Le ras-le-bol des salariés des banques françaises face aux
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Le ras-le-bol des salariés des banques françaises face aux
Le ras-le-bol des salariés des banques françaises face aux affaires Confrontés à l’agressivité de la clientèle, les salariés des banques subissent le contrecoup, parfois violent, des affaires touchant leurs établissements, à l’instar des révélations des Panama Papers. Un malaise aggravé par la restructuration du secteur, selon leurs représentants. « Notre image s’est dégradée du fait de certains agissements de nos dirigeants et de certains scandales qui se font jour régulièrement. Les premiers à payer les pots cassés, ce sont les salariés des banques qui souffrent comme jamais », dénonçait récemment Sébastien Busiris, responsable de la fédération FO des banques. En marge des défilés contre la loi travail, des agences bancaires sont d’ailleurs régulièrement dégradées ou saccagées, « provoquant des situations de stress et de traumatisme chez nombre de salariés », selon le syndicaliste. La Fédération bancaire française déclare avoir alerté le ministère de l’Intérieur dès le 11 avril. A la suite du scandale d’évasion fiscale des Panama Papers, 70 agences Société Générale avaient été prises à partie à la mi-mai, dont 90% par le biais de tags et/ou de collages d’affiches, selon des estimations internes obtenues par l’AFP. Les mises en causes de grandes banques françaises, dans de multiples dossiers ces dernières années, alimentent ce malaise : affaire Kerviel (Société Générale) et crise financière en 2008, sanctions américaines contre BNP Paribas et Crédit Agricole en 2014-2015, soupçons de manipulations de taux... Cabale médiatique Et, depuis début avril, les Panama Papers, vaste scandale d’évasion fiscale dans laquelle Société Générale, Crédit Agricole et BNP Paribas ont été tour à tour épinglés. Chez les salariés de Société Générale, dont le patron Frédéric Oudéa est accusé d’avoir menti au Sénat en 2012 lors d’une audition sur les paradis fiscaux, ce nouveau coup de projecteur passe mal. « Les salariés subissent la pression depuis plusieurs années », surtout après l’affaire Kerviel, et « sont un peu désespérés d’être victimes d’une cabale médiatique », rapporte Philippe Fournil de la CGT. « On est malmenés par la presse », réagit auprès de l’AFP une cadre, adhérente du Syndicat national des Banques (SNB) souhaitant rester anonyme, « dès qu’il y a quelque chose, c’est toujours le logo SG qui apparaît ». En interne, M.Oudéa a rapidement rencontré les représentants du personnel pour tenter de les rassurer, selon plusieurs sources syndicales. Une porte-parole du groupe indique que les salariés se sont vu fournir des « éléments de compréhension » pour répondre aux interrogations des clients et exposer la version des faits de l’entreprise. Perte de confiance Un rapport délétère entre clients et personnel bancaire semble tout de même s’installer quelle que soit l’enseigne. « On en est rendu à ne plus mettre de stylos au guichet, parce que c’est courant de se prendre le stylo dans la tête », témoignait récemment Christiane Sogorb, déléguée FO à la Caisse d’Epargne en Ile-de-France. Le climat était déjà « très lourd dans les banques » avant ce dernier scandale, qui ne fait qu’aggraver la «perte de confiance de la clientèle» envers les banquiers, ajoute Philippe Kernivinen (FO) de LCL, ex-Crédit Lyonnais et filiale de Crédit Agricole. En cause, du côté des clients, la hausse généralisée des frais bancaires qui n’est pas compensée par une amélioration des services. Dans le même temps, le personnel bancaire craint pour son emploi, entre coupes dans les effectifs et évolution des missions, pour accompagner l’essor des services numériques et la chute corollaire de fréquentation des agences. D’ici à 2020, Société Générale a prévu de supprimer au total 2.675 postes, dont les trois-quarts dans son réseau d’agences. La fermeture prévue de 250 à 280 agences secondaires (selon les sources) chez LCL, menace jusqu’à 500 emplois supplémentaires au sein de l’enseigne déjà en pleine restructuration, redoutent les syndicats. La banque d’investissement de BNP Paribas est également touchée, avec 675 postes appelés à disparaître d’ici 2019. « Ce qui prédomine c’est un mal-être au travail », tranche Sébastien Busiris de FO. « On en arrive malheureusement à des extrémités qu’on ne connaissait pas en si grand nombre, c’est-à-dire des salariés qui se suicident sur leur lieu de travail », dit-il, évoquant un cas par mois dans l’ensemble des grands établissements bancaires français. Source : Ouest France