j`ai été f ouillé et mis en c ellule - Association Stop aux Abus de Via
Transcription
j`ai été f ouillé et mis en c ellule - Association Stop aux Abus de Via
8 SUISSE LE MATIN JEUDI 19 FÉVRIER 2015 JEUDI 19 FÉVRIER 2015 LE MATIN EN BREF «J’AI ÉTÉ F OUILLÉ ET MIS EN C ELLULE» Famille barricadée dans un centre ASILE Une famille avec un enfant en bas âge s’est barricadée hier dans le centre de requérants de Steinhausen (ZG) et menaçait de se blesser avec un couteau. Après trois heures et demie de pourparlers, une unité spéciale de la police a investi le bâtiment et a fait hospitaliser les adultes. La femme, une Irakienne de 35 ans, souffre de légères coupures. L’homme, un Iranien de 39 ans, est très fragile psychiquement. L’enfant n’a pas été blessé. VIA SICURA Un jeune motard condamné pour un important excès de vitesse dénonce la dureté des conséquences pénales en vigueur. Les procureurs n’en pensent pas moins. est impossible que j’aille en prison pendant 13 mois, je ne peux pas le concevoir. Ou alors, je quitterais la Suisse.» Clovis* est un jeune brisé. Mercredi dernier, ce géomaticien vaudois de 21 ans sans le moindre antécédent a été condamné à 13 mois de prison avec sursis pendant trois ans pour un important excès de vitesse, commis sur une route de campagne, seul et sobre au guidon de sa moto. «L’inscription au casier judiciaire va rester pendant dix ans, certains employeurs pourraient en tenir compte», peste cet étudiant de la Haute Ecole vaudoise d’ingénierie et de gestion. «Et il suffirait que je sois mêlé à une bagarre que je n’ai pas provoquée pour que le sursis «C’ Urs Flueeler/Keystone Ouverture pour SMS les touristes ● PROCÈS Le père et le fils DIMANCHE Les centres commerciaux des régions touristiques ou frontalières ciblant les amateurs de produits de luxe pourront dès le 1er avril engager le dimanche du personnel sans autorisation. Le Conseil fédéral estime que cette mesure s’inscrit dans le contexte du franc fort et contribue à préserver des emplois. La libéralisation peut se faire via une modification d’ordonnance, non attaquable par référendum. Ce qui a fait bondir la gauche, les syndicats, et aussi les Eglises. 9 SUISSE jugés à Soleure pour avoir tué en 2012 à Oensingen deux autres Kosovars risquent 18 et 20 ans de prison. ● BÉBÉ Pour écarter tout risque d’avortement motivé par le sexe, les parents devraient patienter 12 semaines. ● PÉPÉ VOLEUR Un retraité a pillé une septantaine de parcomètres à Gossau (SG) pour un butin de quelque 300 fr. Et des dégâts s’élevant à des dizaines de milliers de francs. PUB BAG www.teleovronnaz.ch Peine plancher trop sévère Le calvaire pénal du géomaticien ne faisait que commencer. «Une heure après le flash, la police cantonale sonnait chez mes parents, car je n’avais pas encore signalé mon récent déménagement au Service des automobiles. Les gendarmes leur ont dit qu’ils me cherchaient, sans préciser le motif. Ils sont repassés une heure plus tard car il était prévu que je dîne chez mes parents ce soir-là.» Les agents font savoir à Clovis qu’il a eu «le poignet un peu lourd», et lui ordonnent de les suivre au poste. «Voilà le chauffard!» aurait lancé un haut placé à son arrivée, lui tendant un relevé du radar. «Il m’a balancé le papier comme si ses hommes avaient coffré un dealer, c’était effrayant. On m’a en- suite fait une fouille au corps et j’ai été conduit en cellule, le temps qu’un avocat désigné puisse m’assister. Comme si j’avais tué quelqu’un. J’étais à cran, je me suis posé mille questions. C’était irréel.» «J’ai trouvé un jeune tout choqué par la tournure que prenaient les événements, se souvient Me Johanna Trümpy. On ne dit pas qu’une peine ne se justifie pas, mais celle-ci est disproportionnée.» Un avis en partie partagé par la Conférence des procureurs de Suisse, qui propose un abaissement du plancher d’une année. «Par exemple en le mettant à 6 mois, détaille son vice-président, Eric Cottier, ce qui serait sans doute faire la juste part des choses: on maintient un langage ferme, mais dans les limites de la proportionnalité.» Dans le cas de Clovis, le chef du Parquet vaudois dit «comprendre parfaitement que ce jeune soit choqué» par sa prise en charge pour le moins intimidante. «C’est conforme à ce que la loi prévoit pour une infraction passible d’une peine privative de liberté d’un an au minimum.» * Prénom d’emprunt ● BENJAMIN PILLARD [email protected] La jument «DaisyRée» de Philippe Eicher a été victime de maltraitance deux jours après la condamnation d’un zoophile. Laurent Crottet La procureure redoute le lynchage du zoophile JUSTICE Une jument maltraitée à Courroux, puis une tentative avortée à Vicques: malgré la condamnation d’un zoophile il y a deux semaines, les agressions n’ont pas stoppé chez les éleveurs du Val Terbi. Pour les 1300 abonnés de la page Facebook «Stop zoophilie Courroux», les opinions sont faites: «Combien de chevaux seront grièvement blessés avant que cette vermine soit détruite?» Certains évoquent même un dérapage: «Toute forme de maltraitance doit être punie, mais par la justice pas par la population!» De fait, la procureure Dominique Bugnon tente maintenant de calmer les esprits «face aux appels à la vengeance sur les réseaux sociaux». «Avec le cheval, les réactions sont émotionnelles, mais cette haine est malsaine et il faut que ça cesse», constate Dominique Bugnon. Son argument: «La présomption d’innocence vaut pour les cas non élucidés», soit quatre sur sept. Une autre personne pourrait avoir profité de la stigmatisation du zoophile condamné, qui voulait «jouer avec les chevaux». Son avocat est persuadé qu’il n’a pas récidivé après sa condamnation à 8 mois de prison avec sursis pendant cinq ans. «Ça lui retombe dessus, mais ce n’est pas lui. Le pauvre est dépité. Et mort de trouille. Ceux qui réclament justice devraient commencer par respecter la loi», clame l’avocat. Si les menaces ne cessent pas, une plainte sera déposée pour incitation à la haine: «Mon client a payé sa dette à la société.» «La provocation publique au crime ou à la violence constitue une infraction et peut déboucher sur des poursuites pénales», confirme le Ministère public jurassien qui relève que «la police et la justice ont permis l’élucidation des trois premiers actes de maltraitance». Suite aux actes qui ont suivi, des instructions ont été ouvertes. Plusieurs personnes ont été auditionnées et des perquisitions ont été effectuées. ● VINCENT DONZÉ [email protected] La famille reçoit les cendres d’une autre! - S W I S S ' A I R B A G - Photos Laurent de Senarclens, Yvain Genevay BIG AIR soit révoqué… J’étais au courant que l’on risquait un retrait de permis et une amende en roulant trop vite, mais je n’avais absolument pas conscience des conséquences pénales prévues par Via sicura.» Rappelons que les sanctions instaurées en 2013 par le programme fédéral de sécurité routière sont des peines plancher, infligées quelles que soient les circonstances dans lesquelles les infractions ont été commises. Dans le cas de Clovis, la route cantonale (limitée à 80 klm/h) empruntée par Clovis entre son studio de Valeyres-sousMontagny et Orbe (VD) était déserte et sèche, en cette fin d’après-midi d’octobre. C’est une fois parvenu sur un tronçon en ligne droite sur 2 km que le jeune motard a fait une pointe à 149 km/h. Et le radar mobile de crépiter. «Je ne l’ai pas vu, et pourtant la visibilité était totale; j’imagine qu’il était caché sur les hauteurs. Je pourrais recourir jusqu’au Tribunal fédéral pour démontrer que le radar n’avait aucun but préventif, mais je n’en ai malheureusement pas les moyens…» SCANDALE Parce que la déC’est une fois parvenu sur ce tronçon en ligne droite sur 2 km entre Yverdon et Orbe (VD) que le géomaticien de 21 ans a poussé sa moto à 149 km/h. g Je comprends parfaitement que ce jeune soit choqué par ce qui lui est arrivé» Eric Cottier, viceprésident de la Conférence des procureurs de Suisse funte n’avait pas été incinérée à temps pour la cérémonie, un employé du crématoire de Schaffhouse a remis un faux certificat de crémation et fait graver le nom sur l’urne alors que les cendres provenaient d’une autre per- sonne. Le scandale a éclaté lorsque l’intéressé en a parlé à ses supérieurs au moment de sa démission. Pour faux dans les titres dans l’exercice d’une fonction publique, il a été condamné à 30 jours-amendes avec sursis et à 1100 fr. d’amende. ● ATS