CREATION DE DIALOGUES VIRTUELS Soliman le Magnifique et l

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CREATION DE DIALOGUES VIRTUELS Soliman le Magnifique et l
CREATION DE DIALOGUES VIRTUELS
Soliman le Magnifique et l’empire ottoman, successeur de l’empire byzantin
LA CONSIGNE
Ce dialogue s’inscrit dans le cadre du chapitre H4 et plus particulièrement dans sa première partie (De
Constantinople à Istanbul : un lieu de contacts entre différentes cultures et religions (chrétienne, musulmane,
juive)). Le programme dit : « Cette étude est l’occasion de montrer le dynamisme des sociétés de l’Islam. Au
XVIe siècle, l’empire ottoman est au faîte de sa grandeur. Alors que s’achève la Reconquista à l’ouest, en
Europe orientale l’Islam progresse aux dépens de la Chrétienté. 1453, qui voit la prise de Constantinople par
les Turcs est à mettre en regard de 1492. Concurrent sérieux à la volonté de domination européenne, l’empire
ottoman fascine et inquiète : la scène méditerranéenne conserve ainsi une place privilégiée dans les
préoccupations des Européens. »
Vous devez donc interroger le sultan Soliman sur l’empire qu’il dirige, sa constitution (et notamment la
disparition de l’empire byzantin qu’il a remplacé pour une partie de son territoire), la manière dont les
différentes cultures et religions y sont pratiquées, son époque en général. Les grands événements de sa vie
jusqu’au moment où vous l’interrogez (le 19 juin 1547) et sa personnalité sont également importants à
définir.
UNE RAPIDE BIOGRAPHIE DE SOLIMAN
Soliman II, surnommé par les Occidentaux le Magnifique et par les Turcs
Kanouni (le Législateur), est né vers 1495 et mort à Szigetvar en Hongrie le 6
septembre 1566. Sultan ottoman (1520/66). Chef de guerre mais aussi grand
diplomate, il porta à son apogée l’Empire ottoman. Engageant la guerre contre la
Hongrie, il s’empare de Belgrade en 1521, battit et tua le roi Louis de Hongrie à
Mohacs, et prit Buda en 1526, étendant la domination ottomane sur presque tout le
territoire hongrois. Les Ottomans parvinrent jusqu’à Vienne dont ils commencèrent le
siège (1529). Entre temps, Soliman s’était emparé de Rhodes en 1522 ; à l’Est il avait
conquis l’Azerbaïdjan, Tabriz et Bagdad en 1534, alors que les corsaires turcs
ravageaient la Méditerranée et contrôlaient les rivages de l’Afrique du Nord, à
l’exception du Maroc et de Tunis, reconquise par Charles Quint en 1536.
A la suite de la mort de Jean Zapolya, dont il avait précédemment soutenu les droits
au trône de Hongrie contre Ferdinand d’Autriche (1529), Soliman annexa la Hongrie, y
plaça un gouverneur turc et ne laissa que la Transylvanie au fils de Jean Zapolya. Après
plusieurs années de guerre, Soliman et Ferdinand finirent par conclure une paix (1547)
qui laissait la Hongrie occidentale à l’Autriche en échange d’un important tribut annuel
versé aux Ottomans. Ferdinand ne cessa de contester ce traité et le sultan menait
encore campagne en Hongrie lorsqu’il mourut de maladie au siège de Szigetvar.
Michel Mourre, Dictionnaire d’Histoire universelle
DEUX ARTICLES SOURCES
+ Vatin (Nicolas) : La prise de Rhodes par Soliman le Magnifique, L’Histoire n°157, 1992
+ Mantran (Robert) : L’âge d’or de l’empire ottoman, L’Histoire n°157, 1992
UN DOCUMENT LIE A SOLIMAN
«Lui [Dieu] est l'élevé, le riche, le généreux, le secourable.
« Moi qui suis, par la grâce de celui dont la puissance est glorifiée et dont la parole est
exaltée, par les miracles sacrés de Mohammed (que sur lui soient la bénédiction de
Dieu et le salut), soleil du ciel de la prophétie, étoile de la constellation de l'apostolat,
chef de la troupe des prophètes, guide de la cohorte des élus, par la coopération des
âmes saintes de ses quatre amis Abou Bakr, Omar, Osman et Ali (que la satisfaction de
Dieu soit sur eux tous), ainsi que de tous les favoris de Dieu, moi, dis-je, qui suis le
sultan des sultans, le souverain des souverains, le distributeur de couronnes aux
monarques de la surface du globe, l'Ombre de Dieu sur la terre, le sultan et le Padichah
de la mer Blanche, de la mer Noire, de la Roumélie, de l'Anatolie, de la Caramanie, du
pays de Roum, de Zulkadir, du Diarbekr, du Kurdistan, de l'Azerbeidjan, de la Perse, de
Damas, d'Alep, du Caire, de La Mecque, de Médine, de Jérusalem, de toute l'Arabie, de
l'Yémen et de plusieurs autres contrées que mes nobles aïeux et mes illustres ancêtres
(que Dieu illumine leurs tombeaux) conquirent par la force de leurs armes et que mon
auguste majesté a également conquise, avec mon glaive flamboyant et mon sabre
victorieux, sultan Suleiman-Khan, fils de sultan Selim-Khan, fils de sultan Bâyezîd-Khan,
« Toi qui es François, Roi du pays de France, vous avez envoyé une lettre à ma Porte,
asile des souverains, par votre fidèle agent Frankipan, vous lui avez aussi recommandé
quelques communications verbales; vous avez fait savoir que l'ennemi s'est emparé de
votre pays, et que vous êtes actuellement en prison et vous avez demandé ici aide et
secours pour votre délivrance. Tout ce que vous avez dit ayant été exposé au pied de
mon trône, refuge du monde, ma science impériale l'a embrassé en détail, et j'en ai
pris une connaissance complète.
« II n'est pas étonnant que des empereurs soient défaits et deviennent prisonniers.
Prenez donc courage, et ne vous laissez pas abattre. Nos glorieux ancêtres et nos
illustres aïeux (que Dieu illumine leur tombeau) n'ont jamais cessé de faire la guerre
pour repousser l'ennemi et conquérir des pays. Nous aussi nous avons marché sur
leurs traces. Nous avons conquis en tout temps des provinces et des citadelles fortes
et d'un difficile accès. Nuit et jour notre cheval est sellé et notre sabre est ceint.
« Que Dieu très-haut facilite le bien ! A quelque objet que s'attache sa volonté, qu'elle
soit exécutée! Du reste, en interrogeant votre susdit agent sur les affaires et les
nouvelles, vous en serez informé. Sachez-le ainsi.
« écrit au commencement de la lune de rebiul-akhir 932 [1526] à la résidence de la
capitale de l'empire, Constantinople la bien gardée . »
LA CARTE