Le Figaro – Septembre 2015
Transcription
Le Figaro – Septembre 2015
PAYS : France RUBRIQUE : Premiere page PAGE(S) : 25 DIFFUSION : 317225 SURFACE : 17 % JOURNALISTE : Olivier Nuc PERIODICITE : Quotidien 3 septembre 2015 - N°22104 NOS FIGURESDE LA RENTRÉE ( ' OLIVIERNUC @oliviernuc Ils sont revenus au printemps dernier sous une nouvelle identité. Celle de Blouson noir , extrait de leur nouvel album, le troisième (sortie le 18 septembre), et pierre angulaire de ce premier disque du duo depuis 2010. « Ce morceau a été le point de départ deeWe Cut the Night » , explique Simon Buret, attablé avec son compère Olivier Coursier. « Nous voulions revenir par la musique, avec cette chanson en hommage au Velvet Underground et à la vie interlope de New York », ajoute-t-il. Depuis la fin de leur dernière tournée, en 2012, les membres d’Aaron ont pris le temps de vivre. Olivier a collaboré avec Zazie et le chanteur Auden. Simon avoyagé. « J’avais besoin de me dire que tout était fini et de laisser la place à l’inconnu. » Après ces expériences en solitaire, l’envie de transcrire ces moments fugitifs en musique les a réunis. « Nous nous sommestrès bien retrouvés», disent-ils de concert. Encore plus que sur ses précédents disques, le duo fait preuve d’une belle fluidité avec sa nouvelle collection de titres marqués par des formes artistiques exogènes. « En sortant de la dernière exposition de Bill Viola, nous avons ressenti un choc très fort. Voilà quelqu’un qui poseses émotions de manière limpide. Son travail a constitué une décharge créative. » S’ils travaillent toujours avec des machines, les musiciens se sont amusés cette fois à tordre le son d’instruments naturels, dans une matière sonore conçue pour envelopper l’auditeur. Les écrits de l’auteur américain du XIX e siècle Walt Whitman ont été un autre point d’ancrage. « Dans les périodes de composition, nous parlons en termes d’images, de couleurset pas du tout de technique» , raconte Olivier Coursier. Voilà plus de dix ans que ces artistes aussi sensibles que cérébraux ont uni leurs forces. Leur parcours a été jalonné d’un succès grandissant de disque en disque. Aujourd’hui, ils considèrent We Cut the Night comme un nouveau départ, animés par l’enthousiasme de débutants. « Les gens semblent encore curieux de notre travail », se félicite Simon, qui explique que les récents concerts belges du groupe ont affiché complet en vingt minutes. Amorcée au printemps dernier à Istanbul, la tournée d’Aaron verra les deux complices entourés de nouveaux collaborateurs, pour un périple de plus d’un an. « Lors de la dernière tournée, j’avais appris qu’il n’était pas si grave de jouer une fausse note. Aujourd’hui, j’ai compris que ce ne serait pas la fin du monde si cette aventure s’arrêtait », confie Simon Buret. De quoi donner encore plus de piquant à ces belles retrouvailles. Tous droits de reproduction réservés