Fiche Pois Chiche - Chambre d`Agriculture du Gard
Transcription
Fiche Pois Chiche - Chambre d`Agriculture du Gard
Fiche Technique Production Développée en Languedoc-Roussillon Filière Oléo-Protéagineux Septembre 2008 Rédigée par : Pois chiche Charly FABRE Chambre d’Agriculture de l’Hérault Définition Moyen-Orient, il entre dans la composition d’un plat populaire « hoummos ». C’est une plante qui donne des petits grains ridés couleur du jaune au noir (Poids de Mille Graines < 300g) recouvert d’un tégument épais. Deux types de pois chiche sont cultivés et donnent lieu a des échanges commerciaux dans le monde : Le type Kabuli : essentiellement cultivé et consommé dans le bassin méditerranéen. La plante donne des grains lisses à légèrement ridés, clairs (blanc à jaune pale) moyen à assez gros (P.M.G > 300g) recouvert d’un tégument mince. Le type Desi (85% de la production mondiale) fait partie des habitudes alimentaires de l’Inde où il y est essentiellement cultivé, mais il est également cultivé en Éthiopie, Iran, Canada, Mexique et Australie. Au Le pois chiche renferme 18 à 30 % de son poids en protéines. De teneur intéressante en matière grasse, il est très bien pourvu en fibres et en minéraux en particulier en calcium. De plus, il offre une quantité importante de vitamines B1, B2 et B9.et de fer. Le pois chiche s’intègre bien aux régimes végétariens. Principaux pays producteurs : PAYS TYPE Inde Desi Pakistan Desi Turquie Kabuli Canada Kabuli Australie Desi Iran Kabuli Mexique Kabuli USA Union Europée nne Kabuli PRODUC TION (t) +5 millions 543 000 630 000 EXPORT (t) 40% des importations 50 000 133 000 285 000 307 000 160 000 150 000 19 000 159 000 70 000 90 000 60 000 ATOUTS ET DIFFICULTES 2/3 de la production mondiale 465 000 Kabuli Maghreb Kabuli IMPORT Le plus gros importateur (29%) Vers Inde et Moyen-Orient, 3 100 tonnes vers UE (Qualité médiocre) Développement spectaculaire mais problèmes climatiques Problème de compétitivité lié à l’éloignement (fret) Destockage Déstockage – verse Algérie et 65 000 tonnes vers UE 35 000 120 000 = 18% des importations 11% des importations Producteur marginal : 2% de la production mondiale Marché potentiel pour la France Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 1 Partie 2 : Fiche Pois chiche Potentiel des marchés Production La production mondiale est d’environ 8 millions de tonnes sur 11 millions d’hectares, soit un rendement moyen mondial de 7,2 q/ha. Le pois chiche est utilisé presque exclusivement pour l’alimentation humaine. L’Inde produit 2/3 de la production mondiale, mais est aussi le plus gros importateur. Le Canada exporte plus de la moitié de sa production, et vise le marché Indien et européen (55% de la récolte type Desi ; 45% Kabuli ) La Turquie produit essentiellement des grains de type Kabuli. C’est un gros exportateur mais qui, du point de vue de l’approvisionnement, présente une énorme variabilité de quantité et de qualité. C’est un pays qui, a la vue de sa situation géographique et de sa volonté de participer à l’Union Européenne, peut être un sérieux concurrent, dans une stratégie d’exportation de la France. Dans l’Union Européenne, la production est de l’ordre de 90000 tonnes de pois chiche consommation. Actuellement 90% de la production est destinée à l’alimentation humaine et concerne le type Kabuli. Les importations s’élèvent à 120 000 tonnes dont 9 000 tonnes pour la France. L’Espagne y est le plus gros producteur, mais avec un rendement très faible : entre 4 et 7 q/ha Production en France En France, cette culture traditionnelle du Sud- Est, s’est étendue au sud Ouest, pour atteindre de 1 500 a 2 000 ha sur trois bassins de production : région PACA, Lauragais-Tarnais et le Languedoc (Hérault, Gard). Les rendements varient de 10 q/ha en zones sèches à plus de 20 q/ha. Organisation commerciale Les acteurs de la filière sont surtout des structures coopératives (Aude COOP, Sud Céréales), ou privé (ESCA SARL de M. Gucemas à Lavaur,Tarn). Ces coopératives passent des contrats avec leurs adhérents, collectent la production, réalisent le tri calibre et vendent la production. Prix Les prix varient de 15 à 50 €/quintal, selon les années en fonction du cours des marchés et de la qualité (propreté, calibre, couleur) des grains. Les gros grains >10mm à moyen >7 mm se valorisent le mieux : vente à des grossistes, vente au détail, à la restauration et l’industrie des plats cuisinés. Les petits grains < 7mm ou cassés sont valorisés par l’alimentation animale. Certaines structures proposent des contrats prix-production avec un prix tous calibres confondus, d’autres privilégient des prix par calibre. Le marché est étroit et peu en expansion. Le choix de la culture du pois chiche rentre en concurrence avec le tournesol. Le marché de la vente directe est assez confidentiel, réel mais concerne peu de volume. Il y a une demande, mais restreinte, en pois chiche issu de l’agriculture conventionnelle et/ou de l’Agriculture Biologique. Les objectifs de la filière Développer la culture afin de : gagner des parts de marché en réduisant les importations augmenter les quantités pour avoir plus de poids dans les négociations encourager les investissements Stabiliser les rendements et la qualité afin d’assurer un revenu à l’agriculteur. Synthèse Le marché est peu dynamique pour un produit de consommation et a une image peu moderne. La mise en culture et le marché sont soumis aux perspectives qu’offrent les céréales et les oléoprotéagineux. La production turque peut également devenir une concurrence forte. Cependant, le Pois chiche est une culture bien ancrée dans le Sud de la France Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 2 Partie 2 : Fiche Pois chiche (une origine marquée). Elle présente une bonne productivité et une bonne compétitivité ( rendements > 20 q/ha . C’est une légumineuse adaptée aux zones sèches. Par ailleurs, le réseau commercial mis en place par les coopératives assure les débouchés pour la production française. Enfin, le Pois chiche est une culture de qualité environnementale certaine. Il existe également une demande ethnique en augmentation. Cette culture offre des protéines végétales pour l’alimentation humaine et animale non OGM et « biolisable » aisément. Le pois Chiche s’intègre très bien dans les régimes végétariens. La technologie de transformation est perfectible, car pour l’heure c’est souvent un produit brut qui est proposé. Impact environnemental Impact des intrants Cette culture est peu exigeante en intrants (pas d’apport d’azote et nombre de traitements phytosanitaires réduits). Elle permet de limiter la lixiviation de produits azotés et de baisser la consommation d’énergie fossile (réduction du nombre de passages). Le système racinaire du pois chiche est colonisé par des nodosités capables de fixer l’azote atmosphérique. Elles sont dues à la symbiose du système racinaire avec des bactéries de type Rhizobium ciceri (généralement présentes dans les sols calcaires méditerranéens). Cette symbiose permet d’apporter, de fixer, jusqu’à 90 kg d’azote/ha. Il n’y a donc pas de besoin en azote (sauf cas exceptionnel de problème de nodosité). Le pois chiche est une plante sécrétant de l’acide malique, ce qui induit, d’une part, une répulsion vis-à-vis des insectes et favorise d’autre part une « résistance naturelle » de la plante, limitant les applications de produits phytosanitaires. Impact sur la ressource en eau Le pois chiche permet une mise en valeur des sols séchants et permet également une économie de la ressource en eau, car il peut se satisfaire de peu d’eau. Impact sur les paysages Le pois chiche contribue à maintenir des paysages ouverts. Impact sur la biodiversité Il est conseillé d’éviter de cultiver le pois chiche fréquemment dans la même parcelle pour éviter une prolifération du parasitisme : un retour culture de 4 ans est à favoriser. Le pois chiche est une bonne tête d’assolement. L’introduction du pois chiche est intéressante dans des cycles où la monoculture blé domine, car il rompt le cycle des parasites de cette céréale. Ainsi en rompant l’assolement, il permet de diminuer les applications de Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 3 Partie 2 : Fiche Pois chiche produits phytosanitaires sur les cultures suivantes. C’est une culture qui peut « attirer » des animaux indésirables : des sangliers qui détruisent au moment des semis la culture ; des lapins qui mangent les jeunes pousses…. Synthèse L’effet environnemental est positif, car le Pois chiche, adapté aux conditions méditerranéennes, consomme peu d’eau et d’intrants. Cette culture est une bonne tête d’assolement qui rompt les cycles où la monoculture domine. Contraintes techniques agronomiques et Type de sols Le pois chiche est une plante annuelle, autogame, avec un port érigé (hauteur 30 à 90 cm.) à floraison indéterminée. Le système racinaire doté d’un puissant pivot prospecte jusqu'à un mètre de profondeur. Le pois chiche laisse donc dans le sol des reliquats d’azote et est susceptible d’améliorer la structure des sols. La germination demande plus de quinze jours et le développement de la plante est au départ assez lent. Ainsi, il peut y avoir un risque d’entraînement des sols superficiels si la pente et la pluviométrie sont fortes. Le pois chiche ne supporte pas les sols présentant un excès d’eau, ou mal drainés. Il tolère des pH allant de 6 à 9. Cette culture supporte mieux les déficits hydriques et les fortes températures que les autres légumineuses à graines, mais elle supporte très mal les fins de printemps trop humides. Son port dressé permet de l’implanter sur des sols caillouteux. Mais le rendement sera quoiqu’il en soit pénalisé par des sols très superficiels à faibles réserves en eau. Comme toutes les espèces, sa productivité sera moindre dans les sols dont la fertilité est faible. Topographie Culture nécessitant de la mécanisation (semis, traitement, récolte), donc impossible sur des pentes > 7% Adaptation au climat La culture est adaptée au climat méditerranéen. Elle peut supporter des températures jusqu’à –10°C (selon les variétés) mais elle devient très sensible dès le stade 3-4 feuilles et requiert alors des températures plus élevées. Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 4 Partie 2 : Fiche Pois chiche Implantation de la production Il faut semer le plus tôt possible pour réduire les risques d’un déficit hydrique au moment de la floraison. Il est préférable de réaliser un semis précoce de fin d’hiver avec des semences certifiées : En région sèche (Hérault, Gard) : 1er janvier – 15 mars, le plus tôt possible à partir du 1er janvier. En région humide (Lauragais) : 15 février- 30 mars Modalités de semis : Au semoir à céréales, écartement de 12 à 17 cm. La densité est alors plus difficilement contrôlable, ainsi que la profondeur Au semoir pneumatique, écartement de 30 à 40 cm. La densité et la profondeur sont plus régulières. Densité de semis préconisée : Nombre de grains/m2 Dose de semis en kg/ha Pour un semis d’automne-hiver Pour un semis de printemps 50 35 164 115 Conduite de la production Fertilisation Le Rizobium ciceri présent dans les sols apporte souvent l’azote nécessaire, l’azote est ainsi souvent inutile. Un apport de 50 à 60 unités d’anhydride phosphorique (P2O5) et de 100 à 110 unités/ha d’oxyde de potassium (K2O) aide à la mise en place des nodules dans les premières étapes du cycle et augmente les quantités d’azote fixées. Protection de la culture : L’homologation de produits phytosanitaires sur cette culture est trop faible et souvent il y a des impasses. La culture du pois chiche est considérée comme une culture « mineure ». Les firmes phytosanitaires sont peu enthousiastes pour mettre en place des démarches d’homologation de produits pour cette culture. Désherbage : Le pois chiche est très sensible à la présence de mauvaises herbes qui peuvent nuire au rendement, mais aussi à la qualité de la récolte (tâches sur les grains par exemple.) Maladies : Surtout l’anthracnose. Elle est très difficile à maîtriser et elle est responsable de la forte régression de la production. et aussi le botrytis, la fusariose. Ravageurs : le principal est la noctuelle. Récolte : La récolte de mi-juillet à début août, est réalisée avec une moissonneuse batteuse. Le port dressé du pois chiche, l’absence de verse et d’égrenage facilitent sa récolte. Le stade de récolte vise une teneur en eau du grain de 13 à 14 %. Les cosses doivent être brisantes et les graines « sonnent » dans les cosses. Il faut cependant être vigilant sur les réglages de la moissonneuse afin de limiter la casse du grain. Dans le Languedoc, les rendements obtenus ces trois dernières campagnes se situent pour une grande majorité dans une fourchette allant de 16 à 30 q/ha. Un rendement objectif compris entre 20 à 25 q/ha semble raisonnable si l’année ne connaît pas de grosse sécheresse. Irrigation Le pois chiche permet une économie de la ressource en eau, car il peut se satisfaire de peu d’eau. Contrainte de main d’oeuvre Peu de besoin car c’est une culture mécanisable. Contrainte foncière C’est une contrainte importante car il faut un parcellaire adapté à la mécanisation, ce qui n’est souvent pas le cas des parcelles viticoles de coteaux. Un minimum de 1.50 ha est requis de forme rectangulaire, avec un accès pour Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 5 Partie 2 : Fiche Pois chiche des engins agricoles de minimum 3 m de large. Mécanisation Matériel classique cultures. pour les grandes Sensibilité au précédent vigne A priori pas de sensibilité particulière. Risque financier et intérêt économique pour l’exploitant Résultats économiques et facteurs de risque La marge brute est inférieure à très proche de celle d’un blé dur. Mais elle est à réfléchir en tenant compte des effets positifs induits pour les cultures suivantes (cf. fonction de tête d’assolement). Fourchette de Marge Brute : 450 € a 800€ Dispositif réglementaire auquel la production est soumise Le Pois chiche est une culture soumise au régime PAC (cf. fiche « aides PAC »). Il permet d’activer une aide découplée (DPU). L’octroi de ces aides est lié au respect de la conditionnalité. Besoins de trésorerie Les avances de trésorerie portent sur une période courte : mise en production immédiate : cycle semis de février-mars récolte fin juillet-août Risque financier lié aux investissements Pas d’investissements spécifiques : Le matériel peut être celui d’usage classique en production de céréales ou oléagineux. Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 6 Partie 2 : Fiche Pois chiche Personnes ressources Chambres d’Agriculture : C. BONNEMORT, F. ROZIS – Chambre d'Agriculture de l’Aude - ZA de Sautes a Trebes CARCASSONNE cedex 9 T. PIANETTI - Chambre d’Agriculture du Gard - Mas de l’Agriculture BP 80054 30023 Nîmes Cedex 9 C. FABRE, A. ALLIES, C. LAFON – Chambre d’Agriculture de l’Hérault - Mas de Saporta CS 10010 34 875 Lattes Cedex M. GASPARD – Chambre Régionale d’Agriculture Languedoc Roussillon - Mas de Saporta CS 30012 34 875 Lattes Cedex Instituts techniques : P. BRAUN – Arvalis – Institut du Végétal Station d’expérimentation et recherche : R.METRAL - Centre de Transfert Montpellier SupAgro J . WERY - UMR system Montpellier Sup Agro Offices Nationaux inter-professionnels : F. CAUSSANEL – Responsable orientation et suivi des filières – ONIGC - 12 rue Rol Tangy 93550 Montreuil Sous Bois cedex Organisations professionnelles et inter-professionnelles : N. Thibaud – SAMS de l’Hérault G. Duboin – Oxalliance de l’Aude S. Houles – Aude Coop de l’Aude J. Boichon - Aude Coop de l’Aude Opérateurs économiques : G. LAURENS – Société ALTA (Lavaur, Tarn) Ainsi que l’ensemble des organismes économiques régionaux de la filière Bibliographie Note technique : Récolte du pois chiche Juillet 2006 FNAMS Légumes secs : un itinéraire technique délicat. Biofil, n° 39, mars-avril 2005, p. 48 Résumé : les problèmes d'enherbement, de sensibilité aux à-coups climatiques, à certains parasites font de la lentilles et du pois chiche bio des productions difficiles à maîtriser. Un agriculteur charentais présente l'itinéraire technique de ces deux cultures. Introduction du pois chiche dans les systémes de culture. V. Arnaud BTS TV 2001.2003 Diagnostic agronomique des facteurs limitant le rendement en Lauragais Tarnais. Du pois chiche en Lauragais. D'après Paysan tarnais, 31 octobre 2002, p. 8-9ADOUE C. > 18 novembre 2002, Brève. Chambre régionale d'agriculture de Midi-Pyrénées 11 agriculteurs en 1996, ils sont désormais une soixantaine à cultiver 700 hectares - Contact : Cécile Fraysse - Chambre d'agriculture, bureau de Lavaur - tél : 05 63 58 01 64 Agriculture et Agroalimentaire Canada Division analyse des marchés Bulletin bimensuel Mémento technique sur la culture du Pois chiche – Centre de Transfert Montpellier SupAgro session Liens Internet : Généralités sur le pois chiche http://fr.wikipedia.org/wiki/Pois_chiche Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 7 Partie 2 : Fiche Pois chiche