SUJETS Etat et santé publique Hygiène publique, hygiène privée

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SUJETS Etat et santé publique Hygiène publique, hygiène privée
SUJETS Etat et santé publique Hygiène publique, hygiène privée Urbanisation, hygiène et santé Vivre et mourir dans les villes Epidémies et santé publique La fin des épidémies ? Le monde des soignants Les pauvres et la pauvreté Le travail c’est la santé ? Etre bien portant Hygiénisme et hygiénistes Guerres et santé Hygiène, santé et protection sociale L’hôpital Hygiène, santé et relations internationales Soigner le corps L’eau dans l’hygiène et la santé Les fléaux sociaux Médecine et médecins face aux défis de l’hygiène Sujets Hygiène et santé (donnés à l’oral) La question de l’hygiène publique en France 1800‐1914 Etat et santé publique en Europe au XIXe siècle La mortalité en Europe au XIXe siècle Population et santé publique Les épidémies en Europe au XIXe siècle Le choléra en Europe au XIXe siècle La place des enfants dans les problèmes de santé publique en France au XIXe siècle La lutte contre les maladies infectieuses en Europe au XIXe siècle Les médecins face à la maladie au XIXe siècle Les politiques de santé publique en Europe au XIXe siècle Eau et santé publique en France au XIXe siècle Industrialisation et santé publique Ville et santé publique au XIXe siècle Urbanisme et santé Habitat et santé L’eau dans la ville au XIXe siècle Les femmes et les problèmes de la santé en Europe au XIXe siècle Médecine préventive, médecine curative Le mouvement hygiéniste Hygiène publique, hygiène privée au XIXe s Urbanisme et santé publique L’hôpital Le monde de l’hôpital Le personnel soignant L’hygiène publique Le traitement des maladies mentales fin XVIIIe siècle – 1920 Les malades mentaux dans la société 1789‐1920 La grippe espagnole Les médecins face aux épidémies en Europe (limites chrono du programme) Les inégalités devant la maladie (limites chrono du programme) Santé et frontières en Europe L’Etat et la prise en charge de la santé L’accès aux soins La surveillance sanitaire La profession de médecin en Europe Les professions de santé en Europe La médicalisation des sociétés en Europe Médecine préventive, médecine curative Santé publique et libertés L’évolution de la pratique de la médecine au XIXe s La figure du médecin dans la société/La place du médecin dans la société De la science médicale à la pratique de la médecine Le regard du médecin sur le malade Les maladies « fléaux sociaux » Santé et pollution La tuberculose Le déclin des maladies infectieuses au XIXe s en Europe De Lavoisier à la révolution pasteurienne : l’évolution de la science médicale L’encadrement sanitaire des populations européennes Les inégalités devant la maladie Pasteur Les transformations des pratiques médicales fin XIXe ‐ début XXe s La révolution pastorienne et ses conséquences Guerre et santé en Europe (1789‐1914) Les Etats européens face aux problèmes de santé publique L’Europe face à la grippe espagnole La médecine préventive La recherche médicale en Europe au XIXe s La place du laboratoire dans l’évolution de la médecine au XIXes Les sociétés européennes face aux épidémies Travail et santé Citadins et ruraux face à la maladie Santé et environnement Les politiques de santé publique : comparaison France, Allemagne, Royaume‐Uni La pratique de la médecine Le médecin face au corps malade La société française face aux problèmes de santé L’hygiène privée dans les sociétés du XIXe siècle La révolution bactériologique Médecine et transition démographique Le déclin des maladies infectieuses La place de l’Etat dans l’organisation des systèmes de santé : comparaison France, Allemagne, Royaume‐Uni Hygiénisme et hygiénistes en Europe (fin 18ème‐ap.1918) En 1878, à Paris, lʹexposition universelle présente, pour la première fois, un pavillon dédié à lʹhygiène, montrant à la fois une volonté pédagogique de la part des pouvoirs publics et un intérêt de la part des populations. Cette date correspond aussi à la découverte par Pasteur de la stérilisation des instruments opératoires, qui encourage un nouveau développement aux idées hygiénistes. Celles‐ci concernent, dʹaprès la définition donnée par le congrès international dʹhygiène de 1894 « toutes les questions relatives à la conservation de la santé de lʹindividu ou de la société ». On appelle donc hygiénistes, ces propagandistes qui sʹefforcent dʹaméliorer le niveau général de la santé des populations, au plan individuel et surtout collectif en raison du manque de moyens que les pauvres peuvent consacrer à leur santé et à la solidarité de la population face aux épidémies, tout particulièrement dans un contexte dʹurbanisation rapide accompagnant la révolution industrielle. Ils doivent notamment faire pression sur les collectivités publiques (État, départements, communes) pour obtenir leur engagement dans ce but. Depuis la fin du XVIIIe siècle jusquʹau lendemain de la Première Guerre mondiale, les moyens thérapeutiques disponibles restent dérisoires, tandis que les procédés prophylactiques font de grands progrès, grâce à une « scientifisation » (Claire SalomonBayet) des disciplines médicales. Étant donné quʹil vaut mieux prévenir que guérir, les succès de lʹhygiène suffisent à susciter espoirs et mobilisations, dès avant Pasteur, et encore davantage après lui. Comment se définit le programme hygiéniste? Quʹest‐ce qui permet dʹexpliquer son éclosion, dans les années 1780‐1820? Qui sont les principaux acteurs de ce groupe de pression? Quʹobtiennent‐ils? Quelles sont les différences entre les différents pays en ce qui concerne lʹorganisation et les résultats de ces mouvements? Ce corrigé insistera sur la diversité des origines, actions et résultats des hygiénistes, qui parviennent cependant à inculquer une mutation radicale de la notion de propreté. Il sʹagira de présenter dʹabord les causes de la naissance et de lʹhygiénisme dans lʹEurope de la fin des Lumières et de son développement tout au long du XIXe siècle, puis dʹexposer les principaux acteurs de ce domaine où convergent de grands enjeux scientifiques, économiques et sociaux, ainsi que les vecteurs de leur action, avant de montrer les transformations de lʹhygiénisme au contact du pasteurisme et de tenter un bilan de ses effets, à la fois en termes de mobilisation des pouvoirs publics et dʹamélioration de lʹétat sanitaire des populations. Hygiénisme et hygiénistes en Europe (fin 18ème‐ap.1918) I. Les causes de la naissance et du développement de l’hygiénisme (fin 18ème‐1er tiers du 19ème) A. le renforcement du rôle social de l’Etat ‐ une innovation française ‐ la théorisation autrichienne ‐ un développement plus rapide et complet en GB B. L’inquiétude face aux épidémies dans un contexte de transformations économiques et sociales ‐ le rôle de l’épidémie de choléra ‐ un nouveau consensus politique ‐ les principales législations hygiénistes émergent dans un contexte épidémique C. Vers une meilleure prise en charge des troubles endémiques ‐ le contexte néo‐hippocratique ‐ le contexte de la révolution industrielle ‐ La révolution chimique Dans le contexte d’indigence (voire de nihilisme) thérapeutique et de relative inefficacité des mesures prophylactiques traditionnelles, médecins et gouvernements trouvent avec l’hygiénisme ‐selon des axes variés et flous‐ un programme politique et social. II Les hygiénistes : personnalités et moyens A. le regroupement des hygiénistes : revues, débats, divisions ‐ qui sont les hygiénistes ? ‐ les organes du mouvement hygiéniste ‐ Les opposants B. Des relais entre l’information scientifique et lé décision politique ‐ Information scientifique : le rôle essentiel des statistiques ‐ Information du grand public : l’éducation de masse ‐ Information politique : la mise à disposition des savoirs auprès des dirigeants C. Implication au sein de l’administration ‐ l’œuvre des municipalités des grandes villes ‐ les organisations au niveau national ‐ Les congrès internationaux dʹhygiène (1852‐1908) Les hygiénistes constituent une nébuleuse complexe, dans la mesure où leurs formations, leurs moyens dʹaction et leurs buts ne se recoupent que partiellement. Il est donc légitime dʹévaluer leurs résultats, en comparant leurs stratégies successives. III/ Transformations de l’hygiénisme et résultats A. Grandeur et limites de l’hygiénisme pré‐pastorien ‐ Un succès limité : la vaccination ‐ remise en question de l’hygiène, trop coûteuse ‐ le manque de légitimité scientifique de l’hygiènisme B. L’institutionnalisation de l’hygiénisme par les découvertes microbiennes ‐ un nouveau souffle de l’hygiène publique : vaccination, déclaration, désinfection ‐ les politiques sanitaires internationales ‐ la « transition épidémiologique » : débat sur la réduction de la morbidité C. De nouveaux enjeux ‐ Le sport et la race ‐ le maintien des préoccupations morales dans la prophylaxie ‐ le choc de la Grande Guerre Conclusion « Le XIX siècle aura été le siècle de l ʹhygiène publique» écrit Gérard Jorland. Mais lʹhistoire de lʹhygiénisme nʹa rien dʹun escalier mécanique déroulant par lui‐même sa marche au progrès. Né dans lʹempirisme et le pragmatisme dʹÉtats conquérants et de médecins passionnés par la chimie dans un contexte marqué par lʹindustrialisation et lʹurbanisation démultipliant les problèmes liés à lʹentassement des populations, lʹhygiène publique fut dʹabord un pari osé, car elle a dû affronter les intérêts des possédants dʹimmeubles et des capitaines dʹindustries, dʹédiles aux comptes étroits et de familles crispées sur des réflexes anciens. Les hygiénistes se sont ainsi montrés non seulement divers mais divisés quant aux mesures proposées, souvent efficaces à lʹéchelon local, souvent insuffisantes cependant, en particulier pour ce qui concerne la coopération internationale. Seule la découverte des microbes permet de revitaliser lʹaérisme et la politique dʹadduction et dʹévacuation des eaux, les grands aménagements urbains et la vigilance tous azimuts contre les ennemis révélés par Pasteur, la décontamination raisonnée des cargos placés en quarantaine et des logements infestés. Cela permit lʹinstitutionnalisation et la généralisation de 1 ʹhygiénisme, la reconnaissance à ses auteurs, justifiant rétrospectivement les travaux des générations précédentes. Lʹhygiène contribue à la notion moderne de la propreté (un terme à connotation culturelle), influençant non seulement nos comportements quotidiens, mais aussi le regard que nous portons sur la saleté et la « crasse », au point de faire souvent écran quant à notre compréhension des sociétés du passé.