Les compagnies low cost ont imposé leurs règles du jeu en Europe

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Les compagnies low cost ont imposé leurs règles du jeu en Europe
20 SEPT 14
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Les compagnies low cost ont imposé
leurs règles du jeu en Europe
Les compagnies aériennes low cost se sont imposées dans le ciel européen, obligeant les transporteurs
traditionnels à opérer une mutation, non sans douleur comme l'illustre la grève des pilotes d'Air France.
« Le low cost représente aujourd'hui 25 à 45 % du trafic
aérien en Europe selon les
pays », indique Didier Brechemier, specialiste du transport
aérien au cabinet Roland Berger Et leur part s accroît irrésistiblement chaque année
La compagnie irlandaise
Ryanair avec une flotte de
300 Boeing 737 (bientôt 400)
dessert 186 aeroports de
30 pays européens Elle propose plus de 1600 vols quotidiens
Sa
concurrente
britannique
easyjet,
qui
comptera bientôt 226 Airbus
A320, opère en moyenne plus
de 1400 vols par jour « À elles
deux elles détiennent 70 % du
trafic low cost reprend Didier
Bréchemier Et si on y ajoute,
Air Berlin, Vueling Norwegian
et Wizz Air ce sont plus de
90 % du marché »
La force des compagnies
low cost est d avoir su redéfinir
les règles le passager paie
PANEL
7149041400509/GMA/OTO/2
pour être transporte d'un point
A à un point B Tous les autres
services, bagage en soute,
repas et boissons sont en supplément
Ces low cost ont attiré un
nouveau type de clients prèts
a faire I impasse sur le confort
pour un vol de quèlques
heures « Leur ascension a ete
facilitée et accélérée par le
web qui a rompu I obscurantisme des prix », rappelle en
outre Jean Pierre Nadir, président-fondateur du site Easyvoyage com
• Sous pression
Plus récemment, les low
cost sont encore venues
brouiller les pistes en faisant
évoluer leur propre modèle en
raison de la crise economique
pour s attaquer à la clientèle
affaires, jusqu alors chasse
gardée d Air France, Lufthansa
et British Airways Dernier
exemple en date, le lancement
par Ryanair de nouveaux ser
vices tels que les billets flexibles ou un embarquement
prioritaire, qui accentue encore
la pression sur les compagnies
traditionnelles, condamnées à
faire évoluer leur modèle pour
résister
« Si elles ne le font pas, elles
pourraient tout simplement
quitter ce segment de marche » (court et moyen-courriers)
commente
Didier
Bréchemier
Après avoir tenté l'aventure
du low cost en créant Go Fly
en 1998 finalement revendue
à easyjet en 2002 British
Airways a mis la mam sur Vueling en fusionnant avec l'espagnole Iberia
De son côté. Lufthansa a
confié I an passé à sa filiale à
bas coûts Germanwmgs les
vols européens depuis et vers
I Allemagne à l'exception des
vols depuis et vers ses hubs
de Francfort et Munich « Ce
Tous droits réservés à l'éditeur
processus sera achevé d ici le
printemps 2015 » a indiqué un
porte-parole.
Air France KLM a annonce
quant à elle la semaine dernière son projet de développement de sa filiale à bas couts
Transavia une stratégie rejetée
en bloc par les pilotes en greve
depuis lundi
« ll est consternant de voir
que ces pilotes s'accrochent
aux vestiges d'un monde qui
n'existe plus C est comme
s'ils refusaient de voir que le
modèle qu ils ont connu, avec
des murs ériges pour empêcher la concurrence de s'exer
cer sur Air France, est en train
d imploser » commente Jeanpierre Nadir
• Lois « compliquées »
Pour Philippe Jourdan président du cabinet de conseil
Promise Consulting, les défis
se posent à Air France comme
à Lufthansa ou British Airways
« La difference, dit-il, est
qu'en France, nous sommes
dans un cadre de lois sociales,
de tensions sociales, de climat
social qui rendent I évolution et
l'adaptation nécessaires plus
difficiles et plus compliquées >
Selon lui Air France fait
aussi « le douloureux apprentissage qu une entreprise se
gère par rapport aux attentes
du marche et pas uniquement
par une introspection interne »
Jean-Pierre Nadir exhorte le
patron d Air France-KLM à ne
pas céder < Lâcher serait le
pire des messages »
Alexandre de Juniac ne
cesse, lui, de marteler qu il n'y
a pas d alternative et que le
développement de Transavia
ne pourra pas se faire aux
conditions sociales d Air
France « Je ne veux pas lancer une aventure industrielle si
je la sais vouée à I échec » at-il souligné.

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