Comparatif des dispositifs de soutien à l`internationalisation

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Comparatif des dispositifs de soutien à l`internationalisation
Comparatif des dispositifs de soutien à l’internationalisation des
PME : Les apports de la prise en compte de l’innovation
Manon ENJOLRAS1, Mauricio CAMARGO1, Christophe SCHMITT2, Laure MOREL1
1
Université de Lorraine, ERPI (Equipe de Recherche sur les Processus Innovatifs), 8 Rue Bastien Lepage,
Nancy, 54000, France.
2
Université de Lorraine, CEREFIGE (Centre Européen de Recherche en Economie Financière et Gestion
d’Entreprise), 13 Rue Michel Ney, Nancy, 54000, France.
Résumé :
Ce travail de recherche a pour objectif d’étudier la prise en compte de l’innovation dans les dispositifs
de soutien à l’internationalisation des PME. Dans un premier temps, l’importance du lien
innovation/internationalisation a été démontrée, ainsi que les apports potentiels de ce couplage pour le
soutien aux PME. Ensuite, les dispositifs de soutien à l’internationalisation ont été étudiés dans le
contexte international de façon à identifier les types de soutien proposés, ainsi que la prise en compte
de la dimension innovation. Il apparait que seulement 11% des dispositifs prennent en compte
l’innovation dans le soutien à l’internationalisation proposé aux PME. Les dispositifs de soutien dédiés
uniquement à l’international sont plutôt spécialisés dans la diffusion de l’information et le
financement, alors que les dispositifs couplés innovation/international proposent plusieurs types de
soutien simultanément (promotion du réseau, diffusion d’informations et soutien individualisé
majoritairement). De plus, il semble que, par le type de soutien proposé, les dispositifs incluant une
dimension innovation soient plus adaptés aux besoins des nouvelles entreprises internationales.
Introduction
La mondialisation a changé les règles du jeu en matière de compétitivité pour les entreprises de petite
taille [1]. L’export, et l’internationalisation de façon générale, ont été identifiés comme un moteur
majeur de la croissance économique. L’internationalisation apporte une source supplémentaire de
demande via un marché plus important ou permet la création d’un nouveau marché [2]. Enfin le fait
d’être compétitif à l’international dynamise le marché domestique et pousse d’autres entreprises à se
lancer vers l’internationalisation [3]. Les marchés internationaux sont caractérisés par une pression
compétitive bien supérieure à celle des marchés nationaux [4]. Ainsi, il s’agit d’un enjeu majeur pour
les PME qui ont plus de difficultés à mobiliser les ressources nécessaires à leur entrée et à leur succès
sur les marchés internationaux [5].
L’analyse et la compréhension des difficultés que les PME rencontrent pour entrer et réussir sur le
marché international est donc nécessaire d’une part pour les entreprises elles-mêmes, de façon à leur
permettre d’acquérir les ressources nécessaires à l’abord des difficultés de l’internationalisation. Mais
il s’agit également d’un enjeu pour les pouvoirs publics, de façon à aboutir à un soutien de qualité et
adapté au contexte particulier des PME.
Au vu de ce contexte, le soutien aux PME concernant leurs activités internationales prends tout son
sens. Il existe actuellement un réel engagement aussi bien politique qu’économique pour prendre en
compte cet enjeu important. Partout dans le monde, de nombreux dispositifs de soutien sont proposés,
à l’échelle nationale ou régionale et provenant d’organismes publics et privés.
Cependant, et malgré l’engagement important mis en œuvre, le soutien aux PME concernant leurs
activités internationales n’est pas toujours adapté. Tout d’abord, la visibilité et l’accessibilité de ces
dispositifs de soutien n’est pas toujours de qualité [6]. Par exemple en Europe, seulement 27% des
PME connaissent les dispositifs de soutien (ce pourcentage semble augmenter proportionnellement à
la taille de l’entreprise). Parmi celles qui connaissent les dispositifs de soutien, seulement un quart
d'entre elles les utilisent [7]. D’autre part, il émerge depuis plusieurs années, de nouveaux modèles
1
d’internationalisation qui impliquent de remettre en cause le soutien proposé aux entreprises initiant
une démarche d’internationalisation [8]. L’émergence de ces nouveaux modèles implique la prise en
compte d’une notion fondamentale pour les entreprises : l’innovation.
En effet, l’innovation est maintenant un minimum nécessaire pour être compétitif sur le marché
international [1]. Une enquête de BPI France [9] montre que plus d’une PME innovante sur deux est
présente sur le marché international. L’innovation semble donc être un levier majeur permettant aux
PME de se projeter à l’international [10]. Le lien entre innovation et internationalisation est
généralement dû à la pression compétitive importante sur les marchés extérieurs, qui pousse les
entreprises à innover pour répondre à ce besoin de performance. De plus, l’internationalisation
implique un accès à plusieurs marchés et donc une adaptation du produit selon les marchés visés.
L’entreprise doit innover pour répondre à la demande du marché étranger. Ainsi, l’innovation et
l’internationalisation semblent étroitement liées. De façon générale, de nombreuses études cherchent à
déterminer la direction de causalité concernant le lien innovation-internationalisation et à le valider
empiriquement. Certains auteurs valident la théorie de l’auto-sélection, selon laquelle l’innovation
impacte positivement les performances internationales des entreprises [2], [11], [12]. D’autres
appuient celle du learning by exporting [13]–[15], qui considère que c’est les connaissances et
expériences acquises sur les marches internationaux qui améliorent la capacité d’innovation des
entreprises. Certaines études vont plus loin, en considérant que l’innovation et l’internationalisation
s’impactent mutuellement de façon positive, sous forme de cercle vertueux [16]–[18]. Il n’existe donc
pas de réel consensus concernant la direction de causalité, mais toutes ces études mettent en avant le
lien fort entre innovation et internationalisation.
Ainsi, les dispositifs de soutien doivent s’adapter aux évolutions concernant l’internationalisation des
entreprises et plus particulièrement des PME. L'innovation et l'internationalisation partagent
globalement les mêmes moteurs et les mêmes freins, et il émerge actuellement une tendance consistant
à coupler les dispositifs de soutien à l'innovation et à l'internationalisation [19].
Cet article vise à étudier les dispositifs de soutien à l’internationalisation, et plus particulièrement le
type de soutien qu’ils proposent. Nous nous focaliserons sur la prise en compte ou non des apports de
l’innovation pour l’internationalisation des entreprises.
L’apport de cette étude concerne à la fois les entreprises et les organismes de soutien. Il est important
de sensibiliser les PME à l’apport de l’innovation dans leur stratégie d’internationalisation. Ces
problématiques, étroitement liées, renforcent les performances économiques et apportent un réel
avantage compétitif aux entreprises. Concernant les organismes de soutien, il est indispensable de
proposer aux PME des dispositifs les plus pertinents possibles et adaptés à leurs problématiques
particulières. Le fait de lier innovation et internationalisation permet de décupler les apports du soutien
aux entreprises en agissant sur des enjeux communs à ces deux problématiques et impactant
l’entreprise dans son ensemble. D’autre part, il s’agit d’un apport pour la recherche, car les études
concernant les dispositifs de soutien considèrent généralement l’innovation et l’internationalisation
séparément. Le fait de les considérer comme une seule activité nécessitant des ressources similaires et
produisant des outputs complémentaires est un plus pour le soutien aux entreprises.
Dans une première partie, nous étudierons le lien entre innovation et internationalisation, très traité
dans la littérature et établi scientifiquement. Nous mettrons en avant les apports de ce couplage pour le
soutien aux PME. Dans une deuxième partie, nous présenterons un benchmarking international des
dispositifs de soutien à l’internationalisation des PME. Nous étudierons le type de soutien proposé et
nous estimerons le degré de prise en compte de l’innovation pour l’encouragement des activités
internationales. Enfin, nous proposerons l’étude de cas d’un dispositif de soutien aux PME en région
Lorraine et soutenu par l’Union Européenne: Le dispositif LILA de Promotech (Centre Européen
d’Entreprise et d’Innovation du Grand Nancy, France). Nous conclurons cette étude par différentes
recommandations et perspectives de recherche.
2
1. La corrélation entre innovation et internationalisation
L’internationalisation des PME représente un enjeu important d’un point de vue politique et
économique. Parmi les études proposées, l’identification et l’analyse des facteurs déterminants de
l’internationalisation représentent une grande problématique de recherche. Plus particulièrement, la
nature du lien innovation/internationalisation est étudiée en profondeur.
Traditionnellement, deux théories coexistent : l’auto-sélection et le « Learning-by-exporting » [2].
La théorie de l’auto-sélection repose sur l’hypothèse selon laquelle l’innovation permet aux entreprises
d’accéder plus facilement au marché international. L’innovation confère un avantage compétitif à
l’entreprise, ce qui lui permet d’acquérir une performance générale plus importante et une
amélioration de ses ressources. Cela permet à l’entreprise d’être plus compétitive sur les marchés
étrangers et facilite son internationalisation.
La théorie du « Learning-by-exporting » repose quant à elle sur l’hypothèse que l’internationalisation
permet d’améliorer l’innovation au sein d’une entreprise. La découverte d’un marché étranger permet
à l’entreprise d’acquérir un grand nombre d’informations et de connaissances. Les connaissances
acquises poussent l’entreprise à s’adapter et donc à innover pour être le plus performante possible sur
ce nouveau marché. Certains auteurs valident la théorie de l’auto-sélection [2], [11], [12], d’autres
appuient celle du learning by exporting [13]–[15].
Certaines études vont plus loin, en considérant que l’innovation et l’internationalisation s’impactent
mutuellement de façon positive, sous forme de cercle vertueux [16]–[18]. Comme expliqué
précédemment, les différentes études n’aboutissent pas à un consensus concernant la direction de
l’impact. Cependant, le lien innovation / internationalisation existe bel et bien et est validé
empiriquement par de nombreuses études. Nous étudierons donc l’importance du lien
innovation/internationalisation dans sa globalité, sans tenir compte de la direction de causalité. Puis,
nous mettrons en avant quels sont les avantages du couplage innovation/internationalisation pour le
soutien aux PME.
Nous considèrerons tout au long de cette étude l’internationalisation comme le processus
d'engagement croissant des entreprises sur les marchés internationaux. Plus précisément, nous
considérerons majoritairement dans cette étude les activités d’import et d’export. De la même façon,
l’innovation sera considérée comme « l'introduction d'un nouveau bien ou service, d'une nouvelle
méthode de production, de l'ouverture d'un nouveau marché, de la génération d'une nouvelle sources
de matières premières ou de la mise en œuvre d'une nouvelle organisation » [20]. Nous nous
focaliserons principalement sur l’innovation produit ou process car l’innovation organisationnelle
affecte en général toute l’entreprise et il est difficile d’isoler son impact sur l’internationalisation.
1.1. Revue de la littérature
Il existe de nombreuses publications concernant l’étude de la corrélation entre innovation et
internationalisation. Une revue de la littérature a donc été menée sur une trentaine d’articles. Cette
revue de la littérature ne se limite pas aux publications concernant exclusivement le contexte des PME.
Nous avons choisi d’effectuer une recherche globale dans un premier temps, puis de comparer les
résultats généraux avec les résultats spécifiques aux PME.
De façon générale, la majorité des publications étudiées concernent la théorie du self-selection. Peu de
documents traitent des PME en particulier mais certains effectuent des comparaisons entre PME et
grands groupes [13]. La validation empirique de ces théories se fait majoritairement par l’analyse de
données d’enquêtes existantes (Spanish Business Strategy Survey[2], [16] ; Product Development
Survey [12], …). L’import est généralement peu considéré comme un élément d’internationalisation.
Par contre toutes les publications, sauf une, traitent de l’export. De la même façon, l’innovation
produit semble être plus prise en compte que l’innovation process.
Dans la suite de cette partie, nous reviendrons sur les conclusions majeures résultant de l’étude de
chaque théorie de corrélation.
3
Pla Barber et Alègre [1] valident la théorie selon laquelle les entreprises les plus innovantes ont plus
de succès à l’international grâce à une étude auprès de 120 entreprises françaises de toute taille, issue
du secteur biotechnologique. De la même façon, Roper et Love [12] ont également étudié l’impact de
l’innovation sur les performances à l’international sur des entreprises allemandes et anglaises.
L’accent est mis sur le fait que la nature de l’impact de l’innovation sur l’internationalisation dépend
du contexte de l’entreprise (le pays d’origine, taille, secteur d’activité) [21]. Il est cependant important
de noter que dans ses deux études, l’innovation est considérée uniquement sous l’angle de l’innovation
produit.
Van Beveren and Vandenbussche [22] mettent en évidence l’importance de la corrélation
produit/process innovation. Le lancement d'un produit ou d'un process de manière isolée n'encourage
pas énormément l'export, mais l'introduction des deux simultanément a un impact positif bien plus fort
[23]. Les entreprises préparent ainsi leur arrivée sur le marché étranger en réduisant les coûts
(innovation process) et en augmentant la qualité du produit (innovation produit).
Concernant le type d’innovation, les résultats de Caldera [24] montrent que l'innovation pousse les
entreprises à exporter mais que l'innovation process a un impact moins important que l'innovation
produit. Ce résultat est expliqué par le fait que l'innovation produit permet une forte différentiation
face aux concurrents sur le marché étranger ainsi qu'une plus grande qualité de produit, ce qui donne
un plus grand avantage compétitif que l'innovation process qui a plutôt pour objectif de réduire les
coûts.
Bellone et Guillou [25] analysent le lien innovation / productivité-export. Les entreprises qui lancent
des produits nouveaux pour le marché sont les plus productives et les plus innovantes, l’innovation
produit ayant plus d’impact. Cependant, le résultat principal est que l'innovation n'est pas la seule
cause du gain de productivité et de l'exportation. D'autres facteurs sont à prendre en compte.
Enfin, Deng et al. [26], considèrent que le lien entre innovation et export peut être négatif et qu’il faut
prendre en compte l'hétérogénéité entre entreprises. Ils démontrent que, pour les entreprises
manufacturières chinoises, l'innovation a un impact positif sur l'intensité d'export, mais son impact
n'est pas forcement positif pour la survie sur le marché étranger.
Concernant les PME en particulier, le lien innovation / international est également validée par de
nombreux papiers [27]–[29] dans le cadre de l’innovation produit. Le Roy et Torres [30] ajoutent un
élément, en prouvant que l’impact positif de l’innovation produit pour les activités internationales des
PME ne dépend pas de l’étendue géographique du marché cible.
Lileeva and Trefler [31] effectuent une étude auprès de firmes manufacturières canadiennes et
indiquent qu’effectivement, favoriser l’accès aux marchés étrangers favorise l’innovation et
notamment l’innovation produit.
Kafouros et al. [14] donnent les principales implications de l'internationalisation concernant la
capacité d'innovation et l'appropriabilité de l'innovation. La notion de seuil est abordée :
l'internationalisation influe positivement sur l'innovation (et plus particulièrement sur le retour sur
investissement de l'innovation) seulement si les activités internationales de l’entreprise atteignent un
certain seuil (degree of internationalization : DOI [32]).
Bloom et al. [33] étudient l'impact de l’internationalisation sur les capacités d’innovation en se
concentrant sur les importations. Ainsi, selon leur étude, les activités d’importations venant de Chine
ont un impact positif sur les performances en innovation, la productivité et le management des
entreprises européennes. L’import impacte donc l’innovation.
Enfin, Golovko et Valentini [13] effectue une comparaison entre PME et grandes entreprises
concernant la théorie du Learning-by-exporting. Les grandes entreprises sont plus à même de
développer des innovations process suite à leur entrée sur les marchés étrangers (2 ans après environ)
alors que les PME développent plutôt des innovations produit 1 an avant leur entrée sur les marchés
étrangers, et encore plus l'année de leur entrée et jusqu'à deux ans après. De la même façon, Salomon
et Shaver [15] s'intéressent au temps après lequel l'export a un effet positif sur le dépôt de brevet ou
l'innovation produit à travers l’étude d’entreprises manufacturières espagnoles. Ainsi, l'export a un
effet positif sur l'innovation produit environ 2 ans après le début des activités internationales de
l’entreprise. Il apparait donc une notion de temps et de type d’innovation et les résultats varient selon
la taille de l’entreprise.
Filipescu et al. [34] proposent une étude qui concerne la réciprocité entre export et innovation dans le
contexte espagnol. L’export est mesuré selon deux catégories : l’étendue de l’activité d’export et son
4
intensité. L’innovation est représentée par l’innovation produit, process et par l’intensité R&D. La
principale conclusion est que l’impact de l’innovation sur l’export n’est pas un miroir exact de
l’impact de l’export sur l’innovation. Il existe un renforcement mutuel de l’export et de l’innovation
[35] mais ce renforcement prend une forme différente selon le sens considéré.
Monreal-Perez et al. [2] étudient également le lien bidirectionnel entre innovation et export auprès
d’entreprises manufacturières espagnoles. Ils testent les deux hypothèses de l’auto-sélection et du
learning by exporting de façon à vérifier si la corrélation innovation/internationalisation prend la
forme d’un cercle vertueux. Leurs résultats montrent que les exportateurs développent plus d’activité
d’innovation et investissent plus en R&D. Ils développent et accumulent plus d’innovation produit. La
taille de l’entreprise est également liée à l’export et à l’innovation. Selon eux, l’innovation impacte
positivement l’export. Par contre, l’hypothèse du learning by exporting n'est pas validée. Une
explication: la distance géographique et culturelle, qui favorise le learning by exporting, ne s'applique
pas beaucoup ici car l'Espagne exporte surtout vers les pays de l'UE proches culturellement.
De la même façon, Damijan et al. [36] proposent un test empirique de la relation bidirectionnel
innovation/export en Slovénie. Les résultats confirment que l'exportation encourage l'innovation
process mais les autres hypothèses ne sont pas assez significatives pour être vérifiées. Les résultats
semblent valables uniquement pour des entreprises moyennes et grandes. La théorie du cercle vertueux
n’est donc pas validée dans les conditions de cette étude. Cependant, Damijan et Kostevc [37]
proposent une autre étude dans laquelle ils étudient le « learning by trade » (donc en incluant l'import
ET l'export) cette fois-ci auprès des entreprises espagnoles. Cette étude aboutie à la proposition d'une
séquence: import / innovation / export / innovation (Type 1) ou export / innovation / import /
innovation (Type 2). La séquence de type 1 a été retenu car les résultats empiriques semblent plus
significatifs. L'import pousse les entreprises à innover (produit et process mais majoritairement
produit) et à commencer à exporter. Enfin, l'export initié par l'innovation pousse les entreprises à
lancer de nouveaux produits, mais pas nécessairement de nouveaux process. Ces résultats sont plutôt
vérifiés pour les petites entreprises. Les résultats semblent donc différents selon la taille de
l’entreprise.
Halilem et al. [18] proposent une étude des PME manufacturière Canadiennes et valident
empiriquement le lien bidirectionnel entre innovation et internationalisation via l’utilisation d'un
modèle non récursif d'équations structurelles. Cette étude considère à la fois l’innovation produit et
process ainsi que l’import et l’export.
Toujours dans le contexte des PME, Golovko et Valentini [17] proposent une étude dont l'objectif est
de montrer que l'innovation et l'export sont complémentaires: si on s'engage dans une des activités,
cela facilite l'engagement dans l'autre (en réduisant les coûts ou en augmentant les bénéfices). Les
résultats montrent que les PME manufacturières espagnoles qui investissent à la fois dans l'innovation
et l'export ont une meilleur croissance que celles qui investissent soit dans l'innovation, soit dans
l'export soit aucune des deux. Le retour sur investissement d'une activité augmente avec le niveau de
performance de l'autre activité.
En résumé, nous pouvons conclure que l’internationalisation est généralement limitée à l’export dans
ces publications. Les importations ne sont pas ou peu prises en compte dans les analyses de ces
auteurs. Ensuite, l’importance du contexte propre à l’entreprise est soulignée. En effet, l’impact de
l’innovation sur l’internationalisation ou inversement peut être plus ou moins fort selon le secteur
d’activité, la taille, le pays d’origine. Concernant le type d’innovation, l’innovation produit semble
avoir un impact plus fort que l’innovation process, mais le couplage de ces deux types d’innovation
décuple cet impact. Ainsi les grands groupes développent plutôt des innovations process suite à leur
entrée sur le marché étranger et cela 2 ans après environ. Pour les PME, il semblerait que les
innovations produit soit très largement majoritaires. Elles apparaissent avant leur entrée sur le marché
(théorie du self selection) mais également après et de façon plus importante. La notion de temporalité
semble donc également essentielle. Pour conclure, les résultats différent selon la taille et le contexte
des entreprises étudiées, mais de façon générale le lien innovation / internationalisation semble
important aussi bien pour les grands groupes que pour les PME. Ces informations représentent un
apport potentiel important pour le soutien au PME.
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1.2. Apports potentiels d’une dimension innovation pour le soutien à l’internationalisation
des PME
La revue de la littérature a permis de mettre en évidence l’importance du lien
innovation/internationalisation pour les entreprises, et particulièrement pour les PME. Il se pose donc
la question des apports de ce couplage pour le soutien aux PME.
Les PME sont la forme la plus commune d'organisations d'affaires et les créateurs principaux
d’emplois dans le monde. Elles représentent plus de 95 % des entreprises industrielles des pays de
l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) et une part encore plus
importante de sociétés dans le service. Elles sont aussi la source majoritaire d'activité et d'emploi dans
beaucoup de pays membres de la Coopération Economique pour l'Asie-Pacifique (APEC) et dans les
pays d'Amérique latine.
D’après une étude de la Commission Européenne [6], en 2009, 25% des PME européennes exportent,
dont 50% d’entre elles (13%) au-delà du marché intérieur, c'est-à-dire au-delà de l’Europe des 27. De
la même façon, 29% des PME européennes importent, dont 50% d’entre elles (14%) de pays
extérieurs à l’Europe. Très peu d’entreprises inactives à l’international envisagent de développer cette
activité dans les prochaines années. En effet, seulement 4% d’entre elles ont un plan concret pour
commencer à s’internationaliser.
Au canada, les PME représentent 98% du nombre total d’entreprises. En 2009, environ 2% des petites
entreprises (moins de 100 salariés) exportent de la marchandise et 9% des PME exportent des
marchandises et du service [38].
Aux Etats-Unis, plus de 99 % des entreprises sont des PME. La plupart des entreprises américaines
n’exportent pas (moins de 2% de toutes les entreprises) [39]. Ainsi, seulement 4% des PME exportent
de la marchandise [40].
En France, en 2011, les PME représentent 99.8% du nombre total d’entreprises, mais seulement 11.7%
d’entre elles sont exportatrices (contre 73.5% pour les ETI et 97.7% pour les grandes entreprises) [41].
Le constat général est donc sans appel. Malgré le fort potentiel qu’elles représentent, les PME font
preuve de performances limitées sur les marchés internationaux. Il est donc nécessaire d’une part,
d’augmenter le nombre de PME à l’international et d’autre part, d’augmenter les performances de
chacune d’entre elles. Pour cela, les PME ont besoin d’un soutien spécifique car elles ont plus de
difficultés à mobiliser les ressources nécessaires à leur entrée et à leur succès sur les marchés
internationaux que les grandes entreprises [5]. Ainsi, de nombreux dispositifs de soutien sont proposés
à l’échelle nationale ou régionale et provenant d’organismes publics et privés. Ils visent à faciliter
l’accès au marché étranger, soit par une aide financière, soit par des mises en relation avec un réseau
performant, soit par du conseil personnalisé ou par toute autre forme de soutien [19].
Cependant, la visibilité et l’accessibilité de ces dispositifs de soutien n’est pas toujours de qualité [6].
Par exemple en Europe, seulement 27% des PME connaissent les dispositifs de soutien à
l’internationalisation (ce pourcentage semble augmenter proportionnellement à la taille de
l’entreprise). Parmi celles qui connaissent les dispositifs de soutien, seulement un quart d'entre elles
les utilisent [7]. Il semble donc indispensable de proposer des dispositifs de soutien facilement
identifiables par les PME. Le fait de coupler le soutien à l’innovation et à l’internationalisation en un
seul dispositif rend facilite l’accès aux services de soutien et simplifie la recherche des entreprises.
D’autre part, le couplage de l’innovation et de l’internationalisation pour le soutien aux PME semble
pertinent dans le sens ou ces deux notions partagent les mêmes moteurs et les mêmes freins. Elles
nécessitent la mise en place de ressources similaires et produisent des outputs complémentaires. En
effet, la croissance et l’augmentation des connaissances au sein de l’entreprise sont les principales
motivations des PME pour aller à l’international. Les facteurs liés à la croissance sont prédominants et
reflètent bien l’importance que les entreprises donnent à la démarche d’internationalisation et aux
opportunités de croissance qui en découlent. La quête de connaissances semble également les pousser
à aller à l’international [42]. Ces motivations peuvent tout à fait être transposées au processus
d’innovation de l’entreprise car l’innovation impacte les performances de l’entreprise au même titre
que les activités internationales [14].
De plus, les raisons qui poussent les PME à aller à l’international sont généralement fortement liées à
l’expérience du personnel et du chef d’entreprise ainsi qu’au passé de la PME. Cette orientation
6
internationale est une conséquence de l’expérience professionnelle du chef d’entreprise.
L’entrepreneur et son réseau personnel jouent donc un rôle clé dans le processus d’internationalisation
de l’entreprise [43] au même titre qu’il joue un rôle au sein du processus d’innovation. Les autres
drivers importants sont l’accès au savoir faire et aux technologies, l’amélioration de l’efficacité, des
compétences et l’exploitation de l’avantage compétitif procuré par les activités d’innovation [19]. Là
encore, les motivations sont fortement liées au processus d’innovation.
Enfin, le modèle traditionnel de l’internationalisation des entreprises considère l’internationalisation
comme un processus linéaire et séquentiel composé d’un ensemble d’étapes [44], [45]. Cependant, des
travaux plus récents remettent en cause l’approche d’internationalisation par étapes et critiquent
notamment l’idée que les entreprises (et plus particulièrement les PME) doivent suivre un chemin
déterminé pour s’internationaliser [46], [47]. Cette théorie est également réfutée par le processus
d’internationalisation immédiat des entreprises dites « Born global firms », qui ont des activités
internationales dès leur création, ne suivant pas un chemin progressif [43]. De plus, le développement
d’internet permet aux PME de se lancer plus facilement sur le marché international [48]. D’autres
concepts tels que celui du crowdfunding facilitent l’accès des entreprises au marché international [49].
Il émerge ainsi, depuis plusieurs années, de nouveaux modèles d’internationalisation qui impliquent de
remettre en cause le soutien proposé aux entreprises entamant une démarche d’internationalisation [8].
Ces processus d’internationalisation sont généralement adoptés par des petites entreprises innovantes.
Le couplage du soutien à l’internationalisation et à l’innovation prend alors tout son sens.
2. Dispositifs de soutien à l’internationalisation des PME - Etat des lieux
La revue de la littérature proposée dans la section précédente justifie et met en avant l’importance du
couplage innovation/internationalisation pour le soutien aux entreprises. Au vu des résultats
empiriques présents dans la littérature, ce couplage est particulièrement pertinent pour les PME et les
apports sont nombreux.
Cette partie a donc pour objectif de dresser un état des lieux des dispositifs de soutien à
l’internationalisation des PME de façon à évaluer si le couplage innovation/internationalisation est pris
en compte par les organismes concernés. Pour cela, un benchmarking international a été réalisé.
2.1. Benchmark
2.1.1.
Méthodologie
Cette étude a été menée sur plus de 100 dispositifs de soutien au niveau international (Voir Annexe).
Ce comparatif regroupe des dispositifs de soutien à l’internationalisation orientés vers les PME,
cependant certains s’adressent également à tous type d’entreprises. Ces dispositifs ont été identifiés,
puis classés selon le type de soutien proposé : sensibilisation/information, soutien financier, promotion
du réseau, ou soutien individualisé. Puis, dans le but d’étudier la prise en compte du couplage
internationalisation/innovation, certains dispositifs ont été identifiés comme incluant une dimension
innovation grâce à leur description. Toutes les données exploitées lors de cette analyse ont été
identifiées dans la littérature scientifique et gouvernementale au niveau international.
Pour toute la suite de cette étude, nous définissons les notations suivantes :
- I : représente le type de soutien « Distribution d’information »
- F : représente le type de soutien « Financier »
- N : représente le type de soutien « Promotion des réseaux »
- In : représente le type de soutien « Individualisé »
Il est important de préciser qu’un dispositif peut proposer plusieurs types de soutien. Chaque dispositif
peut donc apparaitre dans plusieurs catégories.
Une analyse de statistiques descriptives a ensuite été menée de façon à visualiser la répartition
générale des dispositifs de soutien à l’internationalisation des PME, ainsi que les spécificités des
dispositifs incluant une dimension innovation.
7
2.1.2. Résultats
Dans un premier temps, la Figure 1 montre la répartition des dispositifs selon les quatre types de
soutien considérés. Dans ce graphique, certains dispositifs apparaissent dans plusieurs catégories, car
il y a plusieurs axes dans le soutien qu’ils proposent. Cependant, d’autres sont spécialisés dans un seul
type de soutien.
60,0%
50,9%
50,0%
39,6%
40,0%
37,7%
30,2%
30,0%
20,0%
10,0%
0,0%
I
F
In
N
Fig. 1 : Distribution des dispositifs selon les quatre types de soutien
Dans un second temps, la Figure 2 montre la répartition exacte des dispositifs, faisant apparaître les
différentes combinaisons de type de soutien existantes. Cette fois-ci, un dispositif n’apparait qu’une
seule fois, selon les types de soutien qu’il propose (combinaison ou spécialisé).
I + In
9,4%
I + N + In
8,5%
I+N
7,5%
N
6,6%
In
10,4%
I + F, 4,7%
Others
13,7%
I
15,1%
I + F + N + In, 2,8%
N + In, 2,8%
I + F + In, 1,9%
F + N + In, 0,9%
I + F + N, 0,9%
F + In, 0,9%
F + N, 0,0%
F
27,4%
Fig. 2 : Distribution exacte des dispositifs de soutien
La Figure 1 montre que 51% des dispositifs étudiées proposent de l’information aux entreprises.
Cependant d’après la Figure 2, seulement 15% des dispositifs sont spécialisés dans la distribution
d’information. On observe donc que les services proposant de l’information sont généralement couplés
avec un autre type de soutien. Les combinaisons sont nombreuses, la plus courante étant la distribution
d’informations couplée au soutien individualisé (I + In : 9%). Ensuite, la combinaison suivante est
l’information couplée au soutien personnalisé et à la promotion du réseau (I + N + In : 8,5%), puis,
l’information couplée au réseau (I + N : 7,5%). Les autres combinaisons apparaissent ensuite de façon
moins significative (Figure 2).
On note ensuite que 40% des dispositifs proposent un soutien financier (Figure 1), et 27% sont même
spécialisés dans ce type de soutien (Figure 2). Les combinaisons de dispositifs proposant un soutien
financier couplé à un autre type de soutien apparaissent de façon beaucoup moins importante (4,7% au
maximum selon la Figure 2). Les dispositifs de soutien spécialisés dans le soutien financier
représentent donc la part la plus importante des dispositifs étudiés.
8
Enfin, les dispositifs faisant la promotion des réseaux ou proposant un soutien individualisé
représentent respectivement 30% et 38% (Figure 1). Cependant, lorsque l’on prend en compte
uniquement les dispositifs de soutien spécialisés, le soutien individuel représente 10% et la promotion
des réseaux 7% (Figure 2). Ces types de soutien ont donc plutôt tendance à être couplés avec d’autres
types, notamment la diffusion d’informations.
59,4%
spécialisés
40,6%
combinaisons
0,0%
20,0%
40,0%
60,0%
80,0%
100,0%
Fig 3 : Répartition des dispositifs selon leur spécialisation ou non
La Figure 3 montre la répartition des dispositifs de soutien spécialisés par rapport à ceux proposant
une combinaison de types de soutien. Les dispositifs étudiés sont donc majoritairement spécialisés. Et
selon la Figure 2, ils sont spécialisés en distribution d’informations et en soutien financier.
Nous nous sommes ensuite intéressés aux dispositifs de soutien incluant une dimension innovation.
D’après le benchmarking, seulement 11 dispositifs prennent en compte l’innovation dans le soutien à
l’internationalisation des PME, ce qui correspond à environ 11% des dispositifs étudiés.
80,0%
70,0%
60,0%
50,0%
40,0%
30,0%
20,0%
10,0%
0,0%
72,7%
45,5%
45,5%
27,3%
I
N
In
F
Fig 4 : Distribution des dispositifs incluant une dimension innovation selon les 4 types de soutien
Selon la Figure 4, parmi les dispositifs incluant une dimension innovation, 73% proposent de
l’information aux entreprises. 46% proposent un soutien individualisé et 46% également réalisent la
promotion des réseaux. Enfin, 27% proposent un soutien financier. Là encore, la distribution
d’informations est majoritaire.
27,3%
spécialisés
72,7%
combinaisons
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Fig 5. Répartition des dispositifs incluant une dimension innovation selon leur spécialisation ou non
La Figure 5 permet de préciser la distribution des dispositifs incluant une dimension innovation. Cette
fois-ci, la majorité des dispositifs sont des combinaisons de plusieurs types de soutien (73%).
9
La Figure 6 met en avant la distribution exacte des dispositifs incluant une dimension innovation, en
visualisant les combinaisons de types de soutien. On observe que les deux combinaisons majoritaires
représentent les dispositifs de soutien proposant :
- de l’information, du soutien individualisé et une promotion des réseaux
- de l’information et la promotion des réseaux.
I+F
9,1%
In
9,1%
I + N + In
27,3%
I + In
18,2%
F
18,2%
I+N
18,2%
Fig 6 : Distribution exacte des dispositifs de soutien incluant une dimension innovation
Les résultats sont donc différents pour les dispositifs incluant une dimension innovation.
L’information reste le type de soutien majoritaire, mais la promotion des réseaux gagne énormément
en importance, au détriment du soutien financier. Le soutien individualisé est également important car
au total, 46% des dispositifs proposent ce type de soutien.
Les dispositifs faisant preuve d’une dimension innovation semblent donc globalement mieux répondre
au besoin de soutien à long termes des PME. Au vu de ce constat, nous proposons d’étudier un
dispositif en particulier de façon à identifier les apports du couplage innovation / internationalisation
pour les PME à la lumière d’un cas concret.
2.1.3.
Cas d’étude : Le dispositif LILA de Promotech (France)
Au vu des résultats de cette étude, nous pouvons affirmer que peu de dispositifs de soutien à
l’internationalisation des PME incluent une dimension innovation. Cependant, certains proposent
malgré tout un soutien simultané innovation / internationalisation et font preuve de bonnes pratiques
en mettant un place un accompagnement sur le long terme. C’est le cas du dispositif LILA de
Promotech (France), que nous allons analyser de façon à identifier les apports d’un tel dispositif pour
les entreprises.
Le dispositif LILA (Living Labs Application for Start-ups Company) est un projet qui a débuté en
2012. Ce projet est cofinancé par Interreg IV-B North West Europe et coordonné par Promotech, le
Centre Européen d’Entreprise et d’Innovation du Grand Nancy. Ses partenaires sont Birmingham City
University (Angleterre), Ini-Novation de Darmstadt (Allemagne), le Technoport du Luxembourg et
EBN, le réseau des centres européens d'entreprises et d'innovation promu par l'Union Européenne.
L’objectif de LILA est d’encourager l’internationalisation des jeunes PME (et plus particulièrement
dans le domaine du numérique et de l’économie verte) en organisant une validation et une adaptation
des produits et des services par les utilisateurs des régions ciblées. Il s’agit d’appliquer les principe de
l’innovation ouverte en invitant les futurs utilisateurs à participer à des séances de découvertes et de
test de produits locaux et étrangers pour faire valoir leur avis et suggestions.
Le processus est donc le suivant :
-
Initiation : une fois un entrepreneur détecté, une analyse de besoin est réalisée de façon à
identifier ses objectifs et lui proposer une solution adaptée. Suite à cela, un plan d’action est
10
proposé et des utilisateurs/testeurs potentiels sont identifiés en vue des événements planifiés et
en fonction du marché visé.
-
Labs : Selon les besoins de l’entrepreneur, les objectifs et de déroulement des Labs peuvent
changer. Ainsi, LILA propose différents Labs adaptés à la maturité de chaque projet et aux
besoins des entrepreneurs :
o Le Lab « pitch concept » : Ce Lab est destiné aux entrepreneurs ayant un projet peu
mature, encore au stade de concept. Il permet à l’entrepreneur de présenter son
concept de façon à obtenir un retour des futurs utilisateurs/clients, des
recommandations et des priorités de développement.
o Le Lab « expertise » : Il s’agit d’une mise en relation de l’entrepreneur avec des
experts pouvant le faire avancer dans son projet. LILA propose notamment des
rencontres avec des experts sélectionnés, la mise en relation avec une communauté
avertie ainsi que la mise à disposition d’un FabLab. Ce type de Lab permet à
l’entrepreneur d’aborder des problématiques concrètes de conception et de
prototypage de façon à pouvoir avancer.
o Le Lab « product test » : Ce type de Lab conserve le même format que les « pitch
concept », mais il est destiné à des entrepreneurs ayant un projet plus mature, avec au
moins un prototype fonctionnel à tester ou une version beta du produit/service. Les
utilisateurs potentiels participent à des tests d’usage en laboratoire, en situation réelle
ou à travers l’utilisation d’outils (test de site internet, eye-tracking, …).
-
Ouverture : Suite au déroulement du ou des Labs, l’entrepreneur à l’opportunité de rester en
contact avec la communauté d’utilisateurs LILA, en mettant régulièrement à jour l’actualité de
son produit et l’avancée de son projet via la plateforme LILA (http://produitsdedemain.fr). De
nouvelles problématiques peuvent ainsi être abordées à distance.
Ces Labs peuvent aussi bien être organisés au niveau local, qu’au niveau international. Depuis 2012,
27 Labs on été menés et parmi ceux ci:




8 sessions en Allemagne, 6 locales et 2 transnationales
3 sessions au Royaume-Uni, 2 locales et 1 transnationale
9 sessions au Luxembourg, 6 locales et 3 transnationales
7 sessions en France, 4 locales et 3 transnationales
Ainsi, les Labs proposés par le dispositif LILA (lorsqu’ils sont à portée internationale) font bien
preuve d’une dimension innovation ainsi que d’une dimension internationalisation. En effet, les
concepts de test-utilisateurs, d’intégration des clients dans le processus de conception, d’innovation
ouverte et de prototypage sont des composantes importantes de la capacité à innover d’une entreprise.
A travers le dispositif LILA, ces concepts sont projetés sur le marché international, en permettant à
l’entreprise de tester ces produits/ prototypes/ concepts dans un pays étranger et de les adapter aux
marchés qu’elle vise. Ce dispositif met en avant la complémentarité entre innovation et
internationalisation pour mener à bien des projets. Grâce à un programme personnalisé, l’entreprise
limite ainsi le risque que représente l’internationalisation en innovant dans la conception de son
produit/service. Le dispositif LILA permet ainsi de valider le concept, l’ergonomie ou/et l’esthétisme
du produit/service de façon à faciliter son exportation. D’autre part, un tel dispositif représente un
apport important en termes de réseau pour l’entreprise.
2.2. Discussions
Concernant l’étude globale des dispositifs, il apparait que les types de soutien majoritaires sont le
soutien financier et la distribution d’information. Cette conclusion est importante car elle permet de
mettre en avant les points stratégiques sur lesquels les organismes de soutien agissent en priorité. Les
difficultés auxquelles ces organismes essayent de palier sont donc le manque de ressources financières
ainsi que la difficulté à trouver de l’information.
11
Selon d’autres études concernant les principales barrières pour l’internationalisation des PME, les
principales difficultés rencontrées par les petites organisations sont effectivement les problèmes de
financement et de recherche d’informations [19], [50]. Il s’agit là d’une conclusion importante car elle
montre que de prime abord, les dispositifs de soutien à l’internationalisation des PME semblent
parfaitement adaptés à leurs problématiques.
Cependant, l’efficacité de ces dispositifs de soutien est remise en cause. Selon Seringhaus et Rosson
[51], le rôle actuel des programmes d’accompagnement est de sensibiliser les entreprises à
l’exportation comme option pour améliorer leurs performances et agrandir leur marché. Il s’agit de
contribuer à réduire les barrières à l’export et à créer des programmes d’incitation. La distribution
d’information et le soutien financier remplissent bien cette mission, mais cela n’est pas suffisant. En
effet, selon la Commission Européenne [19], le type de soutien le plus efficace semble être le soutien
individualisé. Les soutiens de type financier, informationnel ou de mise en réseau apportent des
ressources aux PME mais de façon ponctuelle. Ces types de soutien s’adressent donc plutôt à des
entreprises bien avancée dans leur projet international et étant prêtes à se lancer. Pour les autres, celles
qui souhaitent initier une démarche internationale mais qui n’ont pas encore les compétences requises,
elles ont besoin d’être accompagnées dans la construction de leur projet et dans leur montée en
performance. Le soutien individualisé prend donc tout son sens. En augmentant les compétences et en
modifiant les pratiques internes des PME, le soutien proposé semble plus pérenne qu’en augmentant
les ressources temporairement [19]. Il s’agit de leur donner les moyens d’acquérir des compétences
stratégiques leur permettant de contourner les freins qu’elles rencontrent et de mettre en place une
stratégie durable.
D’autre part, les programmes « classiques » décrit par Seringhaus et Rosson [51] ne sont pas adaptés
aux nouvelles formes d’entreprises internationalisées comme les « Born global firms » par exemple
[52]. En effet, ces programmes mettent l’accent sur la stimulation à l’exportation. Or, actuellement les
jeunes entreprises sont généralement volontaires pour aller à l’international dès leur création. De plus,
les informations données par ces programmes d’accompagnement sont plutôt standardisées, alors que
les jeunes entreprises visent plutôt des marchés de niche, aux informations très spécifiques. Enfin, les
jeunes entreprises internationales sont généralement gérées par des dirigeants qui ne voient pas
l’internationalisation comme un risque [53]. Les formations proposées par les programmes
d’accompagnement ne sont donc pas efficace pour les nouvelles entreprises internationales [54], [55].
Il est donc envisageable de remettre en question l’efficacité des programmes d’accompagnement
actuels aussi bien pour les PME traditionnelles souhaitant se lancer sur le marché international que
pour les nouvelles formes d’entreprises internationales type born globals. Ainsi, il semble nécessaire
d’améliorer le soutien aux PME, notamment en passant par l’accompagnement personnalisé. Ces types
de dispositifs doivent être basés sur la création de nouvelles compétences et capacités au sein de
l’entreprise pour une efficacité à long terme [19].
Concernant l’étude spécifique des dispositifs incluant une dimension innovation, la conclusion
principale est que de tels dispositifs sont peu nombreux (11% pour notre étude). Les problématiques
de l’internationalisation et de l’innovation sont donc considérées plutôt séparément sauf pour quelques
dispositifs de soutien.
Parmi les dispositifs couplés innovation/internationalisation, la distribution d’information (I) semble
être de nouveau le type de soutien le plus important. Cependant, la promotion du réseau (N) prend
beaucoup d’importance. Il est possible d’expliquer cette augmentation car la capacité à travailler en
réseau est un facteur d’impact très important à la fois pour les performances en innovation [56]–[58] et
à l’international [59]–[61], et particulièrement pour les PME. Il semble donc pertinent de proposer un
soutien agissant sur cette dimension en particulier. En revanche, le soutien financier (F) perd en
importance. Enfin, l’étude met en avant que les dispositifs incluant une dimension innovation ont
tendance à combiner plusieurs types de soutien, alors que les « dispositifs classiques » étaient plutôt
spécialisés dans un type de soutien en particulier. C’est d’ailleurs le cas du dispositif choisi comme cas
d’étude (LILA de Promotech) qui propose à la fois du soutien personnalisé (In) et de la mise en réseau
(N).
12
Conclusions
Cette étude met en avant l’existence de nombreux dispositifs de soutien à l’internationalisation
répondant d’un point de vue théorique aux difficultés des PME. Ils sont en effet plutôt spécialisés dans
financement et la diffusion de l’information. Malgré tout, la majorité des dispositifs ne semblent pas
toujours adaptés aux problématiques actuelles des nouvelles entreprises internationales ainsi qu’aux
besoins des PME débutant leur démarche d’internationalisation. La nécessité d’un soutien basé sur le
long terme est mise en avant par cette étude. De plus, la dimension innovation n’est pas prise en
compte ou très peu, malgré la corrélation innovation/internationalisation très forte identifié dans la
littérature. Le peu de dispositifs incluant une dimension innovation ont un profil légèrement différent
des dispositifs « classiques ». Il s’agit plutôt de dispositifs combinant plusieurs types de soutien,
majoritairement la diffusion d’informations, la création de réseaux, et le soutien individualisé. Ils se
concentrent plutôt sur l’apport de compétences et de ressources sur le long terme pour les PME, leur
permettant de mettre en place un cercle vertueux innovation/internationalisation. Ainsi, ils semblent
mieux répondre aux besoins des entreprises. En effet, les PME n’ont pas nécessairement besoin qu’on
initie leur volonté d’aller sur les marchés étrangers, mais plutôt qu’on leur donne les ressources et
compétences nécessaires pour mettre en place et piloter leur stratégie internationale sur le long terme.
Les implications de ce travail de recherche concernent majoritairement deux types de public : Les
dirigeants d’entreprises ainsi que les pouvoirs publics. En effet, il est important pour les dirigeants de
PME de prendre conscience des ressources nécessaires à leur internationalisation et de les mobiliser au
mieux. Faire le lien entre innovation et internationalisation leur permet de mettre en place une stratégie
commune mobilisant des compétences similaires et aboutissant à un résultat global : la montée en
performance de leur entreprise. Pour les pouvoirs publics, cette approche permet d’apporter une vision
plus globale, notamment en termes d’accompagnement des entreprises. Il ne s’agit pas de les
accompagner uniquement pour l’encouragement et le financement de leurs activités internationales,
mais plutôt de leur donner les moyens d’acquérir des ressources et des compétences stratégiques leur
permettant de contourner les freins qu’elles rencontrent pour mettre en place une stratégie durable. Il
semble particulièrement pertinent de coupler le soutien à l’international avec le soutien à l’innovation
de façon à agir sur des leviers communs. De plus, l’importance du type de soutien proposé est mise en
avant. Les dispositifs de soutien combinant plusieurs apports semblent à privilégier ainsi que ceux
correspondant à un soutien individualisé et permettant une mise en relation avec un réseau de
partenaires.
Cependant, ce travail de recherche comporte plusieurs limites. Tout d’abord, le benchmarking réalisé
correspond, bien entendu, à une liste non exhaustive de dispositifs existants. De plus, nous avons
considéré pour le benchmarking l’internationalisation de façon générale. Nous n’avons pas différencié
le soutien à l’export, à l’import, ou autres. Bien qu’il a déjà été démontré que la majorité des
dispositifs de soutien concerne l’export [52], il serait également envisageable de tenir compte de cette
caractéristique pour identifier si le type de soutien varie selon le type d’internationalisation choisi.
D’autre part, cette étude se focalise sur les dispositifs de soutien à l’internationalisation et cherche à
identifier si parmi ceux-ci, certains ont une dimension innovation. Il serait peut-être intéressant de
procéder à l’inverse : étudier les dispositifs de soutien à l’innovation et s’intéresser à ceux qui ont une
dimension internationale. La comparaison de ces deux approches pourrait donner des résultats
intéressants. Une des perspectives de ce travail de recherche concerne le type de soutien proposé aux
PME. Il semble pertinent de s’intéresser à l’étude de l’efficacité des dispositifs couplés par rapport aux
dispositifs classiques ou « spécialisés ». De plus, il est possible que le soutien proposé aux PME soit
contexte-dépendant. Il pourrait être intéressant de proposer une étude approfondie pour quelques pays
de façon à comparer le type de soutien ainsi que l’efficacité des dispositifs proposés.
Remerciements:
Nous tenons à remercier l’ensemble des partenaires du projet LILA pour leur participation à cette
communication.
13
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16
ANNEXES: Benchmarking mondial des dispositifs de soutien à l’internationalisation des PME
Type de soutien
Pays
Programme de soutien (si connu)
I
Australie
Australie et
Nouvelle
Zelande
F
N
Source
In
Export EFIC Headway
Export Finance and Insurance Corporation (EFIC)
X
[42]
Export Market Development Grants
scheme (EMDG)
Austrade (Australian trade commission)
X
[42]
New exporter development program
(NEDP)
Austrade (Australian trade commission)
SAMP program (Supplier access to
major projects)
Industry capability Network (ICN) et gouvernement
australien
Go international programs
Chambres de commerce australiennes
Autriche
Autriche,
Slovaquie et
République
Tchèque
dimension
Innovation
Organisme
X
Osterreichischer export fonds BmbH
Econet platform
Belgique
Ducroire D/cover
Brésil
Brazil's PROGEX
X
X
[42]
X
X
X
[62]
X
X
X
[6], [42],
[62]
X
[42]
X
Austria WirtschaftsService (AWS)
X
Econet
X
AWEX (Agence pour l'Investissement et le Commerce
extérieur)
X
Institution financière
X
X
X
X
X
X
X
[63]
X
[64]
[65]
[42]
X
APEX-Brazil
X
Service de soutien brésilien pour les TPE/PME (SEBRAE)
X
X
IPT (Instituto de Pesquisas Technologicas)
X
[42]
X
[42]
X
Foreign affairs, Trade and development Canada
X
[42]
X
Canadian trade commissioner service
X
[42]
X
Canada
Market Xpansion loan
Business Development Bank of Canada
Canadian and manufacturing Exporters association
Chine
export academy
République
Tchèque
businessInfo.cz portal
[42], [66]
[62]
X
[63]
X
Hong Kong export credit insurance corporation
X
[42]
the export guarantee and insurance corporation (EGAP)
X
[42]
eBSI
X
Ministère de l’industrie et du commerce, Czech trade,
EGAP and CEB
X
Ministère de l’industrie et du commerce
X
Czech Export Bank (CEB)
[42]
X
[19], [42]
X
[64]
[6]
X
Conseil du commerce international danois
[42]
X
Vitus growth (Export Start growth)
Ministère des affaires étrangères
Born global
Conseil du commerce international danois
X
Innovation Packages
Conseil du commerce international danois
X
X
[62]
X
[6]
Danemark
Estonie
Credit and export guarantee fund (KredEx)
entreprise Estonie
X
X
[42]
X
X
[6]
[42]
X
17
EU gateway program
Commission européenne
start up facility
European investment fund (EIF)
b2fair
[65]
X
[42]
X
X
[64]
X
X
X
[65]
Eurostars
EUREKA
European small business portal
Commission européenne
X
[65]
your Europe business portal
Commission européenne
X
[65]
going international
Réseau Entreprise Europe
KiVi-project (distribution of
information on internationalization
services and instruments)
Confédération des industries finlandaises
Europe
[62], [65]
X
[19], [64]
X
Ministère de l’industrie et du commerce
[42]
X
Finlande
Finpro (organisation publique)
Globaali
France
X
Finpro (organisation publique)
Chambres de commerces et d’industrie
X
Business France (agence française pour le développement
international des entreprises)
X
LILA
Promotech CEI
EFFI-International
Efficient innovation
X
COFACE
X
BPIFrance
France,
Belgique,
Allemagne,
Luxembourg
IHK-company pool program
Allemagne et
Pays-Bas
[42], [64]
X
[64]
X
Transnational network - skilled crafts in the greater region
X
Réseau AHK (DEinternational)
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Chambres de commerces et d’industrie
X
Competence network Netherlands / North Rhine Westphalia
INTER-NED
X
Export credit insurance organization (ECIO)
www.promot
ech.lilaprojec
t.eu
www.efficien
tinnovation.fr
www.coface.
fr
http://www.
bpifrance.fr
[64]
X
[19], [64]
X
[42]
X
Centres pour l’industrie et le commerce
[42]
[42]
X
X
Gouvernement fédéral allemand
Allemagne
X
[6]
X
X
[6]
X
[64]
[42]
X
[42]
Hellenic export promotion organization (HEPO)
X
Hellenic organization of SMEs and Crafts
X
[42]
C.E.TE.DE network
centres d’entrepreneuriat et de développement
technologique
X
[64]
Extroversion
ECIO
X
[62]
Corvinus international Investment Ltd
X
[6]
Eximbank (export-Import bank)
X
[42]
Grèce
Hongrie
Investment and trade development agency of Hungary
(ITDH)
X
Get export ready helpdesk
Entreprise Irlande
X
First flight
Entreprise Irlande
X
[42]
X
X
X
[19]
Irlande
[6], [64]
X
18
Israeli export insurance corp. Ltd (ASHRA)
X
Ministère de l’industrie et du commerce
X
[42]
X
Israël
gateway to California
Chambres de commerces et d’industrie
Unioncamere
Chambres de commerces et d’industrie
X
Ministère des affaires étrangères
X
[42]
X
[19]
X
[19], [42]
[42]
X
Italie
Promofirenze (Chambres de commerces et d’industrie)
[64]
X
SAS (specialist assistance service)
Promofirenze
X
[64]
SIPI (service of incubation for
internationalization)
Promofirenze
X
[64]
Nippon export and investment insurance
[42]
X
Japon
Japan external trade organization (JETRO)
[42]
X
SME export credit group
[42]
X
Corée
[62]
Export capacity enhancing project
Korea's small and medium business administration
X
enterprise Lithuania
Agence pour l'Investissement et le Commerce extérieur
X
X
Innovation relay centre
X
X
[65]
Lituanie
Malte
PSB grant scheme program (Program
Starting
Companies on Foreign Markets )
Pays-Bas
www.internationaalondernemen.nl/mk
b-financiering
Norvège
Industrial research and development
contracts (IRDCs)
Malte entreprise
X
Chambres de commerces et d’industrie
X
Agency for international business and co-operation (EVD)
X
Dutch trade board (DTB)
X
Innovation Norway
X
Portugal
Easy export guarantee-insurance
program
Export credit insurance corporation (KUKE)
http://www.eksporter.gov.pl
Ministère de l’économie
INOV Contacto
AICEP Portugal global
Russie
Slovaquie
X
X
[42]
X
X
[64]
[64]
[42]
X
[42]
[62]
[64]
X
Ministère du développement économique
X
[42]
Export-Import Bank of the Slovak republic
X
[6]
[6]
X
[42]
X
Slovenian business clubs
JAPTI (public agency for entrepreneurship and foreign
investment)
X
X
Izvozno okno (Export Window)
Ministère du développement économique et de la
technologie
X
X
Département du commerce et de l’industrie
X
ICEX
X
PIPE NET
[6], [19]
X
Slovak Investment and Trade Development Agency
(SARIO)
Afrique du
sud
Espagne
X
X
X
Slovenia export and development bank
Slovénie
[64]
X
X
[6]
[64]
Innovation Norway
Norwegian guarantee institute for exports (GIEK)
Pologne
X
X
X
[65]
X
[6], [62]
X
[42]
X
[6], [19],
[42], [64]
19
Move or stay to improve
Suède
Suisse
[19], [64]
X
Swedish export credit corporation (SEK)
[42]
X
Market Baltic region
Swedish trade council
X
X
Swiss business hubs
Switzerland global enterprise
X
X
Turquie
Grande
Bretagne
Agence de développement ALMI
Export credit bank of Turkey
[64]
[42]
X
[42]
X
Passport to export
UK trade and Investment (UKTI)
X
[19], [64]
Gateway to global growth
UK trade and Investment
X
[65]
Export credits guarantee department
Overseas Market Introduction Service
(OMIS)
UK trade and Investment (UKTI)
Global company development
program
Scottish enterprises and economic development agency for
Scotland
[42]
X
[42]
X
[42]
X
Small Business Administration (SBA)
X
International trade Administration
X
X
[42]
X
Etats-Unis
Website "export.gov"
[62]
20