Pommier n°1 (Mars 2006)
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Pommier n°1 (Mars 2006)
Le pommier NOS SOUTIENS 2 Mars 2006 Partenaires principaux Partenaires officiels et fournisseurs GESTION LOCATIVE - SYNDIC DE COPROPRIETES - TRANSACTIONS "La séduction du VC La Pomme-Marseille repose sur du sérieux" Diemme, le spécialiste des néons et transformateurs, illumine le club pour la première saison. Entretien avec son PDG. Malgré ce fléau, vous avez choisi de sponsoriser en 2006 un club cycliste… Je ne suis ni naïf ni aveugle. Il y a une multitude de sports touchés. En cyclisme, l'UCI a encore beaucoup à faire pour assainir le milieu. De gros écarts existent entre les pays d'Europe dans la lutte antidopage. Et chaque année, on voit des équipes recruter des coureurs positifs. Bien entendu, j'ai parlé de ce problème avec Frédéric Rostaing. a Diemme encourage le club à courir à l'étranger A u bout du fil, une voix calme, lente, assurée. Celle d'un h o m m e q u i ve u t retrouver ses marques dans le vélo. Pierre-Alexandre Macyk, PDG de l'entreprise italienne Diemme, spécialiste des transformateurs et des néons, a refusé de sponsoriser des équipes professionnelles et de grands clubs amateurs. Depuis sa mésaventure avec l'AC Val d'Oise, qui a révélé l'an passé une trésorerie facétieuse, le chef d'entreprise s'était promis de ne plus remettre les pieds dans le monde du cyclisme. Il a craqué. Depuis janvier, il sponsorise le Vélo Club La Pomme-Marseille. Il explique pourquoi. a L e P o m m i e r : A q u e l âge avez-vous été vacciné au f ameux rayon de bicyclette ?a Pierre-Alexandre Macyk : J'ai pris ma première licence à l'âge de 14 ans. En sortant des rangs juniors, j'ai rapidement gravi les échelons jusqu'à être classé en première catégorie. J'appartenais à un groupe sportif qui recrutait d'anciens coureurs professionnels. J'ai eu une certaine crainte et, à 24 ans et demi, j'ai préféré protéger ma vie professionnelle en abandonnant ma carrière sportive. a Cette "certaine crainte", c'était le dopage ? Naturellement. Et vous en avez tiré q u e l l e s c o n c l u s i o n s ? Si on regarde le fonctionnement du VC La PommeMarseille, on voit que l'ensemble des coureurs est en permanence à portée de main des dirigeants. S'il y avait un dérapage, on s'en rendrait compte. J'accorde une con-fiance totale au club sur ce point précis. a Qu'est-ce qui vous a séduit au VC La Pomme- Marseille ? J'ai été sollicité par des clubs amateurs et même des équipes cyclistes professionnelles. J'ai opposé dans tous les cas un refus psychologique de redémarrer mon action de sponsoring. Et puis, j'ai eu avec Frédéric plusieurs conversations au téléphone. Il ne m'a mis aucune pression, aucun objectif, aucun chiffre sous le nez quant à un éventuel besoin de sa part. Il m'a dit en substance : "Vous êtes le bienvenu chez nous. Apprenons à nous connaître." Cette séduction repose sur un sérieux. Les gens qui m'ont séduit ont un sérieux. Vous avez été aussi attiré par le programme de courses international… aaaaaaaa J'ai besoin que ma marque soit connue à travers l'Europe et le monde grâce au sport. En France, elle est déjà bien d i s t r i b u é e. Ave c u n b o n montag e et des coureurs sérieux, le cyclisme reste un sport toujours aussi populaire. L'expérience qu'avait le VC La Pomme-Marseille des courses à l'étranger a incité mon investissement. Vous avez proposé au club de recr uter deux de vos anciens coureurs, qui évoluaient à l'AC Val d'Oise, Dimitri Creciun et Adam Pierzga. Quel regard portez-vous sur ces deux jeunes cyclistes ? aaaaaaaa Ils ont une très grande classe et une volonté de bien faire. Il leur a manqué l'an passé un encadrement pour leur permettre d'éclore rapidement. Leur ex-formation a préféré miser sur des coureurs anciens, qui avaient un rôle de mercenaire et décrochaient des résultats à court terme, plutôt que faire progresser ces jeunes. S'ils sont bien gérés, ils peuvent tous les deux apporter de bons résultats au VC La Pomme-Marseille. Adam est un gicleur de dernière minute, excellent grimpeur et bon sprinteur. Fiche Activités : production et commercialisation de transformateurs haute tension et de néons pour les enseignes lumineuses. Vision : devenir le leader européen dans ce secteur (actuellement, Diemme occupe la 3 e place). Création : 1983, dans la continuité de la société Tiemme (née en 1953). Unité de production : Desio (Italie). Personnel : 25 ouvriers et administrateurs. Distribution : Europe (66 % chiffre d'affaire), Europe de l'Est (8 %), Afrique du Nord (7 %), Moyen Orient (7 %)… Contact (au Luxembourg) : +352 26 12 31 03 et [email protected] Et Dimitri ? C'est un excellent rouleur. S'il ne devient pas un coureur de premier plan, il sera un équipier apprécié de tout le monde. Ces deux coureurs sont d'une gentillesse extrême et d'un silence feutré. Quel est aujourd'hui votre rapport pers o n n e l a u c y c l i s m e ? Je fais du vélo pour entretenir ma for me. La dureté et la rigueur de ce sport m'aident dans le monde du travail. Le cyclisme m'a donné du courage et m'a per mis de sortir de situations professionnelles très compliquées. Grâce à lui, j'ai appris à ne jamais baisser les bras et à garder la tête sur les épaules. Comment voyez-vous évoluer votre sponsoring avec le VC La Pomme-Marseille ? Je suis parti d'un partenariat relativement timide, bien inférieur à ce que j'avais placé dans l'AC Val-d'Oise ces dernières années. Je veux voir comment les choses vont se passer. Fin 2006, on tirera un bilan. Cette année risque donc d'être un tremplin pour les saisons à venir. Le pommier A L'AFFICHE Mars 2006 Les cadors du cross passent à la route Clément Lhotellerie, John Lopez, et les plus jeunes se lancent un nouveau défi C hampion de France espoir et lauréat en Coupe du monde, Clément Lhotellerie a presque réalisé un sans faute dans sa saison de cyclo-cross. Aux championnats d'Europe, il serait sans doute monté sur le podium sans une chute dans l'avant-dernier tour. Au Mondial, il se présente diminué : il loupe son départ. Dès lors, à quoi songe la relève du cross français ? Une revanche l'an prochain en Belgique, sur ce même parcours où il a levé les bras en Coupe du monde ? Surprise. Clément parle de la Ronde de l'Isard, de ParisRoubaix et Liège-BastogneL i è g e - e s p o i r s. U n s a c r é mois de mai en perspective. en technique ne peut pas être manchot sur route, ont pensé ses entraîneurs au VC La Pomme-Marseille. "Je vais faire une ou deux saisons à bloc", annonce "Jon". Mais sur le bitume ou dans les sous-bois ? On raconte qu'il passe les deux tiers de l'année sans toucher à son vélo. Il se nourrit de cyclo-cross comme David Moncoutié de montagne : il s'y abandonne tout entier et repousse d'autres ambitions. Apprenti mécano, Lopez cale des séances de course à pied le matin et de home traîner le soir. Son père l'éclaire à moto lors de ses entraînements nocturnes. Jonathan pourrait combler sur route son retard foncier. Voire accumuler des coups d'éclat. Qu'en dit-il, lui ? "Mon prochain objectif, c'est le championnat de France… de cyclocross." Comme un léger doute. C h e z l e s j u n i o r s, Ju l i e n Campan, vainqueur de huit cross cette saison, et Geoffrey Lorrain, troisième du Challenge national, ont décidé de s'adonner à la route sans se faire prier. Tous deux ont coché à leur agenda 2006 le Tour de la région PACA junior. "Pour progresser en puissance", justifie Julien. Du coup, Geoffrey abandonnera le VTT pour se concentrer toute la saison au couple route et cross. Coupure Le mariage des deux disciplines exige de la méthode. Selon Christophe Marcoux, le nouvel entraîneur du club, il en existe deux. La première consiste à enchaîner directement au mois de février les compétitions en sous-bois puis sur bitume. Dans ce cas, les crossmen profitent de leur bonne intensité pour briller à la reprise du calendrier route. Le fond, ils l'acquièrent avec le kilométrage croissant des épreuves. "Ils coupent ensuite vers mai ou juin", explique Christophe Marcoux. La seconde méthode, plus traditionnelle, implique une période de repos après la saison de cyclo-cross. Puis, reprise de l'entraînement avec du foncier, "2 000 à 3 000 kilomètres avant d'attaquer la saison route, mi-mars. Le travail en intensité, ils le font après la reprise." Clément Lhotellerie a découpé son emploi du temps 2006 La route "Je veux progresser et voir autre chose." L'Ardennais a donc jeté son dévolu sur la route. "Se cantonner au cross, ce serait monotone. Idéalement, chez les pros, il faudrait faire comme Francis Mourey, qui dispute le Tour de France en juillet et termine 3e du Mondial de cyclo-cross en hiver." A 20 ans, Clément veut planter de nouvelles balises dans son chemin et taper dans l'œil d'une équipe pro d'ici deux ans. Son grand objectif, qui l'a conduit à interrompre cette saison ses études de kiné. Il travaille désormais à mi-temps dans l'entreprise de son père. Et prépare ses échéances du mois de mai puis de juillet, avec les championnats de France espoirs. Surdoué Jonathan Lopez, médaille de bronze en cyclo-cross derrière Clément, devrait suivre le mouvement. Ce surdoué Lopez et Lhotellerie roue dans roue pour le titre régional (photo : J.M.Barrois/La Marseillaise) "Une histoire de cœur" Guillaume de Gasquet, 19 ans, ancien du VC Aubagnais, a insisté pour terminer le GP Souvenir Jean-Masse, le 9 février, à Château-Gombert. Sa première épreuve disputée en catégorie espoir. Guillaume raconte son aventure, parmi ses coéquipiers du VC La Pomme-Marseille. a "Jusqu'à la montée des Termes, j'ai essayé de rendre service à l'équipe. Ensuite, j'ai sauvé ma peau… Le rythme ma surpris. Il était plus régulier que ce que j'ai connu l'an dernier chez les juniors. On a grimpé la première montée des Termes entre 40 et 45 kilomètres heure. D'habitude, c'est l'allure à laquelle je descends. Avec Claude (Cinque), nous avions pour consigne de partir dans des coups. J’ai fait ce que j’ai pu. Une échappée s'est dessinée là où Fred (Rostaing) pensait : vers Gréasque. Il y a eu une petite cassure en descente et un affolement général. Je suis resté dans le peloton et j'ai ensuite sauté dans des contres pour protéger mes équipiers qui se trouvaient dans l'échappée. Je ne pensais pas tenir dans le peloton aussi longtemps. "Après la montée des Termes, j'ai sauvé ma peau" Jonathan Ferrand me donnait des conseils et j'ai trouvé ça sympa. Par exemple, il me disait de me placer dans la roue d'un coureur qui démarrait. La course est passée devant chez moi, à La Bouilladisse. Il y avait le père d'un copain devant la maison. Ca m'a fait drôle… J'ai craqué dans la deuxième ascension du Regage et j'ai terminé avec un équipier, Alexey (Kolessov). Je dois me classer dernier, les autres derrière moi ont abandonné. Quelqu'un dans la voiture balai m'a demandé d'arrêter. Je lui ai répondu : « Non ! Je ne suis pas arrivé jusqu'ici pour terminer comme ça ! » Fred avait obtenu une dérogation pour que je puisse courir avec les élites. Je n'était pas vraiment prêt pour faire le Souvenir JeanMasse, mais c'est une histoire de cœur. L'an dernier, j'ai vu passer l'épreuve et je voulais la courir un jour. Certains coureurs vont peutêtre trouver ça banal, mais, pour moi, l'organisation était digne d'une course pro. J'ai été agréablement surpris de n'être gêné par aucune voiture sur le parcours. Je suis content d'avoir participé à une course de ce niveau." a 3 Brèves HANDISPORT Le VC La PommeMarseille va inaugurer une section handisport. Quatre à cinq cyclistes pourraient être concernés cette année. Des efforts particuliers devraient également être consentis sur les Bosses du 13 pour attirer la participation des athlètes handisport. d'après ce schéma. Il est même prêt à tirer sa saison route jusqu'en octobre, pour reprendre les cross deux mois plus tard et provoquer son pic de forme sur les Championnats du monde. Clément manquera aux manches de Super prestige. Comme il s'est un jour défait du VTT, sa discipline d'origine à ses débuts au VC EQUIPE DE FRANCE La Pomme-Marseille. Les filles vont lever le pied en cross Championne régionale et 9e des championnats d'Europe dames, Séverine Hansen repousse à 2008-2009 sa "vraie saison de cyclocross". La pensionnaire de l'Insep, à Paris, a deux priorités d'ici-là : sa réussite au concours de professorat de sport et une participation aux Jeux olympiques de 2008 en VTT, son épreuve chérie. Séverine annonce d'ores et déjà qu'elle courra "sans doute moins" d'épreuves en cyclo-cross que cette saison. Sa dauphine aux championnats de Provence, Edwige Pitel, prévient pour sa part qu'elle abandonne le cross. Cette incursion dans la discipline pour le titre régional, elle s'y est risquée "pour le fun, pour représenter le club, pour découvrir une discipline qui me tente aussi, de par mon passé de touche à tout…" Comme Séverine, Edwige se concentrera sur le VTT. Plus utile que le cyclo-cross, dit-elle, en vue de "travailler la technique" pendant l'hiver. Julien Antomarchi et Thierry Hupont ont participé en février au stage de l'équipe de France espoirs à Amélie-les-Bains (Pyrénées orientales). Ils devraient disputer plusieurs épreuves sous le maillot tricolore cette saison, tout comme Antoine Perche, présélectionné pour le Tour de Normandie. NEO-ROUTIERS La section VTT du club, le Team La PommeMarseille-MBK, alignera pour la première année une équipe sur le Tour PACA junior disputé sur route. A VOTRE BON CŒUR Entre 32 et 35 pulsations par minute : Antoine Perche est le coureur du groupe DN qui possède le plus bas rythme cardiaque au repos. SUR LA TOILE La section triathlon du VC La Pomme-Marseille dispose de son site Internet, original et bien mis à jour. Accessible en tapant : http://la-pomme-triathlon. over-blog.com Le cyclisme comme éducation Le VC La Pomme-Marseille reçu à l'Assemblée nationale, c'est forcément une petite consécration. En décembre dernier, le club a décroché une distinction pour son action en faveur des jeunes au fil de l'année 2005. Un engagement qui remonte en réalité à 2001 et concerne 400 jeunes âgés de 12 à 15 ans, issus des Zones d'éducation prioritaires. a Laurent Guercy, éducateur au Insertion sociale club, les rencontre trois fois par semaine dans des collèges, des centres sociaux et des associations sportives des 11e et 12e arrondissements. Sa mission ? "Lutter contre la délinquance routière", leur faire découvrir les massifs du pays aubagnais lors de randonnées VTT, et leur transmettre, selon la formule du VC La Pomme-Marseille, "le goût de l'effort par une pratique sportive régulière, structurante et éducative, afin de favoriser leur insertion sociale." a "Le point d'orgue a été notre séjour avec vingt jeunes pendant une semaine en HauteSavoie, aux Arcs 1950, explique Sébastien Frison, salarié au club. Nous avons enchaîné les sorties à VTT et nous sommes allés voir passer les coureurs du Tour de France que les jeunes ne pouvaient regarder qu'à la télé." De ce séjour, il est resté des rêves plein la tête et des heures de vie commune pour des adolescents souvent à la recherche de repères. Le cyclisme leur a servi de boussole. a Cette action sociale, financée par la Caisse d'Epargne régionale, s'inscrivait dans le cadre d'un programme "Vélo pour tous/Faites nous rêver !", lancé par l'Agence pour l'éducation par le sport (1). Au Palais Bourbon, le club a été primé parmi 400 collectivités et associations participan- tes au programme, mais en marge des 16 lauréats officiels. Normal : il avait déjà été récompensé en 2003 pour son travail d'insertion par le cyclisme. Cette saison, les activités du VC La Pomme-Marseille auprès des jeunes des quartiers Est seront reconduites. aa L'Agence pour l'éducation par le sport est une association nationale qui travaille depuis dix ans avec des partenaires sociaux et le Ministère de la jeunesse et des sports. Le pommier REPORTAGE 4 Mars 2006 Derniers réglages en Espagne Début février, le VC La Pomme-Marseille a profité du stage à Rosas pour s'affûter R egards médusés de Claude Cinque et Guillaume de Gasquet. Les deux minots de l'équipe découvrent les manies du sport à haut niveau, son souci de la perfection et ce besoin quotidien de souder les athlètes entre eux. Evidences "En course, quand vous sentez que vous allez sauter, vous redescendez chercher des bidons, vous remontez dans le peloton pour les distribuer à vos coéquipiers, vous placez au pied de la bosse le copain qui marche le plus et là, enfin, vous pouvez sauter." Fred Rostaing martèle des évidences à l'adresse des petits nouveaux. Dans quatre jours, c'est la reprise du calendrier sur route. Alors, ce mardi, dans le bar de l'hôtel Sant-Marc, à Rosas, le stage Bouticycle s'achève façon club privé pour le VC La Pomme-Marseille. Une réunion aux allures de digestif après les bornes avalées depuis dix jours (lire encadré) et le plantureux dîner de la veille. Sans café, s'entend, ni thé, ni liqueur. taurant qui s'accorde au léger trop de la région : deux couteaux et trois fourchettes par couvert, deux verres généreux, et, plongeant au-dessus des nappes, des lustres opulents. a. Grand écart Les "Russes" du club n'en croient pas leurs yeux. Ils sont trois Moldaves, un Polonais, un Lituanien, un Kazakh et un authentique Russe, natif de Moscou. Fidèle à la tradition cosmopolite de sa ville d'attache, le club compte cette saison sept coureurs de l'Est. Plus un Irlandais, Daniel Martin, orphelin de ses coéquipiers anglo-saxons de l'an passé, Tim Cassidy et Daryl Impey. Aux repas de Rosas, Daniel a bien essayé de chasser le français "cette langue morte", puis d'imposer l'anglais. En vain. Cette année, la seconde langue officielle du club sera le russe. Le soir, Sacha, Ignas et Ruslan regarderont "La Neuvième compagnie" en DVD sur leur ordi portable. Le film fait un carton à l'autre bout de l'Europe. Il Christophe Marcoux, le nouvel entraîneur du club, planifie le trajet Perpignan Rosas le nouveau directeur sportif et entraîneur du club. "Y'en a qui vont s'accrocher aux portières comme à l'Arche de Noé", s'esclaffe Fred. Le camion de La Pomme offre son sillage aux cyclistes en perdition. Au fil des kilomètres, l'Arche se remplit. Il fait bon sur ce parcours- A Rosas, Claude et Guillaume sont intronisés équipiers du groupe division nationale. Un honneur qui leur ouvre les portes d'un monde insoupçonné. L'hôtel est classé trois étoiles. La réception met un coffre-fort à disposition des clients. Les couloirs des chambres ne sont que satin, vernis et ébène. Au mur, des reproductions de toiles réalistes, entre vieux maîtres flamands et scènes à la Millet. Attraction Q u e f o n t - i l s l à ? L e s Marseillais sont venus sur la Costa Brava pour saluer leur sponsor depuis quatre ans, Bouticycle, qui rassemble ses commerçants le temps d'un stage. Une quarantaine de détaillants se sont déplacés à Rosas, parfois en famille. Les coureurs, eux, sont venus tels des dieux nimbés d'écume, descendant à vélo cette corniche qui, depuis la frontière, surplombe la Méditerranée. Le VC La Pomme-Marseille constituent l'attraction du stage Bouticycle. Alain Santy, l'un des trois directeurs sportifs, éveille à lui seul la curiosité : son palmarès chez les pros se déroule en plus d'une minute. "La présence du club à Rosas montre que nous restons en liaison avec le côté sportif du cyclisme, estime Christian Colas, secrétaire général de l'enseigne vélociste. Il n'y a pas que la vision business qui compte !" Lundi, au soir de leur arrivée, les Marseillais ont été invités à l'Ampuria Inn, un resDepuis le départ de ses copains anglo-saxons, l'Irlandais Dan Martin s'est construit une bulle, qui flotte dans les couloirs de l'hôtel Sant-Marc. Ce stage permet de tisser des liens, comme entre Julien Antomarchi et Maxime Bouet, de retour au club après deux saisons sous le maillot de Chambéry. Konovalovas, Pierzga et Kolessov, les "Russes" de l'équipe, et Ferrand, Antomarchi, Sabalin, sont toujours aussi impatients de monter sur un vélo. Les 95 bornes autour de Rosas les ont remis d'aplomb avant la veillée d'armes tenue dans les salons de l'hôtel. Mathieu Delarozière a quitté l'Espagne victime d'un refroidissement. “Tu pleures presque quand le héros revient seul” raconte le sacrifice héroïque d'une compagnie soviétique pendant la guerre en Afghanistan. "Au début du film, tu rigoles en voyant les conditions de vie des soldats, s'amuse Alexandre Sabalin. A la fin, tu pleures presque quand le héros revient seul survivant." Le grand écart slave des émotions. Cette culture, la frange étrangère de l'équipe s'y blottit en se rappelant une époque pas si lointaine. Ils avaient tout au plus sept ans quand s'est achevé le conflit en Afghanistan, quelques mois avant la chute du régime soviétique… Ce dîner, là, sous leus yeux, c'est donc un luxe. Notoriété Le lendemain, à 8 h 30, les coureurs marseillais poursuivent leur apprentissage de la notoriété. La mission qui leur est confiée ? Assurer les relais parmi les marchands Bouticycle. Pas si simple 95 kilomètres durant de contrôler la troupe, où les "Pommiers" disputent la vedette à un heureux commerçant installé en Avignon, Thierry Bourguignon. La gouaille de l'ex-pro est intacte. Ce peloton est aussi le sien, qu'il administre en gruppetto de luxe. Derrière, Frédéric Rostaing observe, à bord de la voiture-balai. A ses côtés, Christophe Marcoux, là. Christine Nouaud, de la société 53x11, organisatrice du stage pour Bouticycle raconte aux curieux le mimosa qui bourgeonnera dans quelques semaines à peine. Audessus des coureurs, l'air crépite d'oiseaux. Digne d'Hitchcock. D'ailleurs, l'emblème de l'hôtel Sant Marc est un échassier bleu traversant une mappemonde bleue. Impression marine. Fraîcheur… a a Récupérer Et tout à coup, la stupeur pour les directeurs sportifs marseillais qui voient dégringoler à leur hauteur l'un de leurs hommes. C'est Mathieu Delarozière. Le jeune Aixois, recruté cette saison après deux années passés à Chambéry, invoque un vilain refroidissement. La veille, il a dîné du bout des lèvres. Comme d'autres coéquipiers, il se sent fragilisé. Logique : le stage Bouticycle prolonge celui organisé quelques jours plus tôt dans le Var, aux Issambres. Les coureurs ont beaucoup roulé et certains accusent un petit coup de barre. Mathieu, lui, a voulu perdre trop vite ses kilos d'hiver. Aujourd'hui, il craque. Le rassemblement aux Issambres devait mettre en place des acquis physiques. Celui de Rosas réaffirmer l'excellente collaboration entre le VC La PommeMarseille et un sponsor fidèle ; il servira aussi de révélateur à quelques jours des premières compétitions. Parmi les seize coureurs phocéens, il y a ceux qui n'ont pas encore récupéré des efforts consentis dans le Var, ceux qui ont succombé la veille au dîner de l'Ampuria Inn, ceux qui peinent encore à se fondre dans le collectif… A chaque fois, l'encadrement enregistre la faille. Ce séjour sur la Costa Brava est le sismographe d'un groupe en devenir, à la veille d'une saison très ambitieuse. "Sérieux, Fred, ça t'inquiète pas comment il descend ? C'est un problème de confiance, ça !" Christophe Marcoux suit du regard l'un de ses coureurs, décroché dans les lacets du lac de Darnius. "Je descendais très mal, com- patis Fred. Je me mettais dans la roue d'un pote dans la pente de l'Espigoulier et j'essayais d'assimiler ses trajectoires." Le comportement de ce "Pommier" devant le camion-balai est une faille. Elle est aussitôt analysée. L'encadrement cherchera une solution avec cet antiSavoldelli. Ici, l'heure est aux derniers réglages, aux ultimes messages. Comme ceux du représentant Polar - le cardiofréquencemètre partenaire du club -, lui aussi invité à Rosas : "On n'investit pas sur une équipe de mercenaires. Le plus important, c'est l'esprit, la façon dont vous véhiculez notre image… Le Polar est un outil de formation adapté à un club de formation, surtout pour des coureurs qui se donnent la possibilité de passer professionnels." Le genre de phrase qui Christophe Marcoux est en trois séries et je leur entraîneur du groupe DN a i d e m a n d é d e r o u l e r à au Vélo-club La Pomme- 90 % de leur potentiel du Marseille. Il analyse les ver- moment. Cet exercice pertus d'un rassemblement de met la cohésion du groupe. début de saison. Les coureurs trouvent leurs "Entre le stage organisé aux points de repère. Au GP Issambres et celui de Rosas, de Peymeinade (N.D.L.R. : les coureurs ont roulé plus remporté le 12 février au de 1 100 kilomètres en 10 sprint par Maxime Bouet), jours. Cette longue distance toute l'équipe a su retrouver a été nécessaire aux coureurs ses automatismes en preétrangers pour nant des relais se mettre dans très appuyés derL'ŒIL DE le bain, parce rière l'échappée. que la plupart CHRISTOPHE Ainsi, un stage n'avaient pas pu permet de mets'entraîner chez tre en place un eux, pour cause de grand certain travail physique, mais froid. J'aime bien placer aussi aux équipiers de mieux aussi des séances d'intensité se connaître, sur le vélo et dans les stages. Il s'agit de en dehors. Les sorties du travailler au niveau 2 du dimanche sur Marseille entre seuil, soit à 90 % environ de novembre et janvier ne rasla fréquence cardiaque maxi- semblaient ni les coureurs male de chaque coureur. étrangers ni les Français qui Une séance d'intensité dure habitent trop loin de la Côte de trois à quinze minutes d'Azur… avec une adaptation du Un autre stage sera organisé pourcentage de fréquen- début juillet aux Arcs 1950, ce cardiaque. Le travail de en préparation des chamtrois minutes s'effectue sou- pionnats de France espoirs vent en bosse, par exemple et de la manche de coupe dans la montée de l'Estérel de France la plus exigeante, comme nous l'avons fait. Sur prévue à Cours-la-Ville. Ce une courte durée, on peut stage sera un peu identique alterner une minute en force, à celui des Issambres. Les une en vélocité et une en coureurs sortiront d'une ceraccélération progressive. taine période de coupure. Ils Aux Issambres, la séance devront cumuler entraînede 15 minutes s'est organi- ments de foncier et d'intensée sous forme de contre- sité pour être présent sur les la-montre par équipe. Les grands rendez-vous." coureurs ont été répartis Le pommier TOUT TERRAIN Mars 2006 d e m e r c e n a i r e s. L e p l u s important, c'est l'esprit, la façon dont vous véhiculez notre image… Le Polar est un outil de formation adapté à un club de formation, surtout pour des coureurs qui se donnent la possibilité de passer professionnels." Le genre de phrase qui résonne encore dans la cervelle de Guillaume de Gasquet et Claude Cinque. Les images et les discours se télescopent. En Espagne, la pression est montée d'un cran. a Retour au bar de l'hôtel Saint Marc, mardi aprèsmidi. Tout a filé si vite : trajet Marseille-Perpignan en voiture, Perpignan-Rosas à vélo, collation, dîner avec trois fourchettes et deux verres - à moins que ce ne soit l'inverse ? La sor tie avec les cyclos de Bouticycle, et enfin cette réunion, la dernière avec l'ensemble de l'équipe à quatre jours du Circuit Méditer ranéen, la classique d'ouver ture. Les coureurs commencent à se frotter les yeux. a "Qui se sent en forme ?" "Qui sera le sprinter de l'équipe en cas d'ar rivée massive ?" Chacun prend la parole à tour de rôle. Pas le temps de somnoler. C'est une veillée d'ar mes. Sabalin et Sambris traduisent en russe. Sokolov, Perche, Bouet, voire Antomarchi, seront protégés sur les épreuves de reprise. Kolessov, l'un des hommes de base de l'équipe, a programmé une montée en forme crescendo. Formea Adam Pierzga est sacré le finisseur maison. "Ces dernières années, regrette Thierry David, on avait du mal à se placer pour emmener un sprinter. Quand on prend la décision de rouler pour quelqu'un dans le final, on le fait à 150 %." Le reste de la bande approuve du menton le capitaine de route. Cette réunion possède un objectif caché : donner un dernier tour de vis à cette armure de fer, qui doit résister au plus fort de l'assaut. Thierry poursuit : "Ce qu'on nous envie, c'est notre force collective." 16 heures, fin du briefing et départ de l'hôtel. Il était temps. Juste l'heure de la sieste dans le minibus du retour. Le stage de Rosas, c'est moins de huit heures de sommeil et deux heures de sieste en deux jours. Selon la formule consacrée, ça fait partie du "métier". Poignée de main de Christian Colas : "Merci d'être passé." Le minibus s'éloigne. Les coureurs n'auront rien vu de la plage Santa Margarita. CHANCES MONDIALES Sous le soleil du stage de début de saison. Laura Metzeler, ici avec sa sœur Valentine, sera une locomotive du Team. Comme Frédéric Balaguer en junior (photo ci-dessous) C a pourrait ressembler à une bande dessinée avec une bulle "Pendant ce temps-là." Dans la vignette Frédéric Balaguer, il faudrait crayonner un décor de pleine montagne, à Font-Romeu. Où ce junior de 18 ans partage sa vie entre le monitorat de ski, comme son père, et ses études de Terminale ES. Son lycée perché à 1 800 mètres d'altitude lui tisse des branchies à la place des poumons. Pendant ce temps-là, Laura Metzeler conjugue ses sorties VTT le long de la côte dieppoise et ses cours de préparation kiné. Elle s'est mise au tout terrain pour progresser en vélo, son point faible dans la pratique du triathlon. "J'ai trouvé bizarre d'atteindre de suite un bon niveau en VTT alors que j'étais toute neuve dans ce sport…" Comme Frédéric, Laura courra cette saison pour la première fois au Team La Pomme-Marseille MBK, lequel possède deux bonnes chances d'obtenir une médaille sur le Mondial VTT de Wellington. Et d'améliorer ainsi la 4e place de Guillaume Fabry acquise en 2003 chez les juniors."Je rêve d'aller aux championnats d'Europe et du monde", bouillonne Frédéric Balager. Selon les cas, il y aura trois à six places en jeu. L'an passé, l'Ariégeois a effectué un stage en équipe de France. Puis a été recalé : "Je n'ai pas toujours été réglo à l'entraînement et je tombais au départ des courses." Laura Metzeler, elle, poursuit son objectif en terrain connu : double championne de France junior, elle termine 2e au Mondial junior en 2004 puis récidive l'année suivante chez les espoirs. Au Team La Pomme-Marseille, elle qui roulait déjà sur MBK en 2005 cherche avant tout "une ambiance". Cette saison, les locomotives du Team viennent de loin. Explications. "Depuis deux ans, nous bénéficions du label "Team marque", qui nous permet d'engager des coureurs non licenciés au VC La Pomme-Marseille, précise Victor Tomaz, responsable de la section VTT depuis fin 1998. Le recrutement est devenu difficile dans la région. Notre capacité n'est pas de former mais d'offrir une structure compétitive, en particulier aux cadets et aux juniors, qui sont dans leurs plus belles années de VTT." 5 “Ju” de Pomme Jriéulien Martel, 23 ans, sala- cette course même si l'on part au club et notamment dans l'inconnu. webmaster du site, cour t cette année dans le Team La Pomme-Marseille-MBK mais… en tandem. Il livre au "Pommier" son Carnet de route. "Après un long hiver foncier passé principalement sur route, je réattaque petit à petit les sorties VTT. Cette année, ma saison va principalement s'axer sur le tandem tout terrain avec pour pilote Willy Lefort, qui habite à 35 kilomètres de mon appartement de Saint-Raphaël. Ce sera notre première saison dans cette discipline qui est encore méconnue du public. Avec Willy, on a découvert le tandem il y a six ans grâce à l'un de nos anciens équipiers, Christophe Contant, champion de France de la discipline. Notre objectif sera d'ailleurs de bien figurer sur Techniquement, on progresse de sortie en sortie. Au départ, c'était loin d'être gagné. C'est dur de se retrouver d'un seul coup sans le contrôle du vélo. La synchronisation est un élément primordial, que l'on a beaucoup travaillé. En tant que stocker, c'est-à-dire équipier placé à l'arrière du tandem, je dois pouvoir descendre et remonter rapidement sur la machine. Mon ancienne pratique du cyclo-cross s'avère utile dans ce cas-là. Contrairement aux autres disciplines cyclistes, on ne cherche pas la légèreté dans un tandem mais plutôt la solidité du matériel qui est mis à rude épreuve. Au fait, merci Nico (Nicolas Roche, ex-Pommier et professionnel chez Cofidis, N.D.L.R.) de nous prêter ton VTT biplace. Promis, on en prend soin…" Le reste de l'effectif : a Jérôme Ruccione (cadet), Axel A n a s t a s i , Ju l i e n C a m p a n , Va l e n t i n e M e t z e l e r , R é m i Pompano, Jonathan Taillefer (juniors), Rémi Aubert, Simon Raymond (espoirs), Bruno Lhotellerie, David Tournant (vétérans), Willy Lefort, Julien Martel (tandem). Le verger des Pommiers Le vélo 2006 Ludo Sor nin, mécano au club, comme Roger Mar tinez et Stevens Aubert, détaille la bête de course qu'utiliseront cette année les 21 coureurs DN. Le cadre : "Le Look 585 correspond à la gamme la plus élevée des produits en carbone. C'est un cadre confortable et relativement dynamique, c'est-à-dire qu'il retransmet bien l'émission de puissance du coureur. A la fois très souple et très résistant." L e s r o u e s : " D e s M a v i c K s y r i u m E S, q u i s o n t passe-partout." a P n e u s : M i c h e l i n , P r o race 2 ou Pro g rip. Groupe : "Le Campagnolo Chorus est en carbone pour un g ain de poids et des questions esthétiques. Il retransmet bien la puissance." Les vitesses : "10 pignons, du 11 au 23 voire au 25 dents. A l'avant, les coureurs ont des plateaux de 39 et 53. Idéal pour éviter les changements trop fréquents de braquet." La selle : "Arion, de Fizik, la marque qui offre la plus g rande longueur d'assise possible. A l'attaque, on peut bien s'avancer sur le bec de selle. A l'inverse, on peut se reposer en se reculant confor tablement." a C i n t r e e t p o t e n c e : " L e ITM, Millenium for ever, en aluminium, est relativement léger et rigide." a Equipement Polar CS 200 : ce compteur est aussi un cardiofréquencemètre et un excellent capteur de puissance. P é d a l e s , p o r t e - b i d o n : Look, en carbone. C o n c l u s i o n : " C ' e s t d u super-matos, comparable à celui qu'utilisait l'équipe Crédit Agricole l'an passé. Le pommier PARCOURS 6 CARNET DE ROUTE : C'EST PARTI Sur les traces de quatre Pommiers qui représentent le club Le passage de la catégorie minime à cadet, c'est une question de rythme. Le braquet de 49x14, il faut le lancer et bien s'y habituer ensuite. A l'entraînement, on roule à une vitesse soutenue et sur une distance 10 à 15 kilomètres plus longue que chez les minimes. Cette année, l'allure des courses devrait mieux me convenir. Je suis content de passer cadet. Je pourrai courir pour la première fois les championnats de France et les épreuves inter-régions, qui sont, je crois, organisés sur de beaux parcours. J'espère terminer premier cadet première année au Tour des Bouchesdu-Rhône. L'an passé, je n'ai pas gagné de course. Je faisais des erreurs tactiques, notamment au moment du sprint. Je pense rectifier le tir cette saison. L'ambiance dans la bande est très bonne. Nous sommes plusieurs copains à nous connaître déjà. A l'entraînement, on s'amuse beaucoup. On se raconte des blagues et, l'été venu, on lance des batailles d'eau avec nos bidons. En course, on est homogène et on se complète bien avec nos caractéristiques différentes. C Sur le week-end d'ouverture, du côté de Perpignan, je termine 7e le samedi. Le lendemain, impossible d'aller dans des coups. Je n'ai pas récupéré du stage aux Issambres. On a parcouru 600 kilomètres en quatre jours. Une fois, on nous a accroché des poids de plongée pour travailler la puissance. J'ai monté des cols avec une ceinture de cinq kilos ! Je sens que j'ai plus de fond. En junior 2 e année, on connaît déjà les courses auxquelles on participe. Je vais essayer de me concentrer sur Milan-San Remo, où je termine 10e l'an dernier, et de monter sur le podium du Tour de la région PACA. Dans le vélo, c'est la compétition qui me plaît, et notre groupe de copains. Je suis en 1re ES mais je n'ai pas cours le jeudi et j'en profite pour rouler. Je m'entraîne aussi le mercredi et le samedi avec le club. Thierry David, Stevens Aubert et Julien Antomarchi, de l'équipe DN, nous accompagnent. Ils nous donnent des conseils. Eux, ils vivent comme des pros. Si je marche bien cette saison, peut-être que je pourrai les rejoindre. Comme la saison cycliste féminine commence aux antipodes, je me trouve actuellement à Melbourne. Je roule sur piste et j'enchaîne les kilomètres sur route. Ici, les conditions climatiques sont excellentes puisque c'est l'été. En complément, je nag e beaucoup. On trouve des piscines à foison, couvertes ou en plein air. Pas étonnant que les Australiens aient autant de nageurs au top mondial… Les salles de fitness sont à la même échelle, immenses, super bien équipées. J'ai malheureusement dû les éviter en raison de petits soucis au genou gauche. Mes échéances se situent plus tard, prioritairement sur les championnats de France. Je veux garder mon titre contre-la-montre et en gagner d'autres, sur route et sur piste. Le reste de ma saison avec l'équipe Bianchi passera notamment par les manches de Coupe du monde, le Tour de l'Aude, le Tour d'Italie et l'équivalent féminin du Tour de France… s'il a lieu. Le point d'orgue devrait se situer en septembre, où j'espère améliorer mes prestations aux Championnats du monde. Jusqu'à présent, je n'ai rien fait d'extraordinaire pour ma première saison chez les pros mais je voulais démontrer une petite for me. Au GP d'Ouverture, j'étais échappé les 40 derniers kilomètres et repris à la flamme rouge. Au "Tour Méd", je voulais surtout réaliser une belle montée du Mont Faron et je me classe 12 e. L'après-midi, le Crédit Agricole, remporte le contre-la-montre par équipe. Ca m'a rappelé le VC La Pomme-Marseille, qui aimait beaucoup la discipline et savait s'y préparer. Cet hiver, j'ai pratiqué beaucoup de "muscu" et accumulé sur le vélo de grosses bases foncières. J'ai attaqué la saison avec 6 500 kilomètres dans les jambes. C'est seulement 800 kilomètres de plus que l'an passé lorsque j'étais amateur. Le niveau chez les pros est supérieur mais je cherche à créer une continuité. J'ai attaqué sur le GP d'Ouverture comme j'ai attaqué l'an dernier au GP Jean-Masse. J'ai la même volonté de peser sur les courses. Mes objectifs ? Difficiles à établir. L'idéal serait que je dispute un grand tour, soit le Giro soit la Vuelta. Mars 2006 L’âge de la DN1 " N o u s avo n s f a i l l i n o u s inscrire en division nationale espoirs. Mais, fin 2002, la Fédération a cassé les catégories existantes et a choisi de hiérarchiser les clubs selon un cahier des charges. On a foncé." Jean-Pierre Carminati se souvient encore de ce tournant dans l'histoire du VC La Pomme-Marseille, fraîchement classé 3e en coupe de France de DN 3. Le président du club de l'époque précise : "Il nous restait deux barreaux à grimper pour atteindre le sommet du cyclisme amateur." Finalement, c'est un dossier pour la DN1 qui est déposé à la Fédération. "Nous nous sommes dit qu'en évoluant en DN espoirs, nous serions noyés dans le troupeau, explique, Fred Rostaing, directeur général du club. Aurions-nous disputé des courses intéressantes ?" Seulement, la première équipe DN1 estampillée VC La Pomme-Marseille tombe comme du berceau. Frédéric a réalisé le recr utement d'une équipe DN espoir… Le baptême du feu laisse des traces sur les jeunes volontaires. Ceux-ci ont pour nom Hichen Menad, Gregory Richeda, Philippe Gascon, Fabien Sanchez, Julien Antomarchi, Fummi Beppu, Hubert Dupont, Rémi Pauriol, Denis Lynch, To m my E va n s, P h i l i p p e Tesson et Jean-Marc Maurin. Ce dernier garde en mémoire une équipe constituée de "Marseillais et de voisins" : "Il y avait une super entente dans le groupe. Ca nous changeait des courses individualistes. On courait vraiment en équipe !" Les jeunes d'alors se forgent une expérience en encaissant les coups. Rémi Pauriol et Julien Antomarchi sont les archétypes d'un effec- tif un peu tendre mais très motivé : les entraînements, ils s'y collent après les cours. Le premier déclic de cette première année se produit en Bretagne, à Plumelec. "Au chrono par équipe de la coupe de France DN1, nous voulions terminer dans les cinq premiers, rappelle Fred Rostaing. Sur la Ronde de l'Oise, on remporte le chrono devant le club de Nogent-surOise…" C'est bon signe. Une semaine plus tard, le collectif de la Pomme-Marseille s'impose à Plumelec. Jean-Marc Maurin raconte ému cette journée de souffrance et de délivrance si intimement mêlées : "Ca reste mon plus beau souvenir sur le vélo. On voit bien sur les photos qu'on était au maximum. On ne pouvait pas donner plus." La suite est réglée comme du papier à musique. La nouvelle partition de l'effectif DN1 ? La formation. Julien Antomarchi, essuie les plâtres en 2003 au sortir des rangs juniors. En trois ans, ce "Pommier" pur sucre a été témoin d'une évolution lente mais sûre. "La structure s'est étoffée, relève Antomarchi. Au début, on se déplaçait avec un Renault 21 et un petit camion. Il a fallu s'adapter." Coïncidence ? Look et Mavic accompagnent par un partenariat le club dans son entrée en DN1. C'est une première. Que reste-t-il de cette saison au plus haut niveau amateur ? Quatre professionnels formés dans l'effectif 2003. Une soixantaine de victoires à peine pour un club qui refuse de gonfler sa musette sur les critériums d ' é t é . Fr é d é r i c Ro s t a i n g explique : "Ce qui compte, c'est l'image qu'on donne de nous et l'état d'esprit". "Au club, cyclos et randos pour tous les goûts" La balade yclosport, cyclo-promenade, vélotourisme : le VC La Pomme-Marseille s'est mis au diapason de ces nuances subtiles entre ceux qu'on nommait jadis, avec plus de simplicité, "les cyclistes du dimanche". Au club, ceuxci peuvent d'ailleurs être du samedi. La sortie est alors placée sous la férule de Francis Duverger, dit "le Chef". Depuis quatorze ans, l'inventeur des Bosses du 13 a su imposer son aura. Et ses règles. "Je recherche la beauté des paysages dans mes parcours", révèle Francis. Le "Chef" insiste aussi sur la solidarité : au sommet des côtes, les premiers arrivés attendent les derniers. a "Le groupe du samedi est une bande de copains qui forment un ciment dans lequel tout le monde peut prendre, s'enthousiasme Richard Peucelle, inscrit au club depuis quatre ans. Le dimanche, on rencontre un esprit plus compétiteur." Ces sorties-là sont plus courtes (90 kilomètres maximum contre 120 en moyenne pour celles du samedi) mais expédiées plus vite, sous l'impulsion de coursiers licenciés en Ufolep. Pour Guy Epinat, président du club et cornac officiel des sorties dominicales, l'oppo- Ce beau circuit dans les environs de Marseille, est extrait du calendrier 2006 des sorties cyclos. Les cyclos en 2004. Sport et convivialité perdurent. sition entre les deux jours du week-end est seulement sociologique : "Le dimanche, viennent les cyclos qui travaillent la veille. Ceux qui ont des impératifs familiaux le dimanche sortent de préférence le samedi. Mais il y a beaucoup de gens au club qui roulent les deux jours !" Les sorties du week-end se veulent complémentaires et œcuméniques. A Marseille, le vélo rassemble. Le club compte aussi sa section FFCT, relancée en 2003 par Gérard Blanchard. Ce fringuant quinquagénaire en rappelle les principes. "On s'arrête discuter, on prend des photos… Quand les autres grou- pes font l'aller-retour à la Ciotat dans la matinée, nous on fait une halte pour y casser la croûte et on rentre chez nous l'après-midi." La section FFCT compte une petite dizaine de fidèles, soit trois fois moins que dans les autres groupes. Ses sorties, fixées aux alentours de 50 kilomètres, sont abordables à tous. Cet été, elle s'offrira peut-être des extras au Canal de Bourgogne et à la Route des Vins."Un excellent point, se réjouit le président Guy Epinat. C'est là qu'on finira tous un jour !" Distance : 200 kilomètres Le p a rco u r s : L a Po m m e, A u b a g n e, G é m e n o s , c o l de l'Ange, Cuges, le Camp, Signes, Meounes, Néoules, G aréoult, Forc alqueiret, Besse-sur-Issole, le tour du Lac de Carcès, Montfor ts u r - A rg e n s, l e Va l , B ra s, Saint-Maximin, Mazaugues, L a S a i nte - B a u m e, S a i nt Zacharie, Auriol, La Reraille, Saint-Jean-de-Garguier, Aubagne, la Pomme. Commentaire : Cette sortie, d'une distance exceptionnelle, est prévue le samedi 24 juin, avec un départ à 7 heures au siège du club. Le Tour du Lac de Carcès prévoit, le midi, un déjeuner collectif. De quoi réunir le sport et la convivialité, selon le slogan du VC La Pomme-Marseille. Ce temps fort dans la saison cyclosportive fera l'objet d'un reportage dans le prochain numéro du "Pommier". Le pommier TETE A TETE Mars 2006 "Faire le métier et avoir une vie de moine" Entretien croisé avec Alain Santy et Antoine Perche, les deux Nordistes du club Alain Santy aiguillonne cette saison à l'autre bout de la France son fils nordiste Antoine Perche L eurs bourgs d'origine, du côté de Lille, sont distants de 12 kilomètres à peine mais c'est cette année au VC La Pomme-Marseille que se sont enfin rencontrés Alain Santy et Antoine Perche. Le premier, 56 ans, vainqueur notamment d'un Dauphiné Libéré et d'un championnat de France par points chez les pros, est aujourd'hui directeur sportif au club. Forcément une référence pour Antoine, 23 ans, coureur aguerri depuis l'âge de 15 ans au pays des corons. a A quoi ressemble un bon coureur du Nord ? Alain Santy : Il est à l'aise dans les bordures et s'impose sur des courses plates. C'est plutôt à l'origine un routiersprinter. a Antoine Perche (rire) : C'est pas trop moi, ça ! A. Santy : J'ai monté mon premier col à l'âge de 19 ans et demi. Je me suis adapté à ce terrain-là parce que j'avais le moteur. Ce n'est pas parce qu'on monte des bosses chaque jour à l'entraînement qu'on devient grimpeur ! Dans le Nord, on a un meilleur bagage technique. A. Perche : A l'entraînement, si un groupe est trop nombreux, on le coupe en deux et on organise deux bordures. N'empêche, aujourd'hui je suis souvent dans la deuxième. a. L'un et l'autre, dans des registres différents, avez été relancés dans le vélo par le VC La Pomme-Marseille… A. Santy : Il y a quatre ans, mon fils cadet, Benjamin, a voulu s'inscrire au club et j'y ai fait un peu de bénévolat. J'étais au chômage. Fred m'a un jour proposé de devenir directeur sportif. Ca faisait 25 ans que je n'était plus dans le vélo. Ma carrière s'est achevée à l'âge de 26 ans et demi sur une grande déception. En deux saisons, je suis passé du sommet à une fin de carrière en queue de poisson. Chaque année, j'avais une fracture et j'ai fini par péter un peu les plombs. Les journalistes qui m'avaient élu coureur le plus aimable du Tour de France détournaient la tête pour ne pas me voir. A. Perche : L'an passé, les résultats ne sont pas arrivés de suite et je me suis énervé. Je suis tombé de haut et j'ai imaginé un bon moment arrêter le vélo. Je suis venu à La Pomme pour changer d'air. A. Santy (sourit) : Les petits problèmes que tu as pu connaître sont dérisoires ! Tu peux t'en sortir avec un bon soutien. Moi, j'ai fichu ma carrière en l'air en l'espace de six mois… Quand la tête ne va plus, plus rien ne va. A. Perche : La tête, c'est 50 % de la réussite en vélo. Si tu n'as pas le mental, tu cherches toujours des excuses et tu n'avances plus. Au contraire, quand tu possèdes la tête, tu peux gagner des courses en étant inférieur aux autres. Antoine, tu connais un peu la période historique dans laquelle évoluait Alain ? A. Perche : J'ai commencé à regarder le vélo à l'époque d'Indurain, en 1991. Mais c'est toujours intéressant de suivre l'histoire du cyclisme. A l'époque d'Alain, ce qui est fou, c'est le matériel, le kilométrage. a A. Santy : Quand je suis passé pro à 20 ans, j'avais disputé peu de courses en dehors du comité des Flandres. On avait une petite 404 pour transporter les quatre bons coureurs du club classés en première "caté". Une équipe comme La Pomme aujourd'hui aurait eu sa place chez les pros. Vous voyagez beaucoup, vous vous entraînez beaucoup… Chez les pros, je gagnais des courses de reprise avec pas plus de 2000 kilomètres dans les jambes. A. Perche : J'ai actuellement 5 500 kilomètres dont 1 000 en VTT (cet entretien a été réalisé le 13 février, N.D.L.R.). Comme la plupart des jeunes au VC La PommeMarseille, Antoine caresse l'ambition de passer pro. Quelle est la recette pour franchir le cap ? A. Santy : Faire le métier, avoir presque une vie de moine. a A. Perche : Je suis couché à 22 heures, levé à 7 h 30. Je m'inspire des cours de nutrition de la fac (Antoine possède une licence de Staps, N.D.L.R.). Je suis un sportif dans l'âme. J'aime avoir une hygiène de vie. Quand je ne ferai plus de vélo à haut niveau, je pense continuer à pratiquer beaucoup de sport. Et toi, Alain, tu roules encore ? A. Santy : Je choisis des circuits plats, vers la plaine du Nord. Je fais du vélo davantage pour entretenir un capital santé que par plaisir. Quand tu as été tellement bien sur un vélo… a A. Perche (rit) :… c'est dur de se sentir mal ! 7 L’agenda MARS 12 : Bordeaux-Saintes, coupe de France DN 18 : Milan-San Remo (junior) AVRIL 1er et 2 : Tour Région PACA junior 9 : Marathon de Paris (pour les triathlètes) 14 : Triathlon de Toulon 17 : GP de Vougy, coupe de France DN 22 et 23 : Tour Région PACA junior 22 et 23 : Coupe de France VTT 29 et 30 : Tour Région PACA junior MAI 8 : Tinazzi Classic (Cyclotourisme) 21 : Tour d'Emeraude, coupe de France DN 22-28 : Tour de Lorraine pour les juniors 27 et 28 : Coupe de France VTT 28 : Les Boucles du Verdon, cyclosportive (Gréoux-les-Bains) JUIN 4 : Championnat régional 10-11 : Tour d'Eure-et-Loir, coupe de France DN 18 : Triathlon de Clubize 22 : Championnat national contre-la-montre Elites 24 : Championnat national sur route Elites