EPIDAURE (selon le guide Michelin) En quittant Nauplie, la route
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EPIDAURE (selon le guide Michelin) En quittant Nauplie, la route
EPIDAURE (selon le guide Michelin) En quittant Nauplie, la route pénètre bientôt dans une campagne peu habitée, alternant collines aux courbes douces et plaines verdoyantes. Car le cœur de l'Argolide est un jardin paisible, semé de ruines mycéniennes: là les traces d'une tholos, ici un pont, plus loin la crête érodée des murs d'une acropole disparue. Passé ligourio, la route s'élargit soudain, pour aboutir à un énorme parking encombré de cars. Vous voici aux portes de l'un des plus fameux sanctuaires du dieu-guérisseur Asclépios, où se pressaient jadis fidèles et malades venus des quatre coins de la Grèce. De tous les bâtiments qui composaient ce vaste complexe de cure - du corps et de l'esprit -, seul le théâtre demeure intact. Un théâtre que les Anciens euxmêmes considéraient comme parfait. VISITE DU SITE 2h de visite. Tlj 8h-19h. 6 € (dim. gratuit). If' 2753022009. Réservez votre première émotion à la découverte du théâtre, qui apparaît, éclatant de lumière, au bout d'une allée ombragée. LE THEATRE** Il se révèle bien conservé, et sa restauration lui a redonné tout son lustre. Adossé au flanc nord-ouest du mont Kynortion, face au vallon sacré d'Asclépios, il déploie sa conque de marbre blanc dans une superbe pinède. Construit au 4' s. av. J.-c. par l'architecte Polyclète leJeune (descendant du sculpteur, 5" s. av. J.-C), le théâtre d'Épidaure est l'un des plus achevés du monde antique, d'une pureté sans égale. ~ On y accède par la scène* (orchestra), cercle parfait de 20 m de diamètre dont le centre porte la trace d'un autel dédié à Dionysos, le dieu du Théâtre. C'est là qu'officiait le chœur antique; les comédiens jouaient en retrait, sur l'estrade du proskénion auquel ils accédaient par les deux hautes portes latérales, les paradoi*. ~ L'éblouissante cavéa**, ponctuée d'escaliers, fut bâtie en deux temps. La partie inférieure pouvait accueillir 6210 spectateurs, le premier rang étant réservé aux notables, qui bénéficiaient de fauteuils de pierre, avec dosseret et accoudoirs. Deux siècles plus tard furent ajoutées 21 rangées supplémentaires, qui portèrent la capacité d'accueil du théâtre à 12300 spectateurs. Une telle extension.aurait pu pénaliser les derniers rangs, perchés à 22,50 mau-dessus du niveau de l'orchestra. Il n'en est rien: où que l'on se trouve, on perçoit avec la même acuité le son provenant de la scène. Si vous êtes deux, faites l'expérience: craquez une allumette ou récitez un poème mezzo vocce, votre compagnon installé sur le dernier gradin l'entendra. Du moins dans la mesure où vous êtes seuls, car le plus souvent ces des centaines de touristes, impressionnés par acoustique exceptionnelle, font de même dans toutes les langues et sur tous les tons Un théâtre renaît Le théâtre d'Épidaure accueillit des spectateurs durant 800 ans, de sa création au S' s. de notre ère, époque à laquelle les chrétiens le condamnèrent au silence et à l'oubli. Au 1ge s., cependant, une première restauration le débarrassa de la forêt d'oliviers qui avait dévoré ses gradins. Mais il fallut attendre les années 1950 pour qu'il recouvre sa fonction originelle, lorsqu'on y redonna des pièces antiques et des opéras inspirés de la mythologie, spectacles dont la Callas fut l'une des prodigieuses interprètes. Depuis, chaque été, les textes d'Eschyle, Sophocle, Euripide et Aristophane retrouvent vie dans leur décor d'antan, sous la lueur scintillante de la voûte étoilée. Ne manquez pas d'assister à l'une de ces soirées, pour vous imprégner de la langue, tantôt austère, tantôt caressante, des anciens poètes (si vous le pouvez, procurez-vous à l'avance le texte en français de l'œuvre représentée, aucune traduction simultanée n'étant prévue). Musée Mêmes horaires et billet que le site. Fermé le lundi.matin. Aménagé entre le théâtre et les ruines du sanctuaire, le modeste musée d'Épidaure évoque la vie des médecins et des malades du centre: quelques instruments chirurgicaux en bronze d'époque romaine des stèles portant des inscriptions concernant les traitements des patients et des es-voto gravés sur du marbre. L'un d'eux raconte la guérison par Asclépios d'un homme souffrant d'un abcès au cou et d'un cancer et de l'oreille. Dans la salle du fond les entrées des temples d'Asclépios et d'Artémis ont été reconstituées. A noter: un magnifique chapiteau corynthien considéré comme l’archétype du genre. Le sanctuaire d’Asclépios En comparaison avec le théâtre, les vestiges du sanctuaire (à droite du musée, en haut quelques marches), quadrillage de murs arasés et de blocs de pierre bien rangés, sont décevants. Ses bâtiments représentaient pourtant la partie la plus importante du complexe. Plusieurs constructions, en particulier l'odéon antique font actuellement l'objet d'une restauration. ~ On y pénètre à l'opposé de l'ancienne, entrée officielle, ce qui oblige à traverser un secteur secondaire: à droite se dessine au sol le carré d'une auberge destinée aux"l pèlerins, puis les vestiges de bains grecs l apparaissent, suivis d'un immense gymnase dont la cour fut occupée à l'époque romaine par un odéon. ~ Le sanctuaire était entouré d'un mur orné de serpents sacrés - figurant dans le , caducée emblème des médecins. L'élément le plus remarquable est la tholos* (à gauche), vaste bâtiment circulaire qui révèle, au sol, sa structure labyrinthique. Il cachait en effet un savant réseau de couloirs concentriques reliés les uns aux autres par des passages, le centre servant sans doute de lieu de sacrifice à Asclépios. ~ Au-delà de la tholos, quelques colonnes, en cours de redressement, marquent l'emplacement de l'abaton, ou dortoir sacré. Après s'être soumis à divers rituels comme le jeûne, le bain purificateur et des sacrifiees d'animaux, le malade s'y installait pour dormir. Pendant son sommeil, Asclépios lui indiquait, sous forme de message codé, la méthode à suivre pour être soigné. A son réveil, les prêtres-médecins traduisaient en clair la parole divine et délivraient l'ordonnance ad hoc. ~ À droite de la tholos s'élevait le temple d'Asclépios, aujourd'hui réduit à ses fondations. Enfin, ne partez pas sans voir le stade*, caché derrière un talus sur lequel s'appuient encore quelques gradins intacts. Tous les quatre ans s'y déroulaient des concours de musique et de gymnastique. Un médecin divin Asclépios (Esculape pour les Romains) était le fruit des amours d'Apollon et de la mortelle Koronis, parents indignes qui l'abandonnèrent dès sa naissance. Il dut sa survie au centaure Chiron, qui le nourrit au lait de chèvre, et l'initia à la chirurgie et à la phytothérapie (médecine par les plantes). Le jeune Asclépios devint rapidement un médecin remarquable, réputé dans tout le pays, passant pour guérir tous les maux, et même ressusciter les morts. Hélas! Ce pouvoir, jusque-là réservé aux dieux, lui valut d'être foudroyé par Zeus, peu enclin à partager ses prérogatives avec les humains. On l'inhuma à tpidaure, un site déjà consacré à la médecine comme l'atteste un ancien sanctuaire consacré à Apollon - et qui fut dès lors dédié à son culte (6' s. av. J.-c.). PETITE ESCAPADE AU BORD DE L'EAU La côte est n'est qu'à une quinzaine de kilomètres d'Épidaure; profitez-en pour faire une halte baignade. ~ Revenez à Ligourio, puis empruntez, à droite, la route qui serpente au milieu des lauriers et des orangers. Laissez de côté le village de Néa Epidavros, dont la plage de sable noir est sans intérêt particulier, et dirigezvous sur votre droite vers sa voisine Arhéa Epidavros (ou Paléa E.), une charmante station balnéaire nichée au fond d'une baie boisée. Outre ses nombreuses plages, elle conserve un ancien théâtre exhumé en 1971, petit hémicycle cerné de maisons, qui sert, l'été, de lieu de représehtations. ~ Prenez la direction de Néa Epidavros, et continuez sur 8 km jusqu'au monastère d'Agnountos* sur la droite de la route (fermé 13h-15h30; gratuit; tenue correcte indispensable). L'enceinte fortifiée et les jardins en terrasse qui l'entourent forment un bel ensemble. La cour pavée du monastère, sur laquelle s'ouvrent les cellules des religieuses, abrite une église du 11' s., modifiée au 14" s. L'intérieur, couvert de fresques, dont les plus anciennes datent du 13" s., présente aussi des icônes et une iconostase du 18" s. EPIDAURE (selon le Petit Futé) Accoustique exceptionnelle : le moindre chuchotement au milieu de la scène est audible au dernier gradin Le site antique ~ Accès: ce site, très connu, est très bien fléché depuis la route. Les bus desservent aussi le site de jour, pour sa visite, comme de nuit, en été, pour le festival. ~ Pratique: ouvert de 7h45 à 18h45 pendant l'été, de 8h à 17h le reste de l'année. Entrée site et musée: 6 €. L'idéal est de s'y rendre tôt le matin pour essayer d'échapper aux centaines de cars qui s'y rendent quotidiennement à partir de 10h. Compter 3 heures pour une visite approfondie, une demiheure pour le théâtre seulement. Renseignements ® (27530) 22 009. Pensez à remplir votre 'bouteille d'eau à la fontaine de l'entrée car elle y est bien fraîche ! Histoire Ce site est celui du culte d'Asclépios, dieu de la Médecine dont le symbole est le serpent, que l'on retrouve aujourd'hui sur le caducée des médecins. Asclépios pouvait guérir les malades et même ressusciter les morts, ce qui ne plaisait pas du tout à Zeus d'ailleurs. Le culte à Epidaure, qui date du VI' siècle avant J.-C., environ, ne prit réellement d'importance qu'au IV' siècle avant J.-C., date à laquelle il se répandit en Grèce. Les malades arrivaient par le nord, au niveau des propylées, et passaient par la Voie sacrée. Après des rites de purification, ils passaient la nuit dans le portique que l'on tpeut voir encore aujourd'hui. Là, Asclépios leur apparaissait en rêve et eur indiquait le traitement à suivre. Mais e n'était pas gratuit. Tout était géré par les prêtres du sanctuaire ... Epidaure, grand entre thérapeutique antique était aussi le lieu des jeux d'Asclépeia, moins célèbres ue ceux d'Olympie ou de Delphes. Sport et concours lyriques étaient au programme. Le stade est en partie conservé. Visite Pour une visite très rapide, on ne manquera pas d'aller voir le théâtre, situé un peu plus haut à droite après l'entrée, qui est la principale curiosité puisqu'il passe pour être le mieux conservé du monde antique, et jouit d'une résonance exceptionnelle. Le musée vaut, lui aussi, qu'on s'y arrête. Si, en revanche, vous désirez effectuer une visite un peu plus approfondie, il vaut mieux Commencer par le musée, puis se rendre au site, avant de terminer par le fameux théâtre. • Musée. Les fouilles d'Epidaure ont été réalisées par l'archéologue Kavvadias en 1881, dont on voit le buste en face de l'entrée. Elles sont encore en cours, mais l'essentiel des trouvailles sont conservées dans le musée, qui se compose de trois salles. Dans la salle 1, on peut voir des instruments médicaux, liés au culte d'Asclépios, ainsi que des ordonnances de médicaments, des lampes en terre cuite, des textes de guérisons miraculeuses, et des textes de dépenses médicinales. On remarquera un texte amusant sur une guérison de surdité, avec une représentation ... des oreilles, bien sûr. Salle 2, on découvre des statues dont beaucoup sont à l'effigie d'Asclépios ou d'Athéna, qui lui est très liée. Des copies en plâtre de statues qui ornaient le temple aussi, et notamment une statue acéphale (sans tête) d'Hygie qui se baisse pour nourrir le serpent d'Asclépios. Enfin, la salle 3 présente des reconstitutions F;; des temples en dessin et sculpture. On peut ~, remarquer la rosace en relief provenant de la b tholos, et le chapiteau très travaillé. C'est ce chapiteau qui est devenu pour les archéolo- ~ gues la référence du type corinthien. • Prendre à gauche en sortant du musée et suivre la petite route qui va vers l'entrée du site. A droite, on découvre le katagogion, carré de 76 m de côté, découpé en quatre parties égales. C'était un pavillon d'accueil de 160 chambres construites autour des quatre cours encore visibles. • Revenons à présent au début du parcours matérialisé par un chemin. À droite, on remarque le gymnase ou restaurant, les archéologues ne sont pas fixés. Il comporte différentes salles de logement, mais il est difficile de s'y repérer si on n'est pas expert, car les Romains ont construit un odéon par-dessus ce qui brouille un peu les fondations. À gauche du chemin, les bains grecs dont il ne reste, là aussi, que les fondations. On peut quand même identifier des baignoires dans les vestiges de ces bains. Continuer le chemin pour trouver, un peu plus loin à gauche, le stade. • Le stade n'a plus beaucoup de gradins, mais il permet d'apprécier la longueur et l'envergure que représentait un tel ouvrage dans l'Antiquité. Il mesure 181,30 m. Sur son côté droit, on peut voir le souterrain qui menait au logement des athlètes. C'est par là qu'ils entraient sur la piste les jours de courses, sous une ovation bien sûr. Sur le côté gauche, des restes de gradins hellénistiques. Mais le plus intéressant est de descendre observer les vestiges de la ligne de départ qui permettait la participation d'au moins 9 sportifs. Sur les côtés sont creusées les rigoles pour laisser couler l'eau. Contrairement à de nombreux stades, celui-ci est rectangulaire au lieu d'avoir des extrémités arrondies. • Après les bâtiments extérieurs au sanctuaire, rendons-nous sur les lieux de culte. En face se trouve une palestre à portique ou sanctuaire des divinités égyptiennes. Le mur que l'on voit a été construit ultérieurement pour protéger le sanctuaire de l'invasion des Hérules. Prendre ensuite à gauche, le long de la palestre, un peu plus à gauche, le temple d'Artémis dont on a pu voir la reconstitution dans le musée. Il abritait une statue de la déesse entourée de dix colonnes. À droite, un peu plus loin, était le temple de Thémis. Continuer tout droit en observant, à droite, le temple d'Apollon, un peu plus loin. Puis prendre à gauche en longeant la résidence des prêtres pour arriver enfin au temple d'Asclépios. & Le temple d'Asclepios abritait la fameuse statue du dieu à laquelle on accédait par une rampe. La statue était posée dans une fosse de 50 cm de profondeur, une caractéristique des divinités guérisseuses. Longer le temple par la gauche pour arriver sur la tholos. • La tholos est un bâtiment circulaire dont il ne reste que trois corridors concentriques en tuf. Le bâtiment avait des métopes, pierres posées sur les colonnes, en forme de rosaces dont on a vu les représentations au musée. Le sol était fait d'un agencement de dalles noires et blanches, et 14 colonnes composaient son entourage. Au milieu, une pierre roulante, encadrant l'entrée d'un souterrain. On pense que l'édifice devait faire 12 m de haut. Son usage n'est pas bien défini, mais il pourrait s'agir de la demeure des serpents d'Asclépios. • En continuant à droite de la tholos, on trouve le portique de 70 m de long, appelé enkoimeterion ou abaton. C'est là que les malades attendaient d'être guéris par le dieu qui leur rendait visite dans leurs rêves. À l'est, on peut remarquer un puits pour les malades. ~ En continuant toujours vers le nord, on trouve, à gauche, les bains d'Aclépios, puis la bibliothèque. On rattrape ainsi la Voie sacrée dont on s'était écarté, et qui partait des propylées. que l'on va découvrir en allant au temple de culte primitif après être passé par celui d'Asclépios. À droite, les autres bâtiments étaient destinés au commerce: boutiques, etc. ~ Les propylées, ou propylon monumental. représentaient l'entrée du sanctuaire d'Asclépios. C'est par là qu'entraient les pèlerins ou les malades qui venaient chercher la guérison. De l'autre côté de l'entrée, une rampe encore bien conservée. Les chars cependant devaient pénétrer par une autre entrée car le passage n'était pas possible de ce côté-ci. Un peu plus loin, à droite, les fondations d'une basilique du V, siècle. Pour retourner vers le théâtre, emprunter une voie parallèle à la Voie sacrée, en bifurquant à gauche en sortant des propylées. On passe devant les bains romains et une villa romaine avec les restes de deux atriums. On ressort ensuite du site en se dirigeant vers le théâtre situé au-delà du musée. On a ainsi une très bonne vue du gymnase. ~ Théâtre. Un des mieux conservés de la Grèce antique, élevé sur le mont Kinorkion. Ce théâtre pouvait, et peut encore lors du festival d'été, accueillir 12 300 spectateurs. Datani du III' siècle, il ne peut avoir été construit par Polyclète le Jeune, comme l'affirment certains. L'orchestra est un cercle de 20 m de diamètre. La première partie du théâtre pouvait accueillir 6 200 personnes sur les douze premières rangées, et l'on voit bien la différence entre les deux types de gradins. Les décors, destinés à être montrés au public au fur et à mesure du déroulement de la pièce, étaient gardés dans le proskénion ou les coulisses. Mais l'élément le plus précieux et le plus fameux de ce théâtre est son exceptionnelle acoustique. D'où que l'on soit dans la cavea (l'ensemble des gradins), on entend les démonstrations des guides qui font tomber une pièce de monnaie ou froissent un papier au-dessus du centre du cercle. Diverses explications sont apportées par les archéologues à ce phénomène, notamment les proportions de l'édifice, mais la plus intéressante reste celle des vases: l'impeccable acoustique de ce théâtre serait due à des vases en terre vides placés sous les gradins. Une théorie qui, pour le moment, n'a pas été prouvée! ~ Théâtre d'Archaia Epidauros (ou Palea Epidauros). Surnommé le petit théâtre d'Epidaure, ses bancs en tuf sont d'une capacité de 2 000 places seulement. Il est situé sur la presqu'île qui débute non loin d'Archaia Epidauros, au bord de la mer. Au IV' siècle avant J.-C., on y donnait des tragédies et des comédies. Aujourd'hui, les habitants de la région le font revivre en y organisant des concerts de musique classique.