Vif-argent n°54
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Vif-argent n°54
n° actualité Projet de banque éthique européenne : remplir la bouteille de « liquide éthique » Jeudi 7 octobre 2010. Bruxelles. 19 h 00. L’été indien apporte une douceur inespérée dans la capitale européenne, signe d’une soirée chaleureuse et cosmopolite qui s’annonce. Bruxelles recèle de parcelles de créativité réelle : parmi elles, le centre Dansaert. Grande salle, à l’écart de l’agitation urbaine, entièrement repeinte en blanc. Sobriété pacifique et spacieuse, il faut cela pour accueillir un événement aussi modeste que fondamental, puisque ce sont les riens qui font le tout. Autour de la table, certains des pionniers des coopératives de la finance éthique européenne : Credal, la belge francophone, sa sœur jumelle flamande Hefboom, la française Nef, l’allemande Oekogeno, l’italienne Banca Etica et l’espagnole Fiare. Les six coopératives présentes partagent le double constat de se sentir « en famille » avec les cinq autres partenaires, et de vouloir suivre la devise de l’état belge, « l’union fait la force », en unissant leurs forces pour créer la première banque éthique européenne. Le récent renouvellement aux trois-quarts de son conseil d’administration, conjointement à la nécessité de mieux structurer son activité en Italie, ne permet plus à Banca Etica de porter dans un délai court le projet Banca Etica Europa, tel que cela avait été prévu avec la Nef et Fiare. Or, le besoin exprimé par la société civile européenne de créer un outil au service du financement des activités de transformation sociale est chaque jour plus pressant. Et la « finance cosmétique » ne sauvera pas un secteur financier en perte de sens moral, de sens tout court. Alors il faut agir. Maintenant. L’idée est de créer une coopérative européenne bancaire détenue par ces six coopératives nationales, qui aujourd’hui représentent 85 000 sociétaires, un milliard d’euros de collecte d’épargne et 550 millions de crédit à des entreprises responsables. Une goutte d’eau dans la marée noire financière européenne et mondiale, mais une goutte d’espoir pour tous les citoyens européens qui savent que quelques gouttes peuvent changer le cours de l’évolution d’un système vivant. Si l’on ne les transforme pas en profondeur, le système financier et le système économique dans son ensemble vont finir par s’assécher, non par manque de liquidité, mais par manque de « liquide éthique ». Les coopérateurs de Credal, Hefboom, Fiare, Oekogeno, Banca Etica et la Nef sont 85 000 gouttes de liquide éthique mues par la conviction que si la cosmétique rend la bouteille plus belle, elle n’a aucun impact sur la qualité du liquide qui se trouve à l’intérieur de la bouteille. Alors que goutte après goutte, si chacune contient la molécule de transformation du liquide existant, on finit par renouveler [automne 2010] éditorial Jacky Blanc Marc Favier, Responsable de Projets e centre Dansaert est une ancienne usine de cosmétiques. Quel meilleur symbole au moment où ces pionniers font face aux stratégies « cosmétiques » de certains grands groupes bancaires avides de capter la « clientèle éthique » et de valoriser leur image en berne depuis la crise financière ? 54 entièrement le contenu de la bouteille. Si les régulateurs des banques centrales européennes, qui partagent le constat de la nécessité de renouveler le contenu de la finance mondiale, reconnaissent le phénomène de « liquide éthique » en cours au sein de la société civile, ils pourront accompagner ces structures vers la création de la banque éthique européenne, et espérons-le, la finance vers une liquidité qui rime avec fraternité et solidarité. Si les sociétaires des banques alternatives européennes savent individuellement quelle transformation ils veulent apporter, accompagnés par les régulateurs, ils ne connaissent pas encore le processus précis qui les conduira à façonner la bouteille « banque éthique européenne », même si les artisans verriers de Fiare, Banca Etica et la Nef ont depuis cinq ans bien avancé sur les modalités juridiques, économiques et informatiques du façonnage. L’année 2011 sera consacrée à concrétiser la fabrication de la bouteille. Pour aller plus loin dans ces réflexions sur l’évolution du projet Banca Etica Europa, des réunions de sociétaires seront organisées en février et mars 2011 dans des dizaines de villes de France. Rendez-vous sur le site Internet de la Nef pour découvrir les dates et lieux exacts. Nous vous attendons nombreux ! Pour en savoir plus : www.credal.be www.bancaetica.com www.hefboom.be www.proyectofiare.com www.oekogeno.de Nous ne sommes pas seuls sur le chemin de la banque éthique européenne. Avec Banca popolare Etica et Fiare, la Nef était prête à devenir une banque latine. Aujourd’hui, nous découvrons un nouvel horizon avec l’arrivée de partenaires venus du Nord de l’Europe qui permettent de renforcer et de diversifier notre projet. Cette évolution débouche sur un plus large chemin rendu possible par tout ce que nous avons déjà construit. Ce que nous avons déjà exploré nous permet en effet d’aborder de nouvelles hypothèses que nous n’aurions pas osé envisager sans être devenus riches du travail réalisé ensemble précédemment. Ce n’est plus seulement l’optimisme de notre volonté qui nous fait avancer, mais la certitude à la fois intérieure et partagée que c’est possible. Il n’y a pas de voie royale vers la banque éthique européenne, mais des sentiers de reconnaissance très divers comme une promenade en forêt de Brocéliande ou une partie de campagne dans les vallons du Trièves, organisées par les Cercles d’Initiatives Territoriales des sociétaires de la Nef. Des salariés sont passés par Florence cet été pour la formation de l’Institute for Social Banking sur le thème « Investir sur les valeurs ». Jean-Paul Jaud, par « la voix de nos enfants », nous invite avec Terre de liens à Barjac, pour expérimenter un nouveau type d’entreprise agricole, pendant que tous les sociétaires de la Nef ont pu participer à l’un des douze « FEST’Nef » de novembre. Être heureux dans des actions de responsabilité citoyenne, c’est peut-être le moyen d’adoucir les tensions sociales. Effectivement, nous ne sommes pas seuls : il y a des dizaines de milliers de colibris qui veulent éteindre l’incendie de la cupidité pour faire triompher la fraternité. Rappel aux sociétaires de la Nef Un courrier vous a été adressé à la fin du mois d’octobre afin de vous inviter à soutenir l’engagement de la Nef en faveur d’une économie plus humaine. Pour cela, vous pouvez souscrire des parts supplémentaires au capital de notre coopérative pour consolider ses fondations et lui permettre d’obtenir un agrément bancaire avec ses partenaires européens. Les avantages fiscaux liés à la souscription de capital sont garantis pour des souscriptions effectuées avant le 31/12/2010. Pour des nécessités de gestion, les règlements doivent nous parvenir avant le 27/12/2010. société coopérative de finances solidaires actualité Séverine Pellerin, Chef de projet de Terre de liens Une ferme Terre de liens pour approvisionner la cantine scolaire de Barjac À Barjac, petite commune gardoise rendue célèbre par le film « Nos enfants nous accuseront », un vaste domaine agricole de 120 hectares de plaine, « La Grange des Prés », a été acheté par la Foncière Terre de liens. Avec un capital de 15 millions d’euros constitué par l’épargne de 5 000 actionnaires, Terre de liens a dépensé plus d’un million d’euros pour l’achat collectif de ce domaine agricole. L’enjeu en vaut en effet la peine. ar l’achat de terres agricoles et l’installation d’une agriculture durable, multifonctionnelle et de proximité, Terre de liens souhaite témoigner qu’une autre façon de gérer la terre est possible et bénéfique pour l’occupation du territoire. La Foncière répond aujourd’hui à la sollicitation de la commune de Barjac pour soutenir un projet local visant la création d’emplois, le développement des circuits courts et la production d’aliments sains. Cette acquisition permettra l’accès au foncier à de nouveaux agriculteurs biologiques qui approvisionneront le marché local de Barjac et notamment sa cantine scolaire. male. Le domaine devrait bientôt accueillir un paysan boulanger, un producteur de volailles, un maraîcher, un éleveur caprin et probablement un éleveur porcin. La production des céréales et du fourrage sur l’exploitation visera l’autonomie alimentaire des élevages et la limitation du transport de matières premières (paille, grains, foin, etc.). La valorisation des effluents d’élevage sur le site est également envisagée (fumier pour les terres, effluent de fromagerie pour les cochons ou la volaille, etc.). Un projet agricole qui respecte la terre La mutualisation des moyens techniques et humains est un des principes fondateurs de ce projet d’installation. Par exemple, le partage des espaces professionnels (bâtiments d’élevage, ateliers de transformation, lieux de stockage, etc.) et l’organisation collective de la commercialisation (magasin à la ferme, livraisons collectives, etc.) devraient faire gagner un temps précieux aux fermiers. Par ailleurs, Terre de liens souhaite aussi accueillir une couveuse agricole portée par une association de développement agricole. Elle constituera un espace d’apprentissage technique pour de jeunes agriculteurs en mettant de la terre, du matériel, un logement et un formateur à leur disposition. Cette structure devrait permettre la formation d’une nouvelle génération de paysans. Pour accueillir ce projet agricole, d’importants investissements sont nécessaires puisqu’il s’agit de donner au corps de ferme très dégradé une triple fonction : productive, résidentielle et d’accueil du public. La rénovation de la ferme sera envisagée selon les principes d’économie énergétique, de valorisation des ressources locales et d’intégration paysagère. Dans un contexte national qui voit disparaître 200 fermes par semaine, la candidature de Terre de liens auprès de la Safer1 Languedoc-Roussillon a permis de sauver l’unité de ce domaine menacée par des stratégies d’agrandissement. Cent vingt nouveaux hectares sont à présent protégés du marché spéculatif foncier et consacrés à une production agricole locale, durable et solidaire. Les terres appauvries par des années de monoculture intensive sont désormais cultivées en engrais verts pour favoriser la régénération du sol pendant la période nécessaire de conversion à l’agriculture biologique. Ensuite, les terres seront confiées à des fermiers pour réaliser leur activité. Le projet agricole de la Grange des Prés est caractérisé par l’ancrage territorial des productions, la dynamique collective, le respect de l’environnement et la recherche d’autonomie des systèmes d’exploitation. Les activités agricoles envisagées sont variées et complémentaires du point de vue agronomique pour que la synergie entre les proPhoto extraite du film de J.P. Jaud ductions et la rotation « Severn, la voix de nos enfants ». des cultures soit opti1 2 3 Des perspectives de développement à fortes plus-values sociale et éducative Ce grand projet a pu voir le jour grâce à une collaboration étroite entre Terre de liens, la commune de Barjac, le Conseil Général du Gard, le Conseil Régional du Languedoc-Roussillon et l’ensemble des acteurs du monde agricole (la Safer, la Chambre d’Agriculture, l’ADDEAR, le CIVAM2 Bio). Le soutien financier de la Fondation de France, de l’Association La NEF et du Réseau Biocoop permettent aujourd’hui à la Foncière d’organiser le démarrage de ce projet d’installation. Pour en savoir plus : Soutenez dès maintenant l’achat collectif et la rénovation de la Grange des Prés en souscrivant auprès de la Foncière Terre de liens.3 www.terredeliens.org – tél. : 09 70 20 31 09 « Severn, la voix de nos enfants » Barjac a également été le décor de « Nos enfants nous accuseront », film-documentaire de JeanPaul Jaud, devenu depuis un véritable phénomène de société. Sa suite, intitulée « Severn, la voix de nos enfants », est sortie en salles le 10 novembre dernier. En 2008, Jean-Paul Jaud éveillait les consciences en faveur d’une agriculture durable et responsable dans son film « Nos enfants nous accuseront ». Le documentaire racontait l’introduction du bio dans la cantine scolaire de Barjac et dressait un constat dur mais réel des impacts du modèle agricole dominant sur la santé de la planète et de ses habitants. Le 10 novembre dernier est sortie la suite : « Severn, la voix de nos enfants », véritable invitation au passage à l’action. « Dans ce second volet, je souhaite montrer que l’on peut agir, qu’il y a partout dans le monde des hommes et des femmes, soucieux de l’environnement, qui portent des actions concrètes et réussies », explique Jean-Paul Jaud. À découvrir de toute urgence ! Pour en savoir plus : www.severn-lefilm.com Société d’aménagement foncier et d’établissement rural Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural L’agrément « Entreprise Solidaire » permet de bénéficier d’un avantage fiscal : réduction de 25 % du montant souscrit sur l’Impôt sur le Revenu et de 75 % sur l’Impôt Sur la Fortune actualité Jacques Favier, Directeur Général de NCEM NCEM, un instrument « capital » pour les entrepreneurs responsables Engagée dans un projet de transformation sociale non-violente, la Nef promeut une nouvelle économie à travers des activités d’épargne et de crédit solidaires et transparentes. Afin de compléter sa gamme d’outils financiers pour que l’argent relie les hommes, la Nef a créé, en 2007, Nef Capital Éthique Management qui apporte une solution aux besoins en investissement à long terme d’entreprises novatrices et responsables. a société de gestion NCEM a vocation à gérer des fonds d’investissement en vue d’accompagner le développement d’entreprises agissant dans le domaine des économies d’énergies, du recyclage ou de l’agriculture biologique. NCEM collecte l’épargne d’investisseurs professionnels privés ou publics pour former un « fonds d’investissement ». L’argent collecté est ensuite investi de façon non spéculative dans les entreprises réalisant un chiffre d’affaires approchant le million d’euros, ayant au moins trois années d’existence et qui sont en recherche de fonds propres supérieurs à 500 000 €, pour financer leur croissance à travers des équipements et des recrutements. NCEM propose ainsi aux éco-entrepreneurs un instrument de près de 10 millions d’euros pour développer l’économie responsable. Concrètement, en juin 2009, NCEM a créé sens, un fonds d’investissement destiné à des investisseurs avertis1 qui permet à des entreprises responsables, dont plusieurs sont sociétaires emprunteuses de la Nef, de bénéficier de l’évolution des consommateurs qui se tournent de plus en plus vers les produits et services éthiques. Parmi les apporteurs qui ont 1 2 alimenté le fonds sens, on distingue la Nef, le Crédit Coopératif, ou encore le mutualiste Apicil. Le premier investissement a pu être réalisé chez Ideo2 en 2009. NCEM prévoit aussi d’intervenir auprès de structures apportant des services écologiques aux entreprises. L’offre de NCEM vient compléter les initiatives citoyennes, innovantes et solidaires existantes telles que celles des clubs CIGALES ou de la coopérative Garrigue. Contrairement au crédit, la croissance par fonds propres présente l’avantage de se libérer des remboursements à échéance régulière et permet ainsi aux entreprises accompagnées de gagner en autonomie. Pour en savoir plus : www.nefcapitalethique.com 01 47 23 66 60 Sont considérés comme investisseurs avertis : l’investisseur institutionnel, l’investisseur professionnel et l’investisseur qui remplit les conditions citées dans l’article 2 de la loi du 13 février 2007 Pour en savoir plus sur l’investissement citoyen chez Ideo, se reporter à la rubrique « Zoom sur » en page 5 échos du terrain Éc h o s d e R h ô n e-A l p e s Une partie de campagne dans les vallons du Trièves Les membres du groupe local de l’Isère L’arrivée des beaux jours en juin a été l’occasion pour le groupe local de l’Isère d’organiser une RandoNef à la découverte de projets financés par la Nef. Retour sur une journée riche en échanges. Une soixantaine d’Isérois, sociétaires, étudiants, sympathisants de la Nef ou curieux du monde agricole, nous ont rejoints, le 5 juin dernier, pour rencontrer des porteurs de projets responsables et novateurs situés dans le Trièves et le vallon de la Jarjatte. La visite de quatre fermes (la SCI des 3 cols, la ferme Gabert et, plus au sud, les fermes de la Jarjatte et du Trabuëch) nous a permis de découvrir des manières différentes de vivre de l’agriculture. Qu’il s’agisse de reprise de ferme familiale ou de création d’activité, les agriculteurs ont su innover, développer des réseaux et privilégier des circuits courts. Ils distribuent ainsi leurs produits en vente directe depuis la ferme, sur des marchés, auprès des cantines bio ou sous forme de paniers hebdomadaires. Ces témoignages nous ont apporté une grande leçon de courage et d’imagination pour créer une nouvelle forme d’agriculture viable économiquement et qui échappe au rouleau compresseur « productiviste ». Au cours de la visite, un pique-nique à la ferme a été l’occasion de partager un moment convivial entre les participants. Première animation lancée par le jeune groupe local de l’Isère, cette rencontre nous a permis de réunir un public large pour lui faire découvrir concrètement les actions de la finance éthique sur le territoire. Par ailleurs, des rendez-vous réguliers sont organisés pour échanger au sujet du projet de banque éthique européenne, et de nouveaux projets d’animation sont en cours d’organisation. Pour en savoir plus : Groupe local de l’Isère - [email protected] >>> Éc h o s d e F lo re n ce Une université d’été sur la finance éthique Aurélie Descours, Chargée de Communication Du 18 au 23 juillet derniers, l’Institute for Social Banking a organisé la 3e édition de son Université d’été en Italie, à Florence, autour du thème « Investir sur les valeurs – quelles valeurs ? ». Parrainée par Banca popolare Etica, cette session 2010 a permis de réunir 90 participants provenant du monde entier, et en particulier de pays européens, parmi lesquels figuraient quatre salariés de la Nef. Pendant une semaine, des universitaires internationaux et des intervenants professionnels venant de la GLS et de Triodos en Allemagne, de Merkur au Danemark ou de la BAS en Suisse se sont succédés pour nous faire partager leurs expériences et leurs conceptions de la finance éthique. Des modules de formation participatifs très innovants nous ont permis de souligner la multiplicité des facettes d’une banque éthique, ses valeurs et les enjeux auxquels elle est confrontée. Audelà du partage de connaissances et de la découverte de méthodes de travail inédites en équipe, la richesse des échanges, le partage d’expériences ainsi que la mise en commun de compétences ont représenté un apport colossal en matière d’organisation et d’intelligence collective. Nos réflexions ont ainsi permis de confirmer le rôle social, sociétal et économique d’une banque, ainsi que son impact sur nos perceptions individuelles. Au-delà des valeurs, aussi nombreuses soient-elles, l’éthique d’une banque réside dans ses intentions profondes et sa recherche de cohérence globale au quotidien. Dans le respect de ses engagements et de ses motivations, la banque éthique a de beaux jours devant elle. Pour en savoir plus : Institute for Social Banking e. V. Christstr. 9 44789 Bochum Allemagne www.social-banking.org [email protected] Éc h o s d e B re ta g n e La Nef en Brocéliande Les membres du Cercle d’Initiatives Territoriales de la Nef en Brocéliande Créé en mars 2010 en centre Bretagne dans la forêt de Brocéliande, le Cercle d’Initiatives Territoriales de la Nef en Brocéliande est né à l’initiative de quatre sociétaires soucieux de diffuser les valeurs de la coopérative sur ce territoire. Nous étions quatre passagers pour ce premier embarquement et au moins autant de complices à pousser depuis le quai pour la mise à l’eau, faute de temps pour s’embarquer tout de suite. Nous nous sommes engagés dans ce périple afin de faire connaître au grand public les possibilités de transformation sociale ouvertes par la finance éthique et de créer des liens entre les sociétaires de la Nef de notre secteur. En plus d’être un intermédiaire entre la délégation régionale à Nantes et le terrain, le groupe prévoit notamment d’être force de propositions pour accompagner la création de la Banque Éthique Européenne et pour mener des réflexions sur le microcrédit. Notre première escale s’est déroulée à Concoret (56), en mai dernier, à l’occasion du Marché de l’artisanat et du terroir où la Nef tenait un stand. Depuis, les manifestations se sont enchaînées avec les foires bio de Muzillac (56) fin septembre et de Guichen (Ille et bio, 35) en octobre. Le mois de l’Économie Sociale et Solidaire a été l’occasion d’accoster au cinéma l’Hermine de Plélan-le-Grand (35) pour animer un débat avec des représentants des Paysans sans terre brésiliens puis d’organiser une manifestation sur la finance éthique lors du marché de Paimpont (35). Enfin, pour les défis FEST’Nef, nous avons organisé une journée festive, le 20 novembre dernier, à la découverte de porteurs de projets à Augan (56). Pour en savoir plus : Si vous souhaitez rejoindre le Cercle d’Initiatives Territoriales de la Nef en Brocéliande, pour une promenade ou un long voyage, le nombre de places n’étant pas limité, contactez-nous par courriel en écrivant à [email protected]. comment ça marche ? <<< Les différentes natures de l’argent Le travail d’intermédiation bancaire que réalise la Nef l’amène souvent à évoquer des processus liés à l’argent tels que les transactions, le prêt, l’investissement ou le don. Ces notions nécessitent d’être définies et précisées pour bien comprendre ce qu’elles signifient à la Nef. La Nef distingue deux circuits dans la circulation de l’argent : le cycle économique et social d’une part, et le cycle du savoir d’autre part. L’argent est un outil de mesure qui permet d’échanger des biens et services de manière courante. Il va alors circuler entre les acteurs à travers différentes formes, auxquelles sont associées des valeurs et des utilisations. Le cycle économique La transaction va permettre d’échanger des biens et services déjà produits. Pour la Nef, la transaction est associée à la fraternité, considérant que privilégier le collectif à l’individu est plus vertueux. Le prêt peut prendre deux formes : • l’épargne, qui est un prêt concédé par l’épargnant à la société financière et sécurisé à travers la réglementation bancaire. • le crédit, qui est l’argent prêté par la société financière aux emprunteurs et contregaranti par des hypothèques, des organismes de garantie, des cautions, etc. Ces formes de mouvement d’argent1 répondent à la notion d’égalité dans le temps, dans la mesure où l’argent prêté ou investi peut être récupéré à terme avec un risque plus ou moins important. Transaction, prêt et investissement composent ainsi le cycle économique. L’activité du cycle économique va créer un excédent, par le biais du travail qui sera utilisé, selon deux modes : soit il est réinvesti et repart dans le cycle de vie économique, soit il est donné et part alors dans le cycle du savoir. Le cycle du savoir Le don2, décidé ou contraint3, est la forme qui va permettre d’équilibrer la société. La création de richesses qui alimente le don va permettre d’investir dans des domaines qui utilisent plus d’argent qu’ils n’en produisent. Le don s’inscrit dans le cycle du savoir et est alors associé à la notion de liberté car un espace de liberté est conféré à son utilisation. Les domaines des arts, de la culture, de la recherche, de l’enseignement, de l’innovation, du développement… sont des secteurs bénéficiaires du don et permettent, sur du long terme, d’avoir des effets bénéfiques dans le cycle de vie économique. Les différentes natures de l’argent occupent donc des fonctions qu’il est nécessaire de distinguer en vue de les utiliser dans le respect des valeurs qui leur sont associées, de manière à atteindre une vie financière saine et équilibrée. 1 L’investissement, qui est concrétisé par l’achat de parts de capital dans une structure, comporte un risque lié à l’objet de l’investissement. 2 3 Le prêt (épargne et crédit) et l’investissement Il ne s’agit pas ici du don de charité Les impôts par exemple des projets et des prêts Coopérative de production audiovisuelle dans les Hauts-de-Seine > Inflammable Productions - 110 boulevard Jean Jaurès 92110 Clichy - www.inflammableproductions.com Riches d’expériences multiples et complémentaires dans l’audiovisuel, Mathieu Détaint, Eléonore Lamothe et Nicolas Sauret ont décidé de créer Inflammable Productions, une coopérative de production audiovisuelle. Conçue comme un outil mutuel, la société s’appuie sur un collectif de créateurs regroupant journalistes, auteurs, photographes et réalisateurs, et produit principalement des films documentaires et webdocumentaires. La Nef a été sollicitée pour financer les investissements de lancement de l’entreprise. > Boulangerie en bio en Aveyron Le Fournil aux Grillons - Frédéric Jaugey Route de la Cibadière - 12120 Comps-la-Grandville [email protected] Frédéric Jaugey a créé en 2006 sa boulangerie en bio, labellisée par Nature et Progrès. Il propose du pain au levain naturel cuit au feu de bois, principalement vendu sur les marchés locaux. En raison d’une demande croissante et afin d’ouvrir son fournil à d’autres personnes, Frédéric a souhaité construire un four traditionnel à plus forte capacité de production. Soutenu par la commune, la région, et le Fonds d’Intervention pour les Services, l’Artisanat et le Commerce, Frédéric a sollicité la Nef pour financer cet investissement. Entreprise de jardinage et de paysagisme dans le Var > SARL Couleur Nature - Les Bas Oliviers - La Garde Freinet 83550 Vidauban - [email protected] Créée en 1999 par cinq associés, la SARL Couleur Nature propose des prestations complètes de jardinage et de paysagisme dans une démarche respectueuse de l’environnement. Depuis 2006, la société propose la construction de bassins naturels. Elle a souhaité étendre ses services à l’installation de systèmes d’assainissement par phyto-épuration. La Nef, qui était déjà intervenue en 2006, a été à nouveau sollicitée pour financer les investissements liés à ce développement. Réseau de micro-crèches d’appartements dans le Rhône > SARL Les Minuscules Villeurbanne - PIBS le Prisme 2 CP 42 - Place Albert Einsten - 56038 Vannes Cedex [email protected] La SARL Optimômes développe le concept de la crèche solidaire qui permet aux familles de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle. Ce réseau associe une micro-crèche d’appartements, Les Minuscules, qui accueille des enfants en bas âge en journée, et le service Gepetto qui intervient à domicile pour des enfants jusqu’à 13 ans en horaires décalées, week-ends et jours fériés. Après avoir créé une première crèche solidaire à Vannes (56), le réseau a ouvert en février dernier une seconde crèche à la demande de la mairie de Villeurbanne (69), et avec le soutien financier de la CAF* de Lyon. La Nef et un organisme bancaire ont été sollicités pour financer l’opération. *CAF : Caisse d’Allocations Familiales le dossier Jean-Marc de Boni, Directeur Général de la Nef Énergie Partagée, l’allia au service de la maîtrise des é Nous, citoyens, faisons aujourd’hui face à un double défi : d’une part maîtriser notre consommation d’énergie, tout en préparant l’après-pétrole, et d’autre part endiguer les abus du capitalisme qui tendent à concentrer entre les mains de quelques-uns ce qui, par essence, est un bien commun. Fruit d’une étroite collaboration d’experts, Énergie Partagée a été créée par la Nef, Enercoop et SOLIRA Développement (Philippe Vachette, INDDIGO et HESPUL). Cette nouvelle structure est l’aboutissement d’un projet de longue date porté par des experts en énergies renouvelables. nergie Partagée a été créée dans le but de développer des moyens de production d’électricité utilisant des énergies renouvelables et appartenant aux consommateurs. Concrètement, il s’agit d’offrir aux citoyens la possibilité d’investir dans un fonds entièrement dédié aux énergies respectueuses de l’environnement. Parallèlement à cette notion d’investissement, il est apparu tout aussi indispensable de développer une démarche d’incitation forte aux économies d’énergie. De la réflexion à la concrétisation, des partenaires de longue date ont largement contribué à la création d’Énergie Partagée en apportant leur expertise dans leurs champs d’intervention respectifs. SOLIRA, exploitant de systèmes photovoltaïques Première forme concrète de l’engagement d’acteur en faveur des énergies renouvelables, SOLIRA (SOLeil Investissement Rhône-Alpes) est portée par Philippe Vachette. Il se souvient : « Au départ, en 2005, ce sont quelques copains fanas des énergies renouvelables et de la maîtrise de l’énergie qui réfléchissaient à l’avenir énergétique en Europe, mais… chacun de leur côté ; certains à Chambéry, d’autres à Villeurbanne. Depuis 25 ans, l’ASDER sensibilise élus et techniciens de Chambéry à ces enjeux. En 2005, la ville démarrait la première centrale photovoltaïque de plus de 100 kW raccordée au réseau, et le bureau d’études INDDIGO renforçait son équipe “Énergie et Climat”. À Villeurbanne, HESPUL, voisin depuis des années de la Nef, pensait depuis longtemps à développer, après de premiers essais, un outil qui réunisse “énergies renouvelables” et “investissement citoyen” ! Grâce à des programmes européens, HESPUL a appris à bien apprécier l’exemple allemand où, dans plusieurs villes, des citoyens mobilisent leur épargne pour lancer et contrôler des sites d’énergies renouvelables surtout photovoltaïques. » De son côté, Marc Jedliczka, Directeur Général d’HESPUL, confirme : « L’idée de l’investissement collectif “citoyen” dans la production d’énergies renouvelables est à l’origine même de la création d’HESPUL, sous le nom de “Phébus”, au début des années 90. L’exemple d’une coopérative genevoise, la CERA, avait inspiré notre idée de lancer une souscription militante afin de réunir les 80 000 francs (français) nécessaires à l’époque pour installer les 10 m² de la première “centrale photovoltaïque raccordée au réseau” en France. Grâce au geste de la grosse centaine de souscripteurs ayant répondu présents, ceci fut fait en juin 1992, à quelques encablures du surgénérateur “Superphénix”, quintessence de la monstruosité centralisatrice du nucléaire alors en panne, aujourd’hui en cours de démantèlement. » Quant à la Nef, elle a participé très activement à la création de la Foncière Terre de liens, dont l’objectif est aussi de rendre aux citoyens un bien commun menacé : la terre. L’idée est alors venue de s’inspirer de cette réussite et d’en reprendre le « véhicule » : une Société en Commandite par Actions, l’une des plus vieilles formes de société commerciale, dans laquelle les apporteurs d’argent (les commanditaires) demandent à une (ou plusieurs) personnes(s) (le commandité) de l’utiliser au mieux afin de répondre à un besoin précis. Jadis, il s’agissait de convoyer une marchandise d’un port à l’autre. Et pendant toute la durée du voyage, le commandité, engageant parfois jusqu’à sa vie, était le seul maître à bord. Cette forme séduit HESPUL et nos amis savoyards qui demandent alors à la Nef d’accompagner leur projet : SOLIRA voit ainsi le jour. Philippe Vachette, venant d’un bureau d’études et ayant travaillé à la ville de Chambéry, est rapidement missionné : « On m’a demandé de voir comment on pourrait tenter de développer, en France, ce que les Allemands réussissaient si bien chez eux1 ! Et cela a été un plaisir de faire collaborer ces partenaires, chacun s’employant, avec la modestie et la persévérance du jardinier, à faire mûrir un projet commun ». SOLIRA compte ainsi aujourd’hui 160 actionnaires pour 1 074 000 euros de capital ayant contribué à financer trois centrales photovoltaïques en fonction et 12 autres en projet. Enercoop, fournisseur d’électricité verte Pendant ce temps, la Nef participait à la création d’un distributeur coopératif d’électricité 100 % renouvelable : la SCIC Enercoop, initiée par Julien Noé, alors jeune stagiaire chez HESPUL et aujourd’hui Directeur Adjoint, vite rejoint par Patrick Behm, en qualité de Directeur Général. Julien nous rappelle les fondements d’Enercoop : « Le projet d’Enercoop est fondé sur une vision combinant intérêt collectif et ambition écologique : chacun doit pouvoir disposer d’une énergie propre d’origine renouvelable et en quantité maîtrisée mais suffisante, donc à un prix abordable. Cela implique de développer de nouveaux moyens de production d’électricité, de réduire la demande d’énergie et aussi de donner aux consommateurs le moyen de s’approprier collectivement leur électricité en participant réellement aux choix concernant les orientations à suivre, et bien sûr les prix. » Pour aller dans ce sens, Enercoop propose à chacun, depuis juillet 2007, de remplacer son contrat d’électricité d’origine nucléaire et fossile par un approvisionnement à partir de sources d’énergies renouvelables. Mais Enercoop n’a pas pour unique but d’acheter et de revendre des énergies respectueuses de l’environnement. Ce fournisseur d’électricité verte vise aussi à rapprocher la production et les consommateurs en proposant aux citoyens d’investir à hauteur de ce qu’ils consomment dans la production locale d’électricité, via un maillage de coopératives régionales, et de s’impliquer ainsi dans la gestion et la vie de ces coopératives. « C’est l’autonomie énergétique à l’échelle de la coopé- Paroles de fondateurs Philippe Vachette, Directeur de SOLIRA « On va ainsi démarrer une belle aventure économique, écologique et citoyenne ! » ance d’expériences énergies renouvelables rative : je consomme ce que je produis et je produis ce que je consomme » explique Julien Noé. Ces réflexions prennent forme sur tout le territoire français. À l’image de Michel Leclerc, qui participe activement au développement d’un champ éolien en pays de Vilaine et de Christelle Sauvage dans les Ardennes : « Éparpillés aux quatre coins du pays, des acteurs de la maîtrise de l’énergie et des énergies renouvelables réfléchissent aux moyens concrets à mettre en œuvre pour aller vers un avenir énergétique respectueux de la personne et de l’environnement, moyens choisis et maîtrisés par les citoyens. De grandes convergences d’objectifs sont apparues au cours de diverses rencontres2, notamment avec la Nef. L’utilité, la nécessité de se rassembler pour s’organiser collectivement et progresser est devenue évidente ! ». Énergie Partagée, le résultat de l’alliance d’acteurs expérimentés À la croisée des chemins, la Nef prend alors ses responsabilités et décide de réunir tous ces acteurs pour créer ensemble un nouvel outil susceptible de répondre à ces ambitions. Et tous acceptent très vite car « 20 ans après, pour HESPUL, c’est toujours la même volonté de poser des actes concrets d’alternatives à un système toujours plus enclin à saccager l’environnement et à broyer les êtres humains, pour satisfaire une cupidité insatiable, qui nous anime et nous conduit à participer avec enthousiasme à l’aventure ». Et même si, comme le dit Marc Jedliczka, « forts de la richesse de notre expérience et des immenses espoirs ouverts par les progrès fulgurants d’une technologie conviviale comme le photovoltaïque, apte à conjuguer 1 2 Julien Noé, Directeur d’Enercoop « Énergie Partagée représente un nouveau pas vers la réappropriation citoyenne du secteur de l’énergie. Le succès d’Énergie Partagée démontrera à grande échelle les bienfaits d’un système énergétique sobre, de source renouvelable, local, non spéculatif et d’intérêt collectif. » Marc Jedliczka, Directeur Général d’HESPUL « Comme d’autres initiatives dans d’autres secteurs, Énergie Partagée peut et doit devenir dans le domaine de l’énergie l’un des maillons essentiels du fameux changement de paradigme que toute personne un tant soit peu lucide sur l’humaine condition ne peut qu’appeler urgemment de ses vœux. Rien de plus ? Surtout rien de moins ! » Christelle Sauvage, Présidente de l’Association Énergie Partagée « L’aventure commence, rejoignez-la ! » solidarité et autonomie des personnes et des territoires », les autres énergies renouvelables sont rapidement intégrées au projet. Il devient aussi très vite évident que l’outil financier ne peut être qu’un moyen d’une ambition portée par un collectif. Comme le rapporte Christelle Sauvage, « un groupe s’est ainsi attelé à la définition des fondements du mouvement Énergie Partagée, à travers une charte. Les fondations étant posées, les outils pour concrétiser cette dynamique se sont construits : création d’une association Énergie Partagée, puis rapidement d’une société d’investissement Énergie Partagée, grâce à la transformation de SOLIRA. » Pour les savoyards, cela a vite été une évidence : « Quand on a eu connaissance, en 2009, de projets similaires portés par Enercoop, il est rapidement apparu qu’il fallait unir nos forces et nos convictions, et c’est naturellement que nous avons fait mûrir Énergie Partagée ! C’est bien cette idée du passage de la fleur au fruit, cette force du mûrissement qui me vient à l’esprit quand je pense à cette évolution, cette mue réussie de l’idée de SOLIRA… vers le nouvel outil Énergie Partagée à l’ambition nationale ! ». L’enjeu consiste effectivement en la transformation de SOLIRA en une nouvelle Société en Commandite par Actions, dont les commandités sont la Nef, Enercoop et SOLIRA Développement. L’objectif est d’investir dans des moyens de production d’énergies propres et renouvelables portés par des collectifs citoyens dans toute la France. Pour cela, la SCA Énergie Partagée Investissement va procéder très prochainement à une première Offre au Public de Titres Financiers (OPTF) après obtention du visa de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), ceci afin de lever 8 millions d’euros d’ici à fin 2011. Cette somme sera à peine suffisante pour répondre aux besoins en fonds propres de tous les projets actuellement en attente : un total de 31 mégawatts pour un investissement de 64,5 millions d’euros dont 12 millions de fonds propres nécessaires. Dans la même démarche que l’épargne collectée à la Nef ou les investissements confiés à Terre de liens, chaque investisseur aura la capacité d’exprimer un choix d’orientation de ses fonds vers tel ou tel projet dont la liste sera régulièrement actualisée. Chaque investisseur sera aussi en capacité de connaître, presque en temps réel, l’usage fait de son argent. Comme pour Terre de liens, la Nef sera en charge de gérer les souscriptions d’Énergie Partagée. Développer l’énergie renouvelable grâce aux investissements citoyens ! Tel sera le leitmotiv d’Énergie Partagée. Pour en savoir plus : Association Énergie Partagée Marianne Breton, Chargée de mission 9-11 avenue de Villars - 75007 Paris tél. : 01 80 18 92 21 www.energie-partagee.org NB : À l’heure du bouclage, nous sommes toujours dans l’expectative quant à la fiscalité appliquée aux investisseurs dans Énergie Partagée, les avantages fiscaux pour les énergies renouvelables étant remis en question par le projet de loi de finance 2011. Rappelons que la France n’a que 3 % de la puissance photovoltaïque installée en Allemagne, alors qu’au sud de la Loire nous avons 30 % de plus de soleil ! Événements et programmes soutenus par l’ADEME, comme le colloque européen Welfi à Paris en 2003, des programmes locaux avec des collectivités, jusqu’au programme sur l’investissement local et citoyen 2008 / 2010. zoom sur… > Ideo, une entreprise de textile bio et équitable pas comme les autres Ideo - 172-174 rue de Charonne - 75011 Paris - tél. : 01 42 02 51 38 - www.ideocollection.com Jacques Favier, Directeur Général de NCEM et Rachel Liu, Présidente d’Ideo Créée en 2002, Ideo est une marque engagée qui conçoit, fabrique et commercialise des vêtements écologiques et équitables. Elle cultive une dynamique permanente d’amélioration de sa démarche écologique et sociale, en vue de tendre vers toujours plus de cohérence. L ancée avec une ligne de tee-shirts en coton biologique, Ideo a peu à peu développé des produits alliant coupes soignées, matières nobles, couleurs et imprimés d’inspiration végétale dans le but de proposer des vêtements contemporains mélangeant l’urbain et la nature. Avec deux collections par an, représentant une production annuelle de 100 000 pièces, la société commercialise aujourd’hui ses vêtements auprès de 250 distributeurs en France et en Europe ainsi que sur Internet. Une démarche cohérente sans cesse améliorée Ideo fait partie des marques pionnières du vêtement bio-équitable. L’entreprise réalise un travail permanent d’amélioration sociale et environnementale sur toute la filière, de la matière première à la confection et la distribution. Rejetant notamment le coton conventionnel dont la culture est la plus polluante du monde, Ideo utilise du coton biologique. Tout le parcours du vêtement suit les principes du commerce équitable : un prix juste au paysan, des conditions de travail décentes, le respect et l’insertion de travailleurs issus de populations défavorisées, un accompagnement et des formations à la culture biologique, le développement de projets sociaux, le refus du travail des enfants, etc. L’égrenage, la filature, ainsi que le tissage et le tricotage des matières premières (coton, soie, alpaga) sont réalisés dans des usines ou ateliers respectant les principes du commerce éthique ou équitable. Sans PVC, les sérigraphies sont réalisées à base d’encres à l’eau et les colorations sont sans métaux lourds, ni azoïdes. Ideo cherche également à limiter les transports en regroupant les filières au sein d’un même pays et en donnant priorité au transport maritime. Sa recherche de cohérence s’étend même jusqu’au stockage et à la logistique qui sont réalisés par une entreprise d’insertion en France (Fair Place). 1 2 Un partenariat financier de longue date Dès 2002, Ideo avait sollicité la Nef pour financer la création de l’entreprise et plusieurs prêts ont été débloqués par la suite dans le cadre de sa croissance en 2005, 2007 et 2009. Une fois la stabilité atteinte, son développement ne pouvait plus se faire uniquement par le biais du crédit. En 2007 et 2008, une première ouverture de son capital par apport de fonds a été réalisée avec Esfin-Participations1. Ceci a permis, en septembre 2008, l’ouverture d’une boutique avec pignon sur rue à Nantes, de nature à expérimenter une distribution mieux maîtrisée. Par ailleurs, Ideo a poursuivi l’augmentation de son capital grâce à l’apport du fonds sens, géré par NCEM, spécialisée dans le capital-investissement. Séduite par une démarche entrepreneuriale forte et de réelles perspectives de croissance, NCEM a souhaité soutenir Ideo afin qu’elle dispose d’un niveau de fonds propres suffisant pour bénéficier à plein de la croissance de son secteur. Au-delà de la performance financière, NCEM reste attentive aux impacts environnementaux et sociétaux dégagés par Ideo. En 2009, une seconde augmentation de capital, essentiellement souscrite par NCEM, permettait l’ouverture d’une nouvelle boutique, plus spacieuse, à Rennes et divers investissements (site informatique, développement de la marque en Allemagne). Depuis lors, NCEM est associée aux choix stratégiques. Aujourd’hui, Ideo poursuit sa démarche d’innovation : l’entreprise souhaite aller au-delà de la simple utilisation de matières écologiques et éthiques, en devenant la marque de la « Low Impact Attitude »2, c’est-à-dire la marque des vêtements durables, ceux que l’on garde longtemps. Une attitude en phase avec l’écologie d’aujourd’hui, qui ne consiste plus uniquement à acheter vert mais à remettre aussi en question son mode de vie et sa consommation. Pour en savoir plus : www.ideocollection.com Structure spécialisée du Crédit Coopératif Low Impact Attitude : démarche limitant l’impact écologique et favorisant le développement durable dans ses actes PARTENARIAT ÉPARGNE Retrouvez dans chaque numéro l’actualité des partenaires épargne de la Nef ! Au nombre de 19, ils bénéficient de vos dons d’intérêts sur les Comptes épargne Nature et Insertion ainsi que sur le Plan d’épargne Nef. Actifs dans les domaines environnemental, social, culturel ou encore de la solidarité internationale, ils participent par leurs activités à la construction d’une économie fondée sur le respect de l’être humain et de la nature. P artenaires du Compte épargne Nature • Association La NEF • Bio Consom’acteurs • Cniid • FNAB • Les Amis de la Bio-Dynamie • Les Amis de la Terre France • Nature & Progrès Réseau Sortir du Nucléaire • WWF France P artenaires du Compte épargne Insertion •A ssociation La NEF • Fédération Nationale Accueil Paysan • Fédération des CIGALES • Fondation pour le Logement Social • Réseau Cocagne Raoul Follereau – Aide à la réinsertion par l’emploi en France P artenaires du Plan d’épargne Nef • Echoppe • Ecidec • Survival International (France) • Terre du Ciel, Cultures et Sagesses du Monde • Voix Libres Tous les partenaires des Comptes épargne Nature et Insertion actualités Hugues Toussaint, administrateur de Bio Consom’acteurs Agir pour la consommation responsable avec Bio Consom’acteurs Bio Consom’acteurs poursuit un double objectif de promotion de l’agriculture biologique et de sensibilisation à la consommation responsable. En ouvrant un Compte épargne Nature auprès de la Nef, vous soutenez ses actions en lui reversant tout ou partie des intérêts générés par votre placement. rès de 70 %. Tel serait le différentiel entre les prix des fruits et légumes bio et non bio, d’après une enquête menée par le mouvement Familles Rurales en août dernier. Repris par l’ensemble de la presse, ce chiffre révèle certes une réalité objective, à un instant donné, mais présentée de manière très discutable car elle omet l’essentiel de ce qui explique cette différence de prix. Une situation paradoxale D’un côté, des milliers de producteurs conventionnels crient dans la rue leur désespoir, confrontés à une politique agricole inadaptée et à une grande distribution qui condamne une majorité d’entre eux à survivre avant de cesser leur activité1. Persiste la mise sur le marché de produits contenant des résidus de pesticides, à des teneurs parfois supérieures aux limites maximales autorisées (plus de 8,5 % d’entre eux en 2009), et dont toutes les enquêtes de chercheurs indépendants démontrent la dangerosité et l’impact négatif sur la santé des consommateurs. Parallèlement, l’eau contaminée 1 2 3 par les intrants chimiques agricoles et l’élevage intensif nécessite des traitements sophistiqués et coûteux pour la rendre potable. Autant de situations générant des charges considérables pour les finances publiques et pour les consommateurs qui ne sont pas intégrées dans le prix de vente des produits. Sans oublier les conséquences désastreuses de la réduction de la biodiversité, de l’appropriation des semences par des multinationales et du développement des OGM, les conditions de vie abominables des animaux, les paysages uniformisés, le goût insipide des produits, etc. De l’autre côté, des opérateurs bio tentent de modifier les conditions économiques, sociales et environnementales de production et de consommation, en appliquant des techniques respectueuses des humains et de tous les êtres vivants mais dont les « externalités » positives ne sont pas comptabilisées dans le prix des produits. En revanche, ceux-ci intègrent les surcoûts liés à une productivité moindre, à des emplois supplémentaires, aux faibles volumes transportés, à des pratiques plus sensibles aux conditions météorologiques, à des circuits moins organisés, à l’obligation de contrôle et de certification, etc. L’indispensable reconnaissance de l’agriculture biologique Seule une politique agricole qui prendrait en compte les impacts négatifs de l’agriculture conventionnelle et les apports positifs de l’agriculture biologique permettrait de maintenir le différentiel entre les prix des produits, mais cette fois au profit de la bio, à l’avantage de tous les producteurs et consommateurs2 et en faveur de la préservation de l’environnement, tout en permettant aux agriculteurs de vivre de leur métier. C’est un des objectifs que vise, depuis cinq ans, l’association Bio Consom’acteurs forte de ses 15 000 adhérents. Après avoir édité en 2009, avec le soutien de la Nef et grâce au concours des épargnants du Compte épargne Nature, un livret intitulé « La bio en questions, 25 bonnes raisons de devenir bio consom’acteur » (plus de 500 000 exemplaires diffusés gratuitement), l’association vient de publier un nouveau document de sensibilisation. Intitulé « La bio en restauration collective », ce livret a pour objet d’aider toutes les parties prenantes de la restauration hors foyer (notamment les cantines scolaires), qu’ils soient enseignants, parents, producteurs, directeurs, cuisiniers ou responsables politiques, à mieux appréhender les conditions de réussite de l’introduction de la bio dans leurs établissements3. À l’approche de la première échéance définie par la loi issue du Grenelle de l’environnement, seule une concertation constructive de tous les acteurs impliqués associée à un engagement plus ambitieux des pouvoirs publics permettront d’atteindre les objectifs fixés. Pour en savoir plus : Association Bio Consom’acteurs 9-11 avenue de Villars - 75007 Paris tél. : 01 44 11 13 98 www.bioconsomacteurs.org [email protected] algré les aides européennes considérables (8 milliards d’euros en 2006) mais très inéquitablement réparties, une ferme française disparaît en moyenne tous les quarts d’heure. M Pour une consommation informée et responsable de produits bio, lire « Manger bio, c’est bien si… » de Hugues Toussaint - Ed. Vuibert – 2010 - 13,50 € - disponible en librairie, magasins bio et auprès de l’association Bio Consom’acteurs. Livrets disponibles auprès de Bio Consom’acteurs et téléchargeables sur le site de l’association, www.bioconsomacteurs.org. Un troisième livret pour favoriser le développement de la bio dans les universités est prévu d’ici la fin de l’année. partenariat Yann Louvel, Chargé de campagne des Amis de la Terre Les Amis de la Terre, 40 ans d’engagement pour une finance responsable Créés en 1970, les Amis de la Terre France fêtent cette année leurs 40 ans. 40 années de défense de la personne et de l’environnement, et autant d’alertes lancées sur de multiples problématiques qui n’ont jamais été autant d’actualité. A ssociation de loi 1901 à but non lucratif et indépendante de tout pouvoir politique ou religieux, les Amis de la Terre ont contribué à la formation du mouvement écologiste français ainsi que du premier réseau écologiste mondial. Le réseau des Amis de la Terre International est aujourd’hui présent dans 77 pays et réunit deux millions de membres sur les cinq continents. Ce réseau est organisé sur le modèle fédératif : une multitude de groupes locaux autonomes à la base (une trentaine en France), qui sont membres des fédérations nationales (France) puis transnationales (Europe et international). Ces groupes locaux agissent selon leurs priorités locales et relaient les campagnes nationales et internationales sur la base d’un engagement commun en faveur de la justice sociale et environnementale. Parmi ses différentes campagnes nationales (climat, forêts, énergie, agriculture, déchets, responsabilité sociale et environnementale des entreprises, etc.), une des spécificités des Amis de la Terre réside dans la campagne pour la responsabilité des acteurs financiers, active depuis plus de 10 ans maintenant. C’est dans le cadre de cette campagne, et après avoir analysé pendant plusieurs années les impacts sociaux et environnementaux des grandes banques françaises, que les Amis de la Terre sont devenus partenaires de la Nef, en 2008. Ce choix vient d’ailleurs d’être renforcé par l’analyse des pro- duits d’épargne « socialement responsables » que les Amis de la Terre ont lancée en septembre dernier. En choisissant de faire don de leurs intérêts aux Amis de la Terre, les épargnants de la Nef s’engagent de façon active et concrète en faveur d’une économie durable et solidaire défendue par cette association. Pour en savoir plus : Les Amis de la Terre France 2B Jules Ferry 93100 Montreuil tél. 01 48 51 32 22 www.amisdelaterre.org www.financeresponsable.org projet banque Retrouvez l’actualité de Banca Etica et Fiare, partenaires de la Nef dans le cadre du projet de création de Banca Etica Europa ! Ugo Biggeri, Président de Banca popolare Etica Des évolutions importantes pour Banca Etica Au terme des 100 jours de réflexion du Conseil d’Administration de Banca popolare Etica, renouvelé aux deux tiers, Ugo Biggeri, le nouveau Président, a souhaité évoquer le contexte actuel et présenter le plan d’actions mis en place. C ompte tenu de la limitation des mandats, certains des administrateurs […] ne pouvaient pas se représenter, ce qui a conduit l’Assemblée Générale du 22 mai dernier à renouveler fortement le Conseil d’Administration […] qui m’a élu Président […]. Le vice-Président est Sergio Morelli qui bénéficie d’une solide expérience bancaire “traditionnelle”. […] Ce changement a été l’occasion de repenser Banca Etica après 11 ans d’existence et notamment son modèle de gouvernance, le rôle des participations et l’amélioration de l’organisation interne. Le CA a donc décidé de se pencher sur les points délicats (l’excédent de 2009 n’a été que de 30 000 euros) et de répondre aux fortes demandes des sociétaires et des employés. […] Les chiffres de l’année 2010 révèlent des opportunités favorables quant au futur de la banque : en septembre, nous avons atteint 30 millions d’euros de capital social, avec une augmentation de 15 % par rapport au début de l’année et ce, malgré la crise financière. […] « Voici quelques-uns des points d’intervention : • Déterminer s’il faut définir une nouvelle mission de Banca Etica qui dépasse sa phase de constitution et qui nous aide à croître en capital, comme moteur d’une autre économie […]. • Favoriser l’implication au niveau international et en particulier européen, que ce soit pour le lobby sur la finance et des thèmes qui s’en rapprochent […], ou pour le projet de banque éthique européenne. • Donner une nouvelle impulsion pour la capitalisation de Banca Etica. Nous devons faire entendre plus fortement la valeur de mutualisation et de levier pour l’économie civile représentée par les actions de Banca Etica, afin de ne pas bloquer son activité […]. • Nous devons être plus efficaces dans le métier bancaire. Dans ce cadre, certains paramètres importants devront être repositionnés. Dans la pratique, cela signifie que nous devons nous concentrer sur l’essentiel. Je suis heureux d’avoir accepté ce défi : succéder à Fabio Salviato ne sera pas facile, mais je suis sûr que nous nous aiderons à tour de rôle. Les idées qui sont nées ces dernières années à Banca Etica ne pourront que donner de bons fruits. » Pour en savoir plus : Banca Popolare Etica - www.bancaetica.com LA NEF, MODE D’EMPLOI Vous êtes sociétaire de la Nef ou vous souhaitez le devenir En souscrivant au capital de la Nef, vous devenez membre à part entière de la coopérative et participez ainsi pleinement à son action. Vous avez accès à un certain nombre de services directement avec la Nef Les prêts Nef • Les prêts professionnels et associatifs Ces prêts permettent d’accompagner le développement d’activités et la création d’entreprises dans les domaines de l’écologie (agriculture biologique et bio-dynamique, filière bio, énergies renouvelables, éco-construction, etc.), du développement social et solidaire (insertion sociale, commerce équitable, développement local, etc.) et de la culture (activités artistiques et pédagogiques, édition, etc.). • Les prêts aux particuliers : Nef Immo et Nef Éco Ces prêts sont destinés aux sociétaires de la Nef ayant des projets d’éco-construction, d’éco-rénovation ou d’investissements écologiques. »L ’organisme gestionnaire La Nef dans le cadre de son agrément Banque de France. L’épargne à moyen / long terme • Les parts de capital Un placement solidaire qui accompagne la Nef dans son développement et peut vous donner droit à des réductions fiscales intéressantes. • Les comptes de dépôts à terme Des placements rémunérés sur une durée de 25 mois à 10 ans, permettant d’orienter votre épargne vers le secteur d’activité de votre choix et de faire éventuellement un don d’intérêt à un partenaire dans les domaines de l’insertion sociale et de l’environnement. • Le Plan d’épargne Nef La possibilité d’épargner à votre rythme pour constituer un capital en vue de réaliser vos projets à moyen-long terme et de faire éventuellement un don d’intérêt à un partenaire dans les domaines de l’insertion sociale et de l’environnement. »L ’organisme gestionnaire La Nef dans le cadre de son agrément Banque de France. C’est grâce à ce type d’épargne que la Nef peut soutenir des projets dans la durée. Vous pouvez également bénéficier de services bancaires complémentaires Les comptes d’opérations courantes • Le compte-chèques Nef - Crédit Coopératif Tous les services bancaires habituels et un chéquier aux couleurs de la Nef ! • Le livret Nef - Crédit Coopératif Une épargne rémunérée, disponible à tout moment, constituant une ressource moins chère que les comptes-chèques pour la Nef. Léo Miranda, Coordinateur de Projets à la Nef Au cœur d’une AMAP à l’espagnole » Il n’y a pas de minimum d’ouverture pour ces deux comptes. » L ’organisme gestionnaire Le Crédit Coopératif dans le cadre d’un accord de partenariat avec la Nef. Deux comptes à ouvrir simultanément pour mieux gérer votre argent au quotidien. Les Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP) fleurissent un peu partout en France depuis quelques années. Ce fonctionnement permettant de relier producteurs et consommateurs autour d’une production locale rencontre également le succès de l’autre côté des Pyrénées. Soutenue par FIARE, l’association Montañuela Productos Ecologicos, installée dans la région de Burgos en Espagne, en est un très bel exemple. ñigo Hernani est ingénieur agronome au Pays Basque espagnol. Fervent militant de la cause agricole, il a mené des actions pour promouvoir l’agriculture biologique et incité des citoyens à redécouvrir les métiers de la terre. Ce lien avec le monde agricole l’a conduit à mener une réflexion sur les problématiques liées à une agriculture durable, en termes environnemental (agriculture biologique et recyclage) et social (viabilité du métier d’agriculteur). C’est ainsi qu’il a proposé à FIARE un projet innovant permettant de répondre à ses préoccupations : une association dont la production est exclusivement réalisée en agriculture biologique, sans intermédiaires, et au sein de laquelle chaque consommateur, également sociétaire, supporte les aléas de la terre aux côtés du producteur. Dans un souci de cohérence globale, le projet prévoit même un système ingénieux de récupération des eaux de pluie pour la production. Enthousiasmée par le projet, FIARE a accordé, en 2007, un crédit hypothécaire de 90 000 euros et un apport en trésorerie de 30 000 euros afin de permettre à Iñigo de lancer son activité. Après trois ans d’existence, l’association réalise sa production sur un terrain de trois hectares, et réunit près de 100 sociétaires-consommateurs qui reçoivent des paniers hebdomadaires de 5 à 8 kg de fruits et légumes de saison. La similitude des initiatives locales portées par la finance éthique révèle la cohésion des actions en faveur d’une économie plus humaine à l’échelle européenne. Qu’ils soient en France ou en Espagne, ces projets exemplaires se multiplient et renforcent ainsi la pertinence du projet Banca Etica Europa. Pour en savoir plus : Proyecto Fiare [email protected] - www.proyectofiare.com Tous les produits d’épargne de la Nef sont labellisés par Finansol. Conditions de rémunération de l’épargne applicables au 1er juillet 2010 •T aux d’intérêts applicables aux dépôts à terme, Comptes épargne Insertion, Comptes épargne Nature et Plans d’épargne Nef durée 25 mois 3 ans 4 ans 5 ans 6 ans 7 ans 8 ans 9 ans 10 ans taux 1,50 % 1,70 % 1,90 % 2,25 % 2,65 % 3,00 % 3,20 % 3,35 % 3,50 % • Taux du livret Nef - Crédit Coopératif : 1,00 % Fiscalité jusqu’au 31 décembre 2010 • Avantages fiscaux La souscription au capital de la Société financière de la Nef peut donner droit à des avantages fiscaux au niveau de l’Impôt sur le Revenu et de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune. Renseignez-vous ! • I mposition des revenus de capitaux mobiliers (pour les personnes physiques) • Les intérêts perçus sur les dépôts à terme ou sur les Plans d’épargne Nef peuvent être soumis - sur option - au prélèvement libératoire forfaitaire (30,10 % pour les intérêts conservés par l’épargnant et 17,10 % pour les intérêts donnés à une association). • Les intérêts perçus sur les parts sociales sont soumis à une retenue à la source de 12,10 % et - sur option - au prélèvement libératoire forfaitaire (18 % si les intérêts sont conservés ou 5 % s’ils sont donnés à une association). our toute information P sur l’épargne et les prêts, vos interlocuteurs vous répondent au ou sur [email protected]. glanée de lecture Jean-Marc de Boni, Directeur Général Le triomphe de la cupidité Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’Économie, retrace dans cet ouvrage les mécanismes qui ont mené le monde à ce que l’histoire retiendra certainement comme étant la plus grave crise du capitalisme « moderne ». utre l’économiste brillant, voici l’auteur de talent : ce livre se lit comme un roman. La trame : « Le capitalisme, c’est la croyance stupéfiante selon laquelle les pires hommes vont faire les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (J.M. Keynes). Et chaque page réserve sa surprise. L’enchaînement des événements et les détails présentés par Joseph Stiglitz sont effectivement stupéfiants. Des plus brillants mathématiciens aux simples exécutants, tout le monde était persuadé de bien faire. À part quelques résistants inaudibles… « L’incohérence intellectuelle » était générale, jusqu’à bâtir des modèles mathématiques prévoyant une crise boursière majeure, du type de celle de 1987, une fois tous les… 20 milliards d’années ! Oui Monsieur, la dernière c’était avant l’univers. Cela vous pose problème ? Un seul et unique but : gagner le plus d’argent possible, le plus vite possible. Bénéfices sociaux ? Liens entre emprunteurs et prêteurs ? Qualité du service et de l’information ? Aucun intérêt. Vive la titrisation ! Plus de liens humains, informations invérifiables certifiées par des organismes n’y comprenant rien, emprunteurs en difficulté laissés systématiquement pour compte et enfin l’État pour ultime garant. Bref, un monde idéal pour banquiers sans âme et sans utilité sociale. Au-delà de cette description alarmante d’un système financier où les bénéfices privés sont totalement décorrélés des bénéfices sociaux, Joseph Stiglitz propose des solutions afin de sortir de ce « hold-up planétaire organisé ». Si nous devions résumer ses propositions en un seul mot, le voici : fraternité. Pour y parvenir, nombre d’acteurs devront se mettre en position de percevoir les conséquences de leurs actions au-delà du prisme réducteur du court terme. Où rencontrer la Nef ? de décembre 2010 à avril 2011 du 10 au 12 décembre 2010 Asphodèle (Pau, 64) Parc des Expositions le 16 décembre 2010 Conférence sur le projet de Banque Éthique Européenne (Grenoble, 38) Maison des Associations 6 rue Berthe de Boissieux du 11 au 13 mars 2011 Primevère (Lyon/Chassieu, 69) Eurexpo les 19 et 20 mars 2011 Foire bio de Landerneau (Landerneau, 29) Merci Monsieur Stiglitz. Espace Saint-Ernel le 14 avril 2011 actualité actualité Rencontres de la Petite Vigne (Bennwihr, 68) La Petite Vigne - 4 rue de la Mairie La Nef se dote d’un nouveau Les défis FEST’Nef 2010 système informatique ! remportent un vif succès ! Depuis près de deux ans, la Nef s’est lancée dans un projet de mutation informatique - de la recherche du progiciel le plus adapté à sa mise en œuvre - afin de mieux satisfaire les besoins liés à son activité actuelle et future. Les perspectives de développement de la coopérative commençaient à mettre en évidence les limites des moyens techniques existants, aussi le choix d’outils informatiques plus performants a été nécessaire. Concrètement, la bascule vers le progiciel bancaire choisi, nommé « T24 », a été réalisée, non sans efforts, durant la période estivale 2010. Ce chantier de grande envergure, auquel tous les salariés de la Nef ont participé, a mobilisé beaucoup de ressources et d’énergies. Après une activité quelque peu retardée compte tenu des divers tests et réglages effectués cet été, le traitement des dossiers a progressivement repris son rythme de croisière. Nous remercions l’ensemble des sociétaires pour la compréhension et la patience dont ils ont fait preuve durant cette période délicate. Prochaines étapes d’ici la fin d’année : la refonte des procédures en adéquation avec T24, et l’amélioration de la qualité de service. Après une édition 2009 mémorable, la Nef a réinitié en novembre dernier les défis FEST’Nef qui célèbrent la finance éthique au cœur des territoires durant le mois de l’Économie Sociale et Solidaire. Sollicités pour la deuxième année consécutive, les sociétaires actifs et correspondants bénévoles ont rivalisé de créativité pour organiser localement des manifestations festives valorisant des initiatives novatrices et responsables. La cuvée 2010 s’est caractérisée par une série de 12 événements tout au long du mois de novembre : spectacles, démonstrations, témoignages, apéritifs, animations musicales, etc. Ce festival a permis de faire découvrir au grand public les initiatives locales respectueuses de la personne et de l’environnement et a également été un moment propice à l’émergence de dynamiques locales et de réflexions sur la finance éthique. Les groupes locaux, et notamment ceux en cours de formation, ont ainsi eu l’opportunité d’aller à la rencontre d’un public large pour se faire connaître. De Semur-en-Auxois à Augan et de Montreuil à Bayonne, les défis FEST’Nef ont réuni plusieurs centaines de visiteurs venus découvrir les multiples acteurs de la finance éthique. Demande d’informations, changement d’adresse postale* ou électronique V-A 54 À retourner à : La Nef \ 114 bd du 11 novembre 1918 \ 69626 Villeurbanne Cedex \ tél. 04 72 69 08 60 \ fax 04 72 69 08 79 \ [email protected] \ www.lanef.com nom (M , M , M.) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . me lle ou raison sociale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . n° de sociétaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . adresse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . code postal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . tél. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . courriel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . £ Je vous indique ma nouvelle adresse* £ Je souhaite recevoir une documentation détaillée sur les formules et services proposés par la Nef £ Je souhaite recevoir plusieurs exemplaires de Vif-argent pour le diffuser £ Je suis intéressé(e) pour recevoir Vif-argent uniquement par courriel Comment avez-vous connu la Nef ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . * Merci de nous adresser un justificatif de domicile afin que votre changement d’adresse puisse être pris en compte. La Société financière de la Nef est une société anonyme coopérative financière à capital variable, à directoire et conseil de surveillance, agréée par la Banque de France. RC Lyon B 339 799 116 • APE 6492 Z • ORIAS 09050786 • Siège social : 114 boulevard du 11 novembre 1918 - 69626 Villeurbanne Cedex • Associée au groupe Crédit Coopératif • Agréée « entreprise solidaire » actualité Important : Modification de la liste des partenaires épargne L’association Les Amis de Terre du Ciel, bénéficiaire des dons d’intérêts des épargnants ayant un compte épargne à la Nef est remplacée par l’association « Terre du Ciel, Cultures et Sagesses du Monde ». Sauf avis contraire de la part des épargnants concernés, les demandes de don enregistrées en faveur des Amis de Terre du Ciel seront transférées au bénéfice de la nouvelle association. Pour tout renseignement : Service Épargne, [email protected], 04 72 69 08 74. Vif-argent n° 54 / novembre 2010 Édité par La Nef / 114 bd du 11 novembre 1918 69 626 Villeurbanne Cedex tél. 04 72 69 08 60 - www.lanef.com Responsable de publication / Audrey Milhorgne Ont participé à ce numéro / Ugo Biggeri, Jacky Blanc, Jean-Marc de Boni, Aurélie Descours, Marine Eudier, Jacques Favier, Marc Favier, Nathalie Fleuret, Victor Grange, Rachel Liu, Yann Louvel, Audrey Milhorgne, Léo Miranda, Séverine Pellerin, Hugues Toussaint et les membres du Cercle d’Initiatives Territoriales de la Nef en Brocéliande et du groupe local de l’Isère. Crédits photos / Droits réservés Création graphique et mise en page / SCOP crescend’O Impression / Savoy offset Imprimé avec des encres végétales entièrement biodégradables conformes à la législation européenne 94/62 EC sur les emballages et leurs déchets, support papier 100 % recyclé Dépôt légal novembre 2010 - ISSN 1771-0723