Infection sur sonde urinaire

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Infection sur sonde urinaire
05/04/2013
Dr Olivier Maître
Infection sur sonde urinaire
Promotion DU 20122012-2013
Date d’intervention : mars 2013
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Infection sur sonde urinaire
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Dr Olivier Maître CHR d'Orléans
12/03/2012
Le sondage urinaire est l’introduction, pour plus ou moins
longtemps d’un tuyau dans la vessie, passant par les voies
naturelles (l’urètre) afin de permettre l’évacuation des urines en
permanence.
Le sondage répond à plusieurs types d’indications
• Rétention aigue d’urine sur prostatisme, sur constipation
(fécalome), sur intolérance médicamenteuse…
• Contrôle de la diurèse notamment horaire
• Prévention des infections au bloc opératoire
• Protection de la peau lors d’incontinence avec lésion de la
d périnée
é i é
peau du
• Recueil d’urine à visée d’analyse
• Chirurgie des voies uro-génitales
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Fréquence du sondage
Prévalence globale de 10% :
réanimation
chirurgie
médecine
moyen séj.
long séjour
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Epidémiologie
• 17% des sondes urinaires sont infectées
• 80 % des infections urinaires nosocomiales sont sur sondes
urinaires
• Le sondage urinaire à demeure multiplie par 14 le risque
d’infection urinaire nosocomiale.
• Les infections urinaires restent au premier rang des infections
contractées à l’hôpital avec l’Echerichia Coli prépondérant
• Les facteurs de risques d’infection les plus forts sont le
sondage de plus de 6 jours et le sexe féminin (du fait de
l’urètre féminin très court)
57 %
18 %
8%
8%
3%
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Mécanismes d’infections :
• Il existe des moyens naturels de défense contre les
infections urinaires
• L’arbre urinaire est stérile
• Il existe une sécrétion naturelle d’inhibiteur de l’adhésion
bactérienne
• Les mictions réalisent un effet « chasse d’eau » rinçant
les voies urinaires naturelles
• Il existe une exfoliation des cellules infectées
• Les mécanismes inflammatoires et immunitaires
protègent contre les infections
• Le sondage urinaire diminue ces mécanismes de défense
naturels
• Un biofilm se forme sur le matériau de la sonde
• Il n’y a plus de miction rinçant l’urètre
• L’exfoliation des cellules infectées est ralentie
• Il existe une inflammation permanente
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Le diagnostic d’infection urinaire repose sur la mise en culture des
urines du patient.
Le recueil des urines répond à des consignes précises
• Chez le patient non sondé
• Toilette soigneuse au savon suivie d’une désinfection locale
• Recueil du deuxième jet
• Chez le patient handicapé
• Étui pénien stérile après toilette soigneuse chez les hommes
• Sondage « aller et retour » avec sonde de petit calibre ou
il après
è toilette
il
i
i
h les
l
soigneuse
par une soignant
chez
recueil
femmes
• Chez les patients sondé, ne pas rompre le système clos et
prélever sur le site de ponction
• Dans tous les cas respecter les conditions de conservation des
urines et de transport du prélèvement. Noter également l’heure de
prélèvement.
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On définit
• La colonisation par la présence de germes dans les urines sans signe
clinique d’infection
• L’infection urinaire est une réponse inflammatoire associée à des
symptômes d’intensité variable
• Fièvre > 38°
• Pollakiurie
• Brulures mictionnelles
• Douleurs hypogastriques
• Douleurs lombaires
Pour q
que le diagnostic
g
d’infection urinaire soit retenu il faut un des
signes précédents et une Uro-culture positive (> 10³ UFC/ml)
• Une infection urinaire nosocomiale est acquise dans un centre de
soins (apparait après les 48 premières heures) et n’existait pas à
l’admission, mais 66% d’entre elles sont d’origine endogène
favorisées par le sondage
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• Toutes les infections urinaires nosocomiales bactériennes doivent
être traitées par antibiotiques
• Les contaminations bactériennes ne doivent pas être traitées par
antibiotiques sauf en cas
• Neutropénie, immunodépression…
• En préopératoire sur les voies urinaires ou si port de prothèses
• Si le patient porte des prothèses articulaires valvulaires
cardiaques
• En cas d’épidémie à BMR en unités de soins
• En cas de traitement il faudra s’assurer de la perméabilité des voies
urinaires et de l’absence de résidu post mictionnel
• Il faudra également identifier le micro-organisme responsable et
évaluer sa sensibilité aux antibiotiques
• Il faut ensuite évaluer le durée de traitement
• Infection urinaire sans atteinte parenchymateuse -> ttt < 7 jours
• Pyélonéphrite, orchi-épididymite ttt de 10 à 14 jours
• Prostatite ttt de 21 jours
• Il faut assurer une diurèse de 1,5 litre par jour (plus n’est pas
nécessaire)
• Si sonde en place, il faut la changer systématiquement avant de
traiter
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Prévention des infections urinaires sur sonde
• Conditions rigoureuses de pose
• Hygiène des mains parfaite avec de préférence l’utilisation des
solutions hydro-alcooliques
• Port de gants stériles
• Utilisation de champs stériles
• Toilette intime soigneuse avant la pose de la sonde
• Enduire la sonde de gel de xylocaïne et non d’injecter le gel
d
directement
d
dans l’
l’urètre
è
• Utilisation d’un système clos
• Surveillance quotidienne locale et
générale
• Toilette avec un savon doux
quotidienne, après souillure ainsi
qu’après chaque selles
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• Les manutention du patient doivent dans la mesure du possible
respecter la position déclive du sac collecteur des urines
• Il n’est pas nécessaire de programmer le changement routinier
de la sonde
• Les lavages / irrigations ne sont pas recommandés
• Les cathéters enduits d’antibiotique n’ont pas fait la preuve de
leur efficacité pas plus que les cathéters imprégnés d’argent
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• Cathéter sus pubien en alternative au sondage au long court n’a pas
montré sa supériorité
• Étui pénien préférable si médicalement possible
• Sondage intermittent préférable en alternative au sondage à
demeure
• Écographie sus-pubienne préférable au sondage pour mesurer le
résidu vésical
• L’auto-sondage propre est préférable à l’hétéro-sondage
• Risque augmente si > de 3 auto-sondage par jour
• Risque augmente si volume supérieur à 400 ml (stagnation des
urines)
• Donc la fréquence des auto-sondages est généralement > ou = à
4 par jour
• La manipulation des raccords doit se faire avec des gants et des
compresses imbibées d’antiseptique
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Conclusion
Comme tous les dispositifs étrangers introduits dans l’organisme,
les sondes urinaires sont responsables d’un grand nombre
d’infections urinaires nosocomiales. Ces infections sont favorisées
par une altération des défenses naturelles par le cathéter.
Des précautions d’hygiène
d hygiène rigoureuse sont absolument
nécessaires pour limiter le nombre des infections urinaires
nosocomiales toutes les étapes du sondage (pose, manipulation,
changement, prélèvements…).
Il convient également d’en peser avec précision les indications et
d’en limiter la durée.
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