Gratuit - InterMédia

Transcription

Gratuit - InterMédia
25.09.2013 N° 1223
+ d’infos sur www.intermedia.fr
MARKETING / COMMUNICATION / MÉDIAS EN RHÔNE-ALPES M A G A Z I N E
DOSSIER Le turnover, la bête noire
des agences indépendantes
Agence
Agences
SPÉCIAL
GRAND TÉMOIN
« Le marché américain est très régionalisé
et ne se résume pas aux métropoles »
David Harries est président de Ryan+Deslauriers
ENQUÊTE Mais où sont passées
les stars lyonnaises ?
En poster, les 100 premières agences de Rhône-Alpes
ÉDITO
Par Julie Druguet
MARKETING / COMMUNICATION / MÉDIAS EN RHÔNE-ALPES
Le Challenge
58, avenue Debourg 69007 Lyon
Tél. 04 72 84 45 55
Fax : 04 37 57 54 96
Mail : [email protected]
Éditeur : InterMédia Sarl au capital
de 37 579 €.
Siren : 325 694 909.
Directeur de la publication :
Jacques Simonet.
Rédactrice en chef : Julie Druguet.
Rédaction : Jérémy Chauche,
Michel Texier, Yann Petiteaux,
Charlotte Vincent, Jean-François
Pibre, Antoine Aupart.
Service commercial : Pascal Leby,
Delphine Haméon-Taton et Étienne
Mayaux.
Agence photo : Alpaca (Lyon).
Maquette : ProEdito (Paris).
Mise en page & infographie :
Frédéric Morel / mfredpao!
(Villeurbanne).
Impression : Imprimerie Brailly
(Saint-Genis-Laval).
Dépôt légal : à parution.
Abonnement : voir p. 25
www.intermedia.fr
www.facebook.com/
intermedia.fr
Ce numéro comporte :
• un poster entre les pages 22 et 23
sur les 100 premières agences de
Rhône-Alpes en 2012.
Moi petit patron
d’agence !
Moi grand chasseur
de talents...
V
oici la 8e parution du Magazine de
septembre traditionnellement consacré
aux agences de communication*.
Cette année, nous nous sommes attachés au personnel des agences qui a
bien évolué en trente ans. Et d’ailleurs y a-t-il encore
des stars comme dans les années 80 ? L’enquête
de Michel Texier (lire p 20) montre que plus une
seule tête ne dépasse ou presque. La faute à la
communication multicanal
qui a dilué la paternité des
campagnes.
La faute aussi à la crise et
aux restructurations qui ont
souvent vu partir les meilleurs.
Un turnover infernal.
çaises. Les patrons s’épuisent à fidéliser les talents.
La génération Y ne leur facilite pas la tâche (p 28).
Sus aux pointures !
Mais certaines agences font fi de la crise. Elles ont
besoin de profils pointus pour servir d’importants
projets de développement. Ainsi MNSTR a fait passer son effectif de 23 à 34 salariés en un an (p 10).
Recrutements aussi chez Brandelet+Devineau,
l’agence constituée par
Hervé Devineau avec Christophe Brandelet qui séduit
les marques de luxe (p 10).
Notre grand témoin, un
Canadien, pronostique le
redémarrage des embauches
dans les agences à l’image
de ce qui se passe outre-Atlantique (p 34). Patron de
Ryan+Deslauriers (Montréal, Orlando et Dallas),
David Harries bourlingue depuis 30 ans entre le
Canada, la côte Est et la Floride. De quoi le mettre
aux avant-postes de ce marché nord-américain qui
fascine toujours les Européens.
« Avec la reprise, la chasse aux talents est très
active, assure-t-il. Car plus que jamais, les agences
ont besoin de stratèges et de créatifs ; c’est leur
valeur ajoutée ». v
« On ne peut pas faire
de vieux os en agence,
sauf comme patron »
Cette crise, le personnel des
agences la ressent depuis cinq ans. Le tassement
des budgets a poussé les directions à mettre la
pression à des équipes moins bien payées (p 22).
Pas étonnant que certains imaginent une vie plus
douce chez l’annonceur. « On ne peut pas faire de
vieux os en agence, sauf comme patron. D’ailleurs,
je ne connais pas de directeur de clientèle de
50 ans », assène Philippe Hassel dircom d’Apicil
(p 6).
Résultat : le turnover stagne à un niveau record
(30 %) et devient la norme dans les agences fran-
* Les précédentes éditions sont encore disponibles
sur notre boutique en ligne (www.intermedia.fr).
n° 1223 I 25 septembre 2013 I InterMédia Magazine I 3
SOMMAIRE
SPÉCIAL AGENCES
REPÈRES
06. EN MOTS
Petites et grandes phrases de
professionnels du monde des agences.
08. EN TÊTES
Christophe Fillâtre redonne du tonus
à Publicis Rhône-Alpes.
10. ENTREPRISES
LA SURPRISE Brandelet+Devineau séduit
les grandes marques de luxe.
12. ANALYSE Didier Lavanant La publicité dit-elle la
vérité ? 13. LA GALAXIE DE Being (groupe TBWA).
14. EN SUITE
L’IMAGE 2013 OnlyLyon, une campagne pleine de
communicants.
16. TRIBUNE Xavier Pangaud « Internet : le prix
de l’image gratuite » 17. ELLE L’A DIT… ELLE L’A FAIT
Maud Cornu «Je voulais lancer une hotshop
créative à Lyon».
18. EN CHIFFRES
Les investissements publicitaires se stabilisent
20. ENQUÊTE
Mais, où sont passées
les stars lyonnaises ?
La publicité s’est fondue dans la communication
multicanal. Ses stars aussi. Restent quelques starlettes qui
ont plutôt remisé leur ego. Et préfèrent jouer le rôle de
chef d’équipe que celui de vedette.
4 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
La mangue d’Oasis
escalade la Croix-Rousse.
Les visuels de cette campagne
étaient adaptés aux 14 villes dans
lesquelles ils étaient placardés.
« Le marché américain est
très régionalisé et ne se résume pas
aux métropoles ». David Harries, qui
bourlingue depuis 30 ans dans les agences
d’Amérique du Nord, analyse un marché qui
a toujours fasciné les Européens.
DOSSIER
22. Agences
indépendantes
La difficile
chasse
aux talents
Avec un turnover de près de
30 %, les patrons d’agences
indépendantes s’épuisent
à recruter sans cesse
de nouveaux collaborateurs.
Un problème qui pénalise leur
fonctionnement.
Jeu
talennte
26 [ REPORTAGE ] Des locaux agréables pour des équipes en forme.
28 [ FOCUS ] Comment manager les jeunes pros ? 30 [ ANALYSE ] Intégrer
une major fait toujours rêver. 32 [ OUI/NON ] Les petites structures
fragilisent-elles le marché ?
INDEX
© E. Soudan
LES MÉTIERS
DES AGENCES
Des sièges agréables pour des équipes
au taquet. De l’ancienne usine de bijoux à la yourte
en bois, petit tour des locaux des agences de la région.
« Je voulais
lancer une hotshop
créative à Lyon ».
Fondatrice d’Elvis,
Maud Cornu explique
pourquoi elle a quitté les
grandes agences, leurs
réunions stériles et leurs
présentations ronflantes.
HORIZONS
34. GRAND TÉMOIN
Les principales
agences citées
1ère Position
Directeur de création.
Acti
14, 21, 24, 28
Agence Interactive
24
Album
27
Apache
21
Arc
10, 18
Directeur artistique (DA).
BDDP
8
Being 13, 18, 20, 21, 28, 30
Bergson Productions
38
Bolero
14, 24
Bolero Agence Interactive 14
Bosphore
27
Brainstorming
21, 27
Brandelet+Devineau
10,
Il supervise toute la création d’une agence et
dirige les CR (concepteurs-rédacteurs) et les
DA (directeurs artistiques).
C’est l’homme des images : il met en images
des messages publicitaires à partir des axes de
campagne définis avec le client. Il travaille
généralement en binôme avec un concepteurrédacteur, avec qui il forme un team créatif.
Concepteur-rédacteur (CR).
C’est l’homme des mots et des concepts. Il
conçoit et rédige des messages publicitaires.
Planeur stratégique. Il sonde l’air
du temps et observe les nouvelles tendances,
pour orienter les stratégies de communication
d’une marque et assister les créatifs.
Directeur de clientèle
(du développement). Sa mission
David Harries « Le marché américain est
consiste à faire connaître l’agence afin qu’elle
soit sollicitée par un maximum d’annonceurs. Il
gère aussi les budgets des clients déjà acquis.
38. + ET -
Directeur de fabrication.
très régionalisé et ne se résume pas
aux métropoles ».
TOPS et FLOPS des campagnes de l’année.
40. IDÉES
Il encadre une équipe de techniciens,
avec l’objectif de réaliser des supports de
communication print, TV ou radio.
AFFICHAGE Des panneaux avec lesquels
on peut dialoguer.
INNOVATION Acheter ce que l’on voit à la télé.
Développeur. Il réalise et développe
42. DÉBLOQUE-NOTES
peut œuvrer pour les agences ou directement
pour les annonceurs.
Des notes sur tout ce qui débloque.
14
des outils digitaux (sites, applications).
Free-lance. Travailleur indépendant qui
17, 21, 27
CA Com
18
Cap Cross
27
Capricorne
20
Caracas
14
Communiquez
8, 18, 38
Conversationnel
6
Corrida
14
CoSpirit Media Track
23,
Coxinélis
Création d’Images
Cyca
24, 28
27
14
21
Diplomatic-Cover
21
Dissidentia
8
Dufresne Corrigan Scarlett 20,
21
Ekno
Elvis
Eolas
Esprit des Sens
Et Compagnie
Euro Advertising
Euro RSCG
8
17, 20
24
6, 8, 14
38
20
17, 20
Front de Neige
27
GL Events
Go Graph
38
27
Havas 360 18, 20, 24, 26, 30
Hula-Hoop
10
Insign
8
Japa
10
J’Articule
27
Je vais le dire à ma mère 18
Jump
20, 21, 32
Le Feu au Lac !
Les Distilleurs
27
18
Marcel (Paris)
Market Place
Mayflower
McCann Erikson
Melbourne
MGA
MNSTR
38
38
27
21
21
20
10
Native
18, 24
Naturine
10
Nouveau Monde DDB 6, 20,
Novius
21, 26
23, 24, 28
Ocre Jaune
communication
16
Package
8
Pamplemousse
14
Pemaco+Caracas
14
Publicis et Publicis Activ 8,
18, 20, 21, 23, 24, 30, 35, 38
Solvius conseil
Starfactory
TBWA
Théra
Trenta
Valcom
32
38
13, 24, 30
8
14
10, 27
n° 1223 I 25 septembre 2013 I InterMédia Magazine I 5
MOTS
Petites et grandes phrases
de professionnels du monde des agences.
« Je n’ai plus de client
capable de payer 15 K€
pour une conférence de
presse. »
CRISE
Olivia Cuir, dirigeante de l’agence Esprit des Sens
(Hebdo InterMédia du 5 juin 2013)
« Il est difficile de
convaincre les
annonceurs de nous
confier leurs
campagnes globales
quand on est trop
marqué digital. »
IMAGE
Robin et Arnault Coulet, directeurs associés de l’agence
Conversationnel (Hebdo InterMédia du 17 avril 2013)
« Ces dernières
années nous ont
montré qu’il fallait être
très actifs sur le terrain
et créatifs. Nous
devons toujours avoir
une époque
d’avance. »
PIONNIER
Franck Solomiac, directeur de DDB Nouveau Monde (Hebdo
InterMédia du 12 juin 2013)
« Il est
difficile de rester
en agence toute sa
vie, car c’est un
milieu très jeune,
où on travaille en
permanence dans
le court terme. »
© Sonia Barcet
PLAN DE CARRIERE
« On ne peut pas faire
de vieux os en
agence, sauf
comme patron.
D’ailleurs, je ne
connais pas de
directeur de
clientèle de 50 ans. »
LUCIDE
Philippe Hassel, directeur de la communication externe chez Apicil
(Hebdo InterMédia du 20 février 2013)
Marielle Gobron, directrice de la communication à la Cité du design
(Hebdo InterMédia du 30 janvier 2013)
« S’ils excellent maintenant
dans le community management,
les professionnels des relations
publiques, formés à manier mots
et idées, doivent encore apprendre
à s’exprimer en image. »
ÉDUCATION
Stéphane Billiet, président de l’agence We agency
(Stratégies n° 1715, 14 mars 2013)
6 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
« J’ai appris, en tant
que patron d’agence, qu’il
était essentiel de compter
sur des créatifs et stratèges
brillants, mais aussi sur
des collaborateurs qui
agissent en temps et en
heure, avec précision,
fiabilité,
organisation,
à tous les
stades des
processus. »
COLLECTIF
Marc Drillech, directeur général
d’Ionis Education Group
(Stratégies n° 1725,
30 mai 2013)
SABBAT
David Faure fait
du capital
développement. Depuis qu’il
a cédé en mai les
rênes du Groupe
Insign à Lionel Cuny,
David Faure profite
de la vie. Il voyage
pour son agrément
sans négliger les
opportunités
d’affaires. Pour
l’heure, il a
commencé à investir
en France dans des
start-up, pas
franchement
digitales (une
entreprise de béton,
une autre de restauration événementielle). Il reste
administrateur
d’Insign dont le
fonds Evolem est
désormais l’actionnaire majoritaire.
HAUTEUR
Olivia Cuir gère
le Skyroom.
Ce beau lieu
événementiel est
situé au sommet de
la tour Oxygène à
Lyon et accueille les
partenaires prestigieux d’OnlyLyon
(Renault Trucks,
ERDF, Sonepar...).
Le design est signé
Esprit des Sens et
la directrice de
l’agence, Olivia Cuir,
est aussi en charge
de la recherche de
nouveaux partenariats.
Focus sur quelques professionnels qui
se sont distingués cette année au sein
des agences de Rhône-Alpes.
TÊTES
L’HOMME DE L’ANNÉE
Christophe Fillâtre redonne du
tonus à Publicis Rhône-Alpes
Fin 2011, la situation de Publicis
Activ Rhône-Alpes est exécrable.
Le réseau régional du n° 1 en France
est éprouvé par le départ d’un patron
emblématique, Robert Bourvis. Son
jeune successeur, Olivier Reffo, ne
fera pas de vieux os.
Publicis Lyon traîne l’image d’une
grosse agence, peu dynamique, qui
se contente de fidéliser sans innover.
L’agence d’Annecy voit son activité
fondre. Idem pour Clermont-Ferrand.
Maurice Lévy doit enrayer le déclin.
Il donne carte blanche à un fidèle :
Christophe Fillâtre.
AMBITIONS
Sébastien Cacitti
et Aurélie Gilles
créent
Dissidentia.
Ces deux anciens du
groupe Insign (Lyon)
viennent de fonder
une agence spécialisée dans la création
de marques, le
branding et le
naming. Dissidentia
se trouve dans les
locaux d’Ekno, avec
qui elle travaille sur
plusieurs dossiers.
Parmi ses premiers
clients : Sanofi
Pasteur et Danone.
Christophe Fillâtre
DESIGN ET PUB. L’homme est réputé
pour ses talents de manager, qu’il
a su démontrer pendant 20 ans au
plus haut niveau du groupe.
Christophe Fillâtre est aussi apprécié
pour sa double culture : publicité et
design. Arrivé de BDDP pour gérer
le budget Renault, il accompagne
l’annonceur dans ses plus grandes
8 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
campagnes : « Et si le vrai luxe c’était
l’Espace ? », ou « Elle a tout d’une
grande » pour la Twingo.
En 2005, il prend la direction de
Carré Noir, l’agence de design de
Publicis. « J’ai une forte sensibilité
pour le design. Et finalement, entre la
pub et le design, la problématique est
semblable : comment se distinguer
par une identité forte ? », détaille
Christophe Fillâtre.
LA BONNE RECETTE. En Rhône-Alpes
où il passe dès lors la moitié de
son temps, le nouveau président
commence par réorganiser les
équipes. En 2011, il confie à Éric
Guilloux, DG de Publicis Soleil, le
poste de vice-président délégué. Et
il rajeunit la direction en recrutant
Thibaut Gressin (ex-Euro RSCG
Reims), 35 ans, qui prend la tête de
l’agence lyonnaise.
Les coûts sont allégés avec une
réduction de l’équipe d’Annecy, qui
ne compte plus que 7 permanents.
Clermont-Ferrand est fermée, faute
de business. « Les marchés régionaux sont très compliqués. Les gros
budgets se font plus rares sur ces
zones », explique Christophe Fillâtre.
Autre métamorphose : le digital.
Publicis fait une belle opération de
croissance externe en rachetant
Diplomatic Cover, un pure player
lyonnais réputé pour sa créativité.
Les équipes se mélangent autour
d’un open-space réunissant
30 créatifs venant du web, du print
et du design.
Résultat : Publicis Activ gagne de
beaux budgets notamment V33,
Casino Shop, Spar, Fruiss ou L’Eau
Vive (magasins bio). v CV
PERSÉVÉRANCE
Georges VerneyCarron quitte la
scène publicitaire
Même les meilleures carrières ont une
fin. À 69 ans, le doyen des patrons
d’agences de Rhône-Alpes vient de
quitter la présidence du groupe Communiquez qu’il a vendu cet été au groupe
GL Events.
Connu en France comme un grand
défenseur de l’art contemporain,
Georges Verney-Carron devrait s’investir
désormais dans le projet de Fondation
pour l’art contemporain porté par Olivier
Ginon, le PDG de GL Events.
Pour « Jo » Verney-Carron, tout avait
commencé en 1971 par la création
de l’agence Provecteur puis en 1974
de l’agence Francom en association
avec son épouse, Florence. Dans les
années 80, ils furent un couple vedette
de la communication lyonnaise. En 1987,
la création de BL/LB et sa fusion avec
Provecteur en association avec Marc
Marynower allaient donner naissance au
groupe Communiquez (1997) réunissant
toutes les structures du couple dans la
communication et le monde des arts. v
REBOND
Xavier Dullin s’offre
un nouveau
challenge
chez Théra
En avril, il a démissionné de Package,
la société d’événementiel qu’il avait
créée dans les années 80 puis vendue
à GL Events. Il passe du groupe GL au
groupe Mérieux pour devenir DG associé
de son agence de communication
médicale Thera Conseil, présidée par
Anne de Chiffreville.
À 52 ans, Xavier Dullin a pour mission
d’élargir le champ d’action de Thera et
d’en faire une agence « accompagnant
les communautés innovantes dans leur
communication et leurs événements ».
L’équipe qui sera confortée, va s’installer
au domaine de Montcelard (Tassinla-Demi-Lune) aménagé par le groupe
Mérieux pour en faire un lieu d’événements et de rencontres. v
n° 1223 I 25 septembre 2013 I InterMédia Magazine I 9
JEUNE POUSSE
Hula-Hoop en
TREPRISES
mode offensif.
La jeune agence
lyonnaise, fondée en
2010 par Émilie
Renoux et Cédric
Morel, a fait le buzz
en début d’année
avec une vaste
campagne 360,
conçue pour la Ville
de Grenoble. Depuis,
Hula-Hoop a
remporté plusieurs
beaux budgets.
Dernier en date : le
CRT de FrancheComté, gagné face à
Publicis Activ,
TBWA corporate,
Native…
Coup de projecteur sur des agences de la région
qui font l’actualité.
AMBITIONS
MNSTR n’a peur de rien
AUVERGNATS
Japa regarde
vers RhôneAlpes. L’agence
clermontoise, très
branchée en
communication
industrielle, est-elle
un peu à l’étroit en
Auvergne ? En tout
cas, elle compte déjà
deux clients en
région lyonnaise :
Orapi (produits
d’entretien pour
l’industrie) et Zodiac
Poolcare (produits
pour piscines). Mais
Japa réalise toujours
les deux tiers d’un
CA de 3,1 M€
[2012] en Auvergne.
Avec 2 annonceurs
emblématiques :
Michelin et
Limagrain.
CHUTE
Les mésaventures de
Naturine. L’agence
lyonnaise a été
liquidée fin juillet.
C’est l’épilogue
d’une chute
entamée voici deux
ans, à la suite d’un
grave ennui de santé
du fondateur
Jérôme Frenay. Trois
anciens salariés
[Sophie Rolland,
Caroline Bosgiraud
et Bruno Mollard]
viennent de fonder
une nouvelle agence,
d-iD-O ! [sic]. Mais
Jérôme Frenay
annonce qu’il veut
relancer la marque
Naturine très vite.
EN HAUSSE
Lionel Curt
C’est sans doute l’une des plus belles
réussites du moment. Deuxième de
notre classement des agences digitales de Rhône-Alpes derrière Visual
Link (InterMédia n° 1197), MNSTR pourrait bien se retrouver en pôle position
cette année. Son patron, Lionel Curt,
annonce en effet un CA de 3,7 M€
pour 2013. Ainsi qu’un résultat net
de 400 K€.
« Nous enregistrons des croissances à
deux chiffres depuis notre création en
2009 », souligne le fondateur, qui travaille pour Orange, Lacoste, Reebok,
Salomon…
Recrutements. Cette année, l’agence d’Annecy s’est structurée. Notamment avec l’arrivée au poste de DGA de Taline Mouradian (ex-Nurun),
qui gère le bureau parisien de MNSTR.
En douze mois, l’agence est passée de 23 à 34 salariés (20 à Annecy, 14 à
Paris). Quatre embauches sont encore prévues d’ici décembre.
« Notre objectif est d’atteindre les 4,5 M€ de CA pour 2014, et nous
ambitionnons de doubler la taille de l’agence dans les trois ans, affirme
Lionel Curt. À terme, nous devrions être en mesure de devenir un acteur
international et de concurrencer les majors ». v
LA SURPRISE
Brandelet+Devineau séduit
les marques de luxe
NOUVEAU DÉPART. Dior, Shisheido, Clarins... De grandes
marques de cosmétiques signent leurs dernières campagnes
avec Brandelet+Devineau. Cette nouvelle agence est basée
à la fois à Lyon et Paris. Elle a été fondée début 2013 par
Hervé Devineau, directeur de l’agence lyonnaise Arc, et
Christophe Brandelet, un DA parisien renommé.
Positionné sur les grands comptes du monde du luxe,
Brandelet+Devineau offre de nouvelles perspectives à
Hervé Devineau et l’agence Arc.
DEUX STRUCTURES. En effet, depuis le départ de son responsable du développement Xavier du Crest fin 2012, Arc avait
du mal à se développer et à gagner de nouveaux budgets.
L’agence de communication lyonnaise s’appuyait toutefois
sur de belles références, dans le tourisme et le textile avec
des clients comme Weill, Tex, Les Menuires, Méribel...
Dorénavant, Arc travaille étroitement avec
Brandelet+Devineau. « Les deux structures sont très
complémentaires. Brandelet+Devineau se positionne sur
la créa pour des marques du luxe et s’appuie sur Arc pour le
marketing service », explique Hervé Devineau.
10 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
Valcom trace sa route
L’agence valentinoise reste au bon
cap. Elle consolide en 2013 (exercice
clos fin août) son joli parcours de
2012 qui avait vu son CA progresser
de 20 % à 2,077 M€. « En prime, notre
marge brute progresse de 3 à 4 %
pour dépasser le million d’euros », se
félicite son PDG, Franck Veyrat. Et le
nouvel exercice a bien démarré.
Valcom vient de s’occuper de la
communication et de l’aménagement du salon agricole européen
Bio & Tech (260 chapiteaux en plein
champ) qui s’est tenu mi-septembre
à Bourg-lès-Valence. Dans ses autres
chantiers de rentrée, elle a organisé
une grande soirée festive à Grenoble
pour les 30 ans de France Bleu Isère.
Et a récemment gagné deux budgets :
Clause (semences/Valence/groupe
Limagrain) et Cofely (Paris) une filiale de GDF Suez. Dans ce contexte,
l’agence a musclé ses troupes avec
trois recrutements, portant son effectif
à 17 permanents. v
La Mad House.
Le siège de l’agence dans
une maison bourgeoise
un peu folle.
L’ensemble représente une vingtaine de salariés pour 2,25 M€
de MB.
RECRUTEMENTS. En interne, la naissance de Brandelet+Devineau
a fait évoluer les équipes. Elles travaillent dorénavant pour
les deux structures. « Nous cherchons à embaucher les
meilleurs », souligne Hervé Devineau.
Il a ainsi recruté Mathieu Maréchal (ex-Dufresne Corrigan
Scarlett) comme directeur commercial. Stéphanie Heidelberg, qui était auparavant chez Brainstorming, a rejoint
Brandelet+Devineau comme DA. « Elle a la même culture de
l’image que Christophe Brandelet ce qui assure une cohérence
dans nos réalisations », précise Hervé Devineau. v
n° 1223 I 25 septembre 2013 I InterMédia Magazine I 11
TREPRISES
DIDIER LAVANANT est concepteur-rédacteur. Coresponsable de l’agence LCA (Lyon), il est l’auteur de livres
de référence sur la publicité.
LA THÈSE
Il est totalement
illusoire d’attendre
que la publicité
nous dise la vérité.
Elle n’a aucun
intérêt à le faire.
Car la vérité vraie,
c’est-à-dire le réel,
n’intéresse pas le
consommateur.
La publicité dit-elle la vérité ?
«D
éjà, en elle-même, la question paraît saugrenue tant la
réponse est évidente. Non,
évidemment, la publicité ne dit pas la
vérité ! Reste à savoir pourquoi. Et là,
les choses se compliquent.
D’entrée de jeu, si la publicité disait
la vérité, elle ne nous offrirait que
des fiches techniques, informatives,
neutres et factuelles. Pas terrible !
Or, il se trouve que la vérité vraie,
c’est-à-dire le réel, n’intéresse personne. De plus, n’oublions pas que
l’expression de la vérité change en
fonction de l’interprétation que chacun se fait du réel.
Stratégie de séduction. Main-
tenant, on sait depuis Jean Baudrillard
que ce que recherche le consommateur ne se situe pas dans la valeur
d’usage de l’objet, son statut logique,
mais dans sa valeur symbolique.
Autrement dit, notre consommateur
12 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
n’achète pas un objet, mais l’image de
celui-ci. Et qui est chargé de mettre en
scène cette image sinon la publicité ?
Le rôle du publicitaire consiste donc
à sublimer l’objet afin de le rendre
attractif et désirable. Est-ce à dire pour
autant que la publicité nous ment ?
Non, pas plus qu’une femme ne ment
en se maquillant. Elle adopte une
stratégie de séduction, elle se met en
valeur, mais elle ne ment pas.
D’ailleurs, quel intérêt aurait la publicité à nous mentir ? Aucun. Le
consommateur peut parfaitement admettre qu’il s’est laissé aller à un achat
impulsif, et donc jouissif, car la publicité prend toujours soin de lui fournir
un alibi sur un plateau. Il a acheté un
4X4 qui pue et qui pollue ? Dont il n’a
pas réellement besoin ? Certes, mais
il va souligner que sa petite famille
est tellement plus en sécurité dans ce
mastodonte (ce qui, soit dit en passant, est inexact).
Processus d’influence. Même
une publicité produit basique, sans la
moindre mise en scène, transcende
ledit produit via le talent du photographe. On a déjà perdu toute objectivité. Nous sommes entrés dans un
processus d’influence, voire même
(selon les antipubs) de manipulation
du consommateur.
Il est totalement illusoire d’attendre que
la publicité dise la vérité. D’ailleurs,
ce n’est pas ce que le consommateur
attend d’elle. Il ne recherche pas la vérité du produit, mais, inconsciemment,
quelque chose d’autre qui se joue entre
l’affirmation de soi, la représentation et
la différenciation sociale.
Parce qu’elle utilise avec un certain
talent l’art de maquiller le réel, alors
oui, la publicité a raison de prendre
quelques libertés par rapport à la vérité. C’est à la fois ce que le consommateur lui demande… et ce qu’il lui
reproche ! » v DIDIER LAVANANT
LA GALAXIE DE BEING (GROUPE TBWA)
Antoine Lesec
Didier Proudhon
Alasdhair
Macgregor-Hastie
Thierry Buriez
Elzéar
de Trentinian
BRUNO TALLENT
Marie Reynaud
Le réseau Being (groupe TBWA) a une forte implantation
à Lyon où, en 2010, il a succédé à Jump. Ce changement
d’enseigne faisait suite à une fusion avec TBWA Map, TBWA
Consulting et Integer Paris. Being compte 200 personnes
réparties sur trois sites : Paris, Lille et Lyon.
S
ous l’impulsion de Bruno Tallent,
Being s’est totalement réorganisée
en trois ans. Ce Parisien de 47 ans
est le président de l’agence et a initié
un fonctionnement en réseau. Les
budgets sont gérés conjointement par
les trois entités Being, peu importe la
position géographique de l’annonceur.
Pour l’aider dans cette tâche, il a
nommé Antoine Lesec au poste de
directeur général. Les deux hommes
se connaissent depuis une dizaine
Nicolas Couagnon
Annette Thomas
d’années. Antoine Lesec supervise la
gestion des grands comptes multisites
comme Schneider Electric ou les piscines Desjoyaux. Il s’occupe aussi des
activités consulting et design à Paris.
À Lyon, Didier Proudhon assure la
direction exécutive du site. Ce rescapé
de l’ancienne équipe dirigeante de
Jump est reconnu pour son expertise
en design. Il manage toute l’équipe
lyonnaise et gère des clients comme
Panzani ou Boiron.
Outre le management, la création est
répartie sur les trois agences. Mais tout
est supervisé à Paris par Alasdhair
Macgregor-Hastie. Arrivé début 2013
comme directeur de la création, il
supervise les directeurs de création. Et
notamment Thierry Buriez, DC publicité et retail qui se partage entre Paris,
Lyon et Lille. Elzéar de Trentinian est
lui DC digital des trois entités Being.
Annette Thomas est DC design, uniquement pour l’agence lyonnaise. En
effet, Being Lyon est réputée pour son
expertise en design, et notamment en
packaging. Enfin, Nicolas Couagnon
occupe aussi le poste de DC design,
mais à Paris.
Côté prospection, c’est Marie Reynaud
qui est aux commandes en tant que
responsable du développement. Elle
coordonne les actions des trois sites et
manage les développeurs. Elle est aussi
en charge de la communication de
l’agence (RP et réseaux sociaux). v CV
n° 1223 I 25 septembre 2013 I InterMédia Magazine I 13
RENAISSANCE
Création d’Images
SUITE
repart.
RÉORGANISATION
Pamplemousse
ferme
Albertville.
Le groupe vient de
fermer ses locaux
historiques d’Albertville (et son bureau
de Grenoble). Il
concentre ses
efforts sur Annecy
et Lyon. L’agence
lyonnaise devrait
peser à terme 60 %
du CA. D’ici
novembre, les
salariés lyonnais
emménageront dans
350 m2 sur le quai
Gillet (4e). L’objectif
de Pamplemousse
est d’atteindre un
CA de 3 M€ en
2013.
BUREAU
Trenta reste
discret à
Lyon. « Notre
bureau, ouvert
depuis un an, sert
surtout à rencontrer
nos clients parisiens
et marseillais
comme les Galeries
Lafayette, Bouygues
immobilier ou
Cogedim. C’est plus
pratique pour eux
que de venir à SaintÉtienne », assure
Philippe Valentin, le
président de Trenta.
Les 3 salariés
lyonnais prospectent
aussi le marché,
apparemment avec
succès. Des
campagnes digitales
sont dans les tuyaux.
Retour sur quelques événements
qui ont marqué l’année 2013.
JIFIMIAIMIJIJIAISIOINID
JIFIMIAIMIJIJIAISIOINID
Acti renforce
ses équipes suite
au rachat de BAI
Hervé Guitaut et Pierre Menut
Pemaco+Caracas Après le mariage,
la lune de miel
Pemaco (agence BtoB) a racheté
en avril Caracas (branding et design). « Ce rapprochement plaît à
nos clients. Ils continuent à faire
appel à nous pour la création de
contenus BtoB, mais désormais ils
peuvent aussi craquer sur un packaging », assure Pierre Menut, le
président de Pemaco+Caracas.
Les équipes des deux agences
(27 salariés) se sont regroupées
dans de nouveaux locaux à
Villeurbanne. Le patron de Caracas,
Hervé Guitaut, a pris le poste de
directeur-conseil branding.
Recrutements. L’agence boucle
le recrutement de quatre collaborateurs, dont un chef de projet
digital senior. Pour muscler encore
ces compétences dans le web, elle
n’exclut pas d’autres recrutements
dans ce secteur... ou un rapprochement avec une agence digitale.
Pemaco+Caracas vise une MB de
2,3 M€ fin 2013, avec 27 salariés. v
Belle opération pour Acti avec le
rachat de Bolero Agence Interactive
(BAI), une filiale de Bolero spécialisée en création web. L’agence digitale y gagne cinq collaborateurs et
compte désormais une quarantaine
de salariés. « Nous pourrons mieux
répondre aux besoins de marques
nationales grand public », précise
Laurent Constantin.
L’arrivée des salariés de BAI permet à
Acti d’étoffer ses effectifs de conseil
senior. L’agence vient aussi de recruter une nouvelle community manager, Laura Molina. Cette ancienne
social media manager chez Valeur
d’Image (Grenoble) travaillera avec
Christophe Ramel, CM chez Acti depuis 2011. Un troisième CM pourrait
rejoindre l’agence à moyen terme.
Celle-ci recrute actuellement un
consultant en e-marketing et deux
commerciaux. v
JIFIMIAIMIJIJIAISIOINID
L’IMAGE 2013
UNE CAMPAGNE PLEINE DE COMMUNICANTS. OnlyLyon n’a pas cherché
longtemps des modèles pour sa nouvelle campagne de communication.
La marque
internationale
de Lyon a choisi
de mettre
en scène
les Lyonnais
eux-mêmes, et
notamment des
communicants.
Parmi eux : Olivia
Cuir (Esprit des
Sens), Philippe
Hassel (Apicil)
ou encore le
blogueur Christophe Ramel (alias
Kriisiis). C’est
l’agence Corrida
qui a conçu la
campagne. Elle
est déclinée en
affichage dans les
gares et aéroports
internationaux. v
14 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
1ère Position attire
des repreneurs
En juillet, le tribunal de Chambéry a donné six
mois à l’agence
savoyarde spécialisée en référencement sur le
web pour améliorer sa situation
financière. « Depuis, nous avons
reçu une dizaine
David Degrelle
de propositions
de reprise et/ou de rapprochement »,
indique sur son blog le patron David
Degrelle. D’autant que l’équipe de
27 salariés, sans doute surdimensionnée, aurait été réduite.
Positionnée sur un marché porteur,
qui profite à plein à ses concurrents
lyonnais CyberCité et Adcom, 1ère Position compte des références de poids
comme Orange, BNP, Foncia... Mais
David Degrelle n’a jamais trouvé le
bon modèle économique malgré un
joli CA (3 M€ en 2011). Depuis 2006,
sa société n’a enregistré qu’à deux
reprises un résultat net positif. v
DR
Placée en liquidation
judiciaire en mai,
l’agence grenobloise
a été reprise cet été
sous la forme de
Scop par 3 anciens
salariés : Christophe
Cottin, Franck
Sinquin et Pierre
Fraysse. Ce trio mise
sur le packaging, qui
a fait la renommée
de Création
d’Images, pour
relancer l’activité.
Autre axe de
développement : le
digital. Objectif :
220 K€ de CA en
année 1.
SUITE
XAVIER PANGAUD est directeur artistique de l’agence Ocre Jaune communication (69) et professeur à l’ENSAD Paris
”
LES FAITS
Cet été, le
Festival de jazz
de Montreux
a illustré une
publicité avec le
visage du petit
Grégory, assassiné en 1984.
La faute à un
jeune graphiste,
étranger et
inexpérimenté, qui
aurait utilisé une
photo trouvée sur
Google Images.
Cette bourde
pose la question
de l’utilisation des
images disponibles sur le web.
Internet : le prix de l’image gratuite ”
E
n quelques années, le web est
devenu un immense réservoir
d’images où chacun vient librement déposer les siennes ou picorer
celles des autres.
L’image est ainsi devenue un formidable nouveau langage populaire et
universel, un mode d’expression libre
et gratuit dont les règles d’usage de
la création et de formulation sont
aujourd’hui encore sauvages.
Ce langage est aussi celui de l’immédiateté et de la rapidité, qui mettent à
mal la traditionnelle communication
écrite et même orale.
L’iconographie du web trouble aussi
fortement la perception de la réalité
devenant le filtre de notre acuité
visuelle et ainsi de notre perception
du monde.
Terrain de jeu. De tout temps,
l’image a été utilisée pour séduire et
16 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
convaincre, le savoir-faire de celle-ci
étant réservé à des professionnels
souvent sous contrôle de réseaux de
diffusion étroits.
Aujourd’hui, les codes de l’information iconographique et de sa diffusion
ont éclaté.
Le web est devenu un terrain de jeu
gratuit où toute image peut-être reprise sans respect des droits d’auteur,
détourée, retouchée…
Dans la jungle des images diffusées,
certaines sont utilisées consciemment
pour donner un pouvoir de conviction à des idées, des concepts, des
envies, comme à des produits.
L’actualité nous le rappelle, l’utilisation d’images du web en dehors de
toute règle déontologique peut avoir
des conséquences peu qualifiables
sur ceux qui sont mis en scène à leurs
dépens, ou les reçoivent sans les avoir
demandées.
Bien que la réglementation sur le
droit à l’image soit en train d’évoluer
favorablement pour les auteurs, il y a
derrière cette éclosion de visuels une
double ignorance : celle du jugement
de la qualité et celle des droits.
Absence d’éducation. Une
langue s’apprend, s’écrit, identifie et
transmet une culture. Or il n’y a pas
aujourd’hui d’éducation généralisée
sur le langage des images photographiques ou dessinées.
Une sensibilisation permettrait de faire
évoluer la qualité de la production, la
perception et la compréhension des
messages contenus dans ces visuels.
Heureusement dans cette jungle, le
web nous permet aussi d’aller découvrir des images de qualité, d’auteurs
de toutes cultures qui nous font partager leur regard et leur point de vue
sur le monde.
L’évolution du langage des images est
en route, à nous de lui donner des
directions et du sens. v
XAVIER PANGAUD
ELLE L’A DIT ELLE L’A FAIT
MAUD CORNU, 42 ans, est la dirigeante fondatrice de l’agence lyonnaise Elvis
Je voulais lancer une hotshop créative à Lyon ”
”
LES FAITS Après
plus d’une
décennie à
travailler dans de
belles et grandes
enseignes entre
Paris et Lyon
(Jump, Publicis,
Venise, Ketchum,
Dufresne…), Maud
Cornu a quitté en
2006 la direction
de la création
d’Euro RSCG 360
à Lyon. Pour créer
son agence idéale,
une hotshop
créative pur sucre,
débarrassée de
toutes les scories
du modèle 360.
INTERMÉDIA. Pourquoi avez-vous choisi
naviguer dans de grandes agences
encombrées de gens qui ne servent à
rien. Je souhaitais créer mon agence
idéale, une agence de création qui ne
se consacre qu’à ça. Une agence sans
intermédiaires (directeurs de clientèle
et chefs de pub qui passent les plats),
sans réunions-fleuves stériles ni présentations ronflantes, mais creuses.
Je voulais une agence concentrée sur
la création. Notre valeur ajoutée, c’est
la matière grise. Car nous vendons des
idées, pas des moyens. Et je persiste et
signe : le 360° c’est du pipeau, une
arnaque des agences pour attraper du
business, alors qu’elles manquent de
compétences sur plein de sujets.
content, in fine, de travailler en direct
avec le créatif. D’autant que les
services communication et marketing
se sont professionnalisés et savent
parfaitement faire des briefs.
En prime, un nombre croissant
d’annonceurs ne recherche que de la
création. Et même de grands comptes
n’hésitent plus à confier cette partie de
leur budget à des petites structures
comme nous.
Aujourd’hui, nous avons une bonne
dizaine de clients, dont Brake et
Fermob qui nous confient la réalisation de leurs catalogues. Mais aussi la
Maison de la Danse et le Sytral. Et
nous venons de gagner deux
nouveaux budgets, Elior Rhône-Alpes
(restauration collective) et les Laboratoires Edel (produits minceur).
INTERMÉDIA. Mais est-ce que cette
INTERMÉDIA. Pourtant vous vous êtes
de créer Elvis ?
M.C. Parce que j’en avais assez de
agence idéale correspond aux attentes
du marché ?
M.C. Oui, parce que l’annonceur est
séparée de votre planneur stratégique.
M.C. Oui, car même si le planning straté-
gique est une fonction à forte valeur
ajoutée pour les clients, c’est malheureusement un luxe pour une structure
de notre taille. Jean-Baptiste Duvaud
nous a quittés pour rejoindre l’agence
Brandelet+Devineau.
En revanche j’ai recruté un directeur
conseil, Bruce Vinci, doté d’un profil
assez particulier. Il a travaillé chez
Gutenberg Network, puis dans le
Groupe Casino comme responsable
créatif à la direction marketing. Sa
mission est d’accompagner les clients
dans leur stratégie de communication.
Pour le reste, Elvis compte toujours
3 créatifs, une productrice qui gère les
catalogues et une chargée de projets
qui s’occupe des plannings, devis…
Un modèle plutôt efficace somme
toute, puisque notre chiffre d’affaires a
presque doublé depuis 2009. v
Elvis : Lyon. Création : 2006 • Effectif :
6 permanents. CA 2012 : 865 K€
RN 2012 : 36,4 K€.
n° 1223 I 25 septembre 2013 I InterMédia Magazine I 17
VÉTÉRAN
66 ans. C’est l’âge
de Jean-Pierre
Magand le plus vieux
– expérimenté ? –
patron d’agence de
communication en
Rhône-Alpes.
Le cofondateur de
Je vais le dire à ma
mère (Lyon),
succède à Georges
Verney-Carron
(Communiquez)
comme doyen des
patrons d’agence.
ONLINE
SALAIRE
826 millions
42 000 K€
C’est le CA réalisé par le « search » (liens sponsorisés) au
1er semestre 2013 selon l’Observatoire de l’e-pub SRI. Un
chiffre en croissance de 5 % qui positionne ce segment
comme leader de la publicité online. Il représente 57 %
des investissements et devance le display (379 M€) et
les autres leviers comme l’affiliation et l’e-mailing qui
occupent la 3e place avec un CA de 240 M€. v
C’est le salaire brut annuel que peut espérer un directeur artistique de plus de 3 ans d’expérience en agences
selon Elaee. Un salaire qui peut grimper jusqu’à 60 K€
dans le cas de seniors reconnus. Les salaires moyens
sont légèrement plus élevés dans le web. Un DA web
de trois à sept ans d’expérience peut ainsi envisager
une rémunération de 48 K€ brut annuelle. v
Quelques repères pour mieux
appréhender le monde des agences
de communication et leur marché.
EFFECTIF
2 197 permanents
sont recensés dans
les 197 agences de
Rhône-Alpes
référencées dans le
Guide InterMédia.
Ce qui porte à près
de 11 le nombre
moyen de
permanents par
agence dans la
région.
PORTES OUVERTES
4 seulement. C’est
le nombre d’agences
rhônalpines à avoir
participé en mars à
la dernière Journée
Agence Ouverte de
l’AACC (Association
des agences conseil
en communication).
Les Lyonnais de
Native, Being, Arc et
Les Distilleurs ont
joué le jeu pour faire
découvrir les divers
métiers de la
communication au
grand public.
TABLETTE
15 %. C’est le
pourcentage de
Français à posséder
une tablette
numérique en 2013.
C’est plus du double
qu’en 2012 (7 %)
selon l’étude
Omniretail menée
par Ipsos et l’agence
spécialisée dans
le retail CA Com.
CHIFFRES
LES INVESTISSEMENTS PUBLICITAIRES SE STABILISENT
719 M€
Les investissements publicitaires en Rhône-Alpes étaient orientés à
la baisse depuis 2009. En 2012, ils se sont enfin stabilisés, à
719 M€ contre 716 M€ en 2011. C’est le principal enseignement de
la dernière étude France Pub.
Autre enseignement : le hors-média continue à creuser l’écart par rapport au média. En 2012, les
annonceurs ont investi 489,1 M€ dans le hors-média (+2,1 %) contre 230 M€ dans les médias
(-2,95 %). Une tendance qui s’accentue chaque année depuis 2009. « Les annonceurs cherchent en
priorité à soutenir la consommation immédiate, et pour cela ils favorisent la promotion et le marketing
direct. D’autant que les outils de marketing direct deviennent plus accessibles aux bourses des petits
annonceurs régionaux », décrypte Xavier Guillon, directeur général de France Pub.
POSTER DES AGENCES DE RHÔNE-ALPES
Les agences du Top 100 ont stagné en 2012
E
n 2012, les 100 premières
agences généralistes de RhôneAlpes ont réalisé un CA cumulé
d’un peu plus de 170 M€ (voir le poster encarté dans ce numéro).
Fortes disparités. Si l’on ne prend
en compte que les structures pour
lesquelles nous avons les chiffres de
2011 et 2012, on constate que l’activité a été presque étale. Et cela aussi
bien pour les grosses agences que
pour les plus petites.
À noter que le Top 10, qui totalise plus
de 60 M€, de CA pèse presque le tiers
du total et deux fois plus que les
50 dernières agences du tableau
(30 M€). Publicis Rhône-Alpes
réalise à elle seule 12 % du CA total des agences, ce qui montre la
grande disparité entre les acteurs
de ce secteur d’activité.
Deux agences dignes du Top 10,
Being et Havas 360, ne figurent pas
dans notre tableau. Les directions
des deux groupes qui refusent de
donner des chiffres expliquent que
ces implantations lyonnaises n’ont
18 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
pas assez d’autonomie pour être
considérées comme des agences
locales. D’autres filiales de groupes
moins importants et qui n’ont pas
voulu donner d’indications précises
ont été également écartées.
Des bénéfices en progression.
Pour entrer dans le Top 100, il faut
faire au moins 350 000 € de CA,
atteindre 1 M€ pour figurer dans le
Top 50 et dépasser les 3 M€ pour
accéder au Top 10.
Toutes ces agences emploient un peu
plus de 1 300 personnes ce qui permet de faire un calcul intéressant :
le CA moyen par personne s’établit
à environ 125 000 €. Mais dans le
Top 10, ce chiffre monte à 195 000 €.
C’est d’ailleurs arithmétique : plus
l’effectif est important et plus le CA
par personne croît.
Les 100 agences ont engrangé au
total plus de 5,5 M€ de bénéfices
pour une rentabilité moyenne de
3,2 %. En très légère progression
sur 2011 (+ 9 %) si l’on considère les seules agences pour
lesquelles nous disposons des
chiffres sur deux exercices.
On constatera que les plus rentables affichent un ratio de 25 000 €
de bénéfice par personne. Qui fera
rêver celles qui ont enregistré des
pertes. v
QUÊTE
&
&
*
)
'
$
&
(
'
&
!"#$%
&
$
/
"
*
$
&
$
.
&
$
,
+"$$
1
&
$
$
#
"
)
)
.0'
La publicité s’est fondue dans la communication
multicanal. Ses stars aussi. Restent quelques starlettes
qui ont plutôt remisé leur ego. Et préfèrent jouer le rôle
de chef d’équipe plutôt que celui de vedette.
D
ans les années 80, les
créatifs étaient les rois du
pétrole publicitaire.
Surtout à Paris, mais aussi
à Lyon, quand foisonnaient les gros budgets
comme Ecco, BSN, Rossignol ou
Black & Decker. Les « stars » locales
s’appelaient Bernard Billière (RSCG),
Alain Bouldouyre (Euro Advertising),
François Requien (Capricorne),
Daniel Giessner ou Georges Chapuis
(Jump).
Ce dernier fut le plus médiatique
d’entre tous. Grâce au succès de campagnes pour Justin Bridou, Pierre
Martinet, Aoste ou l’entrée en bourse
de Bernard Tapie Finance. Au point
d’apparaître comme le gourou (pas
toujours écouté) de la place lyonnaise. Mais il s’est rangé de la réclame au milieu des années 2000. Et
depuis, la scène a fini de se vider
avec le départ (en retraite) de Joël
Nazaret, l’emblématique, mais discret
DC de DDB Nouveau Monde Lyon.
Une grosse pointure, bardée de
grands prix publicitaires gagnés avec
DDB à Paris pour Évian, ADP, Sony
ou Peugeot.
20 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
La « vieille garde ».
Si les
(vraies) stars manquent, c’est que les
temps ont changé. La pub est morte,
vive la com’ ! Les agences de publicité,
après leur transformation en agences
de communication (modèle plus ou
moins 360°), ont certes gagné en taille,
mais perdu en visibilité.
« Hier, avec un film TV ou une belle
affiche vus par tous les Français, on
pouvait devenir une star. Aujourd’hui,
avec le multicanal et le poids croissant
du web, tout est dilué et il n’y a plus
vraiment personne qui incarne une
campagne », explique Daniel Gobbo,
DC de Publicis Activ Lyon. À 47 ans, il
est l’un des meilleurs pros reconnus de
la place. Passé chez Euro RSCG (Lyon
et Paris) et Jump, il tient les rênes créatives de Publicis depuis 12 ans. Entre
autres faits d’armes, c’est lui qui avait
rhabillé Rocco Siffredi en Olly Gan.
Autre pilier de cette « vieille garde »
(qui affiche entre 40 et 55 ans),
Stéphane Morel, le DC lyonnais d’Havas 360. Il a fait ses classes chez Benoît
Devarrieux (l’un des grands créatifs
parisiens), puis s’est rôdé chez Euro
RSCG et MG A avant d’intégrer
Havas 360, dont il pilote la création
depuis 2007. Et gère les budgets King
Jouet, Point S, Point P ou Athena. Pour
ce dernier annonceur, on se souvient
de l’affiche où trois quidams, en pleine
rue, montraient leurs fesses (en boxer
shorts) en réponse à la crise.
Autre pilier du club, Pascal Le Borgne,
le DC de Dufresne Corrigan Scarlett,
qui œuvre pour Monsieur Store, BASF
ou Michelin poids lourds. Chez Being,
si l’ancien DC, Éric Chassaing, est parti
à la fin de l’aventure Jump, nombre de
créatifs historiques sont toujours là.
Comme les DA Jean-Marc Effantin (qui
concocte les films Boiron) et JeanPierre Rogès (qui a signé les superbes
visuels des smoothies de légumes de
Martinet) et le CR Éric Sintès (Boiron,
Mini) qui cultive aussi un fameux coup
de crayon sur son blog BD.
Enfin, on n’oubliera pas Maud Cornu
dirigeante fondatrice de la hotshop
créative Elvis, après avoir fréquenté les
plus grandes agences (voir p. 17).
Les francs-tireurs. La crise et les
restructurations des majors, qui ont entraîné les fermetures de belles agences,
notamment à Annecy, ont grossi les
rangs des free-lance régionaux, qui
jouissent aussi d’une belle notoriété.
Ainsi du réputé Éric Chassaing, ex-DC
de Jump, qui s’est mis à son
compte à Lyon en 2010.
Apparemment avec succès
puisque nombre d’agences font
régulièrement appel aux services du créateur de l’emblématique « Cerise » de
Groupama. À l’occasion, il collabore avec Franck Perez, un DA
qui œuvre en indépendant depuis plus de 20 ans pour des clients
comme Merial, Merck, Ada ou
Intermarché.
Autre vedette, le CR chamoniard
Arnaud Bachelard. Après 20 ans
d’agences, il a choisi la liberté lors de
la fermeture de McCann Erikson à
Lyon. Lui aussi avec bonheur puisqu’il
collabore régulièrement avec des
agences comme Apache (Annecy),
DDB (Lyon) ou Léon Travel & Tourism,
une parisienne avec laquelle il travaille
sur le budget Savoie Mont-Blanc.
Bachelard œuvre aussi souvent avec
Michel Bellon, un DA qui fut son équipier de team chez McCann.
Autre créatif renommé, le DA canadien
Jean Lambert, installé depuis 20 ans à
Lyon et qui signe très souvent l’affiche
de la Fête des Lumières.
!
La relève. Elle peine un peu à se
dessiner. La communication attire
moins que la publicité. Beaucoup de
gros budgets sont partis à Paris, les
autres ont fondu et les annonceurs
sont devenus frileux et plus exigeants.
Et on ne rigole plus beaucoup dans les
agences.
« Les jeunes sont de plus en plus formatés par leurs écoles. Ils sont très forts
techniquement, mais peu prolixes en
idées », juge Daniel Gobbo. Cependant,
il ne tarit pas d’éloges sur son jeune
team féminin de choc, Florence Neri
(CR) et Cécile Bernardi (DA) qui a gagné cette année L’Eau Vive (magasins
bios), Spar et Casino Shop.
À bien regarder, on trouve de jeunes
pousses prometteuses un peu partout.
Comme Raphaëlle Goudet (30 ans), la
nouvelle DC de l’agence Melbourne
(Lyon), une CR passée chez Euro et
DDB (Lyon), Angie (Paris) et Horizon
Bleu (Reims). Ou comme Léo Magnet
chez Dufresne, un CR brillant, distingué
pour ses travaux sur l’Opéra de Lyon
ou Monsieur Store. Comme aussi Joris
Vigouroux, un CR qui fait les beaux
jours de Being, après ceux de Publicis
conseil à Paris. Ou encore la DA
Stéphanie Heidelberg, aujourd’hui chez
Brandelet+Devineau, et passée chez
Lowe Paris et Brainstorming.
Dans cette relève figure aussi en pole
position, Catherine Faury, qui a succédé à Joël Nazaret à la direction de la
création de DDB Nouveau Monde.
Autre jeune espoir de la Star Ac lyonnaise : le CR Adrien Blondiau, qui s’est
illustré chez Native (Lyon) sur les campagnes pour Babolat ou la FrancheComté, en compagnie du DC Franck
Luminier, auteur de la saga France
Montagnes.
Côté pure players, on compte déjà
quelques vedettes. Comme Michel
Bianco-Levrin, DC et cofondateur de
l’agence lyonnaise Diplomatic-Cover,
passé dans le giron de Publicis Activ
fin 2012. En 8 ans, il s’est forgé un palmarès des plus brillants en travaillant
pour L’Oréal, GDF Suez, la BBC, Armani… Autre figure digitale, Raphaël
Loïc Martinez Graine de star ?
Une chose
est sûre : on
commence à
beaucoup parler
de Loïc Martinez.
Il y a 3 ans, il était
encore DA chez DDB Paris. Il y
travaillait depuis 2004, notamment sur le budget mondial de
Lipton. Un début de carrière
prometteur pour ce jeune
Lyonnais de 30 ans, bardé de
diplômes (Idrac, Esarc, Supcréa
Lille) et recruté par Paris lors de
son stage de fin d’études chez
DDB Lyon.
Pourtant, à l’automne 2010,
il démissionne pour préparer
un projet un peu fou : mettre
sur pied un réseau de compétences multiservices qui offrira
à quelques grandes marques
des structures sur mesure
adaptées aux besoins en
communication de chacune.
Une démarche inspirée de ce
Une génération remuante. Dans les années 80, les jeunes
créatifs étaient prêts à tout pour se faire remarquer des patrons
d’agence. Sans les réseaux sociaux, il fallait frapper les esprits.
Comme créer un club des Zigotos censé réunir les meilleurs
créatifs de la place. Une idée de Lewis Wingrove, un rédacteur
particulièrement brillant qui a su attraper ensuite la vague de
la communication digitale.
Capodanno, le DC de MNSTR (Annecy), qui a signé de superbes prestations pour Lacoste ou Boucheron.
« Mais le graphisme n’est qu’un élément
de la créativité digitale. Celle-ci s’exprime plus dans le choix des dispositifs.
Et le processus est toujours très collectif », estime Antoine Hébert, directeur
marketing de Novius. « Le créatif digital
doit maîtriser beaucoup de connaissances techniques », abonde Laurent
Constantin, le patron d’Acti.
Bref, le chemin est plus compliqué
pour attirer les feux de la rampe. v
que peuvent proposer (à grands
frais) les réseaux internationaux
à certains de leurs grands
comptes, notamment les
constructeurs automobiles.
Lancée à Annecy voici 2 ans
et baptisée Cyca (Create Your
Communication Agency),
cette agence d’un nouveau
type, dont il est le seul salarié
vient de gagner deux belles
compétitions cette année : la
communication de la chaîne
de boutiques Olly Gan et le
lancement en France de Hill’s,
le n° 1 américain du pet food
(Colgate).
« Je travaille sur le concept
créatif et je monte ensuite le
réseau adapté. Soit pour Hill’s,
une quinzaine de prestataires,
entre agences spécialisées
et experts », explique Loïc
Martinez, qui veille à la bonne
fin des opérations, comme un
architecte. v MT
n° 1223 I 25 septembre 2013 I InterMédia Magazine I 21
DOSSIER CHASSE AUX TALENTS
26
28
30
32
[ REPORTAGE ] Des locaux agréables pour des équipes en forme.
[ FOCUS ] Comment manager les jeunes pros ?
[ ANALYSE ] Les majors font toujours rêver les juniors.
[ OUI/NON ] Les petites structures fragilisent-elles le marché ?
Agences indépendantes
La difficile
chasse
aux talents
Avec un turnover moyen de près de 30 %, les patrons
d’agences indépendantes s’épuisent à recruter sans cesse
de nouveaux collaborateurs.
29
%
c’est le taux de turnover dans l’ensemble des
agences françaises de
moins de 80 salariés selon une étude du cabinet
Shefferd pour Stratégies.
Un indicateur élevé, qui hante les patrons d’agences
indépendantes qui n’ont pas les ressources des grands
groupes. Difficile en effet d’amortir le recrutement et
la formation d’un salarié si celui-ci fait ses cartons au
bout de quelques années à peine.
« Ces départs coup sur coup mettent une mauvaise
ambiance en interne. Ceux qui restent se demandent
s’ils n’ont pas fait leur temps. Et puis, cette instabilité
est un signal négatif envoyé aux clients », se plaint un
patron lyonnais.
Peu d’évolution salariale
« Le turnover a toujours été important dans les agences
indépendantes », assène Claire Romanet, du cabinet de recrutement Elaee. Selon l’étude du cabinet
Shefferd, il est particulièrement important au sein des
agences digitales et de publicité (31 %).
Ce qui pousse les salariés à partir ? D’abord le peu
22 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
Véronique Speltdoorn
(Accile)
« En agence,
le personnel n’est pas
très bien payé compte
tenu de son niveau
d’études. »
d’évolution salariale possible au sein de ces structures.
« C’est d’autant plus gênant que le personnel n’y est
pas très bien rémunéré compte tenu de son niveau
d’études. Contrairement à d’autres secteurs qui paient
bien comme l’informatique, dans la communication
on peut commencer en dessous de 30 K€, alors
qu’on a fait cinq ans d’étude », explique Véronique
Speltdoorn, du cabinet de recrutement Accile.
Une enquête de l’ESP (École supérieure de communication, marketing et publicité) parle même de salaires
à l’embauche « historiquement bas » cette année, en
moyenne de 20 à 22 K€ à bac+ 3.
« J’aimerais augmenter davantage mes salariés, mais
ce n’est pas possible à cause de la taille de ma structure, déplore Anthony Bleton chez Novius. J’aimerais
également indexer les salaires sur le mérite de chacun.
Certains développeurs produisent un CA dix fois plus
important que leurs collègues, mais leur salaire n’est
pas dix fois plus élevé pour autant ».
Par ailleurs, les salaires de la communication auraient
baissé en moyenne de 1,8 % en un an.
Notamment pour les fonctions de directeur de la création (- 9,4 %), de directeur commercial (- 7,5 %) et de
directeur du développement (- 5,9 %).
s
e
c
n
e
g
a
Le turnover
dans les agences
< 80 salariés en 2012
Répartition selon les secteurs
d’activité.
Digital
Jeune
talent
31 %
Marketing
Corporate
29 %
27 %
Événementiel 27 %
Publicité
© Dooder
À la poursuite des talents.
Victimes du turnover, les agences doivent remplacer
rapidement les salariés démissionnaires.
Mieux chez l’annonceur ?
À défaut de gagner en salaire, peut-on espérer gagner
en responsabilités dans les agences indépendantes ? Là
encore, la taille de la structure limite l’évolution.
« Aujourd’hui, beaucoup d’agences prennent des juniors
et les attellent à des tâches répétitives et ingrates de
production », déplore Marc Lewitanski, vice-président
de CoSpirit Media Track.
Enfin, la crise a détérioré l’ambiance interne. Stress,
pression, délais serrés... Beaucoup de professionnels
sont convaincus que le job et le rythme seront moins
exigeants au sein de plus grosses agences, réputées
mieux payer, ou même chez l’annonceur.
« Le personnel des agences indépendantes a toujours
rêvé d’intégrer une major, ou mieux l’annonceur. La
nouveauté, c’est qu’ils sont de plus en plus pressés »,
constate Claire Romanet. Auparavant, on considérait
que dix à quinze ans dans une agence indépendante
permettaient de faire ses classes avant d’essayer de basculer dans une major ou chez l’annonceur. Aujourd’hui,
Santé
31 %
27 %
Source : Cabinet Shefferd pour Stratégies
il n’est pas rare de voir des collaborateurs multiplier les
expériences de deux à trois ans, en espérant enrichir
leur CV et gagner en compétences, pour séduire les
services marketing-communication.
Pourtant, le turnover reste souvent un sujet tabou au
sein des agences de la région. Il est vrai qu’elles sont
sans doute moins touchées par ce fléau que leurs homologues parisiennes. À Lyon ou Annecy, où le marché de
l’emploi est plus restreint, les équipes sont globalement
plus stables que dans la capitale. Mais cela n’empêche
pas les agences indépendantes de Rhône-Alpes de réfléchir à la manière de fidéliser leurs salariés.
Ainsi chez CoSpirit Media Track, on travaille son image
en proposant aux salariés de nombreux modules de
formation. « Chez nous, l’ambiance est conviviale et il
n’y a pas de guerre des chefs », assure Marc Lewitanski.
« Je fais très attention à choisir les bonnes personnes.
Il ne faut pas se tromper, car les dépenses liées à la
masse salariale représentent facilement 75 % du CA de
l’agence », pointe de son côté Anthony Bleton (Novius).
Thibaut Gressin (Publicis) a une autre recette : « J’essaie
...
n° 1223 I 25 septembre 2013 I InterMédia Magazine I 23
DOSSIER PRESSE
CHASSEGRATUITE
AUX TALENTS
...
de faire des charrettes un moment convivial, et non une
contrainte. Et je fais participer mes équipes aux compétitions. Ainsi elles sont plus curieuses, plus ouvertes, et
surtout plus soudées. C’est la culture de la remporte :
quand on gagne un budget, même petit, on partage un
événement positif ».
Gentlemen’s agreement
Il y a plus radical : certains patrons d’agences (Agence
Interactive, Novius, Native, Bolero, Acti, Eolas...) n’hésitent pas à avouer qu’ils ont passé entre eux un gentlemen’s agreement. Une sorte de pacte de non-agression
informel : on ne pique pas les salariés des autres !
« Si je reçois le CV d’un salarié d’une de ces agences, je
passe un coup de fil au patron pour qu’on en discute
ensemble. L’avantage, c’est qu’on évite ainsi l’escalade
salariale. Une de mes anciennes salariées, payée 24 K€
chez moi, n’a pas hésité à se vendre à 35 K€ à une
agence concurrente, alors qu’elle avait à peine 24 ans ! »,
détaille Laurent Constantin (Acti).
L’autre cauchemar des patrons d’agence, c’est la cooptation rémunérée. Certaines agences accordent en effet
une prime (qui peut atteindre 1 500 €) au salarié qui
coopte un nouveau profil, et permet ainsi un recrutement réussi. « C’est une méthode agressive et déloyale,
râle un patron. L’un de mes anciens salariés, passé à la
concurrence, a débauché ainsi deux de mes collaborateurs en quelques mois. Et en plus, il a touché ainsi
3 000 € ! »
Pour pourvoir les postes laissés vacants, recruter n’est
pas si simple. Sur certains métiers, les agences se
heurtent à des carences de professionnels. Ainsi, il manquerait en France quelque 50 000 développeurs. Pour les
recruter, les agences doivent batailler avec les SSII, qui
font monter les enchères.
Stagiaires Les places
sont chères
Selon le collectif Génération Précaire,
la communication est l’un des secteurs
qui s’appuient le plus sur les stagiaires.
« Au même titre que l’industrie culturelle,
la presse ou le luxe, la communication
est un domaine très séduisant aux
yeux des jeunes », note le collectif, qui
avance le chiffre global de 1,5 million de
stagiaires en France.
MAJORS. Sans surprise, les majors ont la
cote et sont les plus sollicitées pour les
stages. D’ailleurs, Publicis pointe à la
27e place du palmarès Trendence 2013,
qui établit les entreprises préférées
des étudiants en écoles de commerce.
Loin derrière LVMH, L’Oréal ou Danone,
mais à la première place des agences de
communication.
Chez les étudiants en communication
et marketing, le plébiscite pour les
majors est net : Publicis est l’agence la
plus appréciée (28 %) suivie de TBWA
(15 %) et Havas (12 %), d’après l’étude
européenne réalisée par MediaSchool
Group.
Mais les places sont chères pour les
aspirants stagiaires : dans la région, on
compte seulement une demi-douzaine
de places chez Publicis par exemple.
Et les agences, qu’il s’agisse de groupes
ou d’indépendantes, sont très attentives
au recrutement. « Nous avons les mêmes
critères pour embaucher un stagiaire
que pour recruter un CDI : des gens
passionnés, avec une culture générale et
une force de proposition plus importante
que la moyenne. Un stage, c’est un vrai
job. Mais les stagiaires ne doivent jamais
représenter plus de 10 % des effectifs »,
précise Laurent Constantin (Acti). Au
sein de son agence, un tiers des salariés
sont d’anciens stagiaires.
BLOG DE STAGIAIRE. Au même titre que le
secteur bancaire, les avocats, l’immobilier, le luxe (ou la presse), les agences
sont connues pour leur niveau d’exigence
vis-à-vis des stagiaires.
En 2011, la jeune illustratrice Yatuu avait
créé le buzz avec son blog de BD racontant son quotidien difficile en agence de
publicité. Il faut dire que la jeune illustratrice tombait en plein milieu du débat sur
la précarisation des stagiaires. Avec plus
de 190 000 visiteurs au compteur sur
son blog, elle avait ensuite tiré un livre de
cette expérience. v
Process de recrutement longs
Et puis, le marché de l’emploi reste très tendu, dans la
communication comme ailleurs. Les professionnels du
recrutement s’accordent pour pointer un fait nouveau :
les postulants se renseignent davantage sur l’agence qui
veut les recruter, échangent avec des salariés en poste,
notamment sur les réseaux sociaux. On ne peut plus
leur vendre n’importe quoi. Sans compter qu’en période
de crise, les personnes en poste cherchent à évoluer,
mais sont plus frileuses à lâcher un CDI. Du coup, les
process de recrutement sont plus longs et plus aléatoires, car ils peuvent être brutalement interrompus par
un désistement de dernière minute.
Dans ce contexte, les patrons misent beaucoup sur leurs
réseaux et la cooptation. « C’est 80 % de réussite contre
30 à 40 % avec la méthode “classique” (annonce de
recrutement et entretien d’embauche) », certifie Laurent
Constantin (Acti).
Pour pallier le turnover, les agences choisissent souvent
des profils semblables à celui du salarié démissionnaire
(même école, même expérience...). Crise et budgets
serrés obligent, il y a aujourd’hui peu de créations de
postes ex nihilo. Rares sont les agences comme CoSpirit
Media Track. Celle-ci vient d’intégrer 24 personnes en un
an. Soit « une vague d’embauches sans précédent », assure l’agence, qui a même créé un poste de responsable
RH (confié à Johanna Danot), pour gérer ces arrivées.
Aujourd’hui, les créations de postes concernent essentiellement le digital. Mais les geeks et autres petits génies
du web sont beaucoup moins demandés. Annoncé un
temps comme l’un des métiers porteurs de demain, le
job de community manager suscite à peine quelques
24 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
Le futur employeur ? Chez Acti, un tiers des salariés sont d’anciens stagiaires.
dizaines de créations de postes par an. On cherche
désormais des professionnels qui connaissent les plateformes web, mais surtout ont une forte sensibilité au
contenu.
« Les recrutements se font sur des profils d’experts digitaux, notamment des personnes capables d’établir une
stratégie éditoriale sur le web. Avec le digital, on assiste
à une montée en puissance du brand content. Et il y
a encore peu d’experts dans ce domaine », note Cécile
Golfier-Salles (Elaee).
D’ailleurs, les agences de la région sont encore peu
staffées côté digital. « Comme les cordonniers sont les
plus mal chaussés, les patrons d’agence sont souvent
les moins à l’aise sur le digital, tranche Claire Romanet.
Dans quelle agence lyonnaise trouve-t-on aujourd’hui
un spécialiste du brand content digital, de la big-data,
ou de la CRM appliquée à la VPC ? Cherchez, vous verrez que ce n’est pas si facile à trouver ». v JULIE DRUGUET
RJe m’abonne
et je bénéficie de tous
les services PREMIUM
285 € TTC
279,14 € HT
pendant 1 an
Je reçois l’ensemble des publications à venir :
Hebdos + Magazines thématiques + Guide
J’ai un accès privilégié au portail intermedia.fr
Des news exclusives chaque jour sur le portail ou par mail
+ Un accès permanent aux études et dossiers sélectionnés
par les journalistes
+ Un accès gratuit à toutes les archives de la rédaction
depuis 2005 (recherche dans 20 000 articles en texte intégral)
+ L’Hebdo en numérique dès le lundi matin
+ Les appels d’offres en France tous les vendredis
Je suis invité aux événements professionnels
Les Mornings (rencontres mensuelles)
+ Les Evenings (rendez-vous avec un grand professionnel)
+ Le Forum de la communication (une journée de rencontres)
Je reçois en cadeau de bienvenue les 4 derniers
Magazines thématiques ainsi que le Guide 2013
+
L’HEBDO
+
LES MAGAZINES
+
LE GUIDE
+
L’ESPACE PERSONNEL
LES ÉVÉNEMENTS PROFESSIONNELS
Entreprise* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Prénom* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Nom* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Fonction*
..................................................................................
Adresse* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Tél* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Fax . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Mail*
........................................................................................
Siren
*
.............................................
Date et signature
* Champ obligatoire
Aucune commande ne sera prise
en compte sans règlement joint
(bon de commande pour les entreprises
publiques et les collectivités).
À retourner avec votre règlement à : InterMédia - Le Challenge - 58, avenue Debourg 69007
n° 1223 I 25 septembre 2013 I InterMédia Magazine I 25
DOSSIER CHASSE AUX TALENTS
Les agences essaient d’offrir à leurs salariés un cadre de travail
agréable, dont ils peuvent être fiers. Zen, créatifs, bucoliques...
Voici une typologie non exhaustive.
Des sièges agréables
pour des équipes en forme
Vincent Mayet, l’ancien patron d’Havas 360 Lyon,
voulait des locaux feng-shui. Il a fait travailler
une consultante spécialisée.
© E. Soudan
DDB a choisi des locaux
à Confluence pour installer tous
les salariés sur un même plateau.
Des locaux qui inspirent la sérénité
D
es locaux qui endiguent le stress et favorisent la créativité : c’est
le souhait de nombreuses agences, et notamment des majors,
qui « travaillent » leurs sièges pour y parvenir.
Ainsi, les locaux d’Havas 360 (Lyon Vaise) ont été aménagés par
la consultante Michèle Ferréol selon les principes du feng-shui.
Bambous à l’intérieur des doubles vitrages, lumières automatiques, espaces aérés, disposition des bureaux suivant la circulation des « énergies »... « Nous passons un temps important dans ces
locaux, autant qu’ils soient agréables à vivre et esthétiques. Dans
notre univers, la forme compte beaucoup », note Arnaud Thizy, le
directeur commercial.
Même recherche d’une ambiance zen chez DDB, dans l’ancien
26 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
immeuble des Douanes, à la Confluence. « Nous avons choisi de
nous installer face à la Saône. La rivière peut calmer, faire rêver, et
aider à la création », sourit le patron Franck Solomiac. Chez DDB,
pas de feng-shui, mais des personnages omniprésents sur les murs
et les parois vitrées (anges hybrides, démons...). Ils sont l’œuvre
des créatifs de l’agence. « Ces personnages sont faits de plusieurs
modules agglomérés. L’idée est de rappeler que nous sommes
un assemblage de talents. D’ailleurs, nous sommes situés à la
Confluence, là où convergent le Rhône et la Saône. Tout cela nous
a inspiré la démarche Co.Fluence : nous proposons à nos clients
un processus de coopération et de co-création, afin d’assembler
les flux d’idées », complète encore Franck Solomiac. v
© E. Soudan
© E. Soudan
Des locaux chargés
d’histoire industrielle
M
ayflower, Bosphore... Plusieurs agences de la région ont
choisi pour locaux d’anciens ateliers ou bâtiment industriels
en pleine ville. Des endroits qui ont beaucoup de cachet une fois
réhabilités et réaménagés généralement avec du mobilier design
(grands luminaires, alliances de métal et de verre...).
Dernières installées, les agences Bosphore et Cap Cross (Lyon)
ont investi une ancienne usine de bijoux réhabilitée par un
cabinet d’architectes sur un quai de Saône (9e). « L’idée était
de conserver le style post industriel qui joue sur la mixité des
matériaux », explique Philippe Birken (Bosphore). Ce patron
d’agence se félicite du choix : « c’est valorisant de travailler dans
des locaux qui suscitent la curiosité. Depuis notre emménagement, nous avons au moins trois visites par semaine de clients,
d’amis et même de curieux. Comme l’agence est éclairée le soir,
des personnes entrent en croyant qu’il s’agit du théâtre Acte 2,
situé juste à côté ». v
Des locaux
« comme à la maison »
D
’autres sociétés préfèrent s’installer dans d’anciennes maisons particulières. C’est sûr, ces locaux
manquent parfois de fonctionnalité pour les équipes. Ils
s’étagent sur plusieurs niveaux et d’anciennes chambres
ne font pas toujours de spacieux bureaux. Mais ils
ont du cachet, et en général le client se souvient des
moulures et des parquets. Ainsi Brandelet+Devineau a
investi la « Mad House », une belle maison particulière,
encastrée dans un immeuble moderne qui l’enjambe
ce qui lui donne un air un peu fou. « La Mad House est
conforme à l’image que nous voulons donner : une originalité non ostentatoire. Comme elle est située très en
retrait de la rue, beaucoup de Lyonnais passent devant
sans la voir », détaille Hervé Devineau, le patron de
l’agence. Sous le charme, certains clients de l’agence
ont choisi la Mad House pour des séminaires internes.
Les équipes de Brainstorming sont encore mieux loties : elles occupent, à Écully, une partie d’un château
entouré d’un vaste parc qui est la résidence du couple
de dirigeants. v
Bosphore et Cap Cross sont
installées dans cette ancienne
usine de bijoux de 240 m2.
se sont installées en « com’working ». Au sein de l’espace de coworking Square du Rhône, on trouve ainsi
sur 380 m2 l’agence d’événementiel Le Feu au Lac !,
l’agence d’hôtesses Artémis, l’agence de mannequins
Art et Mode, le spécialiste des études Infusion et le
studio de création Go Graph. Des indépendants les
ont rejoints. v
Des immeubles « au vert »
L
yon, Annecy, Grenoble et Saint-Étienne concentrent
90 % des agences de la région. Mais certaines ont
préféré se mettre à l’écart et fuir les centres-ville. Il
s’agit souvent de petites structures de moins de dix
salariés.
Ainsi l’agence Album, à Mâcon. Ou encore Coxinélis :
installée depuis 45 ans au cœur des monts d’Or, elle a
fait de cet ancrage bucolique sa marque de fabrique,
jusqu’à se définir comme « l’agence buissonnière ».
Quant à Valcom, installée près de Valence, elle occupe une sorte de vaste yourte en bois bâtie au milieu
d’une pelouse. Ce siège 360° imaginé par l’architecte
drômois Pierre Traversier, héberge une quinzaine de
salariés. v
Des colocations fructueuses
S
e réunir dans des locaux communs pour favoriser les synergies : c’est le choix malin qu’ont fait
quelques petites agences de la région. Ce type de
regroupement permet de gagner en visibilité et de
rassurer les annonceurs. L’exemple le plus connu
reste L’Uzyne : ce bâtiment d’Oullins (69) abrite huit
agences, soit une petite cinquantaine de salariés. Le
projet est né en 2009, quand Malls (animation réseau),
Front de Neige (marketing opérationnel outdoor) et
J’Articule (conception-rédaction) ont investi 1,2 M€
dans la pierre pour s’installer ensemble. « Nous étions
trois amis de longue date, et nos agences étaient complémentaires. D’où l’idée de nous regrouper », explique
Frédéric Giraud, dirigeant de Malls et initiateur de
L’Uzyne. Même logique à Annecy, où sept agences
La yourte en bois
de Valcom a été imaginée par l’architecte Pierre Traversier.
n° 1223 I 25 septembre 2013 I InterMédia Magazine I 27
DOSSIER PRESSE
CHASSEGRATUITE
AUX TALENTS
Manager une génération réputée fâchée avec l’autorité : c’est le défi
que doivent relever les patrons d’agence.
Trois
idées
pour fidéliser la génération Y
Acti emmène ses salariés en prison
Comment manager
les jeunes pros ?
C
Cet été, l’agence a emmené ses collaborateurs visiter
l’ancienne prison Saint-Paul, où un projet artistique
est en cours de réalisation. Les salariés ont pu rencontrer à cette occasion le plasticien Georges Rousse.
L’agence engage aussi ses collaborateurs dans des
réalisations bénévoles, comme la réalisation d’un site
contre la surpopulation carcérale, ou contre la double
peine.
CoSpirit Media Track organise
un circuit d’intégration
L’agence fait suivre à tous les nouveaux un circuit pour
découvrir l’ensemble de ses activités. « Ils peuvent par
exemple se retrouver dans un dépôt d’imprimés sans
adresse à 7h du matin. Ils comprennent mieux ainsi la
réalité de notre métier », note Marc Lewitanski.
Novius met une salle de sieste
à disposition
Une salle de sieste équipée de coussins moelleux :
voilà de quoi
générer des
dizaines de
retombées
presse et
se forger
une image
d’entreprise
sympa. « En
voyant cette
petite salle,
les gens
pensent
que Novius
proscrit le
management
à la papa »,
note Anthony
Bleton.
28 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
Anthony Bleton
(Novius).
« Le client veut trouver
en agence des jeunes
fulgurants, qui nagent
dans l’informatique
et le digital »
e patron d’une grande agence lyonnaise
n’en revient toujours pas : « quelle est la
participation de l’entreprise sur les tickets
restaurant ? », lui a demandé dès le premier entretien d’embauche un jeune créatif plutôt coté dans le milieu, qui revenait
de trois ans à Singapour.
Et ce dirigeant n’est pas le seul à être déconcerté par
la génération Y. Celle-ci constitue une bonne partie des
effectifs des agences, qui affichent une moyenne d’âge
de 35 ans, voire 30 ans dans les structures digitales.
Une génération plutôt diplômée (Bac +4, voire 5), qui
fonctionne différemment de ses aînés.
« Avant il y avait dans ce secteur un besoin vital de
faire exister son métier et de l’institutionnaliser. Il était
de bon ton de ne pas avoir de vie hors du boulot.
A contrario, la jeune génération est celle du “président normal” et de l’affaire Cahuzac, elle veut un équilibre entre sa vie personnelle et professionnelle », note
Bruno Tallent (Being).
« La nouveauté avec la génération Y, c’est surtout que
les jeunes ne veulent plus être corvéables à merci »,
tranche un consultant RH.
Jeunes fulgurants. Or cette génération de
« digital natives » est indispensable aux agences... ne
serait-ce que pour asseoir leur crédibilité vis-à-vis des
annonceurs. « Un dircom veut trouver en agence des
juniors fulgurants, qui nagent dans l’informatique et le
digital », souligne Anthony Bleton (Novius). Et d’évoquer l’un de ses salariés, Sébastien Drouyer, qui vient
de gagner parmi 1 000 candidats un concours organisé
par la Nasa pour programmer le robot de la station
spatiale Mir.
Légitimité professionnelle. « C’est une géné-
ration qui n’a connu ni internat, ni catéchisme, ni service militaire. On ne les manœuvre pas à la baguette.
Il faut leur imposer une autorité basée sur la légitimité
professionnelle », affirme Anthony Bleton.
Pour motiver ces digital natives, il y a bien sûr l’intérêt
de leurs tâches. Chez Novius, on met en valeur le travail réalisé pour des structures culturelles reconnues
comme les Francofolies, la Biennale d’art contemporain, France Televisions…
Autre recette : miser sur l’engagement et la participation des salariés. « Nous avons mis en place des
groupes de travail, qui réfléchissent à comment améliorer concrètement le quotidien de l’agence : plantes,
livret d’accueil... », détaille Laurent Constantin (Acti).
Il faut aussi savoir satisfaire des demandes inédites.
Anthony Bleton laisse régulièrement les locaux à ses
salariés, qui y organisent en soirée des iPod battle. v
DOSSIER PRESSE
CHASSEGRATUITE
AUX TALENTS
Pouvoir inscrire une belle référence sur son CV, et profiter de
rémunérations légèrement supérieures : c’est ce qu’espèrent les
nombreux candidats qui postulent auprès des majors de la région.
Intégrer une major
fait toujours rêver
D
eux cent réponses. C’est le nombre de
candidatures que peut recevoir Thibaut
Gressin, le directeur de Publicis Activ
Lyon, lorsqu’il publie une offre d’emploi. Les quatre « majors » présentes en
Rhône-Alpes (Publicis, Being, Havas et
TBWA) n’ont pas vraiment de problème pour recevoir
des CV.
« Publicis reste la marque préférée des étudiants en
Europe, assure Thibaut Gressin. Pour les jeunes, intégrer
notre agence est la garantie d’une belle référence sur
un CV. Et puis, ils savent que chez nous ils vont être
formés grâce à des process bien rodés ».
Chez Being aussi, les candidatures sont légion. « Le
Lion d’or que nous avons reçu au printemps dernier a
encore augmenté le flux », note Bruno Tallent.
En effet, beaucoup de professionnels rêvent d’intégrer une grande agence, qui leur offrira des avantages
Thibaut Gressin, directeur de Publicis Activ Lyon
“ J’ai recruté une
directrice commerciale
par Viadeo ”
INTERMÉDIA. Quels profils recherchez-
vous ?
T.G. Des gens curieux, capables de se
remettre en cause. Ce qui fait la différence, ce sont les valeurs d’une personne,
sa curiosité, sa capacité à défendre une
idée. Les « béni-oui-oui » ne m’intéressent
pas, je veux avoir du répondant. Il n’y a
rien de pire que recruter des gens comme
soi-même.
INTERMÉDIA. Quels sont vos critères pour
recruter ?
T.G. Je suis attentif à la manière dont le
candidat se comporte en entretien, car
je sais qu’il se comportera de la même
façon face au client. Cela vaut pour les
commerciaux, mais aussi pour les créatifs.
Aujourd’hui, le créatif doit de temps en
temps être en face de l’annonceur, afin de
se confronter à ses attentes.
INTERMÉDIA. Par quels canaux passez-
vous pour recruter ?
T.G. Nous recevons de nombreuses candi-
datures spontanées, mais je fais aussi
beaucoup de veille sur Viadeo et LinkedIn.
Lorsque je travaillais chez Euro RSCG à
Reims, j’ai recruté ma future directrice
commerciale par Viadeo... et je l’ai fait venir
de Mayotte ! Je recrute à l’anglo-saxonne,
c’est-à-dire que je regarde assez peu la
formation, mais bien davantage l’expérience. v
30 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
sociaux (mutuelle, RTT, tickets restaurant...) et une
échelle de rémunération plus avantageuse qu’une
petite structure.
« Au sein d’un groupe, un directeur de création gagnera facilement le double, voire le triple, de ce qu’il
touche dans une petite structure. Et c’est assez logique :
l’ampleur des budgets n’est pas la même, et l’attente
créative est bien plus élevée », note Marc de Torquat,
directeur du cabinet Shefferd, qui vient de réaliser pour
Stratégies une étude sur les salaires de la communication.
Ainsi, un directeur de la création peut percevoir une
rémunération de 70 K€ dans une agence événementielle de moins de 80 personnes, et jusqu’à 300 K€ dans
une grande agence de publicité.
« En revanche, sur des postes plus juniors, la disparité des rémunérations est moindre », précise Marc de
Torquat.
Un vivier de professionnels
Pour autant, les grandes agences ne donnent suite qu’à
2 à 3 % des CV reçus. « Les dirigeants aiment puiser dans
leurs réseaux. Ils ont tendance à recruter par clonage,
en embauchant quelqu’un qui a fait la même école
qu’eux, ou quelqu’un qui a déjà travaillé avec leurs
clients », assure un consultant RH.
De fait, les patrons d’agence entretiennent un vivier de
pros ou de futurs pros prêts à travailler pour eux. Un
vivier qu’ils constituent notamment grâce aux écoles.
Diplômé d’EM Lyon, Bruno Tallent intervient régulièrement dans cette école de management. L’occasion de
repérer des profils.
« Pour le commercial, nous aimons recruter des étudiants issus de business schools, confirme Thibaut
Gressin. Ils sont capables d’évoluer dans une petite
entreprise BtoB comme dans un grand groupe international. On peut les envoyer faire une présentation
devant un Comité exécutif, ils ne seront pas perdus ».
Officiellement, ces écoles sont également plébiscitées
pour leur ouverture à l’international. « Aujourd’hui, l’anglais est indispensable pour bosser tant pour Schneider
que pour Martinet. Si vous êtes non anglophone, la
moitié des sujets vous échappe », assène Bruno Tallent.
Pour autant, ce critère de recrutement serait à relativiser dans les faits. « Il s’agit pour partie d’un discours
commercial, que les agences sont obligées de tenir
face aux annonceurs. Quelle agence lyonnaise peut se
prévaloir de parler anglais au quotidien ? », relativise un
professionnel du recrutement, qui ajoute, acide : « Pas
sûr que de vrais anglophones aient envie de perdre
leurs acquis en travaillant à Lyon ». v JD
DOSSIER CHASSE AUX TALENTS
[ OUI/NON ] Jeunes diplômés ou anciennes stars de la communication,
ils sont nombreux à tenter l’aventure en solo. Ces petites structures
dynamisent l’offre, mais elles cassent les prix au passage.
Les petites structures
fragilisent-elles le marché ?
OUI
« Concernant les appels d’offre, les
petites structures bouleversent évidemment le marché. Elles sont bien
moins chères que les agences classiques, car elles
économisent sur les coûts de fonctionnement et de
personnel. Résultat : elles cassent les prix. Et les
annonceurs, qui sont en général assez
peu compétents en la matière, ont tendance à se contenter des tarifs les plus
bas.
Il en résulte de graves conséquences, à
savoir la baisse du niveau de qualité de
l’ensemble et donc de la crédibilité des
agences en général. Tout cela perturbe
fortement le marché.
La multiplication des petites structures
peut aussi créer des perturbations sur
des niches de marché. C’est souvent
le cas lorsqu’un nouvel arrivant ou un
ancien d’une grosse agence débarque Jean-Luc Michel,
professeur en
sur un créneau précis : le tourisme par
sciences de
exemple. Toutefois, cela concerne généralement des opérations « one shot » ou l’information et de
la communication
des petits budgets. La perturbation n’est
à l’Université
donc que momentanée.
Jean-Monnet
Contrairement à ce que l’on entend sou(Saint-Étienne).
vent, les petites structures ne sont pas
les plus créatives. En fait, tout dépend de
ce que l’on entend par « petite structure ».
S’il s’agit d’un ancien DA qui monte son affaire en
travaillant avec quelques freelance, alors oui, la petite
structure reste parfaitement créative. Mais si l’on parle
d’une personne qui bosse toute seule dans son coin,
alors il n’y a pas plus de créativité qu’ailleurs. A moins
de tomber sur un génie, mais ceux-ci sont souvent
recrutés — voire achetés — par les grandes agences.
Avec la recrudescence des petites structures, on
passe d’un paysage connu où les acteurs sont identifiés, à un univers plus difficile à cerner dans lequel
on ne sait plus où trouver des compétences. Et si l’on
a affaire à des francs-tireurs qui font n’importe quoi,
cela peut contribuer à écorner l’image d’un secteur
qui a réussi à acquérir une crédibilité. Heureusement,
la proportion de ce type d’individu est faible. » v
32 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
NON
« La multiplication des petites
structures est quelque chose de
clairement positif. Cela apporte
du sang neuf, de la diversité et une dynamique forte.
Aujourd’hui, les grandes agences sont parfaites pour
les annonceurs multinationaux, mais ne sont pas
adaptées pour répondre aux attentes des
budgets « middle-market ». On est dans
une phase de mutation dans laquelle les
grands groupes vont devenir toujours plus
gros — on l’a vu avec la fusion de Publicis
et Omnicom —, notamment pour peser
plus lourd en matière d’achat d’espaces.
Mais plus ils vont dans ce sens, plus ils
se mettent hors de portée d’un certain
nombre d’annonceurs.
Ainsi en créant Solvius en avril 2012, nous
avons voulu inventer un nouveau modèle.
est d’apporter un conseil senior en
Philippe Brossat, L’idée
matière de stratégie et de mettre à dispoancien DG
sition un ensemble de compétences en
de Jump
allant les chercher auprès de freelance
et dirigeant
et de petites agences. Solvius n’intègre
de l’agence
aucun de ces métiers, mais, en fonction
collaborative
des besoins, je vais choisir parmi les
Solvius conseil
meilleures compétences afin de créer
(Lyon).
une équipe ad hoc, une « task force » dont
je reste le leader et le garant.
L’avantage de travailler avec des indépendants et des petites structures, c’est que l’annonceur
ne se retrouve pas face à une cascade hiérarchique,
il ne paie pas les frais généraux d’une grande
agence, et il conserve une véritable objectivité dans
le choix de ses partenaires, car chacun est retenu
en fonction de ses compétences.
Tout se réinvente aujourd’hui. Les outils se multiplient et les compétences sont de plus en plus pointues. Si bien qu’aucune agence ne peut prétendre
disposer de toutes les compétences en interne. Celui
qui est bon en référencement ne l’est pas forcément
en conception de site. Nous atteignons les limites
d’un système et la multiplication des offres est particulièrement positive dans ces temps où personne
ne détient seul la vérité. » v
T MOIN
David Harries,
54 ans, est
président de
Ryan+Deslauriers,
une agence de
communication
américaine
basée à Orlando
et Dallas.
Un homme de terrain
À L’ÉCOLE DES RÉSEAUX. Voici un peu plus de 30 ans qu’il
bourlingue en agences en Amérique du Nord. D’abord dans des
réseaux internationaux comme directeur-conseil, puis dans des
structures plus modestes, comme manager et fondateur.
Au lendemain d’un MBA de marketing obtenu à la prestigieuse
Université McGill de Montréal, il a travaillé une dizaine d’années
chez Young & Rubicam Montréal. Pour des clients comme
Procter & Gamble, Johnson and Johnson ou Bombardier.
En 1993, changement de cap. Un chasseur de têtes
new-yorkais le fait recruter par Ogilvy à Rome pour lancer
la Ford Mondeo. Grâce à sa maîtrise du français, David
Harries apprend l’italien en 2 mois, et réussira si bien que son
employeur lui propose l’année suivante de poursuivre sa collaboration avec Ford dans son agence de Detroit.
Mais l’aventure ne le tente pas. Il regagne Montréal pour ouvrir
le bureau de DMB&B, une agence américaine (passée depuis
chez Publicis), qu’il dirigera 3 ans, en gérant notamment le
budget de la Banque nationale du Canada.
34 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
UN ENTREPRENEUR. Nouveau changement en 1996. Il se met à
son compte en créant, à Montréal, l’agence Ryan+Deslauriers,
avec deux associés. Elle prospère dans les équipements
sportifs avec les skis Dynastar, les patins à glace et les équipements de hockey de Nike. Mais aussi dans l’immobilier de loisir
haut de gamme avec le promoteur Intrawest qui l’amènera plus
tard à travailler en France sur le programme Arc 1950.
En 2000, il ouvre un bureau à New York, puis un autre à
Orlando en Floride en 2003, pour suivre son client Intrawest. Et
s’installera aussi aux Caraïbes. La crise de 2008 le contraindra
à se replier sur Orlando.
Aujourd’hui, les affaires ont repris. L’agence travaille pour des
chaînes hôtelières de luxe comme Four Seasons en Inde, ou
Hyatt à Hawaï. Affiliée au réseau mondial IN Network, elle a
ouvert un bureau à Dallas et mène des projets à Toronto, au
Québec et en Virginie, mais aussi en Égypte, au Nigéria, en
Colombie… En 2012, elle a réalisé 10 M$ de CA avec 8 permanents et une dizaine de designers free-lance.v
Le marché nord-américain fascine toujours les Européens. Visite
guidée et raisonnée avec un publicitaire qui travaille depuis 30 ans
entre Montréal, New York et la Floride.
David Harries
(président de Ryan+Deslauriers)
“ Le marché américain
est très régionalisé
et ne se résume pas
aux métropoles ”
INTERMÉDIA. Peut-on parler d’une spécificité
INTERMÉDIA. Les agences canadiennes
vue d’ailleurs, l’Amérique du Nord est un
continent avec une culture dominante
anglophone. Mais l’unicité de ce marché
n’existe qu’en termes comptables dans les
rapports annuels des Publicis, WPP et autres
multinationales, chiffrant leur business dans
les différentes parties du globe.
Car dans le détail, on s’aperçoit que l’Amérique du Nord recèle une mosaïque de
régions tout aussi différentes qu’en Europe,
entre les pays du Nord et du Sud, la Suède
et l’Italie par exemple.
dantes installées à Montréal et Toronto.
Cossette est présente à Washington et a
beaucoup investi au Royaume-Uni. Sid Lee
est à New York, Amsterdam et Paris.
Les autres sortent peu du Canada, sinon
pour aller à New York. Elles sont pénalisées
par le poids relatif de leur marché domestique qui n’a pas beaucoup de grands
annonceurs internationaux.
Je crois aussi que ce n’est pas trop dans
leurs gènes. Voici 10 ans, quand j’ai annoncé
que j’allais ouvrir une autre agence à
Orlando, on m’a carrément traité de fou !
nord-américaine de la communication ?
D.H. Non, c’est une vision artificielle. Certes,
INTERMÉDIA. Commençons par le Canada.
Comment se présente le marché ?
D.H. Il est concentré autour de trois grandes
villes qui sont Toronto, Montréal et Vancouver. Le plus important est de loin Toronto qui
concentre le plus d’agences, notamment
celles des grands réseaux mondiaux comme
WPP, Omnicom, Publicis, Dentsu ou Havas.
La seconde place forte est Montréal où les
majors sont aussi présentes, mais avec des
agences de moindre importance dont les
effectifs varient entre 40 et 100 personnes.
C’est d’ailleurs un peu la taille moyenne des
agences québécoises, qui comptent encore
pas mal d’indépendantes.
Il faut mettre à part Cossette et Sid Lee, des
structures réputées pour leur créativité et
employant chacune plusieurs centaines de
collaborateurs dans plusieurs pays.
s’exportent-elles ?
D.H. Très peu hors ces deux belles indépen-
INTERMÉDIA. Y a-t-il un modèle de
communication référent ?
D.H. C’est plutôt le modèle anglo-saxon —
plus direct, plus premier degré — qui
s’impose, du fait que l’anglais est la langue
dominante, le français touchant guère plus
de 20 % de la population.
En anglais, les campagnes sont les mêmes
qu’aux États-Unis. À noter l’existence d’une
ville test pour les campagnes, Peterborough,
une cité moyenne de 75 000 habitants, située
dans l’Ontario et assez proche de la frontière
américaine. C’est une ville baromètre pour
les élections, avec une population très représentative et des médias spécifiques, qui en
font une zone privilégiée pour les études de
marché.
Au Québec, les campagnes « made in USA »
sont souvent transposées en français, en
respectant les idiomes. Les agences francophones, elles, développent un modèle plus
européen, plus latin et plus décalé.
INTERMÉDIA. Comment fonctionne le marché
américain ?
D.H. Il est beaucoup plus important, avec une
population de quelques 315 millions d’habitants, soit près de 10 fois celle de son voisin
du Nord. Mais il est composé de 48 états
continentaux, avec chacun leurs différences
régionales.
D’où un marché très fragmenté, qui ne se
résume pas aux grandes métropoles comme
New York, Chicago, San Francisco et autres
Dallas ou Los Angeles. Il concerne au
contraire une trentaine de villes disséminées
un peu partout, de Portland à Austin, de
Boston à San Antonio. Avec, certes, un large
maillage des grands réseaux internationaux.
Dans les agences, il n’y a pas de frein à
“l’embauche,
puisqu’il n’y a pas de protection de
l’emploi. On peut licencier du jour au lendemain. ”
n° 1223 I 25 septembre 2013 I InterMédia Magazine I 35
...
GRANDTÉMOI
...
David Harries (président de Ryan+Deslauriers)
À l’instar du groupe Havas, qui dispose de
plus de 90 agences aux multiples enseignes
(dont Arnold, Abernaty, H4B…) en Amérique
du Nord. Ou de Publicis qui y réalise près
de la moitié de son CA.
Mais on dénombre des centaines d’agences
locales de toute sorte (publicité, marketing,
digital, relations publiques…) dans tous les
coins des États-Unis. Et souvent des agences
très créatives dans des endroits inattendus.
INTERMÉDIA. Des exemples d’agences locales
remarquables ?
D.H. Crispin Porter+Boguski (CPB), née sous
le soleil de la Floride, parce qu’il y fait bon
vivre et qui a ouvert son deuxième bureau
à Boulder, au pied des montagnes du
Colorado, un autre lieu de vie agréable.
C’est un peu comme si une grande agence
française démarrait à Annecy et rayonnait
sur l’Hexagone. Et CPB, qui a été mainte fois
élue agence de l’année aux États-Unis,
collectionne des clients prestigieux comme
Microsoft, Kraft ou Burger King.
Wieden and Kennedy est une autre agence
très créative, en rupture de grandes métropoles, installée à Portland dans l’Oregon.
Une agence réputée qui a créé (entre autres)
le fameux slogan « Just do it » de Nike. Citons
encore The Martin Agency, qui travaille pour
Nespresso ou Mentos, depuis Richmond, une
paisible ville de Virginie.
36 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
INTERMÉDIA. Quelles autres particularités
de ce marché ?
D.H. Elles tiennent aux différences culturelles
des régions. Le Sud, par exemple, abrite une
très forte population hispanique sur la
Floride, le Texas, l’Arizona, le NouveauMexique ou le sud de la Californie. Avec un
taux allant de 25 à 50 % de la population
totale. À Miami, San Antonio, Phoenix ou
Los Angeles, il y a des quartiers où tous les
panneaux publicitaires sont en espagnol. Et
les campagnes anglaises ne sont pas
traduites mais conçues spécialement, sur un
modèle plus latin, plus émotionnel, plus
chaleureux.
Certains États ont même droit à des
campagnes spécifiques. Comme le Texas, où
les gens sont très indépendants et plus fiers
d’être Texans qu’Américains. Et comme c’est
un état très riche, nombre de firmes (notamment automobiles) leur concoctent des
produits spéciaux et autres séries limitées.
Autres particularités : il y a beaucoup de
produits régionaux, quasi exclusivement
consommés sur place, comme la Shiner
Bock, une bière très populaire qu’on ne
trouve que dans le Sud.
INTERMÉDIA. Les grands réseaux font-ils la loi ?
D.H. Comme un peu partout dans le monde,
les grands annonceurs, aux États-Unis, ont
tendance à travailler avec les agences inter-
nationales, tandis que la majeure partie des
autres travaille avec des petites structures,
indépendantes ou affiliées à des réseaux
plus ou moins importants. Par exemple
l’Américain MDC Partners qui fédère une
bonne quarantaine d’enseignes comme
Crispin Porter, KBC ou Anomaly, une agence
new-yorkaise réputée pour sa création.
Mais ces structures moyennes, très créatives
séduisent de plus en plus des annonceurs
de grande taille. Ainsi Droga 5, une agence
digitale native new-yorkaise a décroché des
budgets de Coca Cola, Puma ou Kraft Food
et a boosté sa notoriété avec la campagne 2008 d’Obama. Autres exemples : BSSP,
une agence californienne qui œuvre pour
Google et Columbia.
INTERMÉDIA. Les multinationales continuent-elles
leurs emplettes ?
D.H. Bien sûr. Pour l’essentiel, elles se sont
développées par croissance externe. Et
continuent d’acheter de petites entreprises
innovantes, en particulier sur les réseaux
sociaux.
Les multinationales peuvent compter sur 2
à 5 % de croissance organique par an (à
partir de clients existants), mais cela ne suffit
pas à alimenter la demande des actionnaires
et la valeur supplémentaire des actions doit
provenir de ces acquisitions.
INTERMÉDIA. Les agences ont bien sûr fait leur
révolution digitale ?
D.H. Rappelons que les agences américaines
ont été pionnières en la matière, à l’instar de
Digitas et Razorfish, aujourd’hui dans l’orbite
du groupe Publicis, ou de Blast Radius,
devenue filiale de Wunderman (WPP). Et
aujourd’hui, on assiste à un foisonnement
de pure players et de petites structures très
innovantes.
De toute manière, c’est ce segment qui
progresse le plus vite pour les investissements publicitaires aux États-Unis. Sur internet, ils ont atteint l’an dernier 36 Md$, soit
23 % du total des dépenses des annonceurs,
contre 21 % en 2012.
INTERMÉDIA. Les autres médias résistent-ils ?
D.H. La télévision tient toujours bon, avec
40 % des investissements, une part qui reste
constante depuis 4 ans. Ce sont surtout les
journaux (quotidiens) qui souffrent, avec
12,5 % des investissements contre 19 % voici
4 ans. Pour le reste, les pourcentages
s’effritent mais les volumes se maintiennent.
En tendance lourde, c’est la publicité sur
mobile qui explose. En 2012, elle a bondi de
180 % à près de 4 Md$ selon l’institut Emarketer. Autre évolution pointée par ce même
cabinet : en 2013, pour la première fois, les
Américains de 18 ans et plus devraient
passer plus de temps sur le web (5 heures)
Certains États ont droit à des campagnes
“spécifiques.
Comme le Texas, où les gens
sont plus fiers d’être Texans qu’Américains. ”
via les mobiles, tablettes et ordinateurs, que
devant la télévision (4h30).
INTERMÉDIA. Comment les agences sont-elles
INTERMÉDIA. Comment évoluent les relations
rémunération aux résultats reste encore rare.
Et beaucoup d’agences margent aussi sur
l’achat d’espace.
Aujourd’hui, le marché de la communication retrouve une bonne croissance. Et les
annonceurs ont besoin de prestataires. Il n’y
a pas de tendance nette à l’internalisation
de tâches chez l’annonceur, ni le contraire.
Tout dépend des stratégies propres à
chacun.
Et il n’y a pas de frein à l’embauche,
puisqu’il n’y a pas de protection de l’emploi.
Une agence peut licencier des collaborateurs du jour au lendemain, avec des indemnités minimales (les vacances dues et une
semaine de salaire par année travaillée).
Avec la reprise, les agences embauchent et
la chasse aux talents est très active. Car plus
que jamais, elles ont besoin de stratèges et
de créatifs ; c’est leur valeur ajoutée.v
agences-annonceurs ?
D.H. Elles se dégradent, en ce sens qu’il y a
de moins en moins de contrats pluriannuels,
et de fidélité en général. Les annonceurs
changent plus fréquemment d’agences,
multipliant les compétitions, souvent même
quand la campagne précédente a bien
marché. Et les budgets sont de plus en plus
fractionnés.
Cette accélération de l‘infidélité tient
beaucoup au turn-over des directions marketing et communication. Jadis, chez Bombardier un directeur marketing pouvait durer
20 ans. Aujourd’hui, la moyenne de la
fonction est plutôt de 3 ans.
Seuls points positifs, le nombre d’agences
consultées (3 à 5) reste stable. Et les services
achats n’opèrent guère que dans les grands
groupes. Reste que, comme partout dans le
monde, les annonceurs veulent plus de
prestations en dépensant moins !
rémunérées ?
D.H. De plus en plus aux honoraires. La
PROPOS RECUEILLIS
PAR MICHEL TEXIER
n° 1223 I 25 septembre 2013 I InterMédia Magazine I 37
TOPS et FLOPS des campagnes de l’année
+++
+++
Oasis géolocalise l’humour de
ses affiches
Début mai, la marque de jus de fruit a innové avec une
campagne d’affichage baptisée « Mangue in France ».
14 visuels adaptés aux 14 villes où ils étaient placardés
faisaient un clin d’oeil aux populations locales.
À Lyon, on voyait une mangue crapahuteuse qui grimpait péniblement sac à dos une rampe d’escalier avec le
slogan « Entrainemangue à la Croix-Rousse ».
Il était possible de commander en ligne un tee-shirt
à l’effigie de la campagne. Agence : Marcel (Paris). v
+ET–
Cinq campagnes remarquées en 2013,
mais pas toutes remarquables.
––– Sytral Une
communication qui
tombe à l’eau
Le Sytral voulait faire de la pose du pont Raymond Barre à Lyon un événement à grande
échelle et... à moindre coût (budget : 40 K€).
Soutenue par une campagne signée Communiquez, l’opération « 25 heures chrono » devait permettre
aux Lyonnais de suivre en direct cette installation spectaculaire. Et 7 000 personnes s’étaient inscrites.
Le Sytral avait négligé le fait que l’opération était difficile et soumise à de nombreux aléas. Quand
des problèmes techniques sont venus à plusieurs reprises retarder le spectacle et jeter à bas tout le
dispositif événementiel, la communication a un peu dérapé, le Sytral réglant ses comptes avec une
entreprise sous-traitante par presse interposée.
Finalement, l’installation s’est faite avec plus d’un mois de retard. Et devant un public clairsemé. v
Keolis éduque les
Lyonnais avec
une web-série
Pour lutter contre les incivilités dans les transports lyonnais, Keolis a mis en place
en juillet une campagne de
communication.
Déployée en affichage et sur
internet sous forme d’une
web-série humoristique, elle
était signée Et Compagnie
(conception) et Bergson
Productions (réalisation). Les
retombées ont été excellentes
sur internet.
« Les six vidéos ont été vues
entre 4 et 15 000 fois. C’était la
première fois que nous proposions une web-série, indique
Mar yline Gouttefangeas,
chargée de communication.
Grâce à cette campagne, la
page Facebook des TCL a
gagné 400 fans, pour atteindre
les 3 000. Mais surtout, le dialogue s’est instauré entre les
fans au sujet des incivilités ». v
–––
Eurexpo Une belle
créa pour rien
Renault Trucks attire 50 000 Lyonnais avec des camions
+++
Ils ont accouru place Bellecour
pour participer à « Truck de ouf »,
l’événement organisé par le constructeur de
38 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
camions pour associer la population lyonnaise
au lancement de sa nouvelle gamme. Au programme : exposition de modèles historiques et
récents, animations, anamorphose géante de
4 200 m2...
Un franc succès pour cette opération de RP
locale menée dans la ville du siège mondial de
Renault Trucks par les agences Market Place
(groupe GL Events) et Publicis. Elles étaient
chargées respectivement de l’organisation de
l’événement et de la campagne.
Ce fut le point d’orgue d’une énorme opération internationale. Catherine Bach, directrice
de la communication, est satisfaite du résultat : « 330 retombées presse ont été enregistrées
dans le monde, et le site dédié à notre nouvelle
gamme a reçu 200 000 visites ». v
Imaginé par l’agence lyonnaise Starfactory, ce visuel
coloré et remarqué devait annoncer l’édition 2013 du Salon
international de l’automobile
de Lyon. Problème : l’événement, organisé par GL events,
a été annulé dès le printemps. Les grandes marques
de l’automobile n’étaient pas
au rendez-vous. Le Salon de
l’auto devrait revenir en 2015.
De quoi laisser le temps aux
agences d’imaginer un nouveau visuel de campagne... v
IDÉES
CIBLAGE
Les affiches
s’adaptent
aux passants
À LIRE
Georges Lewi : Madame Bovary, c’est lui
Au XXIe siècle, la descendante d’Emma Bovary travaille dans le marketing. C’est ce qu’imagine Georges Lewi, l’auteur de Bovary21. Normal : cet
ancien publicitaire lyonnais (directeur commercial de Prominter dans les
années 80) est aujourd’hui un spécialiste reconnu des marques en France.
De livre en livre, il analyse la société au travers de ses mythes, « ces histoires
que les gens croient vraies ».
Donc la nouvelle Emma travaille au marketing d’une grande entreprise
américaine de sodas le jour et dénonce les travers de la société de communication dans son blog la nuit. Les réseaux sociaux vont-ils la sauver du
destin tragique de son aïeule ? C’est ce que vous saurez en lisant le premier
roman du « mythologue » Georges Lewi. v
Bovary21 - 275 pages - 18 € - Bourin Éditeur
Le concepteur de panneaux d’affichage Amscreen travaille sur la fabrication de panneaux publicitaires
équipés d’une caméra et d’un logiciel
de détection faciale qui détermine le
sexe, l’âge et le nombre d’individus
qui regardent la caméra. Ainsi, le panneau d’affichage sera capable d’adapter la publicité et de choisir celle qui
touchera le plus grand nombre de
personnes. Intel et Microsoft ont, eux
aussi, commencé à travailler sur le
développement de supports publicitaires capables de mesurer les caractéristiques physiques des individus. v
INNOVATION
AFFICHAGE
25.11.2013
Design
médical :
santé et
design pour
tous
Colloque à la Cité
du design de
Saint-Étienne.
contact@
centrejacquescartier.
com
3.12.2013
Talent Day
2013
Convention sur
la création,
la formation et
l’évolution des
métiers de l’image.
[email protected]
11 au 15.12.2013
Cristal
Festival
Des panneaux avec lesquels
on peut dialoguer
Acheter ce que l’on
voit à la télé
L
a tendance est aux panneaux interactifs, dans la rue ou dans le métro.
En 2012, pour promouvoir sa nouvelle tablette Galaxy Note, Samsung a
installé dans les rues de Lisbonne un panneau publicitaire interactif. Il
affichait un artiste qui réalisait sur la tablette et en temps réel, les portraits
des personnes se trouvant devant le panneau. Un dispositif rendu possible
grâce à un système de visioconférence.
L’opérateur téléphonique T-Mobile a installé un dispositif similaire aux PaysBas. Cette fois, le panneau permettait une visioconférence avec des salariés
de T-Mobile, qui interpellaient les passants sur les améliorations à apporter
à leurs produits.
Publicité interactive. Autre affichage étonnant : la marque de shampoings
Garnier a innové en installant, au Portugal, un panneau de pub donnant
l’illusion qu’une prisonnière était enfermée à l’intérieur. Elle incitait les
passants à décrocher un téléphone placé sur le panneau. Une discussion
débutait alors et à la fin, la pseudo détenue dépliait une publicité pour le
shampoing Fructis.
Enfin, dans le métro londonien, l’association Samaritans a installé une
publicité interactive pour sensibiliser les personnes au suicide. Sur le panneau défilait la vidéo d’une femme assise dans sa douche. Un téléphone
était à la disposition des passants qui devaient décrocher. Si ce n’était pas
le cas, la jeune femme avalait des médicaments et un message de prévention s’affichait. Si un passant décrochait, il était remercié et un poste de
bénévole lui était proposé. v AA
Festival
international de
la publicité et
des médias.
chloe@cristal-events.
com
40 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
Enfermée
dans un
panneau.
Pour promouvoir
sa gamme
Fructis, Garnier
a installé des
panneaux de
pub donnant
l’illusion qu’une
prisonnière
était enfermée
à l’intérieur.
Alors que France 3 et Orange viennent
de sortir une application « Plus Belle
la Vie » qui permet d’acheter les vêtements portés par les comédiens de la
série, un site rennais, baptisé Shozap.
TV, va plus loin. Lancé en début d’année, il propose aux téléspectateurs
de commander en ligne les tenues et
objets (lampes, meubles...) qu’ils ont
remarqués dans les émissions TV. Des
marques ou des particuliers peuvent
ainsi mettre en vente leurs produits en
les associant à une émission. v
DIGITAL
Une web-série sur
des stagiaires
en agence
L’agence parisienne DigitasLBi France
(groupe Publicis) a réalisé cet été une
web-série sur deux de ses stagiaires,
étudiantes à HEC. Objectif : suivre leur
évolution au sein de l’agence, jusqu’à
la présentation de leur mémoire de
stage. La web-série a été mise en ligne
sur les médias sociaux. v
n° 1223 I 25 septembre 2013 I InterMédia Magazine I 41
DÉBLOQUE
-NOTES
Jacques Simonet,
rédacteur en chef
d’InterMédia
Elle est belle ma moquette ! Elle est belle !
InterMédia publia dans les années 90 une annonce de
recrutement ainsi libellée ou à peu près (je ne me souviens
plus des termes exacts) :
« Petite agence de RP lyonnaise, dirigée par une patronne
rigide, travaillant pour des clients plutôt pénibles cherche
chargé(e) de dossier. Grosse charge de travail. Petit salaire.
Maîtrise de l’hindi appréciée. »
Faut-il le préciser ? L’annonce était anonyme.
Visiblement, l’humour au second degré n’est pas la
meilleure méthode pour attirer les talents même les plus
originaux : personne ne répondit.
Ce qui ne surprendra pas les recruteurs chevronnés
qui auront constaté que cette annonce au demeurant
séduisante négligeait d’aborder un point essentiel de nos
jours : les locaux de l’agence. Vous apprendrez en page 26
qu’il est primordial pour séduire les super collaborateurs,
de proposer un cadre de travail sortant de l’ordinaire. Tout
le reste — et surtout le salaire — n’a finalement qu’un intérêt
subalterne.
Donc si vous êtes amené à publier prochainement une
annonce dans InterMédia, je vous conseillerais plutôt un
libellé de ce type :
Des locaux
bucoliques.
Dans la série des
locaux originaux,
ceux de l’agence
grenobloise Création
d’Images sont
particulièrement
réussis.
Si j’en crois la photo
diffusée par la
nouvelle direction,
elle souhaite marquer
un changement
de cap et prendre
de la hauteur.
Restent quelques
problèmes techniques
à résoudre.
42 I InterMédia Magazine I n° 1223 I 25 septembre 2013
« Harassant travail de créatif sous les ordres d’un supérieur
tyrannique, interminables charrettes, émoluments
misérables, mais chouettes locaux avec baby-foot et
punching-ball. Seules les candidatures enthousiastes seront
étudiées. »
Tout patron expérimenté le sait : désormais pour attirer les
talents, il ne faut pas lésiner sur la moquette, les luminaires
design, les canapés lounge, les enceintes Bose... D’autant
que cela ne coûte finalement pas si cher.
Certes, il ne faut pas se leurrer. Certains candidats avisés
finissent par flairer les pièges les plus subtils. Par exemple,
si une agence met en avant sa salle de sieste — je ne citerai
personne — cela veut dire : « Puisque vous pouvez vous
reposer chez nous, pourquoi rentrer chez vous les nuits de
travail tardif. Restez donc au bureau ! »
Ces esprits rétifs qui encombrent les listes d’attente de Pôle
Emploi, se méfient aussi des sociétés qui mettent en avant
leur climatisation. Car tout bon manager sait que, en été,
c’est le meilleur moyen de voir revenir très vite, après un
déjeuner vite expédié, des collaborateurs qui étouffent à
l’extérieur.
Une fois revenus, que peuvent-ils faire sinon travailler ? v
Les 100 premières agences de Rhône-Alpes
(par le chiffre d’affaires 2012)
SOCIÉTÉS
TOP 10
PUBLICIS ACTIV RHÔNE-ALPES (1)
NOUVEAU MONDE DDB LYON (1)
TRENTA
GROUPE COSPIRIT MÉDIATRACK(1)
PIERRE GUICHARD ET ASSOCIÉS
TRUCHE PUBLICITÉ
ARC
TBWA CORPORATE RA/AUVERGNE (1)
JAPA COMMUNICATION
MELBOURNE
TOP 20
GROUPE 361
FÉLIX CRÉATION (2)
PEMACO + CARACAS (3)
DUFRESNE CORRIGAN SCARLETT
KAÉLIA (INSIGN)
PAMPLEMOUSSE COMMUNICATION (4)
AGENCE TEXTO
NATIVE COMMUNICATION (1)
MAKHEIA GROUP (1)
MATIÈRE GRISE
TOP 50
NEVADA
MÉDIACITÉ (5)
VALCOM
CONJONCTURE
SIENNE DESIGN
SAATCHI & SAATCHI + DUKE / LYON (1)
ADJECTIF JS CONSULTANTS
BIG BANG COMMUNICATION (1)
ACTITUDES
MÉDIA SPORT PROMOTION (1)
JEAN VASSEUR COMMUNICATION
LOVENLY
APACHE (1)
ESPRIT PUBLIC
HAUTEFEUILLE
MAGAZINE
COXINÉLIS
AGENCE À SUIVRE
THURIA
MARKET-INN
IDETOP (1)
ACTIVATEURS (LES)
AVANT-PREMIÈRE (1)
AGENCE ALBUM
EXTRA
KAMELEON
TRAIT D’UNION
ALCHIMISTES (LES)
ESPRIT DES SENS (1)
AGENCE HULA HOOP (1)
VILLE
EFFECTIF RESPONSABLE
CA 2012 (€)
21 950 000
10 537 000
6 292 800
3 840 000
3 743 800
3 646 100
3 500 400
3 400 000
3 108 400
3 094 900
CA 2011 (€)
69002 Lyon
69286 Lyon
42100 Saint-Étienne
69002 Lyon
42000 Saint-Étienne
69002 Lyon
69006 Lyon
69130 Écully
63170 Aubière
69009 Lyon
137
47
24
40
15
10
14
18
30
15
Christophe FILLÂTRE
Franck SOLOMIAC
Philippe VALENTIN
Florian GRILL
Pierre GUICHARD
Laurent TRUCHE
Hervé DEVINEAU
Philippe GOURE
Jean-Pierre ARNAUD
Alain VERDELLET
69006 Lyon
74960 Cran-Gevrier
69100 Villeurbanne
69009 Lyon
69001 Lyon
69009 Lyon
74960 Cran-Gevrier
69007 Lyon
69002 Lyon
38080 Four
21
30
27
22
30
25
16
25
15
10
Philippe MAUCHAMP
Salvatore CORDA
Pierre MENUT
Carole GIROUD
Lionel CUNY
Jean-Marie PHILIPPE
Anne-Marie MASSONNET
Laurent FISCHER
Jean-Charles BEREYZIAT
Patricia ROEHRI
3 085 700
3 078 900
2 973 000
2 840 900
2 840 500
ND
2 398 700
2 350 000
2 350 000
2 334 100
S
S
F
F
F
69002 Lyon
69002 Lyon
26760 Beaumont-lès-Valence
63405 Chamalières
69200 Vénissieux
69003 Lyon
69007 Lyon
69003 Lyon
69300 Caluire-et-Cuire
69632 Vénissieux
69009 Lyon
69009 Lyon
74960 Cran-Gevrier
69085 Lyon
69002 Lyon
69001 Lyon
69370 St-Didier-au-Mont-d'Or
69003 Lyon
73400 Marthod
38500 Voiron
69001 Lyon
74000 Annecy
69004 Lyon
71020 Mâcon
69006 Lyon
69001 Lyon
69001 Lyon
74940 Annecy-le-Vieux
69002 Lyon
69004 Lyon
11
18
15
18
15
6
8
15
22
18
12
13
13
19
17
15
9
8
14
8
13
30
15
11
13
8
8
5
12
10
Marie-Laure VERTAT
Louis TAYOL
Franck VEYRAT
Jean-Louis JULHE
Olivier FISCHER
Francis TRUCHOT
Florian SERMET
Patrick FAIVRE
Patrick COSI
Jean-Claude PIETROCOLA
Jean VASSEUR
Alexandre DEL BANO
Gilles NOSTRADAMUS
Béatrice MAILLOT
Christian JAMOND
Gabriel GUEDJ
Emmanuel PERRIN
François PERRIN
Vincent THIEBAUT
Lucien GERMANI
Olivier PENHOAT
Xavier MOREL
Danièle BORNAND
Maxime MASSA
Sébastien OLIVE
Christine FRENAY-CASSE-BARTHE
Jean-François HUPPERT
Maxime GRAMMONT
Olivia CUIR
Cédric MOREL
2 325 100
2 316 300
2 077 400
2 032 400
2 006 900
1 845 260
1 943 300
1 789 918
1 759 075
1 682 855
1 642 400
1 572 800
1 560 000
1 495 800
ND
1 393 800
1 358 700
1 352 200
1 349 300
1 309 900
1 300 000
1 278 400
1 200 000
1 198 800
1 197 900
1 188 200
1 173 200
1 137 800
1 125 000
1 120 000
S
S
S
F
F
S
S
S
F
F
S
S
S
F
S
F
F
F
F
S
F
F
S
S
S
S
S
F
F
S
S
S
S
S
S
S
S
S
RN 2012 (€)
RN 2011 (€)
21 769 000
NC
6 453 600
4 570 000
4 214 100
3 775 500
3 151 500
NC
3 197 100
3 840 900
NC
105 343
562 300
585 000
152 700
48 000
-100 200
250 000
108 400
78 500
NC
NC
421 500
NC
191 500
10 900
22 900
NC
91 100
172 200
2 791 700
1 691 700
3 285 800
3 340 000
3 475 000
2 611 500
1 989 700
2 290 000
1 950 000
1 864 400
415 700
-130 300
7 000
86 900
49 500
ND
27 700
-50 000
NC
15 800
383 300
65 200
128 300
143 000
45 700
187 500
63 200
100 000
NC
30 900
1 836 600
1 861 200
1 722 600
2 256 500
2 093 900
1 786 185
1 824 500
1 449 000
1 843 420
1 970 900
1 544 900
1 484 500
1 279 400
2 158 700
1 436 900
1 346 400
1 421 000
NC
1 371 300
1 245 000
NC
924 500
948 900
1 005 200
1 059 500
963 300
1 169 100
NC
1 015 400
243 300
103 900
2 400
58 600
32 400
38 100
75 000
158 700
NC
149 629
84 999
-21 400
121 900
856 000
-214 100
78 000
42 900
102 600
2 500
-15 200
24 600
85 000
7 200
NC
129 300
74 500
129 800
53 000
73 700
NC
65 000
60 400
135 100
53 100
106 100
-66 200
38 000
182 200
4 900
87 385
-141 900
12 100
211 300
-207 900
-43 900
46 900
4 600
251 300
NC
14 900
24 000
NC
-300
67 600
110 400
69 800
149 500
32 200
NC
5 200
15 500
(1) Les comptes 2012 de ces entreprises ne sont pas ou pas encore publiés. Nous indiquons donc les chiffres qui nous ont été communiqués par leurs dirigeants. (2) L’agence Félix Création a réalisé un CA 2011 sur 6 mois et un CA 2012 sur 12 mois.
(3) Agence qui résulte de la fusion de Pemaco et Caracas. (4) Pamplemousse : CA consolidé des trois sociétés du groupe. (5) Médiacité a réalisé un CA 2011 sur 12 mois et un CA 2012 sur 18 mois. NC : non communiqué.
Les magazines thématiques
Impressionnant
par nature
MÉTHODOLOGIE Tableau élaboré à partir des 200 agences généralistes répertoriées dans le Guide InterMédia. Le
classement des 100 premières a été fait sur le CA 2012 (CA 2011 quand nous ne disposions pas encore du CA 2012).
Pour les groupes ayant une implantation régionale nous ne faisons figurer que ceux qui communiquent des chiffres
régionalisés. C’est pour cela que vous ne trouvez pas Being (groupe TBWA) et Havas 360 Lyon (groupe Havas).
+ d’infos sur www.intermedia.fr
SOCIÉTÉS
VILLE
TOP 100
SYNTAGME | MAISON DE COMMUNICATION
PAPRIKA
BRAINSTORMING COMMUNICATION
MMAP
ZEBRAND
PORTEUR D’IMAGE (1)
MEDIRIS
ELVIS
MAYFLOWER
ULTIMUM ADVERTISING
LA SERRE’NKO
OZ CONSEIL
ADNCOM
NEWZEALAND
BONNE RÉPONSE
WR&S
AGENCE TAM-TAM
TRAVAIL ASSOCIÉ (1)
ARBONNE DE LAURENCIN
ZOÉ COMMUNICATION
TERRA NOSTRA
AND CO
TRAIT DE MARQUE
CORRIDA
PRO G
PITCHMARK COMMUNICATION
BKN
AGENCE FUTURE
REALVISION
ET COMPAGNIE
COMÈTE
CAPITAL GRAPHIC
MUZZLE
JE VAIS LE DIRE À MA MÈRE
PMACTION
PLM PERRIER-CORNET
DOUBLE ACTION
BEMORE INFLUENCE
HEURE D'ÉTÉ
ACID CRÉATION
KERN
MD-RÉSO
2H+M
GEORGES COMBE PUBLICITÉ
OCRE JAUNE COMMUNICATION (1)
UNITÉ MOBILE
ETHIK & TAKTIK
COMTOO
A CAPELLA
EXTREM-K | KEM SERVICES
69006 Lyon
74940 Annecy-le-Vieux
69130 Écully
69007 Lyon
69890 La Tour-de-Salvagny
74006 Annecy
69007 Lyon
69001 Lyon
69006 Lyon
69100 Villeurbanne
69002 Lyon
74960 Cran-Gevrier
38170 Seyssinet-Pariset
69006 Lyon
69005 Lyon
69006 Lyon
69100 Villeurbanne
26000 Valence
69002 Lyon
42100 Saint-Étienne
74370 Pringy
69007 Lyon
74000 Annecy
69001 Lyon
38240 Meylan
74650 Chavanod
69002 Lyon
74000 Annecy
69004 Lyon
69009 Lyon
69300 Caluire-et-Cuire
69006 Lyon
74960 Meythet
69002 Lyon
69270 St-Romain-au-Mont-d'Or
69006 Lyon
69160 Tassin-la-Demi-Lune
69100 Villeurbanne
69007 Lyon
38028 Grenoble
74330 Poisy
69570 Dardilly
73000 Chambéry
69002 Lyon
69813 Tassin-La-Demi-Lune
69004 Lyon
69440 Taluyers
69140 Rillieux-La-Pape
69001 Lyon
38320 Eybens
EFFECTIF RESPONSABLE
7
11
15
10
7
15
3
7
20
10
6
13
10
9
11
9
9
12
10
4
11
7
10
5
6
7
5
12
7
5
9
7
4
5
6
7
2
10
4
6
3
4
4
6
4
4
3
5
4
3
Érick ROUX DE BÉZIEUX
Michel MASUREL
Anne GRIOT
Marc MARYNOWER
Érik BERCHET-MOGUET
Laurent MORVANT
Gilles MARIGNAN
Maud CORNU
Nicolas PRENOT
Olivier DENÉCHÈRE
Patricia OVSIENKO
Ludovic PERROT
Stéphane NICOLAS
Antoine COULLOUDON
Nathalie PRADINES
Vincent SORGUES
Jean-Pierre KILIAN
Patrice TRAVAIL
Franck DAUCHEZ
Fayçal ELGODJAM
Christophe SANNICOLO
Frédéric MALIPIER
Olivier CARDIN
Jean-Michel POIZAT
Gilles ROSSET
Raphaël BONTRON
Vincent NEBOIS
Cyril MARIE
Pascal FELTRIN
Denis MILLET
Laurent FAVIER
Bruno FOURNIER
Cyril PERGAUD
Jean-Pierre MAGAND
Patrick MÉOT
Daniel PERRIER-CORNET
Gilles MIQUEL
Hervé BIGAL
Claire FORISSIER
Sébastien BÉZIAU
Jean-Marie GOMILA
Serge GRECK
Pierre ROSSET
Georges COMBE
Brigitte PANGAUD
Philippe BADEY
Philippe BOQUIN
Rudy ASSAL
Franck COHEN
Loïc LANGLOŸS
1 098 400
1 097 800
1 094 400
1 048 600
933 900
930 000
901 800
865 300
857 900
856 000
854 600
832 600
831 100
827 100
772 200
771 200
715 900
707 120
686 300
679 800
657 900
641 300
606 200
573 700
561 300
527 600
519 900
518 500
502 900
482 300
468 500
446 300
444 000
442 600
439 600
433 600
408 400
NC
394 900
392 600
392 500
388 300
386 800
376 500
368 800
NC
366 342
362 600
362 500
354 600
CA 2011 (€)
S
S
F
S
F
S
S
F
S
S
F
S
F
F
F
F
S
F
F
S
S
S
F
F
F
F
F
F
F
F
S
S
F
F
F
F
F
S
S
F
F
F
S
S
F
S
909 100
915 600
NC
1 244 800
852 900
1 201 200
773 600
771 000
NC
962 800
823 200
663 400
963 800
774 800
911 900
809 600
1 133 300
748 300
613 800
682 300
768 600
520 400
495 400
488 700
541 300
531 100
547 100
521 400
503 300
630 500
476 226
646 100
338 900
417 100
460 600
464 700
409 600
408 300
490 400
422 800
281 000
379 400
468 800
433 400
413 500
367 700
350 000
301 300
414 000
352 500
RN 2012 (€)
RN 2011 (€)
93 000
35 800
10 700
-4 100
66 200
ND
50 000
36 400
10 300
86 100
49 400
38 700
17 300
20 600
14 600
-61 300
-16 300
43 000
44 400
6300
-50 400
28 500
77 100
13 000
-25 600
30 000
15 500
8 600
6 100
20 600
51 500
-4 600
69 200
5 100
-19 100
14 100
28 900
NC
21 400
13 100
21 500
11 900
800
11 200
42 770
NC
22 777
30 600
1 500
2 600
43 800
40 800
NC
-600
70 600
-161 700
75 900
40 000
NC
78 900
57 200
36 900
28 000
2 200
69 000
7 700
53 600
46 700
21 200
-26 600
5 800
17 500
37 800
-45 200
33 500
4 400
35 500
0
-30 600
40 400
-1 709
-55 600
53 600
4 400
17 000
15 100
30 200
1 400
25 800
27 400
21 800
-4 400
20 700
1 400
26 900
54 000
19 500
55 600
8 500
2 800
Agences qui n’ont pas déposé de comptes depuis 2 ans (2011 et 2012) : Access Direct / Bridge Communication / C’Digital / Chocolat Chaud / Couleur Café / La Société Secrète / Les Distilleurs / Liber Mundi / Novembre Communication / Nuytten
Marc / Oconnection / Zen Communication / Zéolite Communication. Agences trop récentes pour avoir déposé des comptes : Retail & Co, Sunny Monday.
l Édition l Pré-Presse l Impression Offset l Impression Numérique l Post-Print l Éthique Environnementale l
[email protected]
www.imprimerie-brailly.fr
www.intermedia.fr
CA 2012 (€)
MAGAZINE
Parc Inopolis - 62, route du Millénaire - BP 34 - 69564 St-Genis-Laval cedex - Tél.
[email protected]
www.abnumeric.fr
04 78 86 47 47 - Fax 04 78 86 47 00

Documents pareils