cf. texte annexe 1 - Enseignement et religions

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cf. texte annexe 1 - Enseignement et religions
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La monarchie absolue de droit divin, Claude Blocquaux, 2006
Document support pour la synthèse des connaissances sur la monarchie absolue de droit divin.
L’identification des documents étudiés dans la séquence est à faire au préalable.
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ANNEXE 1 : ORIGINE DU DROIT DIVIN
Premier livre de Samuel (16, 6 et 10 – 13)
(6) « Lorsqu’ils arrivèrent et que Samuel aperçut Eliab, il se dit : « Sûrement, Yahvé a son oint devant lui ! » (…)
(10) « Jessé fit ainsi passer ses sept fils devant Samuel, mais Samuel dit à Jessé : « Yahvé n’a choisi aucun de
ceux-là. » (11) Il demanda à Jessé : « En est-ce fini avec tes garçons ? », et celui-ci répondit : « Il reste encore le
plus jeune, il est à garder le troupeau. » Alors Samuel dit à Jessé : « Envoie-le chercher, car nous ne nous
mettrons pas à table avant qu’il soit venu ici. » (12) Jessé l’envoya chercher : il était roux, avec un beau regard et
une belle tournure. Et Yahvé dit : « Va, donne-lui l’onction : c’est lui ! » (13) Samuel prit la corne d’huile et l’oignit
au milieu de ses frères. L’esprit de Yahvé fondit sur David à partir de ce jour-là et dans la suite. Quant à Samuel, il
se mit en route et partit pour Rama. »
Première Epître de Saint Pierre (2, 13 – 17) - A l’égard des autorités
(13) « Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute institution humaine : soit au roi, comme souverain, (14) soit aux
gouverneurs, comme envoyés par lui pour punir ceux qui font le mal et féliciter ceux qui font le bien. (15) Car c’est
la volonté de Dieu qu’en faisant le bien, vous fermiez la bouche à l’ignorance des insensés. (16) Agissez en
hommes libres, non pas en hommes qui font de la liberté un voile sur leur malice, mais en serviteurs de Dieu. (17)
Honorez tout le monde, aimez vos frères, craignez Dieu, honorez le roi. »
Epître de Saint Paul aux Romains (13, 1 – 7) - Soumission aux pouvoirs civils
13 (1) « Que chacun se soumette aux autorités en charge. Car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et
celles qui existent sont constituées par Dieu. (2) Si bien que celui qui résiste à l’autorité se rebelle contre l’ordre
établi par Dieu. Et les rebelles se feront eux – mêmes condamner. (3) en effet, les magistrats ne sont pas à
craindre quand on fait le bien, mais quand on fait le mal. Veux – tu n’avoir pas à craindre l’autorité ? Fais le bien et
tu en recevras des éloges ; (4) car elle est un instrument de Dieu pour te conduire au bien. Mais crains, si tu fais le
mal ; car ce n’est pas pour rien qu’elle porte le glaive : elle est un instrument de Dieu pour faire justice et châtier
qui fait le mal. (5) Aussi doit – on se soumettre non seulement par crainte du châtiment, mais par motif de
conscience. (6) N’est – ce pas pour cela même que vous payez des impôts ? Car il s’agit de fonctionnaires qui
s’appliquent de par Dieu à cet office. (7) Rendez à chacun ce qui lui est dû : à qui l’impôt, l’impôt ; à qui les taxes,
les taxes ; à qui la crainte, la crainte ; à qui l’honneur, l’honneur. »
QUESTIONS POUR L’UTILISATION DE CES DOCUMENTS DANS LA SEQUENCE
Le Premier Livre de Samuel
- Quelles sont l’origine et la nature de ce texte ? Quand a-t-il été écrit ?
- Qui est Yahvé ?
- Qui est Jessé, qui est David ?
- Quel est le sens de l’onction reçue par David ?
La Première Epître de Saint Pierre
- Quelles sont l’origine et la nature de ce texte ? Quand a-t-il été écrit ?
- Quel est l’auteur de ce texte ?
- Quel lien Saint Pierre fait-il entre Dieu et le gouvernement des hommes ?
- Comment la liberté est-elle définit ?
L’ Epître de Saint Paul aux Romains
- Quelles sont l’origine et la nature de ce texte ? Quand a-t -il été écrit ? Quel est son auteur ?
- A qui la souveraineté appartient-elle, selon Saint Paul ?
- Comment peut-on qualifier alors la rébellion face aux autorités ?
En conclusion : l’origine du droit divin est inscrite dans la Bible.
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ANNEXE 2 : LE BAPTEME DE CLOVIS
Lettre de saint Remi, évêque de Reims, à Clovis (481)
« Au seigneur insigne et magnifique pour ses mérites, le roi Clovis, Remi évêque.
Une grande rumeur nous est parvenue, vous avez pris l’administration de la Seconde Belgique (province romaine
dont Remi, évêque métropolitain, est le chef religieux). Cela n’est pas nouveau car tu auras commencé par être ce
que tes parents ont toujours été (…). Car, comme l’on dit vulgairement, c’est aux actes que l’on identifie l’homme.
Tu dois t’adjoindre des conseillers qui pourront orner ta renommée. Ta bonté doit s’exercer de manière intègre et
honnête. Tu devras t’en rapporter à tes évêques et recourir à leurs conseils. Car si tu t’entends bien avec eux, ta
province ne pourra qu’en être consolidée. Rends courage aux citoyens, relève les affligés, favorise les veuves,
nourris les orphelins ; que tous t’aiment et te respectent (…).
Editions SEDES, Paris : 1972. – Clovis à Reims, ou les fondements d’une nation : CRDP de Champagne –
Ardenne, Documents – ressources, Reims : 1996.
Grégoire de Tours – histoire des Francs, livre II, 30 et 31
« La reine (Clotilde) ne cessait de prêcher pour qu’il (Clovis) connaisse le vrai Dieu et abandonne les idoles ; mais
elle ne put en aucune manière l’entraîner dans cette croyance jusqu’au jour où la guerre fut déclenchée contre les
Alamans (…). Il arriva, en effet, que le conflit des deux armées dégénérât en un violent massacre et que l’armée
de Clovis fût sur le point d’être complètement exterminée. Ce que voyant, il éleva les yeux au ciel et le cœur plein
de componction, ému jusqu’aux larmes, il s’écria : « O Jésus-Christ, que Clotilde proclame fils de Dieu vivant, toi
qui, dit – on donnes une aide à ceux qui peinent et qui attribues la victoire à ceux qui espèrent en toi, je sollicite
dévotement la gloire de ton assistance ; si tu m’accordes la victoire sur ces ennemis (…) je croirai en toi et je me
ferai baptiser en ton nom. J’ai, en effet, invoqué mes dieux, mais comme j’en fais l’expérience, ils se sont abstenus
de m’aider ; je crois donc qu’ils ne sont doués d’aucune puissance, eux qui ne viennent pas au secours de leurs
serviteurs. C’est toi que maintenant j’invoque, c’est à toi que je désire croire pourvu que je sois arraché à mes
adversaires ». Comme il disait ces mots, les Alamans, tournant le dos, commencèrent à prendre la fuite.
La reine fait alors venir en secret saint Remi, évêque de la ville de Reims, en le priant d’insinuer chez le roi la
parole du salut (…).
Editions des Belles Lettres, Paris : 1963. - Clovis à Reims, ou les fondements d’une nation : CRDP de Champagne
– Ardenne, Documents – ressources, Reims : 1996.
Lettre d’Avit, évêque de Vienne, à Clovis (498)
« Par cet acte vous avez consacré votre âme à Dieu, votre vie à vos contemporains, votre gloire à vos
descendants (…). Il est cependant encore une chose que nous souhaitons pour vous : c’est que Dieu fasse que
votre peuple devienne, tout entier, le sien par vos soins ; que, partageant le trésor de votre cœur, vous répandiez
la semence de la foi chez les peuples les plus éloignés qui, restés jusque – là dans leur ignorance naturelle, n’ont
pas été corrompus par les miasmes de doctrines dépravées. Ne rougissez pas, n’hésitez pas à envoyer dans ce
but des missions qui étendront le royaume de Dieu, puisque lui – même a constitué le vôtre.
D’après P. Riche. – Textes et documents d’histoire du Moyen Age, V – Xème siècle. Editions SEDES, Paris : 1972 Clovis à Reims, ou les fondements d’une nation : CRDP de Champagne – Ardenne, Documents – ressources,
Reims : 1996.
Grégoire de Tours – Histoire des Francs, livre II, 31
« Clovis se rendit donc au milieu des siens, et, avant même qu’il eût pris la parole, la puissance de Dieu l’ayant
devancé, tout le peuple s’écria en même temps : « Les dieux mortels, nous les rejetons, pieux roi, et c’est le Dieu
immortel que prêche Remi que nous sommes prêts à suivre ». (…) Ce fut le roi qui le premier demanda à être
baptisé par le pontife. Il s’avance, nouveau Constantin, vers la piscine pour se guérir d’une vieille lèpre et pour
effacer avec une eau fraîche de ses taches dégoûtantes. Lorsqu’il se présente au baptême, le saint de Dieu
l’interpelle d’une vois éloquente en ces termes : « Retire humblement tes colliers, Sicambre (1), adore ce que tu as
brûlé, brûle ce que tu as adoré ! ».
Editions Les Belles Lettres, Paris : 1963. - Clovis à Reims, ou les fondements d’une nation : CRDP de Champagne
– Ardenne, Documents – ressources, Reims : 1996.
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QUESTIONS POUR L’UTILISATION DE CES DOCUMENTS DANS LA SEQUENCE
Lettre de Saint Remi, évêque de Reims à Clovis (481)
- Quelle est la date de cette lettre ?
- Quelle est la date du baptême de Clovis ?
- Quel est l’objet de la lettre de l’évêque à Clovis ?
Grégoire de Tours (premier texte)
- Quand Grégoire de Tours a-t-il vécu ?
- Quand Clovis a-t-il vécu ?
- Quelle conclusion peut-on en tirer quant à la fiabilité du témoignage de l’auteur ?
- Quelle est la religion de Clovis à l’origine ?
- Quelle est la démarche de Clovis ? Se situe-t-elle dans le domaine de la foi religieuse ? dans le domaine
politique ? dans un autre domaine ?
- Quelle est la place de l’Eglise dans les faits rapportés ici ?
Lettre d’Avit
- De quand ce texte date-t-il ?
- Quel est « cet acte » dont parle l’évêque de Vienne à propos de Clovis ?
- Quel est le souhait de l’évêque de vienne ?
- A quoi l’évêque fait-il allusion en parlant des « miasmes de doctrines dépravées » ? (Il s’agit des hérésies
qui marquent les premiers siècles de l’expansion du christianisme, en particulier ici l’arianisme).
Grégoire de Tours (deuxième texte)
- Que veut dire l’expression : « nouveau Constantin » ? A quoi fait-elle référence ?
- Comment se déroule le baptême proprement dit ?
En conclusion, le baptême de Clovis est une décision politique et religieuse. Clovis et le clergé en tirent profit.
Clovis, premier roi barbare devenu catholique, poursuit ses conquêtes tandis que le clergé s’est trouvé un
défenseur.
Le sacre des rois de France, et l’origine divine de leur pouvoir politique trouvent leurs racines dans cet
évènement.
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ANNEXE 3 : LE BAPTEME DE CLOVIS
Baptême de Clovis
Bas d’une plaque de reliure en ivoire
représentant des scènes de la vie de saint Remi.
Reims, fin IXème siècle. Musée de Picardie – Amiens.
Cliché de Jean-Louis Boutiller. Photographe – Amiens.
« Clovis à Reims ou les fondements d’une nation – CRDP de Champagne – Ardenne: 1996.
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ANNEXE 4 : SACRE ET COURONNEMENT DES ROIS
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Musée du Louvre, département des objets d’art – Ministère de la Culture et de la Communication. – Direction des
Musées de France, Service de la Muséologie et de l’Action culturelle.
AIDE POUR L’UTILISATION DE CE DOCUMENT DANS LA SEQUENCE
Bande dessinée présentant le sacre des rois de France.
Eléments relevant du religieux :
- cérémonie se tenant dans la cathédrale ;
- présence de la Sainte Ampoule qui a servi au baptême de Clovis ;
- onction du roi avec le saint chrême contenu dans la Sainte Ampoule ;
- remise de l’épée au roi : arme pour défendre l’Eglise ;
- bénédiction de la main de justice et de la couronne par l’archevêque ;
- manteau bleu, tenue du Grand Prêtre dans l’Ancien Testament ;
- fleurs de lys, symbole solaire
- messe pour achever la cérémonie du sacre.
Eléments relevant du politique :
- les éperons symbolisant l’autorité du roi sur son royaume ;
- les pairs du royaume embrasse le monarque : hommage rendu, signe de soumission et de fidélité ;
- le connétable, c’est-à-dire commandant suprême de l’armée, en tête du cortège ;
- sceptre, symbole du commandement.
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ANNEXE 5 : PORTRAIT DE LOUIS XIV EN COSTUME DE SACRE
Peinture de Hyancinthe Rigaud, 1701. ,77 x 1,94 m. Paris, musée du Louvre.
AIDE POUR L’UTILISATION DE CE DOCUMENT DANS LA SEQUENCE
Louis XIV en costume de sacre
Objets symbolisant le droit divin :
- Epée : symbole de la puissance militaire du roi, défenseur de l’Eglise.
- Fleurs de lys : symbole solaire.
- Manteau bleu : tenue du Grand prêtre dans l’Ancien Testament.
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ANNEXE 6 : THEORIE DE LA MONARCHIE ABSOLUE, SELON BOSSUET
« Dieu établit les rois comme ses ministres et règne par eux sur les peuples. Nous avons déjà vu que cette toute
puissance vient de Dieu. Le Prince, ajoute Saint Paul, est ministre de Dieu pour le bien. Si vous faites mal,
tremblez, car ce n’est pas en vain qu’il a le glaive : et il est ministre de Dieu, vengeur des mauvaises actions.
Les princes agissent donc comme ministres de Dieu et ses lieutenants sur la Terre, c’est par eux qu’il exerce son
empire… C’est pour cela que nous avons vu que le trône royaume n’est pas le trône d’un homme mais le Trône de
Dieu lui – même… Il paraît de tout cela que la personne des rois est sacrée et qu’attenter sur eux c’est un
sacrilège. Il faut regarder les rois comme des choses sacrées et qui néglige de les garder est digne de mort.
Quand même ils ne s’acquitteraient pas de leur devoir, il faut respecte en eux leur charge et leur ministère. Il y a
donc quelque chose de religieux dans le respect qu’on rend au prince.
C’est l’esprit du christianisme de faire respecte les rois avec une espèce de religion que Terullien appelle très bien
la « religion de la seconde majesté ». Cette seconde majesté n’est qu’un écoulement de la première, c’est-à-dire
de la divine, qui, pour le bien des choses humaines, a voulu faire rejaillir quelques parties de son éclat sur les
rois…
Saint Paul, après avoir dit que le prince est le ministre de Dieu, conclut ainsi : « Il est donc nécessaire que vous lui
soyez soumis non seulement par crainte de sa colère, mais encore par l’obligation de votre conscience ».
C’est pourquoi Saint Pierre dit : « Soyez donc soumis pour l’amour de dieu à l’ordre qui est établi parmi les
hommes, soyez soumis au roi comme à celui qui a la puissance suprême ».
Bossuet, « Politique tirée des propres paroles de l’Ecriture Sainte », livre III, œuvres complètes, t. 8, p. 357 – 358.
QUESTIONS POUR L’UTILISATION DE CE DOCUMENT DANS LA SEQUENCE
-
Sur quelles références Bossuet base-t-il le caractère divin de la monarchie ?
Quelles sont les expressions employées pour le présenter ? Qui est donc le souverain réel ?
Quelles sont les conséquences sur la vie politique de la nature divine de la monarchie ?
Qui est Tertullien ? Pourquoi Bossuet y fait-il allusion ici ?
Que veut dire « la religion de la seconde majesté » ?
ANNEXE 7 : RESPONSABLE DEVANT DIEU ET DIEU SEUL
« Toute puissance, toute autorité résident dans la main du roi et il ne peut y en avoir d’autre, dans le royaume, que
ceux qu’il y établit… Celui qui a donné des rois aux hommes a voulu qu’on les respectent comme ses lieutenants,
se réservant à Lui le droit d’examiner leur conduite. »
Louis XIV, « Mémoires pour l’instruction du Dauphin ».
QUESTIONS POUR L’UTILISATION DE CE DOCUMENT DANS LA SEQUENCE
-
Qui est l’auteur de ce texte ?
Quelle est la destination de ces lignes ?
Qui est « celui qui a donné des rois aux Hommes » ?
En conclusion, Louis XIV base son pouvoir absolu sur le droit divin, mais il n’accepte pas que le Pape
intervienne dans les affaires politiques du royaume.
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ANNEXE 8 : DECLARATION DES QUATRE ARTICLES
Au XVIIème siècle, Louis XIV et Bossuet marquent la belle époque du gallicanisme.
En 1681, le roi réunit l'Assemblée extraordinaire des évêques de France en leur demandant de rappeler
dans une déclaration solennelle les grands principes des Libertés de l'Eglise Gallicane.
Bossuet, qui vient d'être nommé évêque de Meaux et qui est le personnage le plus marquant de cette assemblée,
est chargé d'en rédiger le texte. Sous le titre de Déclaration du clergé gallican sur le Pouvoir dans l'Eglise, elle
se compose de quatre articles (d'où le nom de Déclaration des Quatre Articles qui la désigne habituellement). En
voici le résumé:
1) Les princes ne sont pas soumis à l'autorité de l'Eglise dans les choses temporelles.
2) L'autorité du pape est limitée par celle des conciles généraux.
3) L'autorité du pape est limitée par les lois et coutumes du roi et de l'Eglise de France.
4) L'opinion du pape n'est pas infaillible, à moins qu'elle ne soit confirmée par l'Eglise.
Le 19 mars 1682, la déclaration est soumise à l'Assemblée du clergé de France et approuvée par l'unanimité de
ses évêques, ce qui en dit long sur l'importance du sentiment gallican à cette époque !
ANNEXE 9
« Je ne souffrirai pas qu’il se forma dans mon royaume une association qui ferait dégénérer en une confédération
commune de résistance le lien naturel des devoirs et des obligations communes, ni qu’il s’introduise dans la
monarchie un corps imaginaire qui ne pourrait qu’en troubler l’harmonie ; les magistrats sont mes officiers chargés
de m’acquitter du devoir royal de rendre la justice à mes sujets.
C’est donc une illusion que d’imaginer un projet formé d’anéantir la magistrature ; ses vrais ennemis sont ceux qui,
dans son sein, lui font tenir un langage opposé à ses principes ; qui lui font dire que le parlement est de l’essence
de la monarchie et qu’il lui sert de base ; qu’il est le siège, le tribunal de la nation ; qu’il est juge entre le peuple et
son roi ; que les parlements coopèrent avec la puissance souveraine dans l’établissement des lois ; qu’ils doivent
opposer une barrière insurmontable aux décisions qu’ils attribuent à l’autorité arbitraire.
Entreprendre d’érige en principe des nouveautés si pernicieuses, c’est méconnaître les véritables lois
fondamentales de l’Etat ; comme s’il était permis d’oublier que c’est en ma personne seule que réside la puissance
souveraine ; que c’est de moi seul que mes cours tiennent leur existence et leur autorité ; que c’est à moi seul
qu’appartient le pouvoir législatif sans dépendance, sans partage ; que c’est par ma seule autorité que mes cours
procèdent, non à la formation, mais à l’enregistrement de la loi, et qu’il leur est permis de me remontrer qui est du
devoir de bons et utiles conseillers.
Discours de Louis XV lors de la séance de flagellation, au Parlement de Paris, le 3 mars 1766.
QUESTIONS POUR L’UTILISATION DE CE DOCUMENT DANS LA SEQUENCE
-
Qui est l’auteur de ce texte ?
Comment se situe-t-il dans le temps ? Par rapport à Louis XIV et à la Révolution Française ?
Qui est visé par le roi dans ces expressions « confédération commune de résistance », « un corps
imaginaire qui pourrait troubler l’harmonie » ?
Quel est le « lien naturel des devoirs et des obligations communes » dont parle le roi ?
A quel courant de pensée la description du parlement rapportée par le roi se rattache-t-elle ?
Comment le monarque qualifie-t-il cette conception du parlement ? Quelle est la sienne ?
Quelle définition le roi donne-t-il de la souveraineté ? Est-elle identique à celle donnée dans le texte de
Bossuet (Annexe 6) et de Louis XIV (Annexe 7) ?
Conclusion : Les effets de la philosophie des Lumières se font sentir.
La monarchie absolue de droit divin est contestée, annonçant la Révolution Française.
Louis XIV durcit encore la définition et l’exercice du régime en place, en ne faisant référence qu’à sa souveraineté
et non pas à celle de Dieu.
Les limites que la référence à la religion pouvaient apporter au pouvoir absolu s’effacent.
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