WEC Letterhead - Swiss Energy Council
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WEC Letterhead - Swiss Energy Council
World Energy Council Regency House 1-4 Warwick Street London W1B 5LT United Kingdom T (+44) 20 7734 5996 F (+44) 20 7734 5926 E [email protected] www.worldenergy.org 31 mars, 2011 Trustees Pierre Gadonneix Chairman Norberto de Franco Medeiros Interim Chair Programme Committee Younghoon David Kim Vice Chair Asia Pacific/South Asia Kevin Meyers Vice Chair North America Marie-José Nadeau Chair Communications & Outreach Committee Abbas A. Naqi Vice Chair Special Responsibility Gulf States & Middle East Abubakar Sambo Vice Chair Africa Heon Cheol Shin Vice Chair 2013 Congress, Daegu Brian A. Statham Chair Studies Committee Johannes Teyssen Vice Chair Europe José Antonio Vargas Lleras Vice Chair Latin America/Caribbean Graham Ward, CBE Vice Chair Finance Zhang Guobao Vice Chair Asia Secretary General Christoph W. Frei Registered in England and Wales No. 4184478 Registered Office Regency House 1-4 Warwick Street London W1B 5LT Charity No. 1086559 Chers Présidents des Comités membres du CME, Je sais que vous vous joignez à moi pour soutenir et rendre hommage au courage du peuple japonais qui se bat pour faire face à une triple tragédie : le tremblement de terre, le tsunami et, bien sûr, l’accident nucléaire. Le Conseil Mondial de l’énergie est conscient des sacrifices consentis, et reconnaît le courage et la dignité des victimes. Je n’ai aucun doute que le Japon, ce grand pays, se relèvera de cette épreuve, et je souhaite exprimer notre soutien ainsi que notre sympathie, à sa population et à son gouvernement en ces moments difficiles. J’adresse également notre soutien à nos amis et collègues du comité membre du CME du Japon. L’ensemble de la communauté de l’énergie partage la détresse et admire le courage des experts et des ingénieurs, de ces hommes et de ces femmes qui se battent sans relâche contre les conséquences des terribles événements de Fukushima. Comme vous le savez, l’énergie nucléaire traverse une période de grande incertitude et d’émotion, et tout en reconnaissant l’ampleur de la situation actuelle, nous ne devons pas tirer de conclusions hâtives concernant son avenir. Au contraire, cet événement nous rappelle de façon dramatique que notre monde a besoin d’un éventail de sources d’énergie afin de soutenir son développement économique global. Le traumatisme supplémentaire que subit le Japon, celui des pénuries d’énergie, nous rappelle que la solution ne consiste pas simplement à interrompre la fourniture d’énergie nucléaire. Nous sommes conscients que toutes les sources d’énergie comportent un certain niveau de risque inhérent. Qu’il s’agisse de l’extraction du charbon, des forages pétroliers, de l’extraction des gaz non conventionnels ou des barrages, il convient aujourd’hui d’unir nos efforts pour renforcer la sécurité et la protection de notre environnement. Nous devons améliorer nos méthodes d’exploitation des sources d’énergie existantes et accroître nos efforts pour trouver et développer de nouvelles sources d’énergie sûres et propres. Tout en allant de l’avant, il nous faut examiner en profondeur et avec transparence les systèmes de sûreté et le mode d’organisation de l’énergie nucléaire au niveau mondial. Je pense que la situation actuelle dans laquelle les organismes nationaux s’efforcent d’appliquer les directives de sûreté prescrites au niveau international donne lieu à trop de différences entre pays. Nous devons promouvoir des organismes nationaux forts, des autorités de sûreté indépendantes, transparentes, compétentes et dotées d’experts hautement qualifiés qui bénéficient de la confiance du public. Il faudrait également confier à ces autorités un réel pouvoir leur permettant d’enquêter, de contrôler et, si nécessaire, de suspendre le fonctionnement d’une centrale. Sur le court terme, cela nécessitera une coordination suivie et efficace entre les différentes autorités nationales, afin de faire de la sûreté un domaine coopératif et non concurrentiel. Sur le plus long terme, il convient de promouvoir un niveau de gouvernance réellement international. Nous avons déjà les moyens de prendre des mesures importantes pour renforcer et améliorer durablement la sûreté. En effet, des institutions mondiales comme l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et, à un niveau plus opérationnel, l’Union mondiale des exploitants nucléaires (WANO) sont engagées pour améliorer la sûreté à l’échelle mondiale. Cela implique un renouvellement de la légitimité et du pouvoir, ainsi que des objectifs, des missions et des ressources. Cette approche donnerait lieu à un partage systématique de l’expérience et permettrait de placer la barre au niveau des meilleures pratiques de l’industrie. À cet égard, la compréhension des accidents de Fukushima et le partage de ce retour d’expérience seront essentiels pour tous les exploitants nucléaires et tous les organismes de sûreté à travers le monde. Nous nous trouvons à un moment clé dans la croissance de la technologie de l’énergie nucléaire. Alors que nous développons les innovations et les techniques qui seront utilisées pour guider les prochaines générations de réacteurs, il nous faudra élargir et approfondir le champs des connaissances de nos experts nucléaires. C’est également l’occasion d’établir des points de www.worldenergy.org référence en termes de compétences, de connaissances techniques et de processus. De nouvelles exigences de sûreté pourraient favoriser de meilleurs choix technologiques, ainsi qu’en termes de conception. La sélection des sites et la conception technique feront bien entendu l’objet d’une attention renouvelée pour prendre en compte les nouvelles informations relatives aux effets des tremblements de terre et, maintenant, des tsunamis. Dans le secteur du nucléaire, la sûreté ne peut être utilisée pour fournir un avantage compétitif. Le coût de l’énergie dans son ensemble va augmenter pour tenir compte des nouvelles normes de sûreté renforcées exigées à juste titre par la société. Ceci pèsera lourdement sur l’économie mondiale et des retards dans la satisfaction de la demande peuvent freiner la croissance. La nouvelle gouvernance mondiale sur la sûreté nucléaire devra créer les conditions de cette nouvelle cohérence dans l’approche et dans les pratiques communes. Je pense que cela est possible : dans l’aéronautique, la sûreté d’un avion ne constitue plus un avantage compétitif permettant de réduire le niveau de sécurité dans la course à la concurrence entre fabricants. Actuellement, tous les avions développés dans le monde respectent les mêmes normes de sûreté en matière de conception et leurs conditions d’utilisation sont strictement contrôlées par les autorités nationales. Avec l’énergie nucléaire, tout accident, où qu’il se produise dans le monde, a une incidence sur le fonctionnement de toutes les centrales nucléaires. Il est donc essentiel que les conditions de sûreté soient respectées de manière équivalente partout dans le monde. Cette nouvelle coopération, et à terme, cette nouvelle gouvernance en matière de sûreté nucléaire, est la voie à suivre pour permettre au monde du nucléaire de continuer à avancer et de renforcer son acceptation par le public. En effet, pour survivre, le secteur nucléaire doit regagner la confiance du public. Le Conseil Mondial de l’Énergie devrait s’appuyer sur son caractère particulièrement représentatif et impartial pour soutenir le renforcement de cette nouvelle gouvernance mondiale en encourageant le dialogue et en offrant une instance neutre permettant le partage des expériences et des pratiques entre ses parties prenantes. Nos analyses de politique et nos projections énergétiques www.worldenergy.org de long terme peuvent être utilisées par tous les gouvernements dans nos efforts pour élaborer de meilleures formes de coopération, construire cette nouvelle gouvernance et lui conférer une véritable légitimité. Nous avons déjà commencé à réaliser une analyse de l’impact mondial sur les politiques énergétiques de l’incident de Fukushima qui sera publiée en juin 2011. Nombre de nos membres collaborerons avec l’équipe de Londres sur cette étude importante qui sera, j’en suis sûr, très appréciée. Notre « World Energy Leaders’ Summit » qui se tiendra à Rio de Janeiro en septembre prochain promet d’être une instance de débat importante où nous serons en mesure d’offrir une perspective bien plus large dans le cadre de notre recherche de solutions pour l’avenir. L’action du Conseil Mondial de l’Énergie est plus importante que jamais, alors que nous mobilisons notre réseau pour promouvoir la fourniture et l’utilisation durables d’énergie pour le plus grand avantage de tous. Je suis convaincu que la force de nos membres sera une ressource essentielle dans nos efforts pour améliorer la gouvernance mondiale du marché de l’énergie. Bien cordialement, Pierre Gadonneix, Président www.worldenergy.org