Conception et développement de la Bundeswehr

Transcription

Conception et développement de la Bundeswehr
Bundessprachenamt – Referat SMD 5
Auftragsnummer 2004U – 00535
Traduction de l'allemand
Conception et développement de la Bundeswehr
(Originaltitel:
Konzeption und Weiterentwicklung der Bundeswehr)
Conception et développement de la Bundeswehr
Berlin, 13/01/2004 – Discours du général Wolfgang Schneiderhan, chef d'état-major
des armées de la Bundeswehr, à l'occasion de la conférence de presse du Dr Peter
Struck, ministre fédéral de la Défense
Mesdames et Messieurs,
permettez-moi d’apporter quelques points complémentaires pour vous montrer où nous en
sommes avec la définition des jalons mentionnés par le ministre. En d'autres termes,
j'aimerais vous donner un petit aperçu de mon chantier.
Je tiens à préciser que l'armée de terre, la marine et l'armée de l'air demeurent les piliers
essentiels sur lesquels reposent nos opérations. Par conséquent, les trois armées seront
préservées.
En revanche, les évolutions qui, par le passé, se sont annoncées par la création du Service
de soutien interarmées et du Service de santé central se traduisent, au stade actuel de la
planification, en mesures cohérentes visant à modifier les structures et la formation.
Privilégier l'opérationnel signifie pour moi être capable d'agir dans un environnement
multinational. Ceci demande une préparation soigneuse et un entraînement régulier. Les
nouvelles structures et les nouveaux concepts de formation doivent créer les conditions
nécessaires à cela. À cet effet, les forces armées doivent être regroupées dans la mesure
du possible en garnison et dans le cadre de leur formation de manière à ce qu’elles puissent
être envoyées sans trop de risques ni grands changements ni formation complémentaire,
dans le type d’opération le plus probable. C'est justement l'objectif du futur classement des
forces armées dans les catégories que nous avons appelées forces d'intervention, forces
de stabilisation et forces de soutien.
Le ministre a décrit la mission des forces d'intervention. À mon avis, leur commandement
devrait probablement être assuré par un état-major commun et interarmées s'occupant en
premier lieu de la préparation des opérations, mais aussi du développement conceptuel.
Quant à l'armée de terre, il devient de plus en plus clair que l'échelon pour conduire les
opérations des forces terrestres doit être la division. Les forces de stabilisation s'articuleront
autour de l'échelon de la brigade.
Les contributions typiques que notre armée de l'air peut apporter aux opérations de
stabilisation relèvent, à mes yeux, de ses excellentes possibilités de reconnaissance.
Pour moi, ces contributions se situent dans le domaine des armes à grande précision
capables d'opérer à distance et, par exemple, sur le plan de la surveillance de zones
d'exclusion aérienne ou de missions similaires.
Des contributions typiques que la marine peut apporter aux forces de stabilisation sont la
surveillance d'espaces et de voies de communication maritimes ainsi que le contrôle de
mesures d'embargo.
Dans ce contexte, je tiens par ailleurs à signaler les excellentes possibilités de
commandement dont dispose notre marine pour assurer les fonctions de commandement
dans un cadre interarmées.
Prenant la marine comme exemple, je voudrais maintenant mettre en évidence ce que peut
signifier, pour les structures au sein des armées, la distinction entre forces d'intervention et
forces de stabilisation. Ce qui me permet aussi de corriger peut-être légèrement certaines
informations communiquées par les médias.
La marine réalisera ce nouveau classement en forces d'intervention, forces de stabilisation et
forces de soutien d'une part en réunissant les deux catégories des forces d'intervention et de
stabilisation dans des groupements opérationnels adaptés aux missions à assurer. D'autre
part, la réorientation vers l'opérationnel nécessite aussi des structures de commandement
modernes et moins complexes.
Pour atteindre ce but, la marine resserrera sensiblement son actuelle structure
organisationnelle et regroupera ses unités non plus, comme c'est le cas actuellement, en six
flottilles réunissant chacune du matériel du même type, mais en deux flottilles qui
rassemblent plusieurs types de matériel. Ceci explique la formule deux contre six.
Il ne s'agit pas d'une réduction, mais d'une réorganisation structurelle qui répond au futur
éventail des missions.
Les opérations en cours dans la région de la Corne d'Afrique et le détroit de Gibraltar
montrent, en outre, qu'il est nécessaire de disposer non seulement de navires et de bateaux
bien équipés et dotés de moyens de commandement efficaces, mais aussi d'états-majors
opérationnels hautement qualifiés.
Des états-majors opérationnels - prêts à l’embarquement immédiat - seront, à l'avenir,
assignés aux deux flottilles opérationnelles susmentionnées. Ils pourront alors assurer la
conduite des opérations dans le cadre d'un dispositif national ou multinational.
En ce qui concerne l'armée de terre, une réduction du nombre d'états-majors de division, de
huit à cinq, se profile à l'horizon. L'un d'entre eux sera, comme je viens de le dire, chargé de
commander les composantes terrestres des forces d'intervention. Les forces de stabilisation
s’organiseront autour des états-majors de brigade. Sur le plan organisationnel, ceux-ci
seront regroupés sous l'autorité d'états-majors de division.
Au sein de l'armée de l'air s'annonce une réduction du nombre de divisions aériennes qui
sera ramené de quatre à trois. Il est par ailleurs possible que nous renoncions à notre
Commandement de transport aérien national une fois que le Commandement européen de
transport aérien aura assumé pleinement son rôle.
Quant au Service de santé central, l'échelon des centres médicaux directeurs en tant que
niveau de commandement pourra être supprimé. Les structures opérationnelles se baseront
sur le Commandement des forces médicales d'action rapide et les régiments médicaux et
d'hôpital.
Le Service de soutien interarmées devra – à l'instar des actuels Commandements de région
militaire – adapter ses structures davantage aux structures fédérales pour favoriser la
coopération civilo-militaire. Ceci permettra d’accroître l’efficacité de commandement en vue
d'opérations de défense du territoire de l'Allemagne et de ses citoyennes et citoyens.
Nous devrons encore préciser et vérifier comment les forces seront organisées au mieux
pour assumer ces tâches dans le cadre de l'article 35 de la Loi fondamentale. Autrement dit,
nous devrons encore développer un concept intelligent pour regrouper et associer au mieux
militaires sous contrat, militaires de carrière, réservistes et appelés afin qu’ils puissent être
mis en œuvre de manière efficace dans cette gamme de missions. Il s'agit là d'une des
tâches qui nous occuperont en priorité dans la période qui vient.
En outre, nous traiterons – et nous avons à faire là à un conflit maintes fois cité – la question
de savoir comment tracer au juste la ligne de séparation entre le Service de soutien
interarmées, c'est-à-dire le soutien central, d'un côté, et les armées de l'autre. Ceci concerne
tout particulièrement les domaines de l'aide au commandement et de la logistique. Je pense
que nous devrons dans ce contexte aussi arriver à une différenciation entre les forces
d'intervention et les forces de stabilisation.
Pour conclure, j'aimerais ajouter que la nécessité de modifier la formation est évidente
depuis longtemps. Ceci concerne tous les échelons, de l'appelé jusqu'au général.
Comme l'a dit le ministre, la formation sera adaptée, dès la formation de base, à la réalité
opérationnelle et uniformisée dans un cadre interarmées.
Les missions réelles et probables déterminent la formation standard de tous – voilà ma
devise. En ce qui concerne la formation de base, c'est-à-dire la formation des appelés du
contingent, j'estime que cinq domaines détermineront la formation élémentaire de tous.
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En premier lieu, on peut citer l'instruction d'arme et de tir.
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Ensuite, il s'agit de l'instruction de combat avec, comme axe majeur, la formation aux
missions de sûreté et à la protection des points sensibles.
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Un domaine qui persistera et prendra peut-être même plus d'importance regroupe
l'Innere Führung, la formation civique et la discipline militaire.
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Un autre domaine qui persistera et prendra peut-être même plus d'importance concerne
l’entraînement et l’endurance physiques.
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Et restera aussi le domaine des premiers soins individuels et des premiers secours
mutuels.
Ainsi, même l'appelé sera en mesure d'assumer en Allemagne des fonctions importantes
relevant du soutien opérationnel.
La formation des sous-officiers se déroulera dans un cadre interarmées chaque fois que cela
s'avère opportun. Dans ce but, j'ai demandé que soient examinées de près toutes les écoles
de la Bundeswehr, et je vois la situation s'éclaircir sensiblement.
La formation des officiers y compris ses éléments militaires sera davantage axée sur les
engagements probables dans un environnement multinational et interarmées. Ce principe
s'applique à tous les établissements d’enseignement, de l'école des officiers jusqu'au
Collège de Défense de la Bundeswehr. Les consignes correspondantes ont été données.
Chaque militaire sera ainsi préparé à l'engagement.
Ceci permettra, à mon avis, de réduire l'entraînement opérationnel qui constitue actuellement
une formation complémentaire encore très intense. De cette manière, nous pourrons
économiser des forces et de l'argent et - chose qui me tient particulièrement à cœur - alléger
le fardeau que la formation complémentaire représente pour l'individu.
Toute somme faite, je suis convaincu qu'à l'issue de la réorganisation, nos forces armées
auront adopté une structure orientée davantage vers l'opérationnel et seront, après une
phase de préparation plus courte, prêtes à partir en opération en bénéficiant d'une meilleure
formation et d'un commandement plus professionnel.
Ceci conclut mon exposé.

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