La Fondation Abbé-Pierre meuble la place Vendôme contre

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La Fondation Abbé-Pierre meuble la place Vendôme contre
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Logement
La Fondation Abbé-Pierre meuble la place Vendôme contre les
expulsions locatives
Par Anne Simonot - 24/10/2012
Un canapé rouge, un grand matelas, un vieux frigo, un petit vélo... L'inventaire n'est pas de
Prévert mais de la Fondation Abbé-Pierre, qui a dénoncé mercredi 24 octobre
l'accélération des expulsions locatives, comme chaque année avant la trêve du 1er novembre,
en déposant au petit matin quelques meubles devant le ministère de la Justice, place
Vendôme à Paris.
Ironie du sort, c'est pendant cette opération "coup de poing" que le Premier ministre, Jean-Marc
Ayrault, annonçait sur France Inter que la loi Duflot sur le logement social était retoquée par le
Conseil constitutionnel (voir encadré).
Mais tout le monde l'ignorait encore durant la manifestation symbolique de la Fondation pour
le logement des défavorisés, qui mettait en scène du mobilier parce que "les meubles sont
mieux protégés que les personnes dans une procédure d'expulsion", selon l'organisation. Aux
premiers, l'abri du garde-meubles, aux secondes, la mise à la rue.
Les meubles mieux traités que les gens
"Un scandale" que les dignes héritiers de l'abbé Pierre ont choisi de dénoncer à la porte de la
Chancellerie, pour protester contre l'augmentation des jugements d'expulsion exécutés avec le
concours de la force publique, qui "ont doublé depuis 10 ans".
Leur nombre s'élevait ainsi à près de 12 800 en 2011, soit quasiment 10 % de plus que
l'année précédente (11 600), sur un total de quelque 113 700 décisions d'expulsion pour des
loyers impayés (109 000 en 2010). Un état de fait qui a d'ailleurs conduit l'association à mettre
en place il y a trois ans une permanence téléphonique "Allô prévention expulsions" au 0810
001 505.
"Il faut prévenir plutôt que punir", a en effet déclaré Christophe Robert, délégué général
adjoint de la Fondation, qui "attend du gouvernement une logique plus sociale que sécuritaire"
et, plus particulièrement, "un mot d'ordre fort qui interdise les expulsions des familles DALO".
Des ménages DALO mis à la rue
Car cette tendance n'épargne même pas les ménages reconnus prioritaires au sens de la loi de
2007 créant un droit au logement opposable (DALO), a souligné, pour sa part, le délégué
général de la Fondation. Et Patrick Doutreligne de s'interroger, "à huit jours de la trêve
hivernale", sur "cet Etat 'schizophrène' qui, par le biais des préfets, ordonne le concours de
la force publique pour expulser les gens qu'il a l'obligation de reloger !"
"Au total, on estime à 50 000 le nombre de familles expulsées, car beaucoup partent sous la
pression des huissiers ou de gros bras, ou quittent leur logement en catimini, par honte vis-àvis de l'entourage, des voisins", a ajouté Patrick Doutreligne.
Sans oublier que cette politique a un coût social et financier exorbitant, alors que cet argent
serait mieux utilisé ailleurs, a-t-il encore souligné, en indiquant que "placer les enfants d'une
famille expulsée pendant un mois dans un foyer coûte plus cher qu'un mois de loyer et, pendant
un an, plus cher que financer un logement".
A cet égard, Christophe Robert a aussi déploré la réduction du fonds d'indemnisation des
propriétaires confrontés à des loyers impayés, auquel les préfets peuvent recourir pour ne
pas expulser les familles concernées, fonds qui "est passé de 78 millions d'euros en 2005 à 42
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