Pommier n°1 (Mars 2006)

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Pommier n°1 (Mars 2006)
Le pommier
NOS SOUTIENS
2
Mars 2006
Partenaires principaux
Partenaires officiels et fournisseurs
GESTION LOCATIVE - SYNDIC DE COPROPRIETES - TRANSACTIONS
"La séduction du VC La Pomme-Marseille repose sur du sérieux"
Diemme, le spécialiste des néons et transformateurs, illumine le club pour la première saison. Entretien avec son PDG.
Malgré ce fléau, vous avez
choisi de sponsoriser en
2006 un club cycliste…
Je ne suis ni naïf ni aveugle.
Il y a une multitude de sports
touchés. En cyclisme, l'UCI a
encore beaucoup à faire pour
assainir le milieu. De gros
écarts existent entre les pays
d'Europe dans la lutte antidopage. Et chaque année, on
voit des équipes recruter des
coureurs positifs. Bien entendu, j'ai parlé de ce problème
avec Frédéric Rostaing. a
Diemme encourage le club à courir à l'étranger
A
u bout du fil, une
voix calme, lente,
assurée. Celle d'un
h o m m e q u i ve u t
retrouver ses marques dans le
vélo. Pierre-Alexandre Macyk,
PDG de l'entreprise italienne Diemme, spécialiste des
transformateurs et des néons,
a refusé de sponsoriser des
équipes professionnelles et de
grands clubs amateurs. Depuis
sa mésaventure avec l'AC
Val d'Oise, qui a révélé l'an
passé une trésorerie facétieuse, le chef d'entreprise s'était
promis de ne plus remettre
les pieds dans le monde du
cyclisme. Il a craqué. Depuis
janvier, il sponsorise le Vélo
Club La Pomme-Marseille.
Il explique pourquoi. a
L e P o m m i e r : A q u e l
âge avez-vous été vacciné au f ameux rayon de
bicyclette ?a
Pierre-Alexandre Macyk :
J'ai pris ma première licence
à l'âge de 14 ans. En sortant
des rangs juniors, j'ai rapidement gravi les échelons
jusqu'à être classé en première
catégorie. J'appartenais à un
groupe sportif qui recrutait
d'anciens coureurs professionnels. J'ai eu une certaine
crainte et, à 24 ans et demi,
j'ai préféré protéger ma vie
professionnelle en abandonnant ma carrière sportive. a
Cette "certaine crainte",
c'était le dopage ?
Naturellement.
Et vous en avez tiré
q u e l l e s c o n c l u s i o n s ?
Si on regarde le fonctionnement du VC La PommeMarseille, on voit que l'ensemble des coureurs est en permanence à portée de main des
dirigeants. S'il y avait un dérapage, on s'en rendrait compte.
J'accorde une con-fiance totale au club sur ce point précis. a
Qu'est-ce qui vous a séduit
au VC La Pomme- Marseille ?
J'ai été sollicité par des clubs
amateurs et même des équipes cyclistes professionnelles. J'ai opposé dans tous les
cas un refus psychologique
de redémarrer mon action
de sponsoring. Et puis, j'ai
eu avec Frédéric plusieurs
conversations au téléphone.
Il ne m'a mis aucune pression, aucun objectif, aucun
chiffre sous le nez quant à un
éventuel besoin de sa part. Il
m'a dit en substance : "Vous
êtes le bienvenu chez nous.
Apprenons à nous connaître." Cette séduction repose
sur un sérieux. Les gens qui
m'ont séduit ont un sérieux.
Vous avez été aussi attiré par
le programme de courses
international… aaaaaaaa
J'ai besoin que ma marque
soit connue à travers l'Europe
et le monde grâce au sport.
En France, elle est déjà bien
d i s t r i b u é e. Ave c u n b o n
montag e et des coureurs
sérieux, le cyclisme reste un
sport toujours aussi populaire. L'expérience qu'avait
le VC La Pomme-Marseille
des courses à l'étranger a
incité mon investissement.
Vous avez proposé au club
de recr uter deux de vos
anciens coureurs, qui évoluaient à l'AC Val d'Oise,
Dimitri Creciun et Adam
Pierzga. Quel regard portez-vous sur ces deux jeunes cyclistes ? aaaaaaaa
Ils ont une très grande classe
et une volonté de bien faire.
Il leur a manqué l'an passé
un encadrement pour leur
permettre d'éclore rapidement. Leur ex-formation a
préféré miser sur des coureurs
anciens, qui avaient un rôle de
mercenaire et décrochaient
des résultats à court terme,
plutôt que faire progresser ces
jeunes. S'ils sont bien gérés, ils
peuvent tous les deux apporter de bons résultats au VC La
Pomme-Marseille. Adam est
un gicleur de dernière minute,
excellent grimpeur et bon
sprinteur.
Fiche
Activités : production et commercialisation de transformateurs haute tension et de néons
pour les enseignes lumineuses.
Vision : devenir le leader européen dans ce secteur (actuellement, Diemme occupe la 3 e
place).
Création : 1983, dans la continuité de la société Tiemme (née
en 1953).
Unité de production : Desio
(Italie).
Personnel : 25 ouvriers et administrateurs.
Distribution : Europe (66 %
chiffre d'affaire), Europe de l'Est
(8 %), Afrique du Nord (7 %),
Moyen Orient (7 %)…
Contact (au Luxembourg) :
+352 26 12 31 03 et [email protected]
Et Dimitri ?
C'est un excellent rouleur.
S'il ne devient pas un coureur de premier plan, il sera
un équipier apprécié de tout
le monde. Ces deux coureurs sont d'une gentillesse
extrême et d'un silence feutré.
Quel est aujourd'hui
votre rapport pers o n n e l a u c y c l i s m e ?
Je fais du vélo pour entretenir
ma for me. La dureté et la
rigueur de ce sport m'aident
dans le monde du travail.
Le cyclisme m'a donné du
courage et m'a per mis de
sortir de situations professionnelles très compliquées.
Grâce à lui, j'ai appris à ne
jamais baisser les bras et à
garder la tête sur les épaules.
Comment voyez-vous évoluer votre sponsoring avec le
VC La Pomme-Marseille ?
Je suis parti d'un partenariat
relativement timide, bien
inférieur à ce que j'avais placé
dans l'AC Val-d'Oise ces dernières années. Je veux voir
comment les choses vont se
passer. Fin 2006, on tirera un
bilan. Cette année risque donc
d'être un tremplin pour les
saisons à venir.
Le pommier
A L'AFFICHE
Mars 2006
Les
cadors
du
cross
passent
à
la
route
Clément Lhotellerie, John Lopez, et les plus jeunes se lancent un nouveau défi
C
hampion de France
espoir et lauréat en
Coupe du monde,
Clément Lhotellerie a presque
réalisé un sans faute dans sa
saison de cyclo-cross. Aux
championnats d'Europe, il
serait sans doute monté sur
le podium sans une chute
dans l'avant-dernier tour. Au
Mondial, il se présente diminué : il loupe son départ. Dès
lors, à quoi songe la relève du
cross français ? Une revanche
l'an prochain en Belgique, sur
ce même parcours où il a levé
les bras en Coupe du monde ?
Surprise. Clément parle de
la Ronde de l'Isard, de ParisRoubaix et Liège-BastogneL i è g e - e s p o i r s. U n s a c r é
mois de mai en perspective.
en technique ne peut pas
être manchot sur route, ont
pensé ses entraîneurs au VC
La Pomme-Marseille. "Je vais
faire une ou deux saisons à bloc",
annonce "Jon". Mais sur le
bitume ou dans les sous-bois ?
On raconte qu'il passe les
deux tiers de l'année sans toucher à son vélo. Il se nourrit
de cyclo-cross comme David
Moncoutié de montagne : il
s'y abandonne tout entier et
repousse d'autres ambitions.
Apprenti mécano, Lopez cale
des séances de course à pied
le matin et de home traîner le
soir. Son père l'éclaire à moto
lors de ses entraînements
nocturnes. Jonathan pourrait
combler sur route son retard
foncier. Voire accumuler des
coups d'éclat. Qu'en dit-il, lui ?
"Mon prochain objectif, c'est le
championnat de France… de cyclocross." Comme un léger doute.
C h e z l e s j u n i o r s, Ju l i e n
Campan, vainqueur de
huit cross cette saison, et
Geoffrey Lorrain, troisième
du Challenge national, ont
décidé de s'adonner à la route
sans se faire prier. Tous deux
ont coché à leur agenda 2006
le Tour de la région PACA
junior. "Pour progresser en puissance", justifie Julien. Du coup,
Geoffrey abandonnera le VTT
pour se concentrer toute la saison au couple route et cross.
Coupure
Le mariage des deux disciplines exige de la méthode.
Selon Christophe Marcoux,
le nouvel entraîneur du club,
il en existe deux. La première
consiste à enchaîner directement au mois de février les
compétitions en sous-bois
puis sur bitume. Dans ce
cas, les crossmen profitent
de leur bonne intensité pour
briller à la reprise du calendrier route. Le fond, ils l'acquièrent avec le kilométrage
croissant des épreuves. "Ils
coupent ensuite vers mai ou juin",
explique Christophe Marcoux.
La seconde méthode, plus
traditionnelle, implique une
période de repos après la
saison de cyclo-cross. Puis,
reprise de l'entraînement avec
du foncier, "2 000 à 3 000 kilomètres avant d'attaquer la saison
route, mi-mars. Le travail en intensité, ils le font après la reprise."
Clément Lhotellerie a découpé son emploi du temps 2006
La route
"Je veux progresser et voir autre
chose." L'Ardennais a donc
jeté son dévolu sur la route.
"Se cantonner au cross, ce serait
monotone. Idéalement, chez les pros,
il faudrait faire comme Francis
Mourey, qui dispute le Tour de
France en juillet et termine 3e du
Mondial de cyclo-cross en hiver." A
20 ans, Clément veut planter
de nouvelles balises dans son
chemin et taper dans l'œil
d'une équipe pro d'ici deux
ans. Son grand objectif, qui l'a
conduit à interrompre cette
saison ses études de kiné. Il
travaille désormais à mi-temps
dans l'entreprise de son père.
Et prépare ses échéances du
mois de mai puis de juillet,
avec les championnats de
France espoirs.
Surdoué
Jonathan Lopez, médaille de
bronze en cyclo-cross derrière Clément, devrait suivre
le mouvement. Ce surdoué
Lopez et Lhotellerie roue dans roue pour le titre régional (photo : J.M.Barrois/La Marseillaise)
"Une histoire de cœur"
Guillaume de Gasquet,
19 ans, ancien du VC
Aubagnais, a insisté pour
terminer le GP Souvenir
Jean-Masse, le 9 février,
à Château-Gombert.
Sa première épreuve disputée en catégorie espoir.
Guillaume raconte son aventure, parmi ses coéquipiers
du VC La Pomme-Marseille. a
"Jusqu'à la montée des
Termes, j'ai essayé de rendre
service à l'équipe. Ensuite, j'ai
sauvé ma peau… Le rythme
ma surpris. Il était plus régulier que ce que j'ai connu l'an
dernier chez les juniors. On
a grimpé la première montée
des Termes entre 40 et 45 kilomètres heure. D'habitude,
c'est l'allure à laquelle
je descends. Avec Claude
(Cinque), nous avions pour
consigne de partir dans des
coups. J’ai fait ce que j’ai pu.
Une échappée s'est dessinée là où Fred (Rostaing)
pensait : vers Gréasque. Il
y a eu une petite cassure en
descente et un affolement
général. Je suis resté dans le
peloton et j'ai ensuite sauté
dans des contres pour protéger mes équipiers qui se
trouvaient dans l'échappée.
Je ne pensais pas tenir dans
le peloton aussi longtemps.
"Après la montée des Termes, j'ai sauvé ma peau"
Jonathan Ferrand me donnait
des conseils et j'ai trouvé ça
sympa. Par exemple, il me
disait de me placer dans la roue
d'un coureur qui démarrait.
La course est passée devant
chez moi, à La Bouilladisse.
Il y avait le père d'un copain
devant la maison. Ca m'a
fait drôle… J'ai craqué dans
la deuxième ascension du
Regage et j'ai terminé avec un
équipier, Alexey (Kolessov).
Je dois me classer dernier,
les autres derrière moi ont
abandonné. Quelqu'un dans
la voiture balai m'a demandé
d'arrêter. Je lui ai répondu :
« Non ! Je ne suis pas arrivé jusqu'ici pour terminer
comme ça ! » Fred avait obtenu une dérogation pour que
je puisse courir avec les élites.
Je n'était pas vraiment prêt
pour faire le Souvenir JeanMasse, mais c'est une histoire de cœur. L'an dernier,
j'ai vu passer l'épreuve et
je voulais la courir un jour.
Certains coureurs vont peutêtre trouver ça banal, mais,
pour moi, l'organisation était
digne d'une course pro. J'ai
été agréablement surpris de
n'être gêné par aucune voiture sur le parcours. Je suis
content d'avoir participé à
une course de ce niveau." a
3
Brèves
HANDISPORT
Le VC La PommeMarseille va inaugurer
une section handisport.
Quatre à cinq cyclistes
pourraient être concernés
cette année. Des efforts
particuliers devraient
également être consentis
sur les Bosses du 13 pour
attirer la participation des
athlètes handisport.
d'après ce schéma. Il est même
prêt à tirer sa saison route jusqu'en octobre, pour reprendre
les cross deux mois plus tard
et provoquer son pic de forme
sur les Championnats du
monde. Clément manquera
aux manches de Super prestige. Comme il s'est un jour
défait du VTT, sa discipline
d'origine à ses débuts au VC
EQUIPE DE FRANCE
La Pomme-Marseille.
Les filles vont lever le
pied en cross
Championne régionale et 9e
des championnats d'Europe
dames, Séverine Hansen
repousse à 2008-2009 sa
"vraie saison de cyclocross". La pensionnaire
de l'Insep, à Paris, a deux
priorités d'ici-là : sa réussite
au concours de professorat
de sport et une participation
aux Jeux olympiques de
2008 en VTT, son épreuve
chérie. Séverine annonce
d'ores et déjà qu'elle courra
"sans doute moins" d'épreuves en cyclo-cross que cette
saison.
Sa dauphine aux championnats de Provence, Edwige
Pitel, prévient pour sa part
qu'elle abandonne le cross.
Cette incursion dans la discipline pour le titre régional,
elle s'y est risquée "pour
le fun, pour représenter le
club, pour découvrir une
discipline qui me tente aussi,
de par mon passé de touche
à tout…" Comme Séverine,
Edwige se concentrera sur
le VTT. Plus utile que le
cyclo-cross, dit-elle, en vue
de "travailler la technique"
pendant l'hiver.
Julien Antomarchi et
Thierry Hupont ont participé en février au stage
de l'équipe de France
espoirs à Amélie-les-Bains
(Pyrénées orientales).
Ils devraient disputer
plusieurs épreuves sous
le maillot tricolore cette
saison, tout comme
Antoine Perche, présélectionné pour le Tour de
Normandie.
NEO-ROUTIERS
La section VTT du club,
le Team La PommeMarseille-MBK, alignera
pour la première année
une équipe sur le Tour
PACA junior disputé sur
route.
A VOTRE BON CŒUR
Entre 32 et 35 pulsations
par minute : Antoine
Perche est le coureur du
groupe DN qui possède le
plus bas rythme cardiaque
au repos.
SUR LA TOILE
La section triathlon du VC
La Pomme-Marseille dispose de son site Internet,
original et bien mis à jour.
Accessible en tapant :
http://la-pomme-triathlon.
over-blog.com
Le cyclisme comme éducation
Le VC La Pomme-Marseille
reçu à l'Assemblée nationale,
c'est forcément une petite
consécration. En décembre
dernier, le club a décroché une
distinction pour son action en
faveur des jeunes au fil de l'année 2005. Un engagement qui
remonte en réalité à 2001 et
concerne 400 jeunes âgés de
12 à 15 ans, issus des Zones
d'éducation prioritaires. a
Laurent Guercy, éducateur au
Insertion sociale
club, les rencontre trois fois
par semaine dans des collèges, des centres sociaux et
des associations sportives des
11e et 12e arrondissements.
Sa mission ? "Lutter contre
la délinquance routière", leur
faire découvrir les massifs du
pays aubagnais lors de randonnées VTT, et leur transmettre,
selon la formule du VC La
Pomme-Marseille, "le goût de
l'effort par une pratique sportive régulière, structurante
et éducative, afin de favoriser leur insertion sociale." a
"Le point d'orgue a été notre
séjour avec vingt jeunes pendant une semaine en HauteSavoie, aux Arcs 1950, explique Sébastien Frison, salarié
au club. Nous avons enchaîné
les sorties à VTT et nous
sommes allés voir passer les
coureurs du Tour de France
que les jeunes ne pouvaient
regarder qu'à la télé." De ce
séjour, il est resté des rêves
plein la tête et des heures de
vie commune pour des adolescents souvent à la recherche de repères. Le cyclisme
leur a servi de boussole. a
Cette action sociale, financée
par la Caisse d'Epargne régionale, s'inscrivait dans le cadre
d'un programme "Vélo pour
tous/Faites nous rêver !",
lancé par l'Agence pour l'éducation par le sport (1). Au
Palais Bourbon, le club a été
primé parmi 400 collectivités et associations participan-
tes au programme, mais en
marge des 16 lauréats officiels. Normal : il avait déjà été
récompensé en 2003 pour son
travail d'insertion par le cyclisme. Cette saison, les activités
du VC La Pomme-Marseille
auprès des jeunes des quartiers Est seront reconduites. aa
L'Agence pour l'éducation par le
sport est une association nationale qui travaille depuis dix ans
avec des partenaires sociaux et le
Ministère de la jeunesse et des sports.
Le pommier
REPORTAGE
4
Mars 2006
Derniers réglages en Espagne
Début février, le VC La Pomme-Marseille a profité du stage à Rosas pour s'affûter
R
egards médusés
de Claude Cinque
et Guillaume
de Gasquet.
Les deux minots de l'équipe découvrent les manies
du sport à haut niveau, son
souci de la perfection et ce
besoin quotidien de souder les athlètes entre eux.
Evidences
"En course, quand vous sentez que vous allez sauter, vous
redescendez chercher des
bidons, vous remontez dans
le peloton pour les distribuer à vos coéquipiers, vous
placez au pied de la bosse le
copain qui marche le plus et
là, enfin, vous pouvez sauter." Fred Rostaing martèle
des évidences à l'adresse des
petits nouveaux. Dans quatre jours, c'est la reprise du
calendrier sur route. Alors,
ce mardi, dans le bar de
l'hôtel Sant-Marc, à Rosas,
le stage Bouticycle s'achève
façon club privé pour le
VC La Pomme-Marseille.
Une réunion aux allures de
digestif après les bornes
avalées depuis dix jours (lire
encadré) et le plantureux
dîner de la veille. Sans café,
s'entend, ni thé, ni liqueur.
taurant qui s'accorde au
léger trop de la région :
deux couteaux et trois fourchettes par couvert, deux
verres généreux, et, plongeant au-dessus des nappes, des lustres opulents. a.
Grand écart
Les "Russes" du club n'en
croient pas leurs yeux. Ils
sont trois Moldaves, un
Polonais, un Lituanien, un
Kazakh et un authentique
Russe, natif de Moscou.
Fidèle à la tradition cosmopolite de sa ville d'attache,
le club compte cette saison
sept coureurs de l'Est. Plus
un Irlandais, Daniel Martin,
orphelin de ses coéquipiers
anglo-saxons de l'an passé,
Tim Cassidy et Daryl Impey.
Aux repas de Rosas, Daniel
a bien essayé de chasser
le français "cette langue
morte", puis d'imposer l'anglais. En vain. Cette année,
la seconde langue officielle du club sera le russe.
Le soir, Sacha, Ignas et
Ruslan regarderont "La
Neuvième compagnie" en
DVD sur leur ordi portable.
Le film fait un carton à
l'autre bout de l'Europe. Il
Christophe Marcoux, le nouvel entraîneur du club, planifie le trajet Perpignan Rosas
le nouveau directeur sportif
et entraîneur du club. "Y'en
a qui vont s'accrocher aux
portières comme à l'Arche
de Noé", s'esclaffe Fred. Le
camion de La Pomme offre
son sillage aux cyclistes en
perdition. Au fil des kilomètres, l'Arche se remplit.
Il fait bon sur ce parcours-
A Rosas, Claude et
Guillaume sont intronisés
équipiers du groupe division
nationale. Un honneur qui
leur ouvre les portes d'un
monde insoupçonné. L'hôtel
est classé trois étoiles. La
réception met un coffre-fort
à disposition des clients.
Les couloirs des chambres
ne sont que satin, vernis et
ébène. Au mur, des reproductions de toiles réalistes, entre vieux maîtres flamands et scènes à la Millet.
Attraction
Q u e f o n t - i l s l à ? L e s
Marseillais sont venus sur
la Costa Brava pour saluer
leur sponsor depuis quatre
ans, Bouticycle, qui rassemble ses commerçants
le temps d'un stage. Une
quarantaine de détaillants
se sont déplacés à Rosas,
parfois en famille. Les coureurs, eux, sont venus tels
des dieux nimbés d'écume,
descendant à vélo cette corniche qui, depuis la frontière,
surplombe la Méditerranée.
Le VC La Pomme-Marseille
constituent l'attraction du
stage Bouticycle. Alain
Santy, l'un des trois directeurs sportifs, éveille à lui
seul la curiosité : son palmarès chez les pros se déroule
en plus d'une minute. "La
présence du club à Rosas
montre que nous restons en
liaison avec le côté sportif du
cyclisme, estime Christian
Colas, secrétaire général
de l'enseigne vélociste. Il
n'y a pas que la vision business qui compte !" Lundi,
au soir de leur arrivée, les
Marseillais ont été invités
à l'Ampuria Inn, un resDepuis le départ de ses copains
anglo-saxons, l'Irlandais Dan
Martin s'est construit une
bulle, qui flotte dans les couloirs de l'hôtel Sant-Marc. Ce
stage permet de tisser des liens,
comme entre Julien Antomarchi
et Maxime Bouet, de retour
au club après deux saisons
sous le maillot de Chambéry.
Konovalovas, Pierzga et Kolessov,
les "Russes" de l'équipe, et
Ferrand, Antomarchi, Sabalin,
sont toujours aussi impatients
de monter sur un vélo.
Les 95 bornes autour de Rosas
les ont remis d'aplomb avant
la veillée d'armes tenue dans
les salons de l'hôtel. Mathieu
Delarozière a quitté l'Espagne
victime d'un refroidissement.
“Tu pleures presque quand le héros revient seul”
raconte le sacrifice héroïque
d'une compagnie soviétique pendant la guerre en
Afghanistan. "Au début du
film, tu rigoles en voyant
les conditions de vie des
soldats, s'amuse Alexandre
Sabalin. A la fin, tu pleures
presque quand le héros
revient seul survivant."
Le grand écart slave des
émotions. Cette culture, la
frange étrangère de l'équipe
s'y blottit en se rappelant
une époque pas si lointaine. Ils avaient tout au plus
sept ans quand s'est achevé
le conflit en Afghanistan,
quelques mois avant la
chute du régime soviétique… Ce dîner, là, sous leus
yeux, c'est donc un luxe.
Notoriété
Le lendemain, à 8 h 30, les
coureurs marseillais poursuivent leur apprentissage
de la notoriété. La mission qui leur est confiée ?
Assurer les relais parmi
les marchands Bouticycle.
Pas si simple 95 kilomètres durant de contrôler la
troupe, où les "Pommiers"
disputent la vedette à un
heureux commerçant installé en Avignon, Thierry
Bourguignon. La gouaille
de l'ex-pro est intacte. Ce
peloton est aussi le sien,
qu'il administre en gruppetto
de luxe. Derrière, Frédéric
Rostaing observe, à bord
de la voiture-balai. A ses
côtés, Christophe Marcoux,
là. Christine Nouaud, de
la société 53x11, organisatrice du stage pour
Bouticycle raconte aux
curieux le mimosa qui
bourgeonnera dans quelques semaines à peine. Audessus des coureurs, l'air
crépite d'oiseaux. Digne
d'Hitchcock. D'ailleurs,
l'emblème de l'hôtel Sant
Marc est un échassier bleu
traversant une mappemonde bleue. Impression
marine. Fraîcheur… a a
Récupérer
Et tout à coup, la stupeur
pour les directeurs sportifs marseillais qui voient
dégringoler à leur hauteur
l'un de leurs hommes. C'est
Mathieu Delarozière. Le
jeune Aixois, recruté cette
saison après deux années
passés à Chambéry, invoque
un vilain refroidissement.
La veille, il a dîné du bout
des lèvres. Comme d'autres
coéquipiers, il se sent fragilisé. Logique : le stage
Bouticycle prolonge celui
organisé quelques jours
plus tôt dans le Var, aux
Issambres. Les coureurs ont
beaucoup roulé et certains
accusent un petit coup de
barre. Mathieu, lui, a voulu
perdre trop vite ses kilos d'hiver. Aujourd'hui, il craque.
Le rassemblement aux
Issambres devait mettre en
place des acquis physiques.
Celui de Rosas réaffirmer
l'excellente collaboration
entre le VC La PommeMarseille et un sponsor
fidèle ; il servira aussi de
révélateur à quelques jours
des premières compétitions.
Parmi les seize coureurs
phocéens, il y a ceux qui
n'ont pas encore récupéré des
efforts consentis dans le Var,
ceux qui ont succombé la
veille au dîner de l'Ampuria
Inn, ceux qui peinent encore
à se fondre dans le collectif… A chaque fois, l'encadrement enregistre la faille.
Ce séjour sur la Costa Brava
est le sismographe d'un groupe en devenir, à la veille
d'une saison très ambitieuse.
"Sérieux, Fred, ça t'inquiète
pas comment il descend ?
C'est un problème de confiance, ça !" Christophe Marcoux
suit du regard l'un de ses
coureurs, décroché dans les
lacets du lac de Darnius. "Je
descendais très mal, com-
patis Fred. Je me mettais
dans la roue d'un pote dans
la pente de l'Espigoulier et
j'essayais d'assimiler ses trajectoires." Le comportement
de ce "Pommier" devant le
camion-balai est une faille.
Elle est aussitôt analysée.
L'encadrement cherchera
une solution avec cet antiSavoldelli. Ici, l'heure est
aux derniers réglages, aux
ultimes messages. Comme
ceux du représentant Polar
- le cardiofréquencemètre
partenaire du club -, lui aussi
invité à Rosas : "On n'investit pas sur une équipe de
mercenaires. Le plus important, c'est l'esprit, la façon
dont vous véhiculez notre
image… Le Polar est un
outil de formation adapté à un club de formation,
surtout pour des coureurs
qui se donnent la possibilité de passer professionnels." Le genre de phrase qui
Christophe Marcoux est en trois séries et je leur
entraîneur du groupe DN a i d e m a n d é d e r o u l e r à
au Vélo-club La Pomme- 90 % de leur potentiel du
Marseille. Il analyse les ver- moment. Cet exercice pertus d'un rassemblement de met la cohésion du groupe.
début de saison.
Les coureurs trouvent leurs
"Entre le stage organisé aux points de repère. Au GP
Issambres et celui de Rosas, de Peymeinade (N.D.L.R. :
les coureurs ont roulé plus remporté le 12 février au
de 1 100 kilomètres en 10 sprint par Maxime Bouet),
jours. Cette longue distance toute l'équipe a su retrouver
a été nécessaire aux coureurs ses automatismes en preétrangers pour
nant des relais
se mettre dans
très appuyés derL'ŒIL DE
le bain, parce
rière l'échappée.
que la plupart CHRISTOPHE Ainsi, un stage
n'avaient pas pu
permet de mets'entraîner chez
tre en place un
eux, pour cause de grand certain travail physique, mais
froid. J'aime bien placer aussi aux équipiers de mieux
aussi des séances d'intensité se connaître, sur le vélo et
dans les stages. Il s'agit de en dehors. Les sorties du
travailler au niveau 2 du dimanche sur Marseille entre
seuil, soit à 90 % environ de novembre et janvier ne rasla fréquence cardiaque maxi- semblaient ni les coureurs
male de chaque coureur.
étrangers ni les Français qui
Une séance d'intensité dure habitent trop loin de la Côte
de trois à quinze minutes d'Azur…
avec une adaptation du Un autre stage sera organisé
pourcentage de fréquen- début juillet aux Arcs 1950,
ce cardiaque. Le travail de en préparation des chamtrois minutes s'effectue sou- pionnats de France espoirs
vent en bosse, par exemple et de la manche de coupe
dans la montée de l'Estérel de France la plus exigeante,
comme nous l'avons fait. Sur prévue à Cours-la-Ville. Ce
une courte durée, on peut stage sera un peu identique
alterner une minute en force, à celui des Issambres. Les
une en vélocité et une en coureurs sortiront d'une ceraccélération progressive.
taine période de coupure. Ils
Aux Issambres, la séance devront cumuler entraînede 15 minutes s'est organi- ments de foncier et d'intensée sous forme de contre- sité pour être présent sur les
la-montre par équipe. Les grands rendez-vous."
coureurs ont été répartis
Le pommier
TOUT TERRAIN
Mars 2006
d e m e r c e n a i r e s. L e p l u s
important, c'est l'esprit, la
façon dont vous véhiculez
notre image… Le Polar est
un outil de formation adapté
à un club de formation, surtout pour des coureurs qui
se donnent la possibilité de
passer professionnels." Le
genre de phrase qui résonne
encore dans la cervelle de
Guillaume de Gasquet et
Claude Cinque. Les images
et les discours se télescopent. En Espagne, la pression est montée d'un cran. a
Retour au bar de l'hôtel
Saint Marc, mardi aprèsmidi. Tout a filé si vite : trajet Marseille-Perpignan en
voiture, Perpignan-Rosas à
vélo, collation, dîner avec
trois fourchettes et deux verres - à moins que ce ne soit
l'inverse ? La sor tie avec
les cyclos de Bouticycle, et
enfin cette réunion, la dernière avec l'ensemble de
l'équipe à quatre jours du
Circuit Méditer ranéen, la
classique d'ouver ture.
Les coureurs commencent à se frotter les yeux. a
"Qui se sent en forme ?" "Qui
sera le sprinter de l'équipe en cas
d'ar rivée massive ?" Chacun
prend la parole à tour de rôle.
Pas le temps de somnoler.
C'est une veillée d'ar mes.
Sabalin et Sambris traduisent
en russe. Sokolov, Perche,
Bouet, voire Antomarchi,
seront protégés sur les épreuves de reprise. Kolessov,
l'un des hommes de base de
l'équipe, a programmé une
montée en forme crescendo.
Formea
Adam Pierzga est sacré le
finisseur maison. "Ces dernières
années, regrette Thierry David,
on avait du mal à se placer pour
emmener un sprinter. Quand on
prend la décision de rouler pour
quelqu'un dans le final, on le
fait à 150 %." Le reste de la
bande approuve du menton
le capitaine de route. Cette
réunion possède un objectif
caché : donner un dernier
tour de vis à cette armure de
fer, qui doit résister au plus
fort de l'assaut. Thierry poursuit : "Ce qu'on nous envie,
c'est notre force collective."
16 heures, fin du briefing
et départ de l'hôtel. Il était
temps. Juste l'heure de la sieste dans le minibus du retour.
Le stage de Rosas, c'est moins
de huit heures de sommeil
et deux heures de sieste en
deux jours. Selon la formule
consacrée, ça fait partie du
"métier". Poignée de main de
Christian Colas : "Merci d'être
passé." Le minibus s'éloigne.
Les coureurs n'auront rien vu
de la plage Santa Margarita.
CHANCES
MONDIALES
Sous le soleil du stage de début de saison.
Laura Metzeler, ici avec sa sœur Valentine, sera une locomotive du
Team. Comme Frédéric Balaguer en junior (photo ci-dessous)
C
a pourrait ressembler à une bande
dessinée avec une
bulle "Pendant ce temps-là."
Dans la vignette Frédéric
Balaguer, il faudrait crayonner
un décor de pleine montagne,
à Font-Romeu. Où ce junior
de 18 ans partage sa vie entre
le monitorat de ski, comme
son père, et ses études de
Terminale ES. Son lycée perché à 1 800 mètres d'altitude
lui tisse des branchies à la
place des poumons. Pendant
ce temps-là, Laura Metzeler
conjugue ses sorties VTT
le long de la côte dieppoise
et ses cours de préparation
kiné. Elle s'est mise au tout
terrain pour progresser en
vélo, son point faible dans
la pratique du triathlon. "J'ai
trouvé bizarre d'atteindre de
suite un bon niveau en VTT
alors que j'étais toute neuve
dans ce sport…" Comme
Frédéric, Laura courra cette
saison pour la première fois
au Team La Pomme-Marseille
MBK, lequel possède deux
bonnes chances d'obtenir une
médaille sur le Mondial VTT
de Wellington. Et d'améliorer
ainsi la 4e place de Guillaume
Fabry acquise en 2003 chez
les juniors."Je rêve d'aller aux
championnats d'Europe et du
monde", bouillonne Frédéric
Balager. Selon les cas, il y aura
trois à six places en jeu. L'an
passé, l'Ariégeois a effectué
un stage en équipe de France.
Puis a été recalé : "Je n'ai pas
toujours été réglo à l'entraînement et je tombais au départ
des courses." Laura Metzeler,
elle, poursuit son objectif en
terrain connu : double championne de France junior, elle
termine 2e au Mondial junior
en 2004 puis récidive l'année
suivante chez les espoirs. Au
Team La Pomme-Marseille,
elle qui roulait déjà sur MBK
en 2005 cherche avant tout
"une ambiance". Cette saison,
les locomotives du Team
viennent de loin. Explications.
"Depuis deux ans, nous bénéficions du label "Team marque", qui nous permet d'engager des coureurs non licenciés
au VC La Pomme-Marseille,
précise Victor Tomaz, responsable de la section VTT
depuis fin 1998. Le recrutement est devenu difficile dans
la région. Notre capacité n'est
pas de former mais d'offrir
une structure compétitive, en
particulier aux cadets et aux
juniors, qui sont dans leurs
plus belles années de VTT."
5
“Ju” de Pomme
Jriéulien
Martel, 23 ans, sala- cette course même si l'on part
au club et notamment dans l'inconnu.
webmaster du site, cour t
cette année dans le Team
La Pomme-Marseille-MBK
mais… en tandem. Il livre
au "Pommier" son Carnet de
route.
"Après un long hiver foncier
passé principalement sur
route, je réattaque petit à petit
les sorties VTT. Cette année,
ma saison va principalement
s'axer sur le tandem tout
terrain avec pour pilote Willy
Lefort, qui habite à 35 kilomètres de mon appartement
de Saint-Raphaël.
Ce sera notre première saison
dans cette discipline qui est
encore méconnue du public.
Avec Willy, on a découvert
le tandem il y a six ans grâce
à l'un de nos anciens équipiers, Christophe Contant,
champion de France de la
discipline. Notre objectif sera
d'ailleurs de bien figurer sur
Techniquement, on progresse
de sortie en sortie. Au départ,
c'était loin d'être gagné. C'est
dur de se retrouver d'un seul
coup sans le contrôle du vélo.
La synchronisation est un
élément primordial, que l'on
a beaucoup travaillé. En tant
que stocker, c'est-à-dire équipier placé à l'arrière du tandem, je dois pouvoir descendre et remonter rapidement
sur la machine. Mon ancienne
pratique du cyclo-cross s'avère utile dans ce cas-là.
Contrairement aux autres disciplines cyclistes, on ne cherche pas la légèreté dans un
tandem mais plutôt la solidité
du matériel qui est mis à rude
épreuve. Au fait, merci Nico
(Nicolas Roche, ex-Pommier
et professionnel chez Cofidis,
N.D.L.R.) de nous prêter ton
VTT biplace. Promis, on en
prend soin…"
Le reste de l'effectif : a
Jérôme Ruccione (cadet), Axel
A n a s t a s i , Ju l i e n C a m p a n ,
Va l e n t i n e M e t z e l e r , R é m i
Pompano, Jonathan Taillefer
(juniors), Rémi Aubert, Simon
Raymond (espoirs), Bruno
Lhotellerie, David Tournant (vétérans), Willy Lefort, Julien Martel
(tandem).
Le verger des Pommiers
Le vélo 2006
Ludo Sor nin, mécano
au club, comme Roger
Mar tinez et Stevens
Aubert, détaille la bête de
course qu'utiliseront cette
année les 21 coureurs DN.
Le cadre : "Le Look 585 correspond à la gamme la plus
élevée des produits en carbone. C'est un cadre confortable
et relativement dynamique,
c'est-à-dire qu'il retransmet
bien l'émission de puissance
du coureur. A la fois très
souple et très résistant."
L e s r o u e s : " D e s M a v i c
K s y r i u m E S, q u i s o n t
passe-partout." a
P n e u s : M i c h e l i n , P r o
race 2 ou Pro g rip.
Groupe : "Le Campagnolo
Chorus est en carbone
pour un g ain de poids et
des questions esthétiques. Il
retransmet bien la puissance."
Les vitesses : "10 pignons, du
11 au 23 voire au 25 dents. A
l'avant, les coureurs ont des
plateaux de 39 et 53. Idéal
pour éviter les changements
trop fréquents de braquet."
La selle : "Arion, de Fizik,
la marque qui offre la plus
g rande longueur d'assise
possible. A l'attaque, on
peut bien s'avancer sur le
bec de selle. A l'inverse, on
peut se reposer en se reculant confor tablement." a
C i n t r e e t p o t e n c e : " L e
ITM, Millenium for ever,
en aluminium, est relativement léger et rigide." a
Equipement Polar CS 200 :
ce compteur est aussi un
cardiofréquencemètre et un
excellent capteur de puissance.
P é d a l e s , p o r t e - b i d o n :
Look, en carbone.
C o n c l u s i o n : " C ' e s t d u
super-matos, comparable
à celui qu'utilisait l'équipe
Crédit Agricole l'an passé.
Le pommier
PARCOURS
6
CARNET
DE
ROUTE :
C'EST
PARTI
Sur les traces de quatre Pommiers qui représentent le club
Le passage de la catégorie
minime à cadet, c'est une
question de rythme. Le braquet de 49x14, il faut le lancer
et bien s'y habituer ensuite.
A l'entraînement, on roule à
une vitesse soutenue et sur
une distance 10 à 15 kilomètres plus longue que chez les
minimes. Cette année, l'allure
des courses devrait mieux me
convenir. Je suis content de
passer cadet. Je pourrai courir pour la première fois les
championnats de France et
les épreuves inter-régions, qui
sont, je crois, organisés sur de
beaux parcours. J'espère terminer premier cadet première
année au Tour des Bouchesdu-Rhône. L'an passé, je n'ai
pas gagné de course. Je faisais
des erreurs tactiques, notamment au moment du sprint.
Je pense rectifier le tir cette
saison. L'ambiance dans la
bande est très bonne. Nous
sommes plusieurs copains
à nous connaître déjà. A
l'entraînement, on s'amuse
beaucoup. On se raconte
des blagues et, l'été venu, on
lance des batailles d'eau avec
nos bidons. En course, on est
homogène et on se complète
bien avec nos caractéristiques
différentes.
C
Sur le week-end d'ouverture,
du côté de Perpignan, je termine 7e le samedi. Le lendemain, impossible d'aller dans
des coups. Je n'ai pas récupéré du stage aux Issambres.
On a parcouru 600 kilomètres en quatre jours. Une fois,
on nous a accroché des poids
de plongée pour travailler
la puissance. J'ai monté des
cols avec une ceinture de cinq
kilos ! Je sens que j'ai plus de
fond. En junior 2 e année,
on connaît déjà les courses
auxquelles on participe. Je
vais essayer de me concentrer sur Milan-San Remo, où
je termine 10e l'an dernier,
et de monter sur le podium
du Tour de la région PACA.
Dans le vélo, c'est la compétition qui me plaît, et notre
groupe de copains. Je suis en
1re ES mais je n'ai pas cours
le jeudi et j'en profite pour
rouler. Je m'entraîne aussi le
mercredi et le samedi avec le
club. Thierry David, Stevens
Aubert et Julien Antomarchi,
de l'équipe DN, nous accompagnent. Ils nous donnent
des conseils. Eux, ils vivent
comme des pros. Si je marche
bien cette saison, peut-être
que je pourrai les rejoindre.
Comme la saison cycliste
féminine commence aux antipodes, je me trouve actuellement à Melbourne. Je roule
sur piste et j'enchaîne les
kilomètres sur route. Ici, les
conditions climatiques sont
excellentes puisque c'est l'été.
En complément, je nag e
beaucoup. On trouve des piscines à foison, couvertes ou
en plein air. Pas étonnant que
les Australiens aient autant
de nageurs au top mondial…
Les salles de fitness sont à
la même échelle, immenses,
super bien équipées. J'ai malheureusement dû les éviter
en raison de petits soucis au
genou gauche. Mes échéances
se situent plus tard, prioritairement sur les championnats
de France. Je veux garder
mon titre contre-la-montre et
en gagner d'autres, sur route
et sur piste. Le reste de ma
saison avec l'équipe Bianchi
passera notamment par les
manches de Coupe du monde,
le Tour de l'Aude, le Tour
d'Italie et l'équivalent féminin
du Tour de France… s'il a
lieu. Le point d'orgue devrait
se situer en septembre, où
j'espère améliorer mes prestations aux Championnats du
monde.
Jusqu'à présent, je n'ai rien
fait d'extraordinaire pour ma
première saison chez les pros
mais je voulais démontrer
une petite for me. Au GP
d'Ouverture, j'étais échappé
les 40 derniers kilomètres et
repris à la flamme rouge. Au
"Tour Méd", je voulais surtout réaliser une belle montée du Mont Faron et je me
classe 12 e. L'après-midi, le
Crédit Agricole, remporte le
contre-la-montre par équipe.
Ca m'a rappelé le VC La
Pomme-Marseille, qui aimait
beaucoup la discipline et
savait s'y préparer.
Cet hiver, j'ai pratiqué beaucoup de "muscu" et accumulé sur le vélo de grosses
bases foncières. J'ai attaqué
la saison avec 6 500 kilomètres dans les jambes. C'est
seulement 800 kilomètres de
plus que l'an passé lorsque
j'étais amateur. Le niveau
chez les pros est supérieur
mais je cherche à créer une
continuité. J'ai attaqué sur
le GP d'Ouverture comme
j'ai attaqué l'an dernier au
GP Jean-Masse. J'ai la même
volonté de peser sur les courses. Mes objectifs ? Difficiles
à établir. L'idéal serait que je
dispute un grand tour, soit le
Giro soit la Vuelta.
Mars 2006
L’âge de la DN1
" N o u s avo n s f a i l l i n o u s
inscrire en division nationale espoirs. Mais, fin 2002,
la Fédération a cassé les catégories existantes et a choisi
de hiérarchiser les clubs selon
un cahier des charges. On a
foncé." Jean-Pierre Carminati
se souvient encore de ce tournant dans l'histoire du VC La
Pomme-Marseille, fraîchement classé 3e en coupe de
France de DN 3. Le président
du club de l'époque précise :
"Il nous restait deux barreaux
à grimper pour atteindre le
sommet du cyclisme amateur." Finalement, c'est un
dossier pour la DN1 qui
est déposé à la Fédération.
"Nous nous sommes dit qu'en
évoluant en DN espoirs,
nous serions noyés dans le
troupeau, explique, Fred
Rostaing, directeur général du
club. Aurions-nous disputé
des courses intéressantes ?"
Seulement, la première
équipe DN1 estampillée VC
La Pomme-Marseille tombe
comme du berceau. Frédéric
a réalisé le recr utement
d'une équipe DN espoir…
Le baptême du feu laisse
des traces sur les jeunes
volontaires. Ceux-ci ont
pour nom Hichen Menad,
Gregory Richeda, Philippe
Gascon, Fabien Sanchez,
Julien Antomarchi, Fummi
Beppu, Hubert Dupont,
Rémi Pauriol, Denis Lynch,
To m my E va n s, P h i l i p p e
Tesson et Jean-Marc Maurin.
Ce dernier garde en mémoire
une équipe constituée de
"Marseillais et de voisins" : "Il
y avait une super entente dans
le groupe. Ca nous changeait
des courses individualistes.
On courait vraiment en
équipe !" Les jeunes d'alors
se forgent une expérience en
encaissant les coups. Rémi
Pauriol et Julien Antomarchi
sont les archétypes d'un effec-
tif un peu tendre mais très
motivé : les entraînements,
ils s'y collent après les cours.
Le premier déclic de cette
première année se produit
en Bretagne, à Plumelec.
"Au chrono par équipe de la
coupe de France DN1, nous
voulions terminer dans les
cinq premiers, rappelle Fred
Rostaing. Sur la Ronde de
l'Oise, on remporte le chrono
devant le club de Nogent-surOise…" C'est bon signe. Une
semaine plus tard, le collectif
de la Pomme-Marseille s'impose à Plumelec. Jean-Marc
Maurin raconte ému cette
journée de souffrance et de
délivrance si intimement
mêlées : "Ca reste mon plus
beau souvenir sur le vélo.
On voit bien sur les photos
qu'on était au maximum. On
ne pouvait pas donner plus."
La suite est réglée comme
du papier à musique. La
nouvelle partition de l'effectif DN1 ? La formation.
Julien Antomarchi, essuie les
plâtres en 2003 au sortir des
rangs juniors. En trois ans,
ce "Pommier" pur sucre a été
témoin d'une évolution lente
mais sûre. "La structure s'est
étoffée, relève Antomarchi.
Au début, on se déplaçait
avec un Renault 21 et un petit
camion. Il a fallu s'adapter."
Coïncidence ? Look et Mavic
accompagnent par un partenariat le club dans son entrée
en DN1. C'est une première.
Que reste-t-il de cette saison
au plus haut niveau amateur ? Quatre professionnels formés dans l'effectif
2003. Une soixantaine de
victoires à peine pour un
club qui refuse de gonfler
sa musette sur les critériums
d ' é t é . Fr é d é r i c Ro s t a i n g
explique : "Ce qui compte,
c'est l'image qu'on donne
de nous et l'état d'esprit".
"Au club, cyclos et randos pour tous les goûts" La balade
yclosport, cyclo-promenade, vélotourisme :
le VC La Pomme-Marseille
s'est mis au diapason de ces
nuances subtiles entre ceux
qu'on nommait jadis, avec
plus de simplicité, "les cyclistes
du dimanche". Au club, ceuxci peuvent d'ailleurs être du
samedi. La sortie est alors placée sous la férule de Francis
Duverger, dit "le Chef". Depuis
quatorze ans, l'inventeur des
Bosses du 13 a su imposer
son aura. Et ses règles. "Je
recherche la beauté des paysages dans mes parcours", révèle
Francis. Le "Chef" insiste aussi
sur la solidarité : au sommet
des côtes, les premiers arrivés attendent les derniers. a
"Le groupe du samedi est une bande
de copains qui forment un ciment
dans lequel tout le monde peut
prendre, s'enthousiasme Richard
Peucelle, inscrit au club depuis quatre ans. Le dimanche, on rencontre
un esprit plus compétiteur." Ces
sorties-là sont plus courtes (90
kilomètres maximum contre
120 en moyenne pour celles
du samedi) mais expédiées
plus vite, sous l'impulsion de
coursiers licenciés en Ufolep.
Pour Guy Epinat, président
du club et cornac officiel des
sorties dominicales, l'oppo-
Ce beau circuit dans les environs de Marseille, est extrait
du calendrier 2006 des sorties cyclos.
Les cyclos en 2004. Sport et convivialité perdurent.
sition entre les deux jours
du week-end est seulement
sociologique : "Le dimanche,
viennent les cyclos qui travaillent la
veille. Ceux qui ont des impératifs
familiaux le dimanche sortent de
préférence le samedi. Mais il y a
beaucoup de gens au club qui roulent les deux jours !" Les sorties
du week-end se veulent complémentaires et œcuméniques.
A Marseille, le vélo rassemble.
Le club compte aussi sa section FFCT, relancée en 2003
par Gérard Blanchard. Ce
fringuant quinquagénaire en
rappelle les principes. "On
s'arrête discuter, on prend des
photos… Quand les autres grou-
pes font l'aller-retour à la Ciotat
dans la matinée, nous on fait une
halte pour y casser la croûte et on
rentre chez nous l'après-midi."
La section FFCT compte une
petite dizaine de fidèles, soit
trois fois moins que dans les
autres groupes. Ses sorties,
fixées aux alentours de 50
kilomètres, sont abordables
à tous. Cet été, elle s'offrira
peut-être des extras au Canal
de Bourgogne et à la Route
des Vins."Un excellent point, se
réjouit le président Guy Epinat.
C'est là qu'on finira tous un jour !"
Distance :
200 kilomètres
Le p a rco u r s : L a Po m m e,
A u b a g n e, G é m e n o s , c o l
de l'Ange, Cuges, le Camp,
Signes, Meounes, Néoules,
G aréoult, Forc alqueiret,
Besse-sur-Issole, le tour du
Lac de Carcès, Montfor ts u r - A rg e n s, l e Va l , B ra s,
Saint-Maximin, Mazaugues,
L a S a i nte - B a u m e, S a i nt Zacharie, Auriol, La Reraille,
Saint-Jean-de-Garguier,
Aubagne, la Pomme.
Commentaire :
Cette sortie, d'une distance
exceptionnelle, est prévue
le samedi 24 juin, avec un
départ à 7 heures au siège
du club. Le Tour du Lac de
Carcès prévoit, le midi, un
déjeuner collectif. De quoi
réunir le sport et la convivialité, selon le slogan du VC La
Pomme-Marseille.
Ce temps fort dans la saison
cyclosportive fera l'objet
d'un reportage dans le prochain numéro du "Pommier".
Le pommier
TETE A TETE
Mars 2006
"Faire le métier et avoir une vie de moine"
Entretien croisé avec Alain Santy et Antoine Perche, les deux Nordistes du club
Alain Santy aiguillonne cette saison à l'autre bout de la France son fils nordiste Antoine Perche
L
eurs bourgs d'origine, du côté de Lille,
sont distants de 12
kilomètres à peine
mais c'est cette année au VC
La Pomme-Marseille que se
sont enfin rencontrés Alain
Santy et Antoine Perche. Le
premier, 56 ans, vainqueur
notamment d'un Dauphiné
Libéré et d'un championnat
de France par points chez les
pros, est aujourd'hui directeur
sportif au club. Forcément
une référence pour Antoine,
23 ans, coureur aguerri depuis
l'âge de 15 ans au pays des
corons. a
A quoi ressemble un bon
coureur du Nord ?
Alain Santy : Il est à l'aise
dans les bordures et s'impose
sur des courses plates. C'est
plutôt à l'origine un routiersprinter. a
Antoine Perche (rire) : C'est
pas trop moi, ça !
A. Santy : J'ai monté mon
premier col à l'âge de 19 ans
et demi. Je me suis adapté à ce terrain-là parce que
j'avais le moteur. Ce n'est pas
parce qu'on monte des bosses
chaque jour à l'entraînement
qu'on devient grimpeur ! Dans
le Nord, on a un meilleur
bagage technique.
A. Perche : A l'entraînement,
si un groupe est trop nombreux, on le coupe en deux
et on organise deux bordures.
N'empêche, aujourd'hui je suis
souvent dans la deuxième. a.
L'un et l'autre, dans des
registres différents, avez été
relancés dans le vélo par le
VC La Pomme-Marseille…
A. Santy : Il y a quatre ans,
mon fils cadet, Benjamin, a
voulu s'inscrire au club et j'y
ai fait un peu de bénévolat.
J'étais au chômage. Fred m'a
un jour proposé de devenir
directeur sportif. Ca faisait 25
ans que je n'était plus dans le
vélo. Ma carrière s'est achevée à l'âge de 26 ans et demi
sur une grande déception. En
deux saisons, je suis passé du
sommet à une fin de carrière
en queue de poisson. Chaque
année, j'avais une fracture et
j'ai fini par péter un peu les
plombs. Les journalistes qui
m'avaient élu coureur le plus
aimable du Tour de France
détournaient la tête pour ne
pas me voir.
A. Perche : L'an passé, les
résultats ne sont pas arrivés
de suite et je me suis énervé.
Je suis tombé de haut et j'ai
imaginé un bon moment arrêter le vélo. Je suis venu à La
Pomme pour changer d'air.
A. Santy (sourit) : Les petits
problèmes que tu as pu
connaître sont dérisoires ! Tu
peux t'en sortir avec un bon
soutien. Moi, j'ai fichu ma
carrière en l'air en l'espace de
six mois… Quand la tête ne
va plus, plus rien ne va.
A. Perche : La tête, c'est 50 %
de la réussite en vélo. Si tu
n'as pas le mental, tu cherches
toujours des excuses et tu
n'avances plus. Au contraire,
quand tu possèdes la tête, tu
peux gagner des courses en
étant inférieur aux autres.
Antoine, tu connais un peu
la période historique dans
laquelle évoluait Alain ?
A. Perche : J'ai commencé
à regarder le vélo à l'époque d'Indurain, en 1991. Mais
c'est toujours intéressant de
suivre l'histoire du cyclisme.
A l'époque d'Alain, ce qui est
fou, c'est le matériel, le kilométrage. a
A. Santy : Quand je suis passé
pro à 20 ans, j'avais disputé
peu de courses en dehors du
comité des Flandres. On avait
une petite 404 pour transporter les quatre bons coureurs
du club classés en première
"caté". Une équipe comme La
Pomme aujourd'hui aurait eu
sa place chez les pros. Vous
voyagez beaucoup, vous vous
entraînez beaucoup… Chez
les pros, je gagnais des courses de reprise avec pas plus
de 2000 kilomètres dans les
jambes.
A. Perche : J'ai actuellement
5 500 kilomètres dont 1 000 en
VTT (cet entretien a été réalisé le 13 février, N.D.L.R.).
Comme la plupart des
jeunes au VC La PommeMarseille, Antoine caresse
l'ambition de passer pro.
Quelle est la recette pour
franchir le cap ?
A. Santy : Faire le métier, avoir
presque une vie de moine. a
A. Perche : Je suis couché
à 22 heures, levé à 7 h 30. Je
m'inspire des cours de nutrition de la fac (Antoine possède une licence de Staps,
N.D.L.R.). Je suis un sportif dans l'âme. J'aime avoir
une hygiène de vie. Quand je
ne ferai plus de vélo à haut
niveau, je pense continuer à
pratiquer beaucoup de sport.
Et toi, Alain, tu roules
encore ?
A. Santy : Je choisis des circuits plats, vers la plaine du
Nord. Je fais du vélo davantage pour entretenir un capital
santé que par plaisir. Quand
tu as été tellement bien sur un
vélo… a
A. Perche (rit) :… c'est dur
de se sentir mal !
7
L’agenda
MARS
12 : Bordeaux-Saintes, coupe de
France DN
18 : Milan-San Remo (junior)
AVRIL
1er et 2 : Tour Région PACA
junior
9 : Marathon de Paris (pour les
triathlètes)
14 : Triathlon de Toulon
17 : GP de Vougy, coupe de France
DN
22 et 23 : Tour Région PACA
junior 22 et 23 : Coupe de France VTT
29 et 30 : Tour Région PACA
junior
MAI
8 : Tinazzi Classic (Cyclotourisme)
21 : Tour d'Emeraude, coupe de
France DN
22-28 : Tour de Lorraine pour les
juniors 27 et 28 : Coupe de France VTT
28 : Les Boucles du Verdon,
cyclosportive (Gréoux-les-Bains)
JUIN
4 : Championnat régional
10-11 : Tour d'Eure-et-Loir, coupe
de France DN
18 : Triathlon de Clubize
22 : Championnat national
contre-la-montre Elites
24 : Championnat national sur
route Elites

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