PLUS DURE SERA LA CHUTE…

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PLUS DURE SERA LA CHUTE…
PLUS DURE SERA LA CHUTE…
Voici quelques nouvelles écrites par les élèves de 3°6. Nous vous
invitons à les lire attentivement… Saurez-vous découvrir leur fin ?
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Mauvaise Posture
Depuis un moment il était en l’air, recevait de violents coups, s’envolait puis retombait au sol.
Soudain il fut attrapé puis écrasé par une trentaine d’hommes tous plus costauds que lui. Il était faible et
sans moyen de défense.
Dans les tribunes, les esprits s’échauffaient ; entre Toulouse et Toulon, une bagarre éclata mais les
joueurs ne s’en souciaient pas.
Toujours en l’air ou au sol, survivrait-il jusqu’à la fin du match ? Les adversaires le regardaient
comme un taureau fixe un torero. On lui courait sans cesse après. Il était trempé par la sueur de tous les
joueurs qui se frottaient à lui.
Pour lui les minutes était longues ! Il attendait avec impatience le coup de sifflet qui annoncerait la
fin du match. Un moment de silence régna sur le stade avant la transformation d’un joueur.
Et d’un seul coup, il s’envola vers la victoire ! Un élan de bonheur se fit ressentir dans le stade.
Mais il fut heureux d’entendre le coup de sifflet qui mit fin à sa souffrance. L’équipe de Toulon
venait de gagner le match dix à huit. Les supporters de Toulon crièrent à tue-tête tandis que ceux de
Toulouse furent déçus. Puis un fumigène éclata dans le stade et tout le monde se leva.
Le pauvre, au bout de ces quatre-vingts minutes très éprouvantes, était bien content que ce
calvaire soit enfin fini. Il rejoignit ses congénères dans le local où tous l’attendaient pour le regonfler à
bloc. Il retrouva rapidement belle allure puis on le lava. Le lendemain, journée de repos pour lui ; ses
semblables prendraient le relais pour l’entraînement.
Le samedi suivant, un deuxième match se joua. Cette fois, c'était la finale entre Perpignan et
Biarritz.
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Au bout de quelques minutes, il éclata sous les crampons vissés des joueurs qui s’acharnaient dans
la mêlée. L’entraîneur le jeta et le remplaça par un autre qui, lui aussi, finirait dans l’une des poubelles du
stade, au milieu des vulgaires déchets des supporters ! Il aurait voulu crier mais aucun son ne sortit.
Une semaine plus tard à la déchetterie, quelqu’un vit le ballon et le récupéra pour le ramener à son
fils. Regonflé, il commença une vie paisible dans le jardin d’une petit maison en bord de mer. Finis les
gros coups qu’il subissait dans son ancienne vie !
Il allait pouvoir couler de vieux jours heureux : l'hiver, bien à l'abri sous un préau, dans une
cagette, et l'été, dans la belle pelouse. Une bien belle retraite l’attendait !
Baptiste et Mehdi.
Panique sur le terrain
Deux adolescents passionnés de foot, Kalede et Matthieu, rentrèrent chez Kalede après la semaine
de cours. Kalede était fan du FC Barcelone alors que Matthieu, lui, adorait la Juventus de Turin. Ils
s’assirent sur le canapé et leurs téléphones sonnèrent en même temps ; un appel inconnu… Au téléphone
c’était l’entraîneur de leur club favori et tous les deux apprirent qu’ils allaient intégrer leur équipe
préférée ! Ils se projetaient déjà à Londres, sur le stade de Wembley. Ils s’imaginaient en tenue de foot et
dans les vestiaires de leurs équipes préférées, assis à côté des meilleurs joueurs...
Le moment tant attendu était enfin arrivé : ils pénétrèrent dans le couloir qui menait à la pelouse
de Wembley et entrèrent sur le stade sous les voix des commentateurs. Les supporters agitaient les
drapeaux et chantaient. Ils étaient éblouis par le décor de ce stade majestueux. La vue était surprenante, la
pelouse, sublime, les joueurs si réels… Le stade était plein à craquer, les supporters mettaient beaucoup
d’ambiance, c’était magnifique ! Un grand rendez-vous de la Champions League !
Les capitaines de chaque équipe donnèrent un dernier conseil avant le coup d’envoi. Les deux
équipes comptaient sur leurs nouvelles recrues. Kalede et Matthieu jouent tous les deux avants-centres et
sans conteste, ils seraient les meilleurs joueurs de leur équipe.
Matthieu était totalement fasciné, ébloui, comme subjugué par ce spectacle ! Il en restait sans voix
et ses yeux pétillaient de plaisir. Mais, il devenait de plus en plus nerveux. Il ne savait même pas
comment il s’était retrouvé là, à Wembley, avec son club adoré. Il était tout de même aux cotés de grands
joueurs de la Juventus comme Andrea Pirlo, Carlos Tevez ou encore Gianluigi Buffon !
Kalede, lui, était plus décontracté, plus optimiste et confiant mais il était tout aussi émerveillé de
jouer avec son club favori, et notamment aux cotés de Lionel Messi qu’il admirait depuis toujours.
L’arbitre siffla le coup d’envoi, la Juventus fit tourner le ballon. Kalede s’avança vers Matthieu et
lui dit :
« T’as vu, c’est trop classe !
- Moi je stresse, je n’ai pas envie de me louper, répondit Matthieu.
- Mais non, moi, je suis confiant. J’ai envie de gagner ce match.
- C’est vrai que moi aussi j’ai bien envie de soulever le trophée ! s’exclama Matthieu.
- Attention ! Tu vas avoir la balle… »
Matthieu récupéra la balle et la passa directement à un autre joueur de son équipe. Il reprit :
« Bon, on joue sérieusement ?
- Ok ! Pas de problèmes », ajouta Kalede.
Kalede récupéra le ballon et dribbla Matthieu avant de faire une passe. Matthieu répliqua :
« Tu veux jouer à ça ?
- Ok, no problemo !!! » rétorqua Kalede en riant.
C’est ainsi que les deux adolescents partirent à la conquête du trophée. De nombreuses occasions
s’offrirent aux deux équipes. Kalede récupéra la balle et dribbla le coté gauche de la défense italienne
pour s’offrir un face à face avec le gardien. Il parvint à se créer une occasion de tir… Malheureusement,
ce fut sur le poteau. A son tour, Matthieu s'empara de la balle et passa la moitié de l’équipe espagnole
pour donner une passe en profondeur à Carlos Tevez. Celui-ci gagna son face à face avec Victor Valdes et
s’offrit le chemin des filets pour ouvrir le score. On entendit les cris des commentateurs et la joie des
supporters italiens dans toute l’enceinte du stade puis ils scandèrent le nom de « Tevez ». A la mi-temps,
la Juventus menait au score.
« L’arbitre siffle le coup d’envoi de la seconde période. La Juventus mène un à zéro. Si le FC
Barcelone veut soulever le trophée, il faudra au moins égaliser. », rappela le commentateur.
Pendant les quarante premières minutes, la possession fut barcelonaise mais aucun but ne
transperça les filets. Il fallut attendre la quatre-vingt-cinquième minute avant que Lionel Messi ne
décroche le ballon et le lance à Kalede. Celui-ci qui entra dans la surface et enchaîna les dribbles avant de
centrer pour Neymar. Ce dernier fit une reprise de volée qui fila dans la lucarne droite du gardien.
« Buuuuuuuuuut ! » cria le commentateur. Le stade explosa ! La joie était manifeste coté espagnol
mais coté italien, la déception se lisait dans le regard des spectateurs.
Pendant la prolongation, rien ne se passa, aucune occasion. L’arbitre siffla la fin du temps
réglementaire. Il faudrait départager les deux équipes au tir au but. Matthieu alla vers Kalede et lui lança :
« Que le meilleure gagne ! »
La tension régnait dans le stade de Wembley. Les deux entraineurs annoncèrent la liste des tireurs
de chaque équipe. Le FC Barcelone commença. C’est Lionel Messi qui s’élança avec succès après avoir
trompé le gardien. Coté italien, Matthieu fut le premier tireur et ce fut une réussite. Puis Neymar marqua à
son tour tandis que Carlos Tevez l' imitait. Les suivants firent de même. Mais au quatrième penalty,
Sergio Busquets tira sur la barre transversale ! La tension était à son comble !
Enfin, ce fut le tour de Kalede : il posa le ballon sur le point de penalty. Il prit cinq pas d’élans,
fixa le gardien, choisis son côté et s’élança…
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Mais au moment-même où il appuyait sur le bouton carré, l’écran s’éteignit et les lampes aussi.
Une coupure de courant avait interrompu leur partie de Football. Kalede, fou de rage, claqua sa manette
au sol et Matthieu lui dit d’un air moqueur :
« Ne sois pas deg ! T’as perdu ! Je suis le plus fort ! »
Et les deux amis s’en allèrent jouer dehors au vrai football. Là, au moins, il n’y aurait pas de
coupure de courant !
Kalede et Matthieu
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Les retrouvailles …
J’arrangeai ma cravate, lissai mon costume et descendis
les escaliers. Je sortis et traversai la rue. J’avais hâte de la voir, elle m’avait tellement manqué. Pour lui
faire plaisir et passer pour un gentleman, je fis un saut chez le fleuriste.
« Bonjour, j’aimerais un bouquet de roses blanches…
- Oui bien sûr ! Comme d’habitude.
- Mais cette fois-ci, rajoutez-y une rose noire, je sais maintenant que ce sont ses fleurs préférées. »
Je n’avais plus qu’une seule envie, la revoir ! Chaque nuit, depuis une semaine, je rêvais d’elle...
Nous étions enfin fiancés !
« Ça vous fera 26,10 euros. »
26.10 ! Comme la date de notre rencontre : le 26 Octobre 2011. Cela faisait déjà presque deux
ans… Je pris le bouquet et sortis.
En marchant dans la rue, pour aller sur le lieu de rendez-vous, je repensais à notre dernière
entrevue, la semaine dernière…
Sept jours auparavant, j’avais reçu un appel. Sur l’écran était apparu son prénom « Juliette » ainsi
que son visage angélique. J’avais décroché :
« Allo ?
- Oui, mon amour, c’est Juliette !
- Coucou, bien dormi ?
- Oui, oui. Je t’appelais pour savoir si l’on pouvait se retrouver, pour déjeuner.
- Bien sûr ! A la brasserie l’Emeraude ?
- Ok, ça marche ! A tout à l’heure !
- Je t’aime ma chérie.
- Moi aussi mon cœur. »
J’avais raccroché, tout émoustillé de l’avoir entendue et surexcité à l'idée de la voir bientôt. Je
m’étais ensuite préparé ; j’avais sorti ma plus belle chemise bleue, celle qui était assortie à ses yeux. Je
regardais alors ma montre toutes les cinq minutes pour être sûr de ne pas arriver en retard.
Enfin, j’étais sorti et avais traversé la rue. Comme à mon habitude, j’étais passé chez le fleuriste,
pour lui acheter son bouquet de roses blanches.
Bien évidemment, j’étais en avance. Je m’étais alors installé en terrasse et avais commandé une
bière. Elle, elle était en retard, comme à chaque fois, mais cela ne me dérangeait pas ; au fil de temps je
trouvais même que c’était plutôt mignon. Au cours de cette attente, je l’avais imaginée arriver avec le
foulard que je lui avais acheté. Il lui allait si bien…
J' avais aussi repensé à ces deux dernières années de bonheur.
Dans quelques mois, nous allions nous marier. On avait comme projet d’acheter une grande
maison, de partir de Paris pour nous installer à la campagne et y élever nos futurs enfants. Nous avions
déjà choisi des prénoms, pour une fille et pour un garçon. Nous aurions même aimé avoir un chien, deux
chats et un hamster.
Parfois, nos proches disaient que nous nous précipitions, que tout allait un peu trop vite... Mais
nous nous aimions tellement ! Juliette était la femme de ma vie, celle qui m’avait tout appris. Je l’avais
aimé, l’aimais et l’aimerais toujours…
Enfin, elle était arrivée ! Elle m’avait fait signe de l’autre côté de la rue. Je ne m’étais pas trompé,
elle avait bien son foulard. Mais ce jour-là, il y avait du vent et lorsqu’elle avait traversé la rue, le foulard
s’était envolé. Elle s’était alors retournée pour le rattraper…
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Lorsque je retrouvai mes esprits, j’étais déjà sur le lieu de notre ultime rendez-vous. Je posai alors
mon bouquet sur la tombe qui portait cette inscription : † Juliette Perry 1989-2013.
Oui, ce jour là, quand elle avait voulu rattraper son foulard, elle avait été bien trop distraite, elle
n’avait pas vu la voiture arriver. Celle-ci l’avait percutée de plein fouet, sous mes yeux. Jamais je ne
m’étais senti aussi impuissant. J’étais là, assis sur la terrasse de cette fameuse brasserie, complètement
paralysé.
Julie et Maureen
Un Article
Sept heures du matin, le radioréveil qui grésillait fit entendre les actualités du jour. Thomas se
réveilla dans un grognement. Il se leva et alla réveiller ses deux enfants, Lola et Claire, puis il prépara le
petit déjeuner. Les enfants arrivèrent suivies de leur mère qui avait l’air endormie. Les deux fillettes se
jetèrent sur leur père avant de se mettre à table. Thomas leur servit un chocolat chaud puis un thé vert à sa
femme. Tous ensemble, ils prirent leur petit déjeuner dans la bonne humeur en écoutant les fillettes
raconter une histoire qu’elles avaient lue à l’école et qui parlait d’une princesse et d’un dragon.
Après le petit déjeuner, Thomas fit prendre le bain à ses filles. Après le bain des enfants, ce fut le tour de
Thomas puis celui de Leïla. Une fois tous lavés, ils commencèrent un jeu de société, le Monopoly. Ils ne
finirent pas la partie, bien trop longue. À vrai dire finir une partie complète de Monopoly, c’est presque
impossible à jouer !
Peu après, les filles s’installèrent sur le canapé pour regarder un dessin animé, Blanche Neige et
les sept nains. Pendant ce temps, Thomas remplissait des papiers tandis que Leïla discutait avec ses amies
sur internet.
Pendant que Lola et Claire finissaient de regarder le film, Leïla prépara le déjeuner puis ils
passèrent à table. Une matinée si banale...
Vers seize heures, ils décidèrent d’aller au parc. Quand ils sortirent de chez eux, des flashs de
lumière et des cris les assaillirent :
« Thomas ! Thomas !
- Leila ! Lola ! Claire !
- Par ici !! Par ici !! »
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L’enfer commençait, impossible de se déplacer hors de chez soi sans être dérangé ! Une balade au
parc devenait la une de tous les magazines ! La moindre sortie était l’objet de vives critiques.
Leurs moindres faits et gestes devaient être calculés, il ne fallait pas donner une mauvaise image de soi.
C’était pesant de ne plus avoir de vie privée. Ils en avaient assez d’avoir l’impression d’être traqué tout le
temps par des paparazzis, même la nuit. Leur popularité allait finir par les rendre fous, s’ils ne l’étaient
pas déjà...
La balade au parc fut un enfer. Les filles prirent peur et se mirent à pleurer. Ils rentrèrent chez eux
et virent avec stupeur les articles mensongers qui racontaient que les filles étaient malades ou maltraitées.
Avant, ils enviaient les stars ; maintenant, ils envient les gens sans histoires.
Elise et Lucie
Le site Internet
Elle était seule, assise à son bureau, surfant sur son site favori. Elle avait le choix : ils étaient tous
aussi beaux les uns que les autres, mais elle savait ce qu’elle voulait. Ni trop petit, ni trop grand. Ni trop
gros, ni trop fin. Sa couleur ne l’intéressait pas. Cela faisait bien des années qu’elle en cherchait un !
Tout le monde en avait un. Elle en était jalouse. Il occupait ses pensées toute la journée, elle en
oubliait même de travailler. C’en était carrément devenu une obsession, c’est pourquoi elle parcourait des
dizaines de sites par jour pour le trouver.
Ses amis avaient bien essayé de lui en présenter un mais elle n’avait eu le coup de foudre pour
aucun d’eux.
Le coup de foudre, elle l’eut finalement ce soir-là : une perle rare qui correspondait à ses attentes !
Ni trop petit, ni trop grand. Ni trop gros, ni trop fin. Sa couleur lui plaisait et ses formes aussi. Il était
magnifique, unique en son genre. Elle était subjuguée par tant de beauté. Il valait de l’or !
Ses amies allaient être jalouses. Aussi, elle se demandait comment le leur annoncer. Elle avait
peur de leur réaction étant donné que celui qu’elle avait trouvé était plus beau que le leur. Mais elle ne
cachait pas sa joie, elle en rêvait depuis si longtemps !
Jamais elle ne le quitterait, il resterait toujours avec elle. S'il le fallait, elle irait même jusqu’à
trouver un nouveau travail pour le voir davantage, être en contact avec lui autant qu’elle le voudrait. Elle
avait hâte de le montrer, que tout le monde puisse le voir avec elle et l’admirer.
Elle était sûre qu’ils étaient faits l’un pour l'autre, elle était sûre qu’il l’attendait.
On l’avait prévenue qu’il fallait se méfier des sites, que parfois, il n’y avait pas les bonnes
informations. Mais elle s’en moquait. Elle le voulait et l’aurait, quels que soient ses défauts.
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Soudain un message s’afficha : « Cet article n’est plus disponible ».
La rage monta. Le bracelet de ses rêves n’était plus en stock ! Le dernier, celui qu’elle voulait
absolument, avait été commandé par une autre !
Plus tard, son téléphone sonna, signalant un MMS : c'était la photo de sa meilleure amie, posant
avec le dernier bracelet du site, le bracelet qu’elle voulait tant.
Zoé et Chloé
L’apogée
Il était assis sur son fauteuil, en haut du plus grand immeuble du quartier, élégamment vêtu d’une
cravate blanche et d’une simple chemise noire. En face de lui se trouvait son plus fidèle employé qui lui
remit une enveloppe décachetée, le salua respectueusement et se retira précipitamment de la vaste salle.
Il se retrouva donc seul, l’enveloppe blanche posée sur la pile de documents professionnels
constamment présente sur son bureau. Il la prit délicatement et en retira le papier glissé à l’intérieur ; il
prit le temps de lire et relire le mot qui le désignait comme le patron et qui lui annonçait la réussite d’une
négociation avec des gens visiblement importants, si on prenait en considération la façon dont l’auteur de
la lettre les nommait.
Elle consistait, en une série d’étapes visant à obtenir un certain pourcentage des revenus d’un hôtel
bien placé. Or, le propriétaire le lui avait carrément donné ! C’était inespéré !
Apparemment, sa nouvelle réputation s’étendait de plus en plus autour de lui. Il aurait bien aimé
rencontrer l’ancien propriétaire pour connaître les raisons qui l’avait poussé à faire ce geste généreux,
bien qu’il en connaisse les principales, mais la lettre mentionnait que le bonhomme avait tout simplement
disparu après de longues négociations. Alors il s’offrit quelques minutes de pause et s’effondra de tout
son long sur son fauteuil, qui plia sous le poids d’un tel concentré de masse. Il en profita pour réfléchir
sur lui-même.
Il avait créé cette entreprise deux ans plus tôt. Après maints petits boulots, il s’était fait repérer par
un groupe d’hommes ambitieux visant à étendre leur monopole autour du quartier où était érigé leur QG.
Ils avaient apparemment besoin de ses compétences et ils l’engagèrent sur-le-champ. Leur condition :
celle de s’installer près du lieu où se déroulaient les transactions.
Il était vite devenu un membre important de cette nouvelle société qui s’étendait de plus en plus et
qui attirait beaucoup de clients. Rapidement, il acquit une excellente réputation et, au fur et à mesure qu’il
gagnait le respect des autres membres, l’admiration vouée au Big Boss décroissait. Quelques temps plus
tard, ce dernier perdait la vie dans un grave «accident». C’est alors qu’à l’unisson, notre jeune outsider fut
plébiscité pour remplacer le défunt patron.
Ainsi il se retrouva à la tête de l'une des entreprises les plus importantes du secteur. Il entreprit
alors, poussé par ses collaborateurs, qui d’ailleurs l’avaient nommé « patron », de se lancer dans des
activités avec un peu plus d’envergure. Il réussit ainsi à investir dans de gros chantiers, se spécialisant
dans la négociation. Il devint ainsi un homme important, se lançant dans des affaires de plus en plus
complexes. Il savait évidemment qu’il était le meilleur de sa catégorie, mais il n’hésitait pas à employer
des gens tout aussi compétents que lui lorsque les affaire commençaient à se corser.
Il poussa ainsi son entreprise vers l’avant, continua à la hisser vers le haut. Il porta ainsi sa firme
durant un an. Mais vint un jour où elle s’alourdit ; elle devint trop massive pour qu’il puisse continuer à la
porter. Elle se fissura puis se craquela sous le poids de la concurrence et de la soudaine incompétence du
patron.
Il finit par complètement lâcher prise et l’entreprise s’effondra. Il se retrouva donc seul, au milieu
des gravats de son ancienne réussite. Néanmoins, il lui restait quelques fidèles, et, dans un élan
d’optimisme, il commença à remonter sa boite, se lançant à nouveau dans des affaires certes plus petites
et moins rémunératrices, mais qui lui fourniraient juste l’argent nécessaire pour payer ce qui lui restait
d’employés.
Depuis lors, il supervisait toutes les opérations, et ne s’y engageait que s’il était sûr de pouvoir les
terminer correctement. En entreprenant ainsi de petites affaires les unes derrière les autres, il vit ses
chiffres augmenter. Alors, constatant la nouvelle remontée de sa carrière, il voulut tenter sa chance, il
entreprit une affaire plus grosse que les autres : il avait repéré un nouvel hôtel dont les revenus lui
assureraient une belle reprise.
Mais sa réputation restait néanmoins celle d’un petit homme d’entreprise. Alors il dut tout
entreprendre lui-même ; il organisa toute la rencontre avec les dirigeants de l’immeuble hôtelier, il débuta
les négociations seul, n’hésitant pas à se retrousser les manches, mais il fut vite rappelé au QG et dut
laisser ses quelques hommes finir sans lui. Il leur laissa tout le matériel nécessaire, et rentra dans son
quartier. Ils savait qu'il pouvait compter sur eux pour achever la besogne sans bavures.
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C’est ainsi qu’il s’assit à nouveau derrière son bureau, savourant sa première grande victoire
depuis longtemps. Comme quoi, le crime paye bien.
Quentin et Julien
ELLE
Ça faisait deux jours… Deux jours qu’il ne l’avait pas vue, deux jours à penser à elle. Son weekend à la montagne lui paraissait tellement long ! Il devait se contenter de son médiocre téléphone pendant
deux jours. Mais pas de chance : ni réseau, ni batterie ! Il se demandait s’il avait eu une bonne idée de
partir... Déjà dans le voyage en train, il avait ressenti un manque énorme.
Il passait son temps dans un ranch, au milieu des vaches, des chèvres et des ânes. Mais les
animaux ne la remplaçaient pas. Il s’ennuyait profondément et ne cessait de compter les bêtes qui
l’entouraient pour tuer le temps. Il se demandait si tout cela avait un sens. La moyenne d’âge des
habitants de ce petit village de quatre-vingts âmes était justement de quatre-vingts ans : aucune ambiance,
enfin une, celle du cimetière…
Matéo avait vingt-cinq ans et cela faisait trois ans qu’il partageait ce bonheur avec sa douce. Ils
passaient leurs journées ensemble, il avait même arrêté de travailler pour passer plus de temps avec elle. Il
l’avait rencontrée dans un grand magasin, et avait tout de suite craqué pour elle, si jolie, si soignée, si
propre. Il adorait déjà ses jolies formes. Elle paraissait aussi belle intérieurement. Dès la première fois
qu’il l’avait vue, il s’était littéralement jeté sur elle. Etait-ce l’amour de sa vie ?
Après avoir mieux fait sa connaissance, il avait passé des soirées entières avec elle.
Mais, deux jours auparavant, il avait dû se séparer d’elle car c’est son oncle qui lui avait offert ce
week-end de repos et il ne pouvait refuser. Il avait un peu hésité et s’était dit que ces deux jours allaient
vite passer mais, une fois parti, son manque s’aggravait de minute en minute.
Il voulut l’oublier pour le reste du week-end, et pour cela il essaya tous les moyens : il fuma tout
ce qu’il trouvait, se mit à manger six à sept fois par jour, et alla même se confesser à l’église pour la
première fois de sa vie. Pour finir, totalement désespéré, il se mit à tricoter avec les petites mamies du
village.
La nuit tombée, il ne parvint pas à s'endormir, certainement par habitude… Il se mit en quête du
bonheur dans les bars des villes les plus proches, mais n’y trouva rien de plus et dut se contenter de
quelques verres. Une fois saoul, il se battit avec les autres alcooliques pour une raison inconnue. Cela le
défoula, et pendant quelques instants ça lui fit même oublier sa douce, mais ça ne dura pas.
Le dimanche matin, il voulut partir plus tôt, mais en faisant son sac, il eut une mauvaise surprise :
la visite de son oncle. Son visage se décomposa et une moue se dessina sur sa bouche. Il s’effondra sur
son lit, lâcha son sac par terre et hurla. Vu comme c’était parti, il allait devoir dormir une nuit de plus
dans ce trou perdu au fin fond de la montagne... La porte s’ouvrit et il vit apparaître son vieil oncle de
soixante-cinq ans :
« Matéo ! Comment ça va petit ?
- Ça pourrait aller mieux…
- Pourquoi ? Ah oui !.. tu es triste de rentrer. Tes jours de repos ne sont pas assez longs ?
- Non, ce n’est pas ça, c’est elle, ma… »
L’oncle lui coupa la parole :
« Enfin petit ! Tu pourrais l’oublier au moins pendant deux jours ! Cela ne va pas te tuer, deux
jours de repos ! Tout est bien ici, tu as les vaches, les chèvres, l’herbe…
- Laisse-moi un peu… Tu m’énerves! Tu me payes un week-end pourri, lamentable et pitoyable !
Comment fais-tu pour vivre ici, toi, dans ce trou paumé ?
- Mais moi, je n’ai besoin de rien d’autre !
- Mais toi, tu as toujours vécu comme cela! Tu ne sais pas ce que c’est que de s’éloigner de sa
passion.
- Bon, très bien ! Je laisse tomber. Laisse-moi seul dans mon trou paumé, comme tu dis, et va-t'en
la retrouver, si elle est si importante à tes yeux ! »
Il ne se le fit pas dire deux fois ; il partit en claquant la porte. Arrivé à la gare, il acheta le billet du
retour et fit une halte au McDonald’s où il mangea un bon Big Tasty avec une grande portion de frites.
Une fois dans le train, il s’assit et attendit. Les gens rentraient au fur et à mesure avec leurs beaux
téléphones portables à la batterie pleine. Il se demandait ce que les gens faisaient avec.
Peu à peu, il se rendit compte qu’il rentrait enfin chez lui, qu’il allait vraiment la retrouver. Plus
besoin de chercher le moyen de l’oublier.
Soudain, quelqu’un s'assit à côté de lui, un iPhone à la main. Il enviait énormément cet inconnu. Il
en tremblait même ! Il regarda longuement tous ses faits et gestes. L' homme finit par lui dire sur un ton
agacé :
« Excusez-moi, jeune homme, mais je vous prie d’arrêter de regarder par-dessus mon épaule. Cela
me gêne ! »
Honteux, Matéo sortit du compartiment.
Peu avant d’arriver à destination, au cours d’un arrêt, il vit par la fenêtre ce fabuleux magasin où il
l’avait rencontrée. Il repensa à ce moment magique, dans ce lieu plein de véritables bijoux luxueux,
merveilleux et enchanteurs…
Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il aperçut la copie conforme de sa douce derrière la vitrine,
à côté d’un homme qui l’observait ! Mais au bout de quelques secondes, il réalisa que ce n’était pas
l’originale ! La prunelle de ses yeux l’attendait, elle, bien sagement dans son salon. Plus il y pensait, plus
le voyage lui paraissait long.
Au bout d’une heure, une voix féminine annonça :
« Votre attention s’il vous plaît, le T.G.V numéro 6180 en provenance de Gap et à destination de
Paris Gare de Lyon, va entrer en gare. Attention à l’ouverture des portes automatiques, et veuillez ne pas
bousculer les autres voyageurs. »
Or, Matéo partit en courant et poussa tout le monde. La voix reprit :
« Le jeune homme au tee-shirt blanc et aux cheveux en pétard est prié de se calmer. Merci de sa
compréhension. »
Trop empressé, il ne prêta guère attention à la remarque. Et lorsqu’il quitta la gare, il se mit à
courir plus vite encore. Il faillit même se faire écraser plusieurs fois, sans même le remarquer.
Fébrile, il arriva enfin devant sa porte mais, catastrophe, il ne trouvait pas ses clefs ! Il les chercha
partout, secouant frénétiquement son sac jusqu'à le vider par terre… Au bout de quelques longues
minutes, il finit tout de même par les dénicher. Or, ses mains tremblaient tellement qu’il n’arrivait même
plus à insérer la clef dans la serrure. Alors il respira calmement et parvint finalement à faire le double
tour.
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Il entra et s’exclama :
« Oh ma Playstation !!! Qu’est-ce que tu m’as manqué ! »
Il inséra un jeu et passa la nuit avec sa douce et tendre…
Thomas et Pauline
Le paradis
Elle courait dans ce monde désert où il ne restait que la nature sur des millions de kilomètres et
l’océan à perte de vue.
Elle s’amusait comme une folle dans ce paradis vert, pensant être la seule dans la forêt, au milieu
des fleurs et des animaux dans un monde où il n’y avait enfin plus de délit, plus de violence et plus de
personnes malheureuses.
Dans les vastes prairies, elle ne cessait de tourner sur elle-même.
Puis elle continua à courir sur la colline, traversa un ruisseau en sautant sur des pierres de forme
parfaites, avant de se rendre au bord d’un lac pour nager jusqu’à épuisement. Mais cela ne lui suffisait
pas. Elle rejoint alors le bord de mer pour faire un plongeon dans les vagues.
Elle finit par retourner dans l’une de plus jolies prairies qu’elle avait traversées et son regard fut
attiré par un papillon. Très curieuse, elle voulut l’attraper. Or, au bout d’un moment, le papillon se posa
sur une branche d’arbre ce qui l’obligea à grimper. La petite fille s’approcha prudemment du papillon
mais celui-ci s’envola. Surprise, la fillette tomba de l’arbre, directement dans un ruisseau. Heureusement,
elle se releva sans peine pour recommencer à courir sur un chemin de terre.
Essoufflée, l’enfant découvrit alors une biche assise sur l’herbe. Elle s’approcha doucement de
l’animal qui, étrangement, restait immobile. La petite fille put ainsi se coucher sur le dos de la biche ;
l’animal ne semblait pas avoir peur d’elle.
La fillette se leva puis trouva un pissenlit sur lequel elle souffla : elle observa en souriant les
airelles blanches qui s’envolaient dans le ciel.
Enfin, elle se coucha sous un arbre devant un magnifique coucher de soleil, et son ami le papillon
se posa finalement sur sa joue. La jeune fille finit par s’endormir et au même moment, la nuit tomba.
***************
Tout à coup une voix grave et puissante cria :
- AU SUIVANT !!!
La jeune fille se leva et se dirigea vers la sortie. Elle avait l’air déçu et, la tête baissée, passa à côté
des candidats suivants qui allaient pendant quelques instants pouvoir profiter, à leur tour, de ce coin de
nature artificiel. Désormais, c’était le seul lieu qui rappelait à l’homme tout ce qu’il avait perdu.
Ismael et Théo
MA VIE
Je l’aimais. Elle était magnifique et avait de belles formes malgré ses cicatrices. Notre rencontre
avait eu lieu à Noël , et depuis, nous ne nous quittions plus.
Je l’emmenais partout avec moi ; elle était ma plus fidèle compagne. Je passais mon temps à la
contempler, à l’observer jour et nuit, Les gens me disaient qu’il fallait que je la lâche, qu' elle allait finir
par rompre. De temps en temps, elle m’agaçait avec toutes ses histoires mais on se réconciliait toujours à
la fin. Il m’arrivait même de la voir jusqu’à minuit mais on n’allait jamais plus loin. Je ne me lassais
jamais d’elle ; elle avait toujours de nouvelles choses à me faire découvrir mais à ce rythme-là, elle
n’allait pas tenir longtemps.
Un matin, ma mère voulut avoir une sérieuse discussion avec moi :
« Vas-tu la lâcher un jour ?
- Mais je l’aime, elle est ma vie, je ne peux pas vivre sans elle !
- Désormais tu vas devoir te passer d’elle car tu as de trop mauvaises notes... Tu la reverras quand
tu auras la moyenne.
- Non ! Tu m’agaces avec tes principes, ça ne m’avancera à rien !
- Elle te fait tourner la tête. Désormais tu cesseras de jouer avec elle ! »
Le soir venu, vers trois ou quatre heures du matin, j'allai la rejoindre. Mais en retournant dans ma
chambre, je croisai ma mère et reçus une paire de gifles. Je me sentis humilié et sans défense, les larmes
montèrent aux yeux. Je partis dans ma chambre, furieux.
Le lendemain matin, je me rendis au collège avec elle, sans dire un mot à ma mère. Toute la
journée, j’angoissais qu’elle ne découvre tout car là, ce serait la rupture totale.
Que ce soit en Français, en écrivant une nouvelle palpitante, en Allemand avec la nouvelle
assistante ou même en sport, ce jour-là fut particulièrement dur à vivre car ma mère pouvait se rendre
compte de ma désobéissance à tout moment. En Anglais, nous fîmes un contrôle mais je rendis feuille
blanche, trop préoccupé par mes problèmes.
Sur le chemin du retour, je tombai sur elle, ce qui m'inquiéta beaucoup. Je m'assurai qu'il n' y avait
rien de cassé avant de décider de ne pas rentrer à la maison. J’eus une discussion au téléphone avec ma
mère à ce propos qui se mit en colère :
« Si tu ne rentres pas dans dix minutes, tu ne dormiras pas ici ce soir !
- T’as pas le droit de me faire ça, tu es ma mère !
- Fin de la discussion ! »
J’étais seul et désemparé ; je n’arrivais pas à croire que ma mère puisse me faire ça. Alors je
décidai d’aller chez ma grand-mère, la seule qui me permettait de ramener ma raison de vivre.
Après une dizaine de minutes de marche, j’arrivai à destination. Ma grand-mère fut contente de
me voir. Sans hésiter, je lui présentai la cause du problème. Etonnamment, elle joua beaucoup avec elle !
Ma grand-mère la trouvait magnifique, moderne et intéressante. J’étais heureux de constater que le
courant passait aussi bien entre elles.
Mais, après une bonne nuit de sommeil, je compris que je ne vivais que pour elle, au risque de
mettre ma santé en péril. Or, j’étais fou d’elle, je ne pouvais plus m’en passer.
***************
Ma raison de vivre, c'était elle, une pure merveille, un bijou… ma PS Vita.
Clément et Safir
Carte Sim
Je me réveillai dans ce lit rouge. Mon réveil n'affichait pas l'heure exacte. Il fallait que je
me lève pour partir au lycée. Je m'extirpai de mon lit, me changeai en toute vitesse et pris le taxi
pour partir étudier.
Au cours du trajet, une fille interpella mon taxi d'un signe de la main. Elle était brune aux
cheveux ondulés, de taille moyenne, avec un regard intense et des lèvres pulpeuses.
Le taxi se gara pour laisser entrer la fille. Elle annonça :
- Le lycée de l'Arc, s'il vous plaît.
Elle avait une voix douce. Et ses yeux marron mêlés de vert ne me laissaient pas
indifférent. Je me mordis la langue pour ne pas lui demander son prénom. A l'évidence, elle était
nouvelle.
Elle me toisa et me lança d'une voix claire :
- Je m'appelle Charlie. Je viens d'emménager.
Elle baissa les yeux, regardant ses genoux. J'étais surpris qu'elle m'adresse la parole, elle
paraissait tellement timide !
- Moi c'est Corentin et je suis aussi au lycée de l'Arc.
Le taxi arriva au lycée. Je l'accompagnai jusqu'à sa classe et lui donnai rendez-vous à la
pause.
Je cherchai à mon tour ma classe et quand je la trouvai, je frappai à la porte et m'installai à
côté d'Adrien, mon meilleur ami. La sonnerie avait à peine retenti que je fonçai en direction de la
cafétéria pour la retrouver. Je l'attendis avec impatience à une table. J'avais juste eu le temps de
regarder un message sur mon téléphone que je la vis devant moi.
Sans réfléchir, je lui demandai :
- Au fait, où est-ce que tu habites ?
- Dans le 11ème arrondissement, 47 rue des peupliers. Et toi ?
- Dans le 9ème, 7 cours Aristide Briand. Tu as de la famille ici ?
- J'habite avec ma mère et mon grand frère de 23 ans. Tu as des frères et sœurs ?
- Oui, deux petites sœurs jumelles de 14 ans et j'habite avec mes parents.
Elle sortit son téléphone.
- Tu as un 06 ? me lança-t-elle.
- Oui, 06.13.01.29.92
- Super, merci. Je t'envoie un message, là, je dois y aller, ciao !
Elle se leva, me fit signe, mais comme je n'avais pas fini de parler, je l'attrapai par le bras
et lui proposai un rendez-vous au MacDonald's le mercredi à 12h30. Elle accepta.
Une fois partie, je me retrouvais seul, pensant au mercredi qui m'attendait.
Lorsque je rentrai chez moi, je me pris une canette de coca et restai assis sur le canapé à
regarder un match de rugby. Mes sœurs, Alicia et Emilie, étalées sur le tapis, me regardèrent avec
stupeur :
- Toi tu es amoureux ! dirent-elles en cœur.
- Quoi ? leur répondis-je avec surprise.
- Oui, tu es amoureux, ça se voit, tu es différent ! lança Alicia.
- Mais non ! Et si vous voulez parler de la nouvelle, certainement pas !
Je rougissais de plus en plus.
- Ah ! On se disait bien qu'il y avait quelque chose, mais c'est ta vie privée, on ne t'en
demandera pas plus...
- De toute façon, je ne vous aurais rien dit!
Et sur ce, je montai dans ma chambre.
Je regardais souvent mon téléphone, espérant que Charlie m'envoie un message. Mais rien.
Je n'avais même pas pris son numéro, il fallait que je me le procure au prochain rendez-vous.
Le mercredi suivant, je reçus un message de Charlie qui me confirmait sa venue.
Elle m'attendait à l'entrée, elle avait mis le même chemisier qu'à la rentrée. Elle était
maquillée discrètement et me souriait de toutes ses dents. Je lui rendis son sourire et m'avançai
pour lui dire bonjour, m'excusant de mon retard. Je poussai la porte pour qu'elle puisse entrer et
on se dirigea vers la caisse pour commander.
- Je vais prendre un menu CBO, s'il vous plaît avec un Sundae chocolat.
- Moi, je prendrai un menu Best-off avec un grand coca, dis-je
- Bien, répondit le caissier.
- On va s'asseoir sur la terrasse ? proposa-t-elle.
- Oui, pourquoi pas.
J'observai Charlie savourant ses petits nuggets avec leur sauce barbecue. Elle ne me
regardait pas, trop occupée à dévisager le couple de la table d'à côté. J'hésitais à lui demander si
elle sortait avec quelqu'un ou, au contraire, à parler de tout autre chose pour ne avoir l'air trop
empressé. Je décidai de prendre l'option de lui parler de sport :
- Tu fais du sport ou une activité ?
- Oui, je fais de la natation et toi ?
- Moi, je fais un peu de surf avec mes copains. Tu pourrais venir nous voir, on s'entraîne
tous les samedis.
- Ce samedi je ne suis pas libre, j'ai une compétition de natation. Mais samedi prochain,
sûrement. Ta petite amie est déjà venue te voir ?
- Ah!Ah ! Non parce que je n'en ai pas ! Et toi ?
- Moi non plus ! Premier point commun !
- Et maintenant, il y en aura un deuxième... »
Avec une poussée d'adrénaline, je lui pris les mains. Elle ferma les paupières et s'approcha
de moi, mes lèvres allaient frôler les siennes quand...
*************************
- Léoooooooo, à table ! Ça fait trois heures que tu joues aux SIMS, maintenant tu te
dépêches d'éteindre ta console et tu viens tout de suite !
Alice et Roxane

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