dossier de presse - Daniel Schweizer
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dossier de presse - Daniel Schweizer
SPOOF2 un projet de Nathalie Croquet et Daniel Schweizer en collaboration avec EMMAÜS Exposition d’une série de 14 visuels, du 11 au 30 mars 2016 Galerie Joyce, 168-173 Galerie de Valois Jardins du Palais Royal 75001 Paris DOSSIER DE PRESSE : En 2015, vous avez sans doute vu SPOOF, une série de visuels qui mettaient en scène la rédactrice de mode, Nathalie Croquet, parodiant des campagnes de mode, sous l’objectif du photographe publicitaire Daniel Schweizer. Le succès viral et mondial de ces photographies en a surpris plus d’un. Les réseaux sociaux se sont emparés du phénomène qui a été vite relayé par de grands médias français et internationaux. SPOOF avait soulevé des questions multiples sur les standards de beauté dans la mode, la place de la retouche numérique et la question de la condition de la femme à travers sa représentation dans les médias. SPOOF2, en collaboration avec EMMAÜS, raconte une autre histoire et conserve son ton humoristique et léger en réinterprétant une nouvelle sélection d’images de mode. Nathalie en association avec les salariés des ateliers d’insertion d’EMMAÜS Alternatives, a chiné dans les stocks, les vêtements et les accessoires. L’idée étant de créer des looks s’approchant de ceux des campagnes de référence. S’associer à EMMAÜS, mouvement de solidarité envers les plus démunis, c’est affirmer avec force que porter du recyclé c’est faire preuve de bon sens, et soutenir les initiatives solidaires, c’est communiquer une idée positive de la décroissance. La société dans laquelle nous vivons donne parfois le sentiment de s’asphyxier sous la quantité des propositions des maisons de mode et des marques de grande distribution. S’il y a un message dans SPOOF2, c’est sans doute celui de donner à imaginer qu’il est possible pour tout le monde d’accéder à la mode, et qu’une silhouette ou un look peuvent s’inventer ou se reproduire avec des vêtements de deuxième main tout en valorisant ainsi sa propre garde-robe « fashion ». Le regard de Daniel Schweizer sur Nathalie démontre que chacune peut rivaliser avec les mannequins… Ces photographies seront présentées dans des cadres vintage chinés chez EMMAÜS,créant ainsi une rencontre entre des images contemporaines et un mode de présentation classique. Les tirages en série limitée, numérotés et signés par Daniel Schweizer présentent la particularité de ne jamais avoir exactement les mêmes dimensions puisqu’ils s’adaptent aux cadres qui sont tous de tailles différentes. D’une certaine manière, chaque épreuve est unique. Comme dans SPOOF1, le propos n’est pas de tourner en dérision les marques de mode, ou de relativiser la qualité du travail des équipes publicitaires qui font preuve de grandes qualités artistiques. Le choix de ces publicités par SPOOF2 met en exergue les détails, la lumière et la mise en scène et invite le spectateur à voir autre chose. Lors de l’exposition, le visiteur pourra voir les campagnes publicitaires de référence, sources d’inspiration, en scannant avec son smartphone un flashcode in situ. Il pourra donc faire un va-et-vient ludique de son écran à l’oeuvre exposée, pour jouer à dénicher les différences, et questionner la notion d’original et d’oeuvre d’art. Une boutique éphémère proposera une sélection de vêtements luxe choisis par Nathalie Croquet griffés SPOOF2xEMMAÜS. POUR DES RAISONS LÉGALES, NOUS NE POUVONS PAS AUTORISER LA PUBLICATION DES PHOTOS DE SPOOF EN VIS-A-VIS DES CAMPAGNES ORIGINALES. VOUS AVEZ LA POSSIBILITE DE PUBLIER DES CAPTURES D’ECRAN SUR LES RESEAUX SOCIAUX OU FAIRE LA DEMANDE D’AUTORISATION AUPRÈS DES MARQUES. Nathalie Croquet : « Etre styliste pour les magazines c’est créer des sujets de mode, inventer son univers. Le mien est composite. Je mélange souvent la mode des créateurs à des effets personnels ou des pièces vintage pour donner une âme à des photographies couchées sur papier. Lorsque que j’ai pensé à continuer ce projet artistique, j’ai rapidement introduit une notion stylistique, un copié-collé improbable de vêtements recyclés qui ont -sans prétention- l’aspect de vêtements tendance de la saison. Quand on a la chance de faire un métier qu’on aime, on peut le partager de différentes manières. SPOOF est un vecteur puissant pour réfléchir sur la mode. J’ai toujours essayé de ne pas perdre de vue d’amuser et divertir ce qui est fondamental pour moi. Pendant la prise de vue, l’équipe de SPOOF2 avec en tête mon photographe Daniel Schweizer ne pouvait réprimer sourire et même rires à gorge déployée lorsque je me transformais en sublime mannequin. Néanmoins l’illusion de la facilité à poser n’efface pas le souvenir que ces images ont été particulièrement difficiles à réaliser, physiquement et psychiquement. Entrer dans ces rôles m’aide aussi à comprendre la difficulté d’être mannequin, d’être juste dans un rôle comme le ferait une actrice. Travailler avec EMMAÜS et notamment avec des personnes en réinsertion m’a convaincu que la vraie vie n’est pas forcément là où on croit qu’elle est. Je me suis aussi amusée à faire une « collab » en organisant dans la galerie, une boutique éphémère où l’on viendra acheter des vêtements sélectionnés par mes soins, griffés « SPOOF2 x EMMAÜS» Daniel Schweizer : « Comme toujours Nathalie est une collaboratrice très inspirante. Je la trouve courageuse et étonnante. Je ne m’explique toujours pas comment ces images fonctionnent et pourquoi. L’écart entre Nathalie et les modèles est parfois si important, les vêtements et les décors sont souvent si éloignés de la référence et pourtant ça marche! Faites l’essai sur Google image en prenant notre version et vous tomberez sur les originaux. C’est assez surprenant... SPOOF2 est pour moi l’occasion de pousser un raisonnement et de mettre à l’épreuve les limites de la fiction et de la copie qui par ailleurs pullulent dans l’art contemporain ou sur les réseaux sociaux avec plus ou Xmoins d’excellence et de grâce. Mes proches savent à quel point le recyclage et particulièrement chiner chez EMMAÜS sont pour moi un sujet d’enthousiasme et de joie à la limite parfois de l’obsession. Je suis ravi de pouvoir mettre ici en perspective leur magnifique contribution sociale. » UNTITLED1-V1/5 INTERVIEW : NATHALIE CROQUET D’où vous est venue l’idée de SPOOF? Je suis styliste-photo, je propose des séries de mode pour des magazines et j’accessoirise aussi la partie vestimentaire pour des campagnes de pub. L’idée de SPOOF m’est venue quand je me suis rendue compte que pour expliquer à mes équipes de photographes, maquilleurs, coiffeurs, ce que j’avais en tête pour des sujets de mode, je faisais des auto-portraits en situation. Cela faisait beaucoup rire et nous partions toujours sur une note amusée, curieuse, et créative. Quel message souhaitez-vous faire passer? L’année passée, SPOOF avait soulevé des questions multiples sur les standards de beauté dans la mode, la place de la retouche numérique et surtout la question de la condition de la femme à travers sa représentation dans les médias. Nous venons de finir une nouvelle série de photographies SPOOF2 en collaboration avec EMMAÜS avec mon partenaire essentiel pour ce projet le photographe Daniel Schweizer sans lequel rien n’aurait été possible. Tout en conservant le ton humoristique et léger, le message a changé. Les vêtements et accessoires sortent tout droit des entrepôts et boutiques d’EMMAÜS. Nous donnons à imaginer qu’il est possible d’accéder à « la mode pour tous », et qu’un look peut s’inventer avec des vêtements de deuxième main et que l’on peut valoriser ainsi sa propre garde-robe fashion. Ce que vous verrez est un copié-collé improbable de vêtements recyclés qui ont l’aspect de vêtements de luxe des campagnes publicitaires. Un tour de passe-passe insolent qui nous conduit à voir la reproduction aussi crédible que l’original. Comment ont réagi le monde de la mode et les marques? Jamais ne m’a effleuré l’envie de tourner en ridicule ces campagnes de pub qui sont le fruit d’un travail de qualité. Paradoxalement ce qui pourrait être interprété comme de la moquerie, s’est avéré un hommage, et curieusement met en valeur les visuels d’origine tout en créant un autre univers. Il ne s’agit pas de plagiat, mais d’une pause ludique dans mon travail, et cela les marques l’ont bien compris. Notre travail de qualité a été pris au sérieux et certaines de ces marques me suivent maintenant sur Instagram. Pensez-vous que la mode se prend parfois trop au sérieux? Tout ne peut pas être drôle dans la vie. La réflexion sur le vêtement, la créativité des designers de mode s’apparente peu souvent à de la plaisanterie. Dans le lobby de la mode et des accessoires, les montants énormes pour communiquer peuvent figer et coincer souvent l’innovation des visuels de pub. Les images sont souvent des redites de documents antérieures connues et réinterprétées. Mais le pire à mes yeux sont aux retouches numériques outrancières qui retirent toute humanité de certains mannequins ou actrices. Vous êtes prête à aller jusqu’à quel extrême pour prendre la photo parfaite, que ce soit en terme de lumière, maquillage, ou accessoires? Pour les besoins de plusieurs visuels pour SPOOF2, je viens de teindre mes cheveux en blond pour la première fois de ma vie par Romain Colors. Le comique dans ce projet n’est pas de réaliser non pas des fantasmes mais plutôt de révéler en moi quelque chose que je n’avais osé franchir. J’ai bien failli aussi me raser la tête pour spoofer une image, mes amis m’ont arrêté à temps ! Portez-vous les mêmes vêtements que ceux dans les publicités? Dans la saison 1 de SPOOF, effectivement je porte les vêtements et accessoires des marques, à quelques exceptions prêts. En revanche dans SPOOF2, l’idée originale est de faire coïncider des vêtements provenant des dons de l’association caritative EMMAÜS et les avoir choisis pour être au plus proche de la campagne de mode. C’était une gageure et le résultat est étonnant. Laquelle des images est votre préférée? Pourquoi? Les 14 nouvelles images de SPOOF2 exposées à partir du 10 Mars à Paris à la Galerie Joyce dans les jardins du Palais Royal à Paris sont plus cruelles pour certaines, plus intenses. J’ai avancé et mûri dans ce projet artistique, la question n’est pas de savoir si j’ai une photo préférée, mais celle que vous allez apprécier le plus. Vous avez posé comme Freja, Kate, Gisele, Natalia, Penelope - laquelle était la plus difficile à imiter? Pourquoi? Pendant une journée de prise de vue, les mannequins sont soumis à beaucoup de patience, avec des heures de coiffure et de maquillage. Ensuite il faut être bon rapidement devant l’objectif du photographe. Les poses qui nécessitaient une grande longueur de jambes m’ont été très pénible, je ne mesure qu’1,60m. Etes-vous styliste dans la vie de tous les jours? Etre styliste pour les magazines c’est créer des sujets de mode, inventer son univers. Le mien est composite. Je mélange souvent la mode des créateurs avec des effets personnels ou des pièces vintage pour donner une âme à des photographies couchées sur papier. J’ai lancé l’année passé un magazine en ligne de vidéos de mode, de beauté et de design LE DETAIL QUI TUE, www.ldqt.fr. Là encore je joue, j ‘expérimente en ne perdant pas de vue la volonté ce qui est fondamental pour moi l’amusement et le divertissement. INTERVIEW : DANIEL SCHWEIZER When did you and Nathalie first collaborate? We met two years ago when I returned to Paris after a couple of years in New York. It was a difficult time for me personally and I was looking to do something new and needed a stylist with a great sense of freedom. Someone with the energy to create new images. Anyway, we tried many directions and what we came up with eventually was SPOOF. Totally out of the market, unconventional and edgier than anything I’ve ever done. Even my agents didn’t know what to think of it at the time. It’s not advertising or magazine work, and it doesn’t even fit it the « personal work » section. Is it even art? Do you and Nathalie have similarities while working together, work ethic, humor? Yes, you might say that. However, in some aspects Nathalie and I are miles apart. I guess even though this is a relatively new work relationship we have done enough in our past to know when we are repeating ourselves. We both know that the market we work in (fashion, cosmetics & luxury goods) liketo put talent in boxes. The minute you step out of line of your average work, you lose your position, and there goes your career. What strengths do you have that Nathalie appreciates and vice versa? Tough question. She needs feedback, reinforcement and this is what SPOOF brings her. Her Instagram accountalmost hit 20,000 followers in two weeks last year. It was so exciting for us to watch. Nathalie amazes me. She is a great professional. There is never anyone in the business past or present that she hasn’t heard of, met or even worked with. Conversely, my Instagram didn’t move one bit and is currently on hold until I really figure out what my nextmove is. Anyway, I’m responsible for pushing SPOOF to the point where it is launched in the right conditions, like any major ad campaign I would say. What was your first reaction when you found out SPOOF was going viral? It was totally unexpected. What started out as inventing a silly and fun project unintentionally that turned out to be a crash course in viral marketing. We produced it professionally yet it was released without a gallery, magazine or even a sponsor. However, SPOOF has proven to us that using social media, Instagram for instance, can really promote your work. Even if it’s not your own Instagram account! That’s something I never hear people talk about. Again, my Instagram is shit but millions of people have seen my images, yet I’m not a brand. My SPOOF images have become icons now, simply because they have been seen by so many people. The definition of value, impact, power of images is changing and hasn’t finished moving about. At the time while developing SPOOF, was it your intention to be political or just on the impetus of «this will be fun, let’s do this!»? All I can say is that neither one of us were making a statement, a political statement that is. We are showing options. We are questioning, in a sometimes humorous way, isn’t that what art is supposed to do? I’ve read truly strange interpretations of SPOOF. People have made so many articles, full of approximations, saying for instance that Nathalie was the photographer or even crazier stuff. But the most shocking is that the viewers see what they want to see: The fun. Objectification of women. What is beauty? Is a woman still beautiful past fifty? The crazy thing is, we didn’t think of any of these things while shooting. There was nothing intentional. No message. Re-enacting someone else’s photographs, do you find that a technical challenge or did you have to put away your ego? When you do advertising like I do, the « creative » part of the work is done by someone else. The concept of the ad has been polished for months and everyone in the business knows that the best ideas go to the bin; the client has the final word and often misses the point, ruins the quality and energy of the images with excessive retouching, for exemple. Although we look like we are making copies, in reality I’ve always given Nathalie a 100% freedom of choice of the referential visuals. It’s key that the subconscious line is respected. The choice makes the identity of the project. I’ve even had to fight against other team members’ or even my idea of what the images should be. My freedom lies in the interpretation. Details in the acting. Adding small comments while pin-pointing the details in the original images, and in the end creating this strange gallery of portrait showing a woman who seems confused in one portrait and in another, glamorous. The portraits run the gamut from ridiculous to courageous and then just out right silly. Also, we are aware of what we’re doing is not new. Many great talents have « spoofed » other images, ala Cindy Sherman or Elaine Sturtevant… I’m not even going into the whole wave of appropriationists of the last hundred years... Is S PO O F a p ro jec t you wou l d qualify as normal , professional or i s i t j us t recreational? We thought we would have fun and we did, but overall it is much more serious. On this project we found ourselves going deeper, and it was much more challenging emotionally. As for the rest, we are professionals. The professionals can see the qualities of the images, the average viewer can’t see what makes the images efficient or not, or the subtleties, but that doesn’t matter really. D o you find that SPO OF has enlightened you about life, humans, yourself ? If so, in what way? Is it like any other assignment? Creating a strong body of work is like giving birth. You don’t know what’s coming and still you love it, no matter what comes out. Yes, this project is definitely spiritually enlightening... CONTRIBUTORS: Photographe : Daniel Schweizer www.danielschweizer.com Conceptrice, styliste, mannequin : Nathalie Croquet www.nathaliecroquet.com Maquilleurs : Marie Nicolas www.marie-nicolas.format.com Cyril Nesmon www.backstageagency.fr/artiste/cyril-nesmon Yvette Yvette www.lebigueone.com/portfolio/yvette-yvette_make-up/ Coiffeur : Rodolphe Farmer www.rodolphefarmer.com Retouches numériques : Emilie Holtz Daniel Belet www.dbretouching.ch Assistante photo : Elodie Farge www.elodiefarge.com Coloriste : Romain Colors www.romaincolors.fr Graphiste : Alexandre Plicque-Gurlitt www.apg1979.com Scénographie : Holy of Holies www.holyofholies.fr Merchandising boutique Ephémère SPOOF2xEMMAUS : Lisa Astorino Relations Attaché de presse : Stéphane Saclier www.stephanesaclier.com