Quand les commerciaux se prennentau jeu !
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Quand les commerciaux se prennentau jeu !
RESSOURCES HUMAINES de page FORMATION Quand les commerciaux se prennent au jeu ! Les commerciaux de l’assurance s’entraînent pour améliorer leur productivité sur des simulateurs d’entretien de vente. De nouvelles applications sont aussi déployées dans le domaine des ressources humaines. Q uand on parle aujourd’hui outil et dispositif de formation, trois mots reviennent systématiquement dans la bouche des chefs d’entreprise : proximité, flexibilité, rentabilité. C’est ce qu’a observé Bruno Sola, CEO du groupe Bizness, spécialisé dans le conseil en performance commerciale, managériale et relation client. À l’heure du digital, les modes de consommation de la formation se transforment. Cet ancien salarié de la banque privée a voulu, il y a bientôt dix ans, transformer une expérience en expertise. Il est à l’origine d’un nouveau business model et a coconstruit en joint-venture avec une start-up high-tech LifeLike, un outil de formation et d’entraînement très innovant reposant sur douze algorithmes et seize millions de combinaisons : SkillGym. « Il s’agit en fait d’un simulateur se présentant comme un jeu que nous adaptons aux besoins du client, explique Bruno Sola. Il se différencie du « serious game » car le joueur est véritablement en situation de dialogue, sans avatar mais avec de véritables personnages, comme lors d’un vrai face à face avec le 56 client. Il apprend quand il veut, d’où il veut, par l’expérimentation, depuis son ordinateur ou sa tablette, voire son smartphone. Autre spécificité, l’outil qui s’adapte à toute situation d’entraînement lui propose une autoévaluation, un feed-back du point de vue du client, du manager ou recruteur, un score global détaillé ainsi que des re- commandations pour progresser simulation après simulation. » SkillGym peut être utilisé de différentes façons selon la cible visée : comme un outil d’entraînement et de développement des compétences pour les forces de vente, comme un outil de diagnostic pour les managers et comme un outil de recrutement et d’évalua- tion des compétences par les DRH ou les personnes en recherche d’emploi. « À terme, on pourrait même envisager d’y recourir dans un processus de certification », ajoute son créateur. Cette solution portable et distancielle trouvera petit à petit sa place aux côtés d’autres dispositifs de formation plus classiques : plates- TEMOIGNAGE BENOIT LEBEURRIER, directeur agence Caisse d’épargne à Villers-Bocage (14) « Le SkillGym aide nos commerciaux à devenir polyvalents » « Après avoir été commercial au guichet, puis chef de produit marketing, en charge de l’assurance dommages et de la tarification à la Caisse d’épargne, j’ai évolué et je dirige actuellement l’agence de Villers-Bocage en Normandie. Entouré de quatre commerciaux, je suis environ 1 000 clients. J’ai moi-même testé l’outil SkillGym (gymnastique des comportements) début 2015 avant qu’il ne soit introduit dans l’agence. Auparavant, les commerciaux n’avaient pas d’outil de simulation pour s’entraîner à la vente et monter en compétence. Trois scénarios de rendez-vous avec clients ont été retenus : un général en banque, et deux en assurances Iard, l’un en face à face et l’autre à distance. Mes collaborateurs apprécient le côté ludique de l’outil et sa communication de scores. Ils ont tous démarré au même niveau, quelle que soit leur expérience. Deux ont déjà énormément progressé en vente en face à face. C’est plus difficile à distance. Le tout est de mettre en pratique immédiatement. Car la Caisse d’épargne a pour ambition de les rendre polyvalents, conseillers et téléconseillers. Dans cette démarche d’acquisition du métier, l’encadrement a un rôle à jouer. » DR Par Florence Duflot La Tribune de l’assurance // décembre 2015 // n°208 // une publication Haut de SI ON PARLAIT MANAGEMENT ? par Charles Brillet, formateur formes d’apprentissage, classes virtuelles, centres de proximité, Mooc, etc. « Quelle que soit l’entreprise cliente et son objectif, trois à quatre mois sont nécessaires pour construire le simulateur », avertit Bruno Sola. Mais certains délais peuvent être raccourcis si l’on utilise les simulateurs existants. Le coût de construction, selon qu’il s’agit de prêt-à-porter ou de surmesure, varie de 20 K€ à plus de 100 K€. À cela s’ajoute le coût de la licence d’utilisation, variable selon la durée, de douze à vingtquatre mois, et le nombre d’utilisateurs concernés. Le groupe Bizness s’engage à accompagner les formateurs dans la prise en main de l’outil et suit leur montée en charge et leur trafic, tout en mettant à leur disposition une hotline technique et pédagogique en cas de besoin. Dans le secteur des services financiers, l’outil a déjà séduit des assureurs et bancassureurs. Allianz a été le premier groupe d’assu- jour, plus de 5 000 collaborateurs l’ont utilisé pour renforcer leurs connaissances du client. En septembre dernier, Allianz a franchi un nouveau cap en l’exploitant au niveau du recrutement. Son sales game est disponible sur « l’Emploi store », nouveau site de Pôle emploi (voir p. 58). « Il nous permet d’évaluer les capacités commerciales des candidats en recherche d’emploi et d’embaucher autrement, affirme Jean-Marc Pailhol. Pour dénicher 300 commerciaux, Allianz n’a pas hésité à lancer une campagne d’information via les réseaux sociaux. UN MIX FORMATION ACTION Parmi les bancassureurs, BPCE assurances, filiale d’assurancedommages du groupe BPCE, s’est aussi laissée séduire par l’outil. Dans le cadre de son plan stratégique 2014-2017, le groupe BPCE s’est fixé pour objectif de devenir le deuxième bancassureur français. « Cela implique que les 22 000 vendeurs répartis dans les 4 500 points de « Une année aura été nécessaire pour créer les vente puissent maîtricinq profils de clients et les ser toute la gamme de seize millions de scénarios produits assurance en de vente. » profondeur et soient à même d’accroître leurs performances et donc rance à adopter dès 2013 ce simu- leur productivité », laisse entendre lateur d’entretien de vente pour Jean-Marie Adam, directeur marles commerciaux de ses réseaux keting et commercial de BPCE agents généraux, courtage, AFC assurances. Tout nouvel entrant et APS. Ce sales game interactif, dans le réseau Caisse d’épargne ludique et pédagogique, s’ins- suit d’office un parcours de forcrit dans sa démarche de vente mation à l’assurance dommages « S’Energy ». « Une année aura de cinq jours et doit être certiété nécessaire pour créer les cinq fié. Il faut qu’ils connaissent les profils de clients et les seize millions produits, qu’ils acquièrent les de scénarios de vente », rappelle compétences en s’entraînant réJean-Marc Pailhol, directeur de gulièrement et qu’ils concluent l’unité distribution et membre davantage d’affaires. « Au sein de du Comex d’Allianz France. Les BPCE assurances, nous appréhenmanagers s’en sont emparés dons le sales game comme un outil aussi pour suivre la progression de développement des compétences de leurs collaborateurs et défi- de nos vendeurs en complément de nir avec eux un plan d’amélio- l’animation de nos moniteurs, phyration des performances. À ce siques, un par Caisse d’épargne », La Tribune de l’assurance // décembre 2015 // n°208 // une publication Le risque d’Uberisation des agents généraux L e monde de la distribution de l’assurance est en profonde mutation tant sur le business model des agences que sur le management quotidien des équipes. Plus largement, la machine numérique s’attaque à tous les secteurs économiques et change les comportements d’achat des consommateurs. Les récentes annonces publiques concernant la fermeture de 20 à 30 % des agences bancaires de certains réseaux toucheront dans la même proportion les réseaux d’agents généraux. Les annonces se font plus discrètes mais les informations circulent en interne au sein des entreprises. Les agents généraux d’assurance doivent devenir des entrepreneurs d’assurance et repenser leur modèle, réorganiser leurs agences, de l’aménagement spatial des bureaux au management des unités en passant par le recrutement de nouveaux profils de collaborateurs, plus commerciaux, plus proactifs. Je conseille pour cela de se mettre en mode « start-up » afin de réfléchir différemment aux orientations à prendre, comme la mutualisation de services, le partage d’une force de vente supplétive entre agents ou la création de GIE autour d’un même projet ou d’une même plate-forme de gestion. Au final, la question à se poser ne serait-elle pas : qui, demain, peut tuer mon business ? Demandez-vous si votre concurrent principal n’est pas ailleurs. Et si c’était Google ou peut-être votre propre société mandante en pleine révolution digitale ? Je crois fermement à la place d’intermédiaires d’assurance structurés dans leurs actions commerciales, apportant du conseil et de l’expertise aux consommateurs, car c’est bien dans l’agence que se créé 98 % de la valeur client. Mais cela nécessite un bouleversement des approches commerciales des équipes en place qui doivent faire le lien entre le digital et l’agence physique en appliquant à la distribution d’assurance le modèle du click and collect qui a fait ses preuves dans d’autres secteurs d’activités. Pour les agents d’assurance, c’est revoir leur modèle d’affaires en acceptant d’interroger un système qui a été efficace et auquel on croyait. À ce titre, le manifeste du fondateur de Criteo, Jean-Baptiste Rudelle (On m’avait dit que c’était impossible, Stock), est très inspirant, faisant voler en éclat beaucoup de clichés. www.brilletcharles.com ite Les clés de la réuss r pour le client Créer de la valeu argés de clientèle Spécialiser les ch ation client Humaniser sa rel Etre là où le client se trouve ns ses actions Etre pro-actif da 57 RESSOURCES HUMAINES de page DR « Aujourd’hui, seulement 10 % de notre production est réalisée par téléphone, nous voulons augmenter cette part à l’avenir. » JEAN-MARIE ADAM BPCE assurances 58 la construction et la recette du simulateur, dont des chargés de clientèle et des directeurs de groupe. « Six mois après le lancement de l’outil, plus de 60 % des commerciaux l’utilisent, et ils sont jusqu’à 80 % dans certaines zones géographiques. La productivité s’est améliorée », observe-t-il. Dans une deuxième étape, l’outil pourrait être utilisé pour la certification dans le cadre du parcours de formation des nouveaux entrants. La direction s’en sert également dans la conduite du changement. Joël Lemarchandel, animateur régional BPCE assurances pour la Normandie, a participé au projet et considère que cet outil ne présente que des avantages. « Il est moteur pour les commerciaux car le mode d’apprentissage basé sur le high-tech diffère de ce qu’ils ont d’habitude d’avoir. Pour montrer à quel point ils se sont pris au jeu, certains ont constitué des équipes et organisent des mini tournois pour obtenir plus de scores ! L’outil génère aussi des économies pour l’entreprise, lui évitant des frais de transport, et permet aux managers de suivre l’évolution de leurs collaborateurs. Maintenant, cela dépasse la sphère commerciale car la DRH envisage de créer des scénarios spécifiques pour les entretiens professionnels. » À la fin de l’année, neuf Caisses d’épargne pilote sur dix-sept auront intégré le sales game. « La direction formation s’est complètement approprié le dispositif, affirme Jean-Marie Adam. Les ventes en auto ont progressé de 30 % et en MRH de 20 %. Quant aux commerciaux, ils sont 90 % à recommander l’outil et 90 % à l’utiliser toutes les semaines. » DU DOMMAGE À LA VIE Convaincue par l’efficacité de l’outil, Natixis assurances, filiale du groupe BPCE, déploie depuis l’été dernier son simulateur d’entraînement à l’assurance vie, baptisé « progress game » auprès des conseillers d’agence de trois Banques populaires. « Nous déve- Pôle emploi se met aussi à l’heure du « sales game » Vous êtes en recherche d’emploi sur un poste commercial et vous aimeriez rejoindre un grand groupe d’assurance. Cela tombe bien ! Allianz recrute actuellement en CDI sur toute la France des commerciaux capables de répondre aux besoins de ses clients en assurance, en protection sociale et en gestion de patrimoine. Pour décrocher un entretien avec la DRH du groupe, savez-vous que vous pouvez tester et démontrer vos capacités commerciales en jouant sur un simulateur entre dix et quinze minutes ? Il suffit de vous connecter sur le nouveau site de Pole emploi « l’Emploi store. » Vous jouez le rôle de conseiller commercial en agence Allianz et vous recevez une cliente virtuelle qui a pris rendez-vous pour assurer sa voiture. Celle-ci a relevé les tarifs sur Internet et elle est pressée. Vous devez répondre le mieux possible aux questions qu’elle vous pose. À l’issue de la simulation d’entretien, la cliente fictive vous donne son avis sur votre prestation et vous dévoile vos points forts. Si vous obtenez un score suffisant (vert), vous pouvez laisser votre CV à la DRH. Celle-ci-vous contacte ensuite pour qualifier vos motivations et projets. Une fois ce stade passé, vous êtes reçu par un manager commercial. Ce sales game permet à l’assureur de détecter en amont les talents pour mieux les intégrer par la suite, moyennant une formation à ses méthodes et produits. Après dix jours de lancement, il a déjà séduit plus de 2 000 utilisateurs. Deux cents ont démontré leur talent et soixante ont déposé leur candidature. © Bizness/LifeLike poursuit-il. L’outil simple d’utilisation et ludique a été coconstruit avec quatre Caisses d’épargne pilotes, dont celle de Normandie. Deux scénarios de vente ont été conçus avec Bizness, l’un en face à face avec le client, l’autre à distance. « Aujourd’hui, seulement 10 % de notre production est réalisée par téléphone, nous voulons augmenter cette part à l’avenir », remarque Jean-Marie Adam. Les instances représentatives du personnel ont été informées de la démarche et ont pu tester le simulateur. « La Caisse d’épargne de Normandie, qui s’appuie sur 225 agences, a ajouté pour sa part aux deux scénarios de base d’autres scénarios avec notamment des clients professionnels, particuliers et patrimoniaux haut de gamme », explique Jacky Riollier, directeur marketing et distribution à la Caisse d’épargne de Normandie, qui veut voir monter cette typologie de clients en portefeuille. Trente personnes ont été impliquées pendant un an dans loppons déjà les dispositifs d’e-learning, de webex (conf call associée à la présentation visuelle sur poste de travail), de classe virtuelle, mais nous voulions renouveler les techniques de formation à distance », indique Christian Pruvost, directeur du développement vie chez Natixis assurances. Juristes, responsables conformité, commerciaux et responsables marketing de BPCE ont participé à sa construction en comité projet et de pilotage. Cela a nécessité six mois de travaux pour enrichir le socle d’argumentaires et respecter les aspects conformité et représenté un investissement de 70 K€ à 110 K€. « Nous expliquons d’abord notre démarche aux directeurs d’agence et leur faisons tester l’outil pour qu’ils se l’approprient et s’impliquent », poursuit Chris- tian Pruvost. Déjà opérationnel dans trois Banques populaires régionales, Paris, Lille et Lyon, le « progress game » devrait être étendu à l’ensemble des banques du groupe en 2016. Dix mille conseillers clientèle de 4 300 agences au global sont concernés. Ils devraient tous être formés d’ici la fin du 2e trimestre 2016. Un seul scénario en face à face avec le client a été retenu. Le conseiller peut s’auto-évaluer sur six sujets et connaître son score de réussite. Les premiers retours sont très positifs. Ces expériences font boule de neige car Natixis Asset Management va y venir dans le courant de 2016, se réjouit Jean-Marie Adam. D’ici là, il y a fort à parier que d’autres bancassureurs leur emboîtent le pas. ! La Tribune de l’assurance // décembre 2015 // n°208 // une publication Dommages Dommages aux biens Dommages aux biens aux biens Protection Protection juridique Protection juridique juridique Responsabilité Responsabilité civile Responsabilité civile civile Frais de santé Frais de santé Frais de santé Flotte Flotte automobile Flotte automobile automobile Venez découvrir sur notre site votre Venezdédié découvrir sur notre site votre : espace aux marchés publics Venez découvrir sur notre site votre espace dédié aux marchés publics : espace dédiéAppels aux marchés d’offres publics : Appels d’offres Avis d’attribution Appels d’offres Avis Avis d’attribution d’attribution www.tribune-assurance.fr www.tribune-assurance.fr www.tribune-assurance.fr Profideo Services – 116 avenue Gabriel Peri – 93400 Saint-Ouen Capital social : 46.500 euros - SIRET : 32917884200087 - CODE APE : 5814Z - N° TVA intra-communautaire : FR 05 329178842 Profideo Services – 116 avenue Gabriel Peri – 93400 Saint-Ouen Capital social : 46.500 euros - SIRET : 32917884200087 - CODE APE : 5814Z - N° TVA intra-communautaire : FR 05 329178842 Profideo Services – 116 avenue Gabriel Peri – 93400 Saint-Ouen Capital social : 46.500 euros - SIRET : 32917884200087 - CODE APE : 5814Z - N° TVA intra-communautaire : FR 05 329178842 Haut de