FACULTE DE PHARMACIE ANNEE : 2006 THESE N° POLLUTION

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FACULTE DE PHARMACIE ANNEE : 2006 THESE N° POLLUTION
FACULTE DE PHARMACIE
ANNEE : 2006
THESE N°
POLLUTION ATMOSPHERIQUE ET SANTE :
LES SUJETS A RISQUE EN LIMOUSIN,
ETATS DES LIEUX DES ATTENTES LOCALES POUR UNE
INFORMATION PLUS CIBLEE.
THESE
POUR LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE
Présentée et soutenue publiquement
le 20 septembre 2006 à 17 H 30
par Anne-Laure BORIE
Née le 6 décembre 1982 à TULLE (19)
JURY
Madame Marie-Françoise DREYFUSS,
Présidente
Madame Catherine FAGNERE,
Juge
Monsieur Rémi FEUILLADE,
Juge
Monsieur François VINCENT,
Juge
UNIVERSITE DE LIMOGES
FACULTE DE PHARMACIE
ANNEE : 2006
THESE N°
POLLUTION ATMOSPHERIQUE ET SANTE :
LES SUJETS A RISQUE EN LIMOUSIN,
ETATS DES LIEUX DES ATTENTES LOCALES POUR UNE
INFORMATION PLUS CIBLEE.
THESE
POUR LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE
Présentée et soutenue publiquement
le 20 septembre 2006 à 17 H 30
par Anne-Laure BORIE
Née le 6 décembre 1982 à TULLE (19)
JURY
Madame Marie-Françoise DREYFUSS,
Présidente
Madame Catherine FAGNERE,
Juge
Monsieur Rémi FEUILLADE,
Juge
Monsieur François VINCENT,
Juge
1
Remerciements
Je tiens à remercier Madame Marie-Françoise DREYFUSS pour m’avoir fait
l’honneur de présider et de diriger ma thèse d’exercice. Je tiens à lui exprimer ma profonde
reconnaissance pour ses conseils et sa sympathie.
Je remercie également Monsieur Rémi FEUILLADE, directeur de LIMAIR, pour
m’avoir accueillie au sein de l’association.
Merci Monsieur FEUILLADE de m’avoir fait découvrir votre activité avec autant de passion,
merci pour toutes les connaissances environnementales que vous m’avez transmises avec
gentillesse, patience et disponibilité.
Un grand merci à toute l’équipe de LIMAIR, Marianne, Lionel et Didier pour leur accueil,
leur aide, leur dynamisme et leur bonne humeur quotidienne.
Merci à Madame FAGNERE ainsi qu’à Monsieur VINCENT d’avoir accepté de faire
partie de mon jury.
Merci à tous les professionnels qui, grâce à leur aimable collaboration, ont permis
l’aboutissement de ce travail.
Merci à toutes les personnes, amis et famille pour leur présence de chaque instant.
Je dédie ce mémoire à Claire et Younès
« La connerie, c’est la décontraction de l’intelligence ! »
Serge Gainsbourg
2
UNIVERSITE DE LIMOGES
FACULTE DE PHARMACIE
DOYEN DE LA FACULTE
Monsieur le Professeur HABRIOUX Gérard
ASSESSEURS
Madame le Professeur CHULIA Dominique
Monsieur COMBY Francis, Maître de Conférences
PROFESSEURS
BENEYTOUT Jean-Louis
BIOCHIMIE-BIOLOGIE MOLECULAIRE
BOTINEAU Michel
BOTANIQUE-CRYPTOGAMIE
BROSSARD Claude
PHARMACIE GALENIQUE
BUXERAUD Jacques
CHIMIE ORGANIQUE-CHIMIE THERAPEUTIQUE
CARDOT Philippe
CHIMIE ANALYTIQUE
CHULIA Albert
PHARMACOGNOSIE
CHULIA Dominique
PHARMACIE GALENIQUE
DELAGE Christiane
CHIMIE GENERALE-CHIMIE MINERALE
DREYFUSS Gilles
PARASITOLOGIE
DUROUX Jean-Luc
PHYSIQUE-BIOPHYSIQUE
GESTHEM Axel
BOTANIQUE-CRYPTOGAMIE
HABRIOUX Gérard
BIOCHIMIE FONDAMENTALE
LACHATRE Gérard
TOXICOLOGIE
MOESCH Christian
HYGIENE-HYDROLOGIE-ENVIRONNEMENT
OUDART Nicole
PHARMACODYNAMIE
ROGEZ Sylvie
BACTERIOLOGIE-VIROLOGIE
MAITRES DE CONFERENCES
ALLAIS Daovy
PHARMACOGNOSIE
BASLY Jean-Philippe
CHIMIE ANALYTIQUE
BATTU Serge
CHIMIE ANALYTIQUE ET BROMATOLOGIE
CALLISTE Claude
BIOPHYSIQUE
CARDI Patrice
PHYSIOLOGIE
3
CLEDAT Dominique
CHIMIE ANALYTIQUE
COMBY Francis
CHIMIE THERAPEUTIQUE
DELEBASSEE Sylvie
BACTERIOLOGIE-VIROLOGIE
DREYFUSS Marie-Françoise
CHIMIE ANALYTIQUE ET BROMATOLOGIE
FAGNERE Catherine
CHIMIE ORGANIQUE
FROISSARD Didier
BOTANIQUE-CRYPTOGAMIE
JAMBUT Anne-Catherine
CHIMIE THERAPEUTIQUE
LAGORCE Jean-François
CHIMIE ORGANIQUE (en disponibilité)
LARTIGUE Martine
PHARMACODYNAMIE
LIAGRE Bertrand
SCIENCES BIOLOGIQUES
LOFTI HAYAT
TOXICOLOGIE
MARION-THORE Sandrine
CHIMIE THERAPEUTIQUE
MARRE-FOURNIER Françoise
BIOCHIMIE
MOREAU Jeanne
IMMUNOLOGIE
PARTOUCHE Christian
PHYSIOLOGIE
POUGET Christelle
PHARMACIE GALENIQUE
ROUSSEAU Annick
BIOMATHEMATIQUES
SIMON Alain
CHIMIE PHYSIQUE ET CHIMIE MINERALE
TROUILLAS Patrick
BIOMATHEMATIQUES ET INFORMATIQUE
VIANA Marylène
PHARMACIE GALENIQUE
VIGNOLES Philippe
INFORMATIQUE
PROFESSEUR CERTIFIE
MARBOUTY Jean-Michel
ANGLAIS
ATER
COURTIOUX Bertrand
Sce M. le Professeur DREYFUSS
DUMETRE Aurélien
Sce MM. les Professeurs DREYFUSS et MOESCH
FAURE Sébastien
Sce Mme. le Professeur OUDART
YAHIAOUI Samir
Sce M. le Professeur. BUXERAUD
4
Sommaire
Introduction
11
1° PARTIE : Etude bibliographique
14
1. La pollution atmosphérique
14
1.1. Genèse de la pollution atmosphérique
14
1.1.1. Origine de quelques polluants
16
1.1.2. Une pollution présente à l’intérieur des habitats
17
1.2. Impact sanitaire de la pollution atmosphérique
1.2.1. Un risque clairement établi
20
21
1.2.1.1.
Le programme ERPURS
21
1.2.1.2.
Le projet APHEA
23
1.2.1.3.
L’absence de seuil de dangerosité
23
1.2.1.4.
Le programme APHEIS
25
1.2.2. Les « différentes » pollutions et la santé
25
1.2.3. Description des effets sanitaires de quelques polluants
27
1.2.4. La pollution atmosphérique comme co-facteur de certaines maladies
30
1.2.4.1.
L’asthme
30
1.2.4.2.
Les pathologies cardio-vasculaires
32
1.2.4.3.
Les cancers
34
2. Qu’est qu’une personne sensible ?
2.1. Qui sont les personnes sensibles à la pollution atmosphérique ?
2.1.1. Les enfants
36
37
37
2.1.1.1.
Une physiologie différente de l’adulte
37
2.1.1.2.
Les enfants cliniquement sains et la pollution atmosphérique
39
2.1.1.3.
Pollution atmosphérique et pathologies respiratoires de l’enfant 41
2.1.1.4.
Cancers infantiles et pollution de l’air
43
2.1.1.5.
Activité sportive de l’enfant et pollution atmosphérique
44
2.1.2. Les personnes âgées, second groupe particulièrement sensible à la
pollution atmosphérique
2.1.3. Les femmes enceintes
44
47
2.1.4. Pathologies respiratoires et cardio-vasculaires préexistantes et
pollution atmosphérique
2.1.4.1.
L’asthme
49
50
5
2.1.4.2.
Pathologies cardio-vasculaires
2.1.5. Corrélation entre personnes diabétiques et pollution atmosphérique
51
53
2.1.6. Pratique d’une activité physique et exposition aux effets de la
pollution atmosphérique
54
2.1.7. Fumeurs et exposition à un air pollué
55
2.1.8. Insuffisants rénaux et pollution de l’air
56
2.2. Synthèse
57
2°PARTIE : Contexte régional : environnement et sujets à risque
59
1. Contexte
60
1.1. Politique environnementale
60
1.1.1. A l’échelle mondiale
60
1.1.2. Au niveau national
61
1.1.3. PRSE 2005-2008 en Limousin
63
1.2. L’environnement en Limousin
64
1.2.1. Présentation de la région
64
1.2.1.1. La population
64
1.2.1.2. Environnement économique et infrastructures de communication
66
1.2.2. La surveillance de la qualité de l’air dans la région
66
1.2.3. L’information sur la qualité de l’air, en Limousin
67
1.2.3.1. Nature de l’information
67
1.2.3.2 Outils de communication
69
2. Les sujets sensibles en Limousin et les professionnels qui les côtoient
2.1. La santé de l’enfant en Limousin
70
70
2.1.1. Femmes enceintes et natalité
70
2.1.2. Pathologie de l’enfant
71
2.1.3. Soins de l’enfant
72
2.1.4. Accueil des enfants en âge pré-scolaire
72
2.1.5. La scolarisation des enfants en Limousin
73
2.2. Les personnes âgées en Limousin
74
2.2.1. Répartition sur le territoire
74
2.2.2. Hébergement des personnes âgées
74
2.3. Les pathologies respiratoires en Limousin
75
2.3.1. Mortalité et pathologies respiratoires
75
2.3.2. Les cancers de la trachée, des bronches et du poumon
77
2.4. Les affections cardio-vasculaires en Limousin
77
6
2.5. Les diabétiques en Limousin
78
2.6. Les insuffisants rénaux en Limousin
79
2.7. Les fumeurs
79
2.8. Panorama des différentes pathologies en Limousin
81
2.9. Les professionnels de santé en Limousin
85
3° PARTIE : Etude qualitative : état des lieux des attentes locales pour
une information plus ciblée
86
1. Cheminement préalable à l’élaboration d’un questionnaire
88
2. Rédaction du questionnaire
89
3. Exploitation du questionnaire
90
3.1. Nombre d’envois et taux de réponses
90
3.2. Le questionnaire
92
3.2.1. Item 1 : Perception de la pollution atmosphérique
92
3.2.2. Item 2 : Connaissances en terme de pollution atmosphérique
97
3.2.3. Item 3 : Impact de la pollution atmosphérique sur votre santé
103
3.2.4. Item 4 : Perspectives de communication
109
3.2.5. Bilan du questionnaire
115
4. Entretiens individuels
116
Perspectives de communication : qualité de l’air et santé
119
1. Axes de communication prioritaires
119
1.1. La brochure et les affiches informatives
120
1.2. Formation professionnelle
123
1.2.1. Professionnels de santé et formation
124
1.2.2. Formation du personnel enseignant
125
1.3. Diffusion de l’adresse électronique du site de LIMAIR
2. Outils de communication à développer
126
127
2.1. Rôle des médias
127
2.2. Autres
128
Conclusion
129
Annexes
131
Bibliographie
163
Glossaire
171
Listes des abréviations
173
7
Liste des annexes
-
Annexe 1 : Seuils réglementaires
-
Annexe 2 : Recommandations du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France 132
-
Annexe 3 : Fiches descriptives des effets sanitaires de quelques polluants
atmosphériques
131
136
-
Annexe 4 : Classification du CIRC
148
-
Annexe 5 : Classification de l’Union Européenne
149
-
Annexe 6 : Rang de classement des actions PNSE déclinables sur le plan
local (Limousin)
150
-
Annexe 7 : La région Limousin, superficie et démographie
151
-
Annexe 8 : Axes routiers majeurs et distribution du peuplement en Limousin
152
-
Annexe 9 : Carte de prévision ozone en Limousin, LIMAIR
153
-
Annexe 10 : Les personnes âgées plus présentes en milieu rural
154
-
Annexe 11 : L’hébergement des personnes âgées en Limousin, au 01-01-2006
155
-
Annexe 12 : Une densité de médecins généralistes libéraux plus faibles
en milieu rural
156
-
Annexe 13 : Questionnaire
157
-
Annexe 14 : Brochures Ile de France
160
-
Annexe 15 : Brochure Comité National contre les Maladies Respiratoires (CNMR) 161
8
Index des tableaux
Tableau I : Concentration moyenne en NO2 à l’intérieur et à l’extérieur des domiciles
selon la distance aux axes routiers
19
Tableau II : Comparaison du système respiratoire de l’enfant et de l’adulte
38
Tableau III : Prévalence des pathologies des voies aériennes profondes
41
Tableau IV : Résultat pour un échantillon de 82 enfants
42
Tableau V : Mortalité et pollution atmosphérique de 1986 à 1994 aux Pays-Bas
46
Tableau VI : Catégories de sujets à risque et facteurs de sensibilité
58
Tableau VII : Indice Atmo
68
Tableau VIII : Garde d’enfants d’âge préscolaire en Limousin
73
Tableau IX : Nombre annuel moyen de décès par maladies respiratoires selon
l’âge et le sexe
76
Tableau X : Taux annuel moyen de mortalité pour 100 000 habitants d’une classe
d’âge donnée, en Limousin, 2002
82
Tableau XI : Les professionnels de santé, au 01-01-2004
85
9
Index des figures
Figure 1 : Relation « Exposition aux polluants-risque de mortalité totale »
24
Figure 2 : Pyramide des âges, Limousin
65
Figure 3 : Part des décès potentiellement liés au tabac dans la mortalité générale
par groupe d’âge en Limousin (1997-1999)
80
Figure 4 : Principales pathologies d’entrée en ALD en Limousin, pour les plus
de 35 ans, en 1999.
81
Figure 5 : Nombre d’envois et de retours du questionnaire
90
Figure 6 : Taux de réponses
91
Figure 7 : Les problématiques environnementales
93
Figure 8 : Connaissance de l’existence d’une AASQA
94
Figure 9 : Connaissance de LIMAIR
95
Figure 10 : Moyens de connaissance
95
Figure 11 : Consultation des données sur la qualité de l’air en Limousin
96
Figure 12 : Données sur la qualité de l’air
96
Figure 13 : Impact de la pollution atmosphérique sur la santé
97
Figure 14 : Substances polluantes à l’origine de pathologies
98
Figure 15 : Satisfaction de l’information
100
Figure 16 : Les personnes sensibles
101
Figure 17 : Les personnes sensibles selon chaque catégorie de professionnels
102
Figure 18 : Modification dans le secteur d’activité
103
Figure 19 : Modification de l’activité des médecins spécialistes
104
Figure 20 : Nature des modifications
105
Figure 21 : Pourcentage de variation
106
Figure 22 : Médecins spécialistes et pourcentage de variation
107
Figure 23 : Besoins d’information du public
107
Figure 24 : Sentiments des professionnels quant à l’information
108
Figure 25 : Besoins et attentes des professionnels
110
Figure 26 : Propositions de communication
111
Figure 27 : Outil de communication le mieux adapté
112
Figure 28 : Autres moyens de communication
113
Figure 29 : Intérêt d’un relais d’information
114
Figure 30 : Intégration d’un relais de communication
114
Figure 31 : Relais d’information et professionnels de santé
115
10
Introduction
L'air est un élément primordial à la vie, il est composé de 78% d'azote, de 21%
d'oxygène et de 1% d'autres gaz.
Bien que connue de longue date, la pollution atmosphérique n'a pris une place importante
dans la vie sociale qu'à partir des années 1950, marquées par une série d'épisodes majeurs
("smog" londonien en 1952, accident de SEVESO en 1976, ...). Les décennies suivantes ont
alors été ponctuées par la prise de conscience des risques sanitaires liés à la pollution
atmosphérique et des mesures de prévention qu'ils impliquent. Les connaissances sur les
phénomènes de pollution de l'air et leurs conséquences biologiques et sanitaires ont été
rapidement évolutives. En France, ces avancées ont conduit à l'élaboration en 1996 de la Loi
sur l'Air et l'Utilisation Rationnelle de l'Energie (LAURE) [1]. Cette dernière, dans son article
2 a défini la pollution atmosphérique : «constitue une pollution atmosphérique au sens de la
présente loi l’introduction par l’homme, directement ou indirectement, dans l’atmosphère et
les espaces clos, de substances ayant des conséquences préjudiciables de nature à mettre en
danger la santé humaine, à nuire aux ressources biologiques et aux écosystèmes, à influer sur
les changements climatiques, à détériorer les biens matériels, à provoquer des nuisances
olfactives excessives».
De plus, la législation reconnaît dans l'article premier de la LAURE, un droit fondamental
pour le citoyen : "respirer un air qui ne nuise pas à sa santé". En application de cette loi, la
réglementation française a établi des seuils de recommandations et d'information, et d'alerte
pour trois polluants : l'ozone, le dioxyde d'azote et le dioxyde de soufre. Les seuils
d'information et de recommandations correspondent au seuil des risques sanitaires pour des
personnes spécialement sensibles (enfants, personnes âgées, asthmatiques, allergiques,
déficients respiratoires chroniques, insuffisants respiratoires, ...) (Annexe 1).
11
La notion de sensibilité individuelle apparaît alors et ce terme soulève des interrogations
quant à sa portée. D'un point de vue étymologique, le terme sensible vient du latin sensibilis
qui signifie « qui peut sentir » [2]. Le caractère sensible est défini comme la propriété d’un
être vivant ou d’un organe d’être informé des modifications du milieu extérieur ou intérieur et
d’y réagir par des sensations. La sensibilité d’une personne correspond à une prédisposition, à
une réceptivité voire à une vulnérabilité vis-à-vis de certains stimuli tels les polluants de l'air.
Il se distingue ainsi certains groupes d’individus dont la fragilité et la sensibilité les
prédisposent davantage à l’impact de la pollution atmosphérique. Ces différents groupes sont
constitués d’enfants, de personnes âgées, de déficients respiratoires et cardiaques, de femmes
enceintes, de sportifs, ...
Parallèlement aux directives du code de l'environnement, le Conseil Supérieur d’Hygiène
Publique de France [3] attire l'attention des professionnels de santé, notamment des médecins
généralistes, pédiatres, allergologues et pneumologues, sur l'existence d'une sensibilité
individuelle aux polluants atmosphériques, pour un enfant comme pour un adulte. Il définit
ainsi une liste de recommandations destinées spécifiquement aux personnes sensibles en cas
d’épisode de pollution. (Annexe 2).
Néanmoins, ces messages surviennent uniquement lors des "pics" de pollution. C’est une
vision erronée de la réalité d’un point de vue sanitaire. En effet, hormis les pics de pollution,
le problème en matière de pollution atmosphérique et de santé publique est celui d'une
exposition chronique de l'ensemble de la population à de faibles concentrations en polluants.
Ainsi, la politique de communication dans ce domaine, repose sur une problématique
ambitieuse : informer, sensibiliser, prévenir et susciter une contribution des différents acteurs
en santé publique. Dans ce cadre, ce travail a pour finalité d'établir une communication la plus
efficace possible, destinée aux personnes les plus fragiles, grâce à des relais d'information
sous l'égide des professionnels au contact de ces personnes. Une large diffusion de
12
l'information, structurée et ciblée, semble nécessaire afin d'harmoniser la politique de santé
publique.
Dans un premier temps, les connaissances bibliographiques en terme de pollution
atmosphérique et d'impact sanitaire ainsi que la présentation des personnes sensibles, seront
exposées.
La deuxième partie exposera le cadre politique et le contexte régional dans lequel est effectué
ce travail. Le dernier chapitre s'attachera à cerner au plus près les perceptions, les besoins et
attentes en terme d’information sur la pollution de l’air et son impact sanitaire, des différents
corps de métiers en relation avec les personnes sensibles. A cette fin, une enquête qualitative
sera diligentée.
Au terme de cette étude et en regard des différents éléments recueillis, les perspectives de
communication à privilégier dans la région seront finalement décrites.
13
1° PARTIE : Etude bibliographique
1. La pollution atmosphérique
1.1. Genèse de la pollution atmosphérique
Les sources de la pollution atmosphérique sont de deux types. Il existe une pollution naturelle
et une pollution anthropique.
Tout d'abord, l’émission dans l’atmosphère de polluants gazeux ou particulaires peut être
d’origine naturelle (volcans, érosion des roches, remise en suspension de poussières du sol,
embruns marins, feux de brousse, ...). Elle génère par exemple du soufre, du dioxyde d'azote,
du dioxyde de carbone, ...
La seconde origine de la pollution atmosphérique est liée aux activités de l'homme. Elle
englobe la production et l'introduction, par l'homme, de différentes substances dans
l'environnement. Il s'agit de la pollution anthropique. Elle représente plus des 2/3 des origines
de la pollution de l'air. Cette dernière est une notion relativement récente qui s'est façonnée au
fil des siècles. Les prémices de la pollution de l'air sont apparues avec le développement des
villes. Les sources étaient alors majoritairement le chauffage au bois et au charbon. Cette
pollution s'est accrue largement avec la révolution industrielle. Les industries utilisaient
intensivement les machines et de nouveaux types d'énergie étaient découverts, comme le
pétrole. Aujourd'hui, suivant le développement des nouvelles technologies, les polluants émis
dans l’atmosphère ont été modifiés. Ainsi, le charbon est remplacé en partie par une industrie
moins polluante pour l’air, toute chose égale par ailleurs, l’énergie nucléaire. Le chauffage
des maisons individuelles au gaz ou à l’électricité a également contribué à la baisse des
polluants dans l’atmosphère. De plus, l'emphase a changé les problèmes de la pollution
14
atmosphérique provoqués par l'industrie vers ceux associés aux émissions des véhicules à
moteur.
Ainsi, les différentes sources de pollution de l'air sont constituées aujourd'hui par :
- le chauffage urbain : les combustibles utilisés vont générer différents polluants tels que le
dioxyde de soufre (SO2), le monoxyde de carbone (CO), des particules fines et ultrafines en
suspension (PM : Particulate Matter), le dioxyde d’azote (NO2), pour les principaux.
- les activités industrielles : les industries sont des sources de pollution à la fois par les rejets
dus à la combustion, mais aussi par des émissions de chlore, métaux lourds, composés
organiques volatils, particules en suspension,… qui sont caractéristiques de l’activité de
l’industrie.
- la circulation automobile : les moteurs vont rejeter des oxydes d’azote (NOx), des oxydes de
carbone (COx), du dioxyde de soufre (SO2), des particules fines, des hydrocarbures,… . Le
secteur des transports a un impact notoire dans la mesure où il intervient pour une part
conséquente dans les émissions de polluants réglementés.
- les activités agricoles sont, elles aussi, à l’origine de pollution, notamment par l’utilisation
de plus en plus importante de pesticides et d’herbicides dont les effets sanitaires sont encore
mal connus.
Les phénomènes de pollution atmosphérique présentent donc de multiples facettes. Ils se
manifestent à tous les niveaux : à l'intérieur des locaux (par exemple : cuisinières à gaz,
revêtements de sol, ...), à l'échelle locale (environnements urbains et industriels), régionale et
continentale (pollution photochimique par l'ozone : O3, pluies acides...) ou planétaire (effet de
serre, couche d'ozone...).
15
1.1.1. Origine de quelques polluants
L'air est ainsi composé de nombreux polluants dont les sources sont multiples.
Le trafic routier génère une source considérable de polluants. En effet, la présence dans
l'atmosphère des oxydes d'azote, des particules en suspension et des hydrocarbures
aromatiques monocycliques (et notamment le benzène) est principalement due à l'automobile.
De plus, les batteries automobiles représentent à elles seules 65 à 70% des utilisations du
plomb dans le monde occidental [4].
Par ailleurs, l'activité industrielle représente une autre source d'émission de polluants. Le
dioxyde de soufre, le monoxyde de carbone, le cadmium, le nickel, le mercure et l’arsenic
résultent majoritairement du tissu industriel.
L’ozone (O3) quant à lui, est un polluant secondaire qui résulte de la transformation
photochimique de polluants primaires tels que le dioxyde d'azote (NO2), les composés
organiques volatils (benzène,…), sous l’effet des rayonnements ultraviolets.
Les pesticides constituent un vaste ensemble de produits utilisés dans l’agriculture pour leurs
propriétés herbicides, fongicides et insecticides. Ils sont issus de différentes familles
chimiques (triazines, organophosphorés, carbamates, pyréthrinoïdes, organochlorés,…).
Les dioxines (polychlorodibenzodioxines ou PCDD) et les furanes (polychlorodibenzofuranes
ou PCDF), regroupés sous le terme de dioxines, sont des hydrocarbures aromatiques
polycycliques chlorés. Ils sont principalement issus des activités d’incinération de déchets
ménagers (rejetant également du mercure), de la métallurgie et de la sidérurgie.
Les hydrocarbures aromatiques polycycliques sont présents dans l'atmosphère de façon
naturelle (combustibles fossiles). Leur présence est aussi d’origine anthropique : raffinage du
pétrole, utilisation du goudron, du charbon, du kérosène, revêtements routiers, fumée de
cigarette, huile de moteur, carburants, aliments fumés ou grillés au charbon de bois, huiles,
graisses,…
16
Toutefois, la composition chimique de l’air en polluants ne se limite pas à ceux cités
précédemment. Selon l’environnement industriel, certains sites peuvent présenter d’autres
polluants plus spécifiques, d’origine chimique ou bactérienne, en concentration non
négligeable. L’ammoniac (NH3) est émis lors de l’épandage du lisier sur les terres agricoles
ou lors de la fabrication des engrais ammoniaqués. L’acide chlorhydrique (HCl) et le sulfure
d’hydrogène (H2S) sont des polluants rencontrés dans les émissions des usines chimiques qui
utilisent ces composés. De plus, les végétaux dispersent dans l'air quantité de pollens (cyprès,
graminées, platane, ambroisie, ...) qui peuvent provoquer des troubles sanitaires, à ce titre, on
les classe également dans les polluants de l'air.
1.1.2. Une pollution présente à l'intérieur des habitats
La pollution atmosphérique extérieure a des retombées conséquentes. En effet, des études ont
mis en évidence des phénomènes de transfert de polluants vers l'intérieur des locaux. La
pollution ainsi générée à l'intérieur des habitats n'est pas négligeable. Les deux études
rapportées ci-dessous, ont cherché à évaluer la part de la pollution extérieure dans les teneurs
intérieures en polluants.
L’Université de la Rochelle et l’Association Régionale pour la Qualité de l’Air en PoitouCharentes ont obtenu une base de données expérimentales sur l’exposition aux particules des
enfants en milieu scolaire [5]. Les concentrations à l’intérieur et à l’extérieur des salles de
classe ont été enregistrées. Le CO2, la température et l’humidité intérieure, la pression
différentielle entre l’intérieur et l’extérieur, l’occupation des locaux et l’ouverture des fenêtres
ont été mesurés simultanément. Huit écoles ont été sélectionnées afin de diversifier
l’exposition géographique (centre ville, périphérie de l’agglomération, bord de mer, proximité
du trafic automobile ou d’industries, …). Dans chaque établissement, les enregistrements ont
17
été effectués pendant 15 jours, une fois en période hivernale et une fois en période estivale.
De manière générale, les concentrations en particules sont plus fortes à l’intérieur des
bâtiments qu’à l’extérieur. Les particules les plus nombreuses dans l’air intérieur comme dans
l’air extérieur sont celles de très petites dimensions. La majorité des ratios concentration
intérieure/extérieure (rI/E) est supérieure à 1. La valeur des ratios augmente avec le diamètre
des particules. Les concentrations intérieures les plus élevées (et les rI/E) correspondent aux
périodes d’occupation des classes ce qui montre l’influence majeure des phénomènes de
remise en suspension sur les teneurs intérieures en particules. En conclusion, cette étude
souligne le fait que les teneurs intérieures en particules dépendent principalement des
transferts de pollution de l’extérieur.
Par ailleurs, dans le cadre d’une étude épidémiologique montpelliéraine [6], des mesures de
l’exposition individuelle au dioxyde d'azote et à l'ozone, accompagnées de mesures à
l’intérieur du domicile, ont été effectuées. L’objectif général était de déterminer les effets
potentiels des oxydants photochimiques sur les taux d’antioxydants plasmatiques chez des
sujets exposés à des niveaux variés de ces deux polluants. Trois groupes de sujets issus d’une
population urbaine, d’une population périurbaine et d’une population professionnellement
exposée (chauffeurs de bus) ont participé à cette étude. Pour les 3 populations, parallèlement
aux mesures à l’intérieur des habitats, des mesures ont été réalisées à l’extérieur immédiat du
domicile.
La campagne de mesures réalisée à l’intérieur du domicile en fonction des données de
pollution extérieure en NO2 montre que les teneurs intérieures augmentent en relation avec les
concentrations extérieures en NO2. Les auteurs ont également étudié la relation entre les
teneurs intérieures et l’orientation de l’habitat par rapport à un axe de grande circulation. La
distance à une voie à grande circulation a été classée en trois catégories : < 50 m, 50-100 m et
> 100 m. Les concentrations en NO2 dans l’habitat augmentent inversement avec la distance
des lieux de résidence aux axes à fort trafic (tableau I).
18
Tableau I : Concentrations moyennes en NO2 (µg/m3) à l’intérieur et l’extérieur des domiciles
selon la distance aux axes routiers.
Distance du lieu de
résidence aux axes à
fort trafic
Nombre de
domiciles (%)
Teneurs intérieures
m ± ET
Teneurs extérieures
m ± ET
> 100 m
33 (70,3)
21,7 ± 10,0
15,4 ± 17,0
50 – 100 m
9 (19,1)
23,6 ± 15,0
22,2 ± 20,0
< 50 m
5 (10,6)
31,7 ± 15,0
31,9 ± 22,0
(m +/- ET = moyenne +/- écart-type)
Le troisième type de sous-population retenu dans cette étude est constitué de participants
vivant dans un lieu en retrait des axes à grande circulation. Comme pour la population
professionnelle, les concentrations intérieures varient dans le même sens que la pollution
extérieure. Il existe une relation significative entre les teneurs extérieures et intérieures en
NO2 (r = 0,89 ; p < 0,001). (Avec p = pourcentage d'erreur).
Afin d’étudier un échantillon de population plus important vivant dans un environnement
différent, les chercheurs de l’équipe montpelliéraine ont appliqué leur protocole d’étude à une
population francilienne. 294 volontaires ont participé à la campagne de mesures qui s’est
déroulée sur deux périodes, en hiver (de février à mars 1998) et en automne (de septembre à
octobre 1998). Ces travaux montrent l'existence d'une corrélation entre les concentrations
extérieures en NO2 et les teneurs dans les habitats. Cette concordance est meilleure en période
hivernale (r = 0,51 ; p < 0,01) qu’en automne (r = 0,29 ; p < 0,01). On observe en revanche
que la pollution intérieure est liée à la proximité d’une voie à grande circulation. Un même
constat avait été dressé pour les populations montpelliéraines.
De plus, l’analyse des origines des teneurs intérieures a montré que sur l’ensemble des
facteurs étudiés, 44 % des variations des teneurs intérieures peuvent être expliquées par
l’utilisation du gaz pour la cuisson, la pollution de fond en NO2, l’équipement en appareils de
chauffage à gaz et la distance de l’habitat par rapport au trafic automobile.
19
L'incidence de la pollution atmosphérique est considérable. Ces études ne viennent que
confirmer les fortes présomptions de facteurs de risque : plus un domicile est proche d’un axe
routier, plus les teneurs intérieures en NO2 sont élevées.
En outre, les résultats d’une campagne « pilote » menée sur 99 sites (de mars à juillet 2001)
attestent le fait qu’il existe une spécificité de la pollution intérieure [7]. Un certain nombre de
substances est uniquement retrouvé dans les environnements intérieurs ou avec des
concentrations plus élevées à l’intérieur par rapport à l’air extérieur. Pour exemple, les
rapports de concentration intérieure (cuisine-chambre)/concentration extérieure en composés
organiques volatils (benzène, aldéhydes, …) sont tous supérieurs ou égaux à 1. Ces composés
sont largement utilisés dans la fabrication de nombreux produits et matériaux (produits
d’entretien, colles, peintures, bois agglomérés, fumée de cigarette, …). Le plus souvent, les
résultats du CO montrent que les valeurs les plus élevées sont rencontrées à l’intérieur des
logements (avec une concentration en CO < 0,1 mg/m3). Les allergènes d’animaux (acariens,
chats et chiens, …) sont quant à eux caractéristiques des environnements intérieurs.
La population dans son ensemble est ainsi fortement exposée à la pollution de l’air et aux
risques sanitaires qu'elle peut occasionner.
1.2. Impact sanitaire de la pollution atmosphérique
L'air constitue le premier des éléments nécessaires à la vie. Chaque jour, environ 15 000 litres
d'air transitent par nos voies respiratoires.
Il est maintenant établi que la pollution atmosphérique constitue une menace pour l’Homme,
les écosystèmes, l’agriculture, la sylviculture et le patrimoine bâti. La qualité de l’air est
reconnue comme un déterminant important de l’état de santé des populations et de la qualité
de vie. Les risques sanitaires ont été identifiés par de nombreuses études.
20
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, « trois millions de personnes meurent chaque
année sous l'effet de la pollution atmosphérique, soit 5 % des 55 millions de décès annuels
dans le monde » [8].
1.2.1. Un risque clairement établi : étude ERPURS, projet APHEA, programme
PSAS-9 et APHEIS.
1.2.1.1. Le programme ERPURS (Evaluation des Risques de la Pollution Urbaine
pour la Santé)
Ce programme [9] a été lancé en 1990 à la demande du Préfet de Région et du Président du
Conseil Régional d'Ile-de-France. A la suite d'une première étude écologique temporelle
rétrospective, publiée en 1994, et portant sur la période 1987-1992, une nouvelle analyse a été
menée par l'Observatoire régional de santé d'Ile-de-France (ORS) sur la période 1991-1995.
Elle devait évaluer, au sein de la population générale, les liens à court terme entre les
fluctuations de la pollution atmosphérique et le nombre journalier de décès, d'hospitalisations,
de visites médicales à domicile, de consultations aux urgences pédiatriques et d'absentéisme
professionnel. Les données relatives à la pollution atmosphérique ont été fournies par le
laboratoire d'hygiène de la ville de Paris et Airparif, à partir du réseau de mesure de la
pollution urbaine de fond. Les indicateurs de pollution étudiés ont été les particules (indice de
fumée noire et particules fines de diamètre aéraulique inférieur à 13 µm), le dioxyde de
soufre, le dioxyde d'azote et l'ozone. La période prise en compte par l'étude s'étend de janvier
1991 à octobre 1995. L'étude a calculé les risques pour la santé liés à des variations de
pollution pour deux saisons : l'hiver (du 1er octobre au 31 mars), où les niveaux de dioxyde de
soufre, d'oxydes d'azote et de fumées noires sont plus importants, et l'été (du 1er avril au 30
septembre), caractérisé par de fortes émissions de monoxyde d'azote. Deux situations ont
21
également été distinguées pour chaque saison : l'une où le niveau de pollution est « moyen »,
c'est-à-dire atteint ou dépassé pendant 50 % des jours d'une saison ; l'autre où le niveau de
pollution est « élevé », c'est-à-dire atteint ou dépassé les neuf jours de plus forte pollution.
Enfin, pour chaque indicateur de santé, la relation avec un indicateur de pollution a été étudiée
avec un décalage dans le temps variant de 0 à 3 jours. L'étude a donc porté sur les effets à
court terme de la pollution atmosphérique urbaine.
Selon les principaux résultats obtenus en hiver, lorsque l'on passe du niveau de base au niveau
moyen de pollution, les augmentations peuvent atteindre : 2 % de la mortalité cardiovasculaire, en corrélation avec l'accroissement de la concentration en dioxyde de soufre ;
11 % des hospitalisations pour asthme chez les enfants à l'Assistance Publique-Hôpitaux de
Paris (AP-HP), en corrélation avec le dioxyde d'azote ; 15 % des visites pour asthme
effectuées par SOS-Médecins Paris, en corrélation avec les particules fines ; 3 % des
consultations pour bronchiolite aux urgences pédiatriques de l'hôpital Trousseau, en
corrélation avec l'indice de fumée noire ; 10 % des arrêts de travail à EDF-GDF pour affection
des voies respiratoires inférieures, en corrélation avec le dioxyde d'azote.
Les résultats pour la période estivale sont encore plus significatifs. Lorsque l'on passe d'un
niveau de base à un niveau moyen de pollution, les augmentations peuvent aller jusqu'à : 8 %
de mortalité respiratoire, en relation avec le dioxyde d'azote ; 25 % des hospitalisations pour
asthme chez les enfants à l'AP-HP, en relation avec l'indice de fumée noire ; 22 % des visites
pour asthme effectuées par SOS-Médecins Paris, en relation avec le dioxyde d'azote ; 10 %
des consultations pour asthme aux urgences pédiatriques de l'hôpital Trousseau, en relation
avec le dioxyde d'azote ; 23 % des arrêts de travail à EDF-GDF pour causes cardiovasculaires, en relation avec le dioxyde d'azote.
22
L'impact sanitaire à court terme de la pollution atmosphérique urbaine semble être bien établi
par cette étude. Ses résultats sont d'ailleurs cohérents et concordants avec de nombreuses
autres études épidémiologiques, dont celle du projet APHEA.
1.2.1.2. Le projet APHEA (Air Pollution and Health : an European Approach)
Le projet APHEA [10] avait pour objectif de fournir des estimations quantitatives de l'impact
à court terme de la pollution atmosphérique urbaine sur la mortalité et la morbidité
hospitalières. Un protocole d'analyse a été élaboré dans quinze villes européennes.
Les conclusions montrent que pour une augmentation de 50 µg/m3 des niveaux journaliers de
pollution, on constate dans les jours qui suivent une augmentation : de 1 à 3 % de la mortalité
totale non accidentelle, de 1 à 4 % de la mortalité pour causes cardio-vasculaires, de 1 à 3 %
du nombre journalier d'hospitalisations pour causes respiratoires chez les patients âgés de 65
ans et plus, de 1 à 8 % des hospitalisations pour asthme chez les enfants et de 1 à 4 % des
hospitalisations pour broncho-pneumopathies chroniques obstructives.
Là encore, une association est établie, sur le court terme, entre fluctuations de la pollution
atmosphérique urbaine et événements sanitaires.
1.2.1.3. Absence de seuil de dangerosité
Par ailleurs, la première phase d'une étude épidémiologique sur les effets de la pollution de
l’air sur la santé (PSAS-9 : Programme de Surveillance Air & Santé – 9 villes [11]) a montré
l'existence d'une association de type linéaire, sans seuil entre les variations de pollution
atmosphérique et la mortalité quotidienne, cardio-vasculaire et respiratoire. Le réseau PSAS-9
repose sur neuf pôles locaux implantés dans les villes de Bordeaux, Le Havre, Lille, Lyon,
23
Marseille, Paris, Rouen, Strasbourg et Toulouse et une coordination nationale assurée par
l’Institut de Veille Sanitaire (InVS).
Ainsi, il n’a pas été mis en évidence de seuil en deçà duquel la pollution photochimique
n’aurait pas d’effet sur la santé, y compris pour des taux inférieurs au seuil d’information. Le
graphique suivant illustre la relation énoncée précédemment à savoir l'absence de seuil
polluants-effets sanitaires. Il décrit l'excès de risque de mortalité totale corrélé à une
augmentation de quatre polluants atmosphériques : le dioxyde d'azote (NO2), les fumées
noires (FN), le dioxyde de soufre (SO2) et l'ozone (O3).
Figure 1 : Relation « Exposition aux polluants-risque de mortalité totale »
Ainsi, il est aujourd’hui clairement établi que même à des niveaux faibles, la pollution peut
avoir des effets néfastes sur la santé.
24
1.2.1.4. Le projet APHEIS (Air Pollution and Health : an European Information
System, 1999)
Une autre approche a été étudiée dans le cadre du programme APHEIS [12], basé sur un
réseau de 26 villes européennes. En effet, la deuxième et la troisième phase de ce projet sont
consacrées à l'estimation de la mortalité anticipée et du gain espéré en espérance de vie dans
l'hypothèse d'une réduction des teneurs en particules. Ainsi, pour toutes les villes étudiées,
5547 décès auraient pu être évités annuellement si l'exposition à long terme aux
concentrations ambiantes des particules (PM10) était abaissée de 5µg/m3 dans chaque ville.
De plus, les chercheurs estiment que 21 828 décès par an seraient évités, sur une exposition à
long terme à des niveaux en PM10 réduits à 20 µg/m3.
Enfin, l'estimation du gain obtenu en espérance de vie, si les teneurs annuelles en PM2,5
n'excèdent pas 15 µg/m3, serait, en moyenne, compris entre 2 et 13 mois.
1.2.2. Les "différentes pollutions" et la santé
On distingue deux approches de pollution atmosphérique. D'une part les "pics" de pollution et
d'autre part l'exposition chronique à de faibles doses de polluants. La question des risques
pour la santé de la pollution atmosphérique se résume souvent à celle de l’impact des "pics"
de pollution. L’habitude prise de parler des "pics" de pollution nous vient de l’histoire des
connaissances scientifiques sur les effets de la pollution atmosphérique sur la santé. En effet,
les "archives" de la pollution atmosphérique sont marquées par des épisodes dramatiques
survenus dans les années 30 et 50 (Vallée de la Meuse, Londres, Donora...). Pour exemple,
lors de l’épisode du smog londonien [13], au cours de l’hiver 1952, les fumées noires ont
atteint des concentrations maximales journalières de 2 650 µg/m3 et le SO2 de 1260 µg/m3.
On a pu estimer que cette situation a occasionné un excès de l’ordre de 3 500 à 4 000 décès
25
par rapport aux années antérieures et à d’autres villes britanniques. Plus de 80 % de cet excès
de mortalité ont été attribués à des causes cardio-respiratoires, et plus des 2/3 des décès
survenus alors concernaient des personnes âgées de plus de 65 ans.
En effet, hormis les pics de pollution, le problème en matière de pollution atmosphérique et
de santé publique est celui d'une exposition chronique de l'ensemble de la population à de
faibles concentrations en polluants. Cette exposition n'a rien de volontaire, personne ne peut
choisir l'air qu'il respire.
Des travaux sur les effets chroniques (à long terme) de la pollution de l'air ont cherché à
quantifier les effets d'une telle exposition. Ainsi une étude américaine de l'American Cancer
Society publiée en 2002 [14] et réalisée sur 20 ans et 1,2 millions d'américains a mis en
évidence une hausse de la mortalité. L'augmentation de 10 µg/m3 de la concentration en
particules est corrélée à la survenue de 4% des décès toutes causes confondues, de 6% des
décès dus à des pathologies cardio-vasculaires et 8% dus au cancer du poumon. Les effets à
long terme de la pollution atmosphérique seraient quinze fois plus importants que les effets à
court terme par comparaison avec une autre étude américaine [15]. Cette dernière a évalué la
mortalité dans les jours qui suivent l'exposition à la pollution atmosphérique (effets à court
terme). Elle l'a estimée entre 0,24 et 0,41% pour une augmentation de 10 µg/m3 des particules
« PM10 » sur 90 villes américaines.
Sur ce point, une étude similaire européenne publiée dans la revue médicale britannique " The
Lancet " [16], donne des résultats semblables. Cette étude menée en Suisse, France et
Autriche, avait pour objectif d’estimer l’importance des coûts sanitaires liés à la pollution
atmosphérique et en particulier, la part liée à l’automobile. Selon les auteurs, la pollution
atmosphérique, pour une exposition à long terme, serait la cause de 6 % de la mortalité totale
dans les trois pays considérés, soit plus de 40 000 décès par an. Près de la moitié de ceux-ci
serait attribuable à la pollution d'origine automobile. Cette dernière serait en outre responsable
de plus de 25 000 cas de bronchites chroniques chez les adultes, plus de 290 000 épisodes de
26
bronchites chez les enfants, plus de 500 000 crises d'asthme et enfin plus de 16 millions de
journées d'activité réduite. L'étude estime, par ailleurs, que le nombre de décès liés à la
pollution atmosphérique serait le double de celui causé par les accidents de la route.
Tous ces travaux mettent donc en évidence l'importance en terme de santé publique des effets
à long terme de la pollution atmosphérique.
1.2.3. Description des effets sanitaires de quelques polluants (Annexe 3)
La pollution atmosphérique est ainsi un mélange complexe de centaines, voire de milliers
d’espèces chimiques. Chacune d’elles a ses propres effets sur la santé, auxquels s’associent
ceux des polluants émis ou formés avec elle. Les études épidémiologiques ont permis
d’identifier les principaux effets nocifs des différents polluants.
Les effets sanitaires des polluants atmosphériques sont multiples. Ils dépendent avant tout du
mode de pénétration dans l'organisme. En effet, certains polluants s'introduisent dans
l'organisme via les voies respiratoires, ils peuvent y persister ou passer dans le sang par
diffusion à travers les membranes alvéolo-capillaires. Ce mode d'absorption se retrouve avec
la majorité des polluants. Néanmoins, certains d'entre eux sont assimilés par voie digestive
tels le plomb (également absorbé par voie pulmonaire) et l'arsenic.
Les mécanismes de toxicité sont de diverses natures et certains sont communs pour plusieurs
polluants.
Les phénomènes inflammatoires représentent un risque fréquent, souvent à l'origine
d'affections des voies respiratoires. L'effet sanitaire des particules est essentiellement lié au
déclenchement d'une inflammation. Ce mécanisme est également observé avec l'ozone.
27
La toxicité des polluants se retrouve principalement au niveau pulmonaire. Ceux-ci jouent un
rôle important dans la survenue de bronchites chroniques, de crises d'asthme, d'infections
pulmonaires (notamment chez l'enfant avec le NO2), d'emphysème, de fibrose pouvant aller
jusqu'à la survenue de cancers pulmonaires. En outre, certains d'entre eux, comme l'ozone et
le dioxyde d'azote, diminuent le seuil de réactivité aux allergènes chez l'asthmatique.
Par ailleurs, un autre mode de toxicité couramment observé consiste en la formation de
radicaux libres. C'est le cas notamment lors des intoxications à l'ozone, au dioxyde d'azote,
aux particules, au benzène, au plomb, au HAP et aux dioxines-furanes. Ainsi, la pénétration
dans l'organisme de ces polluants, peut induire des réactions d'oxydation (peroxydation des
lipides membranaires par exemple) et la formation d'intermédiaires réactifs. Ces derniers sont
capables de se lier aux molécules d'ADN, d'ARN et aux protéines. Il s'ensuit un
dysfonctionnement de la synthèse protéique, conduisant dans la majorité des cas à des effets
mutagènes, cancérogènes et tératogènes. Le potentiel cancérogène de certains polluants est
inscrit dans la classification du CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) et/ou
de l'Union Européenne.
De surcroît, certains polluants ont une affinité particulière pour des tissus ou des organes. Par
exemple, le benzène, molécule lipophile, a une forte affinité pour les graisses et la moelle
osseuse. Il est de ce fait responsable de dysfonctionnements au niveau de l'hématopoïèse et de
la survenue de leucémie. Les dioxines-furanes ont eux aussi une affinité pour les graisses
(demi-vie de 7 ans). Le plomb, quant à lui a une affinité pour l'os, sa demi-vie à ce niveau est
de 9 ans environ. Le relargage du plomb dans le sang et les tissus est donc, essentiellement lié
à la résorption osseuse physiologique. D'autres métaux lourds ont également tendance à
s'accumuler préférentiellement dans des organes (reins, foie, pancréas, glandes salivaires et
thyroïde, ...). Par exemple, la demi-vie du cadmium dans les reins est de 20 à 30 ans.
Ainsi, selon les différentes voies de toxicité, la pollution atmosphérique peut générer de
nombreux troubles physiologiques. Elle est notamment responsable de troubles cardio-
28
vasculaires (troubles du rythme cardiaque, angine de poitrine, infarctus du myocarde, ...) avec
le mercure, le monoxyde de carbone, les particules en suspension (modifications du
compartiment sanguin) ; les dioxines-furanes seraient à l'origine d'une augmentation de la
mortalité cardio-vasculaire, ... . De plus, l'atteinte de la fonction rénale (néphropathie
irréversible, insuffisance rénale chronique, ...) est observée à la suite d'une intoxication par les
métaux lourds (mercure, plomb, cadmium, ...), par le monoxyde de carbone, ... . Des troubles
neurologiques, à savoir un retard psychomoteur, des troubles de la mémoire, des syndromes
dépressifs, des neuropathies périphériques, ont été décrits après une exposition au plomb, au
mercure, aux pesticides, et avec bien d'autres polluants. Par ailleurs, l'apparition de troubles
digestifs est connue lors d'une intoxication au plomb ("colites" de plomb) caractérisées par
des douleurs abdominales intenses accompagnées de nausées et de vomissements et d'une
hypertension artérielle.
Il a également été noté une atteinte des organes des sens : irritations oculaires avec l'ozone,
des troubles de l'audition avec le plomb, des diminutions de la perception visuelle avec le
monoxyde de carbone, ... . La pollution atmosphérique peut, en outre, être la cause de troubles
cutanés (dermatoses eczématiques avec le nickel) et squelettiques (interférence du cadmium
avec le métabolisme calcique). Enfin, certaines études ont évoqué des affections du système
reproductif (plomb, dioxines-furanes).
De surcroît, l'impact sanitaire des polluants peut différer selon qu'il s'agit d'une exposition à
court terme ou une exposition chronique. En effet, il a été observé, avec l'ozone, un
phénomène de tolérance responsable de troubles respiratoires chroniques (bronchopathie,
emphysème, fibrose). Par ailleurs, les effets du benzène et du cadmium sont surtout dus à une
exposition à long terme. Quant aux expositions à long terme aux polluants de l'air, le recul est,
dans la majorité des cas, insuffisant. L'évaluation de l'impact sanitaire devra être confortée par
des travaux futurs.
29
Au demeurant, un fait important à considérer est l'exposition professionnelle à certaines
substances chimiques (plomb, nickel, benzène, pesticides, ...). Pour exemple, l'intoxication au
plomb, dénommée saturnisme est reconnue comme maladie professionnelle depuis 1919.
1.2.4. La pollution atmosphérique comme co-facteur de certaines maladies
Une autre approche consiste à considérer la pollution atmosphérique comme co-facteur de
pathologies. Il sera fait état ici de certaines maladies : asthme, pathologies cardio-vasculaires
et cancers.
1.2.4.1. Asthme
Le contact des polluants atmosphériques avec la muqueuse des voies aériennes peut être
pourvoyeur d’affections respiratoires. Ces dernières englobent les pathologies aiguës (rhinite,
sinusite, bronchite, …) et les maladies chroniques des voies aériennes inférieures (asthme,
infections pulmonaires, emphysème, …). Il sera fait état ici du rôle de la pollution
atmosphérique dans la survenue et l’aggravation de la maladie asthmatique.
En France, 20 à 25% de la population générale présente un terrain atopique. L’importance et
l’augmentation de la prévalence des pathologies allergiques respiratoires comme l’asthme et
la rhinite perannuelle et saisonnière, notamment chez l’enfant, constituent un problème de
santé publique majeur. Cette prévalence a doublé depuis une vingtaine d’années dans les pays
industrialisés.
L’asthme est la plus fréquente des maladies infantiles chroniques. D’après l’étude ISAAC
(International Study of Asthma and Allergies in Childhood), réalisée dans le but de mieux
connaître les facteurs de risques de ces affections, la prévalence de l’asthme est de l’ordre de
7% chez les enfants (6-7 ans) et de 10,6 % chez les adolescents (13-14 ans) [17].
30
De plus, il est admis que dans 10 à 20% des cas d’asthme de l’adulte, l’exposition
professionnelle est impliquée. Les travailleurs sont souvent jeunes et même après la
suppression de l’agent causal, la maladie perdure fréquemment.
Au sein de la population générale, le rôle de plusieurs facteurs environnementaux est
démontré dans le déclenchement ou l’aggravation de la maladie asthmatique.
En synergie avec les facteurs de risque spécifiques (allergènes), le rôle des facteurs non
spécifiques (irritants) dans la genèse de cette augmentation de fréquence a été soulevé. Parmi
ces derniers figurent les polluants atmosphériques dont la concentration s'est élevée, ou dont
la nature s’est modifiée (pour certains du moins) durant ces dernières années.
L’exposition aux pollens, fluctuant selon les régions et les saisons est responsable de
pollinoses de plus en plus courantes.
Par ailleurs, l’exposition aux particules fines, provenant du trafic automobile constitue un
facteur de potentialisation de la réponse allergique des voies respiratoires. Chez les personnes
asthmatiques, une étude [18] a montré qu’une augmentation de 10 µg/m³ de PM10 était
associé à une augmentation des crises d’asthme (+3%), de l’utilisation d’un bronchodilatateur (+2,9%), de visites aux urgences (+3,4%) et d’hospitalisation pour crise d’asthme
(+1,9%). L’ozone, par le déclenchement d’une réaction inflammatoire, tel énoncé
précédemment, est reconnu comme toxique respiratoire.
Une hypothèse a également été développée selon laquelle la pollution (principalement les
oxydes d’azote et l’ozone) augmenterait le potentiel allergisant des pollens et de ce fait le
pollen constituerait un risque plus élevé qu’en absence de pollution atmosphérique. De faibles
concentrations d’ozone pourraient, en effet, augmenter le seuil de sensibilité bronchique aux
allergènes. Plusieurs études ont montré le rôle synergique de l’ozone sur la réponse
bronchique spécifique à l’allergène. La dose d’allergène de Graminées et d’Herbacées
nécessaire pour provoquer une chute du VEMS (Volume Expiratoire Maximum Seconde) de
15% était deux fois moindre après inhalation d’ozone. Ceci est particulièrement important
31
lorsque l’on sait que des pics de forte concentration de pollens de Graminées (mai, juin,
juillet) peuvent coïncider avec des périodes de forte concentration d’ozone. [19]
D’autres substances s’associent encore à l’effet des polluants extérieurs. En effet, l’exposition
aux allergènes d’animaux, à la fumée de tabac, aux émanations de produits domestiques, …
constitue un co-facteur de risque important dans l’apparition ou l’aggravation d’asthme.
L’environnement extérieur joue donc un rôle non négligeable dans la survenue de maladies
allergiques. Il est également impliqué dans d’autres pathologies respiratoires telles que la
toux, les rhinites, les broncho-pneumopathies chroniques obstructives, les cancers
pulmonaires, …
1.2.4.2. Pathologies cardio-vasculaires
L’impact de la pollution atmosphérique sur la santé cardio-vasculaire est devenu un enjeu
considérable en matière de santé. La fonction respiratoire n’est pas la seule cible des polluants
de l’air.
Le nombre de pathologies incriminées est conséquent. Il s’agit d’hypertension artérielle, de
cardiopathies (infarctus, angor, …), de maladies artérielles (athérosclérose, …), et veineuses
(thrombose, …), d’accidents vasculaires cérébraux et d’affections cardio-pulmonaires.
Le lien entre pathologies cardio-vasculaires et pollution atmosphérique a été évoqué à la suite
de l’épisode de la vallée de la Meuse en 1930 et du smog londonien en 1952 [13] (plus de 80
% de l’excès de mortalité ont été attribués à des causes cardio-respiratoires). Dès lors, de
nombreuses études se sont succédées afin d’étayer cet impact de la pollution. Ces études
épidémiologiques s’appuient sur des indicateurs de morbidité (essentiellement) et de
mortalité.
32
Pour exemple, le programme PSAS-9 [11], portant sur neuf villes françaises, a estimé le
nombre de décès anticipés attribuable à la pollution atmosphérique. Pour ce faire, ce nombre
de décès a été calculé avec l’hypothèse d’une réduction des niveaux d’exposition. Ainsi, le
nombre de décès dans les neuf zones est de 265 pour la mortalité totale dont 107 décès pour
causes cardio-vasculaires et 23 pour causes respiratoires.
De plus, le projet APHEA [10] montre que pour une augmentation de 50 µg/m3 des niveaux
journaliers de pollution, on constate dans les jours qui suivent une augmentation de 1 à 4 % de
la mortalité pour causes cardio-vasculaires.
Une étude américaine [20] rapporte que l’exposition aux particules (PM10) et au monoxyde
de carbone est corrélée au risque d'admissions hospitalières pour pathologies cardiovasculaires. L’augmentation des admissions est de 2,75 % [CI = 0,52 % - 5,04 %] pour une
hausse de 23 µg/m3 en PM10 et de 2,79 % [CI = 0,51 % - 5,41%] pour une augmentation de
1,66 ppm en monoxyde de carbone. En revanche, l’association avec les autres polluants était
moindre.
Le monoxyde de carbone, par son mécanisme de toxicité, fait partie des polluants ayant des
effets ciblés sur le système cardio-vasculaire. En effet, tel qu’il a été décrit précédemment, le
CO a une affinité pour l’hémoglobine 220 fois plus forte que celle de l’oxygène. La quantité
en oxygène au niveau des organes et notamment du cœur se trouve alors amoindrie, avec tous
les méfaits que cela peut entraîner.
Le dioxyde d’azote induit également des troubles cardio-vasculaires. Cette association a été
mise en évidence dans de nombreux travaux, notamment dans l’étude APHEA [10]. Dans les
villes d’Europe occidentale incluses dans le programme, une augmentation de 50 µg/m3 des
concentrations quotidiennes de SO2 s’accompagne d’un accroissement de 4% du nombre de
décès quotidiens par pathologies cardio-vasculaires (IC : 1 - 6 %).
De plus, à la suite d’une intoxication au plomb, les colites générées sont fréquemment
accompagnées d’hypertension artérielle.
33
Par ailleurs, la toxicité des polluants sur la fonction cardio-vasculaire peut être due soit à un
effet direct sur le cœur et le compartiment sanguin ou bien être la conséquence d’une
diminution de la capacité pulmonaire. En effet, la défaillance de la fonction ventilatoire
(diminution du volume expiratoire, inflammation, …) induit une diminution du taux
d’oxygène dans le sang. Ainsi, la teneur en oxygène qui arrive au cœur via les veines
pulmonaires est moindre. Le cœur va alors réagir automatiquement afin de retrouver des
conditions physiologiques optimales. Le rythme cardiaque sera accéléré, conduisant à une
fatigue du cœur et générant des pathologies de la sphère cardio-vasculaire (maladies
ischémiques, insuffisance cardiaque, ...). Tous les polluants ayant un effet sur la fonction
respiratoire sont susceptibles d’entraîner, à plus ou moins long terme, des troubles cardiovasculaires.
Les personnes dont la fonction cardio-vasculaire est déjà affaiblie seront particulièrement
affectées par les effets des polluants.
En conclusion, il est confirmé que la pollution atmosphérique a un rôle non négligeable de cofacteur dans l’apparition de pathologies cardio-vasculaires. En revanche, la pollution n’est
qu’un facteur de risques cardio-vasculaires parmi de nombreux autres. En effet, le tabagisme,
le stress, l’obésité, … sont des facteurs notoires dans l’apparition et l’aggravation de ces
maladies.
1.2.4.3. Cancer
En France, au cours de ces vingt dernières années, l’augmentation de l’incidence des cancers
a été estimée à 35%. Les cancers sont la première cause de décès chez l’homme. En 2000, ils
correspondaient à 32,5% des décès masculins contre 23% des décès féminins. L’augmentation
des cancers de la prostate chez l’homme et du cancer des poumons chez la femme prédomine.
34
Néanmoins, d’autres cancers sont également en hausse, tels que, les mélanomes, les cancers
du foie, de la thyroïde, des reins, les lymphomes malins non hodgkiniens et les tumeurs du
système nerveux central [21].
Cependant, les risques de certaines tumeurs sont encore mal identifiés, ce qui laisse présager
une influence des facteurs environnementaux. Ainsi, des études ont montré qu’il existe une
relation entre cancer et pollution atmosphérique.
Un rapport publié dans le "Journal of the American Medical Association" (Jama) [22] met en
évidence les relations entre l’exposition à long terme aux particules fines émises par les
véhicules et l’augmentation des cancers du poumon. Les résultats affirment que les particules
et les oxydes de soufre sont responsables de l’augmentation des cancers du poumon et de la
mortalité cardio-pulmonaire. L’augmentation de 10 µg/m3 des particules fines dans l’air
accroît le risque de mortalité lié aux cancers de toutes natures de 4%, aux accidents cardiopulmonaires de 6% et aux cancers du poumon de 8%.
Environ 10% des quelques 10 000 décès annuels par cancer du poumon seraient attribués aux
particules fines [23].
L’évolution des connaissances scientifiques a permis de classer le potentiel cancérogène de
certains polluants selon deux classifications : la classification CIRC (Centre International de
Recherche sur le Cancer, rattaché à l’OMS) et celle de l’Union Européenne [24].
(Annexe 4 et 5)
La population générale est donc potentiellement exposée à de nombreux agents cancérogènes.
Les risques les plus fréquents liés à l’exposition à la pollution atmosphérique ambiante
concernent les cancers des voies respiratoires et les cancers sanguins. Parmi les cancers
pulmonaires, le poids sanitaire du tabac a une place de co-facteur d’aggravation
prépondérante.
35
Par ailleurs, il convient de distinguer l’apparition d’un cancer due à une exposition ambiante
ou celle due à une exposition professionnelle. En effet, certains cancers ont été reconnus
comme maladies professionnelles. Les cancers incriminés sont principalement les cancers
broncho-pulmonaires, les mésothéliomes, les cancers naso-sinusiens, les tumeurs pleurales et
les leucémies. Les substances responsables sont essentiellement l’amiante, les poussières de
bois, le benzène (dont les effets sont décrits précédemment) et les rayons ionisants.
Il est donc très vraisemblable que les facteurs environnementaux contribuent à l’augmentation
du risque de cancers, même si la part qui leur est attribuable est difficile à évaluer.
2. Qu’est ce qu’une personne sensible ?
Pour un même niveau de pollution, la grande majorité des individus ne ressentira aucun
symptôme tandis que certaines personnes peuvent voir leur santé s’altérer, soit parce qu’elles
sont "fragiles", soit parce qu’elles sont exposées à d’autres pollutions qui vont aggraver l’effet
de la pollution atmosphérique. La sensibilité vis à vis de la pollution atmosphérique est donc
très variable selon les personnes. Avant de caractériser une personne sensible à la pollution
atmosphérique, il est important de définir l'exposition. En effet, l'exposition est le contact
entre un agent chimique, physique ou biologique et un organisme vivant. On détermine ainsi
la sensibilité d'une personne aux polluants de l’air, en examinant dans quelle mesure cette
dernière est affectée, négativement ou positivement, par les polluants atmosphériques. Le
degré de sensibilité tient à plusieurs variables dont, l'importance du danger et l'état de santé
préexistant.
Les études des effets sanitaires de la pollution atmosphérique, doivent tenir compte de cette
susceptibilité individuelle.
36
2.1. Qui sont les personnes sensibles à la pollution atmosphérique ?
D'après les postulats précédents, certains groupes sont considérés pour diverses raisons
comme possédant une susceptibilité accrue à la pollution atmosphérique. Ainsi, un risque
supérieur, par rapport au reste de la population vis à vis des effets délétères de la pollution
atmosphérique sur la santé est attribué aux enfants, aux personnes âgées, aux individus
fragilisés par une pathologie cardio-vasculaire ou respiratoire, aux femmes enceintes, aux
sportifs, ... .
Dans le souci de cibler de manière rigoureuse les personnes les plus vulnérables aux effets de
la pollution atmosphérique, la suite de cette étude est consacrée à l'analyse de différents
travaux réalisés sur cette problématique.
2.1.1. Les enfants
De nombreuses études sont consacrées à l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique sur
les enfants.
2.1.1.1. Une physiologie différente de l'adulte
Une étude américaine [25] s’est intéressée à la fragilité des enfants face à la pollution
atmosphérique. Ces travaux montrent l’impact significatif des polluants atmosphériques sur
les poumons durant la période de vie pré ou post-natale.
En effet, le développement des poumons débute durant l’embryogenèse et se poursuit lors de
la phase fœtale. A la naissance, 80% des alvéoles sont formées, la multiplication des alvéoles
37
pulmonaires se poursuit jusqu’à l’âge de trois ans. La croissance et la maturation pulmonaire
sont très fortes jusqu’à l’âge de huit ans et le processus s’arrête à l’âge de 18 ans.
De plus, il a été montré que l’exposition aux particules atmosphériques est corrélée avec
l’accélération de la maturation de cellules spécifiques des poumons du fœtus. Les effets
engendrés par ce phénomène chez l’adulte ne sont pas connus. Par ailleurs, étant donné que la
maturation et la division des cellules pulmonaires se poursuivent durant la période postnatale,
l’exposition aux polluants influence la différenciation, la prolifération des cellules et la
croissance des tissus. Il en ressort que le développement anormal des fonctions pulmonaires,
dû aux polluants et survenant durant la période périnatale est acquis et persiste chez l’adulte.
Le tableau II propose une mise en parallèle entre le système respiratoire d'un enfant et celui
d'un adulte. Ces différences mettent en exergue la vulnérabilité importante des enfants.
Tableau II : Comparaison du système respiratoire de l’enfant et de l’adulte
Surface alvéolaire (m²)
Fréquence respiratoire
(inspiration/min)
Volume ventilatoire
(mL/kg/min)
Enfants de moins de 8 ans
Adultes
3
75
40
15
133
2
En outre, beaucoup d’enzymes ayant un rôle fondamental sur le métabolisme pulmonaire ne
sont pas complètement développées à la naissance. Une partie de ces enzymes est responsable
de la détoxification des xénobiotiques. La glutathion-S-transférase, l’époxyde hydroxylase,
les superoxide dismutases, les catalases, la glutathion peroxydase, par exemple, apparaissent
durant la période prénatale. Une autre famille d’isoenzymes, essentielle à la détoxification des
xénobiotiques, les cytochromes P450 mono-oxygénases, se forme à la fin de la gestation et au
début de la période postnatale. L’exposition aux toxiques environnementaux durant cette
période de la vie, altère considérablement ce groupe d’isoenzymes et limite ainsi les
phénomènes de détoxification essentiels à la protection de l'organisme.
38
Une étude de l’OMS, [26] a également mis en évidence l’immaturité du système respiratoire
de l’enfant, lui conférant une grande fragilité. En effet, la fréquence respiratoire des enfants
est plus élevée que celle d’un adulte. Cette dernière est d’autant plus importante qu’elle est
associée à la pratique d’une activité physique. La ventilation des poumons est alors accrue, la
quantité d’air brassée est supérieure par rapport à celle d'une personne sédentaire (quantité
d’air entrant dans les poumons par kg de poids plus forte). La diffusion des polluants dans
l’organisme est donc plus importante.
Par ailleurs, le système de métabolisme est immature durant la première année de vie de
l’enfant, ces résultats rejoignent ceux de l'étude précédente (carence enzymatique, …).
Enfin, l’étude souligne que la petite taille d’un enfant rend l’interaction avec le milieu
physique plus étroite (proximité des pots d’échappement, …) ce qui contribue à accroître la
vulnérabilité des enfants face à la pollution atmosphérique.
2.1.1.2. Les enfants cliniquement sains et la pollution atmosphérique
Une étude italienne [27] a exploré l’impact sanitaire du trafic routier (véhicules lourds) chez
des enfants. Les résultats témoignent d’une augmentation de 40% des maladies respiratoires
précoces (avant l’âge de 2 ans). Ainsi, il a été mis en évidence une forte corrélation entre le
trafic routier et ces pathologies précoces : bronchites récurrentes (OR : 1,69, CI = 1,24-2,30),
bronchiolites (OR : 1,74, CI = 1,09-2,77) et pneumonies (OR : 1,84, CI = 1,27-2,65). La forte
densité du trafic est également corrélée avec un accroissement de 30% des pathologies
respiratoires de l’enfant (de plus de deux ans) : bronchites sévères avec des sifflements
persistants durant 2 mois (OR : 1,68, CI = 1,14-2,48), sévères sifflements respiratoires
perturbant l’élocution (OR : 1,86, CI = 1,26-2,73).
39
Par ailleurs, lors du 87e congrès annuel de la Société de Radiologie d'Amérique du Nord, de
nouvelles informations ont été apportées. Les enfants qui grandissent au milieu des villes
polluées encourent un risque de lésions pulmonaires, alors même qu'ils apparaissent en
parfaite santé. Les précédentes recherches avaient souligné un risque plus important de
troubles respiratoires (en particulier l'asthme) chez les enfants vivant dans des zones de forte
pollution atmosphérique. Mais cette étude va plus loin en comparant les radiographies
pulmonaires de 241 enfants vivant à Mexico. Les chercheurs américains et mexicains ont
réalisé également des scanners chez les jeunes présentant des changements anormaux. Bien
que tous les enfants paraissaient en bonne santé : 63 % des enfants en zone urbaine
présentaient des inflammations excessives des deux poumons ; plus de la moitié (52 %) ont
montré des quantités anormales de marques interstitielles, signes d'anomalies pulmonaires
futures. Les anomalies constatées (hyper-inflammation et marques interstitielles) ont été
statistiquement reliées aux niveaux de pollution atmosphérique liés aux particules
atmosphériques volatiles et au niveau d'ozone. Durant les 20 mois d'étude, les limites en
ozone étaient dépassées au moins quatre heures par jour et celles liées aux particules volatiles
étaient au-dessus des seuils américains.
En 2003, le CIRS (Comité International de la Recherche Scientifique) [28] a approfondi
l’impact de la pollution atmosphérique sur les enfants. Les enfants vivant en air pollué
encourraient un risque cinq fois supérieur de fonctions pulmonaires cliniquement basses, soit
moins de 80% de la fonction attendue à leur âge.
Dans ce sens, une étude européenne [29], portant sur près de 1 000 enfants de 8 ans environ,
résidant pendant au moins 3 ans dans 9 communes autrichiennes a évalué l'impact de la
pollution atmosphérique sur la capacité vitale forcée. Des tests fonctionnels ont été pratiqués
sur les enfants tous les 6 mois, en dehors des pointes d’ozone saisonnières. Les résultats sont
inquiétants, la croissance de la capacité vitale forcée au fil des 3 années est réduite (moins de
40
2 % en moyenne) pour des écarts de concentration moyenne d’ozone de 10 µg/m3. Sur la
période, les niveaux d’ozone étaient assez modestes en moyenne (entre 36 et 80 µg/m3 en
1994). La pollution de l’air entrave donc le développement pulmonaire et limite la capacité
respiratoire pour le restant de la vie.
2.1.1.3. Pollution atmosphérique et pathologies respiratoires de l'enfant
De nombreuses études ont mis en exergue le rôle de co-facteur des pathologies respiratoires
préexistantes chez l’enfant dans la survenue d’effets secondaires à une exposition aux
polluants atmosphériques.
Les travaux d’une équipe hollandaise ont développé cette hypothèse [30]. L’analyse porte sur
un panel d’enfants atteints ou non d’une hyperréactivité bronchique et ayant une
concentration élevée (>90 KU/L) ou normale en immunoglobulines E (IgE). Les résultats sont
regroupés dans le tableau qui suit.
Tableau III : Prévalence des pathologies des voies aériennes profondes :
Enfants :
Taux
IgE > 90KU/L
Taux
IgE normal
Avec hyperréactivité bronchique
Sans hyperréactivité bronchique
- 32 à 139 %
pour une augmentation
de 100 µg/m3 des PM10
- 28 à 149 %
pour une augmentation
de 40 µg/m3 (SO2)
- 6 à 31 %
pour une augmentation
de 40 µg/m3 (FN, SO2, NO2)
- 28 %
pour une augmentation
de 40 µg/m3 (FN)
Pas d’association significative
Pas d’association significative
Cette étude souligne la vulnérabilité des enfants présentant une fragilité respiratoire. De plus,
deux chercheurs américains, Dockery et Pope [31] ont corrélé leurs résultats avec ceux de
l’étude hollandaise. Ils estiment à 3% l’augmentation de prévalence de troubles respiratoires
41
profonds pour une augmentation de 10 µg/m3 des PM et à 0,7% celle concernant les
pathologies des voies aériennes supérieures avec les PM (diamètre < 10µm).
Une étude allemande [32] a développé l’impact des polluants atmosphériques chez des
enfants asthmatiques (hiver 1991-1992). Les variables analysées sont le volume expiratoire,
les symptômes tels que fièvre et toux, la prise de médicaments et l’absentéisme scolaire. Le
risque est important, il est caractérisé par une diminution du volume expiratoire (- 0,08 %
pour une augmentation de 10 µg/m3 en PM10) et une symptomatique pulmonaire
(augmentation de 35% de la toux pour des concentrations en SO2 de 200 µg/m3 et en
particules acides de 4,8 µg/m3). Les cas de fièvre, d’augmentation de la prise de médicaments
contre l’asthme et d’absences scolaires répétées, sont peu fréquents.
Des travaux [33] réalisés par des chercheurs français étayent les avancées précédentes
concernant les effets d’une pollution modérée (NO2, O3, PM10 et FN) sur la fonction
respiratoire d’enfants asthmatiques.
Tableau IV : Résultats pour un échantillon de 82 enfants
Symptomatique
Prévalence (%)
Crise d’asthme
Toux nocturne
Essoufflement
Infections respiratoires
Irritations oculaires
Irritation de la gorge
Irritation du nez
1,9
7,9
9,2
0,8
9,0
10,0
17,1
La crise d’asthme est associée à une augmentation en ozone, surtout lors de synergie avec une
exposition aux pollens et lors de fortes chaleurs. La prévalence des infections respiratoires est
associée à une exposition aux fumées noires, au dioxyde d’azote et à l’ozone. Les irritations
surviennent avec tous les polluants.
42
Enfin, les facteurs environnementaux pourraient contribuer à la survenue d’une bronchiolite
au cours d’une primo-infection à VRS (virus respiratoire syncytial humain). Cependant, ils
apparaissent plus vraisemblablement comme facteurs de récidives plutôt que cause initiale de
la pathologie. La pollution est un facteur aggravant de cette maladie. Dans ce contexte, les
chiffres de l'Institut de veille sanitaire [34] rapportent que la bronchiolite, maladie rare il y a
de cela quelques décennies, augmente de 9 % par an et affecte aujourd'hui dans notre seul
pays plus de 450 000 enfants. Ces données sont à associer aux résultats obtenus dans le cadre
de l'étude ERPURS (citée précédemment) où il est observé une augmentation de 3 % des
consultations pour bronchiolite aux urgences pédiatriques en corrélation avec l'indice de
fumée noire.
2.1.1.4. Cancers infantiles et pollution atmosphérique
Une étude américaine [35] confirme les conséquences désastreuses de la pollution
atmosphérique chez les plus jeunes enfants, exposés in utero ou après leur naissance. Selon ce
travail, ils seraient particulièrement exposés aux cancers infantiles. Le travail des chercheurs
révèle une augmentation du risque de cancers chez les jeunes enfants habitant dans un rayon
de 300 m à 1 Km autour d'une source de pollution, tout particulièrement liée aux gaz
d'échappements de moteurs. Bien qu’il existe un risque relatif excessif avec les PM10, les
NOx, le benzène, les dioxines, …, le butadiène et le CO figurent parmi les principaux
coupables. La proximité (< 0,5 Km) des gares routières, des chemins de fer, des installations
de stockage de produits pétroliers et des centres industriels de transport augmente le risque de
développement de cancer chez l’enfant. L’exposition au 1,3-butadiène et la proximité d’une
gare routière entraînerait un risque relatif de cancers infantiles de 12,6 (d’après les données de
mortalité par cancer des enfants nés de 1955 à 1980).
43
La conclusion de l'étude est sans appel : les cancers des enfants sont fortement déterminés par
des expositions in utero ou post-natales aux gaz provenant de la combustion du pétrole.
2.1.1.5. Activités sportives de l'enfant et pollution atmosphérique
Une étude publiée « The Lancet » [36] a exploré la relation entre des cas nouvellement
diagnostiqués d’asthme et les sports d’équipe dans une cohorte d’enfants (âgés de 9 à 16 ans
sans antécédents asthmatiques) exposés à différentes concentrations de polluants
atmosphériques. Les enfants sont suivis pendant 5 ans. Dans les communautés à haute
concentration d’ozone, le risque relatif (RR) de développer un asthme chez des enfants
pratiquant au moins 3 sports est de 3,3 par rapport à des enfants ne pratiquant aucun sport. Le
risque d’asthme est augmenté chez les enfants pratiquant au moins un sport d’activité intense
en comparaison avec l’absence d’activité sportive (RR = 1,6). Le temps passé à l’extérieur est
associé à une plus grande incidence d’asthme dans les endroits où la concentration d’ozone
est plus élevée.
Les auteurs concluent que la pollution atmosphérique combinée aux activités à l’extérieur
peut contribuer à la survenue d’asthme chez l’enfant.
2.1.2. Les personnes âgées, second groupe particulièrement sensible à la pollution
atmosphérique
De nombreuses études décrivent une forte prévalence d'effets sanitaires indésirables dus à la
pollution atmosphérique chez les personnes âgées.
Une des raisons de cette sensibilité accrue pour ce groupe d’individus est liée à la physiologie
de l’organisme. En effet, les moyens de défenses respiratoires commencent à décroître dès
44
l’âge de trente ans et ce d’environ 10 % par décennie. La susceptibilité vis-à-vis de la
pollution atmosphérique est d’autant plus forte que les personnes sont âgées.
En 2003, une équipe de chercheurs, à partir du projet européen APHEA [10] (Air Pollution : a
Health European Approch), a publié dans l’European Respiratory Journal, les résultats d’une
estimation des effets à court terme de la pollution atmosphérique sur la mortalité journalière
des personnes âgées de plus de soixante cinq ans. Ces résultats montrent que pour une
augmentation de 50 µg/m3 des niveaux journaliers de pollution, on constate, dans les jours qui
suivent une augmentation de 1 à 3 % du nombre journalier d'hospitalisations pour causes
respiratoires chez les patients âgés de 65 ans et plus par rapport à la population générale.
D’autres travaux [37] ont décrit une corrélation statistiquement significative (RR de 1,006 à
1,014 par ppb selon le motif d’admission) entre le nombre d’admissions hospitalières pour
troubles cardiaques (angine de poitrine, insuffisance cardiaque, infarctus du myocarde), et
respiratoires (bronchique aiguë) chez des patients de plus de soixante cinq ans et une
augmentation du niveau moyen de NO2. De plus, une hausse des admissions hospitalières
pour asthme, bronchite chronique et pneumonie est observée chez des personnes âgées lors
d’une exposition aux PM10 (RR = de 1,300 à 1,014 par µg/m3 de PM10).
Une nouvelle étude : [38] a montré que l’exposition des personnes âgées (entre 60 et 80 ans)
en
bonne
santé
(sans
pathologies
cardio-vasculaires
et
respiratoires
chroniques
diagnostiquées) à des niveaux modérés de particules (PM2,5, concentration comprise entre
21,2 et 80,3 µg/m3) dans l’air entraîne une diminution de la variabilité du rythme cardiaque
(baisse de 35,7% des hautes fréquences, diminution de 16,5% de la durée de la systole
ventriculaire). Certains sujets ont présenté une augmentation de cycles anormaux
(extrasystole, bradycardie). Il n’a pas été constaté de différences significatives de variabilité
45
de la fréquence cardiaque chez des sujets jeunes (de 18 à 45 ans) et en bonne santé, exposés
aux mêmes conditions. Les troubles du rythme cardiaque ont été mis en relation avec une
augmentation du risque de maladies coronaires et de mort subite qui évoqueraient une
diminution du contrôle par le système parasympathique. Les mécanismes à la base des effets
délétères cardio-vasculaires sont peu ou mal connus (altération du système nerveux
parasympathique, augmentation de la viscosité sanguine).
Une étude hollandaise [39] a permis, à partir de données de mortalité recueillies pour la
période de 1986 à 1994 (mortalité par maladies cardio-vasculaires, par pneumonies et par
broncho-pneumonies chroniques obstructives) et des données atmosphériques (concentrations
en FN, O3, NO2, SO2 et CO) de confirmer les données précédentes.
Pour exemple, les résultats obtenus sont les suivants :
Tableau V : mortalité et pollution atmosphérique de 1986 à 1994 aux Pays-Bas
Nombre médian de décès par :
Age
< 45 ans
De 45 à 64 ans
De 65 à 75 ans
> 75 ans
Nombre médian
de décès
quotidiens
12
50
74
192
pathologies
cardio-vasculaires
2
17
31
90
bronchopathies
pneumonies
chroniques
obstructives
0
0
1
0
4
1
10
8
Enfin, l’hypothèse d’un lien entre une hyper-réponse pulmonaire, un taux élevé
d’immunoglobuline E, et l'exposition aux polluants atmosphériques (fumées noires, SO2,
NO2) des personnes âgées de 50 à 70 ans, a été approfondie lors de récents travaux hollandais
[40]. L’incidence sur les fonctions biologiques pulmonaires est nette. Le taux
d’immunoglobuline E est très élevé (49%) et une hyperréactivité bronchique est observée
(27,5% des personnes). De plus, à ces troubles sont associés des symptômes tels que toux,
troubles des voies aériennes supérieures et chute matinale du volume expiratoire.
46
2.1.3. Les femmes enceintes
Les femmes enceintes présentent une susceptibilité vis à vis de la pollution atmosphérique
très importante. La prévention de ces personnes est fondamentale d’autant que l’impact
sanitaire se répercute sur deux individus.
Depuis les dernières années, on se préoccupe de plus en plus de la pollution de
l'environnement et des effets sur la santé au Canada [41]. Les résultats d'études effectuées
dans le bassin des Grands Lacs et dans la région du fleuve Saint-Laurent ont révélé que la
présence de certains métaux lourds à de faibles concentrations peut modifier la taille et le
poids des nouveau-nés, leur développement neurologique et le développement de leurs
fonctions immunitaires.
Ainsi, il est démontré que l'embryon, comme le fœtus, est exposé aux polluants avec lesquels
la mère sera mise en contact pendant sa grossesse, par son environnement et son alimentation,
puisque certains composés peuvent traverser la barrière placentaire. Par exemple, il a été
prouvé que le cadmium, le manganèse, le mercure, le plomb et certains polluants organiques
traversent la barrière placentaire.
La bioaccumulation de produits chimiques dans les tissus humains, qui sont ainsi transmis de
génération en génération, laisse croire que les enfants d'aujourd'hui sont beaucoup plus
touchés que ceux des générations précédentes. De surcroît, cette étude atteste que les
contaminants extérieurs contribuent à la survenue de certaines anomalies neurologiques et
congénitales ainsi qu'au déclenchement de maladies comme l'asthme, les infections
respiratoires, le cancer et l'infertilité.
Le placenta contrôle les échanges gazeux entre la mère et le fœtus et produit les hormones
nécessaires à la croissance du fœtus et au bon déroulement de la grossesse. En plus d'apporter
au futur nourrisson les calories dont il a besoin, il agit également comme un filtre. Il élimine
47
notamment l'urine et les excréments du fœtus et les toxines, tel que les contaminants
environnementaux, provenant de la mère.
De plus, le placenta exprime certains récepteurs, tels que les récepteurs cholinergiques,
sérotoninergiques et dopaminergiques identiques à ceux présents au niveau cérébral ce qui
permet d'étudier in vivo ces molécules, qui sont des biomarqueurs de la toxicité.
Le placenta assure donc la croissance du fœtus et son développement normal. En raison des
changements physiologiques rapides survenant pendant la grossesse, de l'augmentation de
l'absorption intestinale et de la mobilisation sanguine des toxines accumulées dans les tissus
maternels, le placenta est exposé à une importante gamme de contaminants, qui peut générer
des modifications de sa physiologie et de sa structure.
Ainsi, des chercheurs lituaniens ont mis en évidence une relation entre l’exposition aux
polluants de l’air pendant la grossesse et la survenue de naissances prématurées et de bébés de
faible poids [42]. Les travaux ont montré un accroissement significatif des naissances avant
terme (25 % pour une augmentation de 10 µg/m3 de NO2), d’enfants de faible poids de
naissance (OR= 1,54, CI : 0,80–2,96), de retard de croissance intra-utérine, des cas de
mortalité néo et postnatale, lors d’une exposition durant la grossesse au NO2, SO2, aux
particules en suspension et au formaldéhyde.
Les mécanismes biologiques avec lesquels les polluants atmosphériques interfèrent avec le
développement prénatal ne sont pas clairement élucidés. Des hypothèses incluant une
susceptibilité maternelle aux infections, au stress oxydatif, certaines variations de facteurs
hématologiques (viscosité sanguine) et l’effet direct des polluants sur l’ADN et sa
transcription ont été avancées.
De surcroît, de nouveaux travaux [43] montrent que l'exposition à une augmentation de 12
ppb en O3 durant le deuxième et le troisième trimestre de la grossesse est responsable d'une
perte de poids du nourrisson de 47,2 g (CI = 27,4 – 67 g). Une différence de 1,4 ppb en CO
48
durant le premier mois de grossesse est associée à une perte de poids de 21,7 g (CI = 1,1 42,3 g) et à une augmentation de 20 % des retards intra-utérins. De plus, une hausse de 20
µg/m3 des PM10 durant le troisième mois de grossesse est corrélée à une perte de poids de
21,7 g (CI = 1,1 - 42,2 g).
Par ailleurs, des recherches [44] réalisées de 1997 à 2000 en Caroline du Nord mettent en
évidence une association entre l'exposition au CO et la survenue d'une tétralogie de Fallot
(OR = 2,04, CI = 1,26 - 3,29); l'exposition aux PM10 et une communication interauriculaire
(OR = 2,27, CI = 1,43 - 3,6) et une association entre l’exposition au SO2 avec une
communication interventriculaire (OR = 2,16, CI = 1,51 - 3,09).
Ainsi, il apparaît clairement que l'exposition aux polluants atmosphériques durant la grossesse
fait courir au nouveau-né de nombreux risques de malformations cardiaques.
2.1.4. Pathologies cardiaques et respiratoires préexistantes et pollution atmosphérique
L’existence de pathologies sous jacentes (pathologies respiratoires ou cardio-vasculaires)
s’inscrit comme co-facteurs de risque. L’inhalation de polluants peut aggraver l’état de santé
des personnes qui présentent des troubles cardiaques ou respiratoires chroniques ou d’autres
maladies pulmonaires et circulatoires. En particulier, des antécédents d’angor, d’asthme,
d’emphysème ou de bronchite chronique peuvent accroître la sensibilité aux effets
indésirables de la pollution atmosphérique sur la santé.
Des travaux canadiens [45] ayant pour objectif d’identifier les personnes avec une
susceptibilité accrue vis à vis des polluants atmosphériques se sont déroulés entre 1984 et
1993. Il s’avère que les personnes atteintes de cancers, de pathologies des voies aériennes
basses et de pathologies cardio-vasculaires (insuffisance cardiaque congestive, troubles
49
coronariens) sont plus sensibles aux différents polluants atmosphériques (augmentation de la
mortalité totale de 6,7% pour une hausse de 100 µg/m3 de particules en suspension). Cette
même observation est retrouvée chez les diabétiques et les personnes de plus de 65 ans.
De plus, la pollution de l’air (PM10) est corrélée avec une augmentation du double des
admissions hospitalières pour troubles cardio-vasculaires chez des sujets ayant des infections
pulmonaires à répétition. Le risque est également élevé chez des personnes souffrant de
troubles de la conduction cardiaque [46].
Ainsi, les personnes souffrant de troubles cardiaques et respiratoires sont particulièrement
sensibles à la pollution atmosphérique.
2.1.4.1. Asthme
L'asthme est l'expression clinique d'une hyperréactivité bronchique, c'est à dire d'une capacité
exagérée des bronches à réagir à une agression. La crise d'asthme nécessite donc la rencontre
d'un aéro-contaminant agresseur et d'une bronche hyper-réactive. Tout type d'aérocontaminants est susceptible de la déclencher. Ainsi, la pollution atmosphérique et l'asthme
semblent étroitement liés [47]. Chez les asthmatiques sévères, les PM2,5 augmentent les
scores d'asthme. Chez les enfants asthmatiques, il existe une relation significative entre le
niveau de particules PM10 et la diminution du débit de pointe, l'augmentation de la
prévalence des symptômes respiratoires et la consommation médicamenteuse.
Les études de panel ont montré que la pollution atmosphérique constitue un facteur
déclenchant de crises d’asthme et de symptômes respiratoires chez des patients asthmatiques.
Ainsi, une étude menée à Paris, par l’Unité 408 de l’INSERM [48] chez des patients
asthmatiques, suivis en milieu hospitalier, montre l’existence d’un lien à court terme entre des
niveaux moyens de pollution hivernale et l’apparition et la durée des symptômes, tant chez les
adultes que chez les enfants. Pour un accroissement de 50 µg/m3 de SO2 ou de particules,
50
cette étude montre une augmentation d’environ 30 % de la fréquence des crises d’asthme, de
35 à 70% des sifflements, de 35 à 60% de l’incidence de la toux nocturne et de 33 à 55 % de
la gène respiratoire. Des diminutions de l’ordre de 2 à 4% des volumes respiratoires ont
également été mises en évidence, en relation avec la pollution atmosphérique, notamment
chez les enfants. Chez les sujets asthmatiques, l’enquête montre des chutes de 4 à 8% des
performances ventilatoires en relation avec des augmentations de 50 µg/m3 des indicateurs de
pollution.
De plus, une étude [49] des effets à long terme de l’ozone a été conduite durant 15 ans sur un
échantillon de 3091 non-fumeurs âgés de 27 à 87 ans. Durant cette période, des nouveaux cas
d’asthme ont été diagnostiqués : 3,2% chez les hommes et 4,3% chez les femmes. Pour les
hommes, on observe une relation significative entre l’effet de la pollution par l’ozone et
l’apparition d’asthme. (RR : 2,09 pour une augmentation de 27 ppb d’O3). Cette relation n’a
pas été mise en évidence chez les femmes.
Par ailleurs, le dioxyde d’azote est associé à la mortalité quelles que soient les causes de décès
chez les patients asthmatiques ayant fait l’objet de plus d’une admission en service d’urgence.
L’association est particulièrement importante pour les causes respiratoires. L’ozone augmente
aussi le risque de décès des patients asthmatiques durant le printemps et l’été [50].
2.1.4.2. Pathologies cardio-vasculaires
Concernant les affections cardio-vasculaires, des études récentes [51] ont montré un lien entre
les particules atmosphériques et l’infarctus du myocarde [FN : 2,5% (p = 0,003 ; CI : 0,8% 4,3%); NO2 : 2,7% (p = 0,002 ; CI ; 0,8% - 4,6%); CO : 2,1% (p = 0,001 ; CI : 0,7% - 3,5%)
51
et SO2 : 1,7% (p = 0,0006 ; CI : 0,7% - 2,6%)] par le biais d’une diminution de l’oxygénation
périphérique et d’une altération de la coagulabilité sanguine.
Le monoxyde de carbone, en tant qu’indicateur de pollution automobile, joue un rôle
indépendant dans l’aggravation du risque cardiaque. La fonction ventilatoire représente une
mesure objective des effets de la pollution sur la santé. Chez le sujet sain, les effets sont
modestes et réversibles mais cela ne préjuge pas ni d’un impact au niveau de la population
dans son ensemble ni d’un impact éventuel à long terme. Chez les sujets malades, la
diminution des volumes respiratoires peut déclencher une décompensation aiguë pouvant
conduire au décès.
Des chercheurs américains [52] se sont penchés sur l’association du risque de mortalité chez
des personnes âgées atteintes de troubles cardiaques avec le niveau de PM10. Les résultats
suggèrent une sensibilité accrue (deux fois plus forte) à la pollution particulaire pour les sujets
avec des antécédents d’infarctus du myocarde, de diabète et d’insuffisance cardiaque
congestive. Les résultats, très semblables, obtenus pour des antécédents de diabète et
d’infarctus du myocarde soulèvent l’hypothèse de mécanismes pathogéniques proches. Les
atteintes de la fonction endothéliale, la diminution de la variabilité du rythme cardiaque et les
réponses inflammatoires systémiques sont des mécanismes cohérents avec une sensibilité
accrue des diabétiques. Enfin, les décès précipités des sujets avec des antécédents de diabète,
d’infarctus du myocarde et d’insuffisance cardiaque congestive pourraient être dus à des
atteintes de l’endothélium pulmonaire dues à la pollution particulaire et associées à un
déséquilibre sympatho-vagal.
Enfin, dans le cadre d'une nouvelle étude [53], des chercheurs ont examiné l’impact des
polluants de l’air (O3, CO, NO2, PM10) sur des personnes atteintes ou non d’arythmie ou
d’insuffisance cardiaque congestive. Les résultats montrent que l’élévation de la concentration
des polluants est associée à une augmentation des admissions pour problèmes cardiaques chez
les personnes atteintes de congestion cardiaque (3,60%) et d’arythmie (2,99%).
52
2.1.5. Corrélation entre personnes diabétiques et pollution atmosphérique
Certaines études ont mis en exergue la fragilité des personnes diabétiques vis à vis des
polluants atmosphériques.
Une étude [54] de la mortalité et des admissions hospitalières a mis en évidence la
vulnérabilité des diabétiques, notamment en regard des atteintes cardio-vasculaires. Les
variables étudiées sont : les marqueurs inflammatoires sanguins tels que protéine C réactive,
TNF-alpha, endothelin-1, ICAM, VCAM, la mesure de la pression sanguine, des tests
hépatiques, une analyse des lipides, le dénombrement des plaquettes, la quantité
d’hémoglobine et d' HbA 1c ainsi que le contrôle de la glycémie. Une augmentation de la
teneur en polluants est associée à une élévation du taux de trois marqueurs de l’inflammation :
CRP (45 % avec les PM2, 5 et 52% avec les fumées noires), ICAM et VCAM. Ce lien avec
les marqueurs inflammatoires sanguins illustre l’impact de la pollution dans le déclenchement
de l’inflammation et de risques cardiaques potentiels (notamment chez les diabétiques) ainsi
que l’aggravation de pathologies cardiaques préexistantes.
Des travaux récents [55] confortent les résultats précédents en étayant le postulat d’une
vulnérabilité des diabétiques vis-à-vis des effets cardio-vasculaires dus à la pollution
atmosphérique. En effet, la fonction vasculaire et l’endothélium des diabétiques sont altérés,
ce qui est à relier à l’élévation du risque cardio-vasculaire. Lors de cette étude, les chercheurs
ont examiné si la réactivité de l’endothélium était liée aux particules atmosphériques chez des
personnes atteintes de diabète et des personnes saines. Les résultats ont mis en évidence une
diminution de la réactivité de l’endothélium vasculaire (-7.6 %, CI : -12.8 à -2.1 avec une
augmentation des PM2, 5) et du débit sanguin (-12,6 % CI = -21.7 à -2.4 %) pour une
augmentation en CO chez les personnes souffrant de diabète. De plus, il est apparu que les
53
effets sont plus marqués chez les individus atteints d’un diabète de type II que ceux souffrant
de diabète de type I.
Enfin, une autre étude [56] complète les avancées précédentes. Les variables sont les données
d’hospitalisation pour troubles respiratoires et cardiaques chez des patients diabétiques et non
diabétiques, l’âge et la concentration atmosphérique en PM10. Une élévation du taux de
particules atmosphériques est combinée à une augmentation significative des admissions pour
problèmes cardiaques chez les personnes diabétiques. Les PM10 (augmentation de 10 µg/m3)
sont associés au risque d’augmentation de pathologies cardiaques (2,01 %) quelque soit l’âge
de l’individu pour seulement 0,94 % chez les non diabétiques.
Néanmoins, le diabète a un effet plus fort sur les admissions pour pneumonie des personnes
jeunes tandis que les admissions pour broncho-pneumopathie obstructive chronique sont plus
marquées chez des personnes âgées.
2.1.6. Pratique d'une activité physique et exposition aux effets de la pollution
atmosphérique.
Chez le sportif, pendant un exercice physique, les besoins de l'organisme en oxygène sont
plus élevés. Cela se traduit, entre autre, par une augmentation du volume d'air inspiré et expiré
toutes les minutes. Chez un adulte au repos, ce débit est d'environ 12 litres par minute. Lors
d'un exercice intense, chez un athlète de haut niveau, il peut monter à plus de 160 litres par
minute. Or, cette augmentation a aussi pour conséquence de faire pénétrer dans les poumons
une plus grande quantité de polluants présents dans l'air. Avec toutes les conséquences pour la
santé qui en découlent [57].
54
Une étude a été réalisée afin d’établir un lien entre différents polluants atmosphériques (CO,
NOx, O3, PM10, SO2, COV : Composés Organiques Volatils) et le risque spécifique aux
sportifs [58]. Trois raisons confèrent aux athlètes une sensibilité plus importante. Tout
d’abord, il existe un lien de proportionnalité entre la quantité de polluants inhalée et la
fréquence respiratoire. De plus, la fraction d’air inhalée par la bouche est plus importante que
celle passant par les voies nasales. Une partie des polluants n’est donc pas soumise à la
filtration des grosses particules se déroulant à ce niveau. Enfin, la vitesse accrue de la
circulation de l’air permet à certains polluants d’atteindre des régions plus profondes du
système respiratoire. De plus, il a été démontré que la diffusion pulmonaire des particules
inhalées est plus importante lors d’un exercice physique.
Globalement, un certain nombre de facteurs est modifié durant l'exercice : le débit cardiaque,
la fréquence et le débit respiratoire ainsi que l’épaisseur de la muqueuse pulmonaire, ce qui
est source d’une diffusion accrue des polluants dans l’organisme avec les effets délétères qui
s’en suivent.
2.1.7. Fumeurs et exposition à un air pollué
Le froid, comme la pollution, augmente le risque d'infarctus. Un constat connu depuis
quelques années. Mais cela concernerait plus particulièrement certaines catégories de
personnes : les hypertendus et les fumeurs. C'est le résultat de l'étude qu'a menée, depuis deux
ans, l'équipe de Jean-Pierre Besancenot du laboratoire « Climat et Santé » de Dijon (Côte
d'Or) [59], qui travaille sur l'influence de l'environnement sur la santé. Cette étude, en
collaboration avec les cardiologues du département, a permis, en effet, de constater qu'en cas
de pics de pollution, les fumeurs sont beaucoup plus sujets à l'infarctus que les non-fumeurs.
Ces résultats ont été obtenus grâce à un registre réalisé par l'Observatoire des infarctus de
Côte d'Or (Rico), qui recense tous les cas d'infarctus répertoriés par les hôpitaux, les cliniques
55
et les médecins libéraux du département. La qualité de l’air serait transformée en prévisions
de risques d'infarctus. Les médecins pourraient alors prendre des dispositions vis-à-vis des
populations à risque.
La pollution atmosphérique est dangereuse pour l'appareil respiratoire, mais également pour le
cœur puisqu'elle augmente, à court terme, le risque cardiaque. Celui-ci est encore plus
important chez les fumeurs. Les hospitalisations sont plus nombreuses les jours de pollution.
Selon une étude dijonnaise [60], réalisée de janvier 2001 à décembre 2002, le nombre
d'infarctus du myocarde s'accroît de 160% lorsque l'air est de mauvaise qualité, tandis que ce
chiffre atteint les 250 % chez les fumeurs. Parallèlement, le nombre d'hospitalisations pour
crise cardiaque s'est accru de 91%, ce taux étant fortement majoré chez les fumeurs. Les pics
de pollution jouent donc un rôle considérable dans le déclenchement des attaques cardiaques,
et les fumeurs sont davantage exposés. Durant cette période, l’indice Atmo (représentation
synthétique de la qualité de l’air) est resté inférieur à 4 (air de bonne qualité, 85 % du temps)
et a dépassé 6 (qualité de l’air médiocre) pendant 5 % de la durée de l’étude.
2.1.8. Insuffisants rénaux et pollution de l'air
Certaines substances, comme les hydrocarbures et les métaux lourds présents dans l’air
inhalé, peuvent être responsables de l’apparition et de l’exacerbation de certaines formes de
glomérulonéphrite.
Les
individus
présentant
une
insuffisance
rénale
sont
donc
particulièrement sensibles à la pollution atmosphérique [61].
56
2.2. Synthèse
Résultat des interactions entre tous les déterminants de la santé, l'âge, l'état de santé et le
niveau d'activité physique constituent ainsi les facteurs clé à prendre en compte pour mesurer
le degré de vulnérabilité d'une personne aux effets de la pollution atmosphérique.
Quoique insensibles à des pics de pollution peu fréquents, certaines personnes peuvent
s'avérer très sensibles à des événements récurrents et sérieux.
On retiendra que toutes les personnes qui sont exposées à un facteur de risque ne
développeront pas nécessairement la maladie et, en corollaire, que les personnes
particulièrement vulnérables peuvent développer des problèmes dans des conditions où la
grande majorité ne réagit pas (notion de susceptibilité individuelle). Ce constat est à relier au
fait qu’il n’y a pas de seuil en deçà duquel la pollution atmosphérique n’est pas néfaste pour
la santé.
Le nombre d'individus concernés au sein de l’ensemble de la population est donc élevé, et la
qualité de l’air doit être telle que ces personnes soient protégées contre ce qui pourrait
compromettre leur développement normal ou aggraver leur état.
(Tableau VI), présenté page ci-après.
57
Tableau VI : Catégories de sujets à risque et facteur de sensibilité
Facteurs de sensibilité
Exposition pré et
postnatale
Immaturité du système
respiratoire jusqu’à 8 ans
Immaturité du système
métabolique jusqu’à 1 an
Fréquence respiratoire
élevée
Enfants
Personnes Femmes
âgées
enceintes
+
+
+
+
+
+
Activité physique
+
Pathologies respiratoires
+
+
Pathologies cardiaques
+
Diabète
Insuffisance rénale
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
Diminution des moyens de
défense respiratoires
(10% à partir de 30 ans)
Forte diffusion des
polluants
Fragilité pulmonaire et
cardiaque
Fumeurs
+
Faible stature
Age
Sportifs
+
+
+
+
+
+
+
+
Passage transplacentaire
+
+
2° et 3° mois de grossesse
+
+
+
+
58
2° PARTIE : Contexte régional : environnement et sujets à risque
L'étude approfondie des données bibliographiques a permis de mettre en exergue la
problématique des personnes fragiles vis à vis des effets délétères de la pollution
atmosphérique. De plus, les travaux ont démontré qu’il n’existait pas de seuil en deçà duquel
la pollution atmosphérique n’était pas nocive pour la santé.
Ces constats mettent en évidence l’intérêt de développer une approche communicationnelle,
abordant ces questions environnementales, notamment à destination des personnes sensibles.
Pour ce faire, il apparaît judicieux de s'appuyer sur un réseau de professionnels et de
personnes compétentes qui, au quotidien sont au contact du public et des personnes les plus
vulnérables aux facteurs environnementaux.
L'objectif de cette étude, étant de sensibiliser ces différents corps de métier afin de susciter
une adhésion et une contribution aux efforts de communication et d’information dans ce
domaine.
Il sera fait état, dans un premier temps du contexte institutionnel dans lequel est ancrée cette
étude, avec un accent particulier sur les caractéristiques régionales en terme de qualité de l’air
et de communication.
La seconde partie s’attachera à décrire les populations sensibles en Limousin et les
professionnels qui les côtoient.
59
1. Le contexte
1.1. Politique environnementale
1.1.1. A l’échelle mondiale
Le concept du développement durable existe de longue date, mais c'est lors de la Conférence
des Nations Unies sur l'environnement, tenue à Stockholm en 1972, que la communauté
internationale s'est réunie pour la première fois afin d'examiner l'environnement mondial et
les impératifs du développement. Le Sommet de Rio de Janeiro en 1992 a mis les enjeux de
l'environnement et du développement en avant. Ensuite, le Protocole de Kyoto a été négocié
au Japon, en décembre 1997. Il s'agit d'un traité international, signé à Kyoto par 180 pays.
Dans ce traité, 38 pays industrialisés s’engagent à abaisser leurs émissions de gaz à effet de
serre entre 2008 et 2012 à des niveaux inférieurs de 5,2 % à ceux de 1990.
En France, l’entrée en vigueur s’est traduite par le décret n°2005-285 du 22 mars 2005,
permettant la mise en œuvre des modalités de fonctionnement au niveau de l’Union
européenne [62].
Par ailleurs, dès 1989, l'Organisation Mondiale de la Santé a mis l'accent sur les relations
entre l'environnement et la santé. Ainsi, une première définition de l'étendue de la santé
environnementale a été rédigée lors de la Conférence d'Helsinki en 1994 : "la santé
environnementale englobe les différents aspects de la santé humaine, incluant la qualité de
vie, qui sont déterminés par les facteurs physiques, biologiques, sociaux et psychosociaux de
l'environnement. Elle concerne également la politique et les pratiques de gestion, de
résorption, de contrôle et de prévention des facteurs environnementaux susceptibles d'affecter
la santé des générations futures et actuelles."
60
1.1.2. Au niveau national
Considérant les différentes dispositions internationales, les facteurs de risques sanitaires liés à
l'environnement et les sources de préoccupation qu'ils génèrent au sein de la population, la
France a souhaité nécessaire, au cours de ces dernières années, d'établir des politiques de
prévention en Santé Publique.
A cette fin, un projet de loi sur la qualité de l’air a été déposé, et la LAURE (Loi sur l’Air et
l’Utilisation Rationnelle de l’Energie) est entrée en vigueur le 30 décembre 1996. Cette
dernière rend obligatoire la surveillance de la qualité de l’air sur l’ensemble du territoire
national et elle contribue à donner véritablement corps au droit à l’information du public.
Parallèlement, d’une part, le Conseil National de l’Air a été créé, auprès du Ministère chargé
de l’environnement, en 1997. Ce dernier examine toutes questions relatives à la surveillance
et à l’amélioration de la qualité de l’air. Il émet des avis et des recommandations concernant
les problématiques environnementales. Pour exemple, dans un avis relatif aux mesures
d'information et d'alerte, le Conseil National de l'Air émet une série de recommandations (15
octobre 2003) [63]. Il préconise une harmonisation des messages d'information et de
recommandations au plan national. De plus, il insiste sur la nécessité d'une plus large
diffusion de l'information, notamment en direction des personnes sensibles (enfants,
personnes âgées, asthmatiques, insuffisants respiratoires, ...) et des institutions les plus
concernées, à savoir les écoles, les crèches, les hôpitaux et les institutions pour personnes
âgées. Il recommande l'implication de tous : administrations, collectivités locales, opérateurs
d'infrastructure, médias et associations agréées de surveillance de la qualité de l'air.
61
Par ailleurs, à la suite de la proposition de directive du Parlement européen et du conseil du 21
septembre 2005 sur la qualité de l'air ambiant et les particules atmosphériques, le Conseil
national de l'Air émet les propositions suivantes. Il souligne que le plafond de concentration
en PM2,5 fixé à 25 µg/m3 en moyenne annuelle, à atteindre en 2010, n'est pas de nature à
garantir un bénéfice pour la santé, conformément à la loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de
l'énergie. En outre, il ne correspond pas à l’approche de prévention qui doit être appliquée. Le
conseil souhaite donc l'instauration d'un plafond de concentration inférieur et encourage
vivement le développement d'études concernant l'exposition des populations aux PM2,5. Il
recommande également une amélioration de l'information au public et souligne l'importance
d'informer les personnes les plus fragiles (personnes âgées, parents d'enfants en bas âge,
femmes enceintes, personnes présentant des pathologies chroniques cardiaques ou
respiratoires, ...). Il souhaite, qu'en complément, une information soit transmise au public
lorsque la pollution par les particules dépasse un certain niveau et préconise que des
réflexions soit engagées afin de déterminer ce niveau ainsi que les modalités d'information
adéquates.
D’autre part, dans le cadre de la politique environnementale communautaire, la France,
comme de nombreux états membres de l'Union Européenne, a élaboré un Plan National Santé
Environnement (PNSE). Ce dernier, évoqué par la Charte de l'environnement de juin 2003,
s'inscrit dans la stratégie nationale de développement durable [64].
La conception de ce projet s'est appuyée sur un diagnostic préalable sur la santé
environnementale. Ce dernier a permis d'esquisser des thématiques prioritaires en terme de
santé publique. Ces thèmes fondamentaux sont retenus en raison de la gravité des effets
possibles sur la santé, du nombre de personnes potentiellement exposées et des moyens
d'action envisageables. L’ensemble du Gouvernement et particulièrement les ministères
chargés de la santé, de l’environnement, du travail et de la recherche ont donc mis en commun
62
leurs compétences, sur la base du diagnostic des experts. Ils ont ainsi identifié et conçu les
principales actions à mettre en œuvre entre 2004 et 2008 afin d’améliorer la santé des
personnes en lien avec la qualité de leur environnement, dans une perspective de
développement durable.
Ce programme a ainsi vocation de prévenir et de maintenir un niveau élevé de protection de la
population. C’est un premier pas qui appelle un suivi et une mise à jour au vu de l’évolution
des connaissances. C’est une étape fondatrice qui marque un tournant dans la lutte contre les
pollutions ayant un impact sanitaire.
Le champ d'action du PNSE s'articule autour de trois objectifs principaux :
- garantir un air et une eau de bonne qualité,
- prévenir les pathologies d'origine environnementale et notamment les cancers,
- mieux informer le public et protéger les populations sensibles.
Le contenu du PNSE fait ainsi apparaître 45 actions nationales dont la finalité est d'améliorer
la connaissance, la prévention et la maîtrise des risques sanitaires liés à des facteurs
environnementaux.
Les objectifs du PNSE ont fait l'objet d'une déclinaison régionale (PRSE : Plan Régional
Santé-Environnement) en ce qui concerne les actions relevant de ce niveau de compétence.
Ainsi, 28 actions seront reprises au niveau local et analysées au regard des spécificités de
chaque région.
1.1.3. Le PRSE 2005-2008 en Limousin
Au sein de la région, le comité de pilotage du plan régional santé-environnement (DRASS,
SGAR, DRIRE, DIREN, ...) a dressé un état des lieux afin de définir le caractère prioritaire
des actions. L'ensemble des actions a été analysé selon une réflexion identique : fréquence des
63
évènements indésirables dans la région, gravité des effets, faisabilité régionale et contexte
national. Les actions ont alors été hiérarchisées suivant leur niveau de priorité. (Annexe 6)
Les problématiques concernant la pollution atmosphérique en Limousin, font partie du champ
d'action du PRSE. Les actions retenues s'inscrivent, pour la majorité, dans les missions de
l'Association agréée de Surveillance de la Qualité de l'Air en Limousin (LIMAIR). Ces
actions, déjà appréhendées feront l'objet d'un suivi et d'un approfondissement.
Par ailleurs, le PRSE a été intégré à la fin de l'année 2005 au Programme Régional de Santé
Publique (PRSP), lui même étant la déclinaison régionale du PNSP (Programme National de
Santé Publique).
1.2. L’environnement en Limousin
1.2.1. Présentation de la région
1.2.1.1. La population (Annexe 7)
La région Limousin est composée de trois départements : la Corrèze, la Creuse et la HauteVienne, comprenant 747 communes. Elle s’étend sur une superficie de 16 942 km², soit 3,1 %
du territoire national. Du point de vue démographique, la région compte 710 939 habitants
(recensement de population de mars 1999), ce qui représente 1,2 % de la population française.
Malgré une superficie homogène sur l’ensemble des trois départements, la population est
inégalement répartie, 353 400 habitants en Haute-Vienne, 232 100 en Corrèze et 124 500 en
Creuse. En effet, le tiers de la population est concentré autour de deux pôles : l’agglomération
de Limoges (87) et l’ensemble Brive la Gaillarde-Tulle (19). Ceci s’explique par une armature
urbaine de taille réduite et caractérisée par l’absence de véritables pôles urbains secondaires
[65].
64
La répartition des âges en Limousin souligne la fracture géographique française. Le Limousin
est déficitaire en jeunes de moins de 20 ans par rapport à la moyenne française (moins de 20
% contre presque 25 % en France), et, excédentaire en personnes de 60 ans et plus,
représentant à elles seules 30 % de sa population (contre 21 % en France). De plus, la région
détient le plus fort pourcentage de personnes âgées de plus de 75 ans ou de plus de 85 ans. On
estime à une personne sur quatre, le nombre de personnes de plus de 65 ans en Limousin. La
pyramide des âges régionale reflète tout à fait ces disparités.
Figure 2 : Pyramide des âges, Limousin
La Haute-Vienne reste le département le plus peuplé de la région avec près de la moitié de la
population totale (49,8 % en 1999). La Corrèze représente 32,7 % et la Creuse seulement 17,5
%. L’écart risque de s’accentuer car la Haute-Vienne est le seul département dont la
population n’a pas diminué entre 1990 et 1999.
De plus, à l’image du pays, le Limousin comporte une plus forte proportion de femmes au
delà de 65 ans. Elles représentent 58,3 % de la population dans cette tranche d’âge. La forte
65
proportion de personnes âgées contribue à faire du Limousin l’une des rares régions de France
à voir sa population décroître.
1.2.1.2. Environnement économique et infrastructures de communication
L’activité agricole est fortement présente et occupe plus de la moitié du territoire régional.
Elle est caractérisée par un élevage extensif et une industrie agroalimentaire conséquente.
Par ailleurs, de l'agroalimentaire à la plasturgie, de l'industrie du bois à la mécanique de
précision et à la cosmétologie, le Limousin est une terre d’industries diversifiées et est l’une
des régions françaises qui a le moins d’industries à risque. La région ne comporte que quatre
installations industrielles classées soumises à la directive Seveso (directive concernant la
maîtrise des dangers liés aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses).
Enfin, par son relatif éloignement par rapport aux grandes agglomérations françaises, le
Limousin possède un réseau de communication moins développé que dans d’autres régions
françaises. (Annexe 8)
1.2.2. La surveillance de la qualité de l’air dans la région
Conformément à la Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Energie, la région Limousin
possède un réseau permettant la surveillance de la qualité de l’air, LIMAIR. Il a donc été
constitué en 1996, suivant le même élan que cette loi. Le statut de cette structure a été défini
sur le plan national. LIMAIR est une association à but non lucratif, régie par la loi du premier
juillet 1901 et agréée par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable.
L’association se compose d’un bureau, d’un conseil d’administration et d’une assemblée
générale. Le conseil d’administration regroupe quatre collèges, afin d’appréhender au mieux
la mosaïque des problèmes de qualité de l’air (collège des administrations de l’Etat et
66
ADEME - Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie -, collège des
collectivités territoriales, collège du secteur de l’Industrie et des Transports et collège des
associations de défense de l’environnement et des personnes qualifiées).
LIMAIR a une vocation de surveillance de la qualité de l’air tout au long de l’année, au sein
de la région, afin de répondre à une priorité d’intérêt général. Grâce à des outils scientifiques
et techniques, LIMAIR peut assurer ses missions fondamentales de mesure et d’information.
Le réseau de surveillance est composé de stations de mesure. Il peut s’agir de matériel fixe
(analysant la qualité de l’air en continu) ou mobile (évaluation de la qualité de l’air dans les
zones non surveillées, études spécifiques, …).
En Limousin, les objectifs de qualité de l’air sont respectés pour l’ensemble des polluants, à
l’exception de l’ozone, quelques jours par an. Néanmoins, en Limousin, pour des raisons
géologiques, la radioactivité naturelle est supérieure à la moyenne des régions françaises. De
plus, en tant que région agricole, selon la zone d’activité, l’air peut contenir des substances
spécifiques (pesticides, méthane, …) auxquels s’associent les polluants provenant du trafic
automobile et du tissu industriel.
Ce constat ne conduit pas à une diminution des efforts en matière de qualité de l’air. En effet,
des recommandations ont été émises pour les années à venir, à savoir : développer la
surveillance de la qualité de l’air et de ses effets, maîtriser les émissions et les déplacements,
et améliorer la qualité de l’information et de sa diffusion.
1.2.3. L’information sur la qualité de l’air en Limousin
1.2.3.1. Nature de l’information
Dans le domaine de l’information sur la qualité de l’air, différents supports sont exploités. Les
bases de données sont multiples et couvrent de nombreux domaines.
67
D’une part, afin de répondre au besoin d’information du grand public et dans un souci de
simplification, un indice de qualité, l’indice Atmo (arrêté de février 2000), donne une
représentation synthétique de la situation complexe de la qualité de l’air.
Chaque polluant : dioxyde de soufre : SO2, dioxyde d'azote : NO2, ozone : O3, particules en
suspension de taille inférieure à 10 microns : PS ; est traduit sous forme de sous-indice de
qualité allant de 1 (très bon) à 10 (très mauvais).
L’indice global qui caractérise la qualité de l’air sur l’agglomération correspond au sousindice le plus élevé.
Tableau VII : Indice Atmo
Indice Atmo
1
2
Qualificatif
Très bon
3
4
Bon
5
6
7
Moyen Médiocre
8
9
Mauvais
10
Très
mauvais
L'indice ATMO est calculé pour une zone (agglomération) entière et ne permet pas de mettre
en évidence des phénomènes localisés dans une petite partie de la zone. Il est calculé chaque
jour et caractérise l'état de la qualité de l'air observé. Une tendance de la qualité de l’air est
également établie à 16 heures afin de diffuser un point sur la situation du jour.
D’autre part, différents domaines sont traités de façon plus détaillée, afin de répondre aux
interrogations de tous. Les informations abordent les domaines techniques (dispositifs de
mesure, …), exposent le cadre réglementaire en matière de pollution atmosphérique
(législation, procédures d’alerte, …), proposent des modélisations des diverses facettes de la
surveillance de la qualité de l’air, ainsi que des prévisions cartographiques à deux jours des
niveaux d’ozone (annexe 9), mettent à la disposition de la population des sources scientifiques
de données (nature et origine des polluants, études d’impact sanitaires, …). Selon les travaux
réalisés, de nouvelles thématiques sont décrites tout au long de l’année et accessibles au
public.
68
1.2.3.2. Outils de communication
Les moyens de communication abordant le thème de la surveillance de la qualité de l’air en
Limousin, proviennent pour la plus grande part des données de l’Association de surveillance
de la qualité de l’air en limousin, LIMAIR.
Différents axes de communication sont exploités. La diffusion de l’information vers les
médias se fait tout au long de l’année. En effet, une à deux interventions par mois sont
réalisées. Il peut s’agir de reportages et de débats sur la chaîne régionale France 3 LimousinPoitou-Charentes, d’émissions radiophoniques (France Bleu Limousin, France Bleu Guéret,
…), d’articles dans la presse écrite, … . De plus, la chaîne câblée de la ville de Limoges
diffuse au quotidien les résultats de mesure des polluants et l’indice Atmo.
Par ailleurs, LIMAIR a mis en place, depuis de nombreuses années, une information plus
directe des indices de qualité de l’air en Limousin, soit disponibles via les téléphones
portables (WAP, GPRS), soit, à l’image de nombreuses régions françaises, via les serveurs
Internet qui constituent l’outil le plus développé. Le site de l’association fournit une source de
données complètes. Ce dernier a pour vocation d’informer la population générale de façon
claire, accessible et pertinente. De nombreux domaines sont abordés et réactualisés
pratiquement en temps réel. Le site donne des informations générales sur l’association : rôle,
historique, fonctionnement, moyens de mesure, actualité, …, ainsi qu’une approche sur les
différents polluants de l’atmosphère (origine, impact sanitaire, réglementation, …).
Depuis le printemps 2004, LIMAIR grâce à un système de modélisation, fournit des
prévisions de teneurs en ozone à deux jours. Elles ont pour but de mieux anticiper les
phénomènes de pollution et d’informer à l’avance la population et les divers décideurs.
Enfin, chaque mois, LIMAIR diffuse un bulletin d’information sur la qualité de l’air en
Limousin. Le document est accessible sur le site de l’association. Il est également distribué à
l’ensemble des membres de LIMAIR, aux sénateurs, aux députés, aux communautés de
69
communes de la région et aux médias. Le magazine présente des renseignements sur
l’actualité de l’association ainsi que des dossiers thématiques.
Parallèlement au pôle d’information du réseau LIMAIR, d’autres outils de communication
sont à la disposition de la population. En effet, tous les professionnels en relation avec les
problèmes environnementaux offrent une base de données informative très étendue. Les
structures impliquées sont nombreuses, avec entre autres la DRIRE (Direction Régionale de
l'Industrie de la Recherche et de l'Environnement.), l’ADEME (Agence De l'Environnement
et de la Maîtrise de l'Énergie), la DRASS (Direction Régionale des Affaires Sanitaires et
Sociales), les DDASS (Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales), … Elles
peuvent également être associatives.
2. Les sujets sensibles en Limousin et les professionnels qui les côtoient
Actuellement, aucune étude n’a porté sur l’impact de la pollution atmosphérique sur les
personnes sensibles en Limousin. Ainsi, cette partie a pour objectif de décrire les
caractéristiques des différentes populations sensibles en Limousin. Ces données n’ont qu’une
valeur d’estimation en raison des doublons. En effet, une personne peut être à la fois fumeur,
diabétique, présenter un trouble artéritique, … .
2.1. La santé de l’enfant en Limousin
2.1.1. Femmes enceintes et natalité [66], [67]
Faisant suite à une période défavorable (entre 1990 et 1994, diminution de 10 % du nombre
de naissances), le taux de natalité de la région a connu une reprise bienfaisante à partir de
l’année 1995. Au cours de l'année 2000, le nombre de naissances en France métropolitaine
70
s'est accru de 5 % par rapport à 1998. Le Limousin a largement bénéficié de cette croissance,
avec près de 9 % de naissances supplémentaires. Le nombre de naissances domiciliées est
estimé à 9,9 naissances vivantes pour 1 000 habitants en Limousin. Les naissances ont
dépassé en 2000 pour la première fois depuis 1988, le chiffre de 7 000 pour atteindre 7 028.
De ce fait, le Limousin devient la deuxième région ayant connu la plus forte croissance, juste
derrière les Pays de la Loire (+10 %). Et alors que l'on a observé un tassement du nombre de
naissances en France au cours du premier semestre 2001 (-1,5 % par rapport à la même
période de l'année 2000), le Limousin est l'une des quatre régions dans lesquelles la natalité a
encore augmenté. L'importance de cette reprise ne doit pas cacher un état de fait : le niveau de
la natalité reste très bas dans le Limousin, comme dans l'ensemble du Sud-Ouest.
En particulier, le département de la Haute-Vienne était celui qui avait en 1999 la plus faible
fécondité de France (taux de fécondité en 1999 : 1,4 en Haute-Vienne).
Au demeurant, à l’instar de la population francilienne, l’âge moyen des mères s’est
progressivement allongé dans la région. En l’an 2000, l’âge moyen des mères était de 28,8 ans
(contre 29,1 ans en France).
Au sein du territoire régional, le taux de prématurité et le taux de faible poids de naissance
sont inférieurs à la moyenne nationale. Par ailleurs, la mortalité infantile est plus faible qu’en
France métropolitaine. En effet, une baisse considérable de ce taux s’est dessinée au fil des
vingt cinq dernières années (diminution de 72 % chez les garçons et de 69 % chez les filles
depuis 1974).
2.1.2. Pathologies de l’enfant
D’après les sources de la DREES (Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et
des Statistiques) [68], les premiers motifs d’hospitalisation avant l’âge de 15 ans sont les
71
pathologies respiratoires et digestives, dont le nombre varie en fonction du sexe. Dans la
région, chez les garçons, les maladies respiratoires ont été à l’origine de 13 % des séjours
hospitaliers contre 12 % chez les filles en l’an 2000.
Une enquête [69] abordant les disparités régionales de l’état de santé des enfants de 5 à 6 ans
a permis d’estimer le nombre d’enfants atteints d’asthme en Limousin. D’après les résultats,
12,4 % des enfants de la région avaient soit un asthme diagnostiqué soit des symptômes
évocateurs d’asthme sur la période 1999-2000.
De surcroît, l’observation des causes de décès des enfants âgés de 1 à 14 ans, a mis en
exergue les principales étiologies qui sont, de nos jours, les tumeurs et les causes extérieures
de traumatisme.
2.1.3. Soins de l’enfant [70]
Le Limousin bénéficie d’une offre de soins pluridisciplinaire pour la prise en charge de la
mère et de l’enfant. L’offre recoupe des gynécologues, des obstétriciens, des pédiatres (42 en
2006) et des sages femmes. De plus, la prise en charge des femmes enceintes peut être
également effectuée par les médecins libéraux.
Le taux d’équipement en pédiatrie est inégal selon le département. En effet, la Corrèze et la
Haute-Vienne dépasse les moyennes régionales (respectivement 1,6 et 1,4 lits pour 1 000
enfants de moins de 16 ans), alors que la Creuse possède un équipement deux fois moins
élevé.
2.1.4. Accueil des enfants en âge préscolaire [71], [72]
En Limousin, en 1999, 33 000 enfants d’âge préscolaire (0-6 ans) étaient concernés par les
modes de garde. La région apparaît sous équipée en structures d’accueil pour les enfants de
72
cet âge (tableau VIII). Elle offre des taux inférieurs à ceux de la France métropolitaine. En
outre, le mode de garde d’enfants principal dans les trois départements est constitué par les
assistantes maternelles.
Tableau VIII : Garde d’enfants d’âge préscolaire en Limousin au 01 janvier 2006 :
nombre de places installées
Corrèze
Creuse
Haute-Vienne
LIMOUSIN
Jardin
d'enfants
Accueil
collectif
régulier
0
6
20
26
95
82
721
898
Accueil
Accueil
collectif
collectif
régulier et
occasionnel
occasionnel
55
322
52
0
263
117
370
439
Accueil
familial
régulier
Total
400
27
214
641
872
167
1 335
2 374
2.1.5. La scolarisation des enfants en Limousin [73]
D’après les travaux de l’Observatoire Régional de la Santé en Limousin, pour l’année scolaire
1999-2000, plus de 99 % des enfants de trois ans étaient scolarisés dans la région (toutes
choses égales par ailleurs en France). Les enfants à l’âge de deux ans, sont davantage
scolarisés en Limousin que la moyenne française (42,1 % en Limousin pour 35,2 % en France
métropolitaine, en 1999).
Quant à la répartition des écoles sur le territoire. L’académie de Limoges comptait en 2004,
711 écoles réparties sur les trois départements (280 en Haute-Vienne, 168 en Creuse et 249 en
Corrèze). Près de 60 % des écoles comptent 3 classes. Les petites écoles rurales (1 ou 2
classes) représentent plus de 38 % du nombre total d’écoles primaires de l ’Académie.
A la rentrée 2005, 56 938 enfants ont été inscrits dans le premier degré en Limousin (écoles
maternelles et primaires, publiques et privées). Cette même année, l’académie connaît une
hausse sensible de son effectif d’élèves (785 élèves). Cette croissance est plus marquée en
Haute-Vienne et en Corrèze.
73
2.2. Les personnes âgées en Limousin
2.2.1. Répartition sur le territoire [74]
Tel énoncé précédemment, la région Limousin possède une population vieillissante. L’indice
de vieillissement (nombre de personnes de 65 ans et plus pour 100 jeunes de moins de 20 ans)
s’élevait à 114,5 en 2003, contre 65 en France.
La répartition des personnes d'au moins 65 ans en Limousin en 1999 est inégale selon les
cantons. La proportion de personnes âgées est relativement faible dans les grandes
agglomérations de la région : Limoges, Guéret, Ussel, Brive-la-Gaillarde. En effet, les
personnes appartenant à cette tranche d’âge sont plus présentes en milieu rural. (Annexe 10)
2.2.2. Hébergement des personnes âgées en Limousin [75]
Seules 5,3 % des personnes de plus de 60 ans résident en structures d’hébergement
spécialisées (y compris les logements-foyers) en Limousin. En outre, 22 % des plus de 85 ans
y résident. Si les femmes sont très largement majoritaires au sein de ces structures, les
hommes sont pourtant plus nombreux parmi les plus jeunes résidents (entre 60 et 74 ans). La
part de personnes âgées vivant seules chez elles augmente pour atteindre 27 % en 1999 contre
22 % seulement en 1975.
En 2003, la région Limousin dispose d'un équipement global en structures pour personnes
âgées de 12 449 lits ou places installés. Le taux d'équipement est donc de 293 lits ou places
pour 1 000 personnes âgées de 80 ans ou plus pour 324 en France métropolitaine. La Creuse
est le département ayant le taux d'équipement le plus élevé (335) et la Haute-Vienne possède,
elle, le taux plus faible (259). L’offre de structures d’hébergement est donc faible en
Limousin, bien en deçà des taux d’équipement nationaux. (Annexe 11)
74
D’après une enquête réalisée par la DRASS du Limousin en 2003 [76], l’âge moyen des
personnes interrogées, résidant dans des établissements pour personnes âgées avoisinent les
84 ans, en Limousin. Sur l’ensemble des trois départements, les femmes représentent les trois
quarts des personnes hébergées. Le degré de dépendance est logiquement lié à l’âge des
résidents. Il conduit dans de nombreux cas au décès ou à l’admission dans des centres de
soins de longue durée.
2.3. Les pathologies respiratoires en Limousin
2.3.1. Mortalité et pathologies respiratoires [77]
La région est caractérisée par une sous-mortalité significative par maladies de l’appareil
respiratoire par comparaison à la moyenne nationale.
En Limousin, 8 % de la mortalité générale sont attribués aux pathologies respiratoires (en
moyenne 742 décès chaque année). Parmi les étiologies de mortalité par maladies de
l’appareil respiratoire, les deux prédominantes sont les bronchites chroniques et les maladies
pulmonaires obstructives (281 décès annuels, en moyenne) ainsi que les pneumonies et les
broncho-pneumonies (267 décès annuels, en moyenne). Les décès par atteinte des fonctions
respiratoires surviennent à plus de 95 % chez les personnes âgées de plus de 65 ans. La
mortalité liée aux maladies de l’appareil respiratoire augmente avec l’âge de façon
exponentielle. Le tableau IX illustre ces caractéristiques régionales.
Néanmoins, les travaux des observatoires régionaux de la santé ont décrit une diminution des
taux comparatifs de mortalité par atteintes respiratoires au fil de ces vingt cinq dernières
années en Limousin et en France.
75
Tableau IX : Nombre moyen annuel de décès par maladies respiratoires selon l’âge et le sexe
en Limousin sur la période 1997-1999
Age
< 20 ans
Hommes
Femmes
Total
0
0
0
Hommes
Femmes
Total
0
0
0
20-44 ans
45-64 ans
65-84 ans
85 ans ou +
Pneumonie et broncho-pneumonie
1
7
57
1
1
33
2
8
90
Grippe
0
1
4
<1
<1
6
<1
1
10
Total
65
102
167
130
137
267
5
20
25
10
26
36
Bronchite chronique et maladies pulmonaires obstructives
Hommes
Femmes
Total
0
0
0
1
0
1
9
3
12
95
41
136
66
66
132
171
110
281
2
6
8
11
16
27
Asthme et alvéolite allergique
Hommes
Femmes
Total
0
0
0
1
<1
1
2
1
3
6
9
15
Autres maladies de l'appareil respiratoire
Hommes
Femmes
Total
<1
0
<1
1
<1
1
5
1
6
33
16
49
30
45
75
69
62
131
76
2.3.2. Les cancers de la trachée, des bronches et du poumon en Limousin [78]
Tout comme les maladies de l’appareil respiratoire, en Limousin, la mortalité liée aux cancers
de la trachée, des bronches et du poumon est significativement inférieure à celle de la France.
Elle touche plus fréquemment les hommes que les femmes. Cette pathologie constitue la
première cause de décès par cancer chez les hommes (19,4 % pour la période 1997-1999).
Néanmoins, cette mortalité a tendance à s’accroître depuis une vingtaine d’années avec une
augmentation marquée plus fortement chez les femmes. Les femmes âgées de moins de 65
ans sont les plus affectées ; au cours des dix dernières années, la progression des décès a été
de 150 %.
Quant à l’évolution de l’incidence de ces pathologies, elle suit la même progression que la
mortalité. L’incidence est nettement masculine et a fortement augmenté depuis le début des
années 80 en Limousin. La recrudescence des cancers est également plus marquée chez la
femme (accroissement de plus de 170 % de 1980 à 2000) que chez l’homme (progression de
près de 22 %) (Estimations réalisées par le FRANCIM : réseau français des registres du
cancer).
Enfin, il apparaît que les cancers touchent de plus en plus les personnes jeunes. Près de 32 %
des décès dénombrés sur la période 1997-1999 sont survenus avant l’âge de 65 ans et 45 %
des nouveaux cas surviennent durant cette même période de vie.
2.4. Les affections cardio-vasculaires en Limousin [79]
En Limousin, 3200 personnes en moyenne décèdent chaque année (1997-1999) à la suite de
maladies cardio-vasculaires. On dénote une surmortalité significative par rapport à la
moyenne nationale. Parmi ces décès, plus de la moitié concerne des femmes (54 % entre
1997-1999). Entre toutes les pathologies observées, les plus fréquentes sont les cardiopathies
77
ischémiques et les maladies vasculaires cérébrales. Viennent ensuite les insuffisances
cardiaques.
De plus, la mortalité selon l’âge laisse apparaître que, chez les femmes, la quasi-totalité des
décès par affections cardio-vasculaires (97 %) survient au-delà de 65 ans. En outre, il est
observé une augmentation du taux de décès quel que soit le sexe (Période 1997-1999).
Quant aux admissions en affections de longue durée (ALD), les pathologies cardiovasculaires représentent le tiers de l’ensemble des ALD de la région (source : régimes
d’assurance maladie du Limousin, 1999). Une prédominance des maladies coronaires et des
artériopathies caractérise les ALD chez les hommes (50 % chez les hommes contre 36 % chez
les femmes). Chez les femmes, l’hypertension artérielle sévère occupe la première place, avec
près d’un tiers des ALD de la sphère cardio-vasculaire.
2.5. Les diabétiques en Limousin
Dans une optique de Santé Publique, l’Union Régionale des Caisses d’Assurance Maladie
(URCAM) et l’Union Régionale de Médecins Libéraux (URML) [80] ont mené un projet
concernant le suivi des patients diabétiques en Limousin. Selon les résultats, en 1999, la
prévalence du diabète de type II s’élève à 2,4 % en Limousin contre une moyenne nationale
de 2,25 %.
En outre, le diabète (type I et II) est la seconde cause d’admission en ALD (Affection Longue
Durée) pour les personnes âgées de 35 à 64 ans, en Limousin au cours de la période 19971999.
78
2.6. Les insuffisants rénaux en Limousin
Selon une étude de l’ANAES [81], la prévalence de l’insuffisance rénale chronique terminale
traitée par dialyse en France, peut être estimée en France à environ 400 par million
d’habitants et l’incidence à 100 par million d’habitants. En Limousin, on peut donc évaluer la
prévalence à 285 personnes et l’incidence à 71.
De plus, l’insuffisance rénale est responsable chaque année d’environ 500 séjours dans les
établissements de soins de courte durée.
2.7. Les fumeurs [82]
Les données concernant la consommation régulière de tabac dans la région Limousin,
montrent que près d’une femme sur six et un homme sur quatre sont des fumeurs réguliers
(année 2000). La consommation de tabac varie avec l’âge et reste un phénomène
prépondérant chez les jeunes.
La mortalité associée à une forte consommation de tabac représente plus de 15 % de décès audelà de 35 ans. Le nombre de décès potentiellement liés au tabac est estimé à environ 1450
sur la période 1997-1999, en Limousin. La prévalence de ces décès est essentiellement
masculine (61,6 %). Les causes de décès s’articulent autour de trois grandes pathologies : les
tumeurs malignes de la trachée, des bronches et du poumon, les cardiopathies ischémiques et
les bronchites chroniques (Figure 3). La bronchite chronique est surtout représentée après
l’âge de 65 ans. Les tumeurs malignes de l’appareil respiratoire touchent beaucoup plus les
35-64 ans (8,7 %). Enfin, les cardiopathies ischémiques, affectent 6,9 % des décès chez les
35-64 ans et 9,6 % chez les plus de 65 ans.
79
65 ans ou plus
35-64 ans
15-34ans
%
%
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
Bronchite chronique et maladie pulmonaire obstructive
Tumeur maligne de la trachée, des bronches et du poumon
Cardiopathie ischémique
Figure 3 : Part des décès potentiellement liés au tabac dans la mortalité générale par groupe
d’âge en Limousin (1997-1999)
En outre, des différences apparaissent en fonction du sexe. En effet, chez les hommes, la
mortalité par bronchite chronique, maladies pulmonaires obstructives et cardiopathie
ischémique est en baisse. Chez les femmes, si la mortalité par cardiopathie ischémique
diminue nettement en Limousin, on observe, en revanche, une augmentation de la mortalité
par bronchite chronique et maladies pulmonaires obstructives. De plus, tant chez les hommes
que chez les femmes, la mortalité par tumeur maligne de l’appareil respiratoire connaît une
forte hausse, croissance plus marquée dans le Limousin que dans le reste de la France.
Enfin, chez la femme, l’augmentation de la mortalité par tumeur maligne se rencontre
essentiellement avant l’âge de 65 ans (de façon plus importante qu’au niveau national). Chez
les hommes, la hausse des décès est retrouvée avant et après l’âge de 65 ans alors qu’elle
diminue à l’échelle nationale.
80
2.8. Panorama des différentes pathologies rencontrées en Limousin
La figure 4 et le tableau X mettent en exergue le poids des principales pathologies donnant
lieu à une admission en ALD (Affection de Longue Durée) durant la période 1997-1999 ou
responsables de décès (année 2002) en Limousin[83].
35-64 ans
plus de 65 ans
Figure 4 : Principales pathologies d’entrée en ALD chez les personnes de plus de 35 ans, en
Limousin, en 1999
81
Tableau X : Taux annuels moyens de mortalité en Limousin pour 100 000 habitants d'une classe d'âge donnée, 2002.
<1
Moyenne
pondérée
(quel que
1-4 5-14 35-44 45-54 55-64 65-74 75-84 soit l’âge)
14.3
0
0
0
0
0
0
0
0
14.3
0
0
0
0
0
0
0
28.5
0
0
0
0
0
157
99.9
0
85.6
42.8
28.5
371
0
3.6
0
0
3.6
0
0
0
0
0
0
0
3.6
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
3.6
0
3.6
3.6
0
40
Age (années)
Causes de décès - Liste S10
I. Maladies infectieuses et parasitaires
II. Tumeurs
Tumeurs de la lèvre, de la cavité buccale et du pharynx
Tumeurs du larynx, trachée, bronches et poumon
Tumeur des tissus lymphoïdes et hématopoïétiques
III. Maladies du sang et des organes hématopoïétiques
IV. Maladies endocriniennes, nutritionnelles et métaboliques (Diabète, …)
V. Troubles mentaux et du comportement
VI. Maladies du système nerveux et des organes des sens
VII. Maladie de l’appareil circulatoire
Cardiopathies ischémiques
Maladies cérébrovasculaires
VIII. Maladies de l’appareil respiratoire
Grippe
Pneumonie
Maladies chroniques des voies respiratoires inférieures
Asthme
IX. Maladies de l’appareil digestif
X. Maladies de la peau et du tissu cellulaire sous-cutané
XI. Maladies du système ostéo-articulaire, muscles et tissu conjonctif
XII. Maladies de l'appareil génito-urinaire
Maladies du rein et de l'uretère
XIII. Complications de la grossesse et de l'accouchement
XIV. Certaines affections dont l'origine se situe dans la période périnatale
XV. Malformations congénitales
Malformations congénitales du système nerveux
Malformations congénitales de l’appareil circulatoire
XVI. Symptômes et états morbides mal définis
Mort subite du nourrisson
Total
0
5.7
1.4
0
0
0
0
0
2.9
0
0
0
2.9
0
1.4
1.4
1.4
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
11
4.2
42.8
1
6.3
6.3
1
3.1
8.3
6.3
22.9
9.4
3.1
5.2
0
0
3.1
2.1
7.3
0
1
4.2
4.2
0
0
2.1
1
1
8.3
0
172
8.6
183
10.5
44
4.8
1
9.6
25.8
9.6
62.1
30.6
6.7
7.6
0
1.9
2.9
1.9
29.6
0
1.9
0
0
0
0
1.9
0
1
12.4
0
421
17
363
10.4
108.3
22.2
2.6
23.5
26.1
22.2
153
57.4
30
22.2
0
3.9
10.4
2.6
74.4
0
2.6
3.9
2.6
0
0
2.6
0
2.6
27.4
0
813
23.2
768
25.6
128
45.1
3.7
67.1
35.4
65.8
488
145.1
117.1
78
0
14.6
34.1
6.1
76.8
0
9.8
24.4
21.9
0
0
3.7
0
0
52.4
0
1797
80.7
1316
13.2
161.4
120.2
11.5
163
145
199
1631
472.7
385.4
277
3.3
64.2
88.9
8.2
199
21.4
49.4
64.2
49.4
0
0
6.6
0
3.3
161
0
4508
20.9
351.9
7.2
52.5
25
3.9
50.7
54.5
46.6
430.6
110.6
98.2
81.8
1
26.7
22.6
3.9
57.9
6.5
10.1
16.2
13.3
0
1.5
3.7
0.1
2.2
67.6
0.3
1296.8
82
De prime abord, deux constatations transparaissent : le retentissement des tumeurs et des
maladies circulatoires sur la santé en Limousin.
En effet, considérant la tranche d’âge des plus de 75 ans, il ressort du tableau, une
prédominance incontestable des décès liés aux maladies de l’appareil circulatoire (environ
1630 décès pour 100 000 habitants). Ces pathologies sont également impliquées dans
l’admission en affection de longue durée (ALD) d’un grand nombre de personnes. La seconde
pathologie incriminée dans l’incidence des ALD et des décès en Limousin est représentée par
les tumeurs, toute nature confondue. La variable âge n’a ici que peu d’influence. Les tumeurs
sont ainsi à l’origine de plus de 50 % des ALD (période 1997-1999) et sont la première cause
de mortalité des 25-54 ans, en 2002 (seconde cause chez les plus de 55 ans).
Du reste, l’analyse des pathologies selon l’âge de l’individu laisse apparaître des divergences.
L’étude des taux annuels de décès pour 100 000 habitants indique que la principale cause de
mortalité des enfants (1-14 ans) est une nouvelle fois les tumeurs. Viennent ensuite les
maladies de l’appareil respiratoire, les malformations congénitales et les maladies du système
nerveux et des organes des sens. Quant aux nourrissons (moins de un an), la première cause
de mortalité est due aux affections ayant une origine périnatale. Les malformations
congénitales, et notamment celles touchant l’appareil circulatoire, engendrent un nombre
élevé de décès chez les moins d’un an.
Les personnes adultes de 15 à 54 ans, sont majoritairement affectées par les pathologies
tumorales (admission en ALD et décès). Les maladies cardio-vasculaires sont le deuxième
facteur pourvoyeur de mortalité en Limousin. On remarque qu’avec l’âge, le nombre de décès
imputable à ces pathologies est fortement croissant. Quant aux admissions en ALD, les
maladies cardio-vasculaires représentent environ un tiers de l’ensemble des ALD. Par ailleurs,
les maladies digestives et respiratoires constituent un poids non négligeable sur les décès en
Limousin. Au demeurant, le nombre d’ALD, en Limousin, témoigne du fort impact sanitaire
du diabète (type I et II).
83
2.9. Les professionnels de santé en Limousin [84], [85]
Une forte disparité régionale reflète la situation des professionnels de santé en Limousin. En
effet, leur présence est généralement plus forte dans le département de la Haute-Vienne,
viennent ensuite la Corrèze et enfin, loin derrière la Creuse. (Annexe 12)
Par comparaison à la distribution sur l’ensemble du territoire national, la région possède une
densité de médecins généralistes légèrement supérieure. La densité des médecins spécialistes
est, quant à elle, inférieure à celle de la France. Toutefois, au cours de ces quinze dernières
années, cette dernière a connu une forte augmentation (17 %).
Le tableau ci-dessous a pour vocation d’esquisser une ébauche de l’offre de soins accessible
en Limousin.
Tableau XI : Les professionnels de santé exerçant à titre libéral ou salarié en Limousin au
01/01/2004 (nombre).
Limousin
Corrèze
Creuse
Haute-Vienne
Médecins
généralistes
1291
369
208
714
Spécialistes
1114
307
117
690
Pharmaciens
992
307
158
527
Nombre d’officines
356
120
69
167
24
5
9
10
5
1
1
3
Hôpitaux et
cliniques
Associations de
déficients
respiratoires
84
3° Partie : Etude qualitative : états des lieux des attentes locales
pour une information plus ciblée.
L’analyse des bases de communication sur le thème de la pollution de l’air en Limousin a
soulevé certaines interrogations. En effet, les sources de données disponibles, reflètent
majoritairement les notions de mesure et de surveillance de la qualité de l’air et sont destinées
à l’ensemble de la population limousine.
A la suite des enseignements des différentes données bibliographiques (impact sanitaire de la
pollution atmosphérique, absence de seuil de dangerosité, notion de personnes sensibles), il
nous semble important d’approfondir le système d’information en harmonisant le thème
pollution de l’air et santé en Limousin.
De surcroît, il apparaît essentiel de pouvoir mettre à disposition des populations sensibles des
informations plus ciblées et plus facilement accessibles.
Une réflexion s’est alors installée quant à la manière d’appréhender aux mieux les besoins et
les attentes dans le domaine informatif. Dans un souci de clairvoyance et d’apport d’une
information efficace, il est apparu intéressant d’intégrer à ce projet les professionnels qui
exercent leur activité au quotidien auprès de personnes sensibles. En effet, ces professionnels
seront, éventuellement, à même de jouer un rôle de relais et de permettre ainsi un circuit de
l’information pour eux-mêmes et pour les personnes avec lesquelles ils sont en contact. Leur
statut leur confère une plus forte crédibilité vis à vis du public, ce qui contribue à optimiser la
sensibilisation et la qualité de l’information. L’investissement de tous ces partenaires est
nécessaire au maintien, au développement et à l’accessibilité de l’information portant sur ce
domaine.
Pour exemple, [86] en région Ile de France, un plan de communication en direction des
professionnels de santé a été élaboré. Les conclusions de ce projet sont encourageantes, elles
85
ont mis en exergue une volonté et une forte adhésion des professionnels de santé vis à vis de
ces problématiques.
Ainsi, à partir de la caractérisation précédente des populations sensibles, un inventaire des
professionnels susceptibles de promouvoir l’information, au sein de la région Limousin, a été
établi. Les différents corps de métiers concernés sont les suivants :
médecins généralistes et spécialistes (salariés et libéraux) :
-
allergologues
-
cardiologues
-
gérontologues
-
médecins du travail
-
ophtalmologues
-
oto-rhino-laryngologistes (ORL)
-
pédiatres
-
pneumologues
-
médecins du sport
-
médecins en santé publique
associations de malades déficients respiratoires
pharmaciens d’officine
responsables d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes
(EHPAD)
directeurs d’écoles maternelles et primaires
responsables de crèches et haltes-garderies
hôpitaux et cliniques
Services Départementaux d'Incendie et de Secours
Préfecture de la région et Sous-Préfectures
Conseil Régional et Conseils Généraux ; DRASS et DDASS
86
Afin d’esquisser au plus près le ressenti de ces professionnels, une enquête qualitative a été
menée. Cette dernière a pour vocation de dépeindre les acquis sur le thème de la pollution
atmosphérique, l’implication des professionnels, leurs besoins et attentes dans ce domaine.
1. Cheminement préalable à l’envoi du questionnaire
La première étape a consisté au recensement des professionnels visés par cette enquête.
Les données ont été recueillies auprès des différentes directions (Ordre régional des
pharmaciens, Conseils départementaux de l’Ordre des médecins, Inspection académique, …).
Etant donné le nombre important de personnes répertoriées, des panels ont été réalisés au sein
des médecins généralistes, des pharmaciens d’officine et des écoles de la région. Ainsi, dans
le souci d’avoir une répartition homogène des envois entre chaque catégorie de métiers, le
courrier a été adressé au tiers des médecins généralistes et officines pharmaceutiques de la
région (s’ajoutant aux médecins spécialistes ciblés) et à la moitié des écoles maternelles et
primaires. Au total, 1516 questionnaires seront envoyés sur l’ensemble du Limousin
Chaque professionnel s’est vu attribuer un code afin de garantir l’anonymat du questionnaire.
Par ailleurs, dans un souci d’information, il a été convenu d’envoyer le questionnaire
accompagné de la plaquette de l’association LIMAIR.
Enfin, une enveloppe préaffranchie est jointe à chaque pli afin d’optimiser le nombre de
retours.
87
2. Rédaction du questionnaire
Dans le dessein de faciliter la lisibilité et la compréhension, le questionnaire s’articule autour
de quatre grands items. (Annexe 13)
Dans un premier temps, quatre questions s’attachent à décrire la perception de la pollution
atmosphérique par les différents professionnels interrogés. La première question aborde les
problématiques environnementales au sens large ; les questions suivantes affinent
l’investigation en s’intéressant à la région Limousin. Ces premières interrogations ont
vocation de préambule. Elles laissent transparaître les perceptions concernant la qualité de
l’air au sein de la région et notamment la connaissance du réseau LIMAIR, pourvoyeur
prépondérant d’informations touchant ce domaine en Limousin. De plus, elles permettent
d’évaluer la fréquence de consultation des données sur la qualité de l’air en Limousin et leur
facilité d’accès.
La seconde partie s’attache à cerner les connaissances des professionnels, en terme de
pollution atmosphérique et de santé. Ces questions permettent d’appréhender la sensibilisation
des professionnels quant aux effets sanitaires de la pollution atmosphérique et notamment
l’existence de personnes sensibles.
Dans le troisième item, l’objectif est de recueillir les informations relatives à l’impact de la
pollution atmosphérique au cours de l’activité professionnelle. Le second dessein est
d’évaluer les besoins d’information des professionnels et du public auprès duquel ils exercent.
Enfin, le dernier item oeuvre à faire ressortir les besoins et les attentes des différents
professionnels ainsi que les outils de communication les mieux adaptés, pour eux-mêmes et
pour le public. De surcroît, la dernière requête est une interrogation des professionnels quant à
leur disponibilité à intégrer au sein de leur structure et dans l’exercice de leur métier un point
de relais d’information.
88
3. Exploitation du questionnaire
3.1. Nombre d’envois et taux de réponses
Le recensement des professionnels a conduit à l’envoi de 1516 exemplaires du questionnaire.
L’expédition de ces derniers a débuté le 28 avril 2006. La phase d’enregistrement des retours
de l’enquête s’est échelonnée sur les mois de mai et juin. Une plus forte affluence des
réponses s’est dessinée au cours de la deuxième semaine du mois de mai.
A l’issu du dépouillement de l’enquête, le taux de réponses atteint 23 %. Le graphique qui suit
(figure 5) fait état du nombre d’envois et de réponses pour chaque corps de métier visé par
l’étude.
Envois et retours du questionnaire
0
50
100
150
200
250
300
350
Nombre d'envois
Allergologues
Oto-rhino-laryngologues
Nombre de réponses
Pneumologues
Cardiologues
Gérontologues
Médecins du travail
Ophtalmologistes
Pédiatres
Médecins du sport
Médecins en santé publique
Médecins généralistes
Officines
Maisons de retraite
Crèches
Ecoles
Administration
Figure 5 : Nombre d’envois et de retours du questionnaire
La représentation du pourcentage de réponses au sein de chaque entité professionnelle (figure
6) révèle une certaine hétérogénéité.
89
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40%
Allergologues
Oto-rhino-laryngologues
Pneumologues
Cardiologues
Gérontologues
Médecins du travail
Ophtalmologistes
Pédiatres
Médecins du sport
Médecins en santé publique
Médecins généralistes
Officines
Maisons de retraite
Crèches
Ecoles
Administration
Figure 6 : Taux de réponses
Entre tous les professionnels, les médecins en santé publique (à relativiser du fait du nombre
d’envois initial : 14), les pharmaciens d’officine, les administrations et les ORL (taux de
réponses > 30 %) figurent parmi les personnes les plus investies dans ce projet. Leur activité
professionnelle les place au centre des problématiques évoquées dans cette étude. En effet, la
pollution atmosphérique fait, de nos jours, partie des lignes prioritaires des programmes en
santé publique. De plus, la sensibilisation grandissante du public sur le thème de la pollution
de l’air et de son impact sanitaire suscite de nombreuses interrogations. Celles-ci conduisent
légitimement à diverses sollicitations, notamment vis à vis des pharmaciens d’officine qui
apparaissent comme étant les professionnels de santé les plus facilement accessibles.
L’implication de ces derniers est alors plus marquée.
La seconde zone qui transparaît dans le graphique se situe entre 20 et 30 % de réponses. Cette
dernière comprend les médecins spécialistes des voies respiratoires : allergologues et
pneumologues, les médecins du sport, les gérontologues et les responsables d’établissement
d’hébergement pour personnes âgées. Ces professionnels exercent au quotidien leur activité
auprès de personnes plus vulnérables aux effets des polluants de l’air (malades déficients
respiratoires, personnes âgées et sportifs). Leur adhésion est donc naturelle.
90
Le taux de réponses des autres professionnels est inférieur à 20 %. Les plus faibles
pourcentages sont rencontrés pour les responsables de crèches et haltes-garderies (12,5 %), les
cardiologues et les directeurs d’écoles primaires et maternelles.
Enfin, le taux de retours des professionnels restants se concentre autour de la valeur 18,5 %.
3.2. Le questionnaire
Afin d’optimiser la lisibilité des résultats de l’enquête, les professionnels ont été répertoriés
en six catégories harmonisées en fonction de l’activité exercée :
-
les pharmaciens d'officine
-
les médecins généralistes
-
les médecins spécialistes (allergologues, oto-rhino-laryngologistes, pneumologues,
cardiologues, gérontologues, ophtalmologistes et pédiatres)
-
les médecins en administration (médecins du travail, médecins en santé publique,
hôpitaux, cliniques, collectivités territoriales)
-
les directeurs d'écoles et responsables de crèches et halte garderie,
-
les responsables d’EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées
Dépendantes).
3.2.1. ITEM 1 : Perception de la pollution atmosphérique
La première question a pour vocation de souligner le sentiment des professionnels quant aux
problèmes environnementaux dans leur plus vaste ensemble.
91
1- Les problématiques environnementales vous paraissent t-elles : insignifiantes, assez
importantes, préoccupantes ?
La première question a pour vocation de souligner le sentiment des professionnels quant aux
problèmes environnementaux dans leur plus vaste ensemble.
Les problématiques environnementales vous paraissent-elles :
100%
Préoccupantes
80%
Assez importantes
60%
Insignifiantes
40%
20%
0%
Pharmaciens Médecins
Médecins Médecins en Directeurs Responsables
d'officine généralistes spécialistes administration d'écoles et
EHPAD
crèches
Figure 7 : Les problématiques environnementales
Les résultats révèlent que les problématiques environnementales, au sens large, sont
nettement perçues par les professionnels interrogés. En effet, d’après le graphique (figure 7),
plus de 80 % d’entre eux estiment que ces questions sont assez importantes voire
préoccupantes. Les résultats sont relativement homogènes et montrent clairement une nette
sensibilisation et une prise de conscience des différentes catégories de métiers sur ce thème,
qu’ils soient professionnels de santé ou non. Par exemple, 70% des directeurs d’écoles et de
crèches interrogés considèrent préoccupants les problèmes liés à l’environnement.
Les questions suivantes orientent l’investigation au niveau de la région Limousin. Elles ont
pour objectif de mettre en exergue la connaissance ou non de l’existence d’une association
agréée de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) dans la région et particulièrement
l’existence de LIMAIR. De plus, LIMAIR étant une source prépondérante d’informations
92
concernant la qualité de l’air en Limousin, ces questions permettent d’apprécier préalablement
le niveau de connaissance des professionnels dans ce domaine.
2- En matière de la qualité de l’air, savez-vous qu’en Limousin, il existe un organisme de
surveillance de la qualité de l’air (AASQA) ?
Il ressort du graphique ci-dessous (figure 8) une connaissance mitigée de l’existence d’une
AASQA dans la région.
Connaissance de l'existence d'une AASQA
20%
oui
non
16%
12%
8%
4%
0%
Pharmaciens Médecins
d'officine
généralistes
Médecins Médecins en Directeurs Responsables
spécialistes administration d'écoles et
EHPAD
crèches
Figure 8 : Connaissance de l’existence d’une AASQA
Néanmoins, la majorité des médecins exerçant en administration (DRASS, …) interrogés ont
connaissance de l’existence d’une AASQA. Ces derniers sont amenés au cours de l’exercice
de leurs activités à aborder plus spécialement ces problématiques et à travailler conjointement
avec l’association.
On peut se demander à la suite de cette question si les réponses positives décrivent une réelle
connaissance de l’association (missions, fonctionnement, …) ou une supposition de
l’existence de ce type de réseau de surveillance de la qualité de l’air dans la région.
93
3- Saviez-vous que LIMAIR est l’association agréée qui surveille la qualité de l’air en
Limousin ?
Le graphique suivant (figure 9) affine la requête précédente avec une question sur la
connaissance spécifique du réseau LIMAIR, AASQA en Limousin.
Les résultats sont sans équivoque et appuient l’hypothèse d’une supposition de l’existence
d’un tel réseau. Les professionnels interrogés, mis à part les médecins en administration,
semblent peu connaître la présence de LIMAIR en Limousin.
Connaissance de Limair
20%
oui
non
16%
12%
8%
4%
0%
Pharmaciens Médecins
d'officine
généralistes
Médecins Médecins en Directeurs
spécialistes administration d'écoles et
crèches
Responsables
EHPAD
Figure 9 : Connaissance de LIMAIR
Ainsi, ces premiers résultats laissent pressentir une faiblesse quant à l’information sur la
pollution atmosphérique en Limousin envers les professionnels sollicités.
Le graphique de la figure 10 illustre les moyens grâce auxquels certains professionnels ont pu
découvrir LIMAIR. Les deux principales sources d’information s’avèrent être les médias et le
bulletin mensuel de LIMAIR. Avec une proportion plus faible, les autres moyens de
connaissance cités sont Internet, les colloques et le camion laboratoire de LIMAIR.
Moyens de connaissance
20%
10%
0%
Bulletin
Limair
Internet
Médias
Colloque
Camion
laboratoire
Limair
Figure 10 : Moyens de connaissance
94
4- Consultez-vous des données sur la qualité de l’air en Limousin ?
Enfin, la dernière question de cette première partie traduit la fréquence de consultation des
données sur la qualité de l’air en Limousin.
Les résultats obtenus ici (figure 11) sont en adéquation avec les questions précédentes. En
effet, hormis les médecins travaillant en administration, les professionnels reconnaissent à
plus de 80 % ne jamais consulter de données sur la qualité de l’air en Limousin.
Consultez-vous des données sur la qualité de l'air en Limousin ?
100%
Fréquemment
Peu
80%
Jamais
60%
40%
20%
0%
Pharmaciens Médecins
Médecins Médecins en Directeurs Responsables
d'officine généralistes spécialistes administration d'écoles et
EHPAD
crèches
Figure 11 : Consultation des données sur la qualité de l’air en Limousin
Parmi les professionnels consultant ces données, les sources d’information sont
essentiellement Internet et les médias. Les autres moyens évoqués sont le mensuel de
LIMAIR, la chaîne câblée de Limoges, les revues scientifiques et les colloques (figure 12).
Données sur la qualité de l'air
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Médias
Colloques
Internet
Revue
scientifique
Chaine
cablée de
Limoges
Bulletin
Limair
Figure 12 : Données sur la qualité de l’air
95
A l’issu de ce premier item, deux conclusions se dégagent. D’une part, les professionnels
ayant répondu au questionnaire sont conscients des problématiques engendrées par la
pollution atmosphérique. D’autre part, il ressort de cette analyse, une méconnaissance
générale des moyens d’information sur la qualité de l’air, disponibles en Limousin.
3.2.2. ITEM 2 : Connaissances en terme de pollution atmosphérique
Les questions préliminaires s’attachaient à faire transparaître les perceptions concernant la
qualité de l’air en Limousin. Ce second item poursuit l’investigation en abordant le volet
sanitaire de la pollution atmosphérique. Il a pour dessein de refléter une ébauche des
connaissances des personnes interrogées sur ce thème.
5- Selon vous, quel est l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé: inoffensive,
un impact sanitaire faible, un impact sanitaire avéré, sans opinion ?
La première question décrit le sentiment des professionnels concernant l’impact sanitaire de la
pollution de l’air. Les résultats sont illustrés dans le graphique (figure 13).
Impact de la pollution atmosphérique sur la santé
Inoffensive
Responsables EHPAD
Un impact sanitaire faible
Directeurs d'écoles et crèches
Un impact sanitaire avéré
Médecins en administration
Sans opinion
Médecins spécialistes
Médecins généralistes
Pharmaciens d'officine
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Figure 13 : Impact de la pollution atmosphérique sur la santé
96
Toutes les catégories de professionnels sollicités se rejoignent pour déclarer que la pollution
de l’air induit un impact sur la santé avéré. Qu’ils exercent ou non leurs activités dans le
secteur de la santé, les professionnels apparaissent très conscients de l’existence de risques
sanitaires émanant d’une mauvaise qualité de l’air respiré.
De tels résultats laissent transparaître la présence d’une sensibilisation bien intégrée quant aux
dommages généraux engendrés par la pollution atmosphérique.
6- Selon-vous, quelles sont les substances polluantes à l’origine de pathologies ?
Avec cette question, l’investigation portant sur les connaissances des professionnels est
affinée. Il s’agit ici d’approfondir les résultats de la réponse précédente afin d’estimer si la
corrélation polluants de l’air et effet sur la santé est clairement perçue par les personnes
interrogées. La question posée est une question ouverte pour ne pas influencer les réponses et
permettre ainsi de cerner précisément les perceptions des différents professionnels.
L’histogramme suivant (figure 14) répertorie les polluants nommés par les différentes
catégories de professionnels visés par l’enquête.
Avant toute chose, l’analyse des réponses a montré que 23 % des personnes interrogées ont
cité le pollueur (automobiles, usines, …) et non la substance polluante à l’origine de
pathologies (particules en suspension, dioxyde d’azote, …). Cette remarque laisse présumer
un caractère superficiel des connaissances dans ce domaine pour presque un quart des
personnes interrogées.
97
Figure 14 : Les substances polluantes à l’origine de pathologies
Quelles les substances polluantes à l'origine de pathologies, d'après les professionnels ?
Pharmaciens d'officine
Médecins généralistes
Médecins spécialistes
Médecins en administration
Directeurs d'écoles et crèches
Responsables EHPAD
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
NOx
SO2
O3
Métaux
lourds
PM
COV
CO2
Benzène
CO
HAP
Pesticides Tabac Radioactivité Pollen
98
Les résultats sont assez uniformes entre les catégories de professionnels. Le polluant le plus
fréquemment cité est le monoxyde de carbone. Ensuite, viennent l’ozone et les oxydes
d’azote, les particules en suspension et le dioxyde de soufre. Les professionnels interrogés
semblent davantage sensibilisés aux polluants « classiques », intégrés de longue date dans la
réglementation des polluants de l’air (monoxyde de carbone, oxydes d’azote, ozone). Il
ressort de ce graphique une méconnaissance des polluants émergeants (dioxines – furanes, par
exemple) ainsi qu’une sous-estimation des effets sanitaires de certains polluants (pesticides,
…). Ces constatations mettent en évidence une distance entre les acquis et l’emphase actuelle
de la pollution de l’air.
De plus, à travers cette question, certaines caractéristiques de la région se distinguent à savoir
l’activité agricole (pesticides) et la caractéristique géologique du sous-sol (granit et
radioactivité).
7- Vous sentez-vous suffisamment informés sur ces problématiques ?
L’objectif de la question suivante est de mettre en lumière la satisfaction des professionnels
interrogés quant à l’information concernant les polluants de l’air et les risques sanitaires qui
leur sont associés.
Vous sentez-vous suffisamment informés ?
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Pharmaciens d'officine
Non
Médecins généralistes
Partiellement
Suffisamment
Médecins spécialistes
Sans opinion
Médecins en administration
Directeurs d'écoles et crèches
Responsables EHPAD
Figure 15 : Satisfaction de l’information
99
Le graphique (figure 15) est sans équivoque et révèle un manque indéniable d’information
dans ce domaine. En effet, à l’exception des médecins exerçant en administration plus de 80
% des professionnels consultés estiment ne pas être suffisamment informés.
Par ailleurs, si l’on affine l’investigation plus particulièrement au niveau des médecins
spécialistes, les résultats sont similaires. Bien que leur activité de soignant (pneumologues,
allergologues, pédiatres, …) les conduit à aborder spécialement ces problématiques, ces
derniers ne se sentent pas suffisamment informés.
8- Selon vous, y a t-il des personnes plus sensibles aux effets de la pollution
atmosphérique ?, si oui lesquelles ?
Après avoir approché le thème des polluants de l’air et leur implication dans certaines
pathologies, la question suivante traite de la connaissance de l’existence de personnes plus
vulnérables à ces substances. 98 % de l’ensemble des professionnels interrogés estiment
qu’ils existent des personnes plus sensibles aux méfaits de la pollution atmosphérique (figure
16).
Les personnes sensibles selon les professionnels interrogés :
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Enfants
Personnes âgées
Malades respiratoires
Malades cardiaques
Femmes enceintes
Sportifs
Fumeurs
Figure 16 : Les personnes sensibles
100
Les sujets sensibles aux effets de la pollution atmosphérique, selon les professionnels
interrogés figurent sur le graphique (figure 17). Les premières personnes citées sont les
malades atteints de pathologies respiratoires (asthmatiques, bronchiteux chroniques, …). Les
enfants et les personnes âgées arrivent en deuxième position. A l’intérieur de chaque catégorie
de professionnels sollicités, les réponses sont analogues.
D'après les professionnels, quels sont les sujets les plus sensibles à
la pollution atmosphérique ?
0%
20%
Pharmaciens d'officine
40%
60%
80%
100%
Enfants
Personnes âgées
Médecins généralistes
Médecins spécialistes
Médecins en administration
Directeurs d'écoles et crèches
Malades respiratoires
Malades cardiaques
Femmes enceintes
Sportifs
Fumeurs
Responsables EHPAD
Figure 17 : Les personnes sensibles selon chaque catégorie de professionnels
Enfin, un point attire l’attention sur ce graphique, les femmes enceintes et les fumeurs, bien
que très sensibles, n’apparaissent qu’avec un pourcentage très faible, même chez les médecins
spécialistes (allergologues, pneumologues, pédiatres, …). Ainsi, dans notre société le
sentiment d’allégresse et de ravissement qui accompagne la maternité tend à occulter la plus
forte vulnérabilité des femmes enceintes. La femme enceinte n’est–elle pas considérée comme
une personne fragile ? Il en est de même pour les fumeurs. Considérons-nous le sujet fumeur
et non-fumeur comme égaux du point de vue de leur santé ? Le fumeur est-il une personne
sensible qui s’ignore et qu’on ignore ?
Ce second item a permis d’appréhender la sensibilisation des professionnels quant aux
problématiques sanitaires liées à la pollution de l’air. Bien que moins affranchis de la nature
101
des substances polluantes, les professionnels ont parfaitement intégré la notion de personnes
sensibles.
3.2.3. ITEM 3 : Impact de la pollution atmosphérique sur votre activité
Les questions de cette troisième partie orientent l’investigation vers le secteur d’activité des
professionnels interrogés. L’objectif étant de percevoir le retentissement de la qualité de l’air
sur l’activité professionnelle.
9- Est-ce qu’une modification dans le secteur de votre activité peut être imputée à la
pollution atmosphérique ? (Augmentation et/ou diminution de l’activité, estimation du
pourcentage de variation).
Pour ce faire, la première question est une interrogation des professionnels concernant
l’imputabilité de la pollution atmosphérique dans des modifications de leur exercice
professionnel. Ces changements peuvent être de diverses natures : recours aux soins, besoins
d’information du public, absentéisme, …
Modification dans le secteur d'activité
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Pharmaciens d'officine
Oui
non
Médecins généralistes
Sans opinion
Médecins spécialistes
Médecins en administration
Directeurs d'écoles et crèches
Responsables EHPAD
Figure 18 : Modification dans le secteur d’activité
102
Parmi les différents corps de métiers sollicités par l’enquête, les réponses fluctuent selon la
profession exercée (figure 18). Les médecins spécialistes ressentent une modification de leur
activité qu’ils semblent imputer à la pollution atmosphérique. Les médecins généralistes et les
pharmaciens d’officine paraissent également attribuer des variations de leur activité à une
mauvaise qualité de l’air.
L’exercice des directeurs d’écoles et des responsables de crèches et haltes garderies est aussi
affecté par la pollution de l’air, son impact s’avère moindre. Néanmoins, l’imputabilité des
polluants de l’air est plus difficile à estimer. En effet, elle ne conduit pas nécessairement à
l’absentéisme, l’enfant peut tout à fait avoir recours à une médication sans qu’il n’y ait
toutefois des répercussions sur son activité scolaire.
L’histogramme suivant (figure 19) représente un zoom détaillant l’impact de la pollution de
l’air sur la modification de l’activité professionnelle de chaque catégorie de spécialistes.
Modification de l'activité des médecins spécialistes :
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Allergologues
Oui
Oto-rhino-laryngologues
Non
Pneumologues
Sans opinion
Cardiologues
Gérontologues
Ophtalmologistes
Pédiatres
Figure 19 : Modification de l’activité des médecins spécialistes
Selon toute attente, l’activité des médecins spécialistes des pathologies des voies respiratoires
est la plus influencée par la pollution atmosphérique (80% des allergologues, 86% des ORL et
60% des pneumologues ressentent des modifications de leur activité).
103
L’exercice des ophtalmologistes est aussi rythmé par la pollution de l’air. Cela est à mettre en
parallèle avec le fait que certains polluants (tel l’ozone) sont pourvoyeurs d’irritations
oculaires.
De plus, environ 40% des pédiatres et des cardiologues ressentent une variation de leur
activité.
Enfin, bien que les répercussions d’une mauvaise qualité de l’air soient plus faibles, l’activité
des gérontologues est également modifiée.
Toutefois, cette question revêt un caractère très subjectif, en effet, aucune corrélation
pollution de l’air-modification de l’activité (soins, absentéisme, …) ne peut être clairement
établie. La pollution de l’air est ressentie comme responsable des variations de l’exercice
professionnel.
L’histogramme de la figure 20 renseigne sur la nature des modifications observées.
Nature des modifications
Augmentation
diminution
30%
20%
10%
0%
Pharmaciens
d'officine
Médecins
généralistes
Médecins
Médecins en
spécialistes administration
Directeurs
d'écoles et
crèches
Responsables
EHPAD
Figure 20 : Nature des modifications
Les médecins, pharmaciens et responsables d’établissements d’hébergement pour personnes
âgées constatent une augmentation dans le secteur de leur activité. Cet accroissement se
traduit par un recours aux soins ainsi que par des sollicitations diverses (demandes de
renseignements, …). Le secteur scolaire est ponctué par une diminution de l’activité exercée
104
en corrélation avec une dégradation de la qualité de l’air. Cette dernière se manifeste
essentiellement par l’absentéisme des enfants.
Entre toutes les personnes affectées par une modification dans le secteur de leur activité, une
estimation du pourcentage de variation a été réalisée (figure 21).
Pourcentage de variation
Pharmaciens d'officine
Médecins généralistes
Médecins spécialistes
Médecins en administration
Directeurs d'écoles et crèches
Responsables EHPAD
10%
8%
6%
4%
2%
0%
<0.5 %
1-4 %
5-9 %
10-14 %
15-20 %
21-30 %
Figure 21 : Pourcentage de variation
Les réponses obtenues se concentrent autour de la valeur 0,5% et moins d’augmentation ou de
diminution dans le secteur d’activité exercée. Les médecins spécialistes et généralistes
rencontrent les plus fortes modifications. En effet, leur activité professionnelle les expose
particulièrement aux répercussions d’une mauvaise qualité de l’air respiré. Le pourcentage de
variation de l’activité en milieu scolaire se répartit autour des valeurs <0,5% et 10-20%. Cette
diminution provient essentiellement de l’absentéisme.
Au niveau des médecins spécialistes (figure 22), les plus fortes modifications sont retrouvées
chez ceux spécialisés dans les pathologies des voies respiratoires. L’activité des
ophtalmologistes est également conditionnée par les méfaits de la pollution atmosphérique.
De même, le recours au service de pédiatrie est accru lorsque la qualité de l’air n’est pas
satisfaisante.
Enfin, l’activité des gérontologues se trouve aussi perturbée (1 à 5% d’augmentation).
105
Pourcentage de variation
Allergologues
30%
Oto-rhino-laryngologues
Pneumologues
20%
Cardiologues
10%
Gérontologues
Ophtalmologistes
0%
<0.5 %
1-4 %
5-9 %
Pédiatres
10-14 % 15-20 % 21-30 %
Figure 22 : Médecins spécialistes et pourcentage de variation
10- Constatez-vous au cours de l’exercice de votre profession, un besoin d’information
particulier sur ce thème, du public auprès duquel vous exercez, (relation pollution
atmosphérique-santé) ? (pendant l’année, lors d’épisodes de pollution)
Les premiers résultats ont décrit une modification de l’activité professionnelle des personnes
interrogées, la question suivante complète les données précédentes en orientant la requête vers
les besoins d’information. La finalité est d’apprécier si les modifications de l’activité
professionnelle se traduisent par des sollicitations en terme de besoin informatif. Par ailleurs,
une distinction est faite entre le manque d’information lors d’épisodes de pollution et une
carence informative de fond.
Besoins d'information du public
80%
Pharmaciens d'officine
Médecins généralistes
60%
Médecins spécialistes
40%
Médecins en administration
Directeurs d'écoles et crèches
20%
Responsables EHPAD
0%
Pendant l'année
Lors d'épisodes de
pollution
sans opinion
Figure 23 : Besoins d’information du public
106
Le graphique ci-contre (figure 23) révèle un besoin certain d’information du public auprès
duquel les professionnels exercent leur activité. Les besoins d’information se retrouvent lors
d’épisodes de pollution mais pas seulement. En effet, les personnes aspirent à une information
de fond afin de mieux appréhender ensuite les phases de pollution. Ce constat reflète une
insuffisance d’informations et une réelle volonté du public d’acquérir des connaissances dans
ce domaine. Ce manque d’information est à corréler à la méconnaissance des moyens
d’information sur ce thème dans la région (notamment LIMAIR).
Entre les différentes catégories de professionnels, les enseignants sont les plus sollicités et ce
tout au long de l’année. Ce besoin en terme d’information est à corréler au fait que la
pollution de l’air fait partie du programme scolaire du premier cycle.
En outre, les médecins généralistes semblent davantage sollicités lors d’épisodes de pollution.
Quant aux responsables d’établissement pour personnes âgées, les besoins sont inférieurs et se
retrouvent plutôt lors de « pic » de pollution.
11- Vous-même, vous sentez-vous suffisamment informés sur ce domaine ?
La question suivante situe la requête du point de vue des professionnels. Il s’agit ici de faire
transparaître si les professionnels se considèrent suffisamment informés dans ce domaine.
Etes-vous suffisamment informés dans ce domaine ?
Oui
non
Sans opinion
Responsables EHPAD
Directeurs d'écoles et crèches
Médecins en administration
Médecins spécialistes
Médecins généralistes
Pharmaciens d'officine
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Figure 24 : Sentiment des professionnels quant à l’information
107
Ce graphique (figure 24) est à l’image des résultats précédents et illustre la notion itérative
qui ressort de l’analyse des réponses du questionnaire à savoir une carence indéniable
d’information de la part des professionnels et du public. Qu’ils soient médecins, pharmaciens,
directeurs d’école, d’établissements d’hébergement pour personnes âgées, … tous les
professionnels se rejoignent sur ce point. A l’exception des médecins travaillant en
administration, plus de 70% des professionnels ayant répondu se sentent insuffisamment
informés sur ces problématiques.
Deux conclusions importantes émanent de cette troisième partie. D’une part, un nombre
important de professionnels affirme subir des fluctuations de leur activité imputables à la
pollution atmosphérique. D’autre part, le manque d’information transparaît aussi dans cet
item et cette carence informative touche aussi bien le public que les professionnels.
3.2.4. ITEM 4 : Perspectives de communication
Un besoin notoire d’information, tant des professionnels que du public, s’est dessiné au fil de
la progression du questionnaire. Face à cette constatation, cet item a pour dessein de mettre en
lumière les besoins et les attentes des professionnels et du public en terme de communication.
Il s’agit ici de définir les perspectives de communication les mieux adaptées pour une
information pertinente.
108
12- Quels seraient vos besoins et vos attentes dans ce domaine ?
La première question a pour objectif de caractériser les attentes et les besoins des
professionnels en terme d’information pour eux même et pour le public auprès duquel ils
exercent (figure 25).
Besoins et attentes des professionnels
80%
Pharmaciens d'officine
Médecins en administration
Médecins généralistes
Directeurs d'écoles et crèches
Médecins spécialistes
Responsables EHPAD
Brochures
spécifiques
Intervention
dans la
structure
60%
40%
20%
0%
Information
au
quotidien
Information
en cas
d'alerte
Exposition
mobile
Conseils,
bonnes
praitiques
Figure 25 : Besoins et attentes des professionnels
Premièrement, deux caractéristiques transparaissent. Les attentes des professionnels se
traduisent principalement par un besoin d’information lors d’épisodes de pollution. La nature
de cette information doit comprendre une communication sur les moyens de prévention, les
conseils et les mesures de précaution ainsi que les bonnes pratiques à adopter.
Dans un second temps, cette question dépeint la nature des outils de communication. Pour
toutes les catégories de professionnels (médecins, pharmaciens, directeur d’EHPAD, …) la
brochure est perçue comme le moyen de communication le plus à l’image de leurs attentes.
Par ailleurs, ce graphique montre que les directeurs d’école et les responsables de crèches ont
des besoins spécifiques. En effet, 50% d’entre eux estiment qu’une intervention au sein de
leurs structures (écoles, crèches, halte garderies) est un moyen pertinent de communication.
La présence d’une exposition mobile dans leur établissement est également sollicitée par ces
derniers ainsi que par les responsables d’EHPAD et les médecins en administration.
109
Cette question comporte également une partie ouverte où chacun peut exprimer ses attentes en
termes de communication.
Propositions de communication
6%
5%
4%
3%
2%
1%
0%
Médias
Mails
Information
Bilan
Brochure Informations Impact Cartographie Prévention Brochure
quotidienne trimestriel scientifique sur les
sanitaire
destinée aux
(canicule)
polluants
patients
Figure 26 : Propositions de communication
Parmi les propositions citées (figure 26), l’implication des médias est mise en avant. Les
professionnels estiment que les médias sont un moyen de communication efficace et
accessible pour un nombre important de personnes. Les attentes se manifestent au niveau de
la presse locale écrite (quotidiens régionaux, journaux des communes,…), télévisés et
radiophoniques. Ils trouvent judicieux d’associer aux bulletins météorologiques régionaux une
information sur la qualité de l’air en Limousin (indice de qualité de l’air, des cartographies,
…).
Par ailleurs, les résultats illustrent les suggestions des professionnels concernant la nature des
brochures d’information. La conception de brochures claires et pédagogiques destinées aux
patients est préconisée. Les réponses montrent que le contenu des dépliants doit traiter des
moyens de prévention et de précaution, de la nature des polluants présents dans l’air corrélés à
une description de leur impact sanitaire ainsi qu’une cartographie des concentrations en
polluants.
Enfin, pour certains, plutôt qu’une information quotidienne, il apparaît intéressant de mettre à
la disposition des usagers un bilan trimestriel de la qualité de l’air en Limousin.
110
13- Quel moyen de communication vous semble le mieux adapté pour vous et pour le
public ?
La question suivante constitue une synthèse des besoins émis afin de faire ressortir le moyen
de communication le mieux adapté.
Moyens de communication le mieux adapté ?
80%
Brochures
60%
Internet
Affiches
40%
Interventions
20%
0%
Pharmaciens Médecins
Médecins Médecins en Directeurs Responsables
d'officine généralistes spécialistes administration d'écoles et
EHPAD
crèches
Figure 27 : Outil de communication le mieux adapté
Les résultats convergent avec ceux de la question précédente. L’outil de communication le
plus sollicité est la brochure informative.
En outre, les réponses montrent que les brochures doivent être associées à une intervention
(formation, intervention dans la structure, …) et un affichage pour être pleinement efficace.
Les directeurs d’école, crèches et établissements d’hébergement pour personnes âgées sont les
premiers désireux d’intervention.
De plus, certains professionnels ont émis des suggestions concernant les autres moyens de
communication (figure 28).
111
Autres suggestions de moyens de
communication
8%
6%
4%
2%
0%
Information
grand public
Médias
Inspection
académique
Vidéo
Formation
médicale
continue
Figure 28 : Autres moyens de communication
Conformément aux réponses précédentes, les médias apparaissent comme un moyen de
communication pertinent et fortement sollicité.
Ces questions ont permis de cerner les outils de communication le plus en adéquation avec les
attentes des professionnels et du public auprès duquel ils exercent leur activité. Ainsi,
globalement les attentes des personnes interrogées concernent la conception d’une brochure
d’information supportée par un affichage et des interventions. De plus, les réponses ont mis
en évidence l’utilité de la présence d’informations sur la qualité de l’air dans la presse.
Pour ce qui est de la nature de l’information, les besoins se répercutent sur différents
domaines avec une insistance sur les bonnes pratiques à utiliser lors de phénomènes de
pollution.
Les deux questions qui clôturent le questionnaire sont une interpellation des professionnels
quant à l’intérêt de la mise en place d’un relais d’information et leur disponibilité à
l’accueillir.
14- Vous semble t-il intéressant de mettre à la disposition des usagers un point de relais
d’information (référent professionnel, affichage, …) ?
D’une façon globale, les professionnels (environ 80% d’entre eux) trouvent judicieux de
mettre à la disposition des usagers des points de relais d’information (figure 29).
112
Est-il intéressant de mettre à disposition
des usagers un point relais d'information ?
14%
6%
Oui
Non
Sans opinion
79%
Figure 29 : Intérêt d’un point relais d’information
15- Seriez-vous prêts à intégrer, au sein de votre structure et dans l’exercice de votre
métier, un relais d’information sur ce thème ?
Plus de 60% des professionnels sont prêt à intégrer, dans l’exercice de leur activité, un point
de relais d’information (affichage, référent professionnel, …) (figure 30).
Etes-vous prêts à intégrer un relais
d'information dans l'exercice de votre métier
19%
Oui
Non
19%
Sans opinion
61%
Figure 30 : Intégration d’un relais d’information
Les pharmaciens d’officines figurent parmi les plus intéressés quant à l’intégration de ce type
de relais. Les responsables d’EHPAD semblent plus réticents, ils s’estiment moins à même de
jouer un rôle de relais par comparaison aux autres professionnels (notamment les médecins et
les pharmaciens) (figure 31).
113
Intégration d'un relais d'information
Oui
Responsables EHPAD
Non
Sans opinion
Directeurs d'écoles et crèches
Médecins en administration
Médecins spécialistes
Médecins généralistes
Pharmaciens d'officine
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Figure 31 : Relais de d’information et professionnels
3.2.5. Bilan du questionnaire
L’exploitation des réponses de l’enquête a permis d’établir des conclusions intéressantes.
Tout d’abord, les professionnels interrogés paraissent sensibilisés aux problématiques
environnementales. Quant à la pollution atmosphérique spécifiquement, l’existence des
risques sanitaires est clairement perçue (risques sanitaires, personnes sensibles). Néanmoins,
bien qu’ils soient témoins de modifications dans le secteur de leur activité (recours aux soins,
demandes de renseignements, absentéisme, …), les professionnels éprouvent un manque
notoire d’information dans ce domaine. Il se traduit essentiellement par la méconnaissance
des moyens d’information disponibles dans la région. Ce constat reflète une carence des
formations initiales et continues abordant le thème de la pollution atmosphérique et de ses
effets sur la santé.
Le cheminement du questionnaire a ainsi permis de caractériser les éléments qualitatifs
susceptibles d’orienter une stratégie de communication pertinente et efficace tant pour les
professionnels que pour le public. L’objectif étant de mettre en évidence les outils de
communication correspondant le plus étroitement aux attentes de chacun. Ainsi, le moyen le
plus sollicité est la conception d’une brochure claire et pédagogique destinée aux personnes
sensibles (enfants, patients, …) et aux professionnels. La nature de cette dernière englobe la
notion d’alerte à la pollution (nature des polluants, moyens de prévention, conseils de
114
précaution et bonnes pratiques, …) ainsi qu’une information de fond (aspects réglementaires,
cartographie des polluants, effets sur la santé, …). L’enquête a également montré que l’appui
des médias est indispensable pour une diffusion efficace de l’information. Une autre voie de
communication mise en exergue est la réalisation d’interventions à l’égard du public (en
milieu scolaire, …) et des professionnels (colloques, formation, …).
Enfin, par leur statut et leur mission, la majorité des professionnels interrogés se sentent prêts
à jouer un rôle de relais d’informations. Ce fait dépeint une forte motivation et une volonté
d’investissement de la part de ces derniers.
4. Entretiens individuels
La seconde étape de l’étude qualitative réside en des entretiens individuels. Le dessein de
cette discussion est d’évaluer les différents axes de communication d’après les éléments du
questionnaire. De plus, ils permettront également d’apprécier le sentiment propre des
personnes plus sensibles aux polluants de l’air par le biais du système associatif.
Les entretiens ont concerné des professionnels de chaque catégorie de métiers sollicitée lors
de l’enquête. Ainsi, un médecin généraliste, deux pneumologues, deux pharmaciens, un
directeur d’école, un responsable d’établissement d’hébergement pour personnes âgées, des
membres d’associations de malades respiratoires, .... ont été rencontrés.
La majorité des professionnels est consciente des méfaits des substances présentes dans l’air
respiré. Néanmoins, certains émettent des doutes quant au rôle des polluants de l’air dans la
recrudescence de certaines pathologies. Ils demandent plus de preuves scientifiques
concernant l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique. De plus, ils estiment que la
pollution de l’air n’est pas une problématique prioritaire en Limousin, par comparaison aux
répercussions du tabagisme.
Par ailleurs, le discours a conforté les conclusions du questionnaire, à savoir mieux informer
sur l’impact sanitaire de la pollution de l’air. En effet, les sentiments qui ressortent de ces
115
différents entretiens sont un désappointement face aux carences d’informations dans ce
domaine ainsi qu’une volonté d’investissement pour y remédier. La discussion avec les
professionnels a montré que les liens entre pollution atmosphérique et pathologies ne sont pas
clairement perçus. En effet, il ressort, pour certains (incluant les professionnels de santé), une
méconnaissance des différentes études scientifiques réalisées sur l’impact à plus ou moins
long terme des polluants de l’air sur la santé (PSAS-9, APHEIS, …).
Ainsi, chaque professionnel, déjà sensibilisé aux problématiques de la pollution
atmosphérique est désireux d’informations complémentaires dans ce domaine, pour lui-même
et pour le public (notamment une information lors d’épisodes de pollution). Par son statut,
chacun reconnaît son rôle de pivot garantissant l’aboutissement de l’information vers le public
et particulièrement vers les personnes sensibles.
Pour ce faire, semblablement aux résultats du questionnaire, l’outil de communication qui leur
paraît le plus pertinent est la brochure. Les pharmaciens d’officine sont prêts à mettre à la
disposition de leurs patients un dépliant sur cette thématique tout comme les médecins (dans
la salle d’attente) et les responsables d’établissement d’hébergement pour personnes âgées.
Se sentant démunis quant aux conseils à prodiguer lors d’épisodes de pollution, les
professionnels rencontrés préconisent d’insérer dans la brochure les bonnes pratiques et
moyens de prévention. De plus, l’information doit également comporter des données
décrivant le cadre réglementaire sur la qualité de l’air, la nature des polluants atmosphériques
(avec des cartographies modélisant la répartition des polluants dans la région), leurs effets sur
la santé (appuyés d’études épidémiologiques) notamment, … Le souhait d’un bilan trimestriel
de la qualité de l’air en Limousin a aussi été évoqué par les professionnels rencontrés.
Néanmoins, les personnes interrogées s’accordent pour souligner la nécessité d’une formation
professionnelle en amont d’autres supports de communication. Afin de jouer pleinement leur
rôle et d’être en mesure de répondre aux sollicitations qui se présentent à eux, chaque
professionnel estime qu’une intervention préalable, à leur égard, serait nécessaire. En outre,
116
les directeurs d’écoles et d’établissements d’hébergement pour personnes âgées rencontrés
estiment judicieux la réalisation de supports de présentation orale pour eux-mêmes mais aussi
pour les personnes auprès desquelles ils exercent leur activité (enfants, personnes âgées).
Ces derniers insistent également sur l’intérêt pédagogique d’une exposition mobile au sein de
leur structure, associée à une présentation orale.
Par ailleurs, la collaboration avec les médias apparaît également comme étant un facteur
incontournable de diffusion de l’information. Les suggestions portent sur l’intégration d’un
bilan de la qualité de l’air aux bulletins météorologiques régionaux et de points
d’informations dans la presse locale (journaux régionaux, journaux des communes, …).
Enfin, une plus large diffusion de l’adresse du site Internet de l’association LIMAIR est
souhaitée afin d’avoir un accès immédiat à l’information. Quant à ce moyen de
communication, bien que non accessible pour certains, il est fortement sollicité pour les
messages d’alerte lors d’épisodes de pollution.
Parallèlement, le sentiment des personnes sensibles a été apprécié. Par l’intermédiaire de
l’Association Limousine d’Aide aux Insuffisants Respiratoires (ALAIR-AVD), des patients
souffrant de déficience respiratoire (bronchite chronique, cancer pulmonaire) ont pu être
entendus. Les personnes rencontrées habitaient en zone rurale, relativement éloignée du tissu
industriel et d’un réseau automobile dense. Au niveau de leur lieu de vie principal, les
malades interrogés ne ressentent pas les répercussions de la pollution atmosphérique sur leur
santé. Néanmoins, en période estivale, les personnes rencontrées affirment ressentir une gêne
et une oppression respiratoire lors de leurs déplacements en ville. De plus, elles s’estiment
sous informées concernant l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique. Elles attendent
une information sur ce thème (conseils de précaution) par le biais de leur médecin et/ou de
leur pharmacien. Enfin, le rôle des médias et l’intérêt d’une brochure informative sont, une
nouvelle fois, mis en avant dans le discours des personnes rencontrées.
117
Perspectives de communication : qualité de l’air et santé.
Cette dernière partie a pour objectif d’établir les divers axes de communication à instaurer
dans la région Limousin pour une information efficace et adaptée aux attentes de chacun. En
effet, l’enquête (questionnaire et entretiens) a permis de définir les perspectives de
communication les plus en adéquation avec les attentes des différents « professionnels-relais »
et des personnes sensibles à la pollution atmosphérique dans la région.
Il sera fait état ici, d’une part des axes prioritaires de communication à constituer d’après les
éléments du questionnaire, et d’autre part des autres moyens d’information à développer.
1. Les axes de communication prioritaires
Avant toute chose, la première action réalisée est un courrier de remerciement adressé à
l’ensemble des professionnels ayant contribué au bon déroulement de l’enquête. Ce dernier
les informe également de la mise à disposition du public du présent document et de nombreux
travaux se rapportant aux termes abordés dans ce projet sur le site Internet de l’association
LIMAIR.
Parmi les actions considérées comme le premier maillon de communication à développer dans
la région, nous retiendrons la conception d’une brochure informative accompagnée d’une
affiche, la diffusion plus large de l’adresse Internet du site de LIMAIR et l’instauration de
formations professionnelles. Les attentes nécessitent une communication objective, claire,
transparente et accessible au plus grand nombre.
118
1.1. La brochure et les affiches informatives
D’après les éléments de réponse du questionnaire, l’élaboration d’une brochure informative
destinée au public est l’outil le plus sollicité par l’ensemble des professionnels interrogés.
L’objectif de cet outil est de centraliser sur un seul document des informations qui auront été
préalablement ciblées afin de répondre au mieux aux attentes des personnes sensibles. Ce
document sera diffusé directement par les différentes catégories de professionnels-relais de la
région auprès de ces personnes.
Selon les corps de « métiers-relais », ce vecteur d’information aura un impact spécifiquement
sur les personnes sensibles (par le biais des médecins spécialistes, écoles, maisons de
retraite…) ou sur la population sans distinction apparente (par le biais des médecins
généralistes, pharmaciens, …).
Certaines régions de France ont déjà testé ce moyen de communication. La suite de l’étude est
consacrée à l’analyse des thèmes abordés dans ces brochures afin de dégager les notions
essentielles qui pourront servir à l’élaboration du document pour le Limousin.
En Ile de France [87], plusieurs brochures ont été mises en place. Un projet relatif aux attentes
des professionnels de santé vis à vis de la communication sur la pollution atmosphérique a
abouti à l’élaboration de deux brochures. L’une était destinée aux professionnels de santé
(médecins et pharmaciens) et la seconde aux « patients ». (Annexe 14) Le document dévolu
aux professionnels de santé s’attache à fournir des preuves scientifiques des répercussions
sanitaires de la pollution atmosphérique (étude ERPURS, APHEA, …). Il dresse également
un tableau, au demeurant non exhaustif, des circonstances évocatrices permettant d’orienter le
diagnostic. Grâce à ce support, les professionnels seront plus aptes à répondre aux patients et
à jouer pleinement leur rôle de soignant. Cette brochure est complétée par une plaquette
informative à l’égard des patients. Cette dernière a une vocation descriptive et préventive. La
première partie présente une vision globale de la pollution atmosphérique, avec l’introduction
119
de la notion de personnes sensibles. Le deuxième item fait état des précautions à prendre pour
se prémunir de la pollution de l’air et propose une liste des différents services d’information
disponibles (notamment les médecins et les pharmaciens).
L’ADEME [88] a également conçu une brochure d’information du public, intitulée « Santé et
prévention, vivre c’est respirer ». Successivement, elle définit la pollution atmosphérique,
présente les effets sur la santé de quelques substances polluantes et les moyens de précaution
et prévention pour chaque type de pollution (air extérieur et intérieur). Enfin, elle met à
disposition une liste de contacts utiles.
Par ailleurs, le Comité National contre les Maladies Respiratoires (CNMR) [89] (Annexe 15),
dans le cadre de ses missions de prévention et d’information propose une brochure sur le
même thème : « la pollution, un risque de notre temps ». Ce document expose, tout d’abord,
les sources des polluants extérieurs et intérieurs (chimiques et naturels), puis décrit les
grandes pollutions accidentelles et l’évolution de la pollution de l’air. Il traite également de
l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique (citations d’études épidémiologiques) et cite
les personnes sensibles. Enfin, la dernière partie est consacrée aux moyens de prévention
individuels et collectifs.
L’association agréée de surveillance de qualité de l’air de Bretagne [90] a également mis à la
disposition des usagers une brochure d’information. Son titre est le suivant : « Saviez-vous
que la pollution de tous les jours a des effets sur notre santé ? ». Cette dernière introduit les
liens entre qualité de l’air et santé, développe les bons gestes à adopter (lors de déplacement, à
la maison, …), présente le réseau de surveillance de la qualité de l’air, décrit les attitudes à
suivre en cas de pic de pollution et liste les contacts pour obtenir l’information. Il en va de
même pour un certain nombre d’autres AASQA en France.
Pour finir, l'Institut Lilly [91], en partenariat avec la SPLF (Société de Pneumologie de
Langue Française), le CNMR (Comité National contre les Maladies Respiratoires), l'AFSSET
(Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail) et Consodurable
120
(association de consommateur), a aussi décidé d'interpeller le grand public dans la brochure
"Air, pollution et Cancer". Elle a été rédigée par un médecin biologiste, un pneumologue et un
épidémiologiste. Elle présente une vision de la pollution atmosphérique à l’échelle mondiale.
Un dossier est consacré aux liens entre air, pollution et cancer, appuyé d’études
épidémiologiques. La brochure comporte également une interview de la directrice générale de
l’AFSSET. Une autre partie aborde ces thèmes sous la forme de questions/réponses et enfin
les gestes à faire sont décrits.
Ainsi, d’après les besoins et attentes ressentis dans la région Limousin et les orientations des
supports existants, les notions qui seraient intéressantes d’intégrer à la brochure sont les
suivantes:
- une définition de la pollution atmosphérique (pollution extérieure et intérieure, « pics » et
pollution de fond, réglementation, indice Atmo, niveaux d’alerte, évolution au fil des ans),
- un panorama de la qualité de l’air en Limousin (dispositifs de surveillance de la qualité de
l’air en région, cartographie des différents polluants, évolution des concentrations des
substances présentes dans l’air, …),
- la pollution atmosphérique présente t-elle des risques potentiels pour la santé ? (poids de
l’impact sanitaire des polluants de l’air, études épidémiologiques),
- y a t-il des personnes plus sensibles aux méfaits de la pollution de l’air ? (description des
sujets fragiles et facteurs de vulnérabilité),
- les conseils et attitudes à adopter en cas d’alerte à la pollution, notamment pour les
personnes sensibles,
- les coordonnées des moyens d’information disponibles.
La diffusion de cette brochure concerne prioritairement les médecins spécialistes et
généralistes (dans les salles d’attente), les pharmaciens (sur le comptoir), les associations de
121
malades déficients respiratoires, les établissements d’hébergement pour personnes âgées, les
hôpitaux et cliniques et le personnel enseignant de la région.
Par ailleurs, il serait également intéressant de mettre à la disposition des usagers cette
brochure au niveau des collectivités locales (mairies, conseils généraux et régionaux,
préfecture et sous préfectures, communautés de communes) afin d’optimiser l’incidence de
cette sensibilisation.
En parallèle de la brochure, la conception d’une affiche informative est souhaitable. En effet,
les éléments du questionnaire ont mis en évidence l’intérêt de la réalisation d’une affiche
notamment à disposer au niveau des salles d’attente des médecins (généralistes et
spécialistes). Cet outil de communication a l’avantage d’inculquer des notions simples et
claires (mots clés, éléments de graphisme, …) qui permettront une sensibilisation attractive,
rapide et durable. Une exposition mobile peut également être envisagée au niveau des écoles
et des établissements d’hébergement pour personnes âgées. Exposition itinérante qui pourra
être associée avec la projection d’un diaporama ou d’une vidéo pour une sensibilisation
optimale.
1.2. Formation professionnelle
Un autre outil de communication sollicité par les personnes interrogées est l’instauration de
formations professionnelles. En effet, face au manque d’information ressenti, il semble
intéressant d’organiser, pour chaque catégorie de professionnels, une réunion d’information
sur ce thème. Cette démarche est fortement encouragée afin de valoriser la mission
d’information de chaque professionnel et lui permettre de jouer pleinement et efficacement
son rôle de relais. De plus, elle aura pour vocation d’apporter une information en amont de la
brochure dans le souci d’optimiser la sensibilisation des sujets sensibles. Il s’agit également
122
d’un moyen judicieux de diffusion de l’information en démultipliant les relais. Ainsi, chaque
professionnel formé sera un nouveau vecteur potentiel d’information vers d’autres personnes
(personnel soignant, parents, …). Pour chaque profession estimée comme relais préférentiel
vers les personnes hautement exposées, les étapes à suivre pour la mise en place de formation
ont été envisagées.
1.2.1. Professionnels de santé et formation
Entre tous les professionnels de santé de la région, les médecins spécialistes (notamment les
spécialistes des voies respiratoires, les pédiatres, …), les médecins généralistes et les
pharmaciens sont les relais prioritaires pour la formation.
1.2.1.1. les médecins
La réalisation d’une réunion d’information sur ce thème à l’égard des médecins de la région
présente de nombreux intérêts. En effet, elle permet de sensibiliser d’une part les
professionnels directement en contact avec les sujets à risque par l’intermédiaire des médecins
pneumologues, allergologues, ORL, pédiatres, des médecins scolaires, des médecins
coordonnateurs en établissement d’hébergement pour personnes âgées, médecins du sport,
médecins du travail, ... D’autre part, cette formation offre l’avantage d’une sensibilisation
étendue à l’ensemble des usagers par le biais des médecins généralistes. Enfin, l’information
pourra également être diffusée par ces professionnels au niveau des personnels soignants
(infirmiers, …).
Différentes structures organisent des formations envers les médecins, tout au long de l’année.
Tout d’abord, il existe dans la région Limousin plusieurs associations de formation médicale
continue, dont une au sein de chaque département. Après avoir pris contact avec les
123
responsables des associations de formation médicale continue, il se dégage une volonté de
mettre en œuvre une réunion d’information-formation devant aborder d’une part les
pathologies imputables à la pollution atmosphérique et les moyens de prévention et d’autre
part la pollution en Limousin et le réseau de surveillance, première source d’information sur
la qualité de l’air.
Le projet devra être déposé auprès des associations avant le mois novembre, date
d’élaboration du programme de formation pour l’année à venir. Dans le dessein d’offrir une
sensibilisation du plus grand nombre de professionnels, la formation doit être établie en
collaboration avec un réseau de partenaires, à savoir la DRASS, l’URML, l’URCAM (projet
fonds d’aide à la qualité des soins de ville), des laboratoires pharmaceutiques, …
De plus, au sein de l’Université de Limoges, la Formation Médicale Continue Universitaire
(FMCU) coordonne des sessions de formation abordant différents domaines. La proposition
de formation doit être adressée au président de la FMCU de la région Limousin. Le projet sera
ensuite soumis à l’approbation du conseil d’administration.
1.2.1.2. les pharmaciens d’officine
Au niveau des pharmaciens d’officine, la société des pharmaciens du Limousin gère la
formation continue des professionnels. Le dossier doit être transmis par écrit au Président.
Après accord, le programme pourra être intégré au calendrier de formation de l’année à venir.
1.2.2. Formation du personnel enseignant
Dans le cadre de ses missions d’information et de sensibilisation, LIMAIR a établi une
convention entre le Rectorat de l’Académie de Limoges et l’IUFM (Institut Universitaire de
Formation des Maîtres). L’objectif de cette convention réside dans la nécessité de formations
124
du personnel enseignant et d’interventions destinées aux élèves afin d’apporter une
sensibilisation sur la connaissance de la qualité de l’air pour une meilleure compréhension de
l’information sur la pollution atmosphérique, thématiques à aborder dès l’enfance. Cette
collaboration est en vigueur depuis mars 2002.
De plus, la DAFPEN (Délégation Académique à la Formation des Personnels de l’Education
Nationale) accompagne la professionnalisation des enseignants par la formation continue.
Ses missions sont les suivantes :
-
recueillir les besoins à partir d’enquêtes et d’entretiens conduits auprès de différents
publics concernés par la formation,
-
établir les relations avec l’IUFM,
-
mettre en œuvre des formations,
-
évaluer les effets des formations,
-
réaliser un cahier des charges des formations.
Dans le cadre de cette étude, les besoins ont été clairement définis grâce au questionnaire. Le
projet de formation devra être établi d’après le cahier des charges et transmis à la DAFPEN.
1.2. Diffusion de l’adresse Internet du site de LIMAIR
Un point important consiste à intégrer dans la communication les systèmes d’information
permanents. En regard des réponses au questionnaire, de nombreux professionnels n’avaient
pas connaissance du site Internet de l’association LIMAIR, qui est pourvoyeur de nombreuses
données pouvant répondre à certaines de leurs interrogations. En effet, les attentes des
professionnels interrogés se traduisaient principalement par un besoin d’information lors
d’alerte à la pollution (notamment les associations de déficients respiratoires) et un bilan
mensuel ou trimestriel de la surveillance de la qualité de l’air en Limousin. En plus d’autres
informations, le site offre la possibilité d’une inscription à la « newsletter ». Cette dernière
125
permet de recevoir quotidiennement les dernières estimations de la qualité de l'air sur les
principales agglomérations du Limousin, ainsi que les dernières nouvelles du réseau de
surveillance. De plus, les bulletins d'alerte à la pollution atmosphérique émis par LIMAIR
peuvent être envoyés aux abonnés, tout comme le mensuel de LIMAIR. Cette approche
constitue une première réponse aux besoins des professionnels.
Par ailleurs, il semble également intéressant d’instaurer des liens vers le site Internet LIMAIR
(http://www.limair.asso.fr) au niveau des portails des différents partenaires locaux. En effet,
l’accès au site par l’intermédiaire du conseil régional, des conseils généraux, de la préfecture
et des sous préfectures, du rectorat et des inspections académiques paraît être un moyen
judicieux de facilité d’accès à l’information. Le retentissement affecterait ainsi un nombre
plus important de personnes et la sensibilisation serait optimisée.
Cependant, dès lors que toute la population n’a pas encore accès à Internet, cette voie de
communication devra nécessairement être associée aux autres outils cités précédemment.
2. Outils de communication à développer
2.1. Rôle des médias
L’importance du poids des médias dans la sensibilisation du public a été fortement mise en
avant par les professionnels sollicités par l’enquête. En effet, chacun estime qu’il serait
intéressant d’assortir les prévisions météorologiques locales d’une information sur la qualité
de l’air et particulièrement en période estivale. L’implication des médias implique aussi bien
la presse écrite qu’audiovisuelle. En Limousin, seule la chaîne câblée de Limoges diffuse des
données quotidiennes concernant la qualité de l’air. Néanmoins, peu de personnes ont accès à
cette dernière. De plus, la presse écrite (quotidiens régionaux, journaux des communes, des
conseils généraux et du conseil régional, …) est susceptible d’avoir un bon impact auprès des
personnes âgées qui sont des lecteurs assidus.
126
Néanmoins, LIMAIR transmet quotidiennement ces données aux médias. La prise en compte
ou non par ceux-ci demeure de leur propre initiative.
2.2. Autres
L’information pourra à plus ou moins long terme s’orienter vers une communication plus
ambitieuse, à destination de l’ensemble de la population. Faisant suite à la première phase de
sensibilisation élaborée d’après les éléments précédents, le contenu de cette information devra
alors être plus préventif qu’informatif.
En outre, à l’échelle nationale, il semblerait fort intéressant de développer la formation initiale
dans le domaine santé-environnement. En effet, la place de la santé publique dans la
formation des futurs professionnels de santé est faible. L'initiation aux sciences de base de
l'environnement est peu développée. Aussi, le médecin ou pharmacien n'acquiert pas
nécessairement les repères qui lui permettront, dans son exercice quotidien, de suspecter,
derrière des troubles d'adaptation scolaire d'un enfant, la répétition de crises d'asthme de
l'adolescent, ou encore l'apparition d'un cancer de la vessie d'une femme non fumeuse,
l’action possible de polluants présents dans l'environnement général ou professionnel.
La situation évolue cependant. L'environnement a récemment été inscrit dans l'intitulé d'une
discipline universitaire : "Santé publique, Environnement et Société". Un nouveau certificat
de Maîtrise des Sciences Biologiques et Médicales (MSBM) : "Environnement et Santé",
permet
aux
futurs
spécialistes
de
percevoir
l'importance
des
problématiques
environnementales. Cependant, ces formations concernent principalement quelques futurs
spécialistes (de santé publique, de médecine du travail, éventuellement de pneumologie…), et
fort peu les médecins et pharmaciens, qui bien plus nombreux, exerceront en médecine
générale, en pédiatrie ou en officine. Il est donc important que les formations de base des
futurs médecins et pharmaciens donnent une véritable place aux sciences de l'environnement,
articulées avec les autres matières fondamentales.
127
Conclusion
La communication de fond sur le thème de la pollution atmosphérique et de la santé reste,
encore de nos jours, marginale. Néanmoins, dans certaines régions, depuis ces dernières
années, il semble se profiler un développement des initiatives dans ce domaine.
La problématique qui ressort de cette étude a trait aux sujets à risque. En effet, l’analyse des
données bibliographiques fait transparaître la vulnérabilité des enfants, des personnes âgées,
des malades respiratoires et cardio-vasculaires, des femmes enceintes, des fumeurs, des
sportifs, des diabétiques, … Sujets d’ores et déjà intégrés dans la réglementation française
(seuil de recommandations et d’information, recommandations du Conseil Supérieur
d’Hygiène Publique de France). Ainsi, il est apparu essentiel d’orienter l’information
spécialement vers ces personnes. Dans le souci d’apporter une information pertinente,
accessible et étendue, le choix a été fait de s’appuyer sur des « professionnels-relais ». Les
professionnels estimés comme des relais prioritaires sont les médecins (généralistes et
spécialistes), les pharmaciens, les directeurs d’écoles et maisons de retraite, …
L’enquête réalisée auprès de ces professionnels a révélé un besoin notoire d’information
abordant ces thématiques (besoin en terme de connaissance des moyens d’information
disponibles et besoins d’information proprement dite). L’instauration de moyen de
communication à destination des personnes plus fragiles est fortement plébiscitée. En effet,
les professionnels interrogés ressentent les répercussions d’une mauvaise qualité de l’air sur la
santé des personnes plus vulnérables, dans l’exercice de leur activité,. De plus, les besoins
d’information éprouvés se traduisent tant pendant l’année que lors des pics de pollution.
Quant aux outils de communication sollicités, les attentes se portent préférentiellement vers la
réalisation d’une brochure et la conception d’affiches informatives. Les professionnels se
sentent impliqués et sont prêts à s’investir dans la sensibilisation des personnes qu’ils côtoient
128
par le biais de leur métier. Par ailleurs, dans un souci d’efficacité, ils préconisent
l’organisation de « formations-information » professionnelles à leur égard.
Ainsi, à l’issue de ce projet, les différentes perspectives de communication retenues ont
permis de constituer les fondements d’une future brochure d’information. De plus, des
démarches ont été engagées dans le dessein de mettre en place une formation dans ce
domaine.
Enfin, la communication mise en place pourra être assortie d’une évaluation future. Cette
dernière permettra d’estimer l'efficacité d'un dépliant et de panneaux d’affichage comme outil
de communication, en fonction des objectifs de santé publique visés.
129
Annexes
130
Annexe 1 : Seuils réglementaires
Seuils
(µg/m3)
NO2
O3
SO2
Recommandations
et information du
public
200 µg/m3
(horaire)
180 µg/m3
(horaire)
300 µg/m3
(horaire)
240 µg/m3
400 µg/m par heure Moyenne horaire
ou, si pendant 2
dépassée durant 3
jours consécutifs, heures consécutives
les concentrations
dépassent 200
µg/m3, moyenne
500 µg/m3
horaire dépassée
Moyenne horaire
300 µg/m3
durant 3 heures
dépassée durant 3
Moyenne horaire
consécutives et que
dépassée durant 3 heures consécutives
les prévisions font
heures consécutives
craindre un nouveau
risque de
dépassement de ce
seuil pour le
360 µg/m3
troisième jour
Moyenne horaire
3
Alerte
131
Annexe 2 : Recommandations du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France [3]
(CSHPF)
Ce document :
- demande aux parents et à tous les personnels s'occupant d'enfants (puéricultrices, assistantes
maternelles, enseignants, éducateurs, responsables d'éducation physique et sportive, …) d'être
vigilants vis-à-vis de l'apparition de symptômes évocateurs (toux, gêne respiratoire, irritation
de la gorge ou des yeux, …) lors des épisodes de pollution et de ne pas hésiter à prendre un
avis médical ; ces pics pourraient, en effet, révéler une sensibilité particulière de certains
enfants. Il convient également de ne pas aggraver les effets de cette pollution en ajoutant des
facteurs irritants : fumée de tabac, utilisation de solvants… ;
- conseille aux parents d'enfants asthmatiques de signaler l'asthme de leur enfant aux
responsables de la structure qui l'accueille. Il est rappelé qu'en milieu scolaire l'enfant
asthmatique peut bénéficier d'un projet d'accueil individualisé (PAI) ;
- recommande aux patients souffrant d'une pathologie chronique (asthmatiques, insuffisants
respiratoires ou cardiaques) de respecter rigoureusement leur traitement de fond, d'être
vigilants par rapport à toute aggravation de leur état et de ne pas hésiter à consulter leur
médecin ;
- rappelle aux patients asthmatiques qui sont sujets à des crises d'asthme déclenchées par
l'effort qu'ils peuvent, lors des épisodes de pollution atmosphérique, avoir recours à un
broncho-dilatateur inhalé en prévention, selon les recommandations de leur médecin traitant ;
- dicte des recommandations en cas de dépassement des seuils d'information et d'alerte, selon
les tableaux ci-dessous, en fonction des diverses catégories de sujets sensibles :
o Groupe 1 : enfants de moins de 6 ans (crèches, écoles maternelles, …)
o Groupe 2 : enfants de 6 à 15 ans (écoles primaires, collèges, centres aérées, …)
o Groupe 3 : adolescents et adultes.
132
Dépassement
Groupes
Activités
Seuil d'information
Seuil d'alerte
Déplacements habituels (domicile lieu de garde ou école)
Ne pas modifier les déplacements habituels
Ne pas modifier les déplacements
indispensables mais éviter les promenades.
Récréation ou temps équivalent
Laisser les enfants s'aérer et ne pas modifier les
activités prévues sauf pour les sujets connus
comme étant sensibles ou qui présenteraient
une gêne à cette occasion ; pour eux, éviter les
exercices physiques intenses et privilégier les
activités calmes.
Eviter les activités à l'extérieur.
1
133
Groupes
2
Activités
Dépassement
Seuil d'information
Seuil d'alerte
Déplacements habituels
(domicile, lieu de garde ou école)
Ne pas modifier les déplacements
habituels.
Ne pas modifier les déplacements habituels.
Récréation ou temps équivalent
sans activité sportive organisée
Laisser les enfants s'aérer normalement.
Eviter les activités à l'extérieur.
Activités sportives
Compétitions sportives
Eviter les sports extérieurs et privilégier, à
Ne pas modifier les activités sportives
sauf pour les sujets connus comme étant l'intérieur des locaux, les exercices physiques
d'intensité moyenne ou faible.
sensibles ou qui présenteraient une gêne à
cette occasion ; privilégier pour eux, les
exercices physiques moins intenses, voire
suspendre leur activité.
NB : un exercice physique d'intensité moyenne
n'oblige pas à respirer par la bouche.
Ne pas modifier les compétitions, sauf
pour les sujets connus comme étant
Reporter toute compétition, qu'elle soit prévue à
sensibles ou qui présenteraient une gêne à
l'extérieur ou à l'intérieur de locaux.
cette occasion ; il leur est recommandé de
s'abstenir de concourir.
134
Groupes
Activités
Déplacements
Dépassement
Seuil d'information
Seuil d'alerte
Ne pas modifier les déplacements
prévus.
Ne pas modifier les déplacements prévus.
Eviter, à l'extérieur des locaux, les activités sportives
violentes et les exercices d'endurance.
Activités sportives
3
Compétitions sportives
Ne pas modifier les activités sportives
sauf pour les sujets connus comme
étant sensibles ou qui présenteraient
Privilégier les activités sportives dans les gymnases.
une gêne à cette occasion ; privilégier
pour eux, les exercices physiques
Pour les personnes connues comme étant sensibles ou qui
moins intenses, voire suspendre leur
présenteraient une gêne à cette occasion, adapter ou
activité.
suspendre l'activité physique en fonction de la gêne
ressentie.
Déplacer, dans la mesure du possible, les compétitions
Ne pas modifier les compétitions,
prévues à l'extérieur des locaux.
sauf pour les sujets connus comme
étant sensibles ou qui présenteraient
une gêne à cette occasion ; il leur est NB : il incombe aux sportifs de haut niveau de juger de
l'opportunité de leur participation à la compétition en
recommandé de s'abstenir de
fonction de leur expérience et de l'avis de leur médecin.
concourir.
NB : dans le cadre de l'ozone, dans les régions où le seuil d'information est franchi fréquemment, il est recommandé, pendant les périodes
estivales, d'organiser les activités sportives en matinée (avant 12 heures).
135
Annexe 3 : Fiches descriptives des effets sanitaires de quelques polluants atmosphériques.
L'ozone (O3)
L'ozone est un gaz qui atteint les bronchioles et les alvéoles, 90% de la quantité arrivant aux
poumons pénètrent dans l’organisme.
Il est généralement admis que les lésions induites par l’ozone sont attribuables à une
destruction oxydative des molécules biologiques, soit par réaction directe, soit par la
formation de radicaux libres et d’intermédiaires réactifs.
Les effets aigus de l’ozone concernent surtout des atteintes respiratoires (sécheresse buccale,
toux, hypersécrétion bronchique,…) et oculaires. De plus, l’ozone diminue le seuil de
réactivité aux allergènes auxquels l’asthmatique est sensibilisé. Ainsi, chez des patients
asthmatiques, l’ozone peut induire le déclenchement d’une réaction inflammatoire [92].
Au niveau chronique, les expositions répétées ont permis d’identifier un phénomène de «
tolérance ». Ce phénomène serait à l’origine des effets chroniques, surtout respiratoires. Ces
effets sont de trois types : bronchopathies, emphysème souvent associé à la fibrose et fibrose.
Enfin, l'ozone peut être responsable de troubles neurologiques décrits pour des expositions
prolongées de 7 à 10 ans, associant des maux de tête, une faiblesse, un accroissement de
l’excitabilité musculaire et des troubles de la mémoire.
Le dioxyde d’azote (NO2)
Il est absorbé à tous les niveaux du tractus respiratoire. Le NO2 est un gaz irritant qui pénètre
jusque dans les bronchioles et les alvéoles pulmonaires.
Le mécanisme de la toxicité pulmonaire du dioxyde d’azote repose sur l’hypothèse d’un effet
direct par oxydation des lipides et des protéines membranaires. Des effets sur la fonction
136
pulmonaire, la morphologie du poumon, sur les systèmes anti-oxydants de défense et les
mécanismes biochimiques ont été observés. Il peut entraîner une altération de la fonction
respiratoire, une hyperréactivité bronchique chez l'asthmatique et un accroissement de la
sensibilité aux infections des bronches chez l'enfant. Des réactions de nitrosations peuvent
être envisagées. Certaines nitrosamines peuvent donner, après transformation, des composés
réactifs (métabolites alkylants). Ces agents alkylants ont la capacité de se fixer à l’ADN et
empêchent ainsi la transcription de l’ADN lors de la division cellulaire. Ils sont donc
susceptibles d’avoir des effets génotoxiques, tératogènes et/ou cancérogènes.
Le dioxyde de soufre (SO2) :
La pénétration du dioxyde de soufre dans les voies respiratoires inférieures est très faible. Elle
est accrue quand la fréquence respiratoire augmente.
Le dioxyde de soufre absorbé passe dans le sang et ce dernier le véhicule vers les organes où
il sera métabolisé.
Les symptômes observés après une exposition chronique s'apparentent à ceux de la bronchite
chronique. Cette dernière peut s’accompagner d’emphysème et d’une altération de la fonction
pulmonaire en cas d’exposition importante et prolongée.
Enfin, la possibilité d’un effet co-cancérogène avec le benzo[a]pyrène a été étudiée chez le rat
et le hamster. Une augmentation du taux de tumeurs pulmonaires est observée. L’explication
avancée est une inhibition par le SO2 de la voie de détoxification du benzo[a]pyrène.
Les particules en suspension, mesurées notamment en PM10 et PM2,5
Leur taille détermine le site de dépôt dans l’appareil respiratoire. Les plus grosses particules
se déposent dès les premiers organes traversés (du nez au pharynx), les particules de 1 à 5 µm
137
se déposent dans la région trachéobronchiale et enfin les particules les plus fines peuvent
atteindre les territoires les plus profonds de l’arbre respiratoire (les bronchioles et les
alvéoles) et y persister [93].
Au niveau respiratoire, les particules peuvent causer une inflammation à différents niveaux
des voies aériennes. L'exposition aux particules est suivie d'une augmentation des cellules
inflammatoires, des cytokines (médiateurs de l’inflammation), des chimiokines (médiateurs
du chimiotactisme) et des immunoglobulines de type E (IgE), spécifiques de la réponse
allergique [94]. De même, le liquide de lavage broncho-alvéolaire contient des neutrophiles.
Ce sont des cellules immunitaires dont le rôle est marqué lors de bronchites chroniques,
d'asthme et de rhinites allergiques. La pénétration des particules dans les voies aériennes
induit la stimulation des cellules de Langherans qui sécrèteront d’autres médiateurs en
réaction pour informer et activer les autres cellules immunitaires [95]. Les mécanismes
d’action expliquant les phénomènes inflammatoires reposent sur l’intervention d’un stress
oxydant. Il s'en suit une libération de radicaux libres oxygénés actifs et une diminution des
activités enzymatiques antioxydantes.
De même, des modifications au niveau des taux des facteurs de la coagulation (facteur VII,
fibrinogène, protéine C réactive) ont été décrites chez l'animal. Ces phénomènes seraient à
l'origine d'une fluctuation du débit sanguin et du développement d'évènements cardiovasculaires (thrombose, embolie, accident vasculaire cérébral, ...) [96].
De plus, les métaux et les HAP peuvent s’adsorber sur les particules. Outre leur toxicité
propre, ils jouent un rôle important dans le déclenchement du stress oxydant en générant des
radicaux oxygénés. Ces particules peuvent également présenter à leur surface des allergènes :
il semble que les asthmatiques soient susceptibles de faire des crises à des niveaux
d’exposition aux allergènes plus faibles que ceux auxquels ils sont sensibilisés
habituellement.
138
Peu d’études concernent aujourd’hui les particules ultra-fines (<0,1 µm) alors qu’elles
représentent certainement les risques les plus élevés, notamment en terme de réponse
inflammatoire, d’impact sur la coagulation ou sur la cancérogenèse.
Enfin, certaines études animales ont permis à l’IARC-CIRC (International Agency for
Research on Cancer – Centre International de Recherche sur le Cancer) de classer les
particules Diesel dans le groupe 2A : "substances potentiellement cancérigènes pour
l’homme".
Le monoxyde de carbone (CO) :
Le monoxyde de carbone, absorbé par les poumons, diffuse à travers les membranes alvéolocapillaires. Entre 80 et 90% du CO absorbé se fixent sur l’hémoglobine. L’affinité de cette
dernière pour le CO est environ 280 fois supérieure à celle pour l’oxygène. La concentration
en carboxyhémoglobine (hémoglobine fixant le CO) augmente très rapidement pour ensuite
atteindre un plateau. Le CO modifie la dissociation oxygène-hémoglobine de telle manière
qu’il diminue la libération d’oxygène dans les tissus. De plus, entre 10 et 15% du CO va se
fixer sur des hémoprotéines, en particulier sur les cytochromes oxydases, le cytochrome P450,
les catalases,…
L’élimination du CO dépend de la quantité en O2 disponible : il faut que la pression sanguine
en O2 devienne supérieure à celle en CO.
L’intoxication aiguë au CO est relativement fréquente (milieu professionnel et domestique).
Elle débute par des céphalées et des vertiges, puis rapidement apparaît une faiblesse
musculaire due au déficit de l’apport en oxygène des muscles.
L’intoxication chronique se caractérise par le développement d’ischémies myocardiques et
d’athérosclérose, une diminution de la coordination manuelle et de la perception visuelle. La
diminution de la quantité d’O2 disponible au niveau des différents tissus peut entraîner des
139
pathologies, notamment au niveau du cœur et du cerveau. La survenue de ces pathologies est
favorisée par le jeune âge, les maladies chroniques préexistantes ou l’altitude. Le fœtus est
particulièrement sensible à l’hypoxie induite par le CO car son taux de carboxyhémoglobine à
l’équilibre est plus élevé. Chaque année, les intoxications au CO sont responsables de
nombreux décès en France.
Hydrocarbures aromatiques monocycliques (benzène)
La voie principale d'absorption du benzène est l'inhalation. Le benzène est une molécule très
lipophile, les tissus les plus exposés sont la moelle osseuse et la graisse. La toxicité du
benzène sur la moelle osseuse est liée à l’action des métabolites. Cette toxicité semble
provenir de l’activation métabolique du benzène en espèces réactives qui peuvent se lier à des
molécules inhibant la synthèse de l’ARN des macrophages, bloquant l’hématopoïèse et
supprimant la synthèse protéique intracellulaire. De plus, la liaison à l’ADN peut conduire à
un effet mutagène s’exprimant par une leucémie.
Les effets du benzène présents dans l'air sont principalement dus à une exposition de long
terme. La toxicité aiguë du benzène peut, néanmoins se rencontrer éventuellement chez des
ouvriers utilisant le benzène ou ses dérivés.
Les effets hématotoxiques et immunotoxiques du benzène sont connus et décrits dans de
nombreuses études. Les premiers signes d'une toxicité chronique sont l’atteinte de la moelle
osseuse qui pourra générer une anémie aplasique ou un syndrome myéloprolifératif. L'anémie
aplasique, la thrombocytopénie, la neutropénie, la lymphopénie et la leucémie sont les
principaux effets sanguins observés.
Par ailleurs, des effets sur le système immunitaire (diminution des taux sériques d’IgA et
d’IgG) ont été décrits dans le cadre d’expositions professionnelles au benzène. [97]
140
Concernant les effets cancérigènes, la leucémie aiguë myéloïde est l’affection touchant le plus
grand nombre de personnes. Néanmoins, une association significative avec d'autres leucémies
et même d’autres affections du tissu hématopoïétique comme les lymphomes non hodgkiniens
a été rapportée dans de très nombreuses études.
Les effets chroniques des autres hydrocarbures (toluène, xylène) sur l’organisme sont moins
importants.
Le plomb (Pb)
Le plomb est présent dans l'atmosphère sous différentes formes : vapeurs, gaz ou particules.
Les voies digestives et pulmonaires sont les principales voies d'absorption du plomb. Les
vapeurs et gaz atteignent les alvéoles pulmonaires et passent dans le sang. Pour les particules,
les plus grosses sont éliminées des voies respiratoires hautes et dégluties tandis que les plus
fines diffusent à travers la muqueuse pulmonaire profonde et passent dans le sang.
Une fois dans le sang, une partie des particules se fixe aux hématies (95%) et le restant de
plomb est stocké dans les tissus ou éliminé dans les urines. L'os est un tissu pour lequel le
plomb et ses sels ont beaucoup d'affinité. La demi-vie du plomb au niveau de l'os étant assez
longue (9 ans en moyenne), le relargage du plomb dans le sang ou les tissus mous est
essentiellement lié à la résorption osseuse physiologique.
L'intoxication au plomb, dénommée saturnisme est reconnue comme maladie professionnelle
depuis 1919.
Les mécanismes de cette toxicité sont multiples. D'une part, le plomb libre inhibe l'activité de
certaines enzymes, notamment l'acide aminolévulinique déshydratase (ALAD), enzyme
participant, en présence de zinc à la synthèse de l'hème de l'hémoglobine. D'autre part, il joue
un rôle de catalyseur dans les réactions de peroxydation des lipides conduisant à la formation
de radicaux libres.
141
De plus, le plomb altère l’homéostasie et interfère avec les processus cellulaires et
moléculaires faisant intervenir le calcium.
Enfin, le plomb agit sur l'influx nerveux par l'intermédiaire des récepteurs NMDA au
glutamate (neurotransmetteur excitateur des informations nerveuses au niveau central).
Ces différents mécanismes conduisent à une toxicité multifocale. Tout d'abord, l'effet
principal d'une intoxication chronique est une anémie normochrome et normocytaire. Elle
deviendra par la suite microcytaire et hypochrome. Dans les formes sévères, une hémolyse
intravasculaire peut être observée. Au niveau digestif, les signes sont essentiellement des
douleurs abdominales pouvant conduire à des "colites de plomb" (douleur intense et brutale
accompagnée de nausées et de vomissements et d'une hypertension artérielle. Ces
manifestations sont fréquemment assorties de dépôts extracellulaires de plomb au niveau des
gencives (liseré de Burton) ou de taches sur les joues (taches de Gübler). Par ailleurs, les
effets sur le système nerveux central sont l’encéphalopathie (forme la plus grave) et des
neuropathies périphériques. Les effets neuro-comportementaux sont les plus courants et se
traduisent par un retard léger du développement psychomoteur et une diminution de l’acuité
auditive. De plus, le plomb peut provoquer une néphropathie tubulaire interstitielle. Cette
altération est dans un premier temps réversible puis devient chronique. Enfin, une réduction
de la production de spermatozoïdes [98], et une perturbation de la sécrétion d’hormones
sexuelles comme la testostérone a également été observée.
Cadmium (Cd)
La principale voie d’absorption du cadmium est l’inhalation. Une fois dans le sang, le
cadmium est véhiculé jusqu'au foie et aux reins, il est aussi retrouvé dans le pancréas, la
glande thyroïde, les testicules et les glandes salivaires. Il est stocké dans les tissus, sous une
142
forme liée aux métallothionéines. Le cadmium libre est à l’origine de sa toxicité. Sa demi-vie
est de 20 à 30 ans dans le rein et de 30 jours dans le sang.
Le principal organe cible est le rein. L’exposition chronique au cadmium entraîne l’apparition
d’une néphropathie irréversible pouvant évoluer vers une insuffisance rénale.
De plus, des troubles respiratoires ont été rapportés. Ils se manifestent par une diminution des
fonctions respiratoires et de l’odorat, par la survenue de rhinite, de bronchite et d’emphysème
consécutif à la destruction des alvéoles pulmonaires. [99]
Par ailleurs, le cadmium est à l'origine d'atteintes squelettiques dues à une interférence avec le
métabolisme du calcium. Elles se traduisent par de l’ostéomalacie et de l’ostéoporose.
Enfin, des études épidémiologiques, en milieu professionnel ont mis en évidence une
augmentation significative de la mortalité par cancer pulmonaire. Ainsi, le chlorure de
cadmium, le sulfate de cadmium et l’oxyde de cadmium sont classés en catégorie 2 par
l’Union Européenne : « substance devant être assimilée à des substances cancérogènes pour
l’homme ».
Le sulfure de cadmium est classé catégorie 3 : « substance préoccupante pour l’homme en
raison d’effets cancérogènes possibles ».
Mercure (Hg)
L'absorption du mercure se fait essentiellement par voie pulmonaire. Le mercure est un métal
lipophile qui est distribué dans tout l'organisme. Il s’accumule prioritairement dans les reins.
La sévérité des effets dépend de la durée et de l'intensité de l'exposition. Le mercure induit sur
le rein une protéinurie accompagnée de multiples lésions.
L’exposition par voie respiratoire peut provoquer chez les enfants la maladie rose « Pink
disease ». Celle-ci est caractérisée par une tuméfaction froide, humide et cyanotique des
143
mains et des pieds accompagnée de prurit et de crises sudorales, parfois de troubles nerveux
ou de troubles cardiaques et un syndrome des ganglions lymphatiques muco-cutanés
(« Kawasaki disease »).
L’exposition par voie orale est à l'origine principalement de troubles neurologiques
(tremblements, engourdissement, troubles de la marche, irritabilité, troubles de la mémoire) et
rénaux, mais aussi cardio-vasculaires et gastro-intestinaux.
Arsenic (As)
La principale voie d'absorption de l'arsenic est la voie orale.
La toxicité de l'arsenic est due, d'une part à l’inhibition d’un complexe enzymatique (le
complexe pyruvate déshydrogénase) conduisant à une diminution de la synthèse de
l’adénosine triphosphate (ATP = source d’énergie pour la cellule et les muscles). D'autre part,
l'arsenic altère la néoglucogenèse (production de glucose) et la pénétration du glucose dans la
cellule. Il inhibe également la glutathion synthétase, la glucose-6-phosphate déshydrogénase
et la glutathion réductase. Ainsi, le glutathion, qui joue un rôle fondamental dans le
métabolisme de l'arsenic et la protection des globules rouges voit son taux diminuer.
La toxicité de l'arsenic se retrouve également au niveau cutané. Il s'agit d'une hyperkératose
des paumes de mains et de la plante des pieds associée à une alternance de zones
d’hyperpigmentation et d’hypopigmentation sur la face, le cou et le dos. Ces effets peuvent
être à l’origine de lésions cancéreuses.
Au niveau du système nerveux, des neuropathies périphériques sensorielles et motrices et des
encéphalopathies ont été observées.
Enfin l’exposition à l’arsenic et ses dérivés est corrélée au risque de développement de cancer
des voies respiratoires. Le pentoxyde d’arsenic, le trioxyde d’arsenic et l’arséniate de plomb
144
sont classés « substances que l’on sait être cancérogènes pour l’homme » par l’Union
Européenne.
Nickel (Ni)
Le nickel pénètre dans l'organisme après une absorption pulmonaire. L’allergie cutanée est la
principale toxicité du nickel. Elle est caractérisée par des dermatoses eczématiques
récidivantes.
Le nickel est également responsable de nombreux cas d’asthme. Par ailleurs, certaines études
ont conclu à un risque de développement de cancers pulmonaires à la suite d'une exposition
professionnelle au nickel.
Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
L'absorption des HAP se produit de façon rapide au niveau pulmonaire.
La toxicité du benzo(a)pyrène est due à la formation de métabolites : les tétrols. Ces
molécules peuvent se lier de façon covalente à des macromolécules et notamment aux
protéines et à l’ADN. Il en résulte la formation d'adduits (produits d’addition entre deux
molécules) qui peuvent provoquer, en l'absence de réparation, des mutations génétiques dans
les tissus. Ils sont ainsi à l'origine de processus de cancérogenèse. Le benzo[a]pyrène est
classé dans la catégorie 2 par l’Union Européenne et doit être ainsi « assimilé à des substances
cancérogènes pour l’homme ».
145
Pesticides
L’absorption des pesticides peut se faire par voie orale et respiratoire ou par contact cutané.
Les scientifiques ont peu de recul sur les effets chroniques des pesticides chez l'homme.
Les effets aigus des pesticides sont étudiés chez l’animal et peuvent parfois être mortels.
Toutefois, les effets les plus fréquemment rencontrés sont les cancers, les troubles de la
reproduction et les troubles neurologiques.
De plus, il a été constaté une corrélation, en milieu professionnel, entre les leucémies et
certains types de lymphomes et l’exposition aux pesticides. Des cas de tumeurs cérébrales ont
également été observés chez des enfants dont les parents étaient exposés.
Par ailleurs, les pesticides auraient des effets sur la reproduction (malformations, avortements
spontanés, retard de croissance intra-utérin et infertilité). Ces résultats demandent à être
étayés par des études futures.
Au niveau neurologique, les effets aigus de certains pesticides sont plus connus. Des
syndromes dépressifs et des liens avec la maladie de Parkinson sont parfois évoqués.
Dioxines-furanes
Dans l’organisme, les dioxines ont une forte affinité pour les graisses ; leur demi-vie est
d’environ 7 ans. Les dioxines font partie des nombreux polluants auxquels les populations
sont soumises, à de très faibles concentrations tout au long de leur vie. La dégradation des
dioxines dans l’organisme fait intervenir différents systèmes enzymatiques dont l’un, le
cytochrome P450, va produire anormalement des radicaux oxygénés qui pourront provoquer
des lésions sur l’ADN ou des altérations des protéines. Les effets les plus connus concernent
l’apparition de cancers.
146
Outre ce risque, il semble exister un lien entre l’exposition aux dioxines et la reproduction et
le développement (augmentation des avortements spontanés, des malformations congénitales,
atteinte de la fertilité, …).
Parmi les autres effets toxiques rapportés, il est signalé une augmentation de la mortalité
cardio-vasculaire, une modification du taux des lipides sanguins, des modifications de la
fonction thyroïdienne, des effets neurologiques, …
Des études futures devront confirmer les relations « cause/effet» de ces produits.
147
Annexe 4 : Classification CIRC :
- Groupe 1 : L’agent (le mélange) est cancérogène pour l’homme. Les circonstances
d’exposition donnent lieu à des expositions qui sont cancérogènes pour l’homme.
- Groupe 2A : L’agent (le mélange) est probablement cancérogène pour l’homme. Les
circonstances d’exposition donnent lieu à des expositions qui sont probablement cancérogènes
pour l’homme.
- Groupe 2B : L’agent (le mélange) est peut-être cancérogène pour l’homme. Les
circonstances d’exposition donnent lieu à des expositions qui sont peut-être cancérogènes
pour l’homme.
- Groupe 3 : L’agent (le mélange, les circonstances d’exposition) ne peut pas être classé
quant à sa cancérogénicité pour l’homme.
- Groupe 4 : L’agent (le mélange) n’est probablement pas cancérogène pour l’homme.
Groupe 1
Groupe 2A
Groupe 2B
Groupe 3
Arsenic et ses
composés (1)
Benzo[a]pyrène
Benzo[k]fluoranthène
et autres HAP
Dioxinesfuranes
Composés du
méthylmercure (2)
Dioxyde de
soufre
Benzène
Cadmium et ses
composés (1)
Dérivés
inorganiques du
plomb
Gaz
d’échappement
des moteurs
Diesel
Composés du
nickel (2)
Tétrachloro2,3,7,8dibenzodioxine
Nickel (métal) et ses
alliages
Plomb
Groupe 4
Composés
dont les études
actuelles n’ont
pas mis en
exergue d’effet
cancérogène
(tableau
évolutif)
Gaz d’échappement
des moteurs à
essence
(1) : évaluation s’appliquant à l’ensemble du groupe mais pas nécessairement à chacun des agents du groupe.
(2) : évalués en groupe
148
Annexe 5 : Classification de l’Union Européenne
-
Catégorie 1 : Substances que l'on sait être cancérogènes pour l'homme. On dispose de
suffisamment d'éléments pour établir l'existence d'une relation de cause à effet entre
l'exposition de l'homme à de telles substances et l'apparition d'un cancer.
-
Catégorie 2 : Substances devant être assimilées à des substances cancérogènes pour
l'homme. On dispose de suffisamment d'éléments pour justifier une forte présomption que
l'exposition de l'homme à de telles substances peut provoquer un cancer. Cette présomption
est généralement fondée sur des études appropriées à long terme sur l'animal et/ou d'autres
informations appropriées.
-
Catégorie 3 : Substances préoccupantes pour l'homme en raison d'effets
cancérogènes possibles, mais pour lesquelles les informations disponibles ne permettent
pas une évaluation satisfaisante. Il existe des informations issues d'études adéquates sur les
animaux, mais elles sont insuffisantes pour classer la substance dans la deuxième catégorie.
Catégorie 1
Catégorie 2
Catégorie 3
Arsenic (pentaoxyde et
Benzo[a]pyrène et autres
Nickel (métal, carbonate,
trioxyde de di-)
HAP
sulfate et dihydroxyde de)
Benzène
Cadmium (sels et oxydes)
Nickel (autres sels et oxydes)
149
Annexe 6 : rang de classement des actions Plan National Santé Environnement (PNSE)
déclinables sur le plan local (PRSE) (Limousin)
Intitulé
Rang
Réduire de 50 % l’incidence de la Légionellose à l’horizon 2008
1
Améliorer la qualité de l’eau potable en préservant les captages d’eau potables
1
des pollutions ponctuelles et diffuses (neutralisation et désinfection)
Réduire les expositions professionnelles aux agents cancérogènes, mutagènes et
1
reprotoxiques)
Améliorer la prévention du saturnisme infantile, le dépistage et la prise en charge
1
des enfants intoxiqués
Protéger la santé des populations vivant en habitat insalubre
Diminuer le risque sanitaire du à la baignade
1
Limiter les pollutions des eaux et des sols dues aux pesticides et à certaines
2+
substances potentiellement dangereuses
Réduire de 30 % la mortalité par intoxication au monoxyde de carbone à
2
l’horizon 2008
Maîtriser les risques sanitaires liés aux températures extrêmes
2
Réduire les émissions aériennes de substances toxiques d’origine industrielle
2
Réduire l’exposition au radon dans les bâtiments à usage d’habitation et mieux
2
évaluer le risque
Limiter l’exposition de la population aux fibres minérales artificielles
2
Protéger la santé des populations vivant en habitat insalubre
2
Renforcer la protection, notamment en milieu professionnel, des femmes
2
enceintes
Améliorer l’information sur la prévention de l’asthme et des allergies
2
Protéger les adolescents des risques dus à la musique amplifiée
2
Promouvoir les modes de déplacement alternatif
3
Réduire les émissions de particules diesel par les véhicules
3
Mieux prendre en compte l’impact sur la santé des projets de création
3
d’infrastructures de transport
Réduire les émissions d’oxyde d’azote des installations industrielles
3
Réduire les émissions polluantes du secteur résidentiel et tertiaire
3
Renforcer la surveillance du marché notamment la réalisation de campagnes
3
ciblées de contrôle
Veiller à la qualité des bâtiments accueillant des enfants
3
Organiser l’exploitation des données existantes pour estimer l’exposition de la
3
population aux pesticides
Etudier les modalités des indicateurs biologiques d’exposition en milieu
3
professionnel et en population en général
Développer les systèmes d’alerte et renforcer le réseau national de
3
toxicovigilance
Développer l’information et la formation des différents acteurs de la prévention
3
dans l’entreprise
Faciliter l’accès à l’information en santé environnement et favoriser le débat
3
public
Rang 1 : actions prioritaires PNSE, Rang 2 : poursuite des programmes engagés, Rang 3 : actions actuellement
menées ou relais pour des actions nationales.
150
Annexe 7 : La région Limousin, superficie et démographie
France
01/01/1999
Limousin
01/01/2004
Haute-Vienne
01/01/2004
Corrèze
01/01/2004
Creuse
01/01/2004
Superficie (km²)
543 963
16 942
5 520
5 857
5 565
Population
59 342 121
709 747
353 801
232 812
123 134
Densité (habitants/km²)
109
42
65
40
22
Préfecture
Limoges
Tulle
Guéret
Sous-préfectures
Bellac et Rochechouart
Brive la Gaillarde
Aubusson
% par rapport au Limousin, au 01-01-2004
Répartition par tranches
d'âges
0 - 9 ans
7 289 272
68 900
51,2%
32,7%
16,1%
10 - 19 ans
7 698 635
74 801
52,5%
31,6%
15,9%
20 - 24 ans
3 847 316
39 833
56,6%
29,6%
13,8%
25 - 54 ans
25 172 301
282 797
51,2%
32,4%
16,4%
55 - 64 ans
5 703 400
81 550
48,6%
33,8%
17,6%
65 - 74 ans
5 132 100
79 551
45,7%
34,4%
20,0%
75 - 84 ans
3 338 540
64 598
45,0%
34,5%
20,6%
85 ans et
plus
1 160 557
20 422
45,6%
33,9%
20,5%
Total
59 342 121
712 452
50,0%
32,8%
17,2%
Source : INSEE - Recensement de la population 1999 et 2004
151
Annexe 8 : Axes routiers majeurs et distribution du peuplement en Limousin [100]
152
Annexe 9 : Carte de prévision ozone en Limousin, LIMAIR
153
Annexe 10 : Les personnes âgées plus présentes en milieu rural.
154
Annexe 11 : L’hébergement des personnes âgées en Limousin au 01-01-2006.
155
Annexe 12 : Des densités de médecins généralistes libéraux plus faibles en milieu rural.
156
Annexe 13 : Questionnaire
157
Questionnaire :
n° :
Vous exercez en tant que
Si vous désirez plus d'informations, vous pouvez nous communiquer vos coordonnées :
I- Votre perception de la pollution atmosphérique
1- Les problématiques environnementales actuelles vous paraissent-elles :
- insignifiantes
- assez importantes
- préoccupantes
2- En matière de qualité de l'air, savez-vous qu'en Limousin, il existe un organisme de
surveillance de la qualité de l'air ?
- oui
- non
3- Saviez-vous que LIMAIR est l'association agréée qui surveille la qualité de l'air en
Limousin ?
- oui :
- connaissance du nom de l'association
- connaissance de son activité et de ses missions
par quels moyens :
- non
4- Consultez-vous des données sur la qualité de l'air en Limousin ?
- jamais
- peu
- fréquemment
de quelle façon :
II- Connaissances en terme de pollution atmosphérique
5- Selon vous, quel est l'impact de la pollution atmosphérique sur la santé ?
- inoffensive
- un impact sanitaire faible
- un impact sanitaire avéré
- sans opinion
6- Selon vous, quelles sont les substances polluantes à l'origine de pathologies ?
7- Vous sentez-vous suffisamment informés sur ces problématiques ?
- non
- partiellement
- suffisamment
- sans opinion
8- Selon vous, y a t-il des personnes sensibles aux effets de la pollution atmosphérique ?
- oui
lesquelles vous paraissent les plus sensibles :
- non
- sans opinion
158
III- L'impact de la pollution atmosphérique sur votre activité
9- Est-ce qu'une modification dans le secteur de votre activité peut-être imputée à la
pollution atmosphérique ?
- oui
:
- augmentation (recours aux soins, sollicitations diverses, ...)
- diminution (absentéisme,...)
En terme de pourcentage, de combien estimez-vous cette modification
d'activité ?
- non
- sans opinion
10- Constatez-vous au cours de l'exercice de votre profession, un besoin d'information
particulier, du public auprès duquel vous exercez, sur ce thème (relation pollution
atmosphérique / impact sanitaire) ?
- pendant l'année :
- oui
- non
- lors d'épisodes de pollution :
- oui
- non
- sans opinion
11- Vous-même, vous sentez-vous suffisamment informés sur ce domaine ?
- oui
- non
- sans opinion
IV- Perspectives de communication
12- Quels seraient vos besoins et vos attentes dans ce domaine ?
- information au quotidien
- information en cas d'alerte
- brochures spécifiques
de quelle nature :
- exposition mobile
- interventions dans la structure
- conseils, bonnes pratiques
- autres :
13- Quel moyen de communication vous semble le mieux adapté pour vous et pour le
public ?
- brochures
- Internet
- affiches
- interventions
- autres :
14- Vous semble-t-il intéressant de mettre à disposition des usagers un point relais
d'information [référent professionnel (médecin, pharmacien), affichage (salle d'attente,
école, ...)] ?
- oui
- non
- sans opinion
15- Seriez-vous prêts à intégrer, au sein de votre structure et dans l'exercice de votre
métier, un relais d'information sur ce thème ?
- oui
- non
- sans opinion
Merci de bien vouloir nous retourner ce questionnaire aux coordonnées ci-dessous.
Bâtiment OXO, 4 rue Atlantis – Parc Ester Technopole – BP 6845 87068 LIMOGES CEDEX
Tél. 05 55 33 19 69 – Télécopie : 05 55 33 37 11 Email : [email protected] - Site Internet : http://www.limair.asso.fr
SIREN 410 426 282 – Code APE 743 B
159
Annexe 14 : Brochures Ile de France : Professionnels et grand public
POLLUTIONS
ATMOSPHÉRIQUES :
REPÈRES SCIENTIFIQUES
ET CONSEILS PRATIQUES
B R O C H U R E D ’ I N F O R M AT I O N P O U R L E S P R O F E S S I O N N E L S D E S A N T É
Ce document a été conçu dans le cadre des actions de sensibilisation et
d’information mises au service du plan pour la qualité de l’air en Île-de-France,
et financé sur les crédits du Contrat de plan État-Région. Nous remercions
les partenaires du Groupe de travail pour leur participation éclairée à sa
réalisation :
NO2 O3 PM10 C6H6 CO SO2
AVANT-PROPOS
AVANT-PROPOS
INFORMER :
cofacteur susceptible de favoriser l’apparition de symptômes irritatifs et de fragiliser les patients
LA CLÉ DE LA PRÉVENTION
expose le tabagisme. Mais ce risque existe et ne doit pas être négligé puisqu’il concerne
La pollution atmosphérique est un problème complexe mais abordable.
Vous pouvez contribuer efficacement à une information éclairée du grand
public sur les bonnes pratiques collectives et individuelles à mettre en œuvre
pour s’en prémunir.
Une prévention collective et adaptée à chacun est l’une des clés dans la lutte pour
plus vulnérables ou plus sensibles. Pour autant, le risque reste bien inférieur à celui auquel
En Île-de-France, la concentration des principaux polluants atmosphériques est en baisse
sensible depuis plus de dix ans. Les mesures réglementaires qui sont à l’origine de cette
amélioration ont contribué à l’échelle nationale à la diminution des émissions industrielles,
domestiques et, plus récemment, celles des effluents automobiles. En 1996, la loi sur l’air
et l’utilisation rationnelle de l’énergie a défini, en synergie avec les directives européennes,
des objectifs pour la qualité de l’air sur tout le territoire. Elle a aussi permis le renforcement
du système de surveillance de la qualité de l’air «extérieur». Ce dispositif a été complété
par la création, en juillet 2001, d’un observatoire dédié à la qualité de l’air intérieur des locaux.
Du côté des connaissances sur l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique,
des études épidémiologiques continuent d’apporter des réponses. Même si des incertitudes
persistent, on peut affirmer actuellement que les polluants de l’air peuvent avoir des effets
sur la santé à court comme à long terme. Ceux-ci se concrétisent par une augmentation
de la mortalité et de la morbidité en zones urbaines, et cela même lorsque les normes
en vigueur sont respectées. La pollution atmosphérique apparaît aujourd’hui comme un
2
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE : REPÈRES SCIENTIFIQUES ET CONSEILS PRATIQUES
l’ensemble de la population et aggrave des pathologies aussi fréquentes que l’asthme et les
allergies respiratoires, la bronchite chronique ou l’insuffisance coronarienne.
résoudre ce problème de santé publique. Or, même si la qualité de l’air arrive au deuxième
rang des préoccupations des Français en matière de santé*, la mise en œuvre individuelle
de comportements plus adaptés n’est pas encore entrée dans les mœurs. Face au discours
anxiogène des médias, ils attendent des réponses simples et objectives. En tant qu’interlocuteurs
privilégiés sur les questions de santé, c’est vous qu’ils sollicitent souvent pour répondre à leurs
interrogations. Ce document a été conçu pour vous aider à leur délivrer une information claire
et pragmatique. Il regroupe les questions qui vous sont le plus fréquemment posées et les
mesures de prévention que vous pourrez utilement rappeler. ■
* Sondage Ifop - «L’Express» - La Mutualité française, 2001.
“
Les professionnels de santé jouent un rôle majeur
pour le diagnostic et le traitement des affections associées
à la pollution atmosphérique. Ils représentent, pour le public,
une certaine sécurité sanitaire qui peut aussi, par l’information
et les conseils de prévention, contribuer au développement
de la santé environnementale, à laquelle le corps social aspire.
”
Professeur Alain Grimfeld, chef de service à l’hôpital d’enfants Armand-Trousseau
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE : REPÈRES SCIENTIFIQUES ET CONSEILS PRATIQUES
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Qu’est-ce que la
pollution atmosphérique ?
L’air « pur » est composé de 78 % d’azote, 21 % d’oxygène
– les particules en suspension (PM), qui représentent un
et 1 % de gaz rares (argon, néon et hélium, notamment).
ensemble hétérogène dont font partie les particules dégaÀ ce mélange atmosphérique s’ajoutent, en proportions
gées par la combustion des énergies fossiles – notamvariables, de la vapeur d’eau et du gaz carbonique, sans
ment celles émises par les moteurs Diesel – mais aussi
oublier d’autres gaz et des particules en suspension, que
les pollens ;
l’on appelle « polluants » dès lors qu’ils sont potentiellement
– les oxydes d’azote (NO, NO2), qui proviennent pour deux
gênants, ou nocifs, pour l’homme et l’environnement. Il
tiers des gaz d’échappement automobiles. Les pots catalytiques
s’agit d’aérocontaminants
n’en diminuent la producUn humain adulte inhale en moyenne tion que si le trajet est supéchimiques, biologiques (pollens, micro-organismes) ou
rieur à 3 kilomètres ;
14400 litres d’air par jour.
physico-chimiques (parti– le monoxyde de carbone
cules). Leur combinaison et leur concentration diffèrent
(CO), produit par les transports routiers et les dispositifs
selon le lieu (ville ou campagne, intérieur ou extérieur),
de chauffage mal entretenus ;
l’heure, les conditions météorologiques (soleil, brouillard,
– l’ozone (O3), qui résulte de la transformation d’autres
vent ou anticyclone) et les émissions.
polluants – NOx et composés organiques volatils (COV),
La pollution atmosphérique extérieure peut être d’orinotamment – sous l’effet des rayons ultraviolets. ■
gine naturelle (allergènes aéroportés, fumées de volcan).
Le plus souvent, elle résulte de l’activité humaine, qui proEN SAVOIR PLUS : «Pollution atmosphérique», Pr Bernard Festy,
duit les principaux polluants indicateurs surveillés :
Dr William Dale, «Encyclopédie médico-chirurgicale», 16-001-C-10.
– le dioxyde de soufre (SO2), qui provient surtout de la
• «La Pollution atmosphérique», rapport de la Commission
combustion du fioul lourd, du gasoil et du charbon ;
de l’Assemblée nationale, mai 2001 (www.assemblee-nat.fr).
La pollution atmosphérique présente-t-elle
un
danger pour la santé?
Même lorsque les valeurs limites réglementaires des principaux polluants sont respectées, la pollution atmosphérique
est susceptible d’avoir des effets sur la santé. De nombreuses
études épidémiologiques ont établi l’existence d’effets à court
terme sur la mortalité et la morbidité. En Île-de-France, l’étude
ERPURS* observe, entre les dix-huit jours les moins pollués
de l’année et les niveaux de pollution atteints ou dépassés
la moitié de l’année, des augmentations de :
– 7,9% des hospitalisations pour asthme et 5,1% des hospitalisations pour maladie respiratoire des moins de 15 ans ;
– 2% de la mortalité non accidentelle, 4,7% de la mortalité
respiratoire et 2,4 % de la mortalité cardio-vasculaire ;
– 3,3 % des hospitalisations pour maladie de l’appareil
circulatoire et 1,9 % des hospitalisations pour bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).
Les effets de la pollution atmosphérique à long terme ont
fait l’objet d’études épidémiologiques moins nombreuses.
Certains travaux concluent cependant à une réduction
de la fonction pulmonaire dans les zones les plus polluées,
d’autres à une augmentation du risque de cancer du poumon – néanmoins très inférieure à celle imputée au tabac.
L’ensemble de ces éléUne baisse de 20%
ments conduit à suspecter
du niveau moyen
la pollution atmosphérique
de NO2 éviterait
de jouer un rôle de cofacteur dans l’apparition ou
3,4% des
l’aggravation de symptômes
hospitalisations
et de maladies, surtout
pour asthme des
respiratoires et cardiomoins de 15 ans**.
vasculaires. Les effets sur la
santé sont fonction des concentrations de polluants inhalées et de la durée d’exposition. Ils dépendent également de
paramètres individuels. Les patients les plus vulnérables sont
ceux ayant un terrain fragile, qui sont exposés à d’autres facteurs de risques (tabagisme, polluants dans le cadre professionnel…) ou qui présentent une sensibilité particulière. ■
EN SAVOIR PLUS : «Politiques publiques, pollution atmosphérique
et santé», rapport du Haut Comité de la santé publique, juillet
2000, éditions ENSP. • * Étude ERPURS 1997-2000, Observatoire
régional de santé d’Île-de-France 1995; 4: 363-76. • ** «Pollution
atmosphérique et santé», P. Quénel, Institut de veille sanitaire,
à consulter sur www.allergonet.com/articles.
CONSEILLER / PRÉVENIR
PERSONNES SENSIBLES
» Une personne est dite sensible si:
• elle présente des symptômes significatifs:
difficultés respiratoires, essoufflement, douleur
thoracique, maux de tête, toux sèche, irritation des
yeux, du nez ou de la gorge, notamment en cas
4
de pic de pollution. • Dans ce cas, s’abstenir de
faire du sport à proximité d’un axe routier ou dans
une zone fortement industrialisée. • Respirer par
le nez: celui-ci arrête les particules en suspension
dont le diamètre est supérieur à 10 microns.
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE : REPÈRES SCIENTIFIQUES ET CONSEILS PRATIQUES
• Éviter les tunnels et les parkings mal ventilés.
• Porter des lunettes de soleil, pour empêcher
une partie des particules en suspension
(notamment les pollens) de se déposer sur l’œil.
• Aérer quotidiennement son habitation. • Pour
les asthmatiques, ne jamais se déplacer sans
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE : REPÈRES SCIENTIFIQUES ET CONSEILS PRATIQUES
son traitement habituel. • Si les seuils d’alerte
sont dépassés, il est possible de téléphoner
à la ligne Allô air santé (01 40 34 76 14)
pour avoir de plus amples renseignements
sur les symptômes possibles et savoir quel
comportement adopter en cas d’épisode
5
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Qui est sensible à la
Est-ce que la pollution atmosphérique
pollution atmosphérique?
donne le cancer?
Les asthmatiques
non protégés par un
traitement de fond
sont particulièrement
sensibles aux effets
aigus des polluants.
Chacun peut être affecté
par la pollution atmosphérique, notamment en
cas d’exposition prolongée
et/ou excessive. Cependant,
certaines personnes sont
plus vulnérables ou plus
sensibles que d’autres aux
altérations de la qualité de l’air.
– Enfants : la maturation pulmonaire n’est que partielle à la
naissance. Le stock d’alvéoles continue à se développer jusqu’à l’âge de 8 ans.
– Personnes âgées : les capacités respiratoires décroissent
avec l’âge (la VO2 max. diminue de 10 % chaque décennie à
partir de la trentième année). Les personnes âgées sont aussi
plus nombreuses à présenter une pathologie cardio-vasculaire
ou respiratoire.
– Insuffisants coronariens et cardiaques : certaines études
ont montré un lien entre polluants et infarctus du myocarde
par le biais d’une diminution de l’oxygénation périphérique,
d’une augmentation de la viscosité sanguine et de modifications du rythme cardiaque.
– Asthmatiques: les polluants atmosphériques (ozone, COV, particules, SO2, NO2) sont des facteurs aggravants. Ils augmentent
la réactivité bronchique et rendent plus sensible aux allergènes.
– Insuffisants respiratoires, bronchitiques chroniques : la
pollution atmosphérique favorise les décompensations.
– Tabagiques: les polluants liés au tabac sont à eux seuls des
irritants très puissants, qui amplifient l’action des autres polluants et augmentent considérablement la sensibilité des
fumeurs et de leur entourage.
– Femmes enceintes.
Chez certaines personnes bien portantes, la moindre augmentation de concentration des polluants dans l’atmosphère
provoque une toux, une irritation de la gorge ou des yeux,
alors que d’autres ne présentent ces symptômes qu’à des
niveaux bien plus élevés, ou pas du tout. Aucun examen ne
permet de diagnostiquer l’hypersensibilité. Seule l’apparition de symptômes évocateurs, notamment lors d’épisodes
de pollution, permet de la suspecter. ■
EN SAVOIR PLUS : Étude APHEA (méta-analyse européenne sur
les effets à court terme de la pollution atmosphérique), Epidemiol
Community Health, 1996: 50 (suppl 1): S 12-18. • «Relations à
court terme entre la pollution atmosphérique urbaine et la mortalité
respiratoire», «Revue médicale respiratoire», 2001, 18, 387-395.
De nombreuses études expérimentales chez l’animal ont
permis d’évaluer le rôle de plusieurs polluants atmosphériques dans l’apparition de cancers. Le benzène, un hydrocarbure qui provient essentiellement du trafic routier et du
tabac, est considéré par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) comme un cancérogène certain chez
l’homme. Les effluents des moteurs Diesel sont classés comme
cancérogènes probables et ceux des moteurs à essence comme
cancérogènes possibles, avec des preuves suffisantes chez
l’animal, mais absentes ou insuffisantes pour l’espèce humaine.
Les études épidémiologiques menées en milieu professionnel montrent cependant une élévation du risque de cancer du
poumon dans les groupes particulièrement exposés aux échappements Diesel (travailleurs des compagnies d’autobus,
routiers, conducteurs de taxi, employés des chemins de fer,
dockers…). Pour eux, le risque relatif de cancer du poumon est
de l’ordre de 1,33 et il s’accroît avec la durée d’exposition*.
Cependant, ces résultats relèvent d’expositions à des
concentrations beaucoup plus élevées que celles auxquelles
la population générale est soumise. Et si les études épidémiologiques menées dans les zones urbaines et industrialisées
confirment une incidence
plus élevée de cancers, du
poumon notamment, elles
ne mettent pas en cause un
polluant mais un ensemble
de substances dont seules
certaines ont fait l’objet de
mesures spécifiques. En
outre, elles ne permettent
pas d’établir un lien direct entre l’exposition réelle et le risque
de cancer. En effet, ces études épidémiologiques se basent sur
des concentrations de polluants atmosphériques mesurées
à partir de capteurs fixes qui peuvent être très différentes
des doses de polluants effectivement inhalées par chacun.
D’autres études seront donc nécessaires pour lever les
incertitudes actuelles. ■
Pour le tabagisme
actif, le risque relatif
de cancer du
poumon va de 6,2 à
34,6 selon l’intensité
et la durée
de l’intoxication.
EN SAVOIR PLUS : Bhatiua R., «Diesel exhaust exposure and
lung cancer». «Epidemiology» 1998; 9: 84-91. • * «Le Coût des
effets de la pollution atmosphérique sur la santé de la population
française», Agence de l’environnement et de la maîtrise de
l’énergie (www.ademe.fr).
CONSEILLER / PRÉVENIR
de pollution. Un médecin spécialisé répond
en permanence, de jour comme de nuit.
• Il est possible de suivre l’évolution de la qualité
de l’air au quotidien via les médias régionaux ou
directement auprès d’Airparif (www.airparif.asso.fr
ou Minitel 36 15 code AIRPARIF). Ceux qui sont
6
allergiques aux pollens (rhumes des foins,
conjonctivites) peuvent se renseigner auprès
du Réseau national de surveillance aérobiologique
(www.rnsa.asso.fr), qui diffuse bulletins d’alerte
et cartes polliniques. • En période de vacances,
mieux vaut éviter des séjours prolongés dans
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE : REPÈRES SCIENTIFIQUES ET CONSEILS PRATIQUES
les mégapoles des pays où les normes antipollution
sont balbutiantes. En cas de séjour en France,
consulter le «Bulletin quotidien de la qualité
de l’air» de sa région de destination, diffusé par
l’Agence de l’environnement et de la maîtrise
de l’énergie (www.ademe.fr).
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE : REPÈRES SCIENTIFIQUES ET CONSEILS PRATIQUES
À L’EXTÉRIEUR
» Transports • Limiter les parcours en voiture:
c’est le moyen de transport dans lequel on est
le plus exposé à la pollution atmosphérique.
• Préférer les transports en commun, la marche
ou le vélo, surtout pour les petites distances.
7
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À l’extérieur, où est-on le plus exposé à la
L’intérieur des bâtiments peut-il
pollution atmosphérique?
être pollué?
À l’extérieur, les doses de polluants inhalées par chaque
individu dépendent de trois paramètres :
– le nombre d’heures passées dans les ambiances polluées :
sont particulièrement exposés les conducteurs d’autobus ou
de taxi, les routiers, les agents de la circulation, les employés
de station-service, les commerçants sur rue ;
– le moyen de transport utilisé: en circulation dense, c’est dans
les voitures que l’exposition aux principaux polluants
atmosphériques est maximale. En deuxième position, avec
des niveaux d’exposition d’une fois et demie à deux fois moindres, on trouve l’autobus et la bicyclette. Le mode de transport
où l’on est le moins exposé reste la marche à pied ;
– le niveau d’activité physique: il détermine la quantité d’air
respiré. En faisant du sport, on consomme en moyenne
quatre fois plus d’air qu’au repos. Si l’activité sportive a
lieu dans une zone très polluée, à proximité d’un axe routier
par exemple, les doses de polluants inhalées sont très importantes. Quant aux enfants, ils sont souvent plus exposés du fait
de leurs activités récréatives à l’extérieur, qui augmentent
leur volume respiratoire.
La question se pose souvent, quand on fait du sport ou lors
des pics de pollution, de l’utilité de se munir d’un masque pour
sortir. Les plus sophistiqués sont munis d’un filtre à charbon
(comme les hottes aspirantes qui équipent les cuisines). Attences masques n’arrêUne fois sur deux, les tion,
tent pas les particules
Européens utilisent leur fines et de nombreux gaz
voiture pour faire moins potentiellement nocifs
pour la santé. Les autres,
de 3 kilomètres, une
fort nombreux dans le
fois sur huit, pour faire commerce, sont d’une
moins de 500 mètres. efficacité médiocre. Quant
aux masques chirurgicaux et autres foulards, ils ne filtrent
que les grosses particules (≥ 10 microns), qui auraient de
toute façon été arrêtées lors de leur passage dans le nez. ■
EN SAVOIR PLUS : «Quelles sont les expositions humaines
à la pollution atmosphérique?», programme Primequal-Predit,
Mickaël Derbez, Luc Mosqueron, Vincent Nedellec, La documentation
française, juin 2001. • «Recommandations pour améliorer
la connaissance sur l’exposition et sur l’impact de la pollution
atmosphérique d’origine automobile», rapport de la Société
française de santé publique, juin 2000 (www.sfsp-france.org).
– les particules en suspension, fibres en provenance des
La qualité de l’air dans une habitation, une entreprise ou
papiers manipulés et des matériaux de construction ou
d’autres espaces clos dépend bien évidemment des niveaux
de décoration, plomb (ponçage de peintures anciennes),
de pollution qui règnent à l’extérieur, mais également de
fibres d’amiante.
l’existence de sources polluantes à l’intérieur même Dans un bâtiment, les concentrations de COV À sources données, la
intérieure
du bâtiment. Outre les proet de formaldéhyde peuvent être jusqu’à concentration
en polluants fluctue en
duits spécifiques utilisés
dans le cadre professionnel, dix fois plus importantes qu’à l’extérieur. fonction de la ventilation
du local. Or, l’heure est au calfeutrage extrême des bâtiles principaux responsables de la pollution atmosphérique intéments, économie d’énergie oblige. Cette surisolation gêne
rieure aux logements sont :
la dilution des polluants intérieurs. Elle favorise aussi l’aug– les oxydes d’azote (fumée de tabac, cuisinières et chauffementation du taux d’humidité et de la température, deux
eau à gaz, poêles à bois…) ;
conditions propices au développement des acariens et des
– les composés organiques volatils (COV) (peintures, colles,
moisissures ainsi qu’à l’augmentation des concentrations
cosmétiques, solvants…), notamment le formaldéhyde
de formaldéhyde. En entreprise, la ventilation est souvent bien
(mousses isolantes, panneaux de particules) et le benzène
plus perfectionnée que dans les logements, qui tendent
(fumée de tabac…) ;
cependant à être équipés d’un système de ventilation
– le monoxyde de carbone (chauffage et chauffe-eau à gaz,
mécanique double flux qui renouvelle en permanence l’air
fioul, charbon ou bois qui fonctionnent mal) ;
ambiant. Reste que, pour être efficace, tout système de
– les allergènes générés par les acariens, les animaux domesventilation doit être régulièrement entretenu (au minimum
tiques (chat, chien, rongeur), les blattes, les moisissures, mais
une fois par an) et ne doit pas être obstrué, comme on le
aussi les plantes d’appartement (ficus) et les pollens des fleurs
constate trop souvent. ■
(tournesols, tulipes, mimosa) ;
CONSEILLER / PRÉVENIR
• Pratiquer autant que possible le covoiturage pour
aller travailler. • Au volant, adopter une conduite
calme (pas de freinage ni d’accélérations brusques).
Ne pas laisser tourner longtemps le moteur au
ralenti. Faire effectuer régulièrement le contrôle
antipollution de sa voiture, surtout si elle est
8
ancienne, et prendre en considération l’impact
environnemental lors de l’achat d’un véhicule neuf.
• Éviter de faire le plein aux heures les plus chaudes
de la journée (évaporation d’hydrocarbures).
» Sport • Pour profiter des incontestables
bienfaits du sport pour la santé sans souffrir des
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE : REPÈRES SCIENTIFIQUES ET CONSEILS PRATIQUES
inconvénients liés à l’inhalation à pleins
poumons de polluants, mieux vaut s’abstenir
de toute pratique d’exercices physiques pendant
les heures de pointe, à proximité d’un axe routier
et au moment de la journée où il fait le plus
chaud (concentrations maximales d’ozone).
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE : REPÈRES SCIENTIFIQUES ET CONSEILS PRATIQUES
À L’INTÉRIEUR
» Chauffage • Ne pas surchauffer son habitation
(≤ 22 °C). • Faire vérifier son installation de
chauffage au moins une fois par an (deux fois
pour un chauffage au fioul). Le ramonage des
cheminées de raccordement des appareils
9
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La pollution se résume-t-elle
aux
pics de pollution?
En ville, les niveaux les
plus élevés de pollution
atmosphérique sont atteints
quand se conjuguent fortes émissions de polluants et
conditions météorologiques
défavorables, par exemple
en l’absence de vent susceptible de favoriser leur
dispersion. Lorsque les
concentrations de certains
polluants dépassent les valeurs limites réglementaires, on
parle de «pics» ou «épisodes» de pollution, qui déclenchent
des procédures d’information et de recommandations à destination des populations particulièrement sensibles (quatre
épisodes pour l’agglomération parisienne en 2002), voire
d’alerte entraînant des mesures d’urgence (aucune alerte
depuis le 30 septembre 1997).
En dehors de ces pics, il existe un fond de pollution
permanent, qui concerne l’ensemble de la population. Or,
de nombreuses études ont démontré une association signi-
La concentration
de la plupart des
polluants est plus
forte le matin et
le soir, sauf celle
de l’ozone, qui atteint
un maximum
quotidien unique
vers 15 heures.
ficative entre de petites variations des concentrations en
polluants, même en deçà des valeurs seuils qui caractérisent
les pics de pollution ou des objectifs de qualité de l’air et
valeurs limites fixées pour la protection de la santé humaine.
Ainsi, le programme de surveillance « Air et santé »* observe
qu’une élévation de 10 g/m3 du niveau des indicateurs de
pollution est associée à court terme (deux jours) à un excès
de risque de mortalité d’environ 1 %. Cette association est
linéaire et sans seuil. C’est-à-dire qu’il n’existe pas, à l’échelle
de la population, de valeur d’exposition au-dessous de laquelle
le risque pour la santé serait nul.
Les effets spécifiques des pics sont mal explorés, mais en
tout état de cause, leur impact en termes de santé publique
reste marginal par rapport à la pollution quotidienne
« habituelle ». ■
EN SAVOIR PLUS : Étude PSAS-9: Revue de synthèse phase II,
Programme de surveillance Air et Santé 9 villes,
Institut de veille sanitaire.*
Que faut-il faire pendant
les pics de pollution?
Pour les personnes bien portantes et qui ne sont pas parPour les populations vulnérables, c’est-à-dire les enfants,
ticulièrement sensibles à la pollution :
les personnes âgées, les femmes enceintes, les insuffisants
– s’abstenir de tout exercice physique à l’extérieur qui nécesrespiratoires ou cardiaques, les asthmatiques, les fumeurs et
site un effort soutenu : activités d’endurance (marathon,
les patients en bonne santé mais qui se sont montrés particyclisme…), compétitions sportives. En revanche, les activités
culièrement sensibles à la pollution lors de pics précédents:
physiques légères demeu– limiter le séjour en plein
Un individu qui marche inhale 15 litres
rent possibles (promenade,
air : éviter les promenades
jeux, pique-nique…).
et les activités à l’extérieur,
d’air par minute, 40 litres s’il monte
a fortiori s’il s’agit d’une praun escalier et jusqu’à 100 litres lorsqu’il Pour tous :
– éviter d’aggraver les chotique sportive. En moyenne,
grimpe une côte à vélo.
ses par l’usage d’autres facles concentrations en ozone
teurs irritants : le tabagisme (absorption active et passive),
et en SO2 sont moins élevées dans les habitations que dans
les produits de bricolage ou de jardinage (peintures, colles,
l’air extérieur ;
solvants, insecticides…) ;
– continuer d’aérer son habitation, pendant cinq minutes
– autant que faire se peut, ne pas utiliser sa voiture. ■
deux fois par jour, mais éviter de le faire au moment où les
concentrations en polluants sont les plus fortes. Par exemple,
s’il s’agit d’un pic d’ozone, aérer le matin et la nuit, mais pas
pendant les heures d’ensoleillement maximal ;
– concernant les patients sous traitement, poursuivre scrupuEN SAVOIR PLUS : «Conseils sanitaires en cas d’épisodes
leusement celui-ci pendant la durée du pic de pollution. Un
de pollution atmosphérique», avis du Comité supérieur d’hygiène
traitement préventif peut venir s’ajouter au traitement de fond.
publique de France, 18 avril 2000 (www.sante.gouv.fr).
CONSEILLER / PRÉVENIR
est impératif deux fois par an pour les installations
au fioul ou au charbon, une fois pour celles
qui fonctionnent au gaz. • Ne jamais bricoler son
chauffe-eau ni son système de chauffage. Pour
l’entretien comme pour l’installation, faire appel
à un professionnel qualifié. • Ne pas utiliser trop
10
longtemps les appareils non raccordés à un
conduit de fumée (poêles à pétrole, radiateurs
à gaz mobile…), respecter leurs consignes
d’utilisation et vérifier que le local est bien ventilé.
» Utilisation de produits chimiques • Ne pas
manipuler des produits de bricolage dans
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE : REPÈRES SCIENTIFIQUES ET CONSEILS PRATIQUES
une pièce mal ventilée. Les personnes
particulièrement sensibles aux polluants
ont tout intérêt à quitter la maison pendant
les grands travaux d’aménagement ou
de décoration (peintures, fixation de moquettes
ou de parquets avec de la colle, utilisation
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE : REPÈRES SCIENTIFIQUES ET CONSEILS PRATIQUES
de produits décapants…). • Ne jamais mélanger
de l’eau de Javel avec un produit détartrant:
il se dégagerait des vapeurs qui peuvent
déclencher une irritation des voies respiratoires
et des yeux, une crise d’asthme, voire un OAP.
» Au quotidien • Ne pas fumer dans la maison,
11
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Y a-t-il plus de pollution atmosphérique en
Que signifient les niveaux de pollution
Île-de-France qu’ailleurs?
annoncés par les médias?
C’est le degré d’industrialisation et d’urbanisation des villes
ainsi que leurs spécificités géographiques et climatiques qui
déterminent les différences dans les niveaux et la nature de
la pollution atmosphérique. Située en plaine, l’agglomération
parisienne bénéficie, la plupart du temps, d’un climat qui
favorise la dispersion (par le
vent) ou le lessivage (par la pluie)
de l’atmosphère. Deuxième
«atout» climatique, les journées
de la population d’ensoleillement sont moins
nombreuses que dans le sud de
francilienne
la France, d’où des niveaux
déclarent avoir
moyens d’exposition à l’ozone
ressenti une gêne qui varient du simple au doudue à la pollution. ble entre Paris et Marseille.
Quant à savoir s’il vaut mieux
s’installer à la campagne qu’en ville… Il est vrai que la qualité de l’air y est meilleure en ce qui concerne la plupart des
polluants. Cependant, l’ozone fait exception à la règle. En
effet, les niveaux d’ozone sont plus élevés en grande banlieue qu’à Paris lors des pics estivaux. Cela est dû à la for-
72%
mation continue d’ozone dans la masse d’air lors de son
déplacement du centre-ville vers la périphérie*.
Depuis une quarantaine d’années, la pollution d’origine
industrielle et domestique a fortement baissé dans la région.
Les transports routiers sont devenus les premiers responsables des émissions de certains polluants (NOx, CO, COV,
notamment), et ce malgré diverses mesures réglementaires
(généralisation progressive de l’essence sans plomb, pots
catalytiques). La région compte aujourd’hui plus de
quatre millions de voitures particulières, dont plus d’un
million de véhicules Diesel. Un parc dont l’augmentation
constante augure mal de la maîtrise de la pollution d’origine automobile dans les années à venir. ■
EN SAVOIR PLUS : * Brochure «La Pollution de l’air et notre santé»
(à consulter sur le site www.ors-idf.org), Observatoire régional
de la santé (ORS) d’Île-de-France. • «Plan régional pour la qualité
de l’air d’Île-de-France», à consulter sur www.drire-ile-de-france.fr
ou à commander au 01 44 59 48 37.
formation». Elle est mise en œuvre lorsque la concentration
Quarante associations agréées de surveillance de la qualité
de l’un de ces trois polluants dépasse une valeur au-delà de
de l’air (AASQA) agissent sur le territoire français. Placées
laquelle une exposition de courte durée peut avoir des effets
sous la tutelle du ministère chargé de l’Environnement, elles
sur la santé des personnes particulièrement sensibles. La
mesurent en permanence la concentration de nombreux
procédure comprend l’information de la population et des
polluants atmosphériques (SO2, PM, NOX, CO, COV et ozone,
recommandations sanitaires aux personnes sensibles, diffunotamment). En Île-de-France, ce rôle revient à Airparif, qui
sées via les médias régionaux et nationaux. La seconde prodresse chaque jour un bilan de la qualité de l’air dans un
cédure, dite «d’alerte», est déclenchée lorsque la concentrarayon de 100 kilomètres autour de Paris. Elle diffuse ses
tion de l’un des trois polluants dépasse
résultats à l’intention de la populavaleur au-delà de laquelle une
tion francilienne sous la forme d’un
Chaque jour, Airparif établit une
exposition de courte durée présente
chiffre, l’indice Atmo. Celui-ci prend
près de 16000 données.
un risque pour la santé de l’ensemen compte l’ensemble des données
ble de la population. Elle entraîne
collectées sur la région et s’échelonne
l’information du grand public, mais aussi l’entrée en application
de 1 (excellent) à 10 (très mauvais). Chaque jour, Airparif
de mesures préfectorales qui visent à réduire les émissions
établit l’indice de la journée en cours, mais aussi celui prévu
polluantes (limitation de vitesse, notamment). ■
pour le lendemain. En outre, un indice spécifique est calculé pour chacune des communes d’Île-de-France.
En cas de pic de pollution en ozone, dioxyde de soufre
EN SAVOIR PLUS : www.airparif.asso.fr, le site d’Airparif, association
agréée chargée de la surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France.
et/ou dioxyde d’azote, le préfet de police, informé par
• «Lutte contre les épisodes de pollution atmosphérique en ÎleAirparif des niveaux de pollution, peut déclencher deux prode-France», mesures préfectorales prévues en cas de pics de pollution
cédures, d’intensité croissante. La première est dite « d’in(www.prefecture-police-paris.interieur.gouv.fr).
CONSEILLER / PRÉVENIR
ni au bureau en dehors du local prévu à cet effet.
• Aérer son habitation deux fois par jour, le matin
au réveil et le soir avant de se coucher, pendant
cinq minutes. • Interdire l’accès des chambres
aux animaux de compagnie. • Ne jamais boucher
les grilles d’aération. • Les allergiques peuvent
12
demander à un conseiller en environnement
de venir visiter leur habitat. Rattaché aux services
de pneumologie de certains hôpitaux, celui-ci
peut diagnostiquer la présence d’allergènes,
mais aussi fournir de précieux conseils
d’aménagement et d’entretien de l’habitation.
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE : REPÈRES SCIENTIFIQUES ET CONSEILS PRATIQUES
• Éviter de faire sécher le linge dans les
pièces communes. • Plutôt que le balai, utiliser
un aspirateur équipé d’un filtre à très haute
efficacité (HEPA) • S’abstenir d’utiliser des
aérosols. • Éliminer la poussière avec un chiffon
humide. • Recouvrir son matelas d’une housse
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE : REPÈRES SCIENTIFIQUES ET CONSEILS PRATIQUES
anti-acariens. • Laver au moins une fois par
an rideaux, couettes, couvertures et oreillers.
• Éviter la moquette, les tapis, les doubles
rideaux. • Limiter le nombre de peluches
dans les chambres et les laver une fois tous
les deux mois à 40 °C.
13
MÉMO DES CIRCONSTANCES ÉVOCATRICES
Le tableau clinique n’a rien de spécifique.
Considéré isolément, il ne permet pas d’orienter le diagnostic
étiologique. Dans ces conditions, l’interrogatoire revêt toute
son importance. Il doit s’attacher à rechercher:
X un terrain vulnérable: nourrissons et jeunes enfants, personnes âgées, antécédents
personnels ou familiaux d’allergies;
X l’existence concomitante de cas similaires dans la famille, le voisinage, la patientèle;
X l’installation de la symptomatologie à l’occasion:
• d’un déménagement en provenance d’une zone moins polluée;
• d’un changement de poste de travail, ou de métier;
• d’un épisode de pollution atmosphérique (à rechercher auprès d’Airparif, qui
retrace un historique des pics de pollution sur les différents secteurs de la région);
• de travaux récents (rénovation, décoration) au domicile ou sur le lieu de travail;
• de la modification d’une installation de chauffage, de ventilation ou de climatisation,
au domicile ou sur le lieu de travail;
MÉMO DES CIRCONSTANCES ÉVOCATRICES
X une exposition notable à la pollution atmosphérique:
• résidence principale en centre urbain et/ou au voisinage d’une industrie réputée
polluante ou d’un axe routier très fréquenté;
• fumeur ou entourage d’un fumeur, professions au contact de la pollution
atmosphérique (agents de la circulation, commerçants sur rue, chauffeurs routiers,
conducteurs d’autobus ou de taxi, garagistes, employés de station-service…)
ou de polluants spécifiques (travailleurs du bâtiment, industrie…);
• utilisation de la voiture comme mode de déplacement privilégié;
• habitat insalubre, présence de moisissures, de poussières, d’animaux
domestiques, chauffage mal raccordé ou mal entretenu (risque d’intoxication
au monoxyde de carbone).
La mise en évidence d’un lien éventuel avec la pollution atmosphérique doit
conduire à des mesures de prévention afin de limiter les niveaux d’exposition.
À défaut, il s’agira de réduire l’impact de la pollution sur le plan organique.
L’arrêt de tout tabagisme reste, à cet égard, un impératif majeur.
> > > P E T I T R É P E R TO I R E D E S SY M P TÔ M E S
Ces symptômes
peuvent éventuellement
avoir pour cofacteur la
pollution atmosphérique.
14
Symptômes à caractère réactif
X Larmoiements, irritations
et douleurs oculaires
X Rhino-pharyngites
X Écoulement nasal postérieur
X Céphalées
Déséquilibres d’un état de santé déjà fragilisé
X Toux sèche
X Difficultés respiratoires
X Bronchites
X Bronchiolites
X Crises d’asthme
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE : REPÈRES SCIENTIFIQUES ET CONSEILS PRATIQUES
X Aggravation d’un asthme, décompensation d’une
insuffisance respiratoire, d’une broncho-pneumopathie
chronique obstructive (BPCO), d’une maladie cardio-
vasculaire (insuffisance coronarienne, insuffisance cardiaque)
X Majoration du risque de surinfection, fragilisation et
hypersensibilisation aux germes et microbes ambiants
Sur le long terme, on notera la possibilité d’une intervention de la pollution atmosphérique comme cofacteur
dans l’apparition de certains cancers, pulmonaires et bronchiques notamment.
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE : REPÈRES SCIENTIFIQUES ET CONSEILS PRATIQUES
15
POLLUTION
´
ATMOSPHERIQUE:
S’EN PROTÉGER,
LA PRÉVENIR
I N F O R M AT I O N S E T C O N S E I L S P O U R L E G R A N D P U B L I C
NO2 O3 PM10 C6H6 CO SO2
AVANT-PROPOS
AVANT-PROPOS
La qualité de l’air,
c’est l’affaire de tous
Tout le monde est
concerné par la qualité
de l’air, parce que
tout le monde respire.
Source d’inquiétudes
et d’interrogations,
la pollution atmosphérique
est un phénomène
complexe; la réduire
et s’en protéger restent
un défi pour l’avenir.
2
Aujourd’hui, les études menées permettent
de mesurer un certain impact de la pollution
atmosphérique sur la santé de la population en
général, en zone urbaine notamment. Le risque
reste bien inférieur à celui auquel expose
le tabagisme actif mais ne doit pas être ignoré.
atmosphérique, individuellement et collectivement.
Aussi, ce document est destiné à vous informer
sur les moyens de prévention et à vous aider à agir
au quotidien pour une meilleure qualité de l’air.
Et si vous avez des questions particulières,
parlez-en à votre médecin ou à votre pharmacien!
En Île-de-France, la pollution
atmosphérique est en diminution globale
depuis plus de dix ans. Ce sont surtout
les mesures réglementaires qui ont permis,
à l’échelle nationale, la diminution des émissions
industrielles, domestiques et, plus récemment,
automobiles. En 1996, la loi sur l’air et l’utilisation
Si, sur le plan individuel, le risque pour
rationnelle de l’énergie a défini des objectifs
la santé à court terme est relativement faible,
pour la qualité de l’air sur tout le territoire.
chacun doit cependant contribuer à sa
Elle a aussi permis le renforcement du système
prévention. Or, bien que la qualité de l’air arrive
de surveillance de la qualité de l’air extérieur,
au deuxième rang des préoccupations des Français
et un observatoire dédié à la qualité de l’air
en matière de santé*, les comportements ne
intérieur a été mis en place en juillet 2001.
suivent pas. Trop peu de gens savent ce qu’il faut
faire pour se protéger et lutter contre la pollution
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE: S’EN PROTÉGER, LA PRÉVENIR
* Sondage Ifop - «L’Express» - La Mutualité française, 2001.
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE: S’EN PROTÉGER, LA PRÉVENIR
“
Préoccupés par les effets
potentiels de la pollution
atmosphérique sur leur
santé, les Français pensent,
à juste titre, que la réduction
de cette pollution doit
rester une action prioritaire
de l’État. Mieux informés,
ils comprendront aussi que
chacun de nous, à son niveau,
peut également contribuer,
par des gestes simples,
à l’extérieur comme chez
lui, à l’amélioration d’ores
et déjà en cours de la qualité
de l’air et à la préservation
de son capital santé.
”
Bernard Festy, président
de l’Association pour la prévention
de la pollution atmosphérique
3
Qui est concerné par
Que faire en cas de
la pollution atmosphérique?
pic de pollution ?
Nous sommes tous concernés par la pollution atmosphérique. Mais certaines personnes y
sont plus sensibles et en souffrent plus que d’autres, notamment lors des pics de pollution,
et doivent donc prendre davantage de précautions.
Lors des pics de pollution, les autorités diffusent par les médias des recommandations
pour les personnes vulnérables ou, si le pic est plus élevé, pour l’ensemble de la population.
Pour les personnes présentant
une sensibilité particulière
➜ Éviter les efforts physiques soutenus
en plein air (activités sportives d’endurance,
par exemple).
➜ Suivre scrupuleusement son traitement
(asthmatiques, insuffisants respiratoires
ou cardiaques) et ne pas hésiter à consulter
son médecin ou son pharmacien.
➜ Pendant les pics élevés (procédure d’alerte),
s’abstenir de sortir pendant les heures les plus
chaudes de la journée.
Certaines personnes sont plus fragiles face à la pollution atmosphérique,
en raison de certains facteurs.
➜ Les enfants, car leurs poumons
continuent de se former jusqu’à l’âge de 8 ans.
➜ Les femmes enceintes, qui transmettent
une partie des polluants respirés à leur enfant.
➜ Les personnes âgées, car la capacité
respiratoire diminue dès l’âge de 30 ans.
➜ Les asthmatiques, que leur maladie rend
plus sensibles au pouvoir irritant des polluants.
➜ Les insuffisants respiratoires et
cardiaques, dont la santé est déjà fragilisée.
➜ Les fumeurs, dont l’appareil respiratoire
est déjà irrité par l’usage du tabac.
Les personnes vulnérables peuvent développer une sensibilité particulière
lors de pics de pollution. Mais la pollution peut agir sur la santé au quotidien,
et pas seulement au cours des pics.
En 2002, il y a eu quatre pics de pollution sur l’agglomération parisienne,
mais aucun déclenchement d’alerte depuis 1997.
La qualité de l’air arrive au deuxième rang des préoccupations des Français
en matière de santé environnementale.
?
LE
SAVIEZ-VOUS
L’air «pur» est composé
de 78% d’azote, 21%
d’oxygène et 1% de gaz
dits rares (argon et hélium,
par exemple).
4
L’air contient également d’autres gaz et des particules en
suspension, qualifiés de «polluants» quand ils sont considérés
comme gênants ou nocifs pour l’homme et l’environnement.
Dans l’air extérieur, les polluants atmosphériques proviennent
principalement des gaz d’échappement (deux tiers), mais aussi des
dispositifs de chauffage, des activités industrielles et commerciales.
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE: S’EN PROTÉGER, LA PRÉVENIR
Pour tout le monde
➜ Ne pas modifier les pratiques habituelles
d’aération et de ventilation, car la situation
ne le justifie pas.
➜ Éviter d’aggraver les effets de la pollution par des
facteurs irritants (tabac, peinture, solvants, colles…).
➜ Pendant les pics élevés (niveau d’alerte atteint),
s’abstenir de toute pratique sportive intensive.
➜ Dans la mesure du possible, ne pas utiliser
son véhicule. D’une part, parce que c’est là que
l’on est le plus exposé à la pollution, d’autre part,
parce que son utilisation contribue à accroître
le pic de pollution.
?
LE
SAVIEZ-VOUS
Le pic de pollution se produit
quand il y a des niveaux élevés
de polluants et une météo
propice (fort ensoleillement,
vent nul etc.).
Les jours, par exemple, où le trafic routier est dense et qu’il
n’y a pas de vent pour disperser les polluants favorisent les pics
de pollution. Mais il existe en outre une pollution «de fond», moins
forte mais présente en permanence. Il faut donc agir au quotidien,
et pas seulement à l’occasion des pics.
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE: S’EN PROTÉGER, LA PRÉVENIR
5
Quel mode de transport préférer
Quelles précautions
pour être moinsexposé?
prendre dehors?
La marche à pied est généralement le mode de déplacement qui expose le moins
à la pollution atmosphérique, suivie du vélo et des transports en commun.
Nous passons en moyenne 20% de notre temps à l’extérieur. Il y a, là aussi,
quelques précautions simples à prendre.
La voiture est le mode de transport dans lequel on est le plus exposé à la pollution
atmosphérique, surtout aux heures de pointe. Mieux vaut préférer les transports en commun.
Si vous êtes néanmoins contraint de prendre votre voiture, voici quelques conseils pour
votre protection et celle d’autrui.
➜ Ne pas laisser les enfants jouer à proximité
des axes routiers. Dans la mesure du possible,
les emmener plutôt dans les parcs ou les endroits
éloignés de la circulation.
➜ Dans les rues à trafic dense, éviter de laisser
les jeunes enfants dans leur poussette à proximité
des pots d’échappement.
➜ Mieux vaut s’abstenir de faire du sport
à proximité des axes routiers ou des zones
fortement industrialisées.
Là aussi, préférer les parcs ou, si l’on court dans
la rue, le faire aux heures de faible circulation.
➜ Au volant, adopter une conduite calme.
Éviter les freinages et accélérations brusques,
qui multiplient l’émission de polluants.
➜ Faire effectuer régulièrement le contrôle
antipollution de son véhicule, surtout s’il
est ancien.
➜ Laisser le moins possible le moteur tourner
au ralenti.
➜ Éviter de faire le plein aux heures chaudes
de la journée, à cause des vapeurs d’essence.
➜ Ne pas ouvrir sa fenêtre dans les tunnels
ou les parkings.
➜ Lors de l’achat d’un véhicule neuf, prendre
en considération la dimension environnementale
dans son choix.
Une fois sur deux, les Européens utilisent leur voiture pour faire moins
de 3 kilomètres, une fois sur huit, pour faire moins de 500 mètres.
?
LE
SAVIEZ-VOUS
En Île-de-France, les
polluants présents dans l’air
proviennent principalement
des gaz d’échappement.
6
Les pots catalytiques ne deviennent efficaces qu’après
3 kilomètres de trajet. La région parisienne compte aujourd’hui
plus de quatre millions de voitures particulières, dont plus
d’un million de véhicules Diesel. Malgré les progrès techniques,
l’augmentation du nombre de voitures ne permettra pas d’obtenir
les améliorations de la qualité de l’air souhaitées. Préférer les
transports en commun, le vélo ou la marche, c’est préserver
sa santé et agir pour la qualité de l’air.
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE: S’EN PROTÉGER, LA PRÉVENIR
➜ Certaines personnes se demandent s’il faut
porter un masque, lorsque l’on fait du sport
ou du vélo, par exemple. Seuls les masques
avec filtre à charbon peuvent avoir une certaine
efficacité. Il faut cependant savoir qu’ils n’arrêtent
pas les particules fines, ni de nombreux gaz.
Les foulards et les masques chirurgicaux
n’arrêtent pas plus de particules que ne le fait
la respiration par le nez et sont donc inutiles.
Nous respirons en moyenne 14000 litres d’air par jour.
?
LE
SAVIEZ-VOUS
La pollution atmosphérique
est plutôt moins importante
en région parisienne que
dans les autres grandes
agglomérations européennes.
En effet, le climat souvent venteux et pluvieux de l’agglomération
parisienne aide à disperser les polluants et à «laver» l’atmosphère.
De plus, les journées d’ensoleillement sont moins nombreuses
que dans le Sud, par exemple, et la concentration en ozone est
donc souvent moins importante à Paris qu’à Marseille.
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE: S’EN PROTÉGER, LA PRÉVENIR
7
Quelles précautions
Comment se chauffer
prendre chez soi?
sans manquer d’air?
On parle souvent de la pollution atmosphérique extérieure, mais beaucoup moins
de la pollution intérieure. Pourtant, celle-ci existe bel et bien, même si les polluants
concernés sont un peu différents. Sachez la réduire et vous en protéger.
➜Ne pas fumer dans la maison. La fumée
de tabac est le polluant intérieur le plus nocif.
➜Aérer son habitation matin et soir, pendant
cinq minutes.
➜Interdire l’accès des chambres aux animaux
de compagnie, qui peuvent y transporter
des allergènes.
➜Limiter le nombre de peluches dans les
chambres et les laver deux fois par mois à 40 °C.
➜Laver au moins une fois par an les rideaux,
couettes, couvertures et oreillers.
➜Recouvrir son matelas d’une housse
anti-acariens.
Aujourd’hui, les habitations sont souvent surchauffées. De plus, comme elles sont
de mieux en mieux isolées, une ventilation insuffisante gêne la dispersion des polluants
et favorise l’humidité. Il faut donc prendre certaines précautions pour ne pas vivre
au quotidien dans un intérieur trop pollué.
➜ Plutôt que le balai, utiliser un aspirateur
car il empêche la poussière de se redéposer
ailleurs. Si possible, préférer un aspirateur
équipé d’un filtre à très haute efficacité (HEPA)
pour éviter les rejets de poussière.
➜ Éviter de faire sécher le linge dans les pièces
communes ou les chambres: cela favorise
l’humidité.
➜ Éliminer la poussière avec un chiffon humide,
qui la retient mieux qu’un chiffon sec.
➜ Ne pas manipuler des produits de bricolage
(peinture, colles, solvants…) dans une pièce
mal ventilée.
➜ Ne jamais boucher les grilles d’aération.
➜ Ne pas chauffer son habitation au-delà de 22 °C.
➜ Faire vérifier son installation de chauffage au
moins une fois par an (deux fois pour un système
de chauffage au fioul).
➜ Faire ramoner les cheminées de raccordement
des appareils deux fois par an pour les
chauffages au fioul ou au charbon, une fois
pour les chauffages au gaz.
13% des gens obstruent les bouches d’aération.
Nous passons en moyenne 80% de notre temps dans des endroits clos.
?
LE
SAVIEZ-VOUS
La pollution atmosphérique
existe aussi à l’intérieur.
8
À la maison, on retrouve en partie les polluants de l’extérieur,
mais aussi ceux provenant des acariens, des blattes,
des moisissures, des animaux de compagnie ou de certaines
plantes, sans oublier la fumée de tabac et les produits de bricolage
et d’entretien.
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE: S’EN PROTÉGER, LA PRÉVENIR
➜ Ne jamais bricoler soi-même son système
de chauffage ou son chauffe-eau. Faire toujours
appel à un professionnel qualifié.
➜ Ne pas utiliser de manière prolongée des
appareils d’appoint comme les poêles à pétrole
ou les radiateurs à gaz mobiles. Respecter les
consignes d’utilisation et toujours s’assurer que
la pièce est bien ventilée.
➜ Ne pas arrêter les systèmes de ventilation
mécaniques ou en obstruer les bouches.
?
LE
SAVIEZ-VOUS
De mauvaises installations
de chauffage peuvent libérer
du monoxyde de carbone,
gaz très toxique.
C’est le cas des chauffages au gaz, au fioul, au charbon
ou au bois et des chauffe-eau, quand ils sont mal raccordés
ou mal entretenus. Il est donc très important de faire vérifier
régulièrement son installation de chauffage par des professionnels.
On déplore encore de nombreuses intoxications et des décès dus
au monoxyde de carbone.
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE: S’EN PROTÉGER, LA PRÉVENIR
9
Si vous avez des problèmes particuliers,
Comment
bien s’informer ?
Différents services d’information et d’alerte de la population sont mis en place en
région parisienne. Ils sont très utiles lors de pics de pollution ou pour mieux s’informer
au quotidien. Mais vous pouvez aussi en parler à votre médecin ou à votre pharmacien,
qui sauront vous conseiller (en cas de problème de santé particulier).
➜ Lors d’un pic de pollution, le préfet de police
peut déclencher deux types de procédure.
➜ La première informe le grand public lorsque
la concentration en ozone, dioxyde de soufre
ou dioxyde d’azote est assez importante pour
présenter des risques pour la santé des personnes
sensibles ou vulnérables.
➜ La seconde est une procédure d’alerte
du grand public lorsque la concentration de l’un
des trois polluants peut présenter des risques
pour la santé d’une plus large population.
➜ Sur le site d’Airparif (www.airparif.asso.fr), vous
pouvez prendre connaissance quotidiennement
de la qualité de l’air en Île-de-France.
➜ Pour les personnes sensibles à la pollution,
la ligne Allô air santé assure une permanence
lors des procédures d’alerte. Des médecins
vous répondent au 01 40 34 76 14.
➜ Pour les allergiques aux pollens (rhumes des
foins, conjonctivites), il existe un réseau de surveillance
aérobiologique, sur le site www.rnsa.asso.fr
➜ Lorsque vous partez en vacances en France,
vous pouvez consulter le «Bulletin quotidien
de la qualité de l’air» de la région dans laquelle
vous allez, diffusé par l’Agence de l’environnement
et de la maîtrise de l’énergie (www.ademe.fr).
parlez-en
à votre médecin ou
à votre pharmacien
Vous ressentez ces symptômes:
➜ vos yeux sont irrités
➜ vous avez une toux sèche
➜ vous avez du mal à respirer
➜ vous avez eu une crise d’asthme
Airparif analyse près de 16000 données par jour.
Vous correspondez à l’une des propositions ci-dessous:
?
LE
SAVIEZ-VOUS
L’association agréée Airparif
fait chaque jour un bilan de la
qualité de l’air dans un rayon de
100 kilomètres autour de Paris.
10
Airparif diffuse ce bilan sous la forme d’un chiffre, appelé l’indice
Atmo. Ce chiffre prend en compte l’ensemble des données collectées
dans ce rayon de 100 kilomètres et s’échelonne de 1 (air d’excellente
qualité) à 10 (air de très mauvaise qualité). Cela permet aux
personnes sensibles de prendre des précautions supplémentaires
si la qualité de l’air est annoncée comme très mauvaise.
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE: S’EN PROTÉGER, LA PRÉVENIR
➜ vous habitez près d’un axe routier très fréquenté
➜ vous fumez, ou quelqu’un de votre entourage fume
➜ vous utilisez très souvent votre voiture
➜ vous avez chez vous des sources de pollution particulières
(telles que celles énumérées au bas de la page 8)
POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE: S’EN PROTÉGER, LA PRÉVENIR
11
Annexe 15 : Brochure Comité National contre les Maladies Respiratoires (CNMR)
161
u CNMR
Collection
Dossier
La pollution,
un risque de
notre temps
Comité National contre les Maladies Respiratoires
66 boulevard Saint Michel 75006 PARIS
Tel : 01-46-34-58-80
Fax : 01-43-29-06-58
e-mail : [email protected]
u CNMR
l Les polluants chimiques
extérieurs
Notre vie moderne contribue à favoriser l’émergence de polluants chimiques.
Les principaux polluants chimiques extérieures sont :
- l’ozone
Cette forme de pollution est l’objet de fortes variations saisonnières et existe l’été
quand le soleil émet beaucoup de rayonnements. La lumière du soleil transforme en
effet certains polluants de l’air (hydrocarbures, oxydes d’azote…) en ozone.
- Les oxydes d’azote
Le dioxyde d’azote est le plus abondant. Il provient essentiellement de la circulation
automobile.
- Le monoxyde de carbone
Il est le résultat d’une combustion (de cigarette, d’essence, de charbon, de bois…)
incomplète dans un milieu insuffisamment oxygéné : le carbone n’a pu fixer qu’un
seul atome d’oxygène (CO) (quand le milieu est suffisamment oxygéné, il se combine
à 2 atomes d’oxygène et forme le CO2 ).
- Le dioxyde de soufre
Il est principalement produit lors de la combustion des sources fossiles d’énergie
(charbon, pétrole).
- L’ammoniac
Dans l’air et à l’état gazeux, l’ammoniac contribue à neutraliser les autres gaz acides
(tels que le SO 2 ).Dans le sol, en raison de réactions chimiques, il modifie fortement les
terres.
- Les Composés organiques volatiles (COV)
Le benzène est l’un des COV les plus dangereux pour la santé.
Gros plan sur :
Quelques chiffres en France :
Emission / dues à
Monoxyde de carbone
Hydrocarbure
Oxydes d’azote
Oxyde de soufre
Poussières
Industrie
18%
33%
23%
77%
60%
Transport
56%
38%
56%
13%
35%
Tonnage
8320
2550
1740
950
210
u CNMR
l Les polluants extérieurs
naturels
La pollution n’est pas seulement un phénomène à imputer aux activités de l’homme.
La nature produit également ses propres polluants altérant, dans une moindre
mesure, la qualité de l’air.
Les polluants naturels peuvent être :
- des particules minérales (embruns marins, corrosion de roches, érosion des sols),
- des particules vivantes (bactéries, virus, champignons microscopiques),
- des particules (pollens),
- des gaz (radon, dioxyde de carbone, ozone).
Les pollutions extérieures naturelles ont de nombreuses origines (radon des soussols, volcans, vents de sable, incendies, plantes…).
Gros plan sur :
L’ozone
Il existe une production naturelle d’ozone notamment dans les forêts. L’humus des sols,
quand il est fortement éclairé par les rayons du soleil, libère l’ozone. En effet, une partie de
l’oxygène se transforme en ozone. A côté de cette pollution naturelle, la pollution induite par
l’homme peut aussi, sous l’effet du soleil, produire de grandes quantités d’ozone.
Il faut bien différencier cet ozone que nous respirons qui est mauvais pour notre santé et
l’ozone de la stratosphère qui nous protège d’un excès de rayonnement du soleil.
Le radon
C’est un gaz radioactif d’origine naturelle. Il provient de la désintégration de l’uranium et du
radium de la croûte terrestre. Son émission vers l’atmosphère ou les constructions dépend des
conditions météorologiques et de la nature des sols. Sa concentration dans les habitations
varie en fonction de la construction et de la ventilation.
u CNMR
l Les polluants d’intérieur
Nous passons 70 à 90% de notre temps à l’intérieur, dans des locaux clos :
habitation, lieu de travail et de loisirs, voiture… La pollution intérieure est, dans la
plupart des cas, nettement supérieure à la pollution extérieure de l’air.
Les polluants d’intérieur ont des origines diverses :
- la pénétration de l’air extérieur (circulation motorisée, chauffages domestiques,
entreprises industrielles),
- le système d’air conditionné qui peut, selon la qualité et son réglage, améliorer ou
altérer la qualité de l’air,
- l’équipement d’intérieur fixe (matériaux de construction, panneaux d’aggloméré,
isolation, vernis de couleur et produit de traitement du bois…),
- l’activité humaine (activité individuelle, activité physique, cuisson, fumée du
tabac…)
- les biocontaminants (animaux, plantes…),
- des polluants divers selon les locaux (amiante, poussière…).
Gros plan sur :
La fumée du tabac
Pour le fumeur, la fumée du tabac est la principale source de pollution de l’air qu’il respire,
même pour ceux qui sont exposés à d’autres polluants sur leurs lieux de travail par exemple.
La fumé du tabac provoque une augmentation importante de monoxyde de carbone et de
dioxyde de carbone, de poussières totales, de nicotine…dans les locaux clos. Le non-fumeur les
respire.
La fumée de tabac est , de loin, pour tous, la source de pollution la plus importante de l’air.
u CNMR
l Les grandes pollutions
accidentelles
Les catastrophes liées à la pollution de l’air ont affecté la Terre à plusieurs
reprises. Naturelles ou générées par l’homme, elles ont un impact considérable sur
l’opinion publique.
Contrairement à la pollution chronique, dont les effets sont encore imparfaitement
connus, les grandes pollutions accidentelles par leur ampleurs et leurs retombées sur
l’homme, impressionnent toujours et restent gravées dans les mémoires.
Il existe trois sortes de catastrophes liées à la pollution de l’air :
- les catastrophes naturelles
Exemple : Pompéi en 79 avant J.C., les incendies d’Indonésie en 1997,
- les catastrophes humaines
Exemple : Poza Rica (Mexique) en 1950, Bhopal (Inde) en 1984, Tchernobyl en 1986,
- les catastrophes résultant de la combinaison de la pollution industrielle et de
conditions naturelles particulières.
Exemple : la vallée de la Meuse en 1930, Londres en 1952, Pennsylvanie en 1948.
Gros plan sur :
Seveso :
En 1976, une usine chimique explose à Seveso, près de Milan, exposant la population à de
hauts niveaux de dioxine. L'accident fut présenté comme hautement dangereux et donna lieu
à l’affolement de la population et à l’assassinat du directeur de l’usine par les Brigades
Rouges.
Or, les conséquences sanitaires rapportées à ce jour furent les suivantes :
- 17 avortements pour rien : ; les embryons étaient normaux,
- 175 cas de chloroacnées (boutons sur le visage) dont 3 sévères…
- aucun excès de cas de cancers d’aucun type à plus de 10 ans après la « catastrophe ». Le
suivi épidémiologique se poursuit.
Tchernobyl :
Le 26 avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl explose
Les conséquences sanitaires furent les suivantes :
- 31 des 1000 pompiers intervenus le 1er jour de l’accident sont morts,
- parmi les 6,7 millions de personnes qui vivent dans cette zone hautement contaminée,
plusieurs dizaines de milliers de cancers en excès sont attendus (thyroïde puis poumon).
Attention !, la médiatisation d’une catastrophe n’est pas toujours proportionnelle à sa
gravité. A l’inverse, une catastrophe peut être injustement minimisée, voire même
passée sous silence.
u CNMR
l La pollution change
Au cours des 20 dernières années, le visage de la pollution s’est transformée.
Plusieurs facteurs ont permis d’améliorer la qualité de l’air extérieur, mais de
nouveaux polluants sont apparus à l’intérieur des locaux.
Pollution extérieure : la situation s’améliore.
Jusqu’à la fin des années 70, la pollution atmosphérique était essentiellement liée aux
industries et au chauffage.
En effet, après les chocs pétroliers :
- l’énergie devient plus coûteuse,
- les installations se modernisent progressivement,
- la place de l’industrie lourde, la plus polluante, régresse petit à petit,
- une réglementation contraignante en cas de dépassement des seuils est fixée,
- les émissions de polluants sont revus régulièrement à la baisse pour les sites
industriels classés et pour les automobiles.
Gros plan sur :
Aujourd’hui, la voiture émet moins de polluants. Pourtant, l’augmentation du parc
automobile et la diminution de la pollution industrielle font d’elle la principale source de
pollution dans les villes.
Pollution intérieure : la situation se modifie.
L’amélioration des conditions d’habitat et les progrès industriels ont modifié l’air que
l’on respire à l’intérieur des maisons :
- les poussières noires provenant des chauffages ont diminué.
- les produits corporels, domestiques, de nettoyage et d’entretien sont composés de
produits chimiques complexes et se présentent sous forme d’aérosols : plusieurs
centaines d’espèces chimique sont été identifiées dans l’air des locaux.
- les animaux domestiques qui vivent de plus en plus à l’intérieur sont de
nouvelles sources de pollution.
- les colles et produits de traitement des bois libèrent des composés organiques
volatiles (COV) nocifs.
- une isolation trop importante des locaux (manque d’aération naturelle, soucis
d’économies d’énergie) empêche l’air de se renouveler régulièrement.
Pollution par la cigarette : elle dépend de vous.
La consommation de cigarettes dans le monde a augmenté de 2000% entre 1945 et
1990.
Dans le monde, 1 personne meurt du tabac toutes les 10 secondes.
En France, le tabac entraîne le décès de 60 000 personnes par an.
u CNMR
l Les effets de la pollution
sur la santé
Parce que l’homme respire, les polluants contenus dans l’air l’agressent de façon
permanente. Les polluants de l’air atteignent sa santé par trois voies différentes :
- la voie respiratoire par inhalation,
- la voie digestive par ingestion,
- la voie cutanée par la peau.
La voie respiratoire est la plus importante.
Les différents polluants peuvent toucher tous les éléments de l’appareil respiratoire
qui conduisent l’air du nez au pharynx puis, en passant par le larynx, de la trachée
aux bronches et aux alvéoles pulmonaires. Ils peuvent ensuite passer dans le sang
comme notamment le monoxyde de carbone libéré par la fumée de cigarette ou les
gaz d’échappement des voitures. Ils contribuent alors à l’asphyxie des cellules.
Gros plan sur :
Le nez
Le nez est un organe antipollution efficace car il humidifie et réchauffe l’air, arrête toutes les
grosses particules et neutralise certains gaz comme le dioxyde de soufre. Les cellules du goût
et de l’odorat situées sur la partie postérieure peuvent s‘altérer puis se détruire au contact de
toutes formes de pollution. C’est pourquoi, après l’arrêt, l’ex-fumeur retrouve le goût
auparavant altéré par le tabac.
u CNMR
l
Epidémiologie,
mortalité
morbidité dues à la pollution
et
L’épidémiologie permet de rechercher des corrélations entre, d’une part le niveau
moyen de pollution et les maladies respiratoires chroniques et, d’autre part les
fluctuations de la pollution au jour le jour et des symptômes respiratoires.
Au niveau actuel de pollution extérieure dans le villes occidentales, les pics de
pollution sont une source d’inconfort important. Fortement médiatisés, ils n’ont
pourtant pas de graves effets sur la santé des populations (conclusions de l’étude
APHEA, Air Pollution and Health, an European Approcach).
C’est la pollution chronique qui donne le plus d’effets mesurables sur la santé. Le
risque moyen individuel est certes faible mais, même en dessous des valeurs d’alerte,
la pollution extérieure peut avoir une influence sur la santé. Si ces effets sont
indiscutables, ils sont d’un ordre de grandeur sans commune mesure avec les effets
de la pollution intérieure et de la fumée du tabac.
Gros plan sur :
Deux formes de tabagisme : le tabagisme actif le tabagisme passif.
• Le tabac fait chaque année 60 000 morts par an en France ; 1 fumeur sur deux mourra
prématurément d’une maladie liée au tabac.
• Environ 100 personnes meurent chaque année d’un cancer du poumon lié à la fumée des
autres. Une dizaine d’études épidémiologiques montrent le parallélisme entre les
symptômes respiratoires chez les enfants et le tabagisme d’un ou des parents.
u CNMR
l Les personnes sensibles
Nous ne sommes pas tous égaux devant la mauvaise qualité de l’air. Certaines
personnes sont fragiles ou fragilisées et, de ce fait, sont plus sensibles que d’autres
aux effets de la pollution sur leur santé. Ces différences ne doivent pas être négligées.
Les personnes sensibles se divisent en plusieurs catégories :
- Les enfants, surtout avant 6 ans quand le nombre d’alvéoles pulmonaires
continue de croître.
- Les personnes cardiaques, sensibles à certains polluants (en particulier le
monoxyde de carbone et les fumées noires ultra fines qui peuvent gagner le
poumon puis le cœur).
- Les personnes insuffisantes respiratoires, qui manquent déjà d’oxygène quand
elles respirent un air sain.
- Les personnes asthmatiques, dont les crises vont se déclencher du fait de
l’inflammation provoquée par les polluants et les substances allergisantes de l’air.
Les mesures de prévention doivent bien entendu être adaptées pour ces différents
types de personnes.
u CNMR
l La prévention individuelle
Deux individus peuvent vivre dans la même ville, la même usine, la même maison et
selon leurs attitudes être plus ou moins touchés par la pollution de l’air : chacun est
en partie responsable de sa pollution.
Un individu peut intervenir sur sa qualité de vie de 4 manières différentes :
- en diminuant les émissions de pollution,
- en évitant les situation polluées,
- en évitant les zones les plus polluées,
- en augmentant la dispersion de la pollution.
Quelques conseils pour limiter votre exposition :
- à la pollution extérieure
Rouler à l’économie : c’est entre 40 et 50km/h que l’on pollue le moins dans une
agglomération ; une conduite souple et légère génère une pollution beaucoup moins
importante qu’une conduite nerveuse.
Choisir des poussettes les plus hautes possibles pour les enfants en bas âge.
Mettre des masques pour manipuler des produits dangereux (bricolage…).
Inspirer par le nez et non par la bouche.
- à la pollution intérieure
Ne pas fumer.
Eviter de laisser les animaux domestiques à l’intérieur des maisons.
Aérer régulièrement les locaux.
Economiser l’énergie de façon raisonnable en conciliant chauffage, isolation et
aération.
Utiliser les produits de nettoyage sans excès en évitant les formes aérosols.
Utiliser une serpillière mouillée plutôt qu’un balai qui ne fait que soulever la
poussière ou qu’un aspirateur qui n’en ramasse que 20%.
Changer la literie toute les semaines ou au maximum tous les 10 jours en laissant le
matelas à l’air pendant plusieurs heures à chaque fois.
u CNMR
l La prévention collective
La mauvaise qualité de l’air n’est pas une fatalité. L’histoire récente a montré qu’il
était possible de l’améliorer même si de grands progrès restent à accomplir.
Amélioration de l’air extérieur.
La qualité de l’air est désormais réglementée par une loi qui s’inspire d’une directive
européenne. La loi sur l’air de 1996 a reconnu « le droit pour chacun de respirer un
air qui ne nuise pas à sa santé ».
Les émissions globales de l’automobile ont baissé en France et en Europe. De
nombreux efforts technologiques ont été réalisés (abaissement progressif des normes
de rejets, amélioration de la formulation des carburants, promotion de carburants
moins polluants…).
Les usines et les sites industriels classés sont soumis à une réglementation portant
sur le respect des normes de pollution de l’air en proximité de site et les quantités de
pollutions émises par an.
Amélioration de l’air intérieur.
Les mesures prises en 1996 pour la prévention de l’amiante protégeront les
populations. Les nouveaux cas décelés ces prochaines années seront dus à des
expositions antérieures. Chaque site industriel, chaque propriétaire d’immeuble a dû
faire un inventaire complet de toutes les installations pouvant contenir de l’amiante.
Des campagnes d’informations ont éveillé la curiosité des populations désormais
plus attentives à la composition des produits, à la lecture des notices d’utilisation…
Tabagisme.
La loi Evin (1991) a interdit toute forme de publicité sur le tabac, a sorti ce produit de
l’indice des prix et a voulu protéger chaque citoyen d’une exposition involontaire à la
fumée des autres.
Les campagnes de prévention se multiplient. Elles sont surtout efficaces dans les
écoles, avant la cinquième, avant l’initiation au tabagisme.
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169
Glossaire
- Anémie aplasique : forme rare mais importante d'anémie où les globules rouges, les
globules blancs et les plaquettes se trouvent en nombre réduit dans le sang.
- Anémie hypochrome et microcytaire : diminution de l’hémoglobine circulante (<130g/L
chez l’homme adulte, <120g/L chez la femme) avec diminution du VGM (Volume Globulaire
Moyen) au dessous de 80 µm³, le plus souvent secondaire à un manque de fer.
- Angor (ou angine de poitrine) : il se manifeste par une douleur ou une pression siégeant au
niveau de la poitrine, apparaissant à la suite d'une ischémie du myocarde et d'une obstruction
des artères coronaires, ce qui entraîne un déficit dans l'apport de sang et d'oxygène au muscle
cardiaque.
- Athérosclérose : épaississement de la paroi des grosses artères (aorte abdominale,
coronaires, artères cérébrales, artères de jambes) et obstruction par des plaques d'athérome.
- Emphysème : augmentation de volume (dilatation) des alvéoles pulmonaires avec
destruction de leur paroi élastique, ce qui entraîne l'impossibilité pour elles de se vider
complètement, à l'expiration, de l'air qu'elles contiennent.
- Extrasystole : contractions prématurées du myocarde provoquées par des décharges
électriques qui naissent d'un foyer ectopique (situé à un endroit anormal) et non du nœud
sinusal.
- Hématopoïèse : formation des globules sanguins dans les organes dits hématopoïétiques
(principalement la moelle osseuse, les ganglions lymphatiques et la rate).
- Hème : élément constitutif de l’hémoglobine, contenant du fer.
- Homéostasie : capacité à conserver le bon fonctionnement et l'équilibre entre le
compartiment intracellulaire et le compartiment extracellulaire séparés par la membrane
cellulaire, malgré une contrainte extérieure.
- Hyperkératose : hypertrophie de la couche cornée de l'épiderme
- Mésothéliome : tumeur primitive développée à partir des cellules mésothéliales de la plèvre.
170
- Métallothionéine : protéine de faible masse moléculaire riche en cystéine. L’arrangement
particulier des cystéines lui permet de fixer des métaux lourds, comme le cadmium.
- Mutagène : agent (physique) ou substance (chimique) susceptible de produire des mutations
affectant la molécule d’ADN et conduisant à des modifications aléatoires de l’information
génétique.
- Tératogène : qui produit sur l'embryon des anomalies provoquant des malformations.
- Tétralogie de Fallot : association de 4 anomalies de la fonction cardiaque : une
communication interventriculaire haute (CIV), une sténose pulmonaire, un chevauchement de
l'aorte sur le septum interventriculaire et une hypertrophie du ventricule droit.
- Xénobiotique : élément étranger à l'organisme, de nature chimique ou biologique.
171
Liste des abréviations
-
ADEME : Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie
-
AFSSET : Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail
-
ALAIR-AVD : Association limousine d'aide à domicile des insuffisants respiratoires
- ALD : Affection de Longue Durée
- ANAES : Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé
- APHEA : Air Pollution and Health : an European Approach
- APHEIS : Air Pollution and Health : an European Information System
- APPA : Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique
- ARN : acide ribonucléique ; ADN : acide désoxyribonucléique
- AASQA : Association Agréée de Surveillance de la Qualité de l’Air
- CI : Intervalle de Confiance
- CIRC : Centre International de Recherche sur le Cancer
- CIRS : Comité International de Recherche Scientifique
- CNA : Conseil National de l’Air
- CNMR : Comité National contre les Maladies Respiratoires
- COV : Composés Organiques Volatils
- COx : oxydes de carbone dont CO : monoxyde de carbone et CO2 : dioxyde de carbone
- CRP : Protéine C Réactive
- CSHPF : Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France
- DAFPEN : Délégation Académique à la Formation des Personnels de l'Education
Nationale.
- DDASS Direction départementale des Affaires Sanitaires et Sociales
- DIREN : DIrection Régionale de l’Environnement
- DRASS : Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales
- DRIRE : Direction Régionale de l'Industrie de la Recherche et de l'Environnement
- EHPAD : Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes
- ERPURS : Evaluation des Risques de la Pollution URbaine sur la Santé
- FMC : Formation Médicale Continue
- FMCU : Formation Médicale Continue Universitaire
- FN : Fumées Noires
- FRANCIM : Réseau français des registres du cancer
172
- HAP : Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques
- IgE : Immunoglobuline de type E
- INSEE : Institut National de la Statistique et des Études Économiques
- INSERM : Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale
- InVS : Institut de Veille Sanitaire
- ISAAC : International Study of Asthma and Allergies in Childhood
- IUFM : Institut Universitaire de Formation des Maîtres
- LAURE : Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Energie (décembre 1996)
- NOx : Oxydes d’Azote dont NO2, dioxyde d’azote
- O3 : Ozone
- OMS : Organisation Mondiale de la Santé
- OR : Odds Ratio, utilisé dans les enquêtes de cohorte et dans les enquêtes de type
(cas/témoins) marquées par l’impossibilité de mesurer les risques de la maladie chez
les sujets exposés et les non-exposés, dans ces situations, l'Odds Ration va permettre
d'estimer le risque relatif
- ORL : Oto-Rhino-Laryngologiste
- ORS : Observatoire Régional de la Santé
- p : pourcentage d’erreur
- PCDD : PolyChloroDibenzoDioxines
- PM : Particulate Matter, dont PM2.5 (particules d’un diamètre aéraulique inférieur à
2,5 µm) PM10 (particules d’un diamètre aéraulique inférieur à 10 µm).
- PNSE, PRSE : Plan National Santé-Environnement, décliné en Plan Régional SantéEnvironnement
- PNSP, PRSP : Programme National de Santé Publique, décliné en Programme
Régional de Santé Publique.
- PS : Particules en Suspension
- PSAS-9 : Programme national de surveillance des effets sur la santé de la pollution de
l'air dans 9 villes françaises
- RR : Risque Relatif
- SGAR : Secrétariat Général pour les Affaires Régionales
- SO2 : Dioxyde de Soufre
- SPLF : Société de Pneumologie de Langue Française
- TNF alpha : Facteur de Nécrose Tumorale
173
- URCAM : Union Régionale des Caisses d’Assurance Maladie
- URML : Union Régionale des Médecins Libéraux
- VCAM, ICAM : Vascular et Intercellular Cell Adhesion Molecule
- VEMS : Volume Expiratoire Maximum Seconde
-
VRS : Virus Respiratoire Syncytial humain
174
Serment de Galien
Je jure, en présence des Maîtres de la faculté et de mes condisciples :
- d’honorer ceux qui m’ont instruit dans les préceptes de mon art et de leur témoigner
ma reconnaissance en restant fidèle à leur enseignement ;
- d’exercer, dans l’intérêt de la santé publique, ma profession avec conscience et de
respecter non seulement la législation en vigueur, mais aussi les règles de l’honneur, de la
probité et du désintéressement ;
- de ne jamais oublier ma responsabilité et mes devoirs envers le malade et sa dignité
humaine, de respecter le secret professionnel.
En aucun cas, je ne consentirai à utiliser mes connaissances et mon état pour corrompre les
mœurs et favoriser des actes criminels.
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.
Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque.
175
Résumé
L’air est un élément essentiel à la vie. La législation (Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle
de l’Energie, 1996) reconnaît un droit fondamental pour le citoyen : « respirer un air qui ne
nuise pas à sa santé ». La réglementation a ainsi établi des seuils de concentrations en
polluants atmosphériques, correspondant aux risques sanitaires pour les personnes sensibles.
L’étude des données bibliographiques a permis de caractériser les sujets les plus à risque, à
savoir les enfants, les personnes âgées, les déficients respiratoires, cardiaques, les femmes
enceintes, les fumeurs, … . Considérant les méfaits sur la santé des substances polluantes
présentes dans l’air, l’existence d’une population plus fragile et les moyens actuels de
communication en Limousin, il est apparu intéressant d’élaborer une communication plus
ciblée dans ce domaine. Dans un souci d’efficacité, le choix a été fait de s’appuyer sur un
réseau de professionnels, qui servira de relais d’information auprès des personnes sensibles.
Une enquête qualitative, diligentée auprès des professionnels considérés comme des relais
prioritaires (médecins généralistes et spécialistes, pharmaciens d’officine, directeurs d’écoles,
directeurs de maisons de retraite, …) a permis de mettre en exergue les attentes et les besoins
en terme de communication. D’après les résultats, les professionnels interrogés, ressentant les
répercussions d’une mauvaise qualité de l’air sur la santé des personnes qu’ils côtoient durant
l’exercice de leur activité, sont prêts à s’investir dans la sensibilisation. Ils préconisent
notamment la conception de brochures et d’affiches informatives, qu’ils considèrent comme
les outils de communication les plus pertinents et les mieux adaptés. Ainsi différentes
perspectives de communication ont pu être élaborées. Au terme du travail, les fondements
d’une future brochure d’information ont été établis.
Mots clés : pollution atmosphérique, personnes sensibles, communication en Limousin, relais
de professionnels.
Abstract
Air is an essential element for life. The legislation (Law on Air and Rational Use of Energy,
1996) admits a basic right for the citizen "breathing air which does not harm its health". The
regulation thus established thresholds of concentrations in atmospheric pollutants,
corresponding to medical risks for sensitive people. The study of bibliographical data made it
possible to characterize the subjects more at risk : the children, the elderly, person with
respiratory or/and heart disease, the pregnant women, the smokers.... Considering the
misdeeds on the health of the polluting substances present in air, the existence of sensitive
individuals and the current means of communication in Limousin, it appeared interesting to
work out a communication more targeted in this theme. In order to offer a shrewd
information, the choice was made be based on a network of professionals, who will be used as
relay of information towards sensitive people. A qualitative investigation, was realized near
the professionals considered as priority relays (general practitioners and specialists,
pharmacists, principals, directors of old people's homes...) made it possible to put forward
waitings and requirements in term of communication. According to the results, the questioned
professionals, feeling the repercussions of a bad quality of air lasting the exercise of their
activity, are ready to invest themselves in the sensitizing of the people whom they coast
along. They recommend in particular the design of booklets and posters, which they regard as
the most relevant tools of communication and best adapted to their needs. Thus various
prospects for communication could be elaborate. At the end of work, the bases of a future
booklet of information were established.
Key words : air pollution, sensitive people, communication in Limousin, relay of
professionals.