Activite physique et diabète - Section diabète CHU Sainte

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Activite physique et diabète - Section diabète CHU Sainte
L’activité physique et le diabète
CHU Ste-Justine, Montréal, Canada – Section Diabète
Activité physique
EFFETS DE L’EXERCICE PHYSIQUE SUR LA SANTÉ
Chez le diabétique comme chez le non diabétique, faire de l’activité physique
régulièrement apporte beaucoup de bénéfices :
Améliore la condition physique et la coordination;
Aide à contrôler le poids;
Diminue plusieurs facteurs de risque de maladies cardio-vasculaires;
Apporte un sentiment de bien-être et réduit le stress;
Rehausse l’image et l’estime de soi;
Développe certaines habiletés sociales (coopération, travail d’équipe,
socialisation…).
L’exercice ne doit pas être considéré comme une prescription ou une obligation pour
améliorer le contrôle du diabète. L’exercice doit être plaisant pour votre enfant et devrait
être encouragé selon ses goûts et ses aptitudes.
EFFETS DE L’EXERCICE SUR LE DIABÈTE
L’entraînement physique régulier (pratique d’une activité physique au moins 3 ou 4 fois
par semaine) peut avoir un effet bénéfique sur le contrôle des glycémies. Il augmente la
sensibilité à l’insuline la rendant ainsi
plus efficace! L’exercice régulier
diminue le pic hyperglycémique
après un repas ainsi que les
besoins en insuline.
On recommande
de faire 30
minutes d’activité
physique modérée
par jour, à TOUS
les jours!
Activité physique (suite)
EFFETS DE L’EXERCICE SUR LE CONTRÔLE GLYCÉMIQUE
Pendant la pratique d’une activité physique, on note des effets directs sur la glycémie.
L’exercice entraîne une consommation de glucose par les muscles sollicités. La glycémie
peut donc varier à la baisse (hypo) pendant ou plusieurs heures après la période de sport.
Ainsi, pendant l’exercice, les muscles ont besoin d’énergie. Ils utilisent les réserves
musculaires de glycogène, puis ils vont utiliser le glucose en circulation dans le sang. Ce
glucose est produit par le foie (à partir des réserves de glycogène) ou est fourni par les
glucides consommés.
RISQUE D’HYPOGLYCÉMIE PENDANT L’ACTIVITÉ!
Éventuellement, après un exercice prolongé, la glycémie pourra continuer de chuter
puisque l’organisme continuera d’utiliser le glucose pour refaire ses réserves.
RISQUE D’HYPOGLYCÉMIE TARDIVE ENTRE 2 À 12 HEURES APRÈS L’ACTIVITÉ!
Parfois, l’exercice peut, dans un premier temps, entraîner une augmentation de la
glycémie due à l’effet de certaines hormones comme, par exemple, l’adrénaline. Ceci se
produit plus souvent lors d’une activité intense. Dans un deuxième temps, la glycémie se
met à chuter.
Outre le risque d’entraîner une hypoglycémie pendant ou après l’activité physique (si
celle-ci n’est pas compensée par une collation glucidique adéquate), l’exercice peut
aggraver une hyperglycémie et déséquilibrer le diabète si le contrôle est mauvais en
raison d’un manque d’insuline.
Il est donc important de comprendre comment ajuster en conséquence les diverses
composantes du traitement de son diabète : l’insuline et l’alimentation.
Même pendant l’exercice, une certaine quantité d’insuline est
nécessaire : l’exercice ne peut remplacer l’insuline!
Activité physique (suite)
PRÉCAUTIONS À PRENDRE POUR FAIRE DE L’EXERCICE EN TOUTE QUIÉTUDE
Il est important de réaliser que l’effet de l’exercice sur le corps est différent pour chaque
personne. Il est donc préférable de se fier aux expériences personnelles, en mesurant
fréquemment la glycémie avant, pendant et après l’exercice, pour bien comprendre
comment réagit votre enfant.
Souvenez-vous...
La glycémie devrait être entre 7 et 10 mmol/L avant de débuter l’exercice.
Si la glycémie est supérieure à 17 mmol/L et qu’il y a de l’acétone dans les
urines, il est déconseillé de faire de l’exercice.
Pour une période d’exercice de moins de 20 minutes, il n’est pas nécessaire
de faire des ajustements au plan alimentaire ou même à l’insuline.
Pour toute activité physique, il est important de prévoir une collation
supplémentaire ou d’augmenter le contenu en glucides de la collation
habituelle.
Pendant les périodes prolongées d’exercice, il faut boire beaucoup de liquides
pour éviter la déshydratation.
Activité physique (suite)
CONSEILS PRATIQUES GÉNÉRAUX
On vous propose des modifications à apporter au niveau des doses d’insuline ou de
l’alimentation, ou les deux, et se sera à vous d’apprendre à ajuster ces composantes.
Pour un exercice non planifié, il est souvent question d’ajouter des suppléments de
collation et de surveiller la glycémie (pas d’ajustement d’insuline). Pour un exercice
planifié, des modifications au niveau de l’insuline et/ou de l’alimentation sont à envisager.
Ceci dépend de :
la durée de l’activité;
l’intensité de l’activité;
la glycémie au moment de commencer l’activité;
le laps temps entre l’activité et la prise d’un repas ou d’une collation.
A. AJUSTEMENT DE LA DOSE D’INSULINE
En cas d’effort prévisible, il y a 3 possibilités d’ajustement à faire :
1. Il est possible de manipuler les doses d’insuline;
2. Il est possible d’augmenter ses apports glucidiques au moment des repas et des
collations;
3. Il est possible de manipuler les doses d’insuline et les apports glucidiques.
Par exemple :
• Si une activité est prévue 2 heures après le repas du souper, il sera possible de
diminuer la dose d’ultra-rapide.
• Si une activité a lieu toute la journée, comme du ski, il sera possible de manipuler
les doses d’insuline ultra-rapide et intermédiaire et, en même temps, d’augmenter
les apports glucidiques.
Discutez-en avec votre médecin afin qu’il vous aide à établir un plan approprié selon vos besoins.
Activité physique (suite)
De combien doit-on diminuer l’insuline ultra-rapide ?
La diminution est généralement de 10 à 20 % de la dose selon
l’intensité de l’exercice. Parfois les diminutions peuvent atteindre 40
à 50 % de la dose d’ultra-rapide… c’est du cas par cas!
Exemple :
Chaque
diabétique doit
développer sa
propre recette!
Mikaël joue au tennis pendant 2 heures après son déjeuner.
Habituellement, il prend environ 7 unités d’UR le matin. Après
plusieurs essais, Mikaël trouve qu’une diminution de 30 % de la dose
lui convient le mieux pour l’intensité de ses matchs.
7 unités – (30 % = 2,1 unités)
Mikaël se donne donc 5 unités d’UR le matin.
Il faut noter qu’il est possible que Mikaël doive également prendre 2-3 collations
glucidiques pendant l’activité, ainsi qu’une autre collation ou son repas après le match.
(Voir Tableau par activité physique).
B. AJUSTEMENT DE L’ALIMENTATION
Avant l’activité :
Si tu viens de prendre ton repas ou si ta glycémie est > 10 mmol/L sans cétone, il n’est
pas nécessaire de prendre des aliments glucidiques en plus de ton plan alimentaire
habituel.
Si ta glycémie est < 7 mmol/L, tu dois prendre une petite collation de 10 à 20 g de
glucides (voir le tableau à la page suivante pour des exemples).
Pendant l’activité :
Si l’activité est de faible intensité :
Il n’est pas nécessaire de consommer d’aliments
durant l’exercice en prévention d’une hypoglycémie.
Si l’activité est de moyenne intensité :
Prévoir 10 à 20 g de glucides par heure d’exercice.
Si l’activité est de forte intensité :
Prévoir 10 à 20 g de glucides par 30 minutes
d’exercice.
Après l’activité :
Si tu pratiques ton activité en avant-midi ou en après-midi, tu prendras ta collation
habituelle après ta période de sport.
Si tu pratiques ton activité physique en soirée, assure-toi de prendre une collation
légèrement plus riche en glucides et ajoute une source de protéines pour prévenir
l’hypoglycémie durant la nuit.
EXEMPLES D’ALIMENTS FACILES À CONSOMMER
Aliments
10 g glucides
15 g glucides
20 g glucides
portion
portion
portion
175 ml
250 ml
325 ml
Powerade
200 ml
325 ml
425 ml
Jus de fruits
85 ml
125 ml
175 ml
1 bâton
1 ½ bâton
2 bâtons
3/4 barre (9 g)
1 ¼ barre
1 ½ barre (18 g)
1 tube (7 g)
2 tubes (14 g)
3 tubes (21 g)
1/3 contenant (9 g)
2/3 contenant
2/3 contenant
½ contenant (13 g)
1 contenant
1 contenant
3/4 contenant (20 g)
1 1/3 contenant
1 1/3 contenant
1 mini boîte (11g)
1 ½ mini boîte (17 g)
2 mini boîtes (22 g)
½ barre
2/3 barre
1 barre
1 grosse prune
1 petite poire
20 raisins frais
75 ml
125 ml
150 ml
Gatorade®
®
Sucette glacée
(Faite de vrai jus)
Fruit to-go®
Yogourt en tube
Yogourts à boire :
Yop (200 ml)
Danino Go (93 ml)
DanActive (93 ml)
Raisins secs
(Sun-Maid)
Barre tendre (30 g)
Fruit
Crème glacée
Activité physique (suite)
TABLEAU PAR ACTIVITÉ PHYSIQUE
Précaution avant : si tu pratiques un sport au-delà de 1h30 après un repas, tu dois
vérifier ta glycémie. Si ta glycémie est < 7 mmol/L, tu dois prendre une collation.
Sports
Intensité
Pendant et Après
1 heure : Prendre 10 à 20 g de glucides à la moitié de la
période de sport et une collation après.
Tennis, soccer, hockey,
ski de fond, aérobie,
athlétisme.
Forte
2 heures : Prendre de 10 à 20 g de glucides 2 à 3 fois durant
le
sport et une collation après.
3 heures : Prendre de 10 à 20 g de glucides 4 à 5 fois durant
le
sport et une collation après.
1 heure : Prendre une collation de 10 à 20 g de glucides
avant
et après la période.
Natation, ski alpin
Moyenne
soutenue
2 heures : Prendre une collation de 20 à 40 g de glucides
avant
l’exercice et ta collation prévue après.
1 journée de ski : Prendre 2 collations de 10 à 20 g de
glucides l’avant-midi et 2 collations de 10
à
20 g de glucides l’après-midi.
Patin, ballet,
gymnastique
Entraînement
musculaire
Journée de vélo
Moyenne
1 heure : Prendre une collation de 10 à 20 g de glucides
avant
et après la période.
2 heures : Prendre 3 collations de 10 à 20 g de glucides
avant,
pendant et après l’exercice.
Moyenne
Prendre de 10 à 20 g de glucides pour chaque heure
d’entraînement musculaire et terminer avec la collation
habituelle.
Forte
soutenue
Prendre de 10 à 20 g de glucides aux 30 minutes. La façon
la plus simple de les consommer est de boire des breuvages
contenant des glucides.
Forte
soutenue Prendre de 10 à 20 g de glucides aux 30 minutes.
Glissades d’eau ou sur
Moyenne Prendre 2 collations de 10 à 20 g de glucides l’avant-midi et
neige
soutenue 2 collations de 10 à 20 g de glucides l’après-midi.
Pour toute activité pratiquée en soirée, ajouter 15 g de glucides +
des protéines à la collation habituelle.
Marche en montagne
Activité physique (suite)
ATTENTION !!!
Si une activité physique a eu lieu dans la journée, il est important de réaliser
que les effets hypoglycémiants peuvent parfois durer jusqu’à 2 à 12 heures
après l’exercice – même si la glycémie a eu tendance à s’élever au moment
de l’exercice, elle peut chuter par la suite, lorsque l’enfant dort. Il faut donc
être plus prudent le soir et augmenter la collation de soirée en ajoutant une
source de protéine.
Ne pas injecter l’insuline dans une région musculaire qui sera soumise à une
activité intense. Exemple : si votre enfant fait de la course, ne pas injecter
l’insuline dans la cuisse.
Certaines activités sont plus à risque pour le diabétique puisque
l’hypoglycémie pourrait avoir des conséquences plus graves : plongée
sous-marine, saut en parachute, alpinisme… Si ces activités intéressent
votre enfant, il devrait en discuter avec le médecin.
Renseigner les professeurs d’éducation physique et les entraîneurs sur le
diabète et les précautions à prendre lors d’un exercice physique prolongé.
Si possible, enseigner à un intervenant ou à un accompagnateur la façon
d’administrer le glucagon.
Appliquer les règles de sécurité propre à chaque sport (équipement
protecteur, casque, …).
L’enfant devrait porter le bracelet ou le médaillon indiquant qu’il est
diabétique.
Ne pas oublier de
s’hydrater,
surtout s’il fait
chaud!

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