une Ethique agissante, dans
quelques milliers de hadiths ou traditions authentifiés, que j‟ai eu l‟honneur de traduire en
français, dans mon présent ouvrage intitulé «L'Islam et la morale universelle » qui comporte
également les témoignages d‟éminents orientalistes ou d'autres personnages, parmi les
Occidentaux qui avaient adopté l'Islam.
« Le Centre universel d'orientation se déplacera, dans les siècles futurs Ŕ dit le grand
philosophe anglais Bernard Shaw Ŕ de l‟Occident en Orient» ; la Charia, Droit musulman,
deviendra alors, le Code de la vie civilisationnelle, apte à remodeler et à régulariser la vie de
l'homme sur terre.
Le Droit musulman est adaptable à toutes les conjonctures et à toutes les époques, comme en
fait foi l'avis unanime du Congrès International du Droit Comparé, qui a tenu ses assises ,
à Paris, en Juillet 1951, «Ce Droit-affirme ce Congrès - répond à tous les besoins
d'adaptation exigés par la vie moderne». «Si le Prophète Mohammed était encore en vie, au
XXe siècle, - souligne encore Bernard Shaw - il aurait résolu les problèmes de notre Temps,
en dégustant une tasse de café ».
Certes, «Le but de ma mission - dit le Prophète - en tant qu'Envoyé de Dieu est de pratiquer
la morale universelle (hadith de Bokhari) mais une Ethique transcendante, telle qu'elle est
conçue par l'Islam, est fonction d'une conscience rationnelle et d'une science appliquée
efficiente.
Le Prophète Sidna Mohammed, ne cessait de répéter : «Je ne suis qu'un homme ; quand je
vous commande quelque chose, ayant trait à la religion, faites- le ; mais, quand je vous donne
des ordres sur les affaires du monde, alors, je ne suis qu'un homme». N'est ce pas là un
hommage rendu, encore une fois, à la science ?!
Le Coran, parlant du comportement du Prophète à l'égard des hommes, dit : «Ô Mohammed!
Si tu avais été plus sévère et plus dur, ils se seraient séparés de toi. Aie donc de l'indulgence
pour eux». (S., De 'Imrân, verset 153)
«Il m'arrive de commencer une prière - dit le Prophète - avec l'intention ferme de la
prolonger ; néanmoins, si j'entends les pleurs d'un bébé, j'écourte cette prière, afin d'apaiser
l'inquiétude de la mère, qui y participe». (Bokhari, Moslim).
Le Prophète évitait le zèle dans la pratique de certains rites surérogatoires, afin que les
fidèles ne soient pas tentés de les considérer comme des obligations (Bokhari). Ce geste du
Prophète s'explique par son souci d'alléger le fardeau que le musulman s'imposerait et qui
risquerait, de par sa rigueur et son assiduité, d'aboutir à la lassitude et à la défaillance. «La
plus efficiente des actions - souligne-t- il encore - est celle qui perdure, quoique infime». «La
foi (c'est-à-dire l'Ethique) subjugue le croyant, en l'empêchant d'être perfide et scélérat»
(Abou Daoud). Tout acte socio-économique judicieux, est fonction d'une bonne conduite et
d'un comportement idéal. « Ô musulmans ! (évitez d'être, comme vos prédécesseurs, les
victimes d'un fanatisme exagéré et d'un bigotisme excessif» (Tabarâny).
«La véritable richesse ne réside pas dans l'aisance matérielle; c'est plutôt la richesse de l'âme
(Bokhari et Moslim). «La piété - dit le Coran - ne consiste pas à tourner son visage vers
l'Orient et l‟Occident » ; et il cite les vrais actes d'un bon croyant, c'est à dire d‟une bonne
éthique , qui consistent surtout , à se préoccuper des orphelins, des pauvres, des hommes en
détresse, affranchir les captifs (en les rachetant) , tenir ses engagements, supporter avec
courage, l'adversité et la misère (S., de la Vache, verset 170).
« L‟Islam considère le travail comme un capital ; il stimule l‟activité du croyant en
préférant le musulman besogneux au religieux dilettant , ramolli et inac tif »
« Quel est le moyen de gagner sa vie? - demanda-t-on, un jour au Prophète - : «C'est affirma-t- il - le travail manuel et le commerce pratiqué avec intégrité» (Bokhari) ; le
commerçant intègre a sa place - souligne le Messager d'Allah - parmi les prophètes et les
élus de Dieu »(Tabarany)
« Dieu aime le croyant qui exerce un métier» (Tirmidy)
« Mieux vaut, pour un moumin, ramasser du bois et le vendre, pour s'assurer un gagne-pain,
que de mendier» (Sounane sauf Abou Daoud).
Espérance et persévérance sont les leitmotiv d'un bon croyant - Si les signes du Jugement
dernier venaient à se manifester Ŕ dit le Prophète d'après Bokhari - au moment même où
121
vous vous apprêtez à mettre un plant en terre, n'hésitez pas à le planter».
«Dieu n'agrée point une foi qui n'est pas étayée par les actes» (Tirmidhy).
«Nul n'est sanctifié par le lieu où il demeure ; ce sont les actes qui sanctifient les hommes»
(Imam Malek)
«Un croyant physiquement fort est plus valable et mieux aimé de Dieu qu'un moumin de
faible constitution» (Moslim) ; Ceci implique qu'un bon croyant doit prendre soin de sa
santé, préalablement à tout acte cultuel et développer sa force physique, afin d'être plus utile
à la société.
On interrogea, un jour, Aïcha, épouse du Prophète, sur ce que son mari fa isait, en rentrant au
foyer : «il se comportait - affirma-t-elle - comme tous les humains.. ». (Bokhari)
«Le vrai mouslim (le musulman) est celui qui ne nuit à personne, ni par ses propos
malveillants, ni par ses actes»
Le vrai moumin (le croyant) est celui, vis-à-vis de qui, tous les hommes doivent se sentir en
sécurité, dans leur personne et leurs biens (Tirmidhy et Nassaïy)
«Quelle est la qualité jugée la meilleure, chez le musulman ?» - demanda-t-on au Prophète : «c'est - répondit- il - de calmer la faim d'un miséreux et de saluer toute personne connue ou
inconnue» (Boukkari, mouslim et Nassaïy) (le salut est le geste inspirant la sécurité).
«Ne confiez jamais une fonction à une personne indigne ; c'est un favoritisme réprouvé par
Dieu» (Hadith rapporté par Ahmed Ibn Hanbal).
Abou Dhar, compagnon du Prophète, lui demanda, un jour, de lui accorder une fonction
d'autorité : «non - lui répondit- il sèchement - tu es trop faible, pour assurer une telle
responsabilité!» (Abou Daoud).
«Toute âme n'est responsable que de ses propres œuvres aucune ne portera le fardeau d'une
autre» (S., de La Table, verset 164)
«Le bon croyant ne profère contre personne des malédictions, des calomnies, des
diffamations ou des propos grossiers». «Ne peut être considéré comme croyant, celui qui
mange à satiété, pendant que son voisin meurt de faim» (Bokhari). «Aimer et servir un
voisin constituent les actes de foi» (Muslim).
« Réconcilier deux êtres séparés est un geste plus méritoire que de faire la prière et
pratiquer le jeûne » (Bokhari)
Le Prophète interdisait à ses compagnons «les questions abusives, la prodigalité et le
verbiage »; il considérait, comme vices à éviter, la paresse, la lâcheté et l'avarice (Bokhari).
« Celui qui ordonne le bien à autrui, en s'oubliant lui- même, est tel une mèche qui éclaire
les autres, tout en se consumant elle- même » (Tabarâny).
Le 1er khalife 0mar, s'adressant, un jour, à ceux qui prenaient plaisir à subjuguer les
hommes, leur dit: « pourquoi donc imposer votre joug à des hommes nés libres ? !»
Pas d'esclavage en Islam ; l'esclave est un prisonnier de guerre ; toute traite, en dehors de ce
principe, demeure illégale, quoiqu'elle fût pratiquée, de tous temps, en terre d‟ Islam,
contrairement à ses prescriptions.
« Celui qui est dépourvu de pudeur, ose tout se permettre ; la pudeur est une marque de foi»
(Bokhari).
« Dieu agrée deux qualités chez le croyant : la pudeur et la longanimité (ou la pudeur et la
pondération ou la mesure» (Bokhari).
122
ETHIQUE DU STATUT DE L’EMBRYON
Exposé introductif des troisièmes journées de la société d'andrologie et de sexologie
(S.M.A.S), à l'Hôtel Royal Mansour, à Casablanca, le 12-13-14 avril 1996
Dans cet exposé introductif d'un colloque spécialisé, je tiens à m‟excuser d‟oser intervenir,
quoique profane. Néanmoins, mon ignorance, en l'occurrence, m'éviterait, peut-être, d'être
influencé, par d'éventuelles connaissances sur le plan scientifique médical, dans mon
interprétation objective des données du Coran et de la Tradition Islamique. Le livre Sacré
n‟est pas un codex de science. Il ne cite certains éléments, quoiqu‟essentiels et adéquats, que
dans un contexte canonique.
Dans deux volets, axés sur le concept Islamique, tel qu'il est conçu dans les deux sources de
la Charia, (Droit musulman), nous allons, donc, esquisser une fresque dégagée de tous
préjugés ou partis-pris, analysant étymologiquement les textes Coraniques, étayés par une
interprétation authentique de la Sounna (tradition prophétique).
Nous commençons, d'abord, par le premier volet, afférant au statut de l'embryon, dans la
conception Islamique, pour définir , ensuite, dans une deuxième étude, l'œuvre curative ou
préventive de l'Islam, étayant la gynécologie et l'obstétrique moderne.
Le Coran dépeint clairement le processus de création et de développement de l'être :
«Dieu créa d'eau tout ce qui bouge sur terre» (XXIV, 45).
«Nous avons créé l'Homme à partir d'une argile dure transformée par l'eau en fange putréfiée
et liquide» (XV, 26). «Nous en avons fait une «noutfa» que Nous avons placée dans un lieu
de séjour ferme consolidé. Ensuite, Nous avons créé de la «noutfa», une «'alaqa» que Nous
avons transformée en une «moudgha» et Nous avons transformé la «moudgha» en os que
Nous avons revêtus de chair. Puis, Nous avons fait une nouvelle création» (S., 23, versets
13-16).
Dans le verset (XXII, X, 13) plus explicite : Allah dit «Nous fîmes du liquide (spermatique)
une sorte de sangsue, Nous avons formé celle-ci en bol de mastication, pour en faire des os
que Nous revêtîmes de chair, dans une nouvelle créature... »
Ce sont, là, des stades que le Coran décrit (dans la sourate 71, verset 14) comme «formations
de phase en phase».
Ces phases constituent les divers stades de développement ontogénétique.
La «noutfâ» est identifiée dans la sourate (75, verset 37) à une goutte (de sperme), éjaculée
dans le but de féconder une «'alaqa». Ce liquide fécondant est issu d'entre les lombes et les
iliaques (S., 86, versets 5-7).
Il s'agit, si on se réfère à l'analyse faite par certains exégètes lu Coran, du sperme éjecté dans
l'urètre ou dans l'ovule. Ceci parait contradictoire, souligne un de mes collègues(le Docteur
Amal Alami, dans sa thèse de doctorat médicale "l'Islam et la Culture", 1979) avec les
notions scientifiques, d'après lesquelles, le sperme provient de l'ensemble des testicules, des
vésicules séminales, de la prostate, alors que l'ovule et le liquide folliculaire sont issus de
l‟ovaire ». Dans un processus que je ne saurais définir, il semble que la vascularisation
artérielle des gonades (testicules et ovaires) et des organes dont dépend la fabrication du
sperme, provient de l'aorte qui prend dans sa portion thoracique, du moins, un trajet
descendant à l'intérieur du tronc , entre la colonne vertébrale et la cage thoracique. L'os
dorsal joue, ainsi, un rôle essentiel dans la localisation des gonades, dans la région dorsale
de l'embryon d'où la précision coranique : « Et lorsque ton Seigneur tira des lombes des fils
d‟Adam leurs descendants… » (S., 7, verset 172).
Sans forcer l'interprétation du texte coranique, les exégètes n'ont fait que relater les
différentes acceptions tirées du contenu étymologique des termes employés dans le Coran,
où les mots «sperme», «liquide éjecté» figurent dans les sourates (75, verset 37) et (86,
verset 6). Dans une troisième sourate (77, verset 20), le liquide est qualifié de vil (mahyne).
Faisant, ainsi, «une discrète allusion aux voies urinaires empruntées par le sperme» ; cette
qualification est répétée dans une autre sourate (32, verset 8) où l'argile est définie comme
amorce de la création de l'homme dont la génération provient de «la quintessence d'un vil
123
liquide» (soulâlat), lequel peut désigner le spermatozoïde.
Le Coran explicite lui- même, dans une autre sourate (76, versets 1-2) la nature de "noutfa",
la qualifiant de «noutfa amchâj», c'est-à-dire «constituée de mélanges» interprétés par le
(Conseil Suprême des Affaires Islamiques du Caire), comme «goutte de sperme dotée
d'éléments divers», Ces éléments signifient les diverses sécrétions, provenant de diverses
glandes.
D'après la Sourate, 35, verset 11, qui synthétise ainsi la première phase :
«Dieu vous a créés, à partir de la terre, puis d'une "noutfa", puis Il a fait de vous les deux
sexes».
La nature du sexe, est - parait- il - dès lors, déterminée ;mais, dans un hadith qui délimite la
durée de chacune des trois phases, en l'espace de quarante jours, l'Esprit ou l'animus vital,
n'est insufflé, dans l'embryon qu'à la fin des trois stades, après un développement successif
de ces phases. La masculinité ou la féminité, alors définitivement élaborée, est déjà amorcée,
dès la première phase, où seul l'animus cellulaire anime chaque molécule de la «noutfa»,
située dans un lieu de nidation appelé «qarâr», dans les sourates (23, versets 14 et 77, verset
21) ; c'est le lieu de l'insémination ou l'utérus maternel, dans lequel l'œuf nidé est bien
protégé. Ces germes qui se multiplient et se transforment sont de véritables cellules, comme
les appelle le professeur Jean Rostand. Le deuxième stade du développement ontogénétique
est celui de « 'alaqa », cité dans plusieurs versets (S., 96, versets 1-2 ; S., 22, verset 5 ; S.,
40, verset 67).
Ce «'alaqa» désigne toute chose qui s'accroche, telle une sangsue. C'est, alors, que le fœtus
commence à se développer, quand l'œuf se transforme en une «moudgha»,masse de chair
qui constitue l'embryon.
La Sourate (22, verset 15) résume les phases de cette morphogenèse comme suit : «Nous
vous avons créé, à partir de la terre, puis d'une « noutfa », ensuite d'une « 'alaqa », ensuite
d'une « moudgha » « moukhallaqa et non moukhallaqa » ... Nous plaçons et maintenons,
dans l'utérus, ce que Nous voulons, jusqu'à un terme, puis Nous vous faisons sortir enfant,
pour qu'ensuite vous atteigniez l'âge adulte ... »
Le mot « moukhallaqa » signifie, entre autres, une création parfaitement achevée ; la
« moudgha » « non moukhallaqa », signifie mal achevée, aboutissant en cours de grossesse,
à un embryon mal formé ou disproportionné, selon certains exégètes.
« Dieu vous forme, dit le Coran, à l'intérieur du corps de vos mères, formation après
formation, dans trois « ténèbres », (S. 39 verset 6).
Ce mot « ténèbres » est vague, ce qui a donné lieu à diverses interprétations; certains, parmi
les anciens exégètes, ne pouvaient y entrevoir qu'une succession de phases, dont on ne peut
guère suivre le développement, étant entièrement cachées, d‟où l'impossibilité, pour eux, de
déterminer le sexe du fœtus. Des auteurs modernes croient pouvoir interpréter ces trois
ténèbres par les trois plans anatomiques qui protègent l'enfant, en cours de grossesse, c'est-àdire la paroi abdominale, l'utérus et enveloppes du fœtus; pour d'autres, ce seraient les trois
paires de ligaments ou les trois feuillets embryonnaires. S'agit- il des «trois couches à partir
desquelles naissent tous les organes de l'enfant»? (comme le souligne L. Pernoud, dans son
ouvrage de vulgarisation «J'attends un enfant » p. 121).
Ainsi donc, le Coran spécifie, qu'avant l'échéance des quatre mois, un nouveau-né fœtal se
constitue, in utero ;
« Il (Allah) vous a dotés de l'ouïe, de la vue et des viscères (sourate 18, versets 7 et 8)
Pouvons-nous voir, dans ce verset, la succession chronologique des organes sensoriels,
commençant par l'audition, puis la vision. On serait tenté de corroborer cette succession,
soutenue par d'autres versets, dans d'autres cas, afférant, à la vie de l'homme, par le fait que
le nouveau-né entend, dés sa naissance, alors qu'il ne commence à voir qu'à partir du
quinzième jour.
On pourrait être tenté aussi de définir, à partir, des trois périodes de quatre mois, l'échéance
minima, pour légitimer l'avortement ; car, d'après un hadith authentifié que nous avons cité,
le souffle de la vie ne commence à animer le fœtus , qu'après ces trois étapes. Or, un autre
hadith, rapporté par Tabarâny, dans son "Mo'jam", limite cette échéance à la première
semaine de la conception, au cours de laquelle la goutte de sperme dite "noutfa", est
considérée comme un noyau embryonnaire animé d'un souffle cellulaire. A l'occasion de la
124
soutenance d'une thèse de doctorat sur l'avortement, dirigée, à la Faculté de médecine de
Rabat, par mon ami et collègue, le professeur Taïb Chkili, j'ai essayé d'expliciter cette notion
Islamique que la tradition prophétique, en l'occurrence, vient corroborer. Certains
jurisconsultes musulmans, méconnaissant ce hadith, hésitent sur la détermination du délai
maximum où doit débuter la conception, optant pour le 1 er stade où «la noutfa» se
transforme en grumeau de sang palpitant, c'est à dire la première quara ntaine. C'est
l'échéance retenue, par un comité ad hoc, constitué, au cours du IIIème Congrès Médical
Mondial, qui a tenu ses assises, dans la cité saoudienne de Dhemmâm, et auquel nous avons
participé, le professeur Chkili et moi- même, en tant que responsable dans la Ligue Arabe, de
la coordination de la terminologie scientifique, du monde Arabe. Certains pays musulmans,
comme l'Iraq, ont déjà opté pour ce délai, dans leur législation respective, à l'encontre de
tout avortement, opéré, durant les premiers quarante jours de la fécondation. Mais, nous
appuyant sur la tradition formelle, nous continuons à prendre, pour point de départ, le début
de la gestation dite nidation, c‟est-à-dire, l‟implantation de l‟œuf fécondé sur la muqueuse
utérine.
La fécondation accomplie dans la trompe, l‟œuf se dirige lentement vers l‟utérus où il va
être accueilli, protégé, nourri ; ce voyage dure 3 à 4 jours ; la nidation n'aura lieu qu'au 7 ème
jour , après la fécondation « ...la muqueuse utérine est alors, prête à le recevoir...»
« Ce cycle de formation spermatozoïde demande 70 jours à 75 jours, auquel, il faut ajouter
10 à 15 jours de trajet dans l‟épididyme et le canal déférant avant de retrouver le
spermatozoïde libre dans le sperme, au moment de l‟éjaculation » (Laurence Pernoud , in
«j'attend un enfant», ed. Horary 1 994, p 108).
Les révélations coraniques, sur le plan ontogénétique, depuis quatorze siècles, sont en
concordance avec les découvertes scientifiques, notamment, depuis l'emploi des premiers
microscopes qui ont permis d'apercevoir, en 1677 certains développements, au sein de
l'utérus. Un quart de siècle avant, en 1651, William Harvey constata, après dissection de
biches, l'existence de l'embryon d'un œuf ex ovo omnia (le docteur Amal Alami)
Cet œuf a incité Diderot à formuler cette réflexion «Voyez- vous cet œuf ? c'est avec cela
qu'on renverse toute les écoles de la théologie et tous les temples de la terre» (Entretien avec
d‟Alembert).
Quant à l'avortement, il devient légitime, en cas de prévention médicale de l'aggravation de
l'état pathogène de la femme enceinte, durant la grossesse ; la vie de la mère, étant, alors, en
danger, une interruption de grossesse, est censée la sauver. L‟avortement qui découle de
viol, inceste, ou toute union illégitime, est délictuel. L'avortement pour cause d'anomalie
embryonnaire, n'a pas été envisagé par l'Islam, qui a seulement déconseillé, préventivement,
certaines unions consanguines ou autres. Un des grands jurisconsultes de l'Islam, Ibn el
Qayyim (du XIIIème siècle ) a souligné la ressemblance de l'enfant à ses parents, car le
liquide germinal provient - dit- il - de toutes les parties du corps de ceux-ci ; dans un hadith
sur la prééminence de cette similitude, le Prophète spécifie que l'enfant ressemble à sa mère,
quand le liquide germinal de celle-ci, durant la fécondation, devance celui du père,
«Oussama, fils de Zaïd, enfant adoptif du Prophète, «avait un teint comme du goudron et
son père était plus blanc que le coton» (hadith).
Un "qaïf", chez les Arabes, était celui qui pouvait détecter la nature du gène, chez le père et
le fils, à travers certaines particularités de leur physique. Ce fut le cas d'Oussama et de Zaïd,
considérés par un "qaîf", comme fils et père (Sounan, sauf Moatta) : hadith rapporté par
Aïcha.
La femme peut recourir à l'avortement en cas de nécessité extrême , pour limiter les
naissances, quand les moyens contraceptifs s'avèrent, parfois, non opérationnels, ratant leur
but ou au cas où ils ne pourraient être utilisés.
Au cours d'une rencontre Islamo-chrétienne, à Tunis, en 1974, sur le planning familial, j'ai
fait un exposé, au nom des délégations Islamiques, dans lequel j'ai défini les concepts et
préceptes de l'Islam, en l'occurrence : la tradition Islamique -ai-je remarqué - renforce la
chasteté prénuptiale de la femme, abhorre l'enfantement illégitime et prohibe l'infanticide ou
le fœticide, autant de préceptes qui découragent une fécondation aveugle ; l'Islam s'oppose à
tout curetage (ou avortement) qui n‟est toléré qu‟en cas de complications gravidiques… ;
mais le déviationnisme moderne, qui tolère de plus en plus, les rapports sexuels illégaux et
125
les pratiques abortives, ne fait que désaxer le rouage de la communauté Islamique
modernisée.
Quant à la limitation des naissances, nous croyons devoir nous aligner, d'après les normes de
l'Islam, sur l'éthique d‟une « liberté consciente», - idée que j'ai également développée à
Tunis - : Le vrai croyant, dans une cité Islamique idéale, est animé par un double impératif
éthique, à savoir l‟esprit libéral et le sens de la responsabilité ; le musulman est libre ; sa
liberté, pleine et entière, n'est limitée que par le respect de celle des autres. Il assume, au sein
de sa famille, de sa communauté, et aussi, vis-à-vis de l'humanité, des responsabilités qui
conditionnent ses options. Le croyant demeure, entre autres, libre d'être pro-nataliste ; mais,
dans le cadre de ses possibilités, conçus, exclusivement, à la lumière de sa responsabilité.
Seulement, il n'est pas à la portée de tout le monde, d'évaluer, judicieusement, et à bon
escient, les dimensions de cette responsabilité... « Nous avons dans le traditionalisme souple
et adéquat de l'Islam, les données mouvantes qui en limitent les conditions et qui nous
permettent d'aplanir cette difficulté».
Il est vrai, qu'à l'échelle individuelle, et pour des raisons plausibles, l'Islam ne s'oppose
guère à une interruption du rapport sexuel. Le cas traditionnel du („Azl), approuvé par le
Coran et la Sounna, consiste dans un procédé préservatif o ù le coït est interrompu, avant
l'éjaculation du sperme. A l'époque, il n'y avait pas d'autres moyens contraceptifs, mais dans
ce stade antérieur à toute éjaculation, le principe permissif n'est guère contesté.
Le Messager d'Allah était pour la méthode prônée par les promote urs du planning familial, à
savoir l'espacement des naissances. Elle est préconisée, aujourd'hui, comme moyen indirect
de limitation des naissances. Or, le Prophète a dit : «je me suis proposé de proclamer
l'interdiction de tout acte de procréation non espacée, c'est à dire le "ghila" où la naissance
de deux-êtres a lieu consécutivement, la même année ; je me suis, alors, ravisé, en
constatant, que ce procédé est en vigueur chez les Romains et les Persans» (Sounan).
La science à l'époque, chez les deux grandes Puissances (Byzance et Perse) n'allait pas à
l'encontre de cette habitude très répandue, dans la plupart des familles, même en Arabie.
Quant à la durée de la grossesse, elle atteint, dans un processus normal, neuf mois solaires
ou dix lunaires, selon les calculs des obstétriciens. Le délai minimum de grossesse, durant
lequel l'embryon est conçu vivant, est six mois, d'après le Coran : «sa gestation et son
sevrage durent trente mois» (S., 46, verset 15).
Son sevrage est à l'échéance de deux ans» (S., Lokmân, verset 4). Il reste, donc, six mois du
calendrier, selon le principe des concordances coraniques ; en effet dans la sourate (46), seul
le calcul solaire est adopté. Parlant des hommes de la Caverne, le Coran dit : «Ils restèrent,
dans la Caverne, trois centaines d'années et en ajoutèrent neuf» (S., 18, Verset 25). Or, le
délai, ainsi ajouté, représente la différence entre la période solaire et celle lunaire. La
première est considérée comme la règle, la deuxième l'exception. C'est pourquoi la majorité
des jurisconsultes, dans les quatre rites juridiques, sont pour la durée minima de six mois.
Le khalife Othmân a accusé d'adultère une femme accouchée, après six mois de grossesse ;
Ali était contre lui, se fondant sur le verset du Coran qui porte à trente mois, l'ensemble de la
période de grossesse et de sevrage ; le temps maximum de l‟allaitement étant deux ans, six
mois suffisent alors, à une grossesse minima (hadith rapporté par l‟Imam Malik dans son
Mouatta ).
Dans certaines législations occidentales modernes, les six mois sont retenus comme délai
minimum, en l'occurrence. ( le problème Islamo-démographique et le développement
économique, Tunis , 1974, P.127, in «rencontre Islamo-chrétienne »)
La deuxième partie de ma communication concerne l‟aide médicale à la procréation. Maints
hadiths sont nettement pro- natalistes ; le Prophète dit, s‟adressant à la communauté
musulmane : contractez mariage , procréez ; je me glorifie de vous - c'est-à-dire de toute
extension démographique - parmi les peuples, le Jour du Jugement Dernier».
Certains peuvent remarquer que ce hadith se situe dans un certain cadre où le potentiel
humain de l'Islam, au temps du Prophète, dépassait, à peine, une centaine de milliers de
personnes.
Dans un second hadith : «Prenez pour épouse, la femme affectueuse féconde (Abou
Dawoud) ; un troisième hadith conseille le croyant de porter son choix sur une femme moins
belle, mais féconde, qu'il doit préférer à une femme charmante et stérile …».
126
Dans deux autres hadiths, le Messager d'Allah ordonne, ainsi, aux croyants : faites un choix
judicieux pour vos spermes».
Epousez, ordonne le Prophète, la femme féconde, apte à la procréation (Abou Dawoud et
Nassaïy).
Epousez une femme de bonne souche, car le gène est dissimulateur… » - c‟est-à-dire qu'il
agit en douce. La science moderne ne parle-t-elle pas du gène opérateur et régulateur ?
Le prophète a, d'autre part déconseillé tout mariage consanguin : «Prenez pour épouse ordonna-t- il encore - une femme étrangère (appartenant à une famille éloignée), pour ne pas
compromettre la disposition ou la qualité de votre filiation». La tradition prophétique
décommande toute procréation issue d'une union de personnes porteuses de germes
pathogènes, c'est-à-dire dont le germen ou cellules reproductives risquent de transmettre des
caractères excentriques.
Un assainissement génétique préventif, prévu par l'Islam, essaie de protéger les gènes, pour
empêcher une telle transmission de marques ou d'empreintes vicieuses, sur le double plan
physiologique et psychique. Les caractères hérités peuvent être lointains, dans la lignée
ascendante ; la couleur de l'enfant se ressent du teint de ses ancêtres ; une aïeule négresse, a
répercuté, du temps du Prophète, sa carnation noirâtre sur celle de l'enfant, issu, pourtant, de
parents de teinte blanche.
«Le Prophète a interdit tout monachisme où l'homme s'abstient d'un lien nuptial légitime»
(Tabarany et Nassaïy).
Le Prophète a décommandé le célibat et la castration» (Bokhari). Il s'agit de l'émasculation
(les hommes) et l'ovariectomie (pour les femmes).
La législation Islamique protège l'embryon, dans l'utérus de sa mère. Si dans ce cas, il meurt
victime d'une atteinte subie par la mère, il a droit à une "dya", sorte de dédommagement,
ayant, alors, la valeur d'une centaine de chameaux (principal moyen de troc à l'époque).
Si en l‟occurrence, l‟œuf fécondé durant les deux premières phases ("noutfa" et "'alaqa", de
quarante jours, chacune) est rejeté, la "dya", appelée "ghorra", est valorisée, selon l‟imam
Malik à une centaine de moutons (ou 500 dirhams, selon le rite Hanafite - le dirham valait
1/10 du dinar, c'est à dire un demi- gramme d'or.). Selon un hadith rapporté par Abou
Horeira, cette somme représentait le prix d'affranchissement d'un esclave (acte très
recommandé par le Prophète). Une autre recommandation du Prophète concerne la femme
enceinte ou celle qui allaite. L'Islam leur interdit de pratiquer le jeûne de Ramadan, si elles
craignent un quelconque mal ou malaise, pour elles et leur embryon ou bébé (Bezzar) :
hadith rapporté conjointement par Ibn 'Abbas et Ibn `Omar. Le jeûne diminue et arrête la
sécrétion lactée, que la femme ne saurait récupérer, après 3 ou 4 jours de jeûne. La
compensation des jours non jeûnés n'est pas envisagée par la Charia, qui tient compte de
l'état de faiblesse de la femme, durant les trente mois de grossesse et d'allaitement. Pendant
ce délai, toute nouvelle grossesse est décommandée.
Certaines patientes, malgré leur faiblesse physique, s'accrochent, coûte que coûte, par
religiosité, au jeûne, négligeant les recommandations de la Charia, étayées par celles de leur
médecin. C'est un grave péché, dans lequel une bigoterie excentrique, chez le récalcitrant
trop rétif, y voit un acte dévotionnel. La femme enceinte, taxée d'adultère, n'est astreinte à
aucun châtiment corporel, avant l'accouchement et l'allaitement de son bébé, (selon un
hadith cité par Mouslim, Ibn Hanhal, Abou Dawoud et Tirmidhy).
«L'Eugénie, présentée comme une idée nouvelle en Amérique et en Allemagne, précise O.
Pesles - est un article de loi ancien en Islam.
("La Femme musulmane dans le droit, la religion et les moeurs", Ed, Lapone Rabat, 1946 p.
30 et suite. "Testament dans le rite malékite", Ed.Moncho, Rabat, 1932 p. 49.).
Dés le début, l'Islam malékite a fait de la consommation du mariage un élément essentiel,
avant la plupart des législations modernes. L'Islam interdit les pratiques malthusiennes ; la
femme a droit à la maternité et le mari ne saurait l'en priver».
Quant à la stérilisation, c'est-à-dire l'empêchement de procréation, elle n'est tolérée que dans
les conditions précitées, à l'occasion d'un avortement légitime.
Pour ce qui est de l'insémination artificielle, qui soulève, aujourd‟hui, autant d'espoirs que
d'inquiétudes, elle suscite de nouvelles notions de "banque de sperme", de "femmes
couveuses", et de "bébé-éprouvette".
127
Le (Conseil Supérieur des Affaires Religieuses), en Turquie, estime, que la «naissance du
bébé-éprouvette ne peut guère susciter de réserves, du point de vue de l' Islam, à condition,
notamment, que les éléments mâle et femelle appartiennent à deux personnes unies par
mariage».
Néanmoins, cette légitimation est conditionnée par la certitude que le fœtus, issu de cette
opération, n'en subisse aucun mal physique ou psychique, et tant que la science est sûre de
l'inexistence de toutes répercussions gravidiques, sur le bébé, après naissance.
(«La grossesse et la conception entre la médecine et le Coran» par Hamid AI Ghawabî
(1908-1960), Gynéco-obstétricien égyptien, Imam de mosquée. - En 1976, Maurice Bucaille
a présenté à l'Académie de Médecine, une communication sur les "Données physiologiques
et embryologiques du Coran ».)
Tels sont, les concepts et préceptes prônés par l‟Islam, dans cette occurrence essentielle, de
la vie de l‟embryon.
128
ETHIQUE ET TRANSPLANTATION
Il me semble opportun, dans ce contexte général, où on discute des techniques
révolutionnaires de la médecine moderne, de vous entretenir, d'un cas spécifique de
transplantation, sur lequel un de nos amis chirurgiens, vient de me consulter. Après avoir
analysé le point de vue Islamo-éthique ou éthique tout cours sur l'obligation de soutenir
toute aide médicale, tendant à renforcer la procréation, nous avons donc pensé à un cas
parallèle où la médecine doit intervenir, pour sauver la vie d'un patient menacé de mort ou
condamné. Parfois, la transplantation d'un organe ou partie d'organe d'un corps à un autre est
envisagée. Mais, il s'agit là d'une double opération : amputer l'organe atteint de maladie
d'une part et le remplacer par un autre organe sain, d'autre part.
Bon nombre de jurisconsultes se prévalent d'un hadith, rapporté par Moslim, (dans son
recueil de traditions prophétiques authentiques), autorisant l‟amputation de tout organe,
artère ou tissu, atteint d'une maladie grave ou risquant des complications, telle la
contamination d'autres organes du corps. On cite encore, à l'appui de la légitimité de cet acte
clinique, une opération chirurgicale, effectuée dès le premier siècle de l'ère hégirienne, sur le
corps du grand jurisconsulte `Orwa Ibn Zoubeir, dont une jambe, atteinte de nécrose ou
gangrène, a été amputée.
Quant à la deuxième partie afférant à la transplantation d'un rein ou segment d'artère ou tout
autre organe, la Jurisprudence en proclame la légitimité, en cas de force majeure où deux
conditions doivent être remplies : que le transplant, c'est-à-dire l'organe transplanté ne risque
aucun rejet et que le donateur de l'organe sain soit à l'abri de tout danger. C'est, en effet, le
cas général, dans toute opération clinique, où l'éventualité de tout risque est censée éliminée.
D'ailleurs, un principe fondamental rend licite tout acte originellement illégal, nécessité par
le devoir péremptoire de sauver une vie exposée à un danger certain. On cite, entre autres, le
cas d'une personne risquant un étouffement, qui a le droit, faute de liquide potable, de
prendre une gorgée de boisson alcoolisée, pour desserrer le goulot d'étranglement.
Un donateur croyant a le droit, sinon le devoir, de se sacrifier, pour sauver une personne en
danger. Du temps même du Prophète ou quelques années, après sa mort, une anecdote très
significative a été avancée pour rappeler le caractère sublime de ce genre d'altruisme où une
personne s'expose sciemment à la mort, pour tirer une autre d'un péril. Lors donc, de
l'expédition de Yarmouk, l'eau potable devenant très rare, un combattant porta à boire à un
ami atrocement assoiffé ; celui-ci entendant les gémissements d'un autre camarade, aussi
assoiffé, refusa de boire, par propension spontanée, pour le sauver ; celui-ci, entendant gémir
un troisième, se désista en sa faveur. Tous les trois sont morts, affrontant le danger, pour se
sauver les uns les autres.
D'autres cas, non moins graves, telle la transfusion du sang, qui a fini par se légitimer et se
normaliser, en tant qu'acte péremptoire. Elle était considérée comme illicite, par ceux qui
n‟essayant pas de rechercher à résoudre les problèmes, par analogie avec d‟autres, dont la
solution légitime a été proclamée par la jurisprudence, tenant compte des conjonctures
nouvelles et des principes de base de l'éthique Islamique.
Le deuxième Khalife „Omar Ibn Al-Khattab, jurisconsulte et juge, du vivant même du
Prophète, n‟a-t- il pas déclaré que l‟Islam s‟identifie à l‟intérêt général. C'est pourquoi,
aussi, le Rite malékite, qui régit toute l‟Afrique dont le Maroc, pose comme principe
fondamental dans la conception adéquate de la Charia (droit musulman), un axiome
légitimant toute tradition largement étendue où l'intérêt général est sagement entendu.
Le Secrétariat général du (Conseil des Uléma au Caire) appelé (Centre de recherches
scientifiques et de jurisconsultation Islamiques) , «a légitimé, dans un communiqué officiel,
la transplantation de tout organe ou partie d'organe d'une partie vivante, (quelle que soit sa
confession, musulmane ou judéo-chrétienne) à une autre, en cas de nécessité, à condition
que cette opération soit à l'abri de tout rejet du transplant et qu'il y ait conviction, sur le plan
clinique, de son succès. Il serait de même, pour toute transplantation de cette espèce, d'une
personne récemment décédée ou notamment agonisante, à une autre vivante, toujours en cas
de force majeure ».
Ce communiqué a été publié au Journal cairote (Al Mouslimoun) du 30 mai 1987.
129
D'ailleurs, une décennie auparavant, un comité ad hoc, comportant des autorités religieuses
et juridiques, a été constitué, soutenu par des médecins légistes, pour élaborer une procédure
légale de transplantation (d'après un autre quotidien du Caire (Al Ahrâm) du 8 mai 1978).
Il s'avère, de plus en plus, que la charia est souple et coulante, comme en fait foi, le Congrès
Juridique Comparé qui a tenu ses assises à Paris, en juillet 1951, proclament l'adaptabilité
certaine du Droit Musulman.
130
ETHIQUE DE FORMATION SUR LE PLAN BANCAIRE
Des opérations bancaires, tel le compte courant, sans agio, sont licites ; c'est l'intérêt
rapporté par la prestation d'un capital qui prête à confusion ; c'est le surplus ajouté au capital
prêté ; «un surplus, payé de bon gré par le débiteur, sans condition préalable, est légitime»
((Hadith rapporté par Ibn 'Omar)
L'usure, qui se caractérise par un intérêt excessif est illicite, sa ns conteste. Toute usure, dans
tous les domaines, constitue un interdit péremptoire.
«Dieu anéantira les profits de l'usure et Il fera fructifier l'aumône» (sourate la vache, verset
276).
Ce surplus, doit être évité, car il suscite, chez le débiteur, un sentiment d'oppression et de
spoliation (verset 279).
«Ceux qui pratiquent l‟usure ne se lèvent qu'à la manière de celui qui, frappé, de folie, est
rossé à tort et à travers par le Diable. Et ce, parce qu'ils ont dit que le commerce n'était rien
d'autre qu'une forme d'intérêt. Or, Dieu a permis le commerce et interdit l'intérêt...».
«Dieu anéantit l'intérêt et fait décupler les aumônes» (2, verset 275-276).
Selon Abou Horeira, le Prophète a dit : «évitez les sept pernicieuses». Ils (les compagnons
du Prophète) dirent : «Ô Messager d'Allah : Que sont-elles ? » Il dit :
Associer quoi que ce soit à Dieu
Pratiquer la magie
Tuer, sans raison légitime, l'âme que Dieu a faite sacrée
Consommer l'intérêt usurier
Abuser des biens de l'orphelin
Fuir le champ de bataille
Accuser, à tort, d'adultère les femmes chastes, croyantes et distraites (Hadith authentifié
unanimement).
Ibn Mas`ud rapporte : le Messager d'Allah a maudit celui qui consomme l'intérêt usurier et
celui qui le fait consommer » (Recueil de Moslim). Les autres livres révélés prohibent
formellement l'intérêt (Livre de l'exode, eh. 22, verset 25 - livre Lévitique, chap. 25 verset
35 - Évangile Saint Luc, chap. 6, versets 34 et 35).
Mais, les Juifs légitiment tout intérêt pris à un débiteur non Israélite (Livre Deutéronome, ch
. 23, verset 20)
Le Coran a stigmatisé cet intérêt, extorqué par duplicité, aux non Israélites (S., En-Nisâa,
verset 161).
«L'usure est la source principale de la croissante inégalité sociale et de l'esclavage, résultat
d'un endettement excessif» (Bible, Rois, chap. 18).
Cette interdiction est motivée par des raisons d'Ethique sociale, dans la nécessité de baser
tout rapport socio-économique entre les hommes, sur la nécessité d'une coopération saine,
dégagée de tout égoïsme ou exploitation, où l'altruisme doit dominer. L'intérêt tend, selon la
conception Islamique, à créer une classe sociale nantie et inactive, dont le capital pécuniaire
grossit, au dépens des moins favorisés ; l'effort déployé par le croyant, pour s'assurer
honnêtement son gagne-pain, sans porter atteinte à autrui, est une marque de rectitude qui
encourage l'esprit d'entreprise, incite à un rehaut indélébile chez tout individu animé
immanquablement, alors, par le double souci de rehausser, à la fois, le talent dyna mique et
la morale psychique.
Mais, avec le temps, certaines ambiguïtés se sont clarifiées ; d'ailleurs, le second Khalife
Omar avait regretté de ne pas avoir interrogé le Messager d'Allah, sur certains aspects du
"riba" (intérêt). C‟est pourquoi, la jurisprudence Islamique, quoique s'attachant fermement,
au principe de la prohibition , envisage la possibilité de lever l'interdit, dans certains cas,
surtout dans le cadre de compte courant bancaire ; aussi donc, dès le 3ème siècle de l'hégire
(IXème de l'ère chrétienne), on relève une sorte d'effet de commerce ou de lettre de change,
citée par des annalistes-géographes de l'époque, comme Ibn Khardadabba, lstakhri et Ibn
Hawqal, à Sijelmassa, porte du Sahara marocain d'où des marchands viraient des titres, à
l'ordre de certains de leurs associés, permettant, ainsi, un transfert de fonds des uns aux
autres. Le titre cité représentait effectivement une grande somme en dinars (le dinar
équivalait à quelques cinq grammes d'or). Sijelmassa constituait, à l'époq ue, un relais, dans
131
la route caravanière entre Cordoue, Fès, la Bossa marocaine (sise à 18 km, à l'est de Souk
Larbâa) et l'Orient, à travers la Mer Rouge, appelée Bahr Qoulzoum.
Ibn Hawqal cite des négociants aisés, dont les plus riches entretenaient, avec le Soudan, un
troc fructueux de sel, de bronze contre l'or en poudre ; il précise avoir vu à Sijelmassa un
chèque de 40.000 dinars émis, par un négociant de la cité, au profit d'un collègue de la
même cité (Al Massalik p.70).
"Ibn Saïd El Maghribi" dit en avoir vu aussi ; il est décédé en 1286 (grégorien).
Au XIXème siècle, des bureaux de change furent institués à Fès, où des commerçants fassis
viraient leurs traites, au nom de leurs associés à Gibraltar. Mais, entre temps, et pendant un
millier d'années (900-1900), des opérations de crédit s'effectuaient, sous forme de vente ;
l'acheteur d'un article valant, par exemple, 900 francs, le paie à terme à 1000 francs, pour le
revendre à un prix moindre, encaissant la somme qui représente le prix de revente, soit un
peu moins de 900 francs, bénéficiant, alors, d'un véritable crédit à terme où l'intérêt est,
peut-être camouflé. Selon le Coran cette opération est un acte commercial licite, mais un
hadith, stipule, pour légitimer l'opération, que le premier vendeur n'en soit pas, en même
temps, acheteur. Cet acte de rachat par le vendeur appelé "aïna", a été décommandé par le
Prophète, d'après un hadith rapporté par Ibn `Omar (cité par Ibn Hanbal, Abou Dawoud,
Tabarany et Ibn el Qettàn). L'Imam Malek cite un autre hadith similaire ainsi que
Daraquotny. Le grand Imam Chafiy et d'autres jurisconsultes n'y voient, par contre, qu'un
acte licite, basé sur le concept commercial, légitimé par le Saint Coran.
Pour relancer l'économie arabe, le Cheikh Mohammed Abdou, mort en 1905, a trouvé le
moyen, dans une savante fatwa, de présenter comme licites la caisse d'épargne et le gain de
dividende ; de même avant lui, ses collègues de Constantinople avaient rédigé des fatwas,
pour liciter l'émission d'obligations d'Etat productives d'intérêts. Le Droit allemand puise ses
heureuses réalisations sur le plan de la "Banque sans intérêts ou banques d'affaires", dans la
notion de commandite du Droit Islamique. Cette évolution dans l'interprétation du texte
coranique, progresse pour aboutir finalement à la prise en considération de la notion
d'inflation qui risque de minimiser le taux d‟intérêt, alors que cette inflation découle ellemême en grande partie des prêts à intérêt.
132
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1- A manual of Hadith
A selection of 690 traditions from principal compilera (513 from Bokkari, under 30
headings), Arabie and english texts (408 p)
2- The Holy Qur‟an : english translation, 2822 explanotory foot notes, 1917 (1250 pp)
3- Ali s. v. Mir Ahmed : "Commentary of the Holy Qur'an", 1975 ( 1085 pp)
ARBERRY, AJ.
1- The Qur‟an illuminated Beatty Library, 1967
133
2- Translation, (675 pp)
3- The Koran interpreted (World classics, Oxford University Press, 1964)
AZAD, ABUL KALAM
(The Tarjuman al - Qur'an)
Translation by Syed Abdul Latif of the urdu the Qur‟an by late Azad once minister of Educ.
Of India (vol. I, 194 pp) of first seven verses of Qur'an, the Surat al- Fatilia, with 47 pp).
Vol 2 transl. with some comment of next seven Surats ( II- XIII) (503 pp)
AZIZULLAH, MUHAMMAD (Glimpses of the Hadith) ; Ahadith on various topics
God, Heaven, Hell ( pillars of Islam, the State)
Prohibitions, Brotherhood .. etc. 1971
T. I (69 pp), T. 2 (122 pp)
AL - BUKHARI
Selections from the Sahih al - Bukhari
Edited with notes by CC. Torrey 1906 and 1969
ARKOUN M/J
Peut-on parler du merveilleux dans le Coran?
Actes du colloque tenu au Collège de France à Paris, en mars 1974 (1978, 227 pp)
AL - ASSOUYOUTY, S. A.
Théories des sources ; Évangiles et Corans apocryphes ; Logis et hadiths forgés 1987 (82
pp)
BOUMAN, J.
Gott und Mensch in Koran, 1977 (256 pp)
A LI AKBAR
Israel and the Propheties of the holy Qur‟an
Kaula Lumpur and Singapore, 1974
DOZO, HUSEIN
(Tuma cenje Kur'ana)
(The interpretation of the Qur'an)
Glasnik Wis XII, 7-9 (1962 (11-12) (1965)
DOBRACA, KASIM
(Uticaj Kur'ana na sirenj pismenosti ...)
Kur'anic influencce on the spreading of literary, caligraphy
and ornementics among the Islamic peoples
Glasnik Wic, XIII, 4-6 (1962)
DOZO, HUSEIN
( Kur'an na stranim jezicima)
(Qur'an in foreign languages)
DRAZ MOHAMED. A :
1- (initiation au Koran)- Le Caire (A lMaâref ) : 1949 (169pp)
2- (La morale du Koran)
Etude comparée d'une classification de versets choisis, formant le code de la morale
pratique - Le Caire (Al Maâref ), 1950, (715 pp)
DURRANI, M.H.
(The Qur'anic facts about Jesus)
134
Karachi ; Intern. Islamic Publishers (1983)
MAURICE BUCAILLE :
(The Qur'an and Modern Science Islamic), Academy of science, Kaula Lumpur, Malaysia,
1978
GATUE, HELMUT
(The Qur'an its Exegesis)
Texts with classical and modern musulim Interpretation and translated by A. T. Welch from
1971 Swiss edition
Extensive notes, index to Qur'anic Refs. gen., bibliog, 1975, XIV (313 pp)
ANSARI. FR. (The Qur'anic Fondations of Muslim Society), 2 vol
BALJON .J. M. S.
(Modern inuslim Koran interpretation 1880 - 1970) Leiden, Brill, (135 pp), Reprint of the
1961 ed.
BASETTI - SANI, GIULIO.
(The Coran in the light of Christ)
Chicago, Franciscan Herald Press, 1977 (223 pp.)
BUKHARI
Imam Sahib Bukhari
The only English version of Bukharile to obtain, and as yet incomplets.
Translated and as extensively annoted by Maulana Aftab ud-Din Ahmed, with Arabie text
included (556 pp)
EBRAHIM TRUST, PEER MAHOMAD
(Subject Index of English Qur'an)
Iran, 1974 (152 pp)
EL SALEH. S.
(La vie future selon le Coran)
Paris : Vrin, 1971 (176 pp)
(Études musulmanes : XIII)
Abréviation des références du hadith :
Bokhari (B) Moslim (M) Mouatta de Malek (M) Sounan (Traités de traditions- S) dont
Abou Dawoud (D), Nassaîy (N),
Tirmidhi (T) Mousnads comme celui d'Ahmed Ibn Hanbel (A) ou de Bezzar (BE) ainsi que
des oeuvres de Tabarani (TA).
(AMC) Adab Moufrad de Boukhari et J. F (Jâm'el Fawaïd)
135
Sommaire
INTRODUCTION..................................................................................................................................................................... 2
LE CORAN ................................................................................................................................................................................ 5
T é m oi gn a ge s ................................................................................................................................................................ 6
ET H I QU E M O H A M M A DI E N N E ......................................................................................................................... 9
SOUPLESSE ET AISANCE DE L‟ISLAM .................................................................................................................. 13
Témo ignages ........................................................................................................................................................................ 21
NOBLESSE DE LA PIETE ET DE LA SA GESSE ...................................................................................................... 24
Témo ignages ........................................................................................................................................................................ 27
LE SOCIA L PRIM E LE CULTUEL............................................................................................................................... 28
Témo ignages ........................................................................................................................................................................ 34
Q UA N D LA C O N NA I SSA N C E D EVI EN T P LU S M ER IT O I R E Q U E LE C U LT E ......................... 35
LA S H U RA ET LE DIA LO GU E S O CIA L .......................................................................................................... 37
LA CHARTE DE M EDINE - PREMIERE CONSTITUTION CORA NIQUE ......................................................... 38
Témo ignages ........................................................................................................................................................................ 38
JUSTICE ET INTEGRITE .................................................................................................................................................... 40
Témo ignages ........................................................................................................................................................................ 42
DROITS ET DEVOIRS DE LA FEMM E .......................................................................................................................... 45
Témo ignages ........................................................................................................................................................................ 50
TRA VAIL ET SOLIDA RITE............................................................................................................................................. 53
MARXISM E LENINISTE ET "SOCIA LISM E" MOHAMMADIEN ....................................................................... 54
LIBERTÉ ET ESCLA VA GE............................................................................................................................................ 55
Témo ignages ........................................................................................................................................................................ 55
MÉDICATION ET PRÉVENTION ................................................................................................................................ 57
Témo ignages ........................................................................................................................................................................ 58
LA PRIERE .............................................................................................................................................................................. 61
Témo ignages ........................................................................................................................................................................ 64
LE JEÛNE ................................................................................................................................................................................ 66
Témo ignages ........................................................................................................................................................................ 68
LA CHARITÉ .......................................................................................................................................................................... 70
Témo ignages ........................................................................................................................................................................ 72
REGIM E A LIM ENTA IRE .................................................................................................................................................... 75
LE MIEL ET LE LAIT DE LA M ERE ........................................................................................................................ 78
Témo ignages ........................................................................................................................................................................ 78
HABILLEM ENT CORRECT ET SOBRE..................................................................................................................... 80
PROTECTION DES ANIMAUX......................................................................................................................................... 81
Témo ignages ........................................................................................................................................................................ 81
LA PÉDOLOGIE HYDRAULIQUE ET A GRONOMIE .......................................................................................... 82
LA TERRE ............................................................................................................................................................................... 83
L'EAU........................................................................................................................................................................................ 84
L'A GRICULTURE ET L'ELEVA GE .................................................................................................................................. 85
ACTIVITÉS COMM ERCIALES (JUSTESSE ET JUSTICE) .................................................................................. 87
PLANIFICATION FAMILIA LE ......................................................................................................................................... 89
Témo ignages ........................................................................................................................................................................ 90
PAS DE FATA LITÉ INEXORA BLE .............................................................................................................................. 93
136
Témo ignages ........................................................................................................................................................................ 94
LE CORAN ET LA SCIENCE ............................................................................................................................................. 95
LA SCIENCE ET LA TECHNOLOGIE............................................................................................................................. 97
LA PENSEE CORANIQUE ET L'ORIENTA LISM E .................................................................................................. 99
L'HOMM E EST NE DANS L'ARGILE .......................................................................................................................100
LE CORAN ET L'EM BRYOGENESE ......................................................................................................................101
LE CORAN ET LA THÉORIE DA RWIINIENNE...................................................................................................102
Témo ignages ......................................................................................................................................................................102
SPHERICITE ET MOUVEM ENT DE LA TERRE ......................................................................................................104
FAUSSES CONJECTURES ASTROLOGIQUES .....................................................................................................105
PLURA LITÉ DES DIM ENSIONS-TEMPS ..................................................................................................................106
REVELATION COSM IQUE............................................................................................................................................107
UNIVERSA LITE DE L‟ISLAM .......................................................................................................................................108
FRATERNITE
ORIGINELLE A BRAHAMIQUE....................................................................................................108
Témo ignages ......................................................................................................................................................................111
JESUS PROPHETE ET M ESSA GER D‟A LLA H .....................................................................................................113
VERITA BLE PENSEE DE
JESUS ............................................................................................................................116
L'ÉTHIQUE ET LA PRODUCTIVITÉ ÉVOLUTIVE ..............................................................................................118
ETHIQUE DU STATUT DE L‟EMBRYON ..........................................................................................................123
ETHIQUE ET TRA NSPLANTATION ..........................................................................................................................129
ETHIQUE DE FORMATION SUR LE PLA N BANCAIRE ................................................................................131
BIBLIOGRAPHIE DES ETUDES SUR LE CORA N ET LE HADITH ...................................................................133
Abréviation des références du hadith :...............................................................................................................................135
Conception, Réalisation
4,
Rue Al Farabi les Orangers – Rabat – Tel :72 00 66
Couverture
Miloudi NOUIGA (coll. Privée)
Im pr ess ion
Najah Jadida (Casablanca)
Edité avec le concours
De CAP TOURS
7, Rue de Damas - Rabat
Te l : 7 3 5 7 0 9 - 7 3 5 7 1 0
N° Dépôt Légal : 15 1/1996
137
- ISBN : 998 1 -71 -003-2

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