Comparatif des dispositifs de soutien à l`internationalisation
Transcription
Comparatif des dispositifs de soutien à l`internationalisation
Comparatif des dispositifs de soutien à l’internationalisation des PME : Les apports de la prise en compte de l’innovation Manon ENJOLRAS1, Mauricio CAMARGO1, Christophe SCHMITT2, Laure MOREL1 1 Université de Lorraine, ERPI (Equipe de Recherche sur les Processus Innovatifs), 8 Rue Bastien Lepage, Nancy, 54000, France. 2 Université de Lorraine, CEREFIGE (Centre Européen de Recherche en Economie Financière et Gestion d’Entreprise), 13 Rue Michel Ney, Nancy, 54000, France. Résumé : Ce travail de recherche a pour objectif d’étudier la prise en compte de l’innovation dans les dispositifs de soutien à l’internationalisation des PME. Dans un premier temps, l’importance du lien innovation/internationalisation a été démontrée, ainsi que les apports potentiels de ce couplage pour le soutien aux PME. Ensuite, les dispositifs de soutien à l’internationalisation ont été étudiés dans le contexte international de façon à identifier les types de soutien proposés, ainsi que la prise en compte de la dimension innovation. Il apparait que seulement 11% des dispositifs prennent en compte l’innovation dans le soutien à l’internationalisation proposé aux PME. Les dispositifs de soutien dédiés uniquement à l’international sont plutôt spécialisés dans la diffusion de l’information et le financement, alors que les dispositifs couplés innovation/international proposent plusieurs types de soutien simultanément (promotion du réseau, diffusion d’informations et soutien individualisé majoritairement). De plus, il semble que, par le type de soutien proposé, les dispositifs incluant une dimension innovation soient plus adaptés aux besoins des nouvelles entreprises internationales. Introduction La mondialisation a changé les règles du jeu en matière de compétitivité pour les entreprises de petite taille [1]. L’export, et l’internationalisation de façon générale, ont été identifiés comme un moteur majeur de la croissance économique. L’internationalisation apporte une source supplémentaire de demande via un marché plus important ou permet la création d’un nouveau marché [2]. Enfin le fait d’être compétitif à l’international dynamise le marché domestique et pousse d’autres entreprises à se lancer vers l’internationalisation [3]. Les marchés internationaux sont caractérisés par une pression compétitive bien supérieure à celle des marchés nationaux [4]. Ainsi, il s’agit d’un enjeu majeur pour les PME qui ont plus de difficultés à mobiliser les ressources nécessaires à leur entrée et à leur succès sur les marchés internationaux [5]. L’analyse et la compréhension des difficultés que les PME rencontrent pour entrer et réussir sur le marché international est donc nécessaire d’une part pour les entreprises elles-mêmes, de façon à leur permettre d’acquérir les ressources nécessaires à l’abord des difficultés de l’internationalisation. Mais il s’agit également d’un enjeu pour les pouvoirs publics, de façon à aboutir à un soutien de qualité et adapté au contexte particulier des PME. Au vu de ce contexte, le soutien aux PME concernant leurs activités internationales prends tout son sens. Il existe actuellement un réel engagement aussi bien politique qu’économique pour prendre en compte cet enjeu important. Partout dans le monde, de nombreux dispositifs de soutien sont proposés, à l’échelle nationale ou régionale et provenant d’organismes publics et privés. Cependant, et malgré l’engagement important mis en œuvre, le soutien aux PME concernant leurs activités internationales n’est pas toujours adapté. Tout d’abord, la visibilité et l’accessibilité de ces dispositifs de soutien n’est pas toujours de qualité [6]. Par exemple en Europe, seulement 27% des PME connaissent les dispositifs de soutien (ce pourcentage semble augmenter proportionnellement à la taille de l’entreprise). Parmi celles qui connaissent les dispositifs de soutien, seulement un quart d'entre elles les utilisent [7]. D’autre part, il émerge depuis plusieurs années, de nouveaux modèles 1 d’internationalisation qui impliquent de remettre en cause le soutien proposé aux entreprises initiant une démarche d’internationalisation [8]. L’émergence de ces nouveaux modèles implique la prise en compte d’une notion fondamentale pour les entreprises : l’innovation. En effet, l’innovation est maintenant un minimum nécessaire pour être compétitif sur le marché international [1]. Une enquête de BPI France [9] montre que plus d’une PME innovante sur deux est présente sur le marché international. L’innovation semble donc être un levier majeur permettant aux PME de se projeter à l’international [10]. Le lien entre innovation et internationalisation est généralement dû à la pression compétitive importante sur les marchés extérieurs, qui pousse les entreprises à innover pour répondre à ce besoin de performance. De plus, l’internationalisation implique un accès à plusieurs marchés et donc une adaptation du produit selon les marchés visés. L’entreprise doit innover pour répondre à la demande du marché étranger. Ainsi, l’innovation et l’internationalisation semblent étroitement liées. De façon générale, de nombreuses études cherchent à déterminer la direction de causalité concernant le lien innovation-internationalisation et à le valider empiriquement. Certains auteurs valident la théorie de l’auto-sélection, selon laquelle l’innovation impacte positivement les performances internationales des entreprises [2], [11], [12]. D’autres appuient celle du learning by exporting [13]–[15], qui considère que c’est les connaissances et expériences acquises sur les marches internationaux qui améliorent la capacité d’innovation des entreprises. Certaines études vont plus loin, en considérant que l’innovation et l’internationalisation s’impactent mutuellement de façon positive, sous forme de cercle vertueux [16]–[18]. Il n’existe donc pas de réel consensus concernant la direction de causalité, mais toutes ces études mettent en avant le lien fort entre innovation et internationalisation. Ainsi, les dispositifs de soutien doivent s’adapter aux évolutions concernant l’internationalisation des entreprises et plus particulièrement des PME. L'innovation et l'internationalisation partagent globalement les mêmes moteurs et les mêmes freins, et il émerge actuellement une tendance consistant à coupler les dispositifs de soutien à l'innovation et à l'internationalisation [19]. Cet article vise à étudier les dispositifs de soutien à l’internationalisation, et plus particulièrement le type de soutien qu’ils proposent. Nous nous focaliserons sur la prise en compte ou non des apports de l’innovation pour l’internationalisation des entreprises. L’apport de cette étude concerne à la fois les entreprises et les organismes de soutien. Il est important de sensibiliser les PME à l’apport de l’innovation dans leur stratégie d’internationalisation. Ces problématiques, étroitement liées, renforcent les performances économiques et apportent un réel avantage compétitif aux entreprises. Concernant les organismes de soutien, il est indispensable de proposer aux PME des dispositifs les plus pertinents possibles et adaptés à leurs problématiques particulières. Le fait de lier innovation et internationalisation permet de décupler les apports du soutien aux entreprises en agissant sur des enjeux communs à ces deux problématiques et impactant l’entreprise dans son ensemble. D’autre part, il s’agit d’un apport pour la recherche, car les études concernant les dispositifs de soutien considèrent généralement l’innovation et l’internationalisation séparément. Le fait de les considérer comme une seule activité nécessitant des ressources similaires et produisant des outputs complémentaires est un plus pour le soutien aux entreprises. Dans une première partie, nous étudierons le lien entre innovation et internationalisation, très traité dans la littérature et établi scientifiquement. Nous mettrons en avant les apports de ce couplage pour le soutien aux PME. Dans une deuxième partie, nous présenterons un benchmarking international des dispositifs de soutien à l’internationalisation des PME. Nous étudierons le type de soutien proposé et nous estimerons le degré de prise en compte de l’innovation pour l’encouragement des activités internationales. Enfin, nous proposerons l’étude de cas d’un dispositif de soutien aux PME en région Lorraine et soutenu par l’Union Européenne: Le dispositif LILA de Promotech (Centre Européen d’Entreprise et d’Innovation du Grand Nancy, France). Nous conclurons cette étude par différentes recommandations et perspectives de recherche. 2 1. La corrélation entre innovation et internationalisation L’internationalisation des PME représente un enjeu important d’un point de vue politique et économique. Parmi les études proposées, l’identification et l’analyse des facteurs déterminants de l’internationalisation représentent une grande problématique de recherche. Plus particulièrement, la nature du lien innovation/internationalisation est étudiée en profondeur. Traditionnellement, deux théories coexistent : l’auto-sélection et le « Learning-by-exporting » [2]. La théorie de l’auto-sélection repose sur l’hypothèse selon laquelle l’innovation permet aux entreprises d’accéder plus facilement au marché international. L’innovation confère un avantage compétitif à l’entreprise, ce qui lui permet d’acquérir une performance générale plus importante et une amélioration de ses ressources. Cela permet à l’entreprise d’être plus compétitive sur les marchés étrangers et facilite son internationalisation. La théorie du « Learning-by-exporting » repose quant à elle sur l’hypothèse que l’internationalisation permet d’améliorer l’innovation au sein d’une entreprise. La découverte d’un marché étranger permet à l’entreprise d’acquérir un grand nombre d’informations et de connaissances. Les connaissances acquises poussent l’entreprise à s’adapter et donc à innover pour être le plus performante possible sur ce nouveau marché. Certains auteurs valident la théorie de l’auto-sélection [2], [11], [12], d’autres appuient celle du learning by exporting [13]–[15]. Certaines études vont plus loin, en considérant que l’innovation et l’internationalisation s’impactent mutuellement de façon positive, sous forme de cercle vertueux [16]–[18]. Comme expliqué précédemment, les différentes études n’aboutissent pas à un consensus concernant la direction de l’impact. Cependant, le lien innovation / internationalisation existe bel et bien et est validé empiriquement par de nombreuses études. Nous étudierons donc l’importance du lien innovation/internationalisation dans sa globalité, sans tenir compte de la direction de causalité. Puis, nous mettrons en avant quels sont les avantages du couplage innovation/internationalisation pour le soutien aux PME. Nous considèrerons tout au long de cette étude l’internationalisation comme le processus d'engagement croissant des entreprises sur les marchés internationaux. Plus précisément, nous considérerons majoritairement dans cette étude les activités d’import et d’export. De la même façon, l’innovation sera considérée comme « l'introduction d'un nouveau bien ou service, d'une nouvelle méthode de production, de l'ouverture d'un nouveau marché, de la génération d'une nouvelle sources de matières premières ou de la mise en œuvre d'une nouvelle organisation » [20]. Nous nous focaliserons principalement sur l’innovation produit ou process car l’innovation organisationnelle affecte en général toute l’entreprise et il est difficile d’isoler son impact sur l’internationalisation. 1.1. Revue de la littérature Il existe de nombreuses publications concernant l’étude de la corrélation entre innovation et internationalisation. Une revue de la littérature a donc été menée sur une trentaine d’articles. Cette revue de la littérature ne se limite pas aux publications concernant exclusivement le contexte des PME. Nous avons choisi d’effectuer une recherche globale dans un premier temps, puis de comparer les résultats généraux avec les résultats spécifiques aux PME. De façon générale, la majorité des publications étudiées concernent la théorie du self-selection. Peu de documents traitent des PME en particulier mais certains effectuent des comparaisons entre PME et grands groupes [13]. La validation empirique de ces théories se fait majoritairement par l’analyse de données d’enquêtes existantes (Spanish Business Strategy Survey[2], [16] ; Product Development Survey [12], …). L’import est généralement peu considéré comme un élément d’internationalisation. Par contre toutes les publications, sauf une, traitent de l’export. De la même façon, l’innovation produit semble être plus prise en compte que l’innovation process. Dans la suite de cette partie, nous reviendrons sur les conclusions majeures résultant de l’étude de chaque théorie de corrélation. 3 Pla Barber et Alègre [1] valident la théorie selon laquelle les entreprises les plus innovantes ont plus de succès à l’international grâce à une étude auprès de 120 entreprises françaises de toute taille, issue du secteur biotechnologique. De la même façon, Roper et Love [12] ont également étudié l’impact de l’innovation sur les performances à l’international sur des entreprises allemandes et anglaises. L’accent est mis sur le fait que la nature de l’impact de l’innovation sur l’internationalisation dépend du contexte de l’entreprise (le pays d’origine, taille, secteur d’activité) [21]. Il est cependant important de noter que dans ses deux études, l’innovation est considérée uniquement sous l’angle de l’innovation produit. Van Beveren and Vandenbussche [22] mettent en évidence l’importance de la corrélation produit/process innovation. Le lancement d'un produit ou d'un process de manière isolée n'encourage pas énormément l'export, mais l'introduction des deux simultanément a un impact positif bien plus fort [23]. Les entreprises préparent ainsi leur arrivée sur le marché étranger en réduisant les coûts (innovation process) et en augmentant la qualité du produit (innovation produit). Concernant le type d’innovation, les résultats de Caldera [24] montrent que l'innovation pousse les entreprises à exporter mais que l'innovation process a un impact moins important que l'innovation produit. Ce résultat est expliqué par le fait que l'innovation produit permet une forte différentiation face aux concurrents sur le marché étranger ainsi qu'une plus grande qualité de produit, ce qui donne un plus grand avantage compétitif que l'innovation process qui a plutôt pour objectif de réduire les coûts. Bellone et Guillou [25] analysent le lien innovation / productivité-export. Les entreprises qui lancent des produits nouveaux pour le marché sont les plus productives et les plus innovantes, l’innovation produit ayant plus d’impact. Cependant, le résultat principal est que l'innovation n'est pas la seule cause du gain de productivité et de l'exportation. D'autres facteurs sont à prendre en compte. Enfin, Deng et al. [26], considèrent que le lien entre innovation et export peut être négatif et qu’il faut prendre en compte l'hétérogénéité entre entreprises. Ils démontrent que, pour les entreprises manufacturières chinoises, l'innovation a un impact positif sur l'intensité d'export, mais son impact n'est pas forcement positif pour la survie sur le marché étranger. Concernant les PME en particulier, le lien innovation / international est également validée par de nombreux papiers [27]–[29] dans le cadre de l’innovation produit. Le Roy et Torres [30] ajoutent un élément, en prouvant que l’impact positif de l’innovation produit pour les activités internationales des PME ne dépend pas de l’étendue géographique du marché cible. Lileeva and Trefler [31] effectuent une étude auprès de firmes manufacturières canadiennes et indiquent qu’effectivement, favoriser l’accès aux marchés étrangers favorise l’innovation et notamment l’innovation produit. Kafouros et al. [14] donnent les principales implications de l'internationalisation concernant la capacité d'innovation et l'appropriabilité de l'innovation. La notion de seuil est abordée : l'internationalisation influe positivement sur l'innovation (et plus particulièrement sur le retour sur investissement de l'innovation) seulement si les activités internationales de l’entreprise atteignent un certain seuil (degree of internationalization : DOI [32]). Bloom et al. [33] étudient l'impact de l’internationalisation sur les capacités d’innovation en se concentrant sur les importations. Ainsi, selon leur étude, les activités d’importations venant de Chine ont un impact positif sur les performances en innovation, la productivité et le management des entreprises européennes. L’import impacte donc l’innovation. Enfin, Golovko et Valentini [13] effectue une comparaison entre PME et grandes entreprises concernant la théorie du Learning-by-exporting. Les grandes entreprises sont plus à même de développer des innovations process suite à leur entrée sur les marchés étrangers (2 ans après environ) alors que les PME développent plutôt des innovations produit 1 an avant leur entrée sur les marchés étrangers, et encore plus l'année de leur entrée et jusqu'à deux ans après. De la même façon, Salomon et Shaver [15] s'intéressent au temps après lequel l'export a un effet positif sur le dépôt de brevet ou l'innovation produit à travers l’étude d’entreprises manufacturières espagnoles. Ainsi, l'export a un effet positif sur l'innovation produit environ 2 ans après le début des activités internationales de l’entreprise. Il apparait donc une notion de temps et de type d’innovation et les résultats varient selon la taille de l’entreprise. Filipescu et al. [34] proposent une étude qui concerne la réciprocité entre export et innovation dans le contexte espagnol. L’export est mesuré selon deux catégories : l’étendue de l’activité d’export et son 4 intensité. L’innovation est représentée par l’innovation produit, process et par l’intensité R&D. La principale conclusion est que l’impact de l’innovation sur l’export n’est pas un miroir exact de l’impact de l’export sur l’innovation. Il existe un renforcement mutuel de l’export et de l’innovation [35] mais ce renforcement prend une forme différente selon le sens considéré. Monreal-Perez et al. [2] étudient également le lien bidirectionnel entre innovation et export auprès d’entreprises manufacturières espagnoles. Ils testent les deux hypothèses de l’auto-sélection et du learning by exporting de façon à vérifier si la corrélation innovation/internationalisation prend la forme d’un cercle vertueux. Leurs résultats montrent que les exportateurs développent plus d’activité d’innovation et investissent plus en R&D. Ils développent et accumulent plus d’innovation produit. La taille de l’entreprise est également liée à l’export et à l’innovation. Selon eux, l’innovation impacte positivement l’export. Par contre, l’hypothèse du learning by exporting n'est pas validée. Une explication: la distance géographique et culturelle, qui favorise le learning by exporting, ne s'applique pas beaucoup ici car l'Espagne exporte surtout vers les pays de l'UE proches culturellement. De la même façon, Damijan et al. [36] proposent un test empirique de la relation bidirectionnel innovation/export en Slovénie. Les résultats confirment que l'exportation encourage l'innovation process mais les autres hypothèses ne sont pas assez significatives pour être vérifiées. Les résultats semblent valables uniquement pour des entreprises moyennes et grandes. La théorie du cercle vertueux n’est donc pas validée dans les conditions de cette étude. Cependant, Damijan et Kostevc [37] proposent une autre étude dans laquelle ils étudient le « learning by trade » (donc en incluant l'import ET l'export) cette fois-ci auprès des entreprises espagnoles. Cette étude aboutie à la proposition d'une séquence: import / innovation / export / innovation (Type 1) ou export / innovation / import / innovation (Type 2). La séquence de type 1 a été retenu car les résultats empiriques semblent plus significatifs. L'import pousse les entreprises à innover (produit et process mais majoritairement produit) et à commencer à exporter. Enfin, l'export initié par l'innovation pousse les entreprises à lancer de nouveaux produits, mais pas nécessairement de nouveaux process. Ces résultats sont plutôt vérifiés pour les petites entreprises. Les résultats semblent donc différents selon la taille de l’entreprise. Halilem et al. [18] proposent une étude des PME manufacturière Canadiennes et valident empiriquement le lien bidirectionnel entre innovation et internationalisation via l’utilisation d'un modèle non récursif d'équations structurelles. Cette étude considère à la fois l’innovation produit et process ainsi que l’import et l’export. Toujours dans le contexte des PME, Golovko et Valentini [17] proposent une étude dont l'objectif est de montrer que l'innovation et l'export sont complémentaires: si on s'engage dans une des activités, cela facilite l'engagement dans l'autre (en réduisant les coûts ou en augmentant les bénéfices). Les résultats montrent que les PME manufacturières espagnoles qui investissent à la fois dans l'innovation et l'export ont une meilleur croissance que celles qui investissent soit dans l'innovation, soit dans l'export soit aucune des deux. Le retour sur investissement d'une activité augmente avec le niveau de performance de l'autre activité. En résumé, nous pouvons conclure que l’internationalisation est généralement limitée à l’export dans ces publications. Les importations ne sont pas ou peu prises en compte dans les analyses de ces auteurs. Ensuite, l’importance du contexte propre à l’entreprise est soulignée. En effet, l’impact de l’innovation sur l’internationalisation ou inversement peut être plus ou moins fort selon le secteur d’activité, la taille, le pays d’origine. Concernant le type d’innovation, l’innovation produit semble avoir un impact plus fort que l’innovation process, mais le couplage de ces deux types d’innovation décuple cet impact. Ainsi les grands groupes développent plutôt des innovations process suite à leur entrée sur le marché étranger et cela 2 ans après environ. Pour les PME, il semblerait que les innovations produit soit très largement majoritaires. Elles apparaissent avant leur entrée sur le marché (théorie du self selection) mais également après et de façon plus importante. La notion de temporalité semble donc également essentielle. Pour conclure, les résultats différent selon la taille et le contexte des entreprises étudiées, mais de façon générale le lien innovation / internationalisation semble important aussi bien pour les grands groupes que pour les PME. Ces informations représentent un apport potentiel important pour le soutien au PME. 5 1.2. Apports potentiels d’une dimension innovation pour le soutien à l’internationalisation des PME La revue de la littérature a permis de mettre en évidence l’importance du lien innovation/internationalisation pour les entreprises, et particulièrement pour les PME. Il se pose donc la question des apports de ce couplage pour le soutien aux PME. Les PME sont la forme la plus commune d'organisations d'affaires et les créateurs principaux d’emplois dans le monde. Elles représentent plus de 95 % des entreprises industrielles des pays de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) et une part encore plus importante de sociétés dans le service. Elles sont aussi la source majoritaire d'activité et d'emploi dans beaucoup de pays membres de la Coopération Economique pour l'Asie-Pacifique (APEC) et dans les pays d'Amérique latine. D’après une étude de la Commission Européenne [6], en 2009, 25% des PME européennes exportent, dont 50% d’entre elles (13%) au-delà du marché intérieur, c'est-à-dire au-delà de l’Europe des 27. De la même façon, 29% des PME européennes importent, dont 50% d’entre elles (14%) de pays extérieurs à l’Europe. Très peu d’entreprises inactives à l’international envisagent de développer cette activité dans les prochaines années. En effet, seulement 4% d’entre elles ont un plan concret pour commencer à s’internationaliser. Au canada, les PME représentent 98% du nombre total d’entreprises. En 2009, environ 2% des petites entreprises (moins de 100 salariés) exportent de la marchandise et 9% des PME exportent des marchandises et du service [38]. Aux Etats-Unis, plus de 99 % des entreprises sont des PME. La plupart des entreprises américaines n’exportent pas (moins de 2% de toutes les entreprises) [39]. Ainsi, seulement 4% des PME exportent de la marchandise [40]. En France, en 2011, les PME représentent 99.8% du nombre total d’entreprises, mais seulement 11.7% d’entre elles sont exportatrices (contre 73.5% pour les ETI et 97.7% pour les grandes entreprises) [41]. Le constat général est donc sans appel. Malgré le fort potentiel qu’elles représentent, les PME font preuve de performances limitées sur les marchés internationaux. Il est donc nécessaire d’une part, d’augmenter le nombre de PME à l’international et d’autre part, d’augmenter les performances de chacune d’entre elles. Pour cela, les PME ont besoin d’un soutien spécifique car elles ont plus de difficultés à mobiliser les ressources nécessaires à leur entrée et à leur succès sur les marchés internationaux que les grandes entreprises [5]. Ainsi, de nombreux dispositifs de soutien sont proposés à l’échelle nationale ou régionale et provenant d’organismes publics et privés. Ils visent à faciliter l’accès au marché étranger, soit par une aide financière, soit par des mises en relation avec un réseau performant, soit par du conseil personnalisé ou par toute autre forme de soutien [19]. Cependant, la visibilité et l’accessibilité de ces dispositifs de soutien n’est pas toujours de qualité [6]. Par exemple en Europe, seulement 27% des PME connaissent les dispositifs de soutien à l’internationalisation (ce pourcentage semble augmenter proportionnellement à la taille de l’entreprise). Parmi celles qui connaissent les dispositifs de soutien, seulement un quart d'entre elles les utilisent [7]. Il semble donc indispensable de proposer des dispositifs de soutien facilement identifiables par les PME. Le fait de coupler le soutien à l’innovation et à l’internationalisation en un seul dispositif rend facilite l’accès aux services de soutien et simplifie la recherche des entreprises. D’autre part, le couplage de l’innovation et de l’internationalisation pour le soutien aux PME semble pertinent dans le sens ou ces deux notions partagent les mêmes moteurs et les mêmes freins. Elles nécessitent la mise en place de ressources similaires et produisent des outputs complémentaires. En effet, la croissance et l’augmentation des connaissances au sein de l’entreprise sont les principales motivations des PME pour aller à l’international. Les facteurs liés à la croissance sont prédominants et reflètent bien l’importance que les entreprises donnent à la démarche d’internationalisation et aux opportunités de croissance qui en découlent. La quête de connaissances semble également les pousser à aller à l’international [42]. Ces motivations peuvent tout à fait être transposées au processus d’innovation de l’entreprise car l’innovation impacte les performances de l’entreprise au même titre que les activités internationales [14]. De plus, les raisons qui poussent les PME à aller à l’international sont généralement fortement liées à l’expérience du personnel et du chef d’entreprise ainsi qu’au passé de la PME. Cette orientation 6 internationale est une conséquence de l’expérience professionnelle du chef d’entreprise. L’entrepreneur et son réseau personnel jouent donc un rôle clé dans le processus d’internationalisation de l’entreprise [43] au même titre qu’il joue un rôle au sein du processus d’innovation. Les autres drivers importants sont l’accès au savoir faire et aux technologies, l’amélioration de l’efficacité, des compétences et l’exploitation de l’avantage compétitif procuré par les activités d’innovation [19]. Là encore, les motivations sont fortement liées au processus d’innovation. Enfin, le modèle traditionnel de l’internationalisation des entreprises considère l’internationalisation comme un processus linéaire et séquentiel composé d’un ensemble d’étapes [44], [45]. Cependant, des travaux plus récents remettent en cause l’approche d’internationalisation par étapes et critiquent notamment l’idée que les entreprises (et plus particulièrement les PME) doivent suivre un chemin déterminé pour s’internationaliser [46], [47]. Cette théorie est également réfutée par le processus d’internationalisation immédiat des entreprises dites « Born global firms », qui ont des activités internationales dès leur création, ne suivant pas un chemin progressif [43]. De plus, le développement d’internet permet aux PME de se lancer plus facilement sur le marché international [48]. D’autres concepts tels que celui du crowdfunding facilitent l’accès des entreprises au marché international [49]. Il émerge ainsi, depuis plusieurs années, de nouveaux modèles d’internationalisation qui impliquent de remettre en cause le soutien proposé aux entreprises entamant une démarche d’internationalisation [8]. Ces processus d’internationalisation sont généralement adoptés par des petites entreprises innovantes. Le couplage du soutien à l’internationalisation et à l’innovation prend alors tout son sens. 2. Dispositifs de soutien à l’internationalisation des PME - Etat des lieux La revue de la littérature proposée dans la section précédente justifie et met en avant l’importance du couplage innovation/internationalisation pour le soutien aux entreprises. Au vu des résultats empiriques présents dans la littérature, ce couplage est particulièrement pertinent pour les PME et les apports sont nombreux. Cette partie a donc pour objectif de dresser un état des lieux des dispositifs de soutien à l’internationalisation des PME de façon à évaluer si le couplage innovation/internationalisation est pris en compte par les organismes concernés. Pour cela, un benchmarking international a été réalisé. 2.1. Benchmark 2.1.1. Méthodologie Cette étude a été menée sur plus de 100 dispositifs de soutien au niveau international (Voir Annexe). Ce comparatif regroupe des dispositifs de soutien à l’internationalisation orientés vers les PME, cependant certains s’adressent également à tous type d’entreprises. Ces dispositifs ont été identifiés, puis classés selon le type de soutien proposé : sensibilisation/information, soutien financier, promotion du réseau, ou soutien individualisé. Puis, dans le but d’étudier la prise en compte du couplage internationalisation/innovation, certains dispositifs ont été identifiés comme incluant une dimension innovation grâce à leur description. Toutes les données exploitées lors de cette analyse ont été identifiées dans la littérature scientifique et gouvernementale au niveau international. Pour toute la suite de cette étude, nous définissons les notations suivantes : - I : représente le type de soutien « Distribution d’information » - F : représente le type de soutien « Financier » - N : représente le type de soutien « Promotion des réseaux » - In : représente le type de soutien « Individualisé » Il est important de préciser qu’un dispositif peut proposer plusieurs types de soutien. Chaque dispositif peut donc apparaitre dans plusieurs catégories. Une analyse de statistiques descriptives a ensuite été menée de façon à visualiser la répartition générale des dispositifs de soutien à l’internationalisation des PME, ainsi que les spécificités des dispositifs incluant une dimension innovation. 7 2.1.2. Résultats Dans un premier temps, la Figure 1 montre la répartition des dispositifs selon les quatre types de soutien considérés. Dans ce graphique, certains dispositifs apparaissent dans plusieurs catégories, car il y a plusieurs axes dans le soutien qu’ils proposent. Cependant, d’autres sont spécialisés dans un seul type de soutien. 60,0% 50,9% 50,0% 39,6% 40,0% 37,7% 30,2% 30,0% 20,0% 10,0% 0,0% I F In N Fig. 1 : Distribution des dispositifs selon les quatre types de soutien Dans un second temps, la Figure 2 montre la répartition exacte des dispositifs, faisant apparaître les différentes combinaisons de type de soutien existantes. Cette fois-ci, un dispositif n’apparait qu’une seule fois, selon les types de soutien qu’il propose (combinaison ou spécialisé). I + In 9,4% I + N + In 8,5% I+N 7,5% N 6,6% In 10,4% I + F, 4,7% Others 13,7% I 15,1% I + F + N + In, 2,8% N + In, 2,8% I + F + In, 1,9% F + N + In, 0,9% I + F + N, 0,9% F + In, 0,9% F + N, 0,0% F 27,4% Fig. 2 : Distribution exacte des dispositifs de soutien La Figure 1 montre que 51% des dispositifs étudiées proposent de l’information aux entreprises. Cependant d’après la Figure 2, seulement 15% des dispositifs sont spécialisés dans la distribution d’information. On observe donc que les services proposant de l’information sont généralement couplés avec un autre type de soutien. Les combinaisons sont nombreuses, la plus courante étant la distribution d’informations couplée au soutien individualisé (I + In : 9%). Ensuite, la combinaison suivante est l’information couplée au soutien personnalisé et à la promotion du réseau (I + N + In : 8,5%), puis, l’information couplée au réseau (I + N : 7,5%). Les autres combinaisons apparaissent ensuite de façon moins significative (Figure 2). On note ensuite que 40% des dispositifs proposent un soutien financier (Figure 1), et 27% sont même spécialisés dans ce type de soutien (Figure 2). Les combinaisons de dispositifs proposant un soutien financier couplé à un autre type de soutien apparaissent de façon beaucoup moins importante (4,7% au maximum selon la Figure 2). Les dispositifs de soutien spécialisés dans le soutien financier représentent donc la part la plus importante des dispositifs étudiés. 8 Enfin, les dispositifs faisant la promotion des réseaux ou proposant un soutien individualisé représentent respectivement 30% et 38% (Figure 1). Cependant, lorsque l’on prend en compte uniquement les dispositifs de soutien spécialisés, le soutien individuel représente 10% et la promotion des réseaux 7% (Figure 2). Ces types de soutien ont donc plutôt tendance à être couplés avec d’autres types, notamment la diffusion d’informations. 59,4% spécialisés 40,6% combinaisons 0,0% 20,0% 40,0% 60,0% 80,0% 100,0% Fig 3 : Répartition des dispositifs selon leur spécialisation ou non La Figure 3 montre la répartition des dispositifs de soutien spécialisés par rapport à ceux proposant une combinaison de types de soutien. Les dispositifs étudiés sont donc majoritairement spécialisés. Et selon la Figure 2, ils sont spécialisés en distribution d’informations et en soutien financier. Nous nous sommes ensuite intéressés aux dispositifs de soutien incluant une dimension innovation. D’après le benchmarking, seulement 11 dispositifs prennent en compte l’innovation dans le soutien à l’internationalisation des PME, ce qui correspond à environ 11% des dispositifs étudiés. 80,0% 70,0% 60,0% 50,0% 40,0% 30,0% 20,0% 10,0% 0,0% 72,7% 45,5% 45,5% 27,3% I N In F Fig 4 : Distribution des dispositifs incluant une dimension innovation selon les 4 types de soutien Selon la Figure 4, parmi les dispositifs incluant une dimension innovation, 73% proposent de l’information aux entreprises. 46% proposent un soutien individualisé et 46% également réalisent la promotion des réseaux. Enfin, 27% proposent un soutien financier. Là encore, la distribution d’informations est majoritaire. 27,3% spécialisés 72,7% combinaisons 0% 20% 40% 60% 80% 100% Fig 5. Répartition des dispositifs incluant une dimension innovation selon leur spécialisation ou non La Figure 5 permet de préciser la distribution des dispositifs incluant une dimension innovation. Cette fois-ci, la majorité des dispositifs sont des combinaisons de plusieurs types de soutien (73%). 9 La Figure 6 met en avant la distribution exacte des dispositifs incluant une dimension innovation, en visualisant les combinaisons de types de soutien. On observe que les deux combinaisons majoritaires représentent les dispositifs de soutien proposant : - de l’information, du soutien individualisé et une promotion des réseaux - de l’information et la promotion des réseaux. I+F 9,1% In 9,1% I + N + In 27,3% I + In 18,2% F 18,2% I+N 18,2% Fig 6 : Distribution exacte des dispositifs de soutien incluant une dimension innovation Les résultats sont donc différents pour les dispositifs incluant une dimension innovation. L’information reste le type de soutien majoritaire, mais la promotion des réseaux gagne énormément en importance, au détriment du soutien financier. Le soutien individualisé est également important car au total, 46% des dispositifs proposent ce type de soutien. Les dispositifs faisant preuve d’une dimension innovation semblent donc globalement mieux répondre au besoin de soutien à long termes des PME. Au vu de ce constat, nous proposons d’étudier un dispositif en particulier de façon à identifier les apports du couplage innovation / internationalisation pour les PME à la lumière d’un cas concret. 2.1.3. Cas d’étude : Le dispositif LILA de Promotech (France) Au vu des résultats de cette étude, nous pouvons affirmer que peu de dispositifs de soutien à l’internationalisation des PME incluent une dimension innovation. Cependant, certains proposent malgré tout un soutien simultané innovation / internationalisation et font preuve de bonnes pratiques en mettant un place un accompagnement sur le long terme. C’est le cas du dispositif LILA de Promotech (France), que nous allons analyser de façon à identifier les apports d’un tel dispositif pour les entreprises. Le dispositif LILA (Living Labs Application for Start-ups Company) est un projet qui a débuté en 2012. Ce projet est cofinancé par Interreg IV-B North West Europe et coordonné par Promotech, le Centre Européen d’Entreprise et d’Innovation du Grand Nancy. Ses partenaires sont Birmingham City University (Angleterre), Ini-Novation de Darmstadt (Allemagne), le Technoport du Luxembourg et EBN, le réseau des centres européens d'entreprises et d'innovation promu par l'Union Européenne. L’objectif de LILA est d’encourager l’internationalisation des jeunes PME (et plus particulièrement dans le domaine du numérique et de l’économie verte) en organisant une validation et une adaptation des produits et des services par les utilisateurs des régions ciblées. Il s’agit d’appliquer les principe de l’innovation ouverte en invitant les futurs utilisateurs à participer à des séances de découvertes et de test de produits locaux et étrangers pour faire valoir leur avis et suggestions. Le processus est donc le suivant : - Initiation : une fois un entrepreneur détecté, une analyse de besoin est réalisée de façon à identifier ses objectifs et lui proposer une solution adaptée. Suite à cela, un plan d’action est 10 proposé et des utilisateurs/testeurs potentiels sont identifiés en vue des événements planifiés et en fonction du marché visé. - Labs : Selon les besoins de l’entrepreneur, les objectifs et de déroulement des Labs peuvent changer. Ainsi, LILA propose différents Labs adaptés à la maturité de chaque projet et aux besoins des entrepreneurs : o Le Lab « pitch concept » : Ce Lab est destiné aux entrepreneurs ayant un projet peu mature, encore au stade de concept. Il permet à l’entrepreneur de présenter son concept de façon à obtenir un retour des futurs utilisateurs/clients, des recommandations et des priorités de développement. o Le Lab « expertise » : Il s’agit d’une mise en relation de l’entrepreneur avec des experts pouvant le faire avancer dans son projet. LILA propose notamment des rencontres avec des experts sélectionnés, la mise en relation avec une communauté avertie ainsi que la mise à disposition d’un FabLab. Ce type de Lab permet à l’entrepreneur d’aborder des problématiques concrètes de conception et de prototypage de façon à pouvoir avancer. o Le Lab « product test » : Ce type de Lab conserve le même format que les « pitch concept », mais il est destiné à des entrepreneurs ayant un projet plus mature, avec au moins un prototype fonctionnel à tester ou une version beta du produit/service. Les utilisateurs potentiels participent à des tests d’usage en laboratoire, en situation réelle ou à travers l’utilisation d’outils (test de site internet, eye-tracking, …). - Ouverture : Suite au déroulement du ou des Labs, l’entrepreneur à l’opportunité de rester en contact avec la communauté d’utilisateurs LILA, en mettant régulièrement à jour l’actualité de son produit et l’avancée de son projet via la plateforme LILA (http://produitsdedemain.fr). De nouvelles problématiques peuvent ainsi être abordées à distance. Ces Labs peuvent aussi bien être organisés au niveau local, qu’au niveau international. Depuis 2012, 27 Labs on été menés et parmi ceux ci: 8 sessions en Allemagne, 6 locales et 2 transnationales 3 sessions au Royaume-Uni, 2 locales et 1 transnationale 9 sessions au Luxembourg, 6 locales et 3 transnationales 7 sessions en France, 4 locales et 3 transnationales Ainsi, les Labs proposés par le dispositif LILA (lorsqu’ils sont à portée internationale) font bien preuve d’une dimension innovation ainsi que d’une dimension internationalisation. En effet, les concepts de test-utilisateurs, d’intégration des clients dans le processus de conception, d’innovation ouverte et de prototypage sont des composantes importantes de la capacité à innover d’une entreprise. A travers le dispositif LILA, ces concepts sont projetés sur le marché international, en permettant à l’entreprise de tester ces produits/ prototypes/ concepts dans un pays étranger et de les adapter aux marchés qu’elle vise. Ce dispositif met en avant la complémentarité entre innovation et internationalisation pour mener à bien des projets. Grâce à un programme personnalisé, l’entreprise limite ainsi le risque que représente l’internationalisation en innovant dans la conception de son produit/service. Le dispositif LILA permet ainsi de valider le concept, l’ergonomie ou/et l’esthétisme du produit/service de façon à faciliter son exportation. D’autre part, un tel dispositif représente un apport important en termes de réseau pour l’entreprise. 2.2. Discussions Concernant l’étude globale des dispositifs, il apparait que les types de soutien majoritaires sont le soutien financier et la distribution d’information. Cette conclusion est importante car elle permet de mettre en avant les points stratégiques sur lesquels les organismes de soutien agissent en priorité. Les difficultés auxquelles ces organismes essayent de palier sont donc le manque de ressources financières ainsi que la difficulté à trouver de l’information. 11 Selon d’autres études concernant les principales barrières pour l’internationalisation des PME, les principales difficultés rencontrées par les petites organisations sont effectivement les problèmes de financement et de recherche d’informations [19], [50]. Il s’agit là d’une conclusion importante car elle montre que de prime abord, les dispositifs de soutien à l’internationalisation des PME semblent parfaitement adaptés à leurs problématiques. Cependant, l’efficacité de ces dispositifs de soutien est remise en cause. Selon Seringhaus et Rosson [51], le rôle actuel des programmes d’accompagnement est de sensibiliser les entreprises à l’exportation comme option pour améliorer leurs performances et agrandir leur marché. Il s’agit de contribuer à réduire les barrières à l’export et à créer des programmes d’incitation. La distribution d’information et le soutien financier remplissent bien cette mission, mais cela n’est pas suffisant. En effet, selon la Commission Européenne [19], le type de soutien le plus efficace semble être le soutien individualisé. Les soutiens de type financier, informationnel ou de mise en réseau apportent des ressources aux PME mais de façon ponctuelle. Ces types de soutien s’adressent donc plutôt à des entreprises bien avancée dans leur projet international et étant prêtes à se lancer. Pour les autres, celles qui souhaitent initier une démarche internationale mais qui n’ont pas encore les compétences requises, elles ont besoin d’être accompagnées dans la construction de leur projet et dans leur montée en performance. Le soutien individualisé prend donc tout son sens. En augmentant les compétences et en modifiant les pratiques internes des PME, le soutien proposé semble plus pérenne qu’en augmentant les ressources temporairement [19]. Il s’agit de leur donner les moyens d’acquérir des compétences stratégiques leur permettant de contourner les freins qu’elles rencontrent et de mettre en place une stratégie durable. D’autre part, les programmes « classiques » décrit par Seringhaus et Rosson [51] ne sont pas adaptés aux nouvelles formes d’entreprises internationalisées comme les « Born global firms » par exemple [52]. En effet, ces programmes mettent l’accent sur la stimulation à l’exportation. Or, actuellement les jeunes entreprises sont généralement volontaires pour aller à l’international dès leur création. De plus, les informations données par ces programmes d’accompagnement sont plutôt standardisées, alors que les jeunes entreprises visent plutôt des marchés de niche, aux informations très spécifiques. Enfin, les jeunes entreprises internationales sont généralement gérées par des dirigeants qui ne voient pas l’internationalisation comme un risque [53]. Les formations proposées par les programmes d’accompagnement ne sont donc pas efficace pour les nouvelles entreprises internationales [54], [55]. Il est donc envisageable de remettre en question l’efficacité des programmes d’accompagnement actuels aussi bien pour les PME traditionnelles souhaitant se lancer sur le marché international que pour les nouvelles formes d’entreprises internationales type born globals. Ainsi, il semble nécessaire d’améliorer le soutien aux PME, notamment en passant par l’accompagnement personnalisé. Ces types de dispositifs doivent être basés sur la création de nouvelles compétences et capacités au sein de l’entreprise pour une efficacité à long terme [19]. Concernant l’étude spécifique des dispositifs incluant une dimension innovation, la conclusion principale est que de tels dispositifs sont peu nombreux (11% pour notre étude). Les problématiques de l’internationalisation et de l’innovation sont donc considérées plutôt séparément sauf pour quelques dispositifs de soutien. Parmi les dispositifs couplés innovation/internationalisation, la distribution d’information (I) semble être de nouveau le type de soutien le plus important. Cependant, la promotion du réseau (N) prend beaucoup d’importance. Il est possible d’expliquer cette augmentation car la capacité à travailler en réseau est un facteur d’impact très important à la fois pour les performances en innovation [56]–[58] et à l’international [59]–[61], et particulièrement pour les PME. Il semble donc pertinent de proposer un soutien agissant sur cette dimension en particulier. En revanche, le soutien financier (F) perd en importance. Enfin, l’étude met en avant que les dispositifs incluant une dimension innovation ont tendance à combiner plusieurs types de soutien, alors que les « dispositifs classiques » étaient plutôt spécialisés dans un type de soutien en particulier. C’est d’ailleurs le cas du dispositif choisi comme cas d’étude (LILA de Promotech) qui propose à la fois du soutien personnalisé (In) et de la mise en réseau (N). 12 Conclusions Cette étude met en avant l’existence de nombreux dispositifs de soutien à l’internationalisation répondant d’un point de vue théorique aux difficultés des PME. Ils sont en effet plutôt spécialisés dans financement et la diffusion de l’information. Malgré tout, la majorité des dispositifs ne semblent pas toujours adaptés aux problématiques actuelles des nouvelles entreprises internationales ainsi qu’aux besoins des PME débutant leur démarche d’internationalisation. La nécessité d’un soutien basé sur le long terme est mise en avant par cette étude. De plus, la dimension innovation n’est pas prise en compte ou très peu, malgré la corrélation innovation/internationalisation très forte identifié dans la littérature. Le peu de dispositifs incluant une dimension innovation ont un profil légèrement différent des dispositifs « classiques ». Il s’agit plutôt de dispositifs combinant plusieurs types de soutien, majoritairement la diffusion d’informations, la création de réseaux, et le soutien individualisé. Ils se concentrent plutôt sur l’apport de compétences et de ressources sur le long terme pour les PME, leur permettant de mettre en place un cercle vertueux innovation/internationalisation. Ainsi, ils semblent mieux répondre aux besoins des entreprises. En effet, les PME n’ont pas nécessairement besoin qu’on initie leur volonté d’aller sur les marchés étrangers, mais plutôt qu’on leur donne les ressources et compétences nécessaires pour mettre en place et piloter leur stratégie internationale sur le long terme. Les implications de ce travail de recherche concernent majoritairement deux types de public : Les dirigeants d’entreprises ainsi que les pouvoirs publics. En effet, il est important pour les dirigeants de PME de prendre conscience des ressources nécessaires à leur internationalisation et de les mobiliser au mieux. Faire le lien entre innovation et internationalisation leur permet de mettre en place une stratégie commune mobilisant des compétences similaires et aboutissant à un résultat global : la montée en performance de leur entreprise. Pour les pouvoirs publics, cette approche permet d’apporter une vision plus globale, notamment en termes d’accompagnement des entreprises. Il ne s’agit pas de les accompagner uniquement pour l’encouragement et le financement de leurs activités internationales, mais plutôt de leur donner les moyens d’acquérir des ressources et des compétences stratégiques leur permettant de contourner les freins qu’elles rencontrent pour mettre en place une stratégie durable. Il semble particulièrement pertinent de coupler le soutien à l’international avec le soutien à l’innovation de façon à agir sur des leviers communs. De plus, l’importance du type de soutien proposé est mise en avant. Les dispositifs de soutien combinant plusieurs apports semblent à privilégier ainsi que ceux correspondant à un soutien individualisé et permettant une mise en relation avec un réseau de partenaires. Cependant, ce travail de recherche comporte plusieurs limites. Tout d’abord, le benchmarking réalisé correspond, bien entendu, à une liste non exhaustive de dispositifs existants. De plus, nous avons considéré pour le benchmarking l’internationalisation de façon générale. Nous n’avons pas différencié le soutien à l’export, à l’import, ou autres. Bien qu’il a déjà été démontré que la majorité des dispositifs de soutien concerne l’export [52], il serait également envisageable de tenir compte de cette caractéristique pour identifier si le type de soutien varie selon le type d’internationalisation choisi. D’autre part, cette étude se focalise sur les dispositifs de soutien à l’internationalisation et cherche à identifier si parmi ceux-ci, certains ont une dimension innovation. Il serait peut-être intéressant de procéder à l’inverse : étudier les dispositifs de soutien à l’innovation et s’intéresser à ceux qui ont une dimension internationale. La comparaison de ces deux approches pourrait donner des résultats intéressants. Une des perspectives de ce travail de recherche concerne le type de soutien proposé aux PME. Il semble pertinent de s’intéresser à l’étude de l’efficacité des dispositifs couplés par rapport aux dispositifs classiques ou « spécialisés ». De plus, il est possible que le soutien proposé aux PME soit contexte-dépendant. Il pourrait être intéressant de proposer une étude approfondie pour quelques pays de façon à comparer le type de soutien ainsi que l’efficacité des dispositifs proposés. Remerciements: Nous tenons à remercier l’ensemble des partenaires du projet LILA pour leur participation à cette communication. 13 References [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10] [11] [12] [13] [14] [15] [16] [17] [18] [19] [20] [21] [22] [23] [24] J. Pla-Barber et J. Alegre, « Analysing the link between export intensity, innovation and firm size in a science-based industry », International Business Review, vol. 16, no 3, p. 275‑293, juin 2007. J. Monreal-Pérez, A. Aragón-Sánchez, et G. Sánchez-Marín, « A longitudinal study of the relationship between export activity and innovation in the Spanish firm: The moderating role of productivity », International Business Review, vol. 21, no 5, p. 862‑877, oct. 2012. W. R. DiPietro et E. Anoruo, « Creativity, innovation, and export performance », Journal of Policy Modeling, vol. 28, no 2, p. 133‑139, févr. 2006. J. López Rodríguez et R. M. García Rodríguez, « Technology and export behaviour: A resourcebased view approach », International Business Review, vol. 14, no 5, p. 539‑557, oct. 2005. H. Etemad, « Internationalization of Small and Medium-sized Enterprises: A Grounded Theoretical Framework and an Overview », Canadian Journal of Administrative Sciences, vol. 21, no 1, p. 1–21, 2004. « Internationalisation of European SMEs », European Commission, Entrepreneurship Unit, Directorate-General for Enterprise and Industry, 2010. « Opportunities for the internationalisation of SMEs », EIM Business & Policy Research, juin 2010. A. Catanzaro, K. Messeghem, et S. Sammut, « Accompagner l’entreprise à internationalisation précoce et rapide : la place centrale de la dimension réticulaire », Revue de l’Entrepreneuriat, vol. 11, no 3, p. 33‑53, mars 2013. « PME 2011 - Rapport sur l’évolution des PME », BPIFrance, observatoire des PME, 2011. J. Guan et N. Ma, « Innovative capability and export performance of Chinese firms », Technovation, vol. 23, no 9, p. 737‑747, sept. 2003. N. Boso, V. M. Story, J. W. Cadogan, M. Micevski, et S. Kadić-Maglajlić, « Firm Innovativeness and Export Performance: Environmental, Networking, and Structural Contingencies », Journal of International Marketing, vol. 21, no 4, p. 62‑87, déc. 2013. S. Roper et J. H. Love, « Innovation and export performance: evidence from the UK and German manufacturing plants », Research Policy, vol. 31, no 7, p. 1087‑1102, sept. 2002. E. Golovko et G. Valentini, « Selective Learning-by-Exporting: Firm Size and Product Versus Process Innovation », Global Strategy Journal, vol. 4, no 3, p. 161‑180, 2014. M. I. Kafouros, P. J. Buckley, J. A. Sharp, et C. Wang, « The role of internationalization in explaining innovation performance », Technovation, vol. 28, no 1‑2, p. 63‑74, janv. 2008. R. M. Salomon et J. M. Shaver, « Learning by Exporting: New Insights from Examining Firm Innovation », Journal of Economics & Management Strategy, vol. 14, no 2, p. 431‑460, 2005. D. A. Filipescu, S. Prashantham, A. Rialp, et J. Rialp, « Technological Innovation and Exports: Unpacking Their Reciprocal Causality », Journal of International Marketing, vol. 21, no 1, p. 23‑38, mars 2013. E. Golovko et G. Valentini, « Exploring the complementarity between innovation and export for SMEs growth », Journal of International Business Studies, vol. 42, no 3, p. 362‑380, 2011. N. Halilem, N. Amara, et R. Landry, « Exploring the relationships between innovation and internationalization of small and medium-sized enterprises: A nonrecursive structural equation model », Can J Adm Sci, vol. 31, no 1, p. 18‑34, mars 2014. « Supporting the internationalisation of SMEs », European Commission, Entrepreneurship Unit, Directorate-General for Enterprise and Industry, Final Report of the Expert Group, 2007. J. A. Schumpeter, The Theory of Economic Development: An Inquiry Into Profits, Capital, Credit, Interest, and the Business Cycle. Transaction Publishers, 1934. C. Altomonte, T. Aquilante, G. Békés, et G. P. Ottaviano, « Internationalization and innovation of firms: evidence and policy », Economic Policy, vol. 28, no 76, p. 663‑700, 2013. I. Van Beveren et H. Vandenbussche, « Product and process innovation and firms’ decision to export », Journal of Economic Policy Reform, vol. 13, no 1, p. 3‑24, mars 2010. S. O. Becker et P. H. Egger, « Endogenous product versus process innovation and a firm’s propensity to export », Empir Econ, vol. 44, no 1, p. 329‑354, févr. 2013. A. Caldera, « Innovation and exporting: evidence from Spanish manufacturing firms », Rev World Econ, vol. 146, no 4, p. 657‑689, déc. 2010. 14 [25] F. Bellone et S. Guillou, « Innovation et primes à l’exportation : une analyse empirique sur données d’entreprises françaises », Economie & prévision, vol. 197‑198, no 1, p. 45‑61, juin 2013. [26] Z. Deng, H. Guo, W. Zhang, et C. Wang, « Innovation and survival of exporters: A contingency perspective », Int. Bus. Rev., vol. 23, no 2, p. 396‑406, avr. 2014. [27] B. Cassiman, E. Golovko, et E. Martínez-Ros, « Innovation, exports and productivity », International Journal of Industrial Organization, vol. 28, no 4, p. 372‑376, juill. 2010. [28] B. Cassiman et E. Golovko, « Innovation and internationalization through exports », J Int Bus Stud, vol. 42, no 1, p. 56‑75, janv. 2011. [29] D. A. Higón et N. Driffield, « Exporting and innovation performance: Analysis of the annual Small Business Survey in the UK », International Small Business Journal, vol. 29, no 1, p. 4‑24, janv. 2011. [30] F. Le Roy et O. Torrès, « La place de l’innovation dans les stratégies concurrentielles des P.M.E. internationales », Innovations, vol. 13, no 1, p. 43‑60, mars 2001. [31] A. Lileeva et D. Trefler, « Improved Access to Foreign Markets Raises Plant-level Productivity…For Some Plants », The Quarterly Journal of Economics, vol. 125, no 3, p. 1051‑1099, janv. 2010. [32] M. Kotabe, S. S. Srinivasan, et P. S. Aulakh, « Multinationality and Firm Performance: The Moderating Role of R&D and Marketing Capabilities », Journal of International Business Studies, vol. 33, no 1, p. 79‑97, mars 2002. [33] N. Bloom, M. Draca, et J. V. Reenen, « Trade Induced Technical Change? The Impact of Chinese Imports on Innovation, IT and Productivity », National Bureau of Economic Research, Working Paper 16717, janv. 2011. [34] D. A. Filipescu, S. Prashantham, A. Rialp, et J. Rialp, « Technological Innovation and Exports: Unpacking Their Reciprocal Causality », Journal of International Marketing, vol. 21, no 1, p. 23‑38, mars 2013. [35] I. Filatotchev et J. Piesse, « R&D, internationalization and growth of newly listed firms: European evidence », Journal of International Business Studies, vol. 40, no 8, p. 1260‑1276, oct. 2009. [36] J. Damijan, C. Kostevc, et S. Polanec, « From Innovation to Exporting or Vice Versa? », The World Economy, vol. 33, no 3, p. 374 ‑ 398, 2010. [37] J. P. Damijan et C. Kostevc, « Learning from trade through innovation: Causal link between imports, exports and innovation in Spanish microdata », LICOS - Centre for Institutions and Economic Performance, KU Leuven, LICOS Discussion Paper, 2010. [38] « Canadian Small Business Exporters », Industry Canada, Key small business statistics, juin 2011. [39] « Small and Medium-Sized Enterprises: Overview of Participation in U.S. Exports », US International Trade Commission, 4125, janv. 2010. [40] « Small and Medium-Sized Enterprises: U.S. and EU Export Activities, and Barriers and Opportunities Experienced by U.S. Firms », US International Trade Commission, 4169, juill. 2010. [41] DG Trésor et Pôle commerce extérieur, « L’internationalisation des PME et ETI françaises: Principaux chiffres », Ministère des Finances et des Comptes Publics, Ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique., déc. 2014. [42] « Top Barriers and Drivers to SME Internationalisation », OECD, Working Party on SMEs and Entrepreneurship, 2009. [43] R. Baldegger, P. Schueffel, et M. Pasquier, « Dynamique de l’entrepreneuriat international. Cadre conceptuel et enjeux », présenté à 11ème congrès CIFEPME, Brest, France, 2012. [44] J. Johanson et J.-E. Vahlne, « The internationalization process of the firm- A model of knowledge development and increasing forein market commitments », Journal of International Business Studies, vol. 8, no 1, p. 23‑32, 1977. [45] L. C. Leonidou et C. S. Katsikeas, « The Export Development Process: An Integrative Review of Empirical Models », Journal of International Business Studies, vol. 27, no 3, p. 517‑551, sept. 1996. [46] O. Andersen, « On the internationalization process of firms: a critical analysis », Journal of International Business Studies, vol. 24, no 2, p. 209‑231, 1993. [47] N. E. Coviello et A. McAuley, « Internationalisation and the smaller firm : a review of contemporary empirical research », Management International Review, vol. 39, no 3, p. 223‑256, 1999. [48] S. Loane, R. B. McNaughton, et J. Bell, « The Internationalization of Internet-Enabled Entrepreneurial Firms: Evidence from Europe and North America », Canadian Journal of 15 [49] [50] [51] [52] [53] [54] [55] [56] [57] [58] [59] [60] [61] [62] [63] [64] [65] [66] Administrative Sciences / Revue Canadienne des Sciences de l’Administration, vol. 21, no 1, p. 79– 96, 2004. A. Schwienbacher et B. Larralde, « Crowdfunding of Small Entrepreneurial Ventures », Social Science Research Network, Rochester, NY, SSRN Scholarly Paper ID 1699183, sept. 2010. L. C. Leonidou, « An Analysis of the Barriers Hindering Small Business Export Development », Journal of Small Business Management, vol. 42, no 3, p. 279‑302, juill. 2004. Seringhaus et Rosson, Government Export Promotion. A Global Perspective, Routledge. London, 1990. A. Catanzaro, K. Messeghem, et S. Sammut, « Les programmes d’accompagnement à l’international et l’impact sur la performance: un modèle conceptuel pour les jeunes firmes entrepreneuriales », présenté à 11ème congrès CIFEPME, Brest, France, 2012. B. M. Oviatt et P. P. McDougall, « Toward a Theory of International New ventures », J Int Bus Stud, vol. 25, no 1, p. 45‑64, 1994. M. Kotabe et M. R. Czinkota, « State Government Promotion of Manufacturing Exports: A Gap Analysis », J Int Bus Stud, vol. 23, no 4, p. 637‑658, 1992. J. Bell, R. McNaughton, S. Young, et D. Crick, « Towards an Integrative Model of Small Firm Internationalisation », Journal of International Entrepreneurship, vol. 1, no 4, p. 339‑362, déc. 2003. M. J. Nieto et L. Santamaría, « Technological Collaboration: Bridging the Innovation Gap between Small and Large Firms* », Journal of Small Business Management, vol. 48, no 1, p. 44‑69, 2010. S. X. Zeng, X. M. Xie, et C. M. Tam, « Relationship between cooperation networks and innovation performance of SMEs », Technovation, vol. 30, no 3, p. 181‑194, mars 2010. H. Chesbrough, « The Logic of Open Innovation: MANAGING INTELLECTUAL PROPERTY », California Management Review, vol. 45, no 3, p. 33‑58, Spring 2003. J. Hohenthal, J. Johanson, et M. Johanson, « Network knowledge and business-relationship value in the foreign market », Int. Bus. Rev., vol. 23, no 1, p. 4‑19, févr. 2014. J. Child et L. H. Y. Hsieh, « Decision mode, information and network attachment in the internationalization of SMEs: A configurational and contingency analysis », Journal of World Business, vol. 49, no 4, p. 598‑610, oct. 2014. J. St Pierre, L. Raymond, F. Laurin, et S. Uwizeyemungu, « Mondialisation et internationalisation des PME: Le comportement des PME manufacturières québécoises », Institut de recherche sur les PME Université du Québec à Trois-Rivières, déc. 2011. « Fostering SMEs’ Participation in Global Markets: Final Report », OECD - Centre for entrepreneurship, SMEs and local development, juill. 2013. S. J. Ezell et R. D. Atkinson, « International Benchmarking of Countries’ Policies and Programs Supporting SME Manufacturers », The Information Technology & Innovation Foundation, sept. 2011. « Supporting the internationalisation of SMEs - Good practice selection », European Commission, Entrepreneurship Unit, Directorate-General for Enterprise and Industry, 2008. P. Wymenga, N. Plaisier, et J. Vermeulen, « Study on Support Services for SMEs in International Business - Final Report », European Competitiveness and Sustainable Industrial Policy Consortium, mars 2013. E. Autio, M. Kronlund, et A. Kovalainen, « High-Growth SME Support Initiatives in Nine Countries: Analysis, Categorization, and Recommendations », Report prepared for the Finnish Minnistry of Trade and Industry, janv. 2007. 16 ANNEXES: Benchmarking mondial des dispositifs de soutien à l’internationalisation des PME Type de soutien Pays Programme de soutien (si connu) I Australie Australie et Nouvelle Zelande F N Source In Export EFIC Headway Export Finance and Insurance Corporation (EFIC) X [42] Export Market Development Grants scheme (EMDG) Austrade (Australian trade commission) X [42] New exporter development program (NEDP) Austrade (Australian trade commission) SAMP program (Supplier access to major projects) Industry capability Network (ICN) et gouvernement australien Go international programs Chambres de commerce australiennes Autriche Autriche, Slovaquie et République Tchèque dimension Innovation Organisme X Osterreichischer export fonds BmbH Econet platform Belgique Ducroire D/cover Brésil Brazil's PROGEX X X [42] X X X [62] X X X [6], [42], [62] X [42] X Austria WirtschaftsService (AWS) X Econet X AWEX (Agence pour l'Investissement et le Commerce extérieur) X Institution financière X X X X X X X [63] X [64] [65] [42] X APEX-Brazil X Service de soutien brésilien pour les TPE/PME (SEBRAE) X X IPT (Instituto de Pesquisas Technologicas) X [42] X [42] X Foreign affairs, Trade and development Canada X [42] X Canadian trade commissioner service X [42] X Canada Market Xpansion loan Business Development Bank of Canada Canadian and manufacturing Exporters association Chine export academy République Tchèque businessInfo.cz portal [42], [66] [62] X [63] X Hong Kong export credit insurance corporation X [42] the export guarantee and insurance corporation (EGAP) X [42] eBSI X Ministère de l’industrie et du commerce, Czech trade, EGAP and CEB X Ministère de l’industrie et du commerce X Czech Export Bank (CEB) [42] X [19], [42] X [64] [6] X Conseil du commerce international danois [42] X Vitus growth (Export Start growth) Ministère des affaires étrangères Born global Conseil du commerce international danois X Innovation Packages Conseil du commerce international danois X X [62] X [6] Danemark Estonie Credit and export guarantee fund (KredEx) entreprise Estonie X X [42] X X [6] [42] X 17 EU gateway program Commission européenne start up facility European investment fund (EIF) b2fair [65] X [42] X X [64] X X X [65] Eurostars EUREKA European small business portal Commission européenne X [65] your Europe business portal Commission européenne X [65] going international Réseau Entreprise Europe KiVi-project (distribution of information on internationalization services and instruments) Confédération des industries finlandaises Europe [62], [65] X [19], [64] X Ministère de l’industrie et du commerce [42] X Finlande Finpro (organisation publique) Globaali France X Finpro (organisation publique) Chambres de commerces et d’industrie X Business France (agence française pour le développement international des entreprises) X LILA Promotech CEI EFFI-International Efficient innovation X COFACE X BPIFrance France, Belgique, Allemagne, Luxembourg IHK-company pool program Allemagne et Pays-Bas [42], [64] X [64] X Transnational network - skilled crafts in the greater region X Réseau AHK (DEinternational) X X X X X X X X X X X X Chambres de commerces et d’industrie X Competence network Netherlands / North Rhine Westphalia INTER-NED X Export credit insurance organization (ECIO) www.promot ech.lilaprojec t.eu www.efficien tinnovation.fr www.coface. fr http://www. bpifrance.fr [64] X [19], [64] X [42] X Centres pour l’industrie et le commerce [42] [42] X X Gouvernement fédéral allemand Allemagne X [6] X X [6] X [64] [42] X [42] Hellenic export promotion organization (HEPO) X Hellenic organization of SMEs and Crafts X [42] C.E.TE.DE network centres d’entrepreneuriat et de développement technologique X [64] Extroversion ECIO X [62] Corvinus international Investment Ltd X [6] Eximbank (export-Import bank) X [42] Grèce Hongrie Investment and trade development agency of Hungary (ITDH) X Get export ready helpdesk Entreprise Irlande X First flight Entreprise Irlande X [42] X X X [19] Irlande [6], [64] X 18 Israeli export insurance corp. Ltd (ASHRA) X Ministère de l’industrie et du commerce X [42] X Israël gateway to California Chambres de commerces et d’industrie Unioncamere Chambres de commerces et d’industrie X Ministère des affaires étrangères X [42] X [19] X [19], [42] [42] X Italie Promofirenze (Chambres de commerces et d’industrie) [64] X SAS (specialist assistance service) Promofirenze X [64] SIPI (service of incubation for internationalization) Promofirenze X [64] Nippon export and investment insurance [42] X Japon Japan external trade organization (JETRO) [42] X SME export credit group [42] X Corée [62] Export capacity enhancing project Korea's small and medium business administration X enterprise Lithuania Agence pour l'Investissement et le Commerce extérieur X X Innovation relay centre X X [65] Lituanie Malte PSB grant scheme program (Program Starting Companies on Foreign Markets ) Pays-Bas www.internationaalondernemen.nl/mk b-financiering Norvège Industrial research and development contracts (IRDCs) Malte entreprise X Chambres de commerces et d’industrie X Agency for international business and co-operation (EVD) X Dutch trade board (DTB) X Innovation Norway X Portugal Easy export guarantee-insurance program Export credit insurance corporation (KUKE) http://www.eksporter.gov.pl Ministère de l’économie INOV Contacto AICEP Portugal global Russie Slovaquie X X [42] X X [64] [64] [42] X [42] [62] [64] X Ministère du développement économique X [42] Export-Import Bank of the Slovak republic X [6] [6] X [42] X Slovenian business clubs JAPTI (public agency for entrepreneurship and foreign investment) X X Izvozno okno (Export Window) Ministère du développement économique et de la technologie X X Département du commerce et de l’industrie X ICEX X PIPE NET [6], [19] X Slovak Investment and Trade Development Agency (SARIO) Afrique du sud Espagne X X X Slovenia export and development bank Slovénie [64] X X [6] [64] Innovation Norway Norwegian guarantee institute for exports (GIEK) Pologne X X X [65] X [6], [62] X [42] X [6], [19], [42], [64] 19 Move or stay to improve Suède Suisse [19], [64] X Swedish export credit corporation (SEK) [42] X Market Baltic region Swedish trade council X X Swiss business hubs Switzerland global enterprise X X Turquie Grande Bretagne Agence de développement ALMI Export credit bank of Turkey [64] [42] X [42] X Passport to export UK trade and Investment (UKTI) X [19], [64] Gateway to global growth UK trade and Investment X [65] Export credits guarantee department Overseas Market Introduction Service (OMIS) UK trade and Investment (UKTI) Global company development program Scottish enterprises and economic development agency for Scotland [42] X [42] X [42] X Small Business Administration (SBA) X International trade Administration X X [42] X Etats-Unis Website "export.gov" [62] 20