Vif-argent n°54

Transcription

Vif-argent n°54
n°
actualité
Projet de banque éthique européenne :
remplir la bouteille de « liquide éthique »
Jeudi 7 octobre 2010. Bruxelles. 19 h 00. L’été indien apporte une douceur inespérée dans la capitale
européenne, signe d’une soirée chaleureuse et cosmopolite qui s’annonce. Bruxelles recèle de parcelles
de créativité réelle : parmi elles, le centre Dansaert. Grande salle, à l’écart de l’agitation urbaine,
entièrement repeinte en blanc. Sobriété pacifique et spacieuse, il faut cela pour accueillir un événement
aussi modeste que fondamental, puisque ce sont les riens qui font le tout. Autour de la table, certains
des pionniers des coopératives de la finance éthique européenne : Credal, la belge francophone, sa sœur
jumelle flamande Hefboom, la française Nef, l’allemande Oekogeno, l’italienne Banca Etica et l’espagnole Fiare.
Les six coopératives présentes partagent le double constat de se sentir « en famille » avec les cinq autres
partenaires, et de vouloir suivre la
devise de l’état belge, « l’union fait
la force », en unissant leurs forces
pour créer la première banque éthique européenne. Le récent renouvellement aux trois-quarts de son
conseil d’administration, conjointement à la nécessité de mieux
structurer son activité en Italie, ne
permet plus à Banca Etica de porter
dans un délai court le projet Banca
Etica Europa, tel que cela avait été
prévu avec la Nef et Fiare. Or, le
besoin exprimé par la société civile
européenne de créer un outil au service du financement des
activités de transformation sociale est chaque jour plus pressant. Et la « finance cosmétique » ne sauvera pas un secteur
financier en perte de sens moral, de sens tout court.
Alors il faut agir. Maintenant. L’idée est de créer une coopérative européenne bancaire détenue par ces six coopératives
nationales, qui aujourd’hui représentent 85 000 sociétaires,
un milliard d’euros de collecte d’épargne et 550 millions de
crédit à des entreprises responsables. Une goutte d’eau dans
la marée noire financière européenne et mondiale, mais une
goutte d’espoir pour tous les citoyens européens qui savent que
quelques gouttes peuvent changer le cours de l’évolution d’un
système vivant. Si l’on ne les transforme pas en profondeur, le
système financier et le système économique dans son ensemble vont finir par s’assécher, non par manque de liquidité, mais
par manque de « liquide éthique ». Les coopérateurs de Credal,
Hefboom, Fiare, Oekogeno, Banca Etica et la Nef sont 85 000
gouttes de liquide éthique mues par la conviction que si la cosmétique rend la bouteille plus belle, elle n’a aucun impact sur
la qualité du liquide qui se trouve à l’intérieur de la bouteille.
Alors que goutte après goutte, si chacune contient la molécule
de transformation du liquide existant, on finit par renouveler
[automne 2010]
éditorial
Jacky Blanc
Marc Favier, Responsable de Projets
e centre Dansaert est une ancienne usine de cosmétiques. Quel meilleur symbole au moment où ces
pionniers font face aux stratégies « cosmétiques » de
certains grands groupes bancaires avides de capter la
« clientèle éthique » et de valoriser leur image en berne depuis
la crise financière ?
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entièrement le contenu de la bouteille. Si les régulateurs des
banques centrales européennes, qui partagent le constat de
la nécessité de renouveler le contenu de la finance mondiale,
reconnaissent le phénomène de « liquide éthique » en cours au
sein de la société civile, ils pourront accompagner ces structures
vers la création de la banque éthique européenne, et espérons-le, la
finance vers une liquidité qui rime
avec fraternité et solidarité.
Si les sociétaires des banques alternatives européennes savent individuellement quelle transformation
ils veulent apporter, accompagnés
par les régulateurs, ils ne connaissent pas encore le processus précis
qui les conduira à façonner la bouteille « banque éthique européenne », même si les artisans verriers
de Fiare, Banca Etica et la Nef ont
depuis cinq ans bien avancé sur les
modalités juridiques, économiques
et informatiques du façonnage.
L’année 2011 sera consacrée à
concrétiser la fabrication de la bouteille. Pour aller plus
loin dans ces réflexions sur l’évolution du projet Banca Etica
Europa, des réunions de sociétaires seront organisées en
février et mars 2011 dans des dizaines de villes de France.
Rendez-vous sur le site Internet de la Nef pour découvrir les
dates et lieux exacts. Nous vous attendons nombreux !
Pour en savoir plus :
www.credal.be
www.bancaetica.com
www.hefboom.be
www.proyectofiare.com
www.oekogeno.de
Nous ne sommes pas seuls
sur le chemin de la banque
éthique européenne.
Avec Banca popolare Etica
et Fiare, la Nef était prête
à devenir une banque
latine. Aujourd’hui, nous découvrons un
nouvel horizon avec l’arrivée de partenaires
venus du Nord de l’Europe qui permettent
de renforcer et de diversifier notre projet.
Cette évolution débouche sur un plus large
chemin rendu possible par tout ce que nous
avons déjà construit. Ce que nous avons déjà
exploré nous permet en effet d’aborder
de nouvelles hypothèses que nous n’aurions
pas osé envisager sans être devenus riches
du travail réalisé ensemble précédemment.
Ce n’est plus seulement l’optimisme
de notre volonté qui nous fait avancer, mais
la certitude à la fois intérieure et partagée
que c’est possible.
Il n’y a pas de voie royale vers la banque
éthique européenne, mais des sentiers
de reconnaissance très divers comme
une promenade en forêt de Brocéliande
ou une partie de campagne dans les vallons
du Trièves, organisées par les Cercles
d’Initiatives Territoriales des sociétaires
de la Nef. Des salariés sont passés
par Florence cet été pour la formation
de l’Institute for Social Banking sur
le thème « Investir sur les valeurs ».
Jean-Paul Jaud, par « la voix de nos
enfants », nous invite avec Terre de liens
à Barjac, pour expérimenter un nouveau type
d’entreprise agricole, pendant que tous
les sociétaires de la Nef ont pu participer
à l’un des douze « FEST’Nef » de novembre.
Être heureux dans des actions de
responsabilité citoyenne, c’est peut-être
le moyen d’adoucir les tensions sociales.
Effectivement, nous ne sommes pas seuls :
il y a des dizaines de milliers de colibris
qui veulent éteindre l’incendie de la cupidité
pour faire triompher la fraternité.
Rappel aux sociétaires de la Nef
Un courrier vous a été adressé à la fin du mois d’octobre afin
de vous inviter à soutenir l’engagement de la Nef en faveur
d’une économie plus humaine. Pour cela, vous pouvez
souscrire des parts supplémentaires au capital de notre
coopérative pour consolider ses fondations et lui permettre
d’obtenir un agrément bancaire avec ses partenaires
européens. Les avantages fiscaux liés à la souscription
de capital sont garantis pour des souscriptions effectuées
avant le 31/12/2010. Pour des nécessités de gestion,
les règlements doivent nous parvenir avant le 27/12/2010.
société coopérative
de finances solidaires
actualité
Séverine Pellerin, Chef de projet de Terre de liens
Une ferme Terre de liens
pour approvisionner la cantine scolaire de Barjac
À Barjac, petite commune gardoise rendue célèbre par le film « Nos enfants nous accuseront », un vaste domaine agricole de 120 hectares de plaine,
« La Grange des Prés », a été acheté par la Foncière Terre de liens. Avec un capital de 15 millions d’euros constitué par l’épargne de 5 000 actionnaires,
Terre de liens a dépensé plus d’un million d’euros pour l’achat collectif de ce domaine agricole. L’enjeu en vaut en effet la peine.
ar l’achat de terres agricoles et l’installation
d’une agriculture durable, multifonctionnelle et
de proximité, Terre de liens souhaite témoigner
qu’une autre façon de gérer la terre est possible
et bénéfique pour l’occupation du territoire.
La Foncière répond aujourd’hui à la sollicitation de la
commune de Barjac pour soutenir un projet local visant
la création d’emplois, le développement des circuits
courts et la production d’aliments sains. Cette acquisition
permettra l’accès au foncier à de nouveaux agriculteurs
biologiques qui approvisionneront le marché local de
Barjac et notamment sa cantine scolaire.
male. Le domaine devrait bientôt accueillir un paysan
boulanger, un producteur de volailles, un maraîcher, un
éleveur caprin et probablement un éleveur porcin. La
production des céréales et du fourrage sur l’exploitation visera l’autonomie alimentaire des élevages et la
limitation du transport de matières premières (paille,
grains, foin, etc.). La valorisation des effluents d’élevage sur le site est également envisagée (fumier pour
les terres, effluent de fromagerie pour les cochons ou
la volaille, etc.).
Un projet agricole qui respecte la terre
La mutualisation des moyens techniques et humains est
un des principes fondateurs de ce projet d’installation.
Par exemple, le partage des espaces professionnels
(bâtiments d’élevage, ateliers de transformation, lieux de
stockage, etc.) et l’organisation collective de la commercialisation (magasin à la ferme, livraisons collectives, etc.)
devraient faire gagner un temps précieux aux fermiers.
Par ailleurs, Terre de liens souhaite aussi accueillir une
couveuse agricole portée par une association de développement agricole. Elle constituera un espace d’apprentissage technique pour de jeunes agriculteurs en mettant
de la terre, du matériel, un logement et un formateur
à leur disposition. Cette structure devrait permettre la
formation d’une nouvelle génération de paysans.
Pour accueillir ce projet agricole, d’importants investissements sont nécessaires puisqu’il s’agit de donner au
corps de ferme très dégradé une triple fonction : productive, résidentielle et d’accueil du public. La rénovation de
la ferme sera envisagée selon les principes d’économie
énergétique, de valorisation des ressources locales et
d’intégration paysagère.
Dans un contexte national qui voit disparaître 200 fermes
par semaine, la candidature de Terre de liens auprès de
la Safer1 Languedoc-Roussillon a permis de sauver l’unité
de ce domaine menacée par des stratégies d’agrandissement. Cent vingt nouveaux hectares sont à présent
protégés du marché spéculatif foncier et consacrés à une
production agricole locale, durable et solidaire.
Les terres appauvries par des années de monoculture
intensive sont désormais cultivées en engrais verts pour
favoriser la régénération du sol pendant la période nécessaire de conversion à l’agriculture biologique. Ensuite,
les terres seront confiées à des fermiers pour réaliser
leur activité. Le projet agricole de la Grange des Prés
est caractérisé par l’ancrage territorial des productions,
la dynamique collective, le respect de l’environnement
et la recherche d’autonomie des systèmes
d’exploitation.
Les activités agricoles
envisagées sont variées
et complémentaires
du point de vue agronomique pour que la
synergie entre les proPhoto extraite du film de J.P. Jaud
ductions et la rotation
« Severn, la voix de nos enfants ».
des cultures soit opti1
2
3
Des perspectives de développement
à fortes plus-values sociale et éducative
Ce grand projet a pu voir le jour grâce à une collaboration étroite entre Terre de liens, la commune de
Barjac, le Conseil Général du Gard, le Conseil Régional
du Languedoc-Roussillon et l’ensemble des acteurs du
monde agricole (la Safer, la Chambre d’Agriculture,
l’ADDEAR, le CIVAM2 Bio). Le soutien financier de la
Fondation de France, de l’Association La NEF et du
Réseau Biocoop permettent aujourd’hui à la Foncière
d’organiser le démarrage de ce projet d’installation.
Pour en savoir plus :
Soutenez dès maintenant l’achat collectif et la rénovation
de la Grange des Prés en souscrivant auprès de la Foncière
Terre de liens.3
www.terredeliens.org – tél. : 09 70 20 31 09
« Severn, la voix de nos enfants »
Barjac a également été le décor de « Nos enfants
nous accuseront », film-documentaire de JeanPaul Jaud, devenu depuis un véritable phénomène
de société. Sa suite, intitulée « Severn, la voix de
nos enfants », est sortie en salles le 10 novembre
dernier.
En 2008, Jean-Paul Jaud éveillait les consciences
en faveur d’une agriculture durable et responsable
dans son film « Nos enfants nous accuseront ». Le
documentaire racontait l’introduction du bio dans la
cantine scolaire de Barjac et dressait un constat dur
mais réel des impacts du modèle agricole dominant
sur la santé de la planète et de ses habitants.
Le 10 novembre dernier est sortie la suite : « Severn,
la voix de nos enfants », véritable invitation au passage à l’action. « Dans ce
second volet, je souhaite montrer que l’on
peut agir, qu’il y a partout dans le monde
des hommes et des femmes, soucieux de
l’environnement, qui portent des actions
concrètes et réussies », explique Jean-Paul
Jaud. À découvrir de toute urgence !
Pour en savoir plus :
www.severn-lefilm.com
Société d’aménagement foncier et d’établissement rural
Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural
L’agrément « Entreprise Solidaire » permet de bénéficier d’un avantage fiscal : réduction de 25 % du montant souscrit sur l’Impôt sur le Revenu et de 75 % sur l’Impôt Sur la Fortune
actualité
Jacques Favier, Directeur Général de NCEM
NCEM, un instrument « capital » pour les entrepreneurs responsables
Engagée dans un projet de transformation sociale non-violente, la Nef promeut une nouvelle économie à travers des activités d’épargne
et de crédit solidaires et transparentes. Afin de compléter sa gamme d’outils financiers pour que l’argent relie les hommes, la Nef a créé, en 2007,
Nef Capital Éthique Management qui apporte une solution aux besoins en investissement à long terme d’entreprises novatrices et responsables.
a société de gestion NCEM a vocation à gérer des fonds d’investissement en vue d’accompagner le développement d’entreprises agissant dans le domaine des économies
d’énergies, du recyclage ou de l’agriculture biologique.
NCEM collecte l’épargne d’investisseurs professionnels privés ou publics pour former un
« fonds d’investissement ». L’argent collecté est ensuite investi de façon non spéculative
dans les entreprises réalisant un chiffre d’affaires approchant le million d’euros, ayant au
moins trois années d’existence et qui sont en recherche de fonds propres supérieurs à
500 000 €, pour financer leur croissance à travers des équipements et des recrutements.
NCEM propose ainsi aux éco-entrepreneurs un instrument de près de 10 millions d’euros
pour développer l’économie responsable.
Concrètement, en juin 2009, NCEM a créé sens, un fonds d’investissement destiné à
des investisseurs avertis1 qui permet à des entreprises responsables, dont plusieurs sont
sociétaires emprunteuses de la Nef, de bénéficier de l’évolution des consommateurs qui se
tournent de plus en plus vers les produits et services éthiques. Parmi les apporteurs qui ont
1
2
alimenté le fonds sens, on distingue la Nef, le Crédit Coopératif, ou encore le mutualiste
Apicil. Le premier investissement a pu être réalisé chez Ideo2 en 2009.
NCEM prévoit aussi d’intervenir auprès de structures apportant des services écologiques
aux entreprises.
L’offre de NCEM vient compléter les initiatives citoyennes, innovantes et solidaires existantes telles que celles des clubs CIGALES ou de la coopérative Garrigue. Contrairement
au crédit, la croissance par fonds propres présente l’avantage de se libérer des remboursements à échéance régulière et permet ainsi aux entreprises accompagnées de
gagner en autonomie.
Pour en savoir plus :
www.nefcapitalethique.com
01 47 23 66 60
Sont considérés comme investisseurs avertis : l’investisseur institutionnel, l’investisseur professionnel et l’investisseur qui remplit les conditions citées dans l’article 2 de la loi du 13 février 2007
Pour en savoir plus sur l’investissement citoyen chez Ideo, se reporter à la rubrique « Zoom sur » en page 5
échos du terrain
Éc h o s d e R h ô n e-A l p e s
Une partie de campagne
dans les vallons du Trièves
Les membres du groupe local de l’Isère
L’arrivée des beaux jours en juin a été l’occasion pour
le groupe local de l’Isère d’organiser une RandoNef à la
découverte de projets financés par la Nef. Retour sur une
journée riche en échanges.
Une soixantaine d’Isérois, sociétaires, étudiants,
sympathisants de la Nef ou curieux du monde agricole, nous
ont rejoints, le 5 juin dernier, pour rencontrer des porteurs
de projets responsables et novateurs situés dans le Trièves
et le vallon de la Jarjatte. La visite de quatre fermes (la SCI
des 3 cols, la ferme Gabert et, plus au sud, les fermes de
la Jarjatte et du Trabuëch) nous a permis de découvrir des
manières différentes de vivre de l’agriculture.
Qu’il s’agisse de reprise de ferme familiale ou de création
d’activité, les agriculteurs ont su innover, développer des
réseaux et privilégier des circuits courts. Ils distribuent ainsi
leurs produits en vente directe depuis la ferme, sur des
marchés, auprès des cantines bio ou sous forme de paniers
hebdomadaires. Ces témoignages nous ont apporté une
grande leçon de courage et d’imagination pour créer une
nouvelle forme d’agriculture viable économiquement et qui
échappe au rouleau compresseur « productiviste ».
Au cours de la visite, un pique-nique à la ferme a été l’occasion
de partager un moment convivial entre les participants.
Première animation lancée par le jeune groupe local de
l’Isère, cette rencontre nous a permis de réunir un public
large pour lui faire découvrir concrètement les actions de la
finance éthique sur le territoire. Par ailleurs, des rendez-vous
réguliers sont organisés pour échanger au sujet du projet
de banque éthique européenne, et de nouveaux projets
d’animation sont en cours d’organisation.
Pour en savoir plus :
Groupe local de l’Isère - [email protected]
>>>
Éc h o s d e F lo re n ce
Une université d’été sur la finance éthique
Aurélie Descours, Chargée de Communication
Du 18 au 23 juillet derniers, l’Institute for Social Banking
a organisé la 3e édition de son Université d’été en Italie,
à Florence, autour du thème « Investir sur les valeurs
– quelles valeurs ? ».
Parrainée par Banca popolare Etica, cette session 2010
a permis de réunir 90 participants provenant du monde
entier, et en particulier de pays européens, parmi lesquels
figuraient quatre salariés de la Nef. Pendant une semaine,
des universitaires internationaux et des intervenants
professionnels venant de la GLS et de Triodos en Allemagne,
de Merkur au Danemark ou de la BAS en Suisse se sont
succédés pour nous faire partager leurs expériences et
leurs conceptions de la finance éthique. Des modules de
formation participatifs très innovants nous ont permis de
souligner la multiplicité des facettes d’une banque éthique,
ses valeurs et les enjeux auxquels elle est confrontée. Audelà du partage de connaissances et de la découverte de
méthodes de travail inédites en équipe, la richesse des
échanges, le partage d’expériences ainsi que la mise en
commun de compétences ont représenté un apport colossal
en matière d’organisation et d’intelligence collective.
Nos réflexions ont ainsi permis de confirmer le rôle social,
sociétal et économique d’une banque, ainsi que son impact
sur nos perceptions individuelles. Au-delà des valeurs, aussi
nombreuses soient-elles, l’éthique d’une banque réside
dans ses intentions profondes et sa recherche de cohérence
globale au quotidien. Dans le respect de ses engagements
et de ses motivations, la banque éthique a de beaux jours
devant elle.
Pour en savoir plus :
Institute for Social Banking e. V.
Christstr. 9
44789 Bochum
Allemagne
www.social-banking.org
[email protected]
Éc h o s d e B re ta g n e
La Nef en Brocéliande
Les membres du Cercle d’Initiatives Territoriales de la Nef en Brocéliande
Créé en mars 2010 en centre Bretagne dans la forêt de
Brocéliande, le Cercle d’Initiatives Territoriales de la Nef
en Brocéliande est né à l’initiative de quatre sociétaires
soucieux de diffuser les valeurs de la coopérative sur ce
territoire.
Nous étions quatre passagers pour ce premier embarquement
et au moins autant de complices à pousser depuis le quai
pour la mise à l’eau, faute de temps pour s’embarquer tout
de suite.
Nous nous sommes engagés dans ce périple afin de faire
connaître au grand public les possibilités de transformation
sociale ouvertes par la finance éthique et de créer des
liens entre les sociétaires de la Nef de notre secteur. En
plus d’être un intermédiaire entre la délégation régionale
à Nantes et le terrain, le groupe prévoit notamment d’être
force de propositions pour accompagner la création de la
Banque Éthique Européenne et pour mener des réflexions
sur le microcrédit.
Notre première escale s’est déroulée à Concoret (56), en mai
dernier, à l’occasion du Marché de l’artisanat et du terroir où
la Nef tenait un stand. Depuis, les manifestations se sont
enchaînées avec les foires bio de Muzillac (56) fin septembre
et de Guichen (Ille et bio, 35) en octobre.
Le mois de l’Économie Sociale et Solidaire a été l’occasion
d’accoster au cinéma l’Hermine de Plélan-le-Grand (35)
pour animer un débat avec des représentants des Paysans
sans terre brésiliens puis d’organiser une manifestation sur
la finance éthique lors du marché de Paimpont (35). Enfin,
pour les défis FEST’Nef, nous avons organisé une journée
festive, le 20 novembre dernier, à la découverte de porteurs
de projets à Augan (56).
Pour en savoir plus :
Si vous souhaitez rejoindre le Cercle
d’Initiatives Territoriales de la Nef en Brocéliande,
pour une promenade ou un long voyage,
le nombre de places n’étant pas limité,
contactez-nous par courriel en écrivant à
[email protected].
comment
ça marche ? <<<
Les différentes natures de l’argent
Le travail d’intermédiation bancaire que réalise la Nef l’amène souvent à évoquer
des processus liés à l’argent tels que les transactions, le prêt, l’investissement ou
le don. Ces notions nécessitent d’être définies et précisées pour bien comprendre
ce qu’elles signifient à la Nef.
La Nef distingue deux circuits dans la circulation de l’argent : le cycle économique et
social d’une part, et le cycle du savoir d’autre part.
L’argent est un outil de mesure qui permet d’échanger des biens et services de manière
courante. Il va alors circuler entre les acteurs à travers différentes formes, auxquelles
sont associées des valeurs et des utilisations.
Le cycle économique
La transaction va permettre d’échanger des biens et services déjà produits. Pour la
Nef, la transaction est associée à la fraternité, considérant que privilégier le collectif
à l’individu est plus vertueux.
Le prêt peut prendre deux formes :
• l’épargne, qui est un prêt concédé par l’épargnant à la société financière et sécurisé
à travers la réglementation bancaire.
• le crédit, qui est l’argent prêté par la société financière aux emprunteurs et contregaranti par des hypothèques, des organismes de garantie, des cautions, etc.
Ces formes de mouvement d’argent1 répondent à la notion d’égalité dans le temps, dans la
mesure où l’argent prêté ou investi peut être récupéré à terme avec un risque plus ou moins
important. Transaction, prêt et investissement composent ainsi le cycle économique.
L’activité du cycle économique va créer un excédent, par le biais du travail qui sera
utilisé, selon deux modes : soit il est réinvesti et repart dans le cycle de vie économique, soit il est donné et part alors dans le cycle du savoir.
Le cycle du savoir
Le don2, décidé ou contraint3, est la forme qui va permettre d’équilibrer la société. La
création de richesses qui alimente le don va permettre d’investir dans des domaines qui
utilisent plus d’argent qu’ils n’en produisent. Le don s’inscrit dans le cycle du savoir et est
alors associé à la notion de liberté car un espace de liberté est conféré à son utilisation.
Les domaines des arts, de la culture, de la recherche, de l’enseignement, de l’innovation, du développement… sont des secteurs bénéficiaires du don et permettent, sur
du long terme, d’avoir des effets bénéfiques dans le cycle de vie économique.
Les différentes natures de l’argent occupent donc des fonctions qu’il est nécessaire de distinguer en vue de les utiliser dans le respect des valeurs qui leur sont
associées, de manière à atteindre une vie financière saine et équilibrée.
1
L’investissement, qui est concrétisé par l’achat de parts de capital dans une structure,
comporte un risque lié à l’objet de l’investissement.
2
3
Le prêt (épargne et crédit) et l’investissement
Il ne s’agit pas ici du don de charité
Les impôts par exemple
des
projets
et des prêts
Coopérative de production
audiovisuelle dans les Hauts-de-Seine
>
Inflammable Productions - 110 boulevard Jean Jaurès
92110 Clichy - www.inflammableproductions.com
Riches d’expériences multiples et complémentaires
dans l’audiovisuel, Mathieu
Détaint, Eléonore Lamothe
et Nicolas Sauret ont décidé de créer Inflammable
Productions, une coopérative de production audiovisuelle. Conçue comme
un outil mutuel, la société s’appuie sur un collectif de
créateurs regroupant journalistes, auteurs, photographes et réalisateurs, et produit principalement des films
documentaires et webdocumentaires. La Nef a été sollicitée pour financer les investissements de lancement de
­l’entreprise.
>
Boulangerie en bio en Aveyron
Le Fournil aux Grillons - Frédéric Jaugey
Route de la Cibadière - 12120 Comps-la-Grandville
[email protected]
Frédéric Jaugey a créé en 2006 sa boulangerie en bio,
labellisée par Nature et Progrès. Il propose du pain au
levain naturel cuit au feu de bois, principalement vendu
sur les marchés locaux. En raison d’une demande croissante et afin d’ouvrir son fournil à d’autres personnes,
Frédéric a souhaité construire un four traditionnel à plus
forte capacité de production. Soutenu
par la commune, la
région, et le Fonds
d’Intervention pour
les Services, l’Artisanat et le Commerce,
Frédéric a sollicité la
Nef pour financer cet
investissement.
Entreprise de jardinage
et de paysagisme dans le Var
>
SARL Couleur Nature - Les Bas Oliviers - La Garde Freinet
83550 Vidauban - [email protected]
Créée en 1999 par cinq associés, la SARL Couleur Nature
propose des prestations complètes de jardinage et de
paysagisme dans une démarche respectueuse de l’environnement. Depuis 2006, la société propose la construction
de bassins naturels. Elle a
souhaité étendre ses services à l’installation de systèmes d’assainissement par
phyto-épuration. La Nef,
qui était déjà intervenue
en 2006, a été à nouveau
sollicitée pour financer les
investissements liés à ce
développement.
Réseau de micro-crèches
d’appartements dans le Rhône
>
SARL Les Minuscules Villeurbanne - PIBS le Prisme 2
CP 42 - Place Albert Einsten - 56038 Vannes Cedex
[email protected]
La SARL Optimômes développe le concept de la crèche
solidaire qui permet aux familles de mieux concilier
vie familiale et vie professionnelle. Ce réseau associe
une micro-crèche d’appartements, Les Minuscules, qui
accueille des enfants en bas âge en journée, et le service Gepetto qui intervient à domicile pour des enfants
jusqu’à 13 ans en horaires décalées,
week-ends et jours fériés. Après avoir
créé une première crèche solidaire
à Vannes (56), le réseau a ouvert en
février dernier une seconde crèche à la
demande de la mairie de Villeurbanne
(69), et avec le soutien financier de la
CAF* de Lyon. La Nef et un organisme
bancaire ont été sollicités pour financer l’opération.
*CAF : Caisse d’Allocations Familiales
le dossier
Jean-Marc de Boni, Directeur Général de la Nef
Énergie Partagée, l’allia
au service de la maîtrise des é
Nous, citoyens, faisons aujourd’hui face à un double défi : d’une part maîtriser notre consommation d’énergie,
tout en préparant l’après-pétrole, et d’autre part endiguer les abus du capitalisme qui tendent à concentrer
entre les mains de quelques-uns ce qui, par essence, est un bien commun. Fruit d’une étroite collaboration
d’experts, Énergie Partagée a été créée par la Nef, Enercoop et SOLIRA Développement (Philippe Vachette,
INDDIGO et HESPUL). Cette nouvelle structure est l’aboutissement d’un projet de longue date porté
par des experts en énergies renouvelables.
nergie Partagée a été créée dans le but
de développer des moyens de production
d’électricité utilisant des énergies renouvelables et appartenant aux consommateurs.
Concrètement, il s’agit d’offrir aux citoyens
la possibilité d’investir dans un fonds entièrement
dédié aux énergies respectueuses de l’environnement.
Parallèlement à cette notion d’investissement, il est
apparu tout aussi indispensable de développer une
démarche d’incitation forte aux économies d’énergie.
De la réflexion à la concrétisation, des partenaires
de longue date ont largement contribué à la création
d’Énergie Partagée en apportant leur expertise dans
leurs champs d’intervention respectifs.
SOLIRA, exploitant
de systèmes photovoltaïques
Première forme concrète de l’engagement d’acteur
en faveur des énergies renouvelables, SOLIRA (SOLeil
Investissement Rhône-Alpes) est portée par Philippe
Vachette. Il se souvient : « Au départ, en 2005, ce sont
quelques copains fanas des énergies renouvelables et de
la maîtrise de l’énergie qui réfléchissaient à l’avenir énergétique en Europe, mais… chacun de leur côté ; certains
à Chambéry, d’autres à Villeurbanne. Depuis 25 ans,
l’ASDER sensibilise élus et techniciens de Chambéry à ces
enjeux. En 2005, la ville démarrait la première centrale
photovoltaïque de plus de 100 kW raccordée au réseau,
et le bureau d’études INDDIGO renforçait son équipe
“Énergie et Climat”. À Villeurbanne, HESPUL, voisin
depuis des années de la Nef, pensait depuis longtemps à
développer, après de premiers essais, un outil qui réunisse
“énergies renouvelables” et “investissement citoyen” !
Grâce à des programmes européens, HESPUL a appris
à bien apprécier l’exemple allemand où, dans plusieurs
villes, des citoyens mobilisent leur épargne pour lancer
et contrôler des sites d’énergies renouvelables surtout
photovoltaïques. »
De son côté, Marc Jedliczka, Directeur Général d’HESPUL,
confirme : « L’idée de l’investissement collectif “citoyen”
dans la production d’énergies renouvelables est à l’origine
même de la création d’HESPUL, sous le nom de “Phébus”,
au début des années 90. L’exemple d’une coopérative
genevoise, la CERA, avait inspiré notre idée de lancer une
souscription militante afin de réunir les 80 000 francs
(français) nécessaires à l’époque pour installer les 10 m²
de la première “centrale photovoltaïque raccordée au
réseau” en France. Grâce au geste de la grosse centaine
de souscripteurs ayant répondu présents, ceci fut fait
en juin 1992, à quelques encablures du surgénérateur
“Superphénix”, quintessence de la monstruosité centralisatrice du nucléaire alors en panne, aujourd’hui en cours
de démantèlement. »
Quant à la Nef, elle a participé très activement à la
création de la Foncière Terre de liens, dont l’objectif est
aussi de rendre aux citoyens un bien commun menacé :
la terre. L’idée est alors venue de s’inspirer de cette
réussite et d’en reprendre le « véhicule » : une Société en
Commandite par Actions, l’une des plus vieilles formes
de société commerciale, dans laquelle les apporteurs
d’argent (les commanditaires) demandent à une (ou plusieurs) personnes(s) (le commandité) de l’utiliser au mieux
afin de répondre à un besoin précis. Jadis, il s’agissait de
convoyer une marchandise d’un port à l’autre. Et pendant
toute la durée du voyage, le commandité, engageant
parfois jusqu’à sa vie, était le seul maître à bord.
Cette forme séduit HESPUL et nos amis savoyards qui
demandent alors à la Nef d’accompagner leur projet :
SOLIRA voit ainsi le jour. Philippe Vachette, venant d’un
bureau d’études et ayant travaillé à la ville de Chambéry,
est rapidement missionné : « On m’a demandé de voir
comment on pourrait tenter de développer, en France, ce
que les Allemands réussissaient si bien chez eux1 ! Et cela
a été un plaisir de faire collaborer ces partenaires, chacun
s’employant, avec la modestie et la persévérance du jardinier, à faire mûrir un projet commun ». SOLIRA compte
ainsi aujourd’hui 160 actionnaires pour 1 074 000 euros de
capital ayant contribué à financer trois centrales photovoltaïques en fonction et 12 autres en projet.
Enercoop,
fournisseur d’électricité verte
Pendant ce temps, la Nef participait à la création d’un
distributeur coopératif d’électricité 100 % renouvelable : la SCIC Enercoop, initiée par Julien Noé, alors
jeune stagiaire chez HESPUL et aujourd’hui Directeur
Adjoint, vite rejoint par Patrick Behm, en qualité de
Directeur Général.
Julien nous rappelle les fondements d’Enercoop : « Le
projet d’Enercoop est fondé sur une vision combinant
intérêt collectif et ambition écologique : chacun doit
pouvoir disposer d’une énergie propre d’origine renouvelable et en quantité maîtrisée mais suffisante, donc
à un prix abordable. Cela implique de développer de
nouveaux moyens de production d’électricité, de réduire
la demande d’énergie et aussi de donner aux consommateurs le moyen de s’approprier collectivement leur
électricité en participant réellement aux choix concernant
les orientations à suivre, et bien sûr les prix. »
Pour aller dans ce sens, Enercoop propose à chacun,
depuis juillet 2007, de remplacer son contrat d’électricité d’origine nucléaire et fossile par un approvisionnement à partir de sources d’énergies renouvelables.
Mais Enercoop n’a pas pour unique but d’acheter et
de revendre des énergies respectueuses de l’environnement. Ce fournisseur d’électricité verte vise aussi
à rapprocher la production et les consommateurs en
proposant aux citoyens d’investir à hauteur de ce qu’ils
consomment dans la production locale d’électricité, via
un maillage de coopératives régionales, et de s’impliquer ainsi dans la gestion et la vie de ces coopératives.
« C’est l’autonomie énergétique à l’échelle de la coopé-
Paroles de fondateurs
Philippe Vachette, Directeur de SOLIRA
« On va ainsi démarrer une belle aventure économique, écologique et citoyenne ! »
ance d’expériences
énergies renouvelables
rative : je consomme ce que je produis et je produis ce
que je consomme » explique Julien Noé.
Ces réflexions prennent forme sur tout le territoire français.
À l’image de Michel Leclerc, qui participe activement au
développement d’un champ éolien en pays de Vilaine et
de Christelle Sauvage dans les Ardennes : « Éparpillés aux
quatre coins du pays, des acteurs de la maîtrise de l’énergie et des énergies renouvelables réfléchissent aux moyens
concrets à mettre en œuvre pour aller vers un avenir énergétique respectueux de la personne et de l’environnement,
moyens choisis et maîtrisés par les citoyens.
De grandes convergences d’objectifs sont apparues au
cours de diverses rencontres2, notamment avec la Nef.
L’utilité, la nécessité de se rassembler pour s’organiser
collectivement et progresser est devenue évidente ! ».
Énergie Partagée, le résultat
de l’alliance d’acteurs expérimentés
À la croisée des chemins, la Nef prend alors ses responsabilités et décide de réunir tous ces acteurs pour créer
ensemble un nouvel outil susceptible de répondre à ces
ambitions. Et tous acceptent très vite car « 20 ans après,
pour HESPUL, c’est toujours la même volonté de poser des
actes concrets d’alternatives à un système toujours plus
enclin à saccager l’environnement et à broyer les êtres
humains, pour satisfaire une cupidité insatiable, qui nous
anime et nous conduit à participer avec enthousiasme à
l’aventure ». Et même si, comme le dit Marc Jedliczka,
« forts de la richesse de notre expérience et des immenses
espoirs ouverts par les progrès fulgurants d’une technologie conviviale comme le photovoltaïque, apte à conjuguer
1
2
Julien Noé, Directeur d’Enercoop
« Énergie Partagée représente un nouveau pas vers la réappropriation citoyenne du secteur
de l’énergie. Le succès d’Énergie Partagée démontrera à grande échelle les bienfaits d’un système
énergétique sobre, de source renouvelable, local, non spéculatif et d’intérêt collectif. »
Marc Jedliczka, Directeur Général d’HESPUL
« Comme d’autres initiatives dans d’autres secteurs, Énergie Partagée peut et doit devenir dans le
domaine de l’énergie l’un des maillons essentiels du fameux changement de paradigme que toute
personne un tant soit peu lucide sur l’humaine condition ne peut qu’appeler urgemment de ses
vœux. Rien de plus ? Surtout rien de moins ! »
Christelle Sauvage, Présidente de l’Association Énergie Partagée
« L’aventure commence, rejoignez-la ! »
solidarité et autonomie des personnes et des territoires »,
les autres énergies renouvelables sont rapidement intégrées au projet.
Il devient aussi très vite évident que l’outil financier ne
peut être qu’un moyen d’une ambition portée par un
collectif. Comme le rapporte Christelle Sauvage, « un
groupe s’est ainsi attelé à la définition des fondements du
mouvement Énergie Partagée, à travers une charte. Les
fondations étant posées, les outils pour concrétiser cette
dynamique se sont construits : création d’une association
Énergie Partagée, puis rapidement d’une société d’investissement Énergie Partagée, grâce à la transformation
de SOLIRA. »
Pour les savoyards, cela a vite été une évidence : « Quand
on a eu connaissance, en 2009, de projets similaires portés
par Enercoop, il est rapidement apparu qu’il fallait unir nos
forces et nos convictions, et c’est naturellement que nous
avons fait mûrir Énergie Partagée ! C’est bien cette idée du
passage de la fleur au fruit, cette force du mûrissement
qui me vient à l’esprit quand je pense à cette évolution,
cette mue réussie de l’idée de SOLIRA… vers le nouvel outil
Énergie Partagée à l’ambition nationale ! ».
L’enjeu consiste effectivement en la transformation de
SOLIRA en une nouvelle Société en Commandite par
Actions, dont les commandités sont la Nef, Enercoop
et SOLIRA Développement. L’objectif est d’investir
dans des moyens de production d’énergies propres et
renouvelables portés par des collectifs citoyens dans
toute la France. Pour cela, la SCA Énergie Partagée
Investissement va procéder très prochainement à une
première Offre au Public de Titres Financiers (OPTF)
après obtention du visa de l’Autorité des Marchés
Financiers (AMF), ceci afin de lever 8 millions d’euros
d’ici à fin 2011. Cette somme sera à peine suffisante pour
répondre aux besoins en fonds propres de tous les projets actuellement en attente : un total de 31 mégawatts
pour un investissement de 64,5 millions d’euros dont
12 millions de fonds propres nécessaires.
Dans la même démarche que l’épargne collectée à la
Nef ou les investissements confiés à Terre de liens,
chaque investisseur aura la capacité d’exprimer un
choix d’orientation de ses fonds vers tel ou tel projet
dont la liste sera régulièrement actualisée. Chaque
investisseur sera aussi en capacité de connaître, presque en temps réel, l’usage fait de son argent.
Comme pour Terre de liens, la Nef sera en charge de
gérer les souscriptions d’Énergie Partagée. Développer
l’énergie renouvelable grâce aux investissements
citoyens ! Tel sera le leitmotiv d’Énergie Partagée.
Pour en savoir plus :
Association Énergie Partagée
Marianne Breton, Chargée de mission
9-11 avenue de Villars - 75007 Paris
tél. : 01 80 18 92 21
www.energie-partagee.org
NB : À l’heure du bouclage, nous sommes toujours dans l’expectative quant à la fiscalité appliquée aux investisseurs dans Énergie
Partagée, les avantages fiscaux pour les énergies renouvelables
étant remis en question par le projet de loi de finance 2011.
Rappelons que la France n’a que 3 % de la puissance photovoltaïque installée en Allemagne, alors qu’au sud de la Loire nous avons 30 % de plus de soleil !
Événements et programmes soutenus par l’ADEME, comme le colloque européen Welfi à Paris en 2003, des programmes locaux avec des collectivités, jusqu’au programme sur l’investissement local et citoyen 2008 / 2010.
zoom sur…
> Ideo,
une entreprise de textile bio et équitable
pas comme les autres
Ideo - 172-174 rue de Charonne - 75011 Paris - tél. : 01 42 02 51 38 - www.ideocollection.com
Jacques Favier, Directeur Général de NCEM et Rachel Liu, Présidente d’Ideo
Créée en 2002, Ideo est une marque engagée qui conçoit, fabrique et commercialise des
vêtements écologiques et équitables. Elle cultive une dynamique permanente d’amélioration
de sa démarche écologique et sociale, en vue de tendre vers toujours plus de cohérence.
L
ancée avec une ligne de tee-shirts en coton biologique, Ideo a peu à peu développé
des produits alliant coupes soignées, matières nobles, couleurs et imprimés d’inspiration végétale dans le but de proposer des vêtements contemporains mélangeant
l’urbain et la nature. Avec deux collections par an, représentant une production annuelle
de 100 000 pièces, la société commercialise aujourd’hui ses vêtements auprès de 250 distributeurs en France et en Europe ainsi que sur Internet.
Une démarche cohérente sans cesse améliorée
Ideo fait partie des marques pionnières du vêtement bio-équitable. L’entreprise réalise un
travail permanent d’amélioration sociale et environnementale sur toute la filière, de la
matière première à la confection et la distribution.
Rejetant notamment le coton conventionnel dont la culture est la plus polluante du monde,
Ideo utilise du coton biologique. Tout le parcours du vêtement suit les principes du commerce équitable : un prix juste au paysan, des conditions de travail décentes, le respect
et l’insertion de travailleurs issus de populations défavorisées, un accompagnement et
des formations à la culture biologique, le développement de projets sociaux, le refus du
travail des enfants, etc.
L’égrenage, la filature, ainsi que le tissage et le tricotage des matières premières (coton,
soie, alpaga) sont réalisés dans des usines ou ateliers respectant les principes du commerce
éthique ou équitable. Sans PVC, les sérigraphies sont réalisées à base d’encres à l’eau et
les colorations sont sans métaux lourds, ni azoïdes. Ideo cherche également à limiter les
transports en regroupant les filières au sein d’un même pays et en donnant priorité au
transport maritime. Sa recherche de cohérence s’étend même jusqu’au stockage et à la
logistique qui sont réalisés par une entreprise d’insertion en France (Fair Place).
1
2
Un partenariat financier de longue date
Dès 2002, Ideo avait sollicité la Nef pour financer la création de l’entreprise et plusieurs prêts
ont été débloqués par la suite dans le cadre de sa croissance en 2005, 2007 et 2009. Une fois
la stabilité atteinte, son développement ne pouvait plus se faire uniquement par le biais du
crédit. En 2007 et 2008, une première ouverture de son capital par apport de fonds a été réalisée avec Esfin-Participations1. Ceci a permis, en septembre 2008, l’ouverture d’une boutique
avec pignon sur rue à Nantes, de nature à expérimenter une distribution mieux maîtrisée.
Par ailleurs, Ideo a poursuivi l’augmentation de son capital grâce à l’apport du fonds sens,
géré par NCEM, spécialisée dans le capital-investissement. Séduite par une démarche entrepreneuriale forte et de réelles perspectives de croissance, NCEM a souhaité soutenir Ideo
afin qu’elle dispose d’un niveau de fonds propres suffisant pour bénéficier à plein de la
croissance de son secteur. Au-delà de la performance financière, NCEM reste attentive aux
impacts environnementaux et sociétaux dégagés par Ideo.
En 2009, une seconde augmentation de capital, essentiellement souscrite par
NCEM, permettait l’ouverture d’une nouvelle boutique, plus spacieuse, à Rennes
et divers investissements (site informatique, développement de la marque en
Allemagne). Depuis lors, NCEM est associée aux choix stratégiques.
Aujourd’hui, Ideo poursuit sa démarche d’innovation : l’entreprise souhaite
aller au-delà de la simple utilisation de matières écologiques et éthiques,
en devenant la marque de la « Low Impact Attitude »2, c’est-à-dire la marque des vêtements durables, ceux que l’on garde longtemps. Une attitude
en phase avec l’écologie d’aujourd’hui, qui ne consiste plus uniquement
à acheter vert mais à remettre aussi en question son mode de vie et sa
consommation.
Pour en savoir plus :
www.ideocollection.com
Structure
spécialisée du Crédit Coopératif
Low Impact Attitude : démarche limitant l’impact écologique et favorisant le développement durable dans ses actes
PARTENARIAT ÉPARGNE
Retrouvez dans chaque numéro l’actualité des partenaires épargne de la Nef !
Au nombre de 19, ils bénéficient de vos dons d’intérêts sur les Comptes épargne Nature et Insertion ainsi que sur le Plan d’épargne Nef.
Actifs dans les domaines environnemental, social, culturel ou encore de la solidarité internationale, ils participent par leurs activités
à la construction d’une économie fondée sur le respect de l’être humain et de la nature.
P
artenaires du Compte épargne Nature
• Association La NEF • Bio Consom’acteurs • Cniid • FNAB • Les Amis de la Bio-Dynamie • Les Amis de la Terre France • Nature & Progrès
Réseau Sortir du Nucléaire • WWF France
P
artenaires du Compte épargne Insertion
•A
ssociation La NEF • Fédération Nationale Accueil Paysan • Fédération des CIGALES • Fondation pour le Logement Social • Réseau Cocagne
Raoul Follereau – Aide à la réinsertion par l’emploi en France
P
artenaires du Plan d’épargne Nef
• Echoppe • Ecidec • Survival International (France) • Terre du Ciel, Cultures et Sagesses du Monde • Voix Libres
Tous les partenaires des Comptes épargne Nature et Insertion
actualités
Hugues Toussaint, administrateur de Bio Consom’acteurs
Agir pour la consommation responsable
avec Bio Consom’acteurs
Bio Consom’acteurs poursuit un double objectif
de promotion de l’agriculture biologique et de
sensibilisation à la consommation responsable.
En ouvrant un Compte épargne Nature auprès de la
Nef, vous soutenez ses actions en lui reversant tout ou
partie des intérêts générés par votre placement.
rès de 70 %. Tel serait le différentiel entre les
prix des fruits et légumes bio et non bio, d’après
une enquête menée par le mouvement Familles
Rurales en août dernier. Repris par l’ensemble de
la presse, ce chiffre révèle certes une réalité objective,
à un instant donné, mais présentée de manière très
discutable car elle omet l’essentiel de ce qui explique
cette différence de prix.
Une situation paradoxale
D’un côté, des milliers de producteurs conventionnels
crient dans la rue leur désespoir, confrontés à une politique agricole inadaptée et à une grande distribution qui
condamne une majorité d’entre eux à survivre avant de
cesser leur activité1. Persiste la mise sur le marché de
produits contenant des résidus de pesticides, à des teneurs parfois supérieures
aux limites maximales autorisées (plus
de 8,5 % d’entre eux en 2009), et dont
toutes les enquêtes de chercheurs indépendants démontrent la dangerosité et
l’impact négatif sur la santé des consommateurs. Parallèlement, l’eau contaminée
1
2
3
par les intrants chimiques agricoles et l’élevage intensif
nécessite des traitements sophistiqués et coûteux pour
la rendre potable. Autant de situations générant des
charges considérables pour les finances publiques et
pour les consommateurs qui ne sont pas intégrées dans
le prix de vente des produits. Sans oublier les conséquences désastreuses de la réduction de la biodiversité, de
l’appropriation des semences par des multinationales
et du développement des OGM, les conditions de vie
abominables des animaux, les paysages uniformisés, le
goût insipide des produits, etc.
De l’autre côté, des opérateurs bio tentent de modifier les
conditions économiques, sociales et environnementales
de production et de consommation, en appliquant des
techniques respectueuses des humains et de tous les êtres
vivants mais dont les « externalités » positives ne sont pas
comptabilisées dans le prix des produits. En revanche,
ceux-ci intègrent les surcoûts liés à une productivité moindre, à des emplois supplémentaires, aux faibles volumes
transportés, à des pratiques plus sensibles aux conditions
météorologiques, à des circuits moins organisés, à l’obligation de contrôle et de certification, etc.
L’indispensable reconnaissance
de l’agriculture biologique
Seule une politique agricole qui prendrait en compte les
impacts négatifs de l’agriculture conventionnelle et les
apports positifs de l’agriculture biologique permettrait
de maintenir le différentiel entre les prix des produits,
mais cette fois au profit de la bio, à l’avantage de tous
les producteurs et consommateurs2 et en faveur de la
préservation de l’environnement, tout en permettant
aux agriculteurs de vivre de leur métier. C’est un des
objectifs que vise, depuis cinq ans, l’association Bio
Consom’acteurs forte de ses 15 000 adhérents.
Après avoir édité en 2009, avec le soutien de la Nef et grâce
au concours des épargnants du Compte épargne Nature, un
livret intitulé « La bio en questions, 25 bonnes raisons de
devenir bio consom’acteur » (plus de 500 000 exemplaires
diffusés gratuitement), l’association vient de publier un
nouveau document de sensibilisation. Intitulé « La bio en
restauration collective », ce livret a pour objet d’aider toutes
les parties prenantes de la restauration hors foyer (notamment les cantines scolaires), qu’ils soient enseignants,
parents, producteurs, directeurs, cuisiniers ou responsables
politiques, à mieux appréhender les conditions de réussite
de l’introduction de la bio dans leurs établissements3.
À l’approche de la première échéance définie par la
loi issue du Grenelle de l’environnement, seule une
concertation constructive de tous les acteurs impliqués
associée à un engagement plus ambitieux des pouvoirs
publics permettront d’atteindre les objectifs fixés.
Pour en savoir plus :
Association Bio Consom’acteurs
9-11 avenue de Villars - 75007 Paris
tél. : 01 44 11 13 98
www.bioconsomacteurs.org
[email protected]
algré les aides européennes considérables (8 milliards d’euros en 2006) mais très inéquitablement réparties, une ferme française disparaît en moyenne tous les quarts d’heure.
M
Pour une consommation informée et responsable de produits bio, lire « Manger bio, c’est bien si… » de Hugues Toussaint - Ed. Vuibert – 2010 - 13,50 € - disponible en librairie,
magasins bio et auprès de l’association Bio Consom’acteurs.
Livrets disponibles auprès de Bio Consom’acteurs et téléchargeables sur le site de l’association, www.bioconsomacteurs.org. Un troisième livret pour favoriser le développement
de la bio dans les universités est prévu d’ici la fin de l’année.
partenariat
Yann Louvel, Chargé de campagne des Amis de la Terre
Les Amis de la Terre, 40 ans d’engagement pour une finance responsable
Créés en 1970, les Amis de la Terre France fêtent cette
année leurs 40 ans. 40 années de défense de la personne
et de l’environnement, et autant d’alertes lancées sur de
multiples problématiques qui n’ont jamais été autant
d’actualité.
A
ssociation de loi 1901 à but non lucratif et indépendante de tout pouvoir politique ou religieux,
les Amis de la Terre ont contribué à la formation
du mouvement écologiste français ainsi que du premier
réseau écologiste mondial. Le réseau des Amis de la Terre
International est aujourd’hui présent dans 77 pays et réunit
deux millions de membres sur les cinq continents.
Ce réseau est organisé sur le modèle fédératif : une multitude de groupes locaux autonomes à la base (une trentaine
en France), qui sont membres des fédérations nationales
(France) puis transnationales (Europe et international).
Ces groupes locaux agissent selon leurs priorités locales
et relaient les campagnes nationales et internationales sur
la base d’un engagement commun en faveur de la justice
sociale et environnementale.
Parmi ses différentes campagnes nationales (climat, forêts,
énergie, agriculture, déchets, responsabilité sociale et
environnementale des entreprises, etc.), une des spécificités des Amis de la Terre réside dans la campagne pour la
responsabilité des acteurs financiers, active depuis plus de
10 ans maintenant.
C’est dans le cadre de cette campagne, et après avoir analysé
pendant plusieurs années les impacts sociaux et environnementaux des grandes banques françaises, que les Amis
de la Terre sont devenus partenaires de la Nef, en 2008. Ce
choix vient d’ailleurs d’être renforcé par l’analyse des pro-
duits d’épargne « socialement responsables » que les Amis
de la Terre ont lancée en septembre dernier.
En choisissant de faire don de leurs intérêts aux Amis de
la Terre, les épargnants de la Nef s’engagent de façon
active et concrète en faveur d’une économie durable et
solidaire défendue par cette association.
Pour en savoir plus :
Les Amis de la Terre France
2B Jules Ferry
93100 Montreuil
tél. 01 48 51 32 22
www.amisdelaterre.org
www.financeresponsable.org
projet banque
Retrouvez l’actualité de Banca Etica et Fiare, partenaires de la Nef
dans le cadre du projet de création de Banca Etica Europa !
Ugo Biggeri, Président de Banca popolare Etica
Des évolutions importantes
pour Banca Etica
Au terme des 100 jours de réflexion du Conseil d’Administration de Banca popolare Etica,
renouvelé aux deux tiers, Ugo Biggeri, le nouveau Président, a souhaité évoquer le contexte
actuel et présenter le plan d’actions mis en place.
C
ompte tenu de la limitation des mandats, certains des administrateurs […] ne pouvaient pas se représenter, ce qui a conduit l’Assemblée Générale du 22 mai dernier
à renouveler fortement le Conseil d’Administration […] qui m’a élu Président […].
Le vice-Président est Sergio Morelli qui bénéficie d’une solide expérience bancaire “traditionnelle”. […] Ce changement a été l’occasion de repenser Banca Etica après 11 ans d’existence
et notamment son modèle de gouvernance, le rôle des participations et l’amélioration de
l’organisation interne.
Le CA a donc décidé de se pencher sur les points délicats (l’excédent de 2009 n’a été que de
30 000 euros) et de répondre aux fortes demandes des sociétaires et des employés.
[…] Les chiffres de l’année 2010 révèlent des opportunités favorables quant au futur de la
banque : en septembre, nous avons atteint 30 millions d’euros de capital social, avec une
augmentation de 15 % par rapport au début de l’année et ce, malgré la crise financière. […]
« Voici quelques-uns des points d’intervention :
• Déterminer s’il faut définir une nouvelle mission de Banca Etica qui dépasse sa phase de constitution et qui nous aide à croître en capital, comme moteur d’une autre économie […].
• Favoriser l’implication au niveau international et en particulier européen, que ce soit pour
le lobby sur la finance et des thèmes qui s’en rapprochent […], ou pour le projet de banque
éthique européenne.
• Donner une nouvelle impulsion pour la capitalisation de Banca Etica. Nous devons faire
entendre plus fortement la valeur de mutualisation et de levier pour l’économie civile représentée par les actions de Banca Etica, afin de ne pas bloquer son activité […].
• Nous devons être plus efficaces dans le métier bancaire. Dans ce cadre, certains paramètres
importants devront être repositionnés. Dans la pratique, cela signifie que nous devons nous
concentrer sur l’essentiel.
Je suis heureux d’avoir accepté ce défi : succéder à Fabio Salviato ne sera pas facile, mais je
suis sûr que nous nous aiderons à tour de rôle. Les idées qui sont nées ces dernières années
à Banca Etica ne pourront que donner de bons fruits. »
Pour en savoir plus :
Banca Popolare Etica - www.bancaetica.com
LA NEF, MODE D’EMPLOI
Vous êtes sociétaire de la Nef
ou vous souhaitez le devenir
En souscrivant au capital de la Nef, vous devenez
membre à part entière de la coopérative et participez
ainsi pleinement à son action.
Vous avez accès à un certain nombre de services
directement avec la Nef
Les prêts Nef
• Les prêts professionnels et associatifs
Ces prêts permettent d’accompagner le développement d’activités et la création d’entreprises dans les domaines de l’écologie (agriculture biologique et bio-dynamique, filière
bio, énergies renouvelables, éco-construction, etc.), du développement social et solidaire
(insertion sociale, commerce équitable, développement local, etc.) et de la culture (activités artistiques et pédagogiques, édition, etc.).
• Les prêts aux particuliers : Nef Immo et Nef Éco
Ces prêts sont destinés aux sociétaires de la Nef ayant des projets d’éco-construction,
d’éco-rénovation ou d’investissements écologiques.
»L
’organisme gestionnaire
La Nef dans le cadre de son agrément Banque de France.
L’épargne à moyen / long terme
• Les parts de capital
Un placement solidaire qui accompagne la Nef dans son développement et peut vous
donner droit à des réductions fiscales intéressantes.
• Les comptes de dépôts à terme
Des placements rémunérés sur une durée de 25 mois à 10 ans, permettant d’orienter
votre épargne vers le secteur d’activité de votre choix et de faire éventuellement un don
d’intérêt à un partenaire dans les domaines de l’insertion sociale et de l’environnement.
• Le Plan d’épargne Nef
La possibilité d’épargner à votre rythme pour constituer un capital en vue de réaliser vos
projets à moyen-long terme et de faire éventuellement un don d’intérêt à un partenaire
dans les domaines de l’insertion sociale et de l’environnement.
»L
’organisme gestionnaire
La Nef dans le cadre de son agrément Banque de France.
C’est grâce à ce type d’épargne que la Nef peut soutenir des projets dans la durée.
Vous pouvez également bénéficier
de services bancaires complémentaires
Les comptes d’opérations courantes
• Le compte-chèques Nef - Crédit Coopératif
Tous les services bancaires habituels et un chéquier aux couleurs de la Nef !
• Le livret Nef - Crédit Coopératif
Une épargne rémunérée, disponible à tout moment, constituant une ressource moins
chère que les comptes-chèques pour la Nef.
Léo Miranda, Coordinateur de Projets à la Nef
Au cœur d’une AMAP à l’espagnole
» Il n’y a pas de minimum d’ouverture pour ces deux comptes.
» L
’organisme gestionnaire
Le Crédit Coopératif dans le cadre d’un accord de partenariat avec la Nef.
Deux comptes à ouvrir simultanément pour mieux gérer votre argent au quotidien.
Les Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP) fleurissent un peu
partout en France depuis quelques années. Ce fonctionnement permettant de relier producteurs et consommateurs autour d’une production locale rencontre également le succès
de l’autre côté des Pyrénées. Soutenue par FIARE, l’association Montañuela Productos
Ecologicos, installée dans la région de Burgos en Espagne, en est un très bel exemple.
ñigo Hernani est ingénieur agronome au Pays Basque espagnol. Fervent militant de la cause
agricole, il a mené des actions pour promouvoir l’agriculture biologique et incité des citoyens
à redécouvrir les métiers de la terre. Ce lien avec le monde agricole l’a conduit à mener une
réflexion sur les problématiques liées à une agriculture durable, en termes environnemental
(agriculture biologique et recyclage) et social (viabilité du métier d’agriculteur).
C’est ainsi qu’il a proposé à FIARE un projet innovant permettant de répondre à ses préoccupations : une association dont la production est exclusivement réalisée en agriculture biologique,
sans intermédiaires, et au sein de laquelle chaque consommateur, également
sociétaire, supporte les aléas de la terre aux côtés du producteur. Dans un
souci de cohérence globale, le projet prévoit même un système ingénieux
de récupération des eaux de pluie pour la production.
Enthousiasmée par le projet, FIARE a accordé, en 2007, un crédit hypothécaire de 90 000 euros et un apport en trésorerie de 30 000 euros afin
de permettre à Iñigo de lancer son activité.
Après trois ans d’existence, l’association réalise sa production sur un terrain de
trois hectares, et réunit près de 100 sociétaires-consommateurs qui reçoivent
des paniers hebdomadaires de 5 à 8 kg de fruits et légumes de saison.
La similitude des initiatives locales portées par la finance éthique révèle la cohésion des actions
en faveur d’une économie plus humaine à l’échelle européenne. Qu’ils soient en France ou
en Espagne, ces projets exemplaires se multiplient et renforcent ainsi la pertinence du projet
Banca Etica Europa.
Pour en savoir plus :
Proyecto Fiare
[email protected] - www.proyectofiare.com
Tous les produits d’épargne de la Nef sont labellisés par Finansol.
Conditions de rémunération de l’épargne applicables au 1er juillet 2010
•T
aux d’intérêts applicables aux dépôts à terme, Comptes épargne Insertion,
Comptes épargne Nature et Plans d’épargne Nef
durée
25 mois
3 ans
4 ans
5 ans
6 ans
7 ans
8 ans
9 ans
10 ans
taux
1,50 %
1,70 %
1,90 %
2,25 %
2,65 %
3,00 %
3,20 %
3,35 %
3,50 %
• Taux du livret Nef - Crédit Coopératif : 1,00 %
Fiscalité jusqu’au 31 décembre 2010
• Avantages fiscaux
La souscription au capital de la Société financière de la Nef peut donner droit à des
avantages fiscaux au niveau de l’Impôt sur le Revenu et de l’Impôt de Solidarité sur la
Fortune. Renseignez-vous !
• I mposition des revenus de capitaux mobiliers
(pour les personnes physiques)
• Les intérêts perçus sur les dépôts à terme ou sur les Plans d’épargne Nef peuvent être
soumis - sur option - au prélèvement libératoire forfaitaire (30,10 % pour les intérêts
conservés par l’épargnant et 17,10 % pour les intérêts donnés à une association).
• Les intérêts perçus sur les parts sociales sont soumis à une retenue à la source de 12,10 %
et - sur option - au prélèvement libératoire forfaitaire (18 % si les intérêts sont conservés
ou 5 % s’ils sont donnés à une association).
our toute information
P
sur l’épargne et les prêts,
vos interlocuteurs vous répondent au ou sur [email protected].
glanée de lecture
Jean-Marc de Boni, Directeur Général
Le triomphe de la cupidité
Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’Économie,
­retrace dans cet ouvrage les mécanismes qui
ont mené le monde à ce que l’histoire retiendra certainement comme étant la plus grave
crise du capitalisme « moderne ».
utre l’économiste brillant, voici l’auteur
de talent : ce livre se lit comme un
roman.
La trame : « Le capitalisme, c’est la croyance
stupéfiante selon laquelle les pires hommes vont
faire les pires choses pour le plus grand bien de
tout le monde » (J.M. Keynes). Et chaque page
réserve sa surprise.
L’enchaînement des événements et les détails
présentés par Joseph Stiglitz sont effectivement stupéfiants. Des plus brillants mathématiciens aux simples exécutants, tout le monde
était persuadé de bien faire. À part quelques
résistants inaudibles… « L’incohérence intellectuelle » était générale, jusqu’à bâtir des modèles mathématiques prévoyant une
crise boursière majeure, du type de celle de 1987, une fois tous
les… 20 milliards d’années ! Oui Monsieur, la dernière c’était avant
l’univers. Cela vous pose problème ?
Un seul et unique but : gagner le plus d’argent possible, le plus vite possible. Bénéfices
sociaux ? Liens entre emprunteurs et prêteurs ?
Qualité du service et de l’information ? Aucun
intérêt. Vive la titrisation ! Plus de liens humains,
informations invérifiables certifiées par des
organismes n’y comprenant rien, emprunteurs
en difficulté laissés systématiquement pour
compte et enfin l’État pour ultime garant. Bref,
un monde idéal pour banquiers sans âme et
sans utilité sociale.
Au-delà de cette description alarmante d’un
système financier où les bénéfices privés
sont totalement décorrélés des bénéfices
sociaux, Joseph Stiglitz propose des solutions
afin de sortir de ce « hold-up planétaire organisé ». Si nous devions résumer ses propositions en un seul mot, le voici : fraternité. Pour
y parvenir, nombre d’acteurs devront se mettre en position
de percevoir les conséquences de leurs actions au-delà du
prisme réducteur du court terme.
Où
rencontrer la Nef ?
de décembre 2010
à avril 2011
du 10 au 12 décembre 2010
Asphodèle (Pau, 64)
Parc des Expositions
le 16 décembre 2010
Conférence sur le projet de Banque
Éthique Européenne (Grenoble, 38)
Maison des Associations
6 rue Berthe de Boissieux
du 11 au 13 mars 2011
Primevère (Lyon/Chassieu, 69)
Eurexpo
les 19 et 20 mars 2011
Foire bio de Landerneau (Landerneau, 29)
Merci Monsieur Stiglitz.
Espace Saint-Ernel
le 14 avril 2011
actualité
actualité
Rencontres de la Petite Vigne (Bennwihr, 68)
La Petite Vigne - 4 rue de la Mairie
La Nef se dote d’un nouveau Les défis FEST’Nef 2010
système informatique !
remportent un vif succès !
Depuis près de deux ans, la Nef s’est lancée dans un projet de
mutation informatique - de la recherche du progiciel le plus adapté
à sa mise en œuvre - afin de mieux satisfaire les besoins liés à son
activité actuelle et future.
Les perspectives de développement de la coopérative commençaient à
mettre en évidence les limites des moyens techniques existants, aussi
le choix d’outils informatiques plus performants a été nécessaire.
Concrètement, la bascule vers le progiciel bancaire choisi, nommé
« T24 », a été réalisée, non sans efforts, durant la période estivale
2010. Ce chantier de grande envergure, auquel tous les salariés de la
Nef ont participé, a mobilisé beaucoup de ressources et d’énergies.
Après une activité quelque peu retardée compte tenu des divers tests
et réglages effectués cet été, le traitement des dossiers a progressivement repris son rythme de croisière. Nous remercions l’ensemble
des sociétaires pour la compréhension et la patience dont ils ont fait
preuve durant cette période délicate.
Prochaines étapes d’ici la fin d’année : la refonte des procédures en
adéquation avec T24, et l’amélioration de la qualité de service.
Après une édition 2009 mémorable, la Nef a réinitié en novembre
dernier les défis FEST’Nef qui célèbrent la finance éthique au cœur
des territoires durant le mois de l’Économie Sociale et Solidaire.
Sollicités pour la deuxième
année consécutive, les sociétaires actifs et correspondants
bénévoles ont rivalisé de créativité pour organiser localement
des manifestations festives
valorisant des initiatives novatrices et responsables. La cuvée
2010 s’est caractérisée par une
série de 12 événements tout
au long du mois de novembre :
spectacles, démonstrations,
témoignages, apéritifs, animations musicales, etc.
Ce festival a permis de faire
découvrir au grand public les
initiatives locales respectueuses de la personne et de l’environnement et a également été un moment propice à l’émergence
de dynamiques locales et de réflexions sur la finance éthique. Les
groupes locaux, et notamment ceux en cours de formation, ont
ainsi eu l’opportunité d’aller à la rencontre d’un public large pour
se faire connaître.
De Semur-en-Auxois à Augan et de Montreuil à Bayonne, les défis
FEST’Nef ont réuni plusieurs centaines de visiteurs venus découvrir
les multiples acteurs de la finance éthique.
Demande d’informations, changement d’adresse postale* ou électronique
V-A 54
À retourner à : La Nef \ 114 bd du 11 novembre 1918 \ 69626 Villeurbanne Cedex \ tél. 04 72 69 08 60 \ fax 04 72 69 08 79 \ [email protected] \ www.lanef.com
nom (M , M , M.) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . me
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ou raison sociale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . n° de sociétaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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code postal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . tél. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . courriel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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* Merci de nous adresser un justificatif de domicile afin que votre changement d’adresse puisse être pris en compte.
La Société financière de la Nef est une société anonyme coopérative financière à capital variable, à directoire et conseil de surveillance, agréée par la Banque de France.
RC Lyon B 339 799 116 • APE 6492 Z • ORIAS 09050786 • Siège social : 114 boulevard du 11 novembre 1918 - 69626 Villeurbanne Cedex • Associée au groupe Crédit Coopératif • Agréée « entreprise solidaire »
actualité
Important :
Modification de la liste
des partenaires épargne
L’association Les Amis de Terre du Ciel,
bénéficiaire des dons d’intérêts des
épargnants ayant un compte épargne
à la Nef est remplacée par l’association
« Terre du Ciel, Cultures et Sagesses du
Monde ».
Sauf avis contraire de la part des épargnants concernés, les demandes de don
enregistrées en faveur des Amis de Terre
du Ciel seront transférées au bénéfice
de la nouvelle association.
Pour tout renseignement :
Service Épargne, [email protected],
04 72 69 08 74.
Vif-argent n° 54 / novembre 2010
Édité par La Nef / 114 bd du 11 novembre 1918
69 626 Villeurbanne Cedex
tél. 04 72 69 08 60 - www.lanef.com
Responsable de publication / Audrey Milhorgne
Ont participé à ce numéro /
Ugo Biggeri, Jacky Blanc, Jean-Marc de Boni,
Aurélie Descours, Marine Eudier, Jacques Favier,
Marc Favier, Nathalie Fleuret, Victor Grange, Rachel Liu,
Yann Louvel, Audrey Milhorgne, Léo Miranda,
Séverine Pellerin, Hugues Toussaint et les membres
du Cercle d’Initiatives Territoriales de la Nef
en Brocéliande et du groupe local de l’Isère.
Crédits photos / Droits réservés
Création graphique et mise en page / SCOP crescend’O
Impression / Savoy offset
Imprimé avec des encres végétales entièrement
biodégradables conformes à la législation européenne
94/62 EC sur les emballages et leurs déchets,
support papier 100 % recyclé
Dépôt légal novembre 2010 - ISSN 1771-0723

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