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ÉVÉNEMENT
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No.70
Par Charlie Lessard
Si votre mode de vie tourne autour des motos,
ce qui veut dire si vous respirez, mangez,
dormez et rêvez à propos des machines à
deux roues recouvertes de chrome et de
superbe peinture, alors vous devez vous
rendre au moins une fois dans votre vie au rallye
de motos de Sturgis. Alors c’est là et rien que
là que vous pourrez dire que vous avez atteint
l’apothéose, la mecque des motocyclistes, la
randonnée des randonnées. Faire partie de cet
évènement de classe mondiale, c’est comme
faire un pèlerinage pour nous les amoureux des
chevaux de fer. Je voulais faire ce voyage depuis
une bonne vingtaine d’années, mais comme
c’est le cas pour beaucoup d’entre nous, la
vie nous amène ailleurs. Alors, quand Pascal
Richard m’a demandé si j’étais intéressé à
descendre avec lui dans le Dakota du Sud pour
la 70e édition, je lui ai répondu « je vais être
là ! » Quand nous avons emprunté la bretelle de
la sortie 30 sur l’autoroute 90, le 7 août 2010,
j’avais l’impression d’avoir atteint les grilles de
la Terre promise.
Pascal et Charlie
Revolution maga
zine
Revolution Motorcycle Magazine
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chard , Patrick
John, Réjean, Ri
Badlands National Park
Broken Spoke Saloon
Revolution Motorcycle Magazine
Environ 600 000 motocyclistes étaient attendus cette année. Alors comme vous pouvez
l’imaginer, tous les restaurants, bars, motels
et aires de stationnement étaient occupés
par une bande de motards vêtus de noir. On
pouvait entendre le son du tonnerre partout
dans la région pendant cette période. Je peux
affirmer sans l’ombre d’un doute que vous
pouviez rencontrer tout le monde et n’importe
qui en lien avec le monde de la moto à ce
rallye. Des grands noms de l’industrie
comme Drags Specialties, Dunlop, Freedom
Performance, Hawg Halters, Lucas Oil et S&S
avaient tous monté d’immenses tentes sous
lesquelles ils offraient leurs produits ainsi que
leurs services mécaniques. Bien-sûr, HarleyDavidson et Victory Motorcycles faisaient eux
aussi partie de l’évènement en offrant des
« demo rides » à différents moments de la
semaine. Il y avait plusieurs kiosques sur
place qui répondaient à différents besoins, en
partant de la limonade à l’accélérateur d’octane
et tout ce que vous pouvez imaginer entre les
deux. Ces gens qui opéraient ces kiosques
donnaient un très bon service à la clientèle.
Ils étaient accessibles à quiconque avaient
des questions à propos de leurs produits.
Si vous étiez à la recherche d’un souvenir à
rapporter à la maison, vous n’aviez pas à
chercher longtemps. Un grand choix s’offrait
à vous où que vous alliez dans la région des
Black Hills, soit dans les magasins ou dans les
saloons. Cette partie des États-Unis comporte
des paysages exceptionnels. Alors quand vous
y irez, vous devriez en profiter pour rouler sur
les belles routes des Black Hills. Un bon matin,
nous sommes allés visiter le Mont Rushmore (à
voir absolument). De là, on a emprunté la route
16A. Cette route sinueuse comme un serpent
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Full Throttle
Saloon
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noir passe à travers tunnels et crevasses dans
le roc, ce qui en fait une route très intéressante
à emprunter. Quand vous atteigniez le toit
des montagnes, vous avez le sentiment que
votre regard balaie les États-Unis dans leur
ensemble. Tout en suivant notre itinéraire,
nous avons visité les petites villes de Custer,
Hill City et Deadwod. En apercevant ces
villes, vous pouvez encore vous imaginer ce
à quoi pouvait ressembler la vie vers la fin
des années 1800. Le jour suivant, nous nous
sommes rendus au Wyoming pour aller voir
le Devil’s Tower. Cela fut toute une épreuve
compte tenue que la température frisaint
les 37 °C. Le vent semblait encore plus
chaud que le souffle du diable, mais cela en
valait le coup. Dans toutes les villes que
nous traversions, nous étions attendus
avec un sourire et un salut de la main et
non pas par la gent policière au cul à vérifier nos papiers et à examiner nos motos.
Un soir, nous nous sommes dirigés vers
le Broken Spoke Saloon pour regarder
la compétition du « show de boucane »
parrainé par Baker Drivetrain. Kevin Alsop de
Big Bear Choppers qui souffrait à cause d’une
clavicule brisée, de quelques ecchymoses
et d’éraflures, car il était rentré en collision
avec un chevreuil durant son trajet vers
Brent et Derek
Cycle Boyz
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Sturgis, a réussi à gagner avec son char
d’assaut noir mat. Deux participants à
la fois étaient placés côte à côte sur
un pont d’acier, qui était érigé à une
hauteur d’environ trois mètres du sol
et équipé de rampes et de barrières.
Comme ça, tout le monde pouvait voir.
Pour qu’il y ait encore plus d’excitation,
on avait installé une lumière de piste
d’accélération. Le gagnant était déterminé par un processus d’élimination,
soit le premier des deux qui se rendait
en cinquième vitesse pendant que les
Revolution Motorcycle Magazine
roues continuaient de chauffer. Des
« pipes » rouges feux, des embrayages
détruits et des pneus en lambeaux, pas
besoin de vous dire que les gens en on
raffolé. « Burn baby burn! »
Il y avait aussi des grands noms de la
musique qui donnaient des spectacles
tout au long de ce rallye. Vous aviez le
choix de voir des spectacles gratuits
tous les soirs au Broken Spoke Saloon,
près de Bear Butte, ou vous pouviez
acheter des billets à la porte du
Buffalo Chip ou du Monkey Rock. Les
têtes d’affiches étaient Bob Dylan,
Eddie Money Guns and Roses, Kid
Rock, Ozzy Osborne, 38 Special et ZZ
Top pour n’en nommer que quelquesuns. Le bar Full Throttle Saloon me
faisait penser à une ville blindée
comme on peut en voir dans les film
Mad Max. Il ne manquait surtout pas
de rafraîchissements dans cet endroit,
ni de belles demoiselles pour les servir.
Cela est vite devenu notre abreuvoir
préféré. Nous avons eu la chance
de voir un band qui porte le nom de
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Jay Lightning et
Wahl E. Walker
(Wall of Death)
Blandini, deux fois plutôt qu’une,
pendant nos séances d’abreuvement.
Ce band savait comment vous botter le derrière avec un batteur du nom
de Zoltan Chaney qui donnait tout un
spectacle. Il est de loin un des meilleurs
batteurs que j’ai eu l’occasion de voir.
Rappelez-vous le nom de cet artiste, il
est incroyable ! L’endroit était littéralement plein à craquer jusqu’au pont.
Le point culminant de la semaine fut le
très spectaculaire Jay Lightning Wall of
Death (le mur de la mort), le spectacle
de motos casse-cou. Si vous n’avez
jamais asssité à un de ces spectacle,
je vous le recommande fortement. Ces
gars-là roulent sur des motos vintages
et sur des « go-karts » autour d’un baril
de bois qui fait quatorze pieds en hauteur et trente pieds de diamètre. Ce
spectacle vous laisse pantois. Devant
tant d’audace, votre rythme cardiaque
s’accélera juste à les regarder performer. Totalement dans une classe à part
pour ce qui est des sports extrêmes.
Tellement cool !
Ray Sassevi
lle
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Il est certain que de faire partie d’un
magazine reconnu a ses avantages. Ce
qui nous a valu d’être invités par nul
autre que Michael Litcher à sa nouvelle
exposition, Eternal Combustion – 30 In
The Wind au Buffalo Chip Campground.
Nous avons eu le privilège d’assister une
heure avant l’ouverture au grand public à
une description commentée par l’artiste
lui-même de ses cent photos qu’ils
avaient choisies de nous présenter. Les
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photos de Michael relatent très bien un
pan de notre vie de motard. Il sait si bien
représenter l’histoire entourant la vie de
motards. J’apprécie grandement écouter
ses récits toujours aussi passionnants.
Eternal Combustion nous a aussi présenté
quinze motos personnalisées qui ont été
cofabriquées par trente constructeurs,
qui ont formé des duos pour créer des
motos hors du commun. Des noms
comme Finch, Ness, Perewitz, Smith et
Yaffe faisaient parties de ces équipes qui
ont mis leurs talents en commun au grand
bonheur des spectateurs. J’ai même pu
serrer la main de celui qu’on pourrait
surnommer le grand-père des longues
fourches, un vrai « gentleman », monsieur
Sugar Bear. Nous étions aussi très fiers
de rencontrer Holger et Chris de Custom
Chrome, Todd Silicato de Todd’s Cycle
et le très enjoué Kim Peterson des
magazines Easyriders et In The Wind.
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J’étais content de croiser autant de
plaques canadiennes tout au long de
notre voyage. Nous avons rencontré
de vieux amis et en avons rencontré de
nouveaux. De Valleyfield à Vernon; à
votre santé les gars ! Cela fût un plaisir !
Marc Lacourcière, un extraordinaire
artiste canadien, exposait ses peintures
à Rapid City ainsi qu’à Sturgis. C’est
fou ce que ce gars-là peut accomplir
avec des pinceaux, de la peinture et
des canevas. Bravo Marc ! Ce que nous
avons omis de voir, ce sont les courses
de motos qui escaladent les montagnes
ainsi que les courses d’accélération et
de « dirt track ». Ces courses ont été
l’élément déclencheur de ce rallye fondé
en 1938 par le Jackpine Gypsies Motorcycle Club. Mais il fallait bien s’en garder
pour une prochaine fois, n’est-ce-pas ?
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Il ya toujours quelque chose à faire ou à
voir à Sturgis. À moins que vous aimiez
mieux vous asseoir sur une roche et vous
gratter le fond du sac, il n’y a jamais de
temps mort.
Pascal et moi avons parcouru 7000
kilomètres (4350 milles) en dix jours. Cette
aventure a débuté avec mes problèmes
d’FXR, incluant une défectuosité
électrique mineure, un problème de
Michael Lichter
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Marc Lacourciè
re
et Aimee
Charlie et
Sugar Bear
carburateur (merci Diane, je
t’en doit une !), un problème
d’embrayage (merci Chris
et Adam à Thunder Road
Harley-Davidson à Windsor
pour votre bon service) et
une heure et demie d’attente
aux douanes (on ne peut
jamais être trop prudent, hein
les gars ?). Nous avons aussi
fait face à des insectes de la
grosseur de mon pouce qui
nous rentraient dedans à 120
kilomètres à l’heure. On s’est
fait éclabousser par des restants d’animaux venant de se
faire écraser par le camion qui
nous devançait en Iowa, tout en
se faisant brûler par le soleil et
noyer par la pluie. Sans oublier les
taux exorbitants des hôtels à Rapid
City, la circulation intense des motos qui causaient des surchauffe
de moteur, l’attente en file indienne
aux stations-service, les tornades
au Wisconsin, en plus des sons
bizarres provenant du Twin-Cam
de Pascal qui disparaîssaient aussi
mystérieusement qu’ils étaient
apparus, et l’incessante quantité
de bières ingurgitées. « Oh, quelle
horreur ! »
Alors si vous me demandez si je le
ferais encore, je vous répondrai :
est-ce que les ours chient dans les
bois ? Je suis prêt à repartir demain,
et en passant, cela était « in-fuckingcroyable » !
Bon ami Kim Peterson
Easyriders Mag, éditeur
du In the Wind Mag
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