En quête de « legacy » : comment assurer la durabilité des grandes

Transcription

En quête de « legacy » : comment assurer la durabilité des grandes
En quête de « legacy » :
comment assurer la durabilité
des grandes infrastructures
sportives sur le territoire ?
Synthèse
1
La Fabrique de la Cité :
un forum de réflexion
sur la ville de demain
Les villes dans lesquelles nous vivrons demain seront radicalement différentes
de celles que nous connaissons aujourd’hui. Sous l’effet de mouvements
de fond puissants (évolutions démographiques, changement climatique,
raréfaction des ressources naturelles, transformation des modes de vie et
des pratiques sociales), les villes vont devoir s’adapter et se réinventer. Pour
relever ce défi, il est indispensable de mobiliser tous les acteurs : élus, citoyens,
décideurs publics et privés, architectes, urbanistes, chercheurs et experts.
Créée à l’initiative du groupe VINCI, La Fabrique de la Cité est un think tank dont
la vocation est d’alimenter les réflexions sur l’innovation urbaine et de valoriser
les initiatives pionnières, en suscitant l’échange entre les différentes parties
prenantes. Dans une démarche interdisciplinaire, les acteurs du développement
urbain sont invités à se rencontrer autour de projets de recherche et
de séminaires.
Les travaux de La Fabrique de la Cité s’organisent autour de trois grands axes :
adaptation des villes existantes, mobilité durable et économie urbaine. Au-delà
des considérations purement techniques, cette démarche s’appuie sur
des concepts innovants, tangibles et à forte valeur ajoutée, pour nous permettre
d’imaginer, aujourd’hui, la ville de demain.
Depuis le 25 décembre 2010, La Fabrique de la Cité est un fonds de dotation.
Sommaire
Introduction4
Anticiper l’avenir
des infrastructures sportives
6
Lorsqu’infrastructures et territoire ne font plus qu’un
Un engagement à long terme
Une révolution « verte »
Des installations flexibles
Impliquer les populations locales le plus tôt possible
7
7
7
8
8
Quels modèles économiques
pour ces infrastructures ?
10
Trouver l‘équilibre optimal entre fonds publics et privés
Prévoir les bénéfices à long terme
10
11
Les infrastructures sportives,
vecteurs d'attractivité urbaine
12
Bâtir de nouveaux pôles d’attractivité
Régénérer tout un quartier : un défi sur trente ans
Les jeunes, meilleurs ambassadeurs du projet
12
12
13
Le cas des Jeux olympiques de Londres 14
Conclusion20
3
En quête de « legacy » :
comment assurer
la durabilité des grandes
infrastructures sportives
sur le territoire ?
Londres – Séminaire du 25 janvier 2012.
À l’heure où les grands événements sportifs se multiplient – Jeux olympiques à venir
au Royaume-Uni et en Russie, Coupe du monde de football à Rio en 2014, Euro 2016
en France –, La Fabrique de la Cité a décidé de se pencher sur l’impact des infrastructures
sportives sur le développement urbain.
Initialement prévues pour accueillir un événement à caractère éphémère, ces infrastructures
nécessitent de lourds investissements. Dans une période marquée par les contraintes
économiques et budgétaires, alors que les villes doivent trouver les moyens de s’adapter
au changement climatique tout en recherchant l’adhésion des populations locales,
ces infrastructures sportives doivent être pensées sur le long terme, comme éléments
moteurs et structurants d’un projet de rénovation urbaine.
Quelle ville est plus propice que Londres pour réfléchir à ces problématiques ?
La capitale britannique accueillera en juillet-août 2012 les Jeux olympiques et paralympiques
d’été. Comment les milliards de livres investis dans cet événement majeur auront-ils un
impact durable et positif sur les alentours des infrastructures sportives ? La gestion de ce
projet inspirera-t-elle d’autres villes, sur les plans économique, social, du développement
durable et de la « legacy », c’est-à-dire de son impact à long terme ?
Telles sont les principales questions auxquelles le séminaire de Londres, le 25 janvier 2012,
s’est attaché à répondre.
4
Anticiper dès le départ le devenir à long terme d’un projet
Comme c’est le cas à Londres, les grands événements sportifs tels que les Jeux
olympiques sont souvent l’occasion de régénérer entièrement un territoire laissé
à l’abandon, désaffecté ou isolé. C’est pourquoi, dès la conception, cet espace doit être
envisagé comme une future centralité, le cœur même d’une nouvelle communauté
reliée au reste de la ville. Les projets de ce type doivent donc être flexibles pour pouvoir
s’adapter à leurs usages futurs, tout en privilégiant des solutions respectueuses
de l'environnement. Une bonne gouvernance est également un facteur clé de réussite
à long terme : de la conception à la gestion du projet, toutes les parties prenantes
doivent donc travailler main dans la main, en tant que partenaires.
La question du financement
Dans un contexte de crise mondiale, tout l’enjeu est de bâtir des modèles
économiques solides, pour favoriser un retour sur investissement positif à long terme.
Ce qui implique, par exemple, d’anticiper les coûts de maintenance bien avant
de poser la première pierre, pour imaginer comment attirer des investisseurs privés,
et encourager une vie à la fois économique, culturelle et sociale.
Ce qui explique peut-être l’essor actuel des partenariats public-privé (portant
sur la conception, la construction et la gestion) en faveur de grandes infrastructures
sportives : ce modèle semble en effet répondre aux exigences de la « legacy ».
Donner vie aux espaces régénérés
Pour Damien Rajot, directeur opérationnel stades chez VINCI Concessions,
« Les stades seront les agoras du XXIe siècle ». Dans cette perspective, dès la fin
de l’événement (qu’il s’agisse des Jeux olympiques ou d’un simple match de
football), ces pôles d’attractivité et leurs alentours doivent proposer un programme
d’événements (parcs, festivals, restaurants, points de repère…) pour attirer les gens
et développer une nouvelle identité de quartier. Il est crucial d’impliquer les habitants
à chaque étape du processus de reconversion, pour que chacun puisse, en l’espace
d’une génération, rendre cet endroit attractif pour lui-même, bien sûr, mais aussi
pour la région et le pays.
5
Anticiper l’avenir
des infrastructures sportives
L’un des principaux objectifs de ceux qui envisagent la réalisation ou la rénovation
d’infrastructures sportives est d’éviter les « éléphants blancs » : que les infrastructures
soient sous-utilisées.
Il s’agit de réfléchir en amont à l’avenir de ces installations, l’idée étant de transformer
un lieu symbolique, prévu pour un événement exceptionnel, en un lieu mixant plusieurs
fonctionnalités – travail, habitat, loisirs – et capable de régénérer toute une zone urbaine.
Pour ce faire, tous les acteurs impliqués dans la conception, la construction et la gestion
des grandes infrastructures sportives doivent penser au long terme (de dix à cinquante
ans). Ils doivent également prévoir leur intégration dans « l’écosystème » local, et réfléchir
aux moyens de favoriser l’activité économique, sociale et culturelle, pour recréer un tissu
urbain. Il s’agit de bâtir des infrastructures flexibles et ouvertes, à même non seulement
de rayonner pendant un certain laps de temps, mais également d’avoir un impact à long
terme sur le territoire.
Quatre éléments pour définir l’impact
d’un projet à long terme(1)
– Territoire : les infrastructures seront-elles installées sur
d’anciennes friches industrielles, permettant ainsi de dépolluer
ces sites ? (ex. : Jeux olympiques de Londres et de Barcelone, Stade
de France à la Plaine-Saint-Denis, au nord de Paris).
– Transport et accès : le projet permettra-t-il de créer différents
réseaux de transport, ou sera-t-il possible d’exploiter plus
efficacement les infrastructures existantes ?
– Événement : à quoi serviront les installations spécialement
dédiées aux rencontres sportives ? Quels seront leurs usages
à court et à long termes ?
– Image de marque : en quoi ce nouvel investissement
permettra-t-il d’accroître la fréquentation du site, et la visibilité
de la ville ou du quartier ?
(1) Source : Bridget Rosewell, conseillère économique de la Greater London
Authority (GLA).
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Lorsqu’infrastructures et territoire
ne font plus qu’un
Les grandes infrastructures sportives ne peuvent
plus être isolées de leur environnement proche.
« Aujourd’hui, ces installations peuvent s’inscrire au
cœur de toute la communauté en dépassant le simple
cadre du sport (éducation, événements culturels…),
pour devenir un véritable "hub" pour l’avenir », affirme
John Barrow, architecte et directeur du cabinet
Populous. Car ces nouvelles infrastructures ne
doivent plus être uniquement conçues pour des
événements précis. Il s’agit plutôt de régénérer
et de créer un nouvel espace public, en bâtissant
une installation attractive, qui contribuera,
pendant les vingt à cinquante années suivantes,
au développement des communautés qui y vivent,
y travaillent et s’y divertissent. C’est le cas avec
le projet olympique de Londres, où un territoire
autrefois isolé, industriel et défavorisé est en
passe de subir une mutation profonde, et de faire
de ce quartier régénéré une destination en soi.
Dès le départ, le plan directeur doit être porteur
d’une vision pour les prochaines décennies. Il
s’agit d’anticiper la transformation et l’adaptation
des infrastructures, tout en réfléchissant aux
moyens de les intégrer pleinement au tissu urbain
environnant, et en les reliant parfaitement aux
populations locales et au reste de la ville.
Un engagement à long terme
Bien qu’initialement conçues pour un événement
précis, les grandes infrastructures sportives (stade
olympique de Londres, Stade de France (1) près de
Paris, stade de Nanjing (2), en Chine) ont été
construites pour durer au moins cinquante ans,
si ce n’est un siècle. Rien d’étonnant, dans ce cas,
à ce que les besoins à venir soient pris en compte
dès l’étape de conception. Il est essentiel d’être
proactif et d’animer immédiatement les lieux dès
la fin de l’événement : cela constitue une condition
sine qua non pour que ce quartier puisse prendre vie
et engager sa transformation. « Il faut proposer
un mélange d’activités et de loisirs pour attirer les gens :
des événements culturels, sociaux ou commerciaux
aux grands festivals, en passant par des activités plus
spontanées. En d’autres termes, il faut en quelque sorte
susciter de l’émotion, lancer une dynamique », précise
Richard Brown, directeur de la stratégie
de l’Olympic Park Legacy Company (OPLC).
Cet engagement à long terme implique également
d’intégrer les zones ainsi régénérées dans un plan
d’urbanisation global, portant sur toute la zone
métropolitaine.
Une révolution « verte »
La « legacy » repose sur trois piliers : rentabilité
du projet à long terme, appropriation par
la population locale et, bien sûr, réponse aux
enjeux énergétiques et environnementaux.
Dès le départ, le parc olympique de Londres tient
compte des questions environnementales, avant,
pendant et après les Jeux. Pendant la construction,
« 97 % des matériaux provenant de la démolition
des anciens bâtiments ont été réutilisés pour redessiner
le site », souligne Kay Hughes, conseillère
principale pour la conception des infrastructures
au sein de l’Olympic Delivery Authority (ODA).
Pendant et après l’événement, l’infrastructure sera
autonome en énergie grâce à deux centrales
conçues pour l’occasion, qui permettront
de chauffer et de climatiser l’espace.
(1) Construit pour la Coupe du monde de football 1998.
(2) Construit pour les Jeux de la République de Chine en 2006.
7
Un événement sportif de l'ampleur des jeux olympiques
est l'occasion unique de transformer un territoire. »
Richard Brown, directeur de la stratégie de l’Olympic Park Legacy Company (OPLC)
Cette révolution « verte » n’a été rendue possible
que parce qu’il a été décidé, dès les prémices
du projet, que ces Jeux seraient plus écologiques
et « compacts ». Ainsi, la plupart des installations
(village olympique, centre médias) sont situées
à quelques minutes de marche.
Le développement durable consiste aussi
à proposer de nouvelles solutions de transport en
commun, pour relier cet espace au reste de la ville
et du pays en optimisant le trafic entrant et
sortant. Sans oublier de préserver la faune locale :
la plupart des espèces présentes sur le site du
parc olympique de Londres ont été déplacées vers
le nord, et seront réintroduites dans leur milieu
d’origine après les Jeux.
Des installations flexibles
La flexibilité est un enjeu clé pour assurer l’avenir
des grandes infrastructures sportives. Après les
Jeux, les installations temporaires de Londres seront
démontées pour répondre aux besoins du territoire
et respecter son échelle. « Notre objectif est
de pouvoir démonter les stades, tout simplement,
s’ils ne sont plus utilisés après », précise
John Barrow (Populous). Les quelques exemples
ci-après illustrent cette volonté : le stade
olympique de Londres, qui pourra accueillir
quatre-vingts mille personnes pendant les Jeux,
ne comptera plus que vingt-cinq mille sièges par
la suite. La démarche est encore plus radicale avec
le pavillon de basket-ball, 100 % éphémère
(douze mille places assises). « Nous avons travaillé
8
sur l’enveloppe du bâtiment afin de la rendre esthétique
pour les Jeux, mais à l’intérieur, tous les gradins sont
temporaires. La bonne nouvelle, c’est que la “tente“
recouvrant le terrain pourrait être réutilisée pour les
Jeux olympiques de Rio, en 2016, déclare Kay Hughes
(Olympic Delivery Authority – ODA). Nous avons
construit pour l’avenir, et embelli l’espace pour
les Jeux » (cf. page 14).
Impliquer les populations locales
le plus tôt possible
Comme le rappelle Richard Brown (Olympic
Park Legacy Company), « un événement sportif de
l’ampleur des Jeux olympiques est l’occasion unique
de transformer un territoire ». Ainsi, le parc olympique
représente le projet de régénération le plus
important de Londres en vingt-cinq ans. Il est
donc crucial de tenir compte des propositions
et des besoins des habitants, afin qu’ils puissent
s’approprier l’espace une fois l’événement
terminé, voire avant. « C’est pour cette raison que
notre service de communication cherche avant tout
à répondre aux plaintes ou aux interrogations du
voisinage. Il dialogue avec les populations locales pour
les rassurer », souligne Kay Hughes (Olympic
Delivery Authority). Leurs préoccupations sur des
sujets tels que les embouteillages et le traitement
des déchets pendant les Jeux, par exemple, ont été
prises en compte. Pour la conseillère de l’ODA,
cela pourrait expliquer les réactions d’ores et déjà
positives des résidents, alors même que le parc
n'est pas encore ouvert au public.
Pour une gouvernance axée sur la continuité
Anticiper l’avenir et réussir la « legacy » sont des tâches complexes,
qui le sont d’autant plus si de nombreuses institutions sont impliquées dans
un même projet. Dans le cas des Jeux olympiques de Londres, les acteurs ont
mis en place une structure de gouvernance axée sur la continuité, pour assurer
la reconversion du site.
– Le London Organising Committee of the Olympic and Paralympic Games
(LOCOG) est chargé d’assurer la programmation des événements des JO ;
il est essentiellement financé par le secteur privé.
– L’Olympic Delivery Authority (ODA) est un organisme public chargé de
la conception-construction des infrastructures. L‘Olympic Park Legacy
Company (OPLC), responsable de la reconversion du parc olympique,
travaille main dans la main avec l‘ODA pour préparer l‘après-JO.
En avril 2012, l’OPLC sera placée sous l’autorité du maire, Boris Johnson,
et rebaptisée « London Legacy Development Corporation ». Ce changement
renforcera son champ d’action, notamment sur l’aménagement urbain,
mais également ses responsabilités : elle répondra directement
aux Londoniens, par l’intermédiaire de leur maire.
– L‘Olympic Board, codirigé par le maire, supervise intégralement
le projet olympique.
Ce mode de gouvernance est à la fois clair (les décisions finales sont prises
par le maire) et très flexible. Il évoluera avec le projet : certaines institutions
intermédiaires (le LOCOG et l’ODA) sont vouées à disparaître, mais
heureusement, le transfert de bonnes pratiques est prévu. Ainsi, certains
collaborateurs de ces administrations temporaires rejoindront les équipes
de la « legacy ».
Ce mode de gouvernance associe plan directeur, conception et gestion
de l‘impact pour concrétiser la vision initiale à long terme.
9
Quels modèles économiques
pour ces infrastructures ?
Si elles sont bien conçues, les grandes infrastructures sportives peuvent régénérer tout
un territoire et avoir un effet positif à long terme. Mais à quel prix ? Alors que le monde
subit de plein fouet l’une des pires crises financières depuis 1929, de nouveaux modèles
économiques émergent. Ceux qui semblent remporter le plus de succès sont ceux qui
parviennent à équilibrer financements publics et privés. Ils permettent en effet de réunir
la somme nécessaire au lancement de grands événements, ainsi que l’expertise et
les investissements requis pour que les projets aient un effet positif et à long terme sur
l’économie locale et les habitants.
Trouver l’équililbre optimal entre fonds
publics et privés
Le coût total des Jeux olympiques de Londres est
estimé à près de 9,3 milliards de livres, trois fois
plus que le budget initialement prévu. Pourquoi ?
« Nous pensions que les investisseurs privés seraient
prêts à construire une partie des infrastructures dont
ils seraient ensuite propriétaires. Mais la crise
financière a entraîné un manque de liquidités, et
le gouvernement a finalement dû intervenir », explique
Bridget Rosewell, conseillère économique
de la Greater London Authority (GLA).
Les pouvoirs publics utilisent l’argent des
contribuables pour couvrir des dépenses qui
étaient censées incomber au secteur privé.
Utiliser de telles sommes est une grande
responsabilité. Pour John Barrow (Populous) :
« Nous devions en faire bon usage. Notre plan
directeur a donc privilégié l’avenir du site. Par notre
démarche, je pense que nous avons créé un nouveau
modèle de référence pour les prochains Jeux
olympiques ». Ce qui explique pourquoi 75 %
de chaque livre dépensée ont été consacrés
au terrain et aux infrastructures ;
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en d’autres termes, aux éléments dont
les habitants continueront à bénéficier demain.
Si les fonds publics sont incontournables
pour lancer des projets de cette ampleur,
les partenariats public-privé semblent être
un compromis efficace pour financer
les investissements à long terme et
les évolutions futures, après l’événement sportif.
Autre modèle économique important et,
semble-t-il, efficace : reconvertir ces
infrastructures et leurs alentours en espaces
de loisirs plus larges, pas uniquement axés sur
le sport (par exemple, concerts à Wembley ou
au Stade de France). « Tous les nouveaux stades
doivent proposer des expériences de
“divertissement“ », confirme Damien Rajot
(VINCI Concessions). Des expériences qui doivent
durer plus longtemps que les spectacles
auxquels les foules viennent assister. Pour John
Barrow (Populous), « Il faut venir chercher les gens
autour du stade et leur proposer des services variés :
pouvoir prendre un verre dans un café avant
un événement, puis aller au restaurant après, le tout
à quelques minutes de marche à pied. Sinon,
ils ne reviendront jamais ! ».
Il ne s’agit pas simplement de sport, mais de sport,
de divertissement et d’affaires – tout cela combiné
en une seule offre. »
John Barrow, architecte et directeur, Populous.
Prévoir les bénéfices à long terme
La réflexion autour du financement de telles
installations doit intégrer le fait que celles-ci
resteront en place pendant cinquante à cent ans.
« Les dépenses pour des infrastructures ne représentent
qu’un très faible pourcentage des frais de
fonctionnement et des recettes générées par
ces installations sur cette longue période », précise
John Barrow (Populous). « Pour être précis, elles n’en
constituent probablement que 10 %. Nous devons
donc mûrement réfléchir aux 90 % restants : comment
assurer la rentabilité du projet, faire en sorte que
ces infrastructures ne deviennent pas des “éléphants
blancs“ et en faire des catalyseurs pour les jeunes
générations ? ».
Prenons l’exemple du projet O2 Arena, sous le
dôme du Millénaire, à Londres. Au départ, ce stade,
construit pour célébrer l’an 2000, a nécessité de
lourds investissements, a largement dépassé le
budget initial, n’a pas vraiment marché, puis est
resté totalement vide. Mais aujourd’hui, à peine
douze ans plus tard, l’O2 Arena génère des recettes
colossales (405 millions de livres par an) grâce à
des investissements privés. Il est désormais l’un
des lieux de rencontres sportives, de concerts
et de spectacles les plus fréquentés au monde
(huit millions de visiteurs chaque année), loin
devant n’importe quel stade américain
ou européen. Si nous prenons l’exemple du Stade
de France, au lendemain de la Coupe du monde de
1998, il n’avait pas d’équipe résidente, et certains
étaient sceptiques quant à son avenir. Mais depuis
quelques années, grâce à un partenariat publicprivé, cette infrastructure attire chaque année près
de deux millions de visiteurs, avec vingt-cinq à
trente concerts et rencontres sportives. Sans parler
des vingt-cinq mille emplois créés dans les
environs depuis la construction du stade.
Or, en temps de crise, ce type de dépenses lourdes,
qu’elles soient publiques ou privées,
semble non approprié.
« En ce moment, tout le monde est déprimé
à propos de tout, déplore Bridget Rosewell
(Greater London Authority). Mais nous ressentirons
encore les bénéfices de ces opérations en 2020,
et même en 2050 ! Il est très important de réfléchir
à l’avenir des infrastructures (en termes d’attractivité,
d’emploi, de développement urbain…) et
de communiquer à ce sujet. »
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Les infrastructures sportives,
vecteurs d'attractivité
urbaine
Pour assurer la pérennité des nouvelles installations sportives, la population locale doit
être impliquée dans leur développement à long terme. Ces projets seront efficaces
s’ils parviennent à la satisfaire (en tenant compte, dès la phase de conception,
de ses besoins et usages futurs), à attirer de nouveaux habitants, et des visiteurs,
des touristes, de nouveaux commerces et une offre de loisirs. Néanmoins, régénérer
le tissu urbain prend du temps, au moins une génération.
Bâtir de nouveaux pôles d’attractivité
« Les stades seront les agoras du XXIe siècle », affirme
Damien Rajot (VINCI Concessions). John Barrow
(Populous) les appelle les « hubs/plate-formes
du futur ». Pour parvenir à ce résultat, tout l’enjeu
est de donner vie au quartier qui les entoure,
directement à l’issue de l’événement pour lequel
ils ont été construits, et pour les décennies
suivantes. Ce pôle doit attirer les populations
pour devenir une destination fréquentée et un
endroit agréable, où vivre, travailler et se divertir,
doté d’un caractère et d’une identité propres.
Le parc olympique de Londres a été conçu de
façon à devenir, après les Jeux, « un endroit où venir
passer la journée, où se restaurer et laisser jouer
ses enfants : une destination en soi », précise
Richard Brown (Olympic Park Legacy Company).
Le projet s’accompagnera d’une vaste
programmation culturelle (expositions, concerts…)
pour susciter l’intérêt et attirer des visiteurs
locaux, nationaux et en provenance de l’étranger.
« Cette nouvelle génération de stades doit être ouverte
à son environnement et à tous types de publics,
ajoute Damien Rajot (VINCI Concessions). Ainsi,
les gens reviendront, même si aucun événement précis
n’est organisé. » Une telle réussite est possible,
comme le prouve l’exemple de Nanjing : le stade
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de soixante mille places et les autres
infrastructures construites pour les Jeux de
la République de Chine en 2006 sont désormais
utilisés chaque jour par des milliers de Nankinois.
En outre, il a permis à la ville de remporter
les Jeux olympiques de la jeunesse en 2014,
développant ainsi un nouveau tissu urbain
autour des installations. Pour réussir cette
reconversion à long terme, l’endroit doit être
suffisamment attractif pour faire venir des
investisseurs et des commerces (restaurants,
boutiques…) qui le rendront encore plus vivant.
La communication joue également un rôle clé :
pour impliquer les populations d’ici et d’ailleurs,
il faut promouvoir le quartier régénéré tout en
créant les conditions et les événements nécessaires
pour attirer à la fois l’attention et le public.
Régénérer tout un quartier :
un défi sur trente ans
Pour donner vie à l’espace reconverti, le projet
doit répondre à trois critères essentiels.
– Transport : le quartier doit être relié au reste
de la ville pour abolir les barrières physiques
et psychologiques. Ainsi, pour les JO de Londres,
le réseau de transports en commun a été étoffé, et
les éléments (voies ferrées, autoroutes…) séparant
la zone du cœur de la ville ont été supprimés.
– Emploi : toujours à Londres, les entreprises
qui exploiteront certaines des installations après
les Jeux se sont déjà engagées à employer 75 %
des résidents. Quant au Stade de France, quatorze
ans après son inauguration, vingt-cinq mille
postes ont été créés dans ses environs. « Véritable
aimant, le projet a su attirer des entreprises,
contribuant ainsi au développement de ce territoire
défavorisé, rappelle Damien Rajot (VINCI
Concessions). Sans cet investissement colossal,
aucune transformation à cette échelle n’aurait
pu avoir lieu. »
– Logement : pour rendre un espace attractif,
il faut également proposer des logements aux
personnes souhaitant s’y installer. Si les plans sont
respectés, le quartier du parc olympique proposera
quatre mille cinq cents logements d’ici fin 2014,
et plus de vingt-deux mille en 2030. Avec un parc
immobilier de bureaux à proximité, ce qui sera
le cas à Londres, le territoire sera parfaitement
adapté pour attirer habitants, actifs et entreprises.
À cette liste s’ajoute un quatrième élément :
le temps. « Prenons la reconversion du quartier
de Canary Wharf, à Londres, propose
Bridget Rosewell (Greater London Authority).
Le processus de régénération a démarré au début des
années 1990. Il a attiré beaucoup d’investissements
et de monde, mais ce n’est que maintenant
qu’une communauté prend réellement forme. Les
“infrastructures sociales“ dépendent de l’interaction
entre les gens (par la création de clubs, d’associations).
Il faut toute une génération pour y parvenir ! »
Les jeunes, meilleurs ambassadeurs
du projet
Le moyen le plus efficace de faire de ces
infrastructures les nouvelles agoras de demain
est de s’adresser aux jeunes. L’Olympic Delivery
Authority de Londres a organisé des interventions
dans les écoles, et invité les enfants du quartier
à venir visiter le parc. « Ce sont eux qui en feront
un endroit amusant et sûr, et qui lui donneront vie
après les Jeux », affirme Richard Brown (Olympic
Park Legacy Company). La même démarche a été
suivie au Stade de France : des associations
emmènent les enfants des banlieues voisines
au stade, pour encourager leurs sportifs préférés,
ou pour qu'ils suivent des cours.
© Stade de France® – Macary, Zublena et Regembal, Costantini–Architectes, ADAGP – Paris 2012. Photographe : F. Aguilhon.
Pour permettre la « legacy », différents événements comme un pique-nique annuel ainsi que des animations sportives sont organisés
au Stade de France (Plaine-Saint-Denis), comme moyens d’impliquer la population locale.
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Comment redessiner
toute une partie
de l’est londonien
grâce à l’implantation
d’infrastructures sportives
Le parc olympique de Londres se situe dans l’est de la ville, au carrefour entre cinq quartiers
(Waltham Forest, Tower Hamlets, Hackney, Newham et Greenwich). Trois d’entre eux
comptent parmi les plus défavorisés d’Europe. En outre, par le passé, les industries étaient
traditionnellement installées dans l’est londonien, ce qui générait une pollution endémique
et explique le manque de connexions avec le centre de la ville.
Le plan directeur du parc olympique (qui deviendra le Parc de la Reine Elizabeth après
les Jeux) vise à répondre aux exigences spécifiques des Jeux olympiques (du 27 juillet au
12 août 2012), mais également aux besoins de demain. Trois éléments le caractérisent :
– sa compacité - toutes les installations sont regroupées et facilement accessibles à pied ;
– s a facilité d’accès - des transports en commun relient le site au reste de Londres et
du pays, notamment par voie de chemin de fer ;
– s a flexibilité - la capacité d’accueil de certaines des infrastructures olympiques sera réduite
après les Jeux, et le pavillon de basket-ball sera entièrement démonté.
Telles sont les conditions pour rendre le quartier attractif pendant et après l’événement.
Selon le principe de la « legacy », celui-ci continuera d‘évoluer après les Jeux, avec des milliers
de nouveaux logements, bureaux et commerces, pour devenir, espérons-le, un nouveau pôle
d’attractivité qui permettra à tout le monde de resituer l’est de Londres sur la carte.
14
Infrastructures utilisées pendant les Jeux olympiques
Très compact, le site olympique est construit autour d’un parc et d’une tour d’acier,
qui sera l’emblème des Jeux. Le stade olympique, le vélodrome, le bâtiment réservé
aux médias, le centre aquatique, les pavillons de basket-ball et de handball et toutes
les autres infrastructures créées pour l’occasion sont situées à quelques minutes
de marche les unes des autres.
Plate-forme de
Gare
Newham
correspondance
de Greenway
de Stratford
8
A12
Gare internationale
de Stratford
Village
olympique
et paralympique
8
6
Piste de
BMX
Centre
aquatique
4
5
5
Stade olympique
5
Centre
médias
Hackney
Espace
presse
Espaces de compétition
5
1
Copper
Box Centre
énergétique
Riverbank
Arena
Zones d’accueil
Orbit
Orbit C i r c u s
Wo r l d
Square
Britannia
Row
Plate-forme
de correspondance
d’Eton Manor
5
Lo n d o n W a y
5
7
5
5
5
Zones spectateurs
2
Entrée
de
Stratford
Centre d’accueil
Pavillon
des Jeux
de
Olympiques water-polo
3
Pavillon
de basket-ball
T he
S
t
r
eet
Vélodrome Mar k et
Eton
Manor
8
Espaces d’échauffement
To w e r
Hamlets
Autres
N
metres
0
200
Plan indicatif du parc olympique au moment des JO.
Waltham
Forest
Gare
de West Ham
Westfield
Stratford
City
Routes & chemins de fer
(L) : site durable (« legacy ») ; (T) : site temporaire ; (R) : site à capacité réduite après les Jeux.
1. Stade olympique (R)
5. Ponts (R)
2. Centre aquatique (R)
6. Village olympique (L)
À la fois flexible (une partie des gradins est temporaire)
et compact (comparé à son prédécesseur à Pékin, par
exemple), le stade olympique pourra accueillir 80 000
spectateurs pendant les Jeux.
33 ponts ont été construits pour relier toutes les parties du
site. Conçus pour supporter le poids de milliers de visiteurs
pendant les Jeux, ils seront, pour certains, allégés après
l’événement pour laisser plus de place aux espaces verts.
Il comportera la deuxième piscine de 50 m de Londres Le Village olympique hébergera 16 500 athlètes pendant les
et accueillera 17 500 spectateurs pendant les Jeux.
Jeux. Il sera ensuite converti en 2 800 nouveaux logements.
3. Pavillon de basket-ball (T)
7. Tour Orbit (L)
4. Vélodrome (L)
8. Stations DLR (Docklands Light Railway, métro
Cette structure en portique de 12 000 sièges, installée La tour Arcelor Mittal Orbit, conçue par Anish Kapoor, est le
pour les Jeux, sera entièrement démontée peu après.
seul élément symbolique construit pour le Parc olympique.
Ce bâtiment, qui peut accueillir 60 000 personnes, utilise léger automatique) et de métro classique permettront
un minimum d’énergie grise. Incroyablement léger, le toit de rallier facilement les principaux aéroports de Londres et
en maillage de câbles utilise très peu d’acier.
les grandes gares, principalement via Stratford, la station
la plus proche où se trouve un grand centre commercial.
15
JO de Londres : zoom
sur quelques infrastructures
L’Olympic Delivery Authority (ODA) a conçu des infrastructures partiellement
ou entièrement démontables après les Jeux, l’objectif étant d’adapter ces installations
aux besoins de demain.
© London 2012.
Le stade olympique
Depuis le début du projet,
tout l’enjeu, pour le cabinet
d’architectes Populous, était
de pouvoir convertir ce stade
de 80 000 sièges en une
infrastructure pouvant
accueillir 25 000 personnes
après les Jeux. Une capacité
qui couvrira amplement les
futurs besoins, lorsque le
site sera transformé en stade
d’athlétisme.
© London 2012.
Le centre aquatique
16
Ce centre est composé d‘une
partie permanente, avec une
piscine de 50 m et près de
2 500 places, qui restera en
place après les Jeux, et de
deux ailes, qui seront
démontées après
l’événement. Les coûts
de gestion, de chauffage et
d’entretien seront donc bien
plus abordables que ceux
du centre initial, d’une
capacité de 17 500
spectateurs.
L’Olympic Park Legacy Company (OPLC) sera chargé de la conversion du parc
à long terme, après les Jeux. Dans les années à venir, le quartier régénéré deviendra
un pôle d’attractivité associant de nouveaux logements (22 300 habitations construites
dans les 20 prochaines années), des commerces et des bureaux, le tout autour d’un parc
de style victorien, qui attirera les amoureux de la nature.
© London 2012.
Un nouveau lieu de vie attrayant
Dans l‘espoir de donner une nouvelle vie
à ce qui était jusque-là un quartier pauvre et
délaissé de Londres, les organisateurs des Jeux
olympiques prévoient de construire un parc
immobilier composé de nouveaux logements
(plus de 22 000 d’ici 2030) et de bureaux qui
devraient attirer de nouveaux habitants, des
investisseurs et des commerces. L’objectif
étant, selon Richard Brown (OPLC), que « d’ici
20 ans, les communautés qui ont accueilli les JO
2012 bénéficient des mêmes opportunités sociales
et économiques que leurs voisins, partout ailleurs
dans Londres ».
Autres infrastructures remarquables :
– Le pavillon de basket-ball de 12 000 places, inutile après les Jeux (Londres dispose de
suffisamment de terrains de ce type), est 100 % démontable. L’énorme « tente » qui recouvre
les gradins temporaires pourrait être réutilisée aux JO de Rio (2016).
– Deux centrales construites et gérées par la société française Cofely permettront de chauffer
et climatiser l’ensemble des installations mais aussi de fournir de façon autonome de l’énergie
aux 5 800 logements créés sur place juste après l’événement.
La recette du succcès
Pour préparer l’avenir, il fallait impérativement prévoir des installations pérennes après les Jeux,
inclure dans ce gigantesque programme de conversion le déploiement « d’infrastructures
sociales » et intégrer dès que possible les populations locales dans le projet. Telles sont les
conditions préalables pour faire de ce quartier régénéré une destination en soi, un endroit
attrayant où vivre et travailler et, au final, le cadre d’évolutions inattendues.
17
Séminaire de Londres : liste des participants
Kyra APPLEBY, chef de projet,
Carbon Disclosure Project
Serge ARNAUD, ingénieur
général, chargé des
infrastructures sportives
du Grand Paris, au ministère
français de l’écologie,
de l’énergie, du Développement
durable, des Transports et
du Logement
Philippe AUROY, directeur
général délégué, Consortium
Stade de France
Peter AYRES, directeur
du secteur mondial des sports,
AECOM
Ian BALLENTINE, directeur
de programme, Network Rail
John BARROW, architecte
et directeur, Populous
Julian BARWICK, développeur,
Development Securities
Olivier BAUMANN, journaliste,
Le Moniteur
Richard BERRY, responsable
d’examen, London Assembly
Kate BEVILAQUA SOBREIRA,
directrice commerciale,
ambassade du Brésil
Mike BLACKBURNE,
partenaire, Davies Arnold
Cooper
Anne-Sophie BLIN, consultante,
Jones Lang LaSalle Ltd
John BOOKER, chef de projet,
East Thames Group
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Richard BROWN, directeur
de la stratégie de l’Olympic Park
Legacy Company (OPLC)
*Louis-Roch BURGARD,
directeur général, VINCI
Concessions
Jim BURRIDGE, directeur
du secteur sport monde, Arup
John CAINE, consultant, Curtins
Consulting Engineers
Tim CASEY, directeur associé,
Arup
Bob CHALLANS, président,
Elementa
Keith F. COLLETT, directeur,
Nuvia
Brian COLLINS, directeur,
Centre of Engineering Policy,
University College London
Jody COOPER, spécialiste
du développement, East
Thames Group
Daniel COSTA FERNANDES,
directeur de la section
commerciale, ambassade
du Brésil
Duncan COWAN GRAY,
responsable du programme
olympique, BioRegional
Solutions for Sustainability
Richard CRAWFORD, conseiller
municipal de Stratford et
New Town, arrondissement
de Newham (Londres)
Yves-Thibault DE SILGUY,
vice-président administrateur
référent du conseil
d’administration, VINCI
Raoul DESSAIGNE,
directeur général adjoint,
VINCI Construction
Franck DHERSIN, directeur
des relations institutionnelles,
VINCI Concessions
*Remi DORVAL, président,
La Fabrique de la Cité
Jonathan DREYFUS, architecte,
KSS Group
*Pierre DUPRAT, directeur
de la communication, VINCI
Ozlem EDIZEL, doctorant,
London Metropolitan University,
Cities Institute
Tom FITZPATRICK, journaliste
spécialisé en développement
durable, Construction News
John GAFFNEY, directeur
de clientèle sport et loisirs
au Royaume-Uni, ARCADIS
Owen GIBSON, journaliste,
The Guardian
Matthew GOODWIN,
directeur, ARCADIS
Alan GREEN, directeur
du développement, East
Thames Group
Corrine HARMS, responsable
du développement,
Construction Youth Trust
Kean HIRD, partenaire, Catalyst
Capital
Kay HUGHES, conseillère
principale pour la conception
des infrastructures au sein
de l’Olympic Delivery Authority
(ODA)
Georgios KAVETSOS, directeur
de recherche, London School
of Economics
Edward KEELAGHAN, directeur
général, Hunter & Partners
Tessa KIMBER, partenaire,
Berwin Leighton Paisner
Vanessa KORTEKAAS,
rédactrice en chef de
la rubrique Jeux olympiques
en ligne, Financial Times
Robert LANG, directeur, Arup
Benn LATHAM, directeur
financier, Life Care Residences
Jim LOMAS-FARLEY, directeur
du développement, division
de la construction,
VINCI Construction UK
*Jan LÖNING, président,
Avis France
Stuart LOWTHER, partenaire,
EPR Architects
Nicolas MADELAINE,
journaliste, Les échos
Guillaume MALOCHET, chef
de projet, Centre d’analyse
stratégique
*David MANGIN, architecte
et urbaniste, Cabinet SEURA
*Nathalie MARTIN-SORVILLO,
directrice, La Fabrique de la Cité
Mélanie MATHEWS, directrice
de la communication, VINCI PLC
Bruno MONIER-VINARD,
journaliste, Le Point
Frédérique MONJANEL,
responsable du développement
immobilier, ADIM,
VINCI Construction France
Maxence NAOURI,
responsable relations publiques,
VINCI
*Denis PINGAUD, directeur
général, Balises
Derek PITCHER, vice-président,
Cyril Sweett
Nick POLLARD, directeur
de l’exploitation, Navigant
Damien RAJOT, directeur
opérationnel stades,
VINCI Concessions
Lionel RAVIX, directeur
de secteur Îles britanniques,
VINCI Construction Grands
Projets
Richard REES, architecte
et directeur de l'urbanisme,
Building Design Partnership
(BDP)
Andrew RIDLEY-BARKER,
directeur général, VINCI
Construction UK
Nick ROGERS, directeur
design, Taylor Wimpey
Bridget ROSEWELL, conseillère
économique, Greater London
Authority (GLA)
Damon SCHUNMANN,
rédacteur adjoint, Construction
News
Jonathan SEAGER, directeur
de programme, Housing and
Olympic Legacy, London First
Andy SIMONS, architecte,
KSS Group
Graham STANLEY, directeur
général, Taylor Woodrow
Alex TAYLOR, journaliste,
Euronews
Geoff TAYLOR, directeur
de projet, Almacantar
Geoff THOMPSON, fondateur,
président exécutif, The Youth
Charter
Lola VALLEJO, assistant
de recherche, Imperial College
John WAKES, directeur des
transports, Building Design
Partnership (BDP)
Barry WINTERTON, directeur
de projet, Franklin + Andrews
(Mott MacDonald Group)
* Membres du comité scientifique
de La Fabrique de la Cité.
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Conclusion
Anticiper l’avenir
Les grandes infrastructures sportives, si elles intègrent en amont le concept de « legacy », sont
un moyen de redessiner les contours d’une ville. Elles offrent l’occasion unique de lancer de vastes
projets de renouvellement du tissu urbain, tout en répondant aux besoins de cohésion sociale.
Pour être vecteurs de transformation, elles doivent également anticiper les évolutions à venir
– ce qui implique de concevoir des installations à la fois capables de relever les défis des zones urbaines
(réchauffement climatique, mobilité, nouvelles technologies) et qui soient faciles d’entretien, dans
un contexte économique et budgétaire difficile.
Les piliers d’une « legacy » positive
Tout projet qui sera maintenu à long terme sur le territoire doit, dès le départ, veiller à sa rentabilité.
Il s’agit donc : de développer un modèle économique fondé sur les loisirs, les activités commerciales
et le sport ; d’attirer des investisseurs ; et d’adapter les infrastructures à leur environnement, une fois
l’événement achevé.
L’accessibilité à l’infrastructure par les réseaux de transports, et l’implication de la population locale
le plus tôt possible, pour inciter celle-ci à s’engager dans le processus et à « prendre possession »
du territoire, sont des conditions de réussite.
Le mode de gestion joue également un rôle essentiel : les organes de gouvernance doivent faire le lien
entre le plan directeur, l’étape de conception et l’impact à long terme.
Il est indispensable de réunir ces conditions pour faire de ce quartier régénéré une destination en soi,
un endroit attrayant où vivre et travailler et, au final, le cadre d’évolutions inattendues.
La Fabrique de la Cité
1 cours Ferdinand-de-Lesseps – 92851 Rueil-Malmaison Cedex — France
Tél. : +33 (0)1 47 16 38 72 — www.lafabriquedelacite.com
Conception et réalisation :
Une fois l’événement achevé, ces infrastructures doivent devenir des espaces ouverts, utilisés
au quotidien par les habitants et les visiteurs. Il est donc impératif de donner vie à ces sites dès la fin
de la rencontre sportive, qu’il s’agisse des Jeux olympiques ou d’un simple match de football.
Cela implique de proposer des loisirs (parcs, festivals, restaurants, points de repère…) qui attireront
le public et permettront au quartier de développer un caractère et une identité propres.
Enfin, il est crucial d’impliquer les habitants à chaque étape du processus, afin qu’ils puissent, en l’espace
d’une génération, non seulement s’approprier l’endroit, mais aussi en faire un pôle d’attractivité
à l’échelle régionale et nationale. Car la « legacy » passe aussi par la création d’une nouvelle image,
afin de redonner ses lettres de noblesse à une partie oubliée de la ville.
– Impression sur papier FSC et encre Imprim‘vert.
Allier l’ordinaire à l’extraordinaire

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