Bulletin AQICESH Vol. 11
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Bulletin AQICESH Vol. 11
Numero 11 Automne 2014 www.aqicesh.ca Être un super-héros en situation de handicap : c’est possible ! – Sylvain Le May, président Et si l’étudiant ayant un TDA/H était tout simplement de son temps ! – Marie Ducharme Réflexions sur la représentation des étudiants et des étudiantes en situation de handicap à l’UQAM – Mouloud Boukala Les défis d’une trajectoire plus fluide entre l’hôpital et les études – Émilie Bégin avec la collaboration de Martine Viallet Forum international 2015 – l’étudiant au cœur de nos pratiques : une vision pour l’avenir ! Les capsules du Bulletin « Le défi de la communication est d’écouter pour comprendre et non pour répondre » – Anonyme Calendrier de l’AQICESH 11111 Être un super-héros en situation de handicap : c’est possible ! Le travail fait en amont par nos collègues, tant du primaire, du secondaire que du collégial, les diagnostics précoces et la mise en place de mesures de soutien humain et technologique rendent maintenant possible la réalisation d’un projet d’études universitaires pour un plus grand nombre de personnes. Il est récent dans l’histoire que les personnes handicapées De plus, il faut le rappeler, le recensement annuel de l’AQICESH motrices ou sensorielles ne soient plus uniquement vues montre que près de 70% des usagers de nos services n’ont par la lorgnette de la différence ou du manque. Il n’est pas pas, contrairement aux croyances, de handicaps visibles. Forte étonnant aujourd’hui de constater cette même lecture pour de ces années d’expérience à sonder le réseau universitaire les étudiants1 dont le handicap n’est pas visible au premier québécois, l’Association démontre, à travers ces données, contact. Toutefois, lorsque celui-ci semble révélé ou connu, la réalité sur le terrain des conseillères et conseillers ainsi une foule de questions sur les capacités d’études et de que les défis auxquels font face les étudiants en situation réussite de l’étudiant semblent émerger. Or, il est paradoxal de questionner cela alors que, avant d’être admis, les étudiants de handicap. Ce recensement a toujours eu le souci de circonscrire la collecte de données à l’intérieur de catégories ont déjà été évalués par les bureaux des admissions. Une fois cette étape réalisée, l’étudiant, dans nos cadres législatifs, bien définies et de s’appuyer sur l’article 1 de la Loi 56 définissant ainsi une personne handicapée : « Toute personne devient un étudiant à part entière de l’université et il est ayant une déficience entraînant une incapacité significative en droit de s’attendre aux aménagements nécessaires pour et persistante et qui est sujette à rencontrer des obstacles compenser sa ou ses situations de handicap. dans l’accomplissement d’activités courantes ». L’analyse du projet d’études, des facteurs personnels, Dans ce contexte, la formation des intervenants est donc le environnementaux de l’étudiant et de l’interaction de ceux-ci seul gage d’une évaluation juste et pertinente des besoins dans la réalisation de ce projet d’études seront les balises de l’étudiant. Dans cette perspective, l’AQICESH est heureuse sur lesquelles le conseiller déterminera les aménagements de vous inviter au volet 2 de sa formation sur le PPH ainsi qu’à nécessaires à la réussite de cet étudiant. Le fait de s’être son forum international L’étudiant au cœur de nos pratiques : rendu jusqu’à l’université et d’avoir dépassé les limites une vision pour l’avenir ! Cet événement aura lieu les 1er, 2 que la société ou lui-même s’étaient imposées fait de lui et 3 juin 2015 à l’Université Laval. un héros. Dans ce contexte, la question doit se poser : Les super-héros en situation de handicap sont-ils présents De plus, vous trouverez dans L’Actualité du 1er novembre dans la société ? un article concernant la controverse que provoquent les Maxime D.-Pomerleau diplômée en animation culturelle (2009) accommodements offerts aux étudiants collégiaux ayant des troubles d’apprentissage. a tenté d’y répondre par la création de Batwheel, une superhéroïne en fauteuil roulant. Un reportage sur Batwheel a été Dans un autre ordre d’idées, j’ai eu la joie et l’honneur de diffusé à l’émission Une pilule, une petite granule du 9 octobre recevoir en juin dernier le prix Mon parcours, ma carrière. dernier. Il est disponible en ligne au http://pilule.telequebec.tv/. Ce prix, remis par le Comité d’adaptation à la main-d’œuvre De plus, vous pouvez consulter le site de Bathweel au pour personnes handicapées et 13 organisations partenaires, http://batwheel.com/ et sa page Facebook au se doit d’être partagé. On ne peut souligner ma réussite et mon http://facebook.com/batwheel. parcours professionnel sans tenir compte de la contribution de l’AQICESH dans cette réalisation. Je vous remercie chers C’est également dans cet esprit que Mouloud Boukala, collègues de m’avoir épaulé et de m’avoir permis de rêver, professeur à l’École des médias de l’UQAM, s’interroge sur avec vous, d’une société plus inclusive. J’aimerais également les représentations sociales du handicap dans son article : Réflexions sur la représentation des étudiants et des étudiantes remercier l’UQAM et ses directions des Services à la vie étudiante qui m’ont toujours soutenu dans mes engagements en situation de handicap à l’UQAM. Il en va de même pour Stella Young, comédienne et journaliste, envers l’AQICESH. De plus, je vous invite à visionner les capsules vidéo sur dont le témoignage est des plus rafraîchissants (voir à la fin le parcours des récipiendaires des prix de ce bulletin le lien vers la vidéo de son spectacle). Mon parcours, ma carrière au En 2013-2014, dans le réseau universitaire québécois, 8 223 http://www.camo.qc.ca/. étudiants étaient inscrits dans les services aux étudiants en situation de handicap. De différentes façons, ils sont tous des Vous y verrez des personnes magnifiques et des diplômés de super-héros qui ont fait le grand saut et ont entrepris des l’enseignement supérieur engagés. études supérieures. Ce saut est encore plus périlleux pour les étudiants ayant un trouble déficitaire de l’attention (TDA) En terminant, je vous laisse avec ou des troubles de santé mentale (TSM). Cette affirmation est ce proverbe africain : « Seul je vais plus vite, ensemble nous allons illustrée dans les articles de Marie Ducharme, c.o. (deuxième plus loin ». volet de son article dans le Bulletin du printemps 2014) : Et si l’étudiant ayant un TDA/H était tout simplement de Bonne lecture ! son temps ! et d’Émilie Bégin c.o., de l’Institut universitaire Sylvain Le May en santé mentale de Montréal, Les défis d’une trajectoire Président plus fluide entre l’hôpital et les études. Ces intervenantes nous amènent sur certaines pistes de réflexion quant aux défis quotidiens que rencontrent ces étudiants. Quant à la hausse soudaine du nombre d’étudiants en situation de handicap inscrits dans nos services, certains la questionneront et tenteront alors diverses explications. Avant de s’interroger sur cette hausse, il faut voir en premier 1 L’utilisation du genre masculin n’a que pour seul but d’alléger le texte. lieu dans cette progression le reflet de nos choix de société. PA G E 1 • BULLETIN AQICESH • A ut o m ne 2 0 1 4 page2 Et si l’étudiant ayant un TDA/H était tout simplement de son temps ! Marie Ducharme, c.o. et conseillère à l’accueil et soutien aux étudiants en situation de handicap de l’UQAM Ce présent article fait suite à un premier volet publié au printemps dernier dans le Bulletin de l’AQICESH portant sur la prise de médication pour les étudiants ayant un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H). Cette fois-ci, ma réflexion se porte sur les défis que doivent surmonter ces étudiants au cours de leur vie, notamment durant leurs études universitaires ainsi que sur les ressources sur lesquelles ils peuvent compter pour relever ces défis. Le TDA/H provoque chez l’enfant des problèmes neurologiques importants qui peuvent se poursuivre à l’âge adulte. Il affecte 4,4 % de la population des États-Unis (Kesselet al., 2005) et de 3 à 5 % de la population québécoise, selon le Document CSSMI – Nadine Lebel-Sansoucy, 20112. Ce trouble entraîne des difficultés d’adaptation importantes chez l’adulte pour près de 80 % des gens qui en sont atteints3. Il n’est donc pas inutile d’examiner comment cette situation affecte le jeune adulte dans les différentes sphères de sa vie : familiale, sociale, scolaire, professionnelle, etc., et comment, ce même adulte pourra combler certains de ses besoins malgré ce trouble. Dans le nouveau Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5e édition (DSM-5), le TDA/H se répartit en deux domaines de principaux symptômes : l’inattention et l’hyperactivité/impulsivité. Le TDAH/H chez le jeune adulte occasionne surtout des problèmes cognitifs d’attention, comme la distractivité, la bougeotte dans les idées et la désorganisation. La personne peut avoir de la difficulté à commencer une tâche ou bien à la finir ; elle peut s’éparpiller, attendre à la dernière minute pour accomplir une tâche et être facilement distraite. Au travail, comme dans la vie privée, l’impulsivité fera des ravages4, et plus est, les enfants ayant un TDA/H seront plus à risque, à mesure qu’ils vieillissent, de développer d’autres troubles en comorbidité, par exemple, des troubles de l’humeur, présents dans 25 % des cas à l’adolescence, et des risques de toxicomanie5. Stephanie Moulton Sarkis, PhD. illustre bien l’ampleur des impacts du TDA chez le jeune adulte et l’adulte : « Les adultes souffrant du TDA ont un statut socio-économique significativement plus bas, un taux de réussite scolaire inférieur et des frais médicaux plus élevés que leurs pairs qui n’en souffrent pas (Kleinman et al., 2009 ; Bernfort, Nordfeldt et Persson, 2008). Les adultes ayant le TDA adoptent aussi des comportements plus à risque (comme le jeu), ont un taux d’abus de substances plus élevé et ont plus d’accidents de voiture (Breyer et al., 2009 ; Wilens et Upadhyaya, 2007). Ils ont aussi un taux plus élevé de naissances non planifiées et d’infections transmises sexuellement par rapport aux personnes ne souffrant pas de TDA (Flory et al., 2006 ; Barkley et al., 2005). Les adultes souffrant du TDA ont aussi plus de chances d’être sans emploi. Une étude a révélé que seulement 24 % des adultes ayant le TDA avaient un emploi, par rapport à 79 % chez les adultes non affectés. Ce taux d’emploi croît avec le traitement des symptômes (Halmey et al., 2009)6.» Tous s’entendent pour dire que le passage de l’adolescence au début de l’âge adulte correspond à une période de développement critique d’où émergent les changements sociaux et psychologiques. Le jeune adulte désire prendre une distance par rapport à la famille en s’identifiant plus à ses pairs. Il développe des intérêts, des habiletés et des loisirs qui lui sont propres. Il découvre l’intimité et la sexualité. Il forme et maintient autour de lui des relations d’amitié et de collégialité. C’est un moment important pour choisir une carrière, commencer un emploi ou poursuivre des études supérieures. Toute son énergie psychologique est sollicitée afin de consolider sa personnalité et définir son projet de vie7. Mme Gaudet (2001) souligne quant à elle qu’« entre l’enfance et l’âge adulte survient l’acquisition de l’autonomie, de l’indépendance et de la responsabilité, et les processus qui se développent au PA G E 2 • BULLETIN cours de la socialisation de l’enfance vers l’âge adulte sont toujours construits autour d’événements8 ». Or, le jeune adulte ayant un TDA/H est durement touché dans son estime, sa confiance et son affirmation de soi. Les échecs répétés qui débutent très tôt dans le cheminement de l’enfance se poursuivent à l’âge adulte, lui conférant souvent l’étiquette de paresseux, de mauvais élève, à finalement celle de mauvais travailleur. Fauvert et Cournoyer (2012) ont complété une recherche sur des constats faits par des conseillers d’orientation (c.o.) qui rencontrent dans leur pratique, des adolescents ayant un TDA/H : « Ils sont insécures et plus anxieux pour l’avenir, ils ne se voient pas dans le futur ; ils sont beaucoup dans le présent ». Sur le plan des relations sociales, les comportements impulsifs, désorganisés, le niveau d’activité élevé et la sensibilité à la frustration de l’enfant TDA/H marquent déjà négativement les relations familiales9. Dans le témoignage d’un c.o., Faubert et Cournoyer (2012) relèvent ce commentaire qui démontre bien cet état de fait : « J’avais une famille qui avait de grosses, grosses attentes envers le jeune et puis le jeune était complètement démotivé, attristé de voir qu’il faisait de la peine aux parents parce qu’il ne performait pas à l’école, il n’avait pas les notes pour rentrer aux études supérieures […] C’est surtout au niveau de l’estime de soi du jeune, le jugement, les attentes des parents […]10 ». Pour le jeune adulte ayant un TDA/H, ces problèmes se répercutent sur sa vie sociale et rendent difficile la mise en place de relations interpersonnelles avec ses pairs et lors des premières tentatives de relations amoureuses. Les symptômes et comportements suivants, souvent rencontrés, nous en disent long sur les répercussions relationnelles du trouble pouvant rendre difficile une étape importante dans la vie du jeune adulte : • Mettre trop d’activités à l’horaire ou faire des listes qui ne seront pas utilisées ; • Remettre des tâches à plus tard ; • Ressentir une agitation intérieure et avoir une faible estime de soi ; • Avoir de la difficulté à gérer l’argent ; • Changer ou souvent perdre des emplois ; • Déroger aux règles et se mettre en colère rapidement ; • Avoir de la difficulté à faire un suivi auprès des amis, interrompre les gens et parler plus fort que les autres dans un contexte social11. L’inattention et le manque de concentration font obstacle à la capacité de s’organiser. Dès lors, mener à terme un projet devient quelque chose de presque irréalisable ; s’en suivent une multitude d’échecs qui s’accumulent et une dévalorisation personnelle importante. « Des fois, c’est des élèves qui n’ont pas de projets […] c’est comme s’ils avaient vécu trop d’échecs ou trop de difficultés qu’ils ne sont même pas capables de se projeter dans autre chose plus tard », Fauvert et Cournoyer(2012)12. Pour ceux qui éprouvent des problèmes de sommeil, de consommation d’alcool ou de drogue, le maintien d’un emploi ou la poursuite des études est souvent compromis. 2 Moulton Sarkis, S. (2013). Le trouble de déficit de l’attention chez l’adulte, Ottawa, Édition Broquet, p. 18. 3 Guay, M. - C. et coll., (2011/3). « Impacts d’une thérapie comportementale sur les comportements d’opposition et de provocation d’enfants d’âge préscolaire qui présentent un TDAH, un trouble oppositionnel et un retard de langage », Perspectives Psy, vol. 50, p. 256-262. 4 Vincent, A. (2014). Mon cerveau a ENCORE besoin de lunettes, Le TDAH chez l’adulte, Montréal, Les éditions Québec-Livres, p. 16 -17. 5 Sauriol, D. et Till, D. (2004). « Concentrons-nous sur le TDAH, Nouveau traitement du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité», Action clinique, Montréal, les Éditions Santé et finance. 6 Moulton Sarkis, S. (2013). Le trouble de déficit de l’attention chez l’adulte, Ottawa, Édition Broquet, p. 19. 7 Abdel-Baki, A. (2005). « L’émergence de la psychose chez l’adolescent et le jeune adulte: réflexions sur l’intervention précoce et l’expérience australienne », Prisme, no 45, p. 30-44. 8 Gaudet, S. (2001). « La responsabilité dans les débuts de l’âge adulte », Lien social et Politiques – RIAC, no 46, p. 71-83. 9 Massé, L, Lanaris, C., Couture, C. (2006). Interventions auprès des parents de jeunes présentant un TDAH dans N. Chevalier, M.-C. Guay, A. Achim, P. Lagreix et H. Poissant (Éditeurs), Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité : soigner, éduquer et surtout valoriser, Québec, Presses de l’Université du Québec, p. 280, p.256. 10 Fauvel, M., Cournoyer, L. (2012). Le rôle-conseil des c.o. et la clientèle TDA/H, Colloque de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec (OCCOQ). 11 Moulton Sarkis, S. (2013). Le trouble de déficit de l’attention chez l’adulte, Ottawa, Édition Broquet, p. 25-26. 12 Fauvel, M. et Cournoyer, L. (2012). Le rôle-conseil des c.o. et la clientèle TDA/H, Colloque de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec (OCCOQ). AQICESH • A ut o m ne 2 0 1 4 Plus près de nous, nous connaissons bien les défis que doivent relever les étudiants universitaires en général. Outre qu’ils doivent développer plus d’autonomie et prendre davantage leur apprentissage en charge, la structure de l’enseignement sollicite plusieurs habiletés cognitives de haut niveau, entre autres, l’organisation, la planification et l’effort mental soutenu. Des habiletés qui semblent être affectées chez l’étudiant ayant un TDA/H13. Plus largement, le jeune adulte ayant un TDA/H évolue dans un contexte social en pleine mutation notamment, par une transformation du marché du travail (croissance de l’emploi à temps partiel, contrats de durée déterminée, baisse des revenus et offres d’emplois protégés) ainsi que par des étapes conduisant à l’autonomie parfois désynchronisées (scolarisation-emploi-décohabitationconstitution d’une famille). L’éclatement des valeurs et des repères rendent floues les limites qui différencient les jeunes en difficulté de ceux qui ne le sont pas et font obstacle aux tentatives pour mieux cerner et décrire leur cheminement. Les caractéristiques personnelles associées aux TDA/H nous permettent de croire que ces jeunes adultes, malgré leurs problèmes d’ordre affectif, social, ou d’insertion socioprofessionnelle déjà mentionnés plus haut, sont, paradoxalement, bien de leur temps et armés pour mieux s’adapter à la dynamique de la jeunesse. Leur créativité, leur polyvalence, leur bon sens de l’humour, l’amour de la nature et du plein air, leur attention extrême, leur convivialité, leur sens de la justice, leur empathie, leur capacité de persuasion et leur joie de vivre14 sont des traits reconnus chez les jeunes adultes atteints d’un TDA/H qui les rendent réceptifs à devenir des citoyens impliqués comme le mentionne les membres de l’Observatoire jeunes et société (OJS) sur les dynamiques de la jeunesse : « les dynamiques de la jeunesse se révèlent dans ses stratégies d’insertion sociale par les études et par diverses formes de participation à la vie civique, dans sa capacité de mobilité géographique et d’apprentissages que cela permet, dans sa sensibilité à l’environnement, aux questions internationales et au rapport avec les autres cultures ici et ailleurs15. » En ce qui a trait au monde du travail, ces mêmes caractéristiques du TDA/H, énumérées plus haut, pourraient bien correspondre aux nouveaux besoins du monde du travail. Les jeunes adultes TDA/H obéissent à un rythme rapide, à des tâches variées, à de nombreux déplacements, aux tâches stimulantes et motivantes, aux projets sans échéances fermes, aux rétroactions fréquentes, aux attentes claires et aux horaires flexibles16. Toutefois, la conception de la jeunesse actuelle apporte aussi un contexte social basé sur la compétition et la page3 Réflexions sur la représentation des étudiants et des étudiantes en situation de handicap à l’UQAM Mouloud Boukala, professeur, École des médias – Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions (CÉLAT), UQAM « J’arrive pas à avoir dans l’idée de me faire accompagner par un gardien de sécurité obligatoirement partout où je vais en métro, pour moi, c’est être dépendante. » Isabelle Boisvert (Évasion) « C’est pas à cause qu’on est atteint d’une maladie mentale ou d’un handicap quelconque qu’on peut pas vivre, qu’on peut pas faire d’excellentes choses très positives dans la société . » Jean Théagène (Discipline Distance Détermination) Dans un entretien accordé à Claude Bonnefoy, Michel Foucault recense les formes statutaires de parole dont dispose un universitaire : « Il y a les choses que j’écris, qui sont destinées à former des articles, des livres, de toute façon des textes assez discursifs et explicatifs. Il y a une autre parole statutaire qui est celle de l’enseignement : le fait de parler à un auditoire, d’essayer de lui apprendre quelque chose. Enfin une autre parole statutaire est celle de l’exposé, de la conférence que l’on fait en public ou PA G E 3 • BULLETIN performance17. La stigmatisation et les difficultés sociales altèrent nécessairement la construction identitaire du jeune adulte, car elle touche inévitablement sa place dans la société. Si le rapport entre les jeunes et les autres âges de la vie est bouleversé par l’aplanissement de l’autorité et l’éclatement des repères, il est compréhensible que le jeune adulte atteint d’un TDA/H ait besoin de soutien et d’écoute afin de s’arrimer aux nouvelles valeurs dominantes, entre autres, le monde de la consommation, la culture de l’immédiateté, la valeur du savoir et de la compétition18. La conception de la jeunesse actuelle apporte des changements notables autant sur le plan du contexte social, des valeurs dominantes, de la quête identitaire et du sujet qui nous intéresse, soit la place du jeune adulte atteint d’un TDA/H. L’impact de ces symptômes rend difficile le passage à la vie adulte en ce qui a trait aux besoins d’accéder à l’autonomie, à la responsabilité, à la socialisation ainsi qu’à l’insertion scolaire et professionnelle. Il aura besoin de soutien médical, social et institutionnel afin d’espérer les atteindre. Paradoxalement, il nous apparaît clair que cette personne possède des ressources personnelles intéressantes, qui semblent représenter des prérequis importants pour faire face aux transformations sociales actuelles. Encore une fois, nous devons nous questionner sur nos approches et nos interventions, mais surtout sur nos représentations de ces jeunes adultes. Nous devons nous concentrer sur l’apport multidisciplinaire et la concertation des différents professionnels et institutions en éliminant le plus possible le clivage des services, la médicalisation du problème ou la mise de côté de professionnels complémentaires. Il faut surtout prendre le temps de souligner, dans notre évaluation de besoin, l’apport des forces de l’étudiant et s’en servir pour faciliter sa réussite scolaire. Il y va de la participation citoyenne des jeunes adultes aux prises avec un problème de TDA/H. Pour approfondir votre réflexion, vous pouvez consulter : http://premierepisode.ca/la-psychose/la-psychose-cest-quoi/ et http://premierepisode.ca/la-psychose/les-etapes-dune-psychose/. 13 LANDRY, F., GOUPIL, G. (2010). « Le trouble déficitaire de l’attention à l’université », Revue internationale de pédagogie de l’enseignement supérieur, numéro 26-2. 14 Moulton Sarkis, S. (2013). Le trouble de déficit de l’attention chez l’adulte, Ottawa, Édition Broquet, p. 133. 15 Mémoire de l’OJS adressé au gouvernement du Québec, juin 2005 pris dans Gauthier, M. (2005). « Les représentations de la jeunesse : un chantier ouvert », Revue internationale d’études québécoises, vol. 8, no 2, p. 23-40. 16 Moulton Sarkis, S. (2013). Le trouble de déficit de l’attention chez l’adulte, Ottawa, Édition Broquet, p. 128-129. 17 Desmarais, D., Beauregard, F.,Guérette, D.,Hrimech, M., Lebel, Y., Martineau P.et Péloquin, S. (2000). « Vivre la détresse psychologique », dans D. Desmarais et coll., Détresse psychologique et insertion sociale des jeunes adultes, Québec, Les Publications du Québec, 2000, chap. 8, p. 107-130. 18 Roy, J. (2014), Conférence sur la quête identitaire des étudiants, valeurs sociétales et lecture sociologique de l’échec. Rencontre annuelle des professionnels en orientation et en psychologie des cégeps et universités : L’échec, petite fin du monde ou occasion de dépassement ?, Université Laval. à des pairs pour tenter d’expliquer son travail, ses recherches » (Foucault, 2011, p. 26). Qu’en est-il d’une autre forme où l’universitaire accompagne des individus – en l’occurrence des personnes en situation de handicap – dans leurs activités ordinaires et rend compte de leurs vécus au travers de leurs images et de leurs sons ? Le film et la vidéo sont-ils des formes statutaires de parole universitaire ? Revêtent-ils une portée explicative, discursive, pédagogique ? Autant d’interrogations qui feront la matière de ce texte où nous présenterons et examinerons une recherche en cours. Depuis juin 2014, nous nous sommes lancés dans la réalisation d’une série de courts-métrages documentaires portant sur les activités socioculturelles et sportives des étudiants et des étudiantes en situation de handicap de l’UQAM19. Notre motivation première a été de traduire audiovisuellement les épreuves personnelles de ces étudiants en enjeux collectifs et de donner aux enjeux collectifs leur riche dimension humaine. En ce sens, nous avons fait nôtre la distinction opérée par Charles Wright Mills dans L’imagination sociologique entre les « épreuves personnelles de milieu » et « les enjeux collectifs de structure sociale ». L’un des objectifs de ces courts-métrages est de partager collectivement le vécu de ces étudiants et étudiantes dans la mesure où « ce qu’il [l’homme] vit sur le mode d’épreuves 19 Ce projet a bénéficié de l’Aide à la recherche et au développement de projet de l’École des médias. AQICESH • A ut o m ne 2 0 1 4 personnelles, il sait très bien que d’autres le vivent aussi comme problèmes, et qu’on ne peut les résoudre individuellement, mais qu’il faut modifier les structures des groupes où il vit et d’aventure la structure de la société entière » (Mills, 2007, p. 192). À ce jour, deux courts-métrages ont été réalisés. D’emblée, notre posture a été celle de la rencontre et de l’accompagnement. Ce travail n’est pas l’oeuvre d’un professeur isolé, mais relève d’une démarche collective où un anthropologue entouré de plusieurs étudiants de l’École des médias20 rencontre des personnes en situation de handicap. Ces derniers nous ont accordé leur temps et nous ont fait partager leurs passions et certaines de leurs difficultés. Au sein de ce projet, les activités et passions de ces étudiants ont toujours été premières et nous n’envisageons pas le cinéma comme une illustration d’un handicap, mais comme un mode de connaissance capable de rendre compte d’énonciations citoyennes, de difficultés liées à l’accessibilité physique, culturelle, sportive et médiatique. Évasion, le premier court-métrage de la série, dresse le portrait touchant d’Isabelle, jeune doctorante à l’UQAM en psychologie communautaire. En la suivant dans l’une de ses activités culturelles, un concert de Pierre Lapointe à Montréal, Isabelle nous communique sa perception de la ville, ses passions et son irrésistible besoin d’évasion. Par ce témoignage, nous comprenons que pour certaines personnes – personnes à mobilité réduite – des activités ordinaires à Montréal sont susceptibles de devenir des épreuves individuelles et s’avèrent insurmontables une partie de l’année en raison des conditions climatiques et du peu de considération des pouvoirs publics. entraînements, marathon de Montréal), Jean aborde sa passion pour le sport et l’importance de l’activité physique comme moteur de rétablissement. Nous saisissons progressivement la distance parcourue entre ce qu’il était (lorsqu’il a été affecté par la maladie) et ce qu’il est devenu. Nous découvrons sa détermination à partager les bienfaits de l’exercice physique sur la santé mentale et l’importance de déconstruire certains préjugés liés à la schizophrénie. Jean Théagène (Discipline Distance Détermination) Si ces courts-métrages ont certes une visée pédagogique, ils sont résolument réflexifs et problématisant. Ils revêtent une dimension transitive : ils cherchent à montrer des êtres humains qui, sans ces images et ces sons, resteraient sinon cachés, du moins peu visibles. Ce faisant, cette recherche est en partie liée avec des enjeux structurels, médiatiques et anthropologiques tels qu’a pu les énoncer récemment Judith Butler : « Quelles sont les vies qui comptent ? Quelles sont celles qui ne comptent pas comme vies, qu’on ne peut pas reconnaître comme des vies vivables, ou qui ne comptent que de manière ambiguë comme des vies ? » (Butler, 2014, p. 62). MÉDIAGRAPHIE Boukala, M. (réal.) (À paraître). Discipline Distance Détermination. [Vidéo]. Montréal : UQAM. Boukala, M. (réal.). (2014). Évasion. [Vidéo]. Montréal : UQAM. BIBLIOGRAPHIE Butler, J. (2014). Qu’est-ce qu’une vie bonne ? Paris : Payot & Rivages. Foucault, M. (2011). Le beau danger. Entretien avec Claude Bonnefoy. Paris : EHESS. Mills, C. W. (2007). L’imagination sociologique. Paris : La Découverte. Isabelle Boisvert (Évasion) Discipline Distance Détermination retrace le parcours remarquable de Jean, étudiant à l’UQAM en kinésiologie. Lors de diverses activités sportives (course à pied, 20 Quatre étudiants en formation à l’École des médias participent pleinement à cette recherche : Hubert Auger, Jason Burnham, Rachel Trahan Brousseau et Laurent Ulrich. Les défis d’une trajectoire plus fluide entre l’hôpital et les études quant aux symptômes, aux causes et aux conséquences, juste un mot pour dire que la psychose peut être associée à plusieurs problématiques de santé mentale, dont la schizophrénie, la dépression, le trouble bipolaire, etc. De plus, ces problématiques s’accompagnent bien souvent de troubles associés tels que l’anxiété, l’abus de substances Émilie Bégin avec la collaboration de Martine Viallet, pour ne nommer que ceux-là. conseillères d’orientation au programme des troubles psychotiques, Institut universitaire de santé mentale Trois étapes peuvent caractériser la plupart des psychoses : de Montréal le prodrome (période précédant la psychose franche), la phase aiguë (où les symptômes liés à la psychose sont Magalie a 20 ans, elle est en première année au baccalauréat clairs : pensées délirantes, hallucinations, désorganisation en informatique à l’université. C’est sa première session, de la pensée), et la phase de rémission (où les symptômes et là, elle en est à se préparer pour ses examens de fin peuvent être encore présents, mais de moindre intensité). de session. Son niveau de stress est à son plus haut, elle Pour certaines personnes, les symptômes peuvent se ne se sent pas prête pour l’examen. Elle a de la difficulté poursuivre sur une longue période (phase résiduelle)22. à se concentrer. Elle dort de moins en moins, en fait elle Lorsque la personne est en phase de rémission, il est ne dort plus depuis maintenant quelques jours. Elle entend possible pour elle d’envisager un retour à la vie active des voix lui disant qu’elle va échouer, critiquant ce qu’elle que ce soit au travail, à l’école ou dans un autre projet. fait et puis voilà, elle qui était en plein dans sa fin de session Mais comme il a été mentionné plus haut, la personne à l’université, se retrouve dans un lit d’hôpital sur une est souvent aux prises avec des symptômes qui demeurent unité psychiatrique avec d’autres personnes qu’elle ne présents et avec lesquels elle a à s’adapter. Et c’est alors connaît pas. Il est 11 h 30, plus qu’une heure et demie que des questions se posent, par exemple : avant l’examen. Magalie n’ira pas faire son examen. Elle « Je me sens ralenti avec la médication, est-ce que je vais restera à l’hôpital un peu plus de 3 semaines. Elle se sent pouvoir reprendre mes études dans mon domaine? », perdue, confuse comme si elle n’était pas vraiment là… « Ça fait deux sessions que j’échoue mes cours, et je suis on lui dira qu’elle a fait une psychose. menacée d’expulsion, que puis-je faire ? », L’exemple de Magalie vient illustrer une rupture scolaire que nos clients sont amenés à vivre dans certains cas. Le mot psychose « fait référence à une maladie causée 21 http://premierepisode.ca/la-psychose/la-psychose-cest-quoi/ par un mauvais fonctionnement du cerveau et qui perturbe 22 21 http://premierepisode.ca/la-psychose/les-etapes-dune-psychose/ le contact avec la réalité ». Sans entrer dans les détails PA G E 4 • BULLETIN AQICESH • A ut o m ne 2 0 1 4 « J’ai l’impression de ne plus être “comme avant,” que vais-je faire maintenant ? », « On dirait que je n’ai plus d’intérêts, vers quoi je vais me diriger ? » « Je voudrais retourner travailler comme préposée aux bénéficiaires, mais mon médecin n’est pas d’accord à cause des fluctuations d’horaires liées à mon type d’emploi, qu’est-ce que je pourrais faire d’autre ? » La maladie amène très souvent à revoir ses projets scolaires et professionnels. Les scénarios varient d’une situation à une autre. Pour certains, le projet scolaire va se poursuivre en y ajoutant certains aménagements. Pour d’autres, le projet scolaire change complètement. Une autre possibilité, parfois envisagée, est celle de remettre le projet scolaire à plus tard pour aller travailler, par exemple. Avec l’arrivée de la maladie, c’est parfois difficile pour le client de se redéfinir compte tenu de sa nouvelle réalité et qu’il ne veut pas voir, qu’il a du mal à évaluer et qui le place dans une situation de vulnérabilité qui est, le plus souvent, très souffrante. Cette nouvelle réalité sera accompagnée de deuils, de nouveaux choix, de prises de décision. À l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, la discipline d’orientation et de réadaptation professionnelle a le mandat de favoriser l’intégration scolaire et professionnelle des clients ayant une problématique de santé mentale, et ce, depuis 1974. Cette pratique novatrice est pourtant en train de se perdre au sein de l’établissement en raison, entre autres, des compressions budgétaires. 2) Concernant l’équipe médicale Le travail du conseiller d’orientation en milieu hospitalier avec une clientèle ayant un trouble mental grave se fait également par l’intermédiaire de notre rôle-conseil. Dans le cas d’un retour ou de l’entrée au cégep ou à l’université, il est possible d’être en mesure de partager les informations obtenues de nos partenaires du milieu scolaire (ex. : conseillers des services d’aide, intervenante psychosociale, enseignants, autres intervenants scolaires) et avec l’équipe traitante. Dans certains cas, les éléments permettent un ajustement de la médication, un changement dans le moment de la prise de la médication. Dans d’autres situations, les éléments soulevés permettent d’établir des aménagements plus adaptés à la réalité que vit le client (ex.: horaire à temps partiel). Le lien direct avec l’équipe médicale permet donc d’avoir des ajustements plus efficaces. Ce lien privilégié nous permet de l’informer par exemple s’il y a inadéquation entre ses attentes par rapport au client compte tenu des exigences du milieu scolaire. 3) Concernant les intervenants du milieu scolaire Il faut également indiquer que pour différentes raisons certains clients que nous rencontrons refusent d’aller chercher de l’aide auprès des services offerts par l’établissement scolaire. Les raisons évoquées diffèrent d’un client à l’autre, mais une tendance peut facilement se dégager soit celle d’être stigmatisé. Il arrive également que le client refuse certains aménagements de peur d’être Pour nous, pratiquer comme conseillères d’orientation au « étiqueté ». Par exemple, un client refusera d’avoir un sein d’équipes multidisciplinaires demeure une expérience preneur de notes prétextant que le professeur devra être riche et extrêmement plaisante. Il est vrai que plusieurs mis au courant qu’il a un handicap. Un autre refusera « zones grises » en ce qui a trait au champ d’exercices d’enregistrer son cours malgré que ses voix l’empêchent de chacun peuvent se présenter. Un enjeu tel que le deuil d’entendre ce que le professeur dit prétextant « ne pas en peut être travaillé en travail social, en psychologie, mais être rendu là ». Comme si les mesures d’aide devenaient également en orientation. Et le volet travail peut être « la béquille visible » confirmant la maladie que le client partagé dans l’aspect de l’adaptation en contexte de travail porte avec une charge de honte, de stigmatisation et sur le plan fonctionnel par nos collègues ergothérapeutes. parfois de déni. Malheureusement, certains collègues de Mais personnellement, nous croyons que l’apport de chaque classe, certains professeurs et certains intervenants, par professionnel, lorsque nous et nos collègues sommes méconnaissance ou par ce qui peut être véhiculé encore sensibilisés à notre rôle respectif et sur la façon d’offrir aujourd’hui par les médias, entretiennent des préjugés des services en continuité, permet d’en améliorer la qualité par rapport aux troubles de santé mentale. Une collègue et de rendre nos interventions beaucoup plus efficaces. expliquait qu’un professeur, par peur que l’étudiant soit Selon nous, trois éléments viennent confirmer la valeur violent, l’avait refusé à son cours prétextant qu’il avait ajoutée d’avoir accès à une démarche assurée par un à se servir de ciseaux. Cela met en lumière les craintes que conseiller d’orientation au sein de l’équipe médicale : suscite la psychose et l’importance de mieux être informé sur ses signes précurseurs. Ce travail en partenariat permet 1) Concernant le client souvent d’éviter que ces situations se produisent et qu’elles aient comme impact d’isoler encore plus la personne. Le psychiatre, dès que l’état du client s’est amélioré, peut lui suggérer de rencontrer un conseiller d’orientation s’il Pour conclure, la présence d’un conseiller d’orientation au envisage de retourner à l’école ou au travail. Il est donc sein de l’équipe médicale est selon nous une pratique sur possible, en fonction de la demande du client, de faire laquelle il serait important d’investir davantage pour favoriser le point sur sa situation. Cela nous permet de prendre une intégration socioprofessionnelle optimale de cette le temps, conjointement avec le client, de cerner les meilleures clientèle. Toutefois, comme il n’est pas possible, dans la options qui s’offrent à lui compte tenu de sa réalité. Il est plupart des cas, d’avoir accès à des services d’orientation important de soulever que l’alliance de travail est parfois scolaire et professionnelle au sein de l’équipe médicale, complexe à créer et à maintenir, mais vient jouer un rôle nous invitons les conseillers dans les services d’aide ainsi significatif sur les résultats de la démarche. L’évaluation que l’ensemble de nos partenaires du réseau scolaire à ne continue offerte par le conseiller d’orientation au sein de pas hésiter à proposer des services d’orientation lorsque l’équipe médicale permet de faire les ajustements nécessaires cela s’avère pertinent et de ne pas hésiter à établir des au fur et à mesure de son parcours scolaire ou professionnel. partenariats avec les professionnels du réseau de la santé Étant donné que l’équipe médicale offre généralement un pour qu’il puisse y avoir une transition plus fluide pour suivi de longue durée, il est possible pour le conseiller le client entre un épisode de soin à l’hôpital et une d’orientation d’accompagner le client dans les différentes session à l’université. étapes de son parcours et de réévaluer, au besoin, le Si vous désirez plus d’information au sujet de la psychose, projet en plus d’obtenir plus facilement les informations nous vous invitons à aller consulter les sites suivants : pertinentes quant à sa situation (par exemple, un http://www.schizophrenie.qc.ca/ déménagement, un changement de médication, une http://www.iusmm.ca/programme/troubles-psychotiques.html rechute, la transition école-marché du travail...). http://www.iusmm.ca/premiers-episodes-psychotiques.html http://www.cmha.ca/fr/. PA G E 5 • BULLETIN AQICESH • A ut o m ne 2 0 1 4 page6 Forum international 2015 L’étudiant au cœur de nos pratiques : une vision pour l’avenir! pour la collaboration nécessaire à l’avancement des pratiques concluantes dans un contexte d’inclusion et de diversité étudiante. Objectifs du forum À l’occasion de son 18e anniversaire, l’Association québécoise interuniversitaire des conseillers aux étudiants en situation de handicap (AQICESH) a le plaisir de vous annoncer qu’elle organise un forum international, qui se tiendra les 1er, 2 et 3 juin 2015 à l’Université Laval à Québec sous le thème L’étudiant au cœur de nos pratiques : une vision pour l’avenir ! •Rassembler les intervenants de l’enseignement supérieur qui interviennent auprès des étudiants et étudiantes en situation de handicap ; •Favoriser l’échange et le partage de l’expertise en intervention auprès des étudiants en situation de handicap ; •Harmoniser et consolider les pratiques qui favorisent la réussite scolaire. Contexte du forum Déroulement du forum Ce forum s’inscrit dans la continuité de la démarche de l’AQICESH vers une plus grande harmonisation de nos pratiques en tant qu’intervenants qui oeuvrent auprès des étudiants en situation de handicap. Plusieurs défis à relever nous unissent, particulièrement celui de la diversité étudiante. En effet, 70 % de la population étudiante en situation de handicap présente un trouble déficitaire de l’attention, un trouble d’apprentissage, un trouble de santé mentale ou un trouble du spectre de l’autisme. Sous la forme de courtes présentations de spécialistes suivies d’ateliers en sous-groupes, le forum laissera aussi place à des allocations. Des thématiques comme la réussite et l’échec, la collaboration en santé mentale ou encore l’analyse des besoins et la mise en place des aménagements par le conseiller seront abordés. Inscription au forum Le forum se déroulera les 1er, 2 et 3 juin 2015. Le tarif pour l’inscription au forum avant le 1er mars est de 275$. Le tarif pour l’inscription tardive (après le 1er mars) sera de 375$. Le forum inclura les dîners et il sera bientôt possible de s’inscrire sur le site Internet au www.aqicesh.ca. Un moment unique pour échanger entre collègues et une plate-forme pour l’arrimage entre les niveaux d’enseignement. Ce forum se veut un incontournable Les capsules du Bulletin Capsule sur l’inclusion en classe ordinaire Développement affectif des représentations et construction des différences Ce texte, écrit par Charles Paré et Patrick Fougeyrollas en collaboration avec Francis Charrier, respectivement membres du conseil d’administration et coordonnateur du Réseau international sur le processus de production du handicap (RIPPH), est paru dans Le journal des psychologues de février 2013, dans le cadre du dossier « Regard sur le handicap ». Il est résumé ainsi : « Le développement affectif joue un rôle déterminant dans les représentations que nous nous faisons de nous-mêmes et de notre environnement. La personne dite “handicapée” démontre, par sa différence, sa capacité de s’adapter, mais aussi de transformer son environnement. Reste à construire des espaces de vie qui permettent à chacun d’exprimer sa potentialité ». La version électronique de ce texte est en vente au http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=JDP_304_0014. De nouvelles aides technologiques Le Tek Robotic Mobilization Ces dernières années de nouveaux types d’aides à la mobilité sont apparus sur le marché. Mentionnons entre autres le Tek Robotic Mobilization. Il n’est pas conçu comme une alternative au fauteuil roulant, mais bien comme une plateforme permettant aux personnes paraplégiques de pouvoir passer de la position assise à la position debout en toute sécurité, le Tek Robotic Mobilization permet de circuler dans des environnements autrefois inaccessibles. Ainsi, on peut notamment atteindre des objets en hauteur chez soi ou dans les commerces. Pour voir la vidéo promotionnelle : http://www.matiarobotics.com/. La plateforme élévatrice d’Allgood On a également repensé la façon de rendre accessible des édifices, qui posaient des problèmes. Un défi du point de vue architectural, notamment pour des édifices patrimoniaux. L’entreprise anglaise Allgood a conçu une plateforme élévatrice pouvant s’installer et se fondre dans de tout petits espaces. De plus, il peut s’adapter aux caractéristiques propres de l’endroit où il est installé. Pour voir la vidéo promotionnelle : http://www.allgood.co.uk/news.asp?info=Sesame+stairs+from+Allgood+Trio. PA G E 6 • BULLETIN La Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec (COPHAN), dans le cadre de sa campagne de sensibilisation : La classe d’aujourd’hui, la société de demain : ensemble pour l’inclusion, lançait à la fin de l’été une capsule vidéo de 60 secondes sur YouTube pour sensibiliser la population à l’inclusion des élèves en situation de handicap à la classe ordinaire. Vous pouvez lire le communiqué de la COPHAN au http://www.newswire.ca/fr/story/1399380/la-cophan-lance-unecampagne-de-sensibilisation-la-classe-d-aujourd-hui-la-societede-demain-ensemble-pour-l-inclusion et voir la vidéo au https://www.youtube.com/watch?v=tPN0lAcaquA. Défi lancé aux employés de l’Université de Montréal Les Hiboux de Montréal, une équipe de hockey sonore composée de joueurs ayant un handicap visuel, lancent un défi aux employés de l’Université de Montréal pour les affronter dans une partie amicale. Cet événement est également une occasion de sensibiliser la communauté universitaire. La partie de hockey aura lieu le 24 novembre 2014 de 20 h à 21 h 30, avec arrivée des joueurs à 19 h, à l’Aréna FrancisBouillon, 3175, De Rouen (coin Rouen et Dézéry, métro Préfontaine). Pour plus d’information sur cette partie, vous pouvez consulter l’article paru sur le site d’UdeMnouvelle au : http://www.nouvelles.umontreal.ca/campus/activites-speciales-etinvites/20141007-amateurs-de-hoceky-relevez-un-defi-unique.html. Stella Young Vous pouvez visionner la vidéo du spectacle solo de cette comédienne Australienne au : http://www.ted.com/talks/stella_young_i_m_not_your_inspiration_ thank_you_very_much. Colloque de l’AQRP Le XVIIe colloque de l’Association québécoise pour la réadaptation psychosociale (AQPR) aura lieu au Fairmont le Reine Élizabeth du lundi 10 novembre au mercredi 12 novembre 2014 sous le thème Santé mentale et monde contemporain : vivre de nouvelles solidarités. Ce colloque traitera des défis que posent les grands enjeux du XXIe siècle aux personnes et aux organisations relativement à la santé mentale. Vous pouvez consulter le programme et vous inscrire au http://aqrp-sm.org/activites-et-evenements/colloques/colloque-xvi/. AQICESH • A ut o m ne 2 0 1 4 page7 Calendrier AQICESH Formation portant sur le Processus de production du handicap (PPH) Deuxième volet À Québec : le vendredi 7 novembre 2014 À Montréal : le jeudi 13 novembre 2014 ou le vendredi 14 novembre 2014 L2222222 Animateurs : Charles Paré et Sylvain Le May PREMIER volet À Montréal (à confirmer) : le jeudi 19 février 2015 Semaine Citoyenneté et Handicap Le Bulletin de l’AQICESH est une publication de l’Association québécoise interuniversitaire des conseillers aux étudiants en situation de handicap. Sa mission est de favoriser le développement de l’expertise professionnelle de ses membres et la reconnaissance de son champ d’intervention. Coordination : Louise Blouin Sylvain Le May du 1er au 5 décembre 2014 à l’Université du Québec à Montréal Vous pouvez consulter le site Web de cet événement : http://dircitoyennetehand.wix.com/citoyennetehandicap. Forum international : L’étudiant au cœur de nos pratiques : une vision pour l’avenir ! se tiendra du lundi 1er au mercredi 3 juin 2015 à l’Université Laval. Rencontres du conseil d’administration (le vendredi) : 12 décembre 2014 30 janvier 2015 27 février 2015 10 avril 2015 8 mai 2015 Rédaction : Émilie Bégin avec la collaboration de Martine Viallet, Louise Blouin, Mouloud Boukala, Marie Ducharme, Christian Généreux et Sylvain Le May Révision : Louise Blouin et Anne Vigneau Mise en page et graphisme : Rémi Filion Journées d’étude (le vendredi): 21 novembre 2014 13 mars 2015 Site Internet : www.aqicesh.ca Assemblée générale annuelle : Jeudi 4 juin 2015 PA G E 7 • BULLETIN AQICESH • A ut o m ne 2 0 1 4
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