L`Électrostatique.
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L`Électrostatique.
Quelques expériences d'électrostatique inspirées par Norberto Ferreira. L'Électrostatique. Introduction. Qui en sortant de voiture n'a pas « pris l'électricité » ? Qui n'a pas constaté à quel point l'écran d'un poste de télévision est un piège à poussière ? Qui n'a pas vu un jour ses cheveux se dresser à l'approche d'un peigne ? Qui n'a jamais entendu crépiter en enlevant son pull-over ? Toutes ces expériences quotidiennes ont ceci en commun : il s'agit de phénomènes électrostatiques. En apparence banales, ces expériences ne peut s'interpréter qu'en s'intéressant à la structure intime de la matière... La matière et ses charges. La matière est un édifice complexe constitué d’atomes, de molécules et d’ions. Dans l’atome, luimême, on trouve des particules plus « élémentaires » dont certaines peuvent interagir à distance. On dit qu’elles sont porteuses de charges électriques. Parmi ces particules, citons l'électron chargé négativement. Ci-contre, 48 atomes de fer posés sur une plaque de cuivre ; l'image est fabriquée par ordinateur d'après les données recueillies par un microscope électronique. Source : site internet d'IBM. Deux particules électrisées en présence s’attirent ou se repoussent : Une charge négative repousse une autre charge négative. Une charge positive repousse une autre charge positive. Une charge négative et une charge positive s'attirent. Isolants et conducteurs. L'isolant ne laisse pas passer le courant électrique, et donc, les charges ne peuvent pas se déplacer. Le conducteur permet aux charges de se déplacer. Cette coupure isolants/conducteurs n’est pas absolue: la conductivité est la grandeur physique susceptible des plus fortes variations. Par ailleurs, un isolant peut devenir conducteur pourvu qu’on dépense suffisamment d’énergie pour arracher des électrons: une différence de 30 000 volts entre deux électrodes séparées d’un centimètre dans l’air sec produit une étincelle: l’air est devenu conducteur… L'électrisation de la matière. Électrisation par frottement. C’est la façon la plus simple de procéder. On peut arracher ou fournir des électrons à certains matériaux isolants par simple frottement mécanique. C’est ce qui se passe avec la fameuse peau de chat et le bâton d’ambre ou d’ébonite du folklore électrostatique. Mais c’est aussi vrai avec du papier, de la laine, des tissus synthétiques frottés avec une règle en plastique ou une paille à boire…On a des isolants chargés négativement (ou positivement) selon qu’on leur a apporté (ou enlevé) des électrons. Électrisation par contact. Un conducteur mis au contact des charges d’un isolant chargé (positivement ou négativement) en prend une partie: il est alors chargé avec le même signe. Il est intéressant de noter ici que les charges ont tendance à s'accumuler dans les pointes (d'où la forme des paratonnerres). Électrisation par influence. La paille (A) chargée négativement va attirer vers elle les charges positives du corps conducteur (B) et en repousser les charges négatives. (figure 1) Nous évacuons maintenant les charges négatives en posant un doigt : elles vont rejoindre la Terre par notre corps conducteur. (figure 2a) On retire le doigt, il ne reste alors que des charges positives. (figure 2b) On éloigne alors la paille. Les charges se répartissent sur toute la surface du conducteur (B). Finalement, l'objet porte une charge positive. (figure 2c) D'après Norberto Ferreira Cette technique de charge est plus efficace que la charge par contact, d'où son utilisation par exemple dans l'expérience de l'étincelle avec le condensateur. Elle permet en plus d'obtenir un objet chargé de signe opposé à celui de la paille. Quand il y a de l'électricité dans l'air : L'orage. Charge du nuage. Les éclairs se produisent dans des nuages appelés les cumulonimbus. Ces nuages (voir la photo ci-contre) sont de grandes dimensions : la base se trouve à quelques centaines de mètres du sol, et leur sommet peut atteindre jusqu'à 11 km ! Source : fr.wikipedia.org (Cevenol2) Les cumulonimbus sont le sièges de vents ascendants violents. Les chocs entre les cristaux de glace et le grésil (cristaux plus gros) les chargent (à l'image de l'électrisation par frottement). Suivant la température, le grésil portera une charge positive ou négative. De plus, la gravité (la force qui permet aux pommes de tomber des arbres) joue son rôle... Les cristaux, plus petits sont plus freinés par l'air, et descendent moins vite que le grésil. Il se forme donc dans le nuage des couches de charges de signe contraires... Enfin, le sol va se charger selon le principe de la charge par influence. Nous obtenons donc trois couches chargées, avec au centre une couche de signe contraire à celui des deux extrémités. D'autres phénomènes tels que la convection, les rayons cosmiques, viennent s'ajouter pour créer ces différentes zones chargées. Décharge. La décharge peut avoir lieu à l'intérieur même du nuage, entre deux nuages, ou entre le sol et le nuage. Ci-contre, la ville d'Oradéa en Roumanie pendant un orage. Lorsque l'accumulation de charges est trop importante, l'air jusqu'alors isolant devient conducteur (voir paragraphe Isolants et conducteurs). Un petit nombre de charges se déplacent alors... Il s'agit du traceur (environ 200 km par seconde). Sur le passage de ce petit nombre de charges, l'air se modifie (il s'ionise) et devient bien plus conducteur. Le nombre de charges pouvant passer devient alors bien plus grand. Le reste des charges utilise le canal ionisé créé par le passage du traceur. La vitesse peut alors atteindre 100 000 km par seconde ! Éclair et tonnerre. Source : en.wikipedia.org (Raven4x4x) La lumière est due à l'ionisation de l'air. Elle voyage très vite jusqu'à l'observateur. Le son, lui, ne se déplace qu'à 330 mètres par seconde. Il est dû au fait que le long du canal ionisé, la température peut monter jusqu'à 30 000 °C, ce qui provoque une brusque détente de l'air. Pour connaître la distance entre le point d'impact et vous, il faut compter le temps en secondes que le son a mis pour vous parvenir, puis le diviser par 3 (car il faut 3 secondes au son pour parcourir 1 km). Vous obtenez alors la distance en km. Des applications dans la vie courante. Le condensateur. Cet élément d'électronique est partout autour de nous. Par exemple, sur cette photo d'ordinateur, les cylindres verticaux noirs que vous pouvez voir sont des condensateurs. Le principe de ce composant est simple : il accumule les charges... Source : en.wikipedia.org (Darkone) L'allume gaz. Il s'agit d'une déformation d'un cristal qui va créer un déplacement de charges. La tension à ses bornes devient alors très grande, et la décharge se produit par le même principe qu'un éclair. Il est intéressant de voir que ce principe est réversible : une tension appliquée sur le cristal va le déformer, et il devient possible de l'utiliser comme résonateur dans les montres à quartz ... La peinture électrostatique. Lorsque l'on peint au pistolet, une partie des gouttelettes de peinture restent en suspension dans l'atmosphère... Pour éviter cette perte, on charge, par exemple positivement l'objet à peindre (voiture) et négativement les gouttelettes de peinture. Elles iront donc directement se déposer sur la voiture car deux charges opposées s'attirent. Le photocopieur. Le principe du photocopieur repose sur les propriétés d'un semi-conducteur : le sélénium. En effet, ce dernier est conducteur s'il est éclairé, isolant s'il est dans l'obscurité. Voici le fonctionnement : 1. Le tambour est chargé. 2. La lumière rend le semiconducteur conducteur, les charges se neutralisent là où le tambour a été éclairé. Il reste isolant dans les zones sombres. 3. Le toner chargé positivement va se fixer sur le tambour au niveau des zones positives (comme pour la peinture électrostatique). 4. Enfin, le papier chargé négativement va attirer le toner, qui sera définitivement fixé par cuisson. Illustration d'après de.wikipedia.org