L`article en PDF - Junior Entreprise Fribourg

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L`article en PDF - Junior Entreprise Fribourg
BASKETBALL
Trois défis
à relever pour
Olympic > 26
«ELLE»
Isabelle Huppert
plus tordue
que jamais > 27
GOLF
Les préjugés
sont encore
vivaces > 19
VENDREDI 27 MAI 2016 | No 196 • 145e année | Samedi Fr. 3.70 | Semaine Fr. 2.70
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JA 1700 Fribourg 1
KEYSTONE
JEUX OLYMPIQUES 2026
Deux cantons,
une même cause
Des étudiants de l’Uni
déjà au service des PME
Les cantons de Vaud et du
Valais ont présenté hier
leur projet de candidature
pour les Jeux olympiques
> 22
d’hiver 2026.
ÉTATS-UNIS
La Trump Tower
attire les curieux
BULLE
Tutticanti
est bien parti
Le campus de l’Université de Fribourg, où certains étudiants en économie se frottent déjà au monde de l’entreprise. ALDO ELLENA
JUNIOR ENTREPRISE •
AMÉNAGEMENT
Vaud désavoué
en justice
Vaud perd face à l’Office fédéral du développement territorial. Le Tribunal fédéral
annule l’extension de l’usine
Hilcona à Orbe.
> 18
Des étudiants
en économie à l’Université de Fribourg se
confrontent déjà aux réalités du milieu professionnel. Etudes de marché, quête de sponsors
ou conseils juridiques, ces universitaires proposent diverses prestations à des sociétés. Ils pra-
tiquent des prix abordables et travaillent selon
le principe de la Junior entreprise. Il existe en
Europe 280 structures de ce genre et elles bénéficient du soutien financier de certaines firmes,
qui, de la sorte, se profilent comme futurs employeurs de choix auprès des étudiants.
>3
Estavayer-le-Lac vit la
Fête-Dieu avec ferveur
SOMMAIRE
Avis mortuaires
6
28
30
31
35
32/33/34
CÉLÉBRATION •
La traditionnelle procession attire toujours du monde dans la cité à
la rose. Hier, plus de 240 enfants, tout de blanc
vêtus, ont participé à la fête religieuse, laquelle
ne connaît plus la pluie depuis une quarantaine d’années. A Fribourg, la procession s’est
déroulée sous les caméras de télévisions. > 9
VINCENT MURITH
PMU
Forum lecteurs
Cinémas
Bourse
Jeux et mots croisés
ÉDITORIAL
Une fausse
bonne idée
PIERRE-ANDRÉ SIEBER
Malgré 126 000 signatures récoltées, des
milliers de pièces de 5 centimes répandues sur la place Fédérale et des centaines de billets de 10 francs distribués
en gare de Zurich, l’initiative pour un
revenu de base inconditionnel (RBI) ne
passera pas la rampe le 5 juin. Si l’on
veut parvenir à ses fins dans le domaine
social, le «buzz» d’une page Facebook ne
suffit pas.
Les montants de 2500 fr. pour les adultes
et 625 fr. pour les mineurs résidant en
Suisse n’ont pas une base solide. Comment financer une dépense de quelque
208 milliards de francs par an? Par la
TVA? Voilà qui se retournerait contre les
personnes que le RBI devrait favoriser.
Taxer salaires et profits à raison de 30%
ou les transactions? Celui qui fera passer
ces mesures n’est pas encore élu! Placer
dans une tirelire 2500 fr. prélevés sur les
fiches de paye de ceux qui ont la chance
de gagner leur vie? Il manquerait toujours 22 milliards par an.
Donald Trump aura-t-il la Maison-Blanche? Ce qui est sûr,
dans l’immédiat, c’est que son
gratte-ciel à New York devient
une attraction touristique. > 2
La foule pour une émouvante
cérémonie d’ouverture et un
«Festival de Grevîre» de haute
tenue: la fête cantonale des
chorales a pris son envol. > 13
PAGE JEUNES > 29
Octroyer un revenu sans condition,
n’est-ce donc qu’une fausse bonne idée?
Le Canada avait eu cette audace dans
les années 70 dans l’Etat du Manitoba.
Il a dû y mettre fin mais ce filet social
n’a fait de ses bénéficiaires ni des
alcooliques ni des fainéants. Des tentatives sont annoncées aux Pays-Bas et en
Finlande, de manière limitée et à titre
expérimental.
A cause de la robotisation, les partisans
du RBI affirment que le travail se fera
rare. Et que la compétitivité conduira à la
compression toujours plus forte des
salaires. L’utopie ultime serait-elle non
pas le RBI mais bien plus la garantie d’un
salaire correct pour tout le monde? Taxés
d’illuminés, ceux qui ont imaginé l’AVS
ont fini par avoir raison. Mais l’assurance-vieillesse qui n’a qu’une condition,
l’âge, ne suffit plus. Il faudra donc voter
non au RBI et avoir le bon sens d’accepter le renforcement de l’AVS en septembre lors du vote sur «AVSplus».
> Lire en page 7
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Inscrit au registre professionnel
La tisane miracle
La copine a des insomnies. Depuis deux semaines, elle
a troqué les bras de Morphée contre le babillage enjoué de
Vincent Ferniot qui égaie les nuits de France 3 en rediffusion. Oui, à 2 h 15 du matin à Fribourg, c’est «Midi en
France». Sans discuter la qualité des programmes nocturnes de la chaîne, son bon vieux duvet lui manque, sa
mine fraîche et reposée aussi. Elle a tout essayé: le verre de
lait, le bain moussant; jusqu’au sachet de lavande sous
l’oreiller. Ça sent le Sud dans sa chambre à coucher mais
les moutons n’en finissent pas de cabrioler dans ce paysage provençal. «Tu te rends compte, j’ai arrêté le café et la
théine, j’empeste l’huile essentielle de romarin et je me
ruine en tisanes relaxantes!» «Des tisanes relaxantes?»
«Oui, je bois des litres de camomille Bonne Nuit avant de
me coucher. Rien à faire, deux heures plus tard je suis
debout.» Ah l’implacable tisane Bonne Nuit, tortionnaire
des troubles du sommeil… et des vessies chétives! Je crois
que j’ai résolu l’énigme de ces réveils intempestifs… AE
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LA LIBERTÉ
LE FAIT DU JOUR
VENDREDI 27 MAI 2016
3
JUNIOR Recherche de sponsors, études de marché, conseils juridiques, des étudiants se forgent
ENTREPRISE au monde du travail en proposant ces prestations à des PME. Le tout à prix abordable.
Les patrons de demain déjà à la tâche
Un réseau
international
RACHEL RICHTERICH
Ils sont huit. Présentation PowerPoint prête, ordinateurs ouverts et
stylos dégainés, ils ont tous répondu présent malgré la session
d’examens qui approche. Jordan,
Karim, Marc, Mélanie, Thierry,
Guillaume, Jonathan et Luc font
le point sur leur dernier mandat.
«Un des plus importants qui nous
ont été confiés cette année», précise Luc Wohlhauser, qui assure la
coordination du groupe.
Le mandat de ces huit étudiants? Trouver des sponsors
pour un événement d’envergure
prévu fin août, au centre de la
cité des Zaehringen, et budgété à
120 000 francs. Ils ont contacté
plus de 300 entreprises de la région, pour ce faire, afin de les
convaincre de soutenir à hauteur
de 20 000 francs FriGliss, nom du
toboggan aquatique géant qui se
déploiera dans une rue pentue
de Fribourg pour fêter les dix ans
du salon de jeu Fribowling.
Ces huit étudiants en économie à l’Université de Fribourg
font partie de la Junior entreprise
présente dans les locaux de l’institution. La JEF, pour les intimes.
Cette association à but non lucratif, gérée par une quinzaine de
jeunes en fin de bachelor ou
master, propose des services de
conseil aux entreprises: enquêtes
de satisfaction, études de marché, modèles d’affaires, mais
aussi support informatique, développement web, traductions.
Travail très formateur
Il existe au moins onze de ces
structures dans les universités et
hautes écoles de suisse, 280 en
Europe, sans compter les structures indépendantes du principal réseau, JADE, la confédération européenne des Junior
entreprises. «Nous sommes
chargés de la cohésion au sein du
réseau et de nous assurer de la
qualité du travail fourni», explique Loïk Narby, président de
l’antenne suisse de la faîtière.
Outre le gain de temps et un
prix bien plus abordable qu’un
cabinet professionnel, c’est surtout ce sérieux et cette fiabilité
qui ont poussé Sven Dietrich, exploitant de FriBowling, à confier
ce mandat clé à Luc Wohlhauser
et ses acolytes. «De leur travail
dépend la tenue de l’événe-
Les étudiants de la Junior entreprise de Fribourg (JEF) présentent leur levée de sponsors pour FriGliss: objectif atteint! VINCENT MURITH
ment», souligne Sven Dietrich,
qui est un des organisateurs et a
été, lui aussi, Junior entrepreneur
durant ses études.
du mandat, de la complexité de
la tâche», note Luc Wohlhauser.
La JEF facture 40 francs de
l’heure pour des travaux qui ne
demandent pas de
connaissance particulière. Pour les
prestations informatiques, en revanche,
c’est 70 francs de
CAROLINE PONCET l’heure. «Ce sont des
tarifs indicatifs, pour
Boulangers, garagistes, fleu- chaque mandat nous établissons
ristes, mais aussi plus gros pois- un devis. C’est l’une des tâches les
sons tels Coop et Coca Cola, les plus ardues: estimer la charge de
étudiants ont dû ratisser large. Et travail, le nombre d’heures, tout
faire preuve de ténacité pour en- en restant compétitifs», explique
caisser d’innombrables refus.
Luc Wohlhauser. «A l’arrivée, le
«C’est très formateur, on met salaire est aléatoire.» Trop pour
en pratique la théorie apprise en un job d’étudiant.
cours», souligne Marc. L’assemblée acquiesce, enthousiaste. Une ligne sur le CV
Une opportunité unique d’expéC’est cependant un capital
rimenter la vie professionnelle. professionnel, «une ligne sur le
Les faux pas – «très rares», insiste CV», souligne Loïk Narby. «Ces
Loïk Narby – portent bien moins structures jouissent d’une vraie
à conséquence. Ça rapporte de reconnaissance.» Et de citer des
l’argent? «Oui, mais cela dépend dizaines d’alumni, aujourd’hui
«Ces jeunes sont de
futurs collaborateurs
potentiels…»
CLAP DE FIN
L’intérêt de l’employeur
Ce n’est pas un hasard si ce
cabinet de conseil – un des quatre leaders mondiaux, les «big
four» – est partenaire des Junior
entreprises. Tout comme EY, son
concurrent, UBS ou Helvetia.
«Ces jeunes sont de futurs collaborateurs potentiels. Nous en
avons embauché plusieurs cette
année», poursuit la spécialiste
événements, marketing et ressources humaines chez PwC.
Un partenariat qui se traduit
par un soutien financier, en
INSOLITE
Johnny Depp et Amber vont divorcer
Johnny Depp et Amber Heard auront
formé un couple météore, comme le
cinéma les collectionne. Après quinze
mois de mariage, l’actrice américaine
de 30 ans a demandé le divorce pour
«différends irréconciliables». Elle
ferait aussi des démarches pour obtenir une pension alimentaire du héros
cadres dans des multinationales
et des grandes banques. «Le fait
d’avoir été actif au sein d’une Junior entreprise au cours de ses
études démontre une forte motivation», ajoute Caroline Poncet
de PricewaterhouseCoopers
(PwC). «Et pour un employeur,
c’est aussi une garantie d’engager
quelqu’un qui s’est déjà frotté au
milieu professionnel et a une certaine expérience.»
de la saga «Pirates des Caraïbes», de
22 ans son aîné. D’après des documents publiés par plusieurs médias
américains, Amber Heard a demandé
le divorce auprès d’un tribunal de Los
Angeles lundi dernier. Soit deux jours
après la mort de Betty Sue Palmer, la
mère de Johnny Depp. LIB/KEYSTONE
Le braqueur
était un élan
Une banque du centre d’Helsinki a été la cible d’un casse
inattendu, hier à l’aube, quand
un jeune élan a fait irruption en
brisant une vitre. Bien avant
l’heure d’ouverture, le cervidé
«a soudain sauté à travers la
vitre d’une banque et s’est
grièvement blessé», a rapporté
la police finlandaise.
L’histoire s’est mal terminée
pour l’animal, âgé d’environ un
an. Ses blessures et son comportement erratique, qui lui a
fait érafler une voiture, ont
incité les policiers à l’abattre
avant qu’il ne blesse
quelqu’un. Les incursions
des élans ainsi que des ours
dans les villes est un phénomène courant dans les pays
nordiques. ATS/AFP
échange d’un travail de promotion de l’entreprise au sein de
l’université, précise Caroline
Poncet. «Notre but est de nous
positionner comme employeur
de choix auprès des étudiants.»
Via l’organisation de conférences, ou la distribution de
tracts. De quoi réseauter pour ces
jeunes et se préparer un avenir
doré. «Je n’hésiterais pas à recommander à leur futur employeur chacun de ces huit
jeunes que j’ai mandatés s’ils me
citaient en référence sur leur
CV», s’enflamme Sven Dietrich.
La décision a été prise la semaine dernière, «FriGliss aura
bien lieu», se félicite Sven Dietrich. Mission accomplie dans les
délais pour Luc Wohlhauser et
ses amis. Ils n’ont plus qu’à réussir les examens, avant de passer
la main à une nouvelle équipe de
jeunes motivés. Puis profiter des
dernières longues vacances
avant l’entrée dans la vie professionnelle, pour de bon. I
La première Junior entreprise
(JE) est née dans les années
1970 en France, pays qui en
compte aujourd’hui 170 sur
les 280 sises en Europe et
plus de 600 dans le monde.
En Suisse, l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne a
fait œuvre de pionnière avec
une structure créée en 1983
sur le modèle français. Ont
suivi HEC Lausanne et les Universités de Fribourg, mais
aussi Saint-Gall (indépendante du réseau).
Plus récemment, les hautes
écoles spécialisées, ainsi que
les hautes écoles de gestion,
de tourisme ou d’ingénierie se
sont dotées de telles structures. Et «trois nouvelles JE
sont nées ces trois dernières
années», relève Loïk Narby. Il
préside pour quelques jours
encore, jusqu’à la fin de ses
études, l’antenne helvétique
du principal réseau, la confédération européenne des
Junior entreprises, JADE. Elles
partagent toutes une même
particularité: les collaborateurs restent rarement plus
de deux ans, le temps de terminer leur diplôme.
Au total, JADE Switzerland
supervise onze structures,
dont deux dans le domaine
hôtelier (Ecole hôtelière de
Lausanne et Vatel Switzerland
à Martigny). «C’est unique,
nous sommes les seuls au
monde», se réjouit Loïk Narby.
«Toutes fonctionnent de
manière indépendante,
offrant des prestations aussi
variées que l’est l’offre de formation en Suisse». Quid de
leurs revenus? «Selon les JE, il
se monte facilement audessus de 100 000 à 200 000
francs», indique Loïk Narby.
«Certaines ont un chiffre d’affaires dépassant le million»,
ajoute-t-il sans donner de
détails. En 2015, les onze
Junior entreprises de Suisse
ont vendu pour trois millions
de francs de services. RR
SHOCKING!
Bond, son nom serait…Jane Bond
Et si l’agent 007 était une femme? La
démission de Daniel Craig, pas encore officialisée mais de plus en plus probable, fait
naître des ambitions à Hollywood. Ainsi
Gillian Anderson (47 ans) vient de faire sur
Twitter une offre de service insolite: l’actrice américano-britannique a publié sur
son compte une photo-montage, stylisée,
où on la voit dans l’archicélèbre décor des
génériques des Bond.
L’ancienne héroïne de la série «X-Files»
s’est fendue d’un commentaire où elle
remercie tous ceux qui, sur ce réseau
social, ont pensé à elle pour incarner le
héros imaginé par Ian Fleming. «C’est Bond,
Jane Bond. Merci pour tous vos votes! Et je
suis désolée de ne pas connaître celui qui a
composé cette image mais vraiment, j’aime
ça!» a écrit Gillian Anderson.
La robe, pour 007, plutôt que le smoking?
Ne rions pas. L’idée d’une «Jane» Bond
colle à l’air du temps et pourrait faire son
chemin, voire séduire Barbara Broccoli, la
productrice en chef de la saga. LIB/DR