perspectives - Sgen-CFDT
Transcription
perspectives - Sgen-CFDT
Pour une mobilité réelle des agents dans et hors de l’Éducation nationale La mobilité professionnelle des agents est amenée à se développer pour l’ensemble des Fonctions publiques. Formation continue, validation des acquis, gestion des ressources humaines, seconde carrière ou aménagement de fin de carrière : l’Education Nationale est loin de mener une politique répondant aux besoins de ses agents.95 Les métiers93 de l’Éducation ont fortement évolué ces dernières décennies : crise de valeurs, évolution des publics et des métiers vers une dimension éducative du travail, multiplicité des nouvelles tâches, inflation des textes réglementaires et 94 des réformes 92 sans bilan partagé avec les personnels et sans réel pilotage... Les politiques et l’administration, même s’ils ont pris conscience du problème et des enjeux, n’ont pas su créer une vraie dynamique permettant une mobilité aux agents en souffrance, enLe difficulté enSgen-CFDT demande d’évolution dans leur métier : le nombre de posjournal ou dessimplement adhérents du 91 des départements 91, 92, 93, 94 et 95 tes ou de solutions permettant une reconversion, par exemple, est ridiculement faible par rapport aux demandes exprimées ou non. Le chiffre de 10 % des enseignants souhaitant quitter l’Éducation nationale est avancé. Pour un recrutement mieux ciblé et une formation qui permet l’adaptation Le recrutement est fondamental pour éviter les erreurs d’orientation. Une formation élargie doit faciliter reconversions et mobilités au sein de l’ensemble des Fonctions publiques. Le Sgen-CFDT revendique : un recrutement qui tienne compte de l’ensemble des compétences nécessaires à l’exercice des métiers. Pour les enseignants la dimension pédagogique et la réflexion sur les pratiques est indispensable pour permettre une meilleure adéquation entre les candidats aux concours et la réalité des métiers ; une formation polyvalente qui ne se limite pas à l’excellence disciplinaire et qui prépare les futurs personnels à l’ensemble des tâches qu’ils devront effectuer. La dimension relationnelle et psychologique doit être développée pour mieux y faire face ; une ouverture et une meilleure connaissance du monde du travail Pour un déroulement de carrière plus respectueux des personnes qui favorise les évolutions de carrière Les plans de Formation doivent offrir aux agents de vraies perspectives d’évolution. Les agents de la Fonction publique doivent pouvoir choisir sur la base de motivations positives une seconde carrière. Le Sgen-CFDT revendique : un droit individuel à la Formation; la passation possible, à tout moment, d’un bilan de compétences. Il doit favoriser une reconversion éventuelle ; la mise en oeuvre conjointement à la validation des acquis de l’expérience pour tout type de personnels afin aussi de favoriser les promotions et le développement des examens professionnels ; une véritable formation continue dans le cadre d’un dispositif institutionnel privilégiant la formation tout au long de la vie ; un acPour une mobilité réelle des agents dans et hors de l’Éducation nationale La mobilité professionnelle des agents est amenée à se développer pour l’ensemble des Fonctions publiques. Formation continue, validation des acquis, gestion des ressources humaines, seconde carrière ou aménagement de fin de carrière : l’Education Nationale est loin de mener une politique répondant aux besoins de ses agents. Les métiers de l’Éducation ont fortement évolué ces dernières décennies : crise de valeurs, évolution des publics et des métiers vers une dimension éducative du travail, multiplicité des nouvelles tâches, inflation des textes réglementaires et des réformes sans bilan partagé avec les personnels et sans réel pilotage... Les politiques et l’administration, même s’ils ont pris conscience du problème et des enjeux, n’ont pas su créer une vraie dynamique permettant une mobilité aux agents en souffrance, en difficulté ou simplement en demande d’évolution dans leur métier : le nombre de postes ou de solutions permettant une reconversion, par exemple, est ridiculement faible par rapport aux demandes exprimées ou non. Le chiffre de 10 % des enseignants souhaitant quitter l’Éducation nationale est avancé. Pour un recrutement mieux ciblé et une formation qui permet l’adaptation Le recrutement est fondamental pour éviter les erreurs d’orientation. Une formation élargie doit faciliter reconversions et mobilités au sein de l’ensemble des Fonctions publiques. Le Sgen-CFDT revendique : un recrutement qui tienne compte de l’ensemble des compétences nécessaires à l’exercice des métiers. Pour les enseignants la dimension pédagogique et la réflexion sur les pratiques est indispensable pour permettre une meilleure adéquation entre les candidats aux concours et la réalité des métiers ; une formation polyvalente qui ne se limite pas à l’excellence disciplinaire et qui prépare les futurs personnels à l’ensemble des tâches qu’ils devront effectuer. La dimension relationnelle et psychologique doit être développée pour mieux y faire face ; une ouverture et une meilleure connaissance du monde du travail Pour un déroulement de carrière plus respectueux des personnes qui favorise les évolutions de carrière Les plans de Formation doivent offrir aux agents de vraies perspectives d’évolution. Les agents de la Fonction publique doivent choisir sur la€base de motivations positives une Trimestriel 6 •pouvoir janvier 2008 • numéro • 1,20 seconde carrière. Le Sgen-CFDT revendique : un droit individuel à la Formation; la passation possible, à tout mobilité professionnelle T D F C N E G NTACTER LE S CO ACADÉMIE DE CRÉTEIL T 77 Sgen-CFD l 15 rue Pajo UN 77000 MEL 0 22 01 64 64 0 sgen.cfdt.fr @ e rn a m te seine ton.org a v u .o il e t e ncr http://sge 99 58 39) 3 4 1 0 ( r en.cfdt.f creteil@sg T 9-3-4 Sgen-CFD es Archives 11/13 rue d TEIL cedex 94010 CRÉ sgen.cfdt.fr @ 4 3 9 • 0 24 sgen.cfdt.fr 01 43 99 1 /25 • 93@ 93 : 01 Délégation 4 48 96 35 2 S E L L I A S R E V CADÉMIE DE A g .or versailles tfd c n e g www.s @sge versailles n.cfdt.fr 95) e (91, 92, is O t e e in T Entre Se Jean Jaurès Sgen-CFD rd a v le u o b 245 OURT NE-BILLANC G O L U O B fdt.fr 92100 [email protected] rgy) : 01 30 32 67 55 8 0 2 1 9 0 e 95 (C 01 46 34 • Antenne T 78 Sgen-CFD uleaux des Bo 301 avenue APPES 78190 TR 9 82 01 30 50 8 fdt.fr en.c yvelines@sg 8 37 vry) : 01 60 7 Antenne 91 (É e, l o c é ’ l e d n o i t orma f s n a r t , l e n n o rs vail, a r t e d Défense du pe s n o i t i d s con e d n o i t a r o i l é am s... é t i l a g é n i s e l lutte contre È É ÉDITORIAL Mobile Quoi de NEUF ? Numéro 6 Mobilité professionnelle ÉTAT DES LIEUX 4/ La mobilité : un véritable enjeu pour les ressources humaines 6/ Et dans les autres fonctions publiques ? TÉMOIGNAGES 17/ Pourquoi changer de métier ? témoignage de Céline Hervieu 18/ Le dehors qui vient, entretien avec Martine Soavi 19/ La mobilité : c’est possible ! portrait de Mylène Jacquot 10/ Faire avancer le système éducatif, entretien avec Nicolas Feld PERSPECTIVES 11/ V A E 12/ L’action des ressources humaines à Créteil 14/ Audience à Versailles 15/ Jeunes en Île-de-France REVENDICATIONS 16 / Pour une mobilité réelle des agents dans et hors de l’Éducation nationale Sauf indication contraire, les photographies de ce numéro ont été réalisées sur le terrain par les militants locaux du Sgen-CFDT. À moins d’imaginer un retour au chaos où chacun ne pourrait plus compter que sur lui-même, notre employeur, l’État, ne peut pas disparaître, contrairement à une société privée dont l’activité dépend des besoins du marché. Poser la question de la mobilité professionnelle dans la Fonction publique ne va pas de soi. Or, une carrière à l’Éducation nationale exige bien d’être mobile. Comme nous l’avons vu dans le numéro 2 de Quoi de neuf ?, « Débuter en Île-de-France », la plupart des néotitulaires sont affectés à plusieurs centaines de kilomètres de leur région d’origine, ce qui ne va pas sans mal. Pourtant, l’objet de ce numéro n’est pas la mobilité géographique, mais bien la mobilité professionnelle, le changement d’activité. Dans quelle mesure concerne-t-elle les agents de l’Éducation nationale ? Elle répond à au moins deux nécessités. Tout le monde reconnaît aujourd’hui la difficulté, parfois extrême, à prendre en charge le public scolaire, souvent exigeant et peu soucieux de ménager celui qui fait la classe. Difficulté accentuée par la politique de suppression de postes qui, en accroissant les effectifs des classes, dégrade toujours un peu plus les conditions de travail. Plus que jamais, le métier enseignant exige une force de caractère, une tonicité et des qualités psychologiques qui ne sont pas forcément pérennes. Chacun d’entre nous peut connaître à un moment ou à un autre des événements qui le fragilisent au point de rendre très difficile, voire impossible, la tenue de la classe. Cela est d’autant plus fréquent et délicat en fin de carrière. Le service d’appui aux ressources humaines du rectorat de Versailles recense près de 2 % des enseignants en grande difficulté, c’est-à-dire plusieurs centaines ! La seconde, partagée par tous, est le besoin d’évolution, la quête d’un épanouissement personnel dans son travail. Alors que l’on peut connaître une certaine usure après plusieurs années sur un même poste, un changement d’activité est riche de nouvelles rencontres, de nouvelles compétences que l’on acquiert et met en œuvre. C’est tout un univers que l’on peut découvrir en se lançant dans de nouvelles activités. L’envie d’une seconde carrière peut aussi être basée sur une volonté positive de l’agent. De plus, une mobilité choisie peut représenter une forme de promotion et répondre au souci de l’institution d’accroître la motivation des personnels en leur offrant les perspectives d’une évolution professionnelle. Quelles réponses apporter à la double nécessité que représente la mobilité professionnelle ? Ce sixième numéro de Quoi de neuf ? donne quelques pistes à travers des témoignages de mobilité réussie. Le Sgen-CFDT revendique de longue date la reconnaissance de cet enjeu essentiel pour les personnels ; cela passe notamment par une nouvelle forme d’évaluation qui, plutôt qu’une note lapidaire, propose aux agents un entretien qui permette à l’institution d’exprimer ses attentes et aux personnels de faire le point sur leur parcours, leurs besoins de formation, leur démarche d’évolution. Autre nécessité : la prise en compte du phénomène par les services des ressources humaines des rectorats de Créteil et de Versailles qui, comme le montrent les entretiens qui nous ont été accordés, commencent à répondre à l’attente des personnels. François Salaün Directeur de publication Philippe Antoine Rédaction Xavier Boutrelle Martin Brunhes Chantal Demonque Christian Jolivet Valérie Lalande Nathalie Noël Jean-Claude Robineau François Salaün (coordination et maquette) François-Xavier Vial Sgen-CFDT ESO 245 boulevard Jean Jaurès 92100 Boulogne-Billancourt Quoi de NEUF ? • numéro 6 • janvier 2008 • page 3 Impression Société Jouve 11 boulevard Sébastopol 75036 Paris cedex 01 ISSN : 1953-6712 CPPAP : 1111 S 08060 Imprimé sur papier recyclé avec des encres végétales ÉTAT DES LIEUX LA MOBILITÉ : UN VÉRITABLE ENJEU POUR LES RESSOURCES HUMAINES O La mobilité professionnelle est un Janus : côté pile elle accompagne la flexibilité du libéralisme triomphant, côté face elle est un moyen pour les salariés d’évoluer dans leurs pratiques de manière positive. n en parle beaucoup : le sujet est dans l’air du temps. Mais, il n’est pas commode de l’aborder car dans la Fonction publique, et particulièrement dans l’Éducation nationale, le concept n’est pas complètement apprivoisé. Il recouvre un ensemble de mesures différentes et peut sembler gros de promesses en réalité difficiles à tenir : plus d’un brouillage entrave sa juste appréhension. Ce terme désigne généralement un changement d’entreprise ou d’établissement ou encore une succession d’emplois ou d’affectations dans une structure organisationnelle. S’il est un concept lié à la pratique de la gestion des ressources humaines, c’est bien celui-ci : possible donc, qu’aux yeux de certains, il soit entaché de libéralisme managérial des entreprises. Car la mobilité professionnelle s’entend comme favorisant le développement des personnes et de leur employabilité dans le cadre de la performance économique dans un monde en transformation. Voilà de quoi compliquer l’accès à ce concept dans notre champ pour la CFDT une véritable tation psychologues) en verprofessionnel. mesure d’insécurité. » tu du décret 90-957. Il serait La loi 2006-1170 a créé le Pris en bonne part, l’expres- d’ailleurs faux de croire que « congé de mobilité » des sa- sion désigne donc ce que, la question de la mobilité est lariés du privé. Celui-ci se si- traditionnellement, on es- récente dans l’Éducation natue dans le cadre de la gestion time une évolution profes- tionale. Des personnels adprévisionnelle des emplois et sionnelle positive ; pris en ministratifs en établissement des compétences. C’est une mauvaise part, il suppose au scolaire ont toujours gravi mesure de reclassement de contraire la régression, voi- l’échelle des grades et ont pu salariés menacés de licen- re la flexibilité au plus mau- devenir chef de service ou de ciement. Le ministère du Tra- vais sens du terme. C’est division. De même pour les vail le présente ainsi : « Le bien pour cela que les en- enseignants devenus chefs congé de mobilité a pour fi- treprises qui se veulent per- d’établissement ou inspecnalité de permettre aux entre- formantes et exemplaires en teurs. C’était d’ailleurs l’enprises de mieux anticiper les font un axe majeur de leur jeu du « congé de formation mutations économiques et de politique de ressources hu- professionnelle » instauré par sécuriser les transitions pro- maines. Elle peut enfin dé- les articles 21 et 22 de la loi fessionnelles en permettant signer toutes les procédures de 83 dite Statut des fonctionaux salariés de s’inscrire vo- qui seront mises en œuvre naires. Mais, il faut croire, lontairement dans une qu’entre temps, démarche de mobilité, l’idée de « mobiIl serait faux de croire que lité » a pris une le plus en amont possible. » Voici maintenant xxla mobilité est récente dans dimension supce que la CFDT écrivait l’Éducation nationale. plémentaire. Le dans un communiqué décret 90-857 d’octobre 2006 : « Le stipule dans son congé de mobilité contenu pour aider un personnel en article 2 que « le congé de dans le projet de loi relatif difficulté. Qu’en est-il dans mobilité a pour objet de donà la participation et à l’ac- notre champ professionnel ner aux fonctionnaires auxtionnariat salarié crée une qui n’est pas concurrentiel ? quels il est accordé la posnouvelle forme de rupture La Fonction publique n’est sibilité de préparer l’accès à du contrat de travail : la rup- pas étrangère à ces sortes un autre corps relevant du miture à l’amiable. Ce congé, d’affaires. Un « congé mobi- nistre chargé de l’éducation présenté comme un élément lité » a bien été instauré dix- ou à un autre corps, cadre de sécurisation des parcours sept ans plus tôt pour les en- d’emplois ou emploi de l’une professionnels, accessible seignants, les CPE (conseillers des trois Fonctions publiques, dans le cadre d’un licencie- principaux d’éducation) et ou à une autre profession. » ment économique, constitue les Cop (conseillers d’orien- L’idée était donc bien qu’au- Quoi de NEUF ? • numéro 6 • janvier 2008 • page 4 ÉTAT DES LIEUX delà du simple changement Dif) est désormais reconnu de corps on pouvait changer par la loi aux salariés du pride métier… vé comme du public (décret Le terme s’est imposé car, 2007-1470). Celui-ci conssans doute, il collait bien à titue une avancée dont nous l’image de dynamisme sup- nous faisons l’écho plus loin posée ou réelle que toute dans ce journal. Le décret gestion des ressources hu- fondateur précise bien que maines souhaite donner à sa « l’objet de la formation propolitique. On s’en convaincra fessionnelle tout au long de avec cette présentation d’une la vie des fonctionnaires de autre procédure de mobilité, l’État et des établissements la seconde carrière des en- publics de l’État est de les seignants sur le site du recto- habiliter à exercer avec la rat de Versailles : « Ce dispo- meilleure efficacité les foncsitif s’adresse aux enseignants tions qui leur sont confiées ayant au moins quinze ans de durant l’ensemble de leur services d’enseignement, qui carrière, en vue de la satissouhaitaient (sic) réorienter faction des besoins des usaleur carrière et plus particuliè- gers et du plein accomplisserement ceux qui désirent s’en- ment des missions du service. gager de façon dynamique Elle doit favoriser le dévelopvers d’autres horizons profes- pement professionnel de ces sionnels et d’autres fonctions fonctionnaires, leur mobipubliques. » De fait, le risque lité ainsi que la réalisation est fort que l’enseignant qui de leurs aspirations persondébute une seconde carriè- nelles.» L’occurrence prouve, re traîne derrière lui l’image malgré l’imprécision relative du prof usé, plan-plan et sans du terme dans le contexte de ressort par manque d’hori- cette phrase, que la mobiliDans les entreprises, la mobilité est souvent une mazons. Problématique épineu- té est connotée du côté de nière de reclasser les salariés menacés de licenciement. se : faire carrière c’est bien, l’adaptation aux exigences seignants » devenue réelle à à la seconde carrière dans le en faire deux c’est tronquer la des évolutions. première et prendre le risque C’est à l’instant précis de la rentrée 2005 et, jusqu’il pays. Par ailleurs, le fameux d’être particulièrement mal passer à l’acte, volontaire- y a peu, les procédures de congé de mobilité que nous perçu. ment ou poussé par les évé- réemploi et de réadaptation évoquions plus haut est tomLe terme de mobilité ne signi- nements, que se dresse le qu’il fallait bien ranger dans bé en quasi-désuétude par cette catégorie… non inscription de moyens fie donc pas forSur le site de la dans les budgets. Des reccément la même Le congé de mobilité est Fonction publi- torats prélèvent donc sur les chose dans le public et dans le xxtombé en quasi-désuétude par que, on décou- fonds des congés de formaprivé. Des internon inscription des moyens dans vrira enfin que tion pour traiter certains cas « mobilité » mène de mobilité. pénétrations du soit vers les posi- Entre accompagnement du public et du privé les budgets. tions du fonction- libéralisme et prise en compsont cependant sensibles dans les termes et maquis des textes et des si- naire soit vers la question te des aspirations de chacun, les pratiques de régulation tuations. Aux fameuses posi- très particulière de la « mo- entre fantasmes et réalités, des ressources humaines. tions du fonctionnaire, base bilité européenne » ou inter- entre affichage politique et volonté politique, la mobiPour le symbole, au minis- de la mobilité dans la fonc- nationale. tère de l’Éducation nationa- tion publique : mise à dispo- En fonction des situations lo- lité professionnelle pose de le, la très vénérable Division sition, détachement, position cales, les rectorats ont, com- vraies questions à la confédes personnels enseignants hors cadres, disponibilité, me ils ont pu, plus ou moins dération que nous sommes. (DPE) a disparu avec le mi- s’ajoutent la série des con- avancé sur ces questions. La CFDT se bat sans relâche nistère de Robien et s’est fon- gés : congés de formation, Mais, la gestion n’en est pas sur ce front : les entraves due dans une entité plus vas- de mobilité, de formation- aisée. S’orienter dans le ma- diverses et le plus souvent te : la Direction générale des mobilité (décret 97-1043 quis est une chose, être sa- budgétaires à ces évolutions ressources humaines. pour lequel aucun arrêté n’a tisfait en est une autre car doivent nous conduire à la En 2007, la situation a en- jamais été pris et donc mort- ces procédures nécessitent plus grande exigence. core évolué puisqu’un Droit né), mais aussi la fameuse des financements. Or, trenXavier Boutrelle individuel de formation (le « seconde carrière des en- te postes par an sont ouverts Quoi de NEUF ? • numéro 6 • janvier 2008 • page 5 ÉTAT DES LIEUX ET DANS LES AUTRES FONCTIONS PUBLIQUES ? Simone Malifaud Christophe Gouyer, responsable Interco CFDT du Val-de-Marne, valider des unités de valeur pour l’examen professionnel. Les syndicats peuvent a répondu à nos questions sur la mobilité professionnelle intervenir dans les jurys pour le cadre et dans la Fonction publique territoriale. les contenus. Il y a enfin la promotion Quelles sont les possibilités de mo- chaque collectivité doit passer en com- interne pour changer de catégorie. bilité professionnelle dans la Fonc- mission (comité technique paritaire) où tion publique territoriale ? il faudrait que se pose aussi la question Quelles sont les réalités de l’emploi Il est d’abord important de se poser la de la GPEC (gestion prévisionnelle des dans la FPT ? question sur ce qu’est la mobilité. A priori il emplois et des carrières) pour mettre en Le marché du travail se tend depuis quelques s’agit de passer d’un poste à un autre, par adéquation les formations et les postes années même dans la FPT. D’une part le reexemple pour les Tos d’un établissement offerts, anticiper les évolutions et les crutement de catégories A et B pour des posà un autre. C’est aussi la possibilité d’ob- départs en retraite... À ce niveau, les tes nouveaux (médiateur, politique de la ville, tenir une mutation. Dans la FPT (Fonction collectivités doivent encore progresser. insertion...) ou techniques (urbanisme...) publique territoriale), il faut candidater sur C’est particulièrement important car la est difficile car le privé est plus attractif, les postes ce qui est différent de la fonction FPT emploie beaucoup de personnels d’autre part le recours aux contractuels publique d’État. En cas de problème mé- de catégorie C. Le développement de en particulier pour les catégories C est dical (maladie, contre-indication...) quand l’examen professionnel qui privilégie les utilisé pour permettre une certaine souun agent ne peut plus faire son métier et compétences professionnelles et non les plesse aux collectivités. À Saint-Mandé que cela nécessite un changeplus de 50 % des personnels sont rement de travail, on parle de La proximité de l’employeur crutés ainsi, pour certains en dessous reclassement, c’est une procédu Smic car ils sont à temps partiel. facilite la négociation. dure qui n’est pas simple et qui Cela conduit à un turnover important. dépend de chaque collectivité territoriale : matières traditionnelles des concours Simultanément des personnes peuvent les possibilités dépendent de la direction (mathématiques, français...) permet une rester dans la précarité pendant de nomdes relations humaines et de la force des évolution dans les cadres d’emploi plus breuses années, ce qui touche particulièsyndicats ainsi que du passé et des tradi- naturelle. Les ratios pour l’avancement rement les femmes. Parler d’évolution de tions des collectivités. Il existe des règles de grade, définis par la collectivité en carrière, c’est aussi mieux reconnaître le statutaires que chaque collectivité applique pourcentage des personnels concernés, travail et permettre un meilleur déroulede façon indépendante avec ou non la vo- est aussi une évolution importante : il est ment de carrière : ce n’est qu’à ce prix lonté d’aider l’agent. Pour le Val-de-Marne plus facile pour les organisations syndica- que l’on pourra agir sur l’absentéisme et cela concerne plusieurs centaines de per- les d’en discuter surtout si les personnels ses causes. Il faut aussi résorber la précasonnes par an et les demandes sont traitées les soutiennent alors qu’avant les quo- rité en facilitant le recrutement de titulaien commission de réforme. La négociation tas bloquaient le nombre de possibilités. res. Il reste enfin à s’attaquer au problèavec les collectivités est plus facile que dans À titre d’exemples, le nombre d’agents me de l’illettrisme qui touche 15 % des l’Éducation nationale. Cette proximité de concernés est passé de 200 à 1 000 personnels et peut monter jusqu’à 50 % l’employeur est d’ailleurs une des reven- pour le conseil général du Val-de-Marne dans certains services. dications CFDT pour l’amélioration de la et de 0 à 90 pour la commune de Saintsituation et du déroulement de carrière des Mandé, la mairie de Bonneuil va rajouPropos recueillis personnels, c’est ce qui l’a conduit à accep- ter 300 000 € pour les avancements par Christian Jolivet ter le principe de la décentralisation des Tos de grade. Cela permet et leur intégration dans les cadres de la FPT une meilleure reconnaisqui n’a pu malheureusement être obtenue sance de la catégorie C, à cause de la plupart des autres syndicats. en particulier au niveau En cas de problème il est plus facile de ren- financier avec la refonte contrer la collectivité. de cette catégorie. Il existe aussi la validation des Est-il possible de trouver un emploi acquis de l’expérience en dehors de la FPT et quelles sont (VAE) qui permet d’obles différentes possibilités à l’interne ? tenir des diplômes et la Il y a très peu de sorties volontaires de reconnaissance de l’exChristophe Gouyer (à gauche) la FPT. Par contre la formation continue périence professionnelle et des militants du Sgen-CFDT 9-3-4. est possible. Le plan de formation de (REP) qui permettra de « » Quoi de NEUF ? • numéro 6 • janvier 2008 • page 6 TÉMOIGNAGES POURQUOI CHANGER DE MÉTIER ? Jeune enseignante affectée en Seine-Saint-Denis, Céline Hervieu entame une démarche de mobilité vers les ressources humaines. Voici son témoignage. N’ yy a u r a i t- i l que les profs déprimés, ceux qui « n’avaient pas les épaules » pour tenir une classe, qui voudraient changer de métier ? Difficile de ne pas éveiller les soupçons quand on se présente comme une personne saine d’esprit, dynamique, et qu’on affirme en même temps vouloir s’éloigner de l’Éducation nationale. Pourtant les raisons ne manquent pas d’avoir envie de côtoyer autre chose que les salles de classe. Tout d’abord notre Institution n’épargne pas les débutants. Je me suis retrouvée, comme beaucoup, dans un collège difficile de Seine-Saint-Denis en tant que néotitulaire. On me promettait des points de bonus pour la mutation interacadémique au bout de trois ans dans cet établissement. Mais le contrat a changé en cours de route : le classement « Pep IV » de mon collège a été troqué contre « ambition réussite-EP1 » et seul le bonus de 600 points au bout de cinq ans a été maintenu, et encore… Mesure effective jusqu’en 2009 seulement, et ces points ne seront pas valables dans n’importe quelle situation. En clair, l’Éducation nationale restreint énormément ma liberté, tout en exigeant de moi une certaine abnégation. Car il faut avoir travaillé dans ce type de collège pour comprendre toute la maîtrise de soi qu’il faut y déployer. On doit encaisser des attitudes agressives à longueur de journée, avec un recul inébranlable. De plus les CPE sont eux aussi souvent débutants, et débordés. Le personnel administratif est rarement mieux armé. Ainsi chacun bricole dans son coin, tentant d’être utile aux élèves au milieu d’une joyeuse cacophonie. Enseignants de Ré- « sens : nos conditions d’exercice développent en nous bien des compétences transférables à d’autres activités. Il ne viendrait pas à l’idée d’un Anglo-Saxon de penser qu’un prof n’est bon qu’à se plaindre en attendant ses prochaines vacances. En France, les idées reçues sont plus tenaces, et un enseignant certifié en mal de changement se voit proposer de passer l’agrégation. Ce doit être le remède à tous les maux : tant de collègues la préparent inlassablement. Quelle alter- Nos conditions d’exercice développent en nous bien des compétences transférables à d’autres activités. seau ambition réussite, vous avez de l’avenir dans le coaching tendance zen ! Cela dit être enseignant en RAR à vingt-cinq trente ans (notre moyenne d’âge dans ce type de salle des profs) requiert une connaissance de soi et des adolescents qui dépasse de beaucoup celle qu’on possède à cet âge-là. Nous tombons donc dans des écueils d’implication excessive, ou d’idéalisme forcené, qui nous épuisent dès le début de carrière. Quoi de plus normal, alors, que de vouloir bifurquer ? Cette envie tombe sous le » native avons-nous ? Les plus « farfelus » vont sur « i-prof » et briguent les postes d’enseignement dans les hôpitaux. Les plus « ambitieux » obtiennent quelques heures dans l’enseignement supérieur. Les plus « aventuriers » soignent consciencieusement leur dossier pour obtenir un lycée français à l’étranger – ce qui suppose de se prêter au jeu de la sacro-sainte inspection, au passage. Mais toutes ces brillantes perspectives ne nous enferment-elles pas irrémédiablement dans l’enseignement ? L’idée de changer d’activité profession- Quoi de NEUF ? • numéro 6 • janvier 2008 • page 7 nelle serait-elle donc scandaleuse en 2008 ? Pourtant il suffit d’élargir son champ de vision au-delà de l’Éducation nationale pour percevoir la banalité d’un tel projet. Ainsi, loin de me laisser démonter par l’absence d’équivalent public au Fongecif, par la difficulté à obtenir un congé de formation avant cinq ans de carrière pour autre chose que l’agrégation ou le doctorat, par le parcours du combattant que constitue la quête d’informations, j’ai décidé de me reconvertir dans les Ressources humaines. Cependant j’aborde un chemin semé d’embûches. Les a priori de nos concitoyens sur les enseignants, les tracasseries administratives liées à toute démarche « inhabituelle », les sacrifices financiers qu’implique un minimum de formation dans mon futur domaine, tout cela joue en ma défaveur. Je déplore que ce « tout cela » constitue un frein psychologique puissant, à la source du fatalisme de nombreux enseignants, tristement résignés à quatre décennies d’Éducation nationale. Pourtant nombre d’entre nous découvrent petit à petit des failles dans leur vocation. Ressentirions-nous autant de culpabilité si nous exercions un autre métier au départ ? Céline Hervieu TÉMOIGNAGES LE DEHORS QUI VIENT Après avoir longtemps milité au Sgen-CFDT de l’Essonne, Martine Soavi enseigne depuis trois ans à la prison de Fleury-Mérogis. Avec le changement de public scolaire, c’est toute une pratique qui évolue. Quel est ton parcours professionnel ? Dès mes débuts dans l’enseignement, je me suis consacrée à l’éducation spécialisée. J’ai d’abord enseigné pendant deux ans à des enfants myopathes. Puis j’ai travaillé huit ans dans un Érea (établissement régional d’enseignement adapté) en internat. Pour des raisons familiales, il m’est devenu impossible de continuer à travailler en internat, alors je suis revenue près de chez moi dans une école « ordinaire » pendant seize ans. Dans cette équipe, il y avait quatre adhérents du Sgen-CFDT et nous avons pratiqué ensemble beaucoup de choses stimulantes : pédagogie de projet, classes transplantées… Puis après plusieurs années, j’ai eu le sentiment d’une certaine usure, j’ai estimé qu’il fallait changer. Pour travailler au centre des jeunes détenus de Fleury-Mérogis, il a fallu postuler sur ce « poste à profil » : écrire une lettre de motivation et préparer un CV envoyés à l’inspecteur d’académie. J’ai trouvé intéressant de devoir faire mon CV, cela m’a donné l’occasion de faire le point sur mon expérience. Ensuite j’ai passé un entretien pendant lequel il a fallu expliquer les raisons de ma demande et démontrer mon aptitude à prendre en charge des adolescents en souffrance. Comment se caractérisent tes nouvelles fonctions ? La prison de Fleury-Mérogis est une « maison d’arrêt », cela signifie que les détenus y sont en attente de procès. Elle comporte sept bâtiments, où sont répartis les détenus selon l’âge et le sexe. Cinquantedeux enseignants interviennent auprès de jeunes détenus qui peuvent être âgés de treize à dix-huit ans. Je suis en charge des bas niveaux (CE2-CM2) et des cours d’alphabétisation et contre l’illettrisme. Mon service est de vingt et une heures : vingt heures de cours et une heure de synthèse par semaine. Nous avons mis en place un système modulaire qui permet aux élèves de changer très vite de niveau selon les acquis. Nous préparons aussi le B2I (brevet informatique et internet), l’ASSR (attestation de sécurité routière) et des examens : le CFG (certificat de formation générale), le BEP et le bac. Ces examens dynamisent les apprentissages, ils montrent aux élèves qu’ils savent faire quelque chose. L’organisation des classes est fluctuante, on doit s’adapter selon les périodes de détention. Comme les élèves ne sont que cinq en classe, je peux consacrer au moins dix minutes à chacun d’eux. Pour ma part j’organise les cours de français et de mathématiques en trois séances : deux séances de découverte de nouvelles notions et une séance d’évaluation. Les jeunes ont besoin de ces évaluations régulières, elles leur permettent de savoir où ils se situent par rapport à ceux qui sont dehors. Ce qui est un peu difficile, c’est que je dois enseigner des notions de niveau CE2 à CM2 à des jeunes qui sont nettement plus âgés que les écoliers. Il faut trouver des documents adaptés à leurs intérêts. Comment les jeunes détenus vivent-ils leur scolarité ? La détention préventive, décidée par le juge à la suite de la garde à vue avant le procès qui n’aura pas forcément lieu, est très imprécises selon la volonté du juge de maintenir ou non le mandat de dépôt. Cela peut durer plusieurs mois pendant lesquels le jeune est dans l’incertitude la plus complète sur son devenir. Il n’y a aucun problème d’absentéisme mais les élèves sont souvent très fatigués le matin, beaucoup connaissent des insomnies en raison des clameurs incessantes de certains prisonniers, la nuit. Ils se lèvent, prennent leur pochette de classe qui contient leur cours et des éléments de leur vie privée comme une photo de leur petite amie, cette chemise est finalement un de leurs rares espaces d’intimité. La plupart des jeunes détenus souhaitent bénéficier des cours que nous proposons. Souvent déscolarisés avant leur incarcération, ils vivent comme une souffrance de ne plus aller à l’école. Quoi de NEUF ? • numéro 6 • janvier 2008 • page 8 Quelles satisfactions personnelles retires-tu de cette mobilité professionnelle ? Elle m’a obligé à repenser mes valeurs, ce que signifie le geste d’enseigner. Cela m’a permis de me repositionner en tant qu’enseignante. Même si j’interviens en milieu carcéral, je suis sereine par rapport à ce que je fais. Les relations avec les jeunes sont très enrichissantes. Quand on participe à l’école de la prison, on est l’oxygène, le dehors qui vient. Je bénéficie aussi de beaucoup de formation et puis le travail avec des personnels du second degré, les éducateurs de la PJJ (police judiciaire de la jeunesse) et les personnels de l’administration pénitentiaire est très positif. Comment envisages-tu ton avenir professionnel ? Quand le bruit des grilles me sera devenu indifférent, il faudra que je parte. Je passe sept grilles avant d’arriver à l’école. Je changerai peut-être de public, j’aimerais travailler avec des détenus adultes ou faire complètement autre chose, au conseil général par exemple. Enseigner jusqu’à cinquante-neuf ans me semble difficile. En tout cas pour les élèves, ce ne serait pas un cadeau ! Comment une organisation syndicale peut-elle aider les personnels dans leur démarche de mobilité ? J’ai eu à m’occuper de cette question à plusieurs reprises pendant mon mandat d’élue du Sgen-CFDT. Je me souviens d’une collègue qui m’a appelée un jour pour me demander : « Comment on fait pour démissionner ? » Nous avons discuté, elle a fini par m’expliquer ses difficultés professionnelles, de fil en aiguille on a cherché ensemble des solutions et elle est désormais éducatrice en internat. Le syndicat est souvent bien informé des possibilités et il peut avoir un rôle d’accompagnement. Et à présent que nos carrières vont devenir de plus en plus longues, il est important de trouver une activité professionnelle où on se sent bien. Propos recueillis par François Salaün TÉMOIGNAGES LA MOBILITÉ : C’EST POSSIBLE Mylène Jacquot nous reçoit dans les locaux de la Fédération des Sgen-CFDT un mercredi de décembre. En tant que secrétaire nationale, elle a en responsabilité les dossiers du secteur statutaire-défense des personnels : statuts, salaires, services, temps de travail, conditions de travail... Le champ d’intervention est vaste et nous avons souhaité recueillir son témoignage du fait de ses responsabilités fédérales mais aussi de son propre parcours professionnel. D ans un premier temps maître auxiliaire en Lycée professionnel sur des postes Mafpen (formation des personnels et formation continue), Mylène devient PLP2 Lettres-Histoire. Géographiquement, les affectations qui lui sont proposées ne lui conviennent pas : elle demande très vite une disponibilité pour convenance personnelle. Pour intégrer une formation de bibliothécaire et obtenir au final le très convoité concours de conservateur qui donne droit à une formation de dix-huit mois à l’Enssib de Lyon. Son engagement militant remonte au lycée. Devenue salariée et affectée à la Bibliothèque universitaire de Lorraine, l’adhésion à un syndicat semble logique : ce sera La mobilité, c’est possible, nous dit Mylène, à condition d’en vaincre tous les obstacles, d’avoir une très forte volonté et de se débrouiller tout seul dans le maquis des textes. La mobilité est désormais inscrite dans la loi : elle est possible en théorie. La question serait plutôt : pourquoi les textes ne servent-ils pas ou si peu ? Repérons les obstacles. Trop peu d’information ou de publicité auprès des salariés. Bourse des emplois, sites ressources académiques ou nationaux : il faut que des outils fiables se mettent en place. Par ailleurs, les corporatismes sont des obstacles à l’évolution des mentalités si l’on veut faciliter les circulations à venir entre les Fonctions publiques et perfectionner les accompa- Les corporatismes sont des xxobstacles à l’évolution des mentalités. chose faite au SNB, ex Syndicat national des bibliothèques qui appartenait à l’ex-FEN. Élue CAPN (commission administrative paritaire nationale), intégrant les instances du syndicat, elle en devient rapidement la secrétaire générale. L’éclatement de la FEN et les enjeux de pouvoir qui suivront conduisent Mylène a reconsidérer son engagement pour faire le choix d’un syndicalisme général et confédéré. L’ensemble du SNB rejoindra en 2001 la CFDT, c’est-à-dire la branche bibliothèque du Sgen-CFDT. Mylène, déchargée à temps complet, devient secrétaire nationale au congrès de 2004. gnements des personnels qui obtiennent un détachement. Arriver dans un nouveau service par voie de détachement, c’est d’abord et avant tout devoir s’adapter à de nouvelles pratiques, à l’organisation d’un service par équipes : une formation d’adaptation à l’emploi est nécessaire. Pour ne prendre qu’un exemple, l’accueil de 3 à 4 000 étudiants par jour en bibliothèque universitaire ne s’invente pas. L’agent détaché doit aussi accepter de nouvelles modalités qui sont bien souvent à l’opposé d’une conception encore trop individualiste de la pratique professionnelle. De ce point de vue, persiste un problème de perception de l’enseignant en position de détachement : les enseignants en recherche de mobilité professionnelle sont trop souvent perçus comme des personnels en situation d’échec qui viennent frapper à la porte des autres Fonctions publiques. Il est temps de faire évoluer les perceptions et de faire admettre que chacun a le droit d’avoir envie d’une seconde carrière et d’élaborer son propre plan de formation sur la base d’une motivation positive. Il est donc important de distinguer un aménagement de fin de carrière d’une vraie mobilité professionnelle. Droit individuel à la formation : de nouvelles perspectives à mettre en œuvre Le DIF (Droit individuel à la formation, issu des accords interprofessionnels de 2003) sera une avancée importante s’il permet aux agents de trouver un lieu d’expression afin de préciser leurs attentes ou leurs besoins. Par exemple, l’idée d’un entretien annuel est intéressante, il faut en envisager les modalités pratiques afin de sortir de la seule notation / évaluation... Un véritable entretien de formation est à inventer à l’Éducation nationale... La difficulté pour la Fonction publique, rappelle Mylène, est de mettre en œuvre une gestion des ressources humaines avec d’aussi grandes masses : il faut inventer des solutions de proximité sur la base d’impulsions nationales. Une gestion géographique de la mobilité serait préférable à Quoi de NEUF ? • numéro 6 • janvier 2008 • page 9 une gestion corporatiste. On pourrait imaginer de faciliter des mobilités inter-fonctions publiques pour les personnels enseignants ou administratifs dans leurs aires géographiques d’affectation. Pour des personnels soumis à une carte scolaire, par exemple. Bien sûr il s’agit pour l’heure de science-fiction... Dans l’attente de décrets d’application, un accord a été signé par la CFDT parce qu’il faut renforcer et améliorer la formation continue des personnels, créer de nouveaux droits et faire en sorte qu’ils ne se transforment pas en handicap. Précisons enfin que le SgenCFDT revendique la création, à l’échelon régional ou académique, de cellules d’information, d’aide et d’accompagnement, comprenant des conseillers en formation, ouvertes à l’ensemble des agents, titulaires ou non, qui leur permettent d’avoir accès au bilan de compétences, aux procédures de validation des acquis de l’expérience et aux possibilités de reconversion professionnelle. Philippe Antoine TÉMOIGNAGES FAIRE AVANCER LE SYSTÈME ÉDUCATIF Après avoir été enseignant, puis quatre ans proviseur adjoint du lycée Freppel d’Obernai, dans le Bas-Rhin, Nicolas Feld vient de rejoindre son poste de principal du collège Claude Debussy d’Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis. Quel parcours t’a mené au professorat ? J’ai fait de nombreux petits boulots lorsque j’étais étudiant : ouvreur dans un cinéma de Strasbourg, serveur au Quick, pion à mi-temps… et, alors que j’avais entrepris des études de droit, j’ai arrêté un an et demi pour faire le tour du monde : j’ai été éleveur de moutons à Canberra, j’ai servi des petits déjeuners à Sydney et j’ai même fabriqué des futons mais j’ai aussi été barman, serveur et plongeur. En Polynésie, la Mission catholique m’a proposé de faire des remplacements en histoire-géographie dans un collège d’une petite île voisine de Bora Bora. Expérience formatrice auprès d’élèves en grande difficulté qui ne parvenaient pas à se couler dans « le moule ». Ça m’a plu. Rentré en France, tout « blématique sociale. À cette époque, en marge du mouvement, on pouvait candidater pour des établissements à pédagogie différenciée. C’est ce que j’ai fait et j’ai été affecté dans un collège réputé difficile de la banlieue de Strasbourg, au Neuhof. Je l’ai fait aussi parce que j’avais la possibilité, si l’expérience n’était pas concluante, de revenir en arrière. C’était effectivement une vraie prise de risque et j’avais des doutes. Mais, le contact avec les élèves a été très positif. Pourquoi devenir personnel de direction ? J’ai passé cinq années au collège du Neuhof. C’est pendant cette période que j’ai pris la décision de changer de métier. Je voulais arrêter d’enseigner avant de m’en lasser, alors que j’étais épanoui dans cette profession, Bien souvent, l’absence de gestion des ressources humaines débouche sur des conflits. en ayant un plein temps de rédacteur en assurance, j’ai entrepris des études d’histoire et de géographie afin d’enseigner la discipline. De quand date ta vocation pour les Zep ? Après avoir été reçu au concours, j’ai enseigné quatre ans dans un lycée de Strasbourg mais j’étais toujours intéressé par la problématique des Zep qui est avant tout une pro- » pour en garder une image positive. Je voulais faire avancer le système éducatif, promouvoir le travail en équipe et passer de la revendication au concret. Commissaire paritaire académique du SgenCFDT, membre de différentes instances syndicales, mon appartenance au syndicat général qu’est le Sgen-CFDT m’a aidé à passer le concours en m’apportant une connaissance très approndie du sys- tème éducatif. J’ai été reçu à ce concours et j’ai été affecté quatre ans au lycée Freppel d’Obernai en tant que proviseur adjoint. Quels sont les leviers d’action d’un chef d’établissement ? La marge d´autonomie est considérable et en même temps restreinte. C’est d’ailleurs pour cela que ça explose parfois dans les établisssements. Deux sphères de libertés peuvent s’opposer : celle de la direction qui est parfois bien seule face à celle des enseignants dont le nombre fait le poids. Bien souvent, par défaut de formation, l’absence de gestion des ressources humaines débouche sur des conflits. Le chef d´établissement doit veiller à instaurer un climat serein de dialogue social. Concrètement, il s’agit pour la direction, selon moi, de permettre la mise en place d’une politique pédagogique et d’impulser l’innovation – le conseil pédagogique est tout trouvé pour cela – tout en assumant ses missions managériales. Une crise du recrutement existait dans cette catégorie de personnels. Depuis les avancées salariales de 2000, la carrière est plus attractive. Mais si l’on passe le concours uniquement pour mieux gagner sa vie et régler des problèmes d’ego, alors c’est raté ! La masse considérable de travail et de responsabilités est Quoi de NEUF ? • numéro 6 • janvier 2008 • page 10 loin d´être compensée par l’écart de salaire entre les enseignants et les personnels de direction. Que penses-tu de l’argument qu’on entend parfois en commission paritaire que le chef d’établissement n’a pas à s’occuper de pédagogie et qu’il est un administratif ? Si c´était le cas je n´aurais certainement pas passé le concours de personnel de direction ! La mission du chef d’établissement est éminemment pédagogique. Il est d´ailleurs très officiellement le premier pédagogue de l’établissement. Il rend des arbitrages, mais il ne le fait qu’après avoir écouté tout le monde dans un travail collectif. C’est bien là l’intérêt du conseil pédagogique. Nous en avons l’exemple dans le collège avec la ventilation des crédits pédagogiques que nous allons répartir collectivement. Par ailleurs, il faut évoluer dans l’évaluation et particulièrement dans l’inspection. De ce point de vue un redéploiement des missions s’impose entre les IPR (inspecteurs pédagogiques régionaux) et les chefs d´etablissement, à l’instar d´autres pays europ éens qui ont confié aux chefs d´établissement la mission d’inspections individuelles et aux corps d´inspection le soin d´inspecter les établissements. Propos recueillis par Xavier Boutrelle PERSPECTIVES PERSPECTIVES VAE Reconnue par le Code du travail, la Validation des acquis de l’expérience (VAE) permet de faire reconnaître son expérience par l’obtention d’un diplôme. Elle constitue ainsi un tremplin pour améliorer sa situation professionnelle. Point de vue d’un des membres du jury de VAE du Val-de-Marne. J’ ’ai reçu un jour une convocation officielle de l’inspection académique du Val-de-Marne m’invitant à participer à un jury de VAE. Je n’ai même pas cherché à savoir de quoi il s’agissait, mon devoir m’appelait. C’est ainsi que ma carrière de membre de jury a commencé alors que je n’avais aucune connaissance sur le sujet. Il m’a fallu peu de temps pour comprendre l’enjeu de ce dispositif. Bien qu’un peu déconcerté au début par l’organisation, j’ai vite dépassé ce stade. Cela fait maintenant plus de cinq ans que je participe régulièrement aux jurys qui sont composés de professionnels et d’enseignants. Pour ma part, j’interviens pour des niveaux de formation 4 et 5. Les candidats présentent un dossier à retirer auprès du Cava (Centre académique de validation des acquis). Ils doivent justifier de trois ans d’activité professionnelle dans le diplôme visé. Ce dossier est identique quel que soit le niveau de diplôme. Autant vous dire qu’il y a de sérieuses différences rédactionnelles entre un dos- sier de CAP et un dossier de BTS. Dans le Val-de-Marne, les candidats sont systématiquement convoqués (ce n’est pas obligatoire) pour argumenter leur dossier. Cette façon de fonctionner permet de donner une « touche humaine » à un écrit. Ainsi, un dossier peu « riche » peut être valorisé par une « prestation » plus qu’honorable. L’inverse peut être vrai car les membres du jury savent déceler le « copier coller ». Ce qui est intéressant dans ce dispositif, c’est d’avoir la possibilité de rencontrer des candidats qui la plupart du du dossier. Ils reçoivent ensuite le candidat pour un entretien de trente à quarante-cinq minutes. Au cours de celui-ci chacun peut poser des questions sur la pratique du métier mais aussi vérifier que le cadre du référentiel est respecté. Les questions posées ne sont pas axées sur un « savoir livresque » mais sur les compétences acquises en rapport avec le diplôme. À la fin de l’entretien, il y a une délibération qui dure environ dix minutes. Le jury peut accorder tout ou partie du diplôme. Le postulant est convié à prendre connaissance du ré- temps sont sortis du système éducatif sans diplôme mais aussi des professionnels. Une séance se déroule de la façon suivante. Le président du jury donne les renseignements de type administratifs concernant le candidat. Il fait ensuite une lecture du parcours professionnel afin que le jury se fasse une idée des différents emplois occupés. Cette phase étant terminée, les membres du jury prennent connaissance sultat final et repart immédiatement en cas de réussite avec une attestation valant diplôme en attendant d’avoir le vrai. J’ai pour ma part assisté à des jurys couvrant des diplômes différents et cela m’a sorti de mon ordinaire en enrichissant mes connaissances du monde du travail et sur des formations que je ne connaissais pas : CAP de cuisinier, BEP des métiers de la restauration, métiers liés à la sécurité et à l’environ- La VAE est avant tout une aventure xxhumaine. Quoi de NEUF ? • numéro 6 • janvier 2008 • page 11 nement, agents de transport messagerie... Et quel bonheur de voir le visage rayonnant des reçus ! Comment oublier ce père de famille de quarante ans passés qui est sorti en pleurant après validation de son expérience en expliquant qu’il avait lancé un défi à ses enfants qui se moquaient de lui car il n’avait pas de diplôme ? Comment ignorer ces taulards en fin de peine « examinés » dans l’enceinte même de la prison de Melun qui allaient pouvoir retrouver la liberté et un boulot éventuel avec un diplôme en main ? La VAE est avant tout une aventure humaine. Si notre milieu est plutôt hostile à ce dispositif, c’est qu’il est difficile de reconnaître une expérience et que beaucoup ne savent pas ce que représente la reconnaissance d’une activité au lieu de diplômes passés traditionnellement. En ce qui me concerne, délivrant des « diplômes académiques » je peux attester que les 90 % de reçus méritaient amplement l’obtention de leur diplôme. Didier Maire PERSPECTIVES L’ACTION DES RESSOURCES HUMAINES Au mois de décembre, les ressources humaines du rectorat de Créteil ont reçu en audience plusieurs militants du Sgen-CFDT 9-3-4. Chiffres à l’appui, l’administration cristollienne a fait le point sur les questions de mobilité des agents de l’Éducation nationale. avis de l’inspection, passage en Capa (commission administrative paritaire académique), et parfois concours. Il y a aussi les allègements de service, les aménagements de postes, et les détachements qui représentent un nombre d’équivalents temps pleins conséquent, pris sur l’enveloppe générale des moyens d’enseignements et compensent l’insuffisance des postes en réadaptation (78 en 2007). Ces dispositifs sont soumis à avis et préconisations médicaux, ils concernent beaucoup d’enseignants. L’académie de Créteil a servi de référence au ministère de l’Éducation nationale pour une harsentretien très ouvert accormonisation des pratiques d’accompagnedé par la direction des resment des personnels. Vingt-quatre reclassources humaines (DRH) de sements ont été effectués pour des agents l’académie de Créteil permet déclarés inaptes à l’enseignement à deux d’affiner et d’approfondir la connaisou trois ans de la retraite sur des possance de ce service qui effectue un trates de catégorie C, tout en gardant leur vail complexe pour la mobilité profestraitement de catégorie A, ainsi que des sionnelle à l’Éducation nationale avec détachements sur les services du rectorat intelligence et humanité. et des inspections académiques en postes Ce service comprend huit personnes : de catégorie B : action culturelle, interDRH et secrétaire général adjoint, DRH nationale, communication, maintenance adjointe, trois chargées de mission, trois informatique, service information. secrétaires. Il reçoit 1 200 personnes par Depuis trois ans, les organisations syndicaan, pour entretien devant déboucher sur les sont invitées à une réunion d’informades solutions. Il effectue égaletion, des documents La direction des ressources humaines sont fournis et la transment plus de 150 entretiens bilans pour des personnels en dé- xxreconnaît la pénibilité et les difficultés physi- parence est de règle. tachement. Ces entretiens durent les administraques et psychologiques du métier d’enseignant. Pour une heure minimum. tifs, on recherche un Pour la DRH, la mobilité professionnelle La mobilité professionnelle « pour las- autre poste dans la même administraà l’Éducation nationale est « incontour- situde » est difficile à organiser à cause tion, un détachement vers les collectivités nable » particulièrement pour les ensei- de « l’image brouillée » que les structures territoriales ou bien vers d’autres ministègnants qui constituent la majorité des cas. d’accueil éventuelles se font de l’ensei- res par intégration. Les plus « mal servis » Tous ceux qui ont envie de faire « autre gnant et qu’il a parfois de lui-même : il ne sont les agents de service. Le nombre de chose » et n’ont pas de problème se pas- serait capable que d’enseigner. Mais les postes d’agents d’accueil est inférieur sent évidemment de l’aide de la DRH. Elle entretiens sont de nature à faire émerger à la demande : il n’y a plus de postes reconnaît la pénibilité et les difficultés du chez les intéressés la conscience de capa- au concours « d’agent de bureau ». La métier d’enseignant sur le plan psycholo- cités ignorées, un projet et la possibilité de seule « solution » est souvent la retraite gique et physique : « L’arrivée dans notre trouver un poste adapté après deux à trois pour invalidité. Le reclassement des chefs académie pour un néotitulaire de pro- ans d’immersion et d’adaptation dans d’établissement est aussi très difficile : un vince peut constituer un choc et après des une autre activité, à l’Éducation nationale retour vers les disciplines d’origine ou un années d’exercice, un point de rupture ou ailleurs. Entre 2004 et 2007, on a détachement administratif. peut être atteint. » Dans tous les cas, la compté neuf sorties de réadaptation hors Le travail de la DRH de Créteil mérite mobilité s’impose : changement de disci- Éducation nationale vers les collectivités d’être connu, apprécié et approché pline ou de fonction, reconversion, réo- territoriales, bibliothèque nationale, INA, sans tabou, pour mieux aider les jeunes rientation. Une étude est en cours, afin de Jeunesse et Sport… et trois à l’interne qui arrivent et pour assumer l’accompachiffrer les réorientations : la DPE procède dont un PE en documentation, un PE en gnement individuel des personnels. dossier par dossier mais les intéressés ne CPE, un PLP en psychologue scolaire, ces font pas toujours remonter leur devenir dernières reconversions s’effectuent après Anne Nguyen L’ professionnel. On a pu dénombrer onze créations d’entreprises après disponibilité. Une néotitulaire en difficulté ayant bénéficié d’une « affectation protégée » a pris une disponibilité pour effectuer un stage dans une grande entreprise privée où elle a obtenu un CDI. « La respiration » offerte par cette affectation et les entretiens avec les chargés de mission de la DRH peuvent permettre : un temps de reconstruction et le maintien sur un poste d’enseignant, une aide et un tutorat étant souvent proposés en relation avec les IPR (inspecteurs pédagogiques régionaux) de la discipline ; une reconversion dans des entreprises privées ou publiques, mais elles ne sont pas encore suffisamment connues faute de remontées. Concernant les secondes carrières « sticto sensu », elles nécessitent quinze ans d’ancienneté. Trente postes de catégorie A ont été ouverts pour toute la France en 2007. C’est peu, d’autant que les personnels de l’Éducation nationale sont en concurrence avec le ministère de la Défense, France-Télécom, La Poste… L’académie de Créteil a obtenu un départ en seconde carrière cette année : un agrégé de mathématiques a intégré un autre ministère. Quoi de NEUF ? • numéro 6 • janvier 2008 • page 12 PERSPECTIVES AUDIENCE À VERSAILLES Le Sgen-CFDT a demandé et obtenu en décembre dernier une audience auprès de la directrice des ressources humaines de l’académie de Versailles, Madame Galicher. Aide à la mobilité, information, accompagnement, premières données... Nous vous en proposons un compte rendu. centaine bénéficie d’un suivi contractualisé d’une année. On peut offrir à l’agent un détachement provisoire, des stages externés, une formaes services du rec- De notre point de vue (syndition auprès d’un tuteur avec torat sont tout à fait cal) la relation au chef d’étaun contrat de progrès... Le conscients que les blissement comme supérieur SARH observe que la situaquestions de mobi- hiérarchique reste problémation se stabilise pour une lité professionnelle, seconde tique (au sens précis de procinquantaine de collègues. carrière ou aménagement de blème et de vrai enjeu) car il Là encore, pour les sorties fin de carrière vont prendre de nous faut sortir d’un système de réadaptation, les solul’importance dans les années à de notation sanction pour entions sont à imaginer : acvenir. Il est devenu nécessaire trer dans une perspective où cès à de nouvelles fonctions, de proposer aux agents de l’entretien évaluation permetchangement d’affectation... nouveaux outils. Ainsi le por- trait à l’agent de préciser ses À noter que la DRH souligne tail Ressources humaines du missions, de redéfinir son prole rôle important de l’acsite académique propose un jet et de « resituer son action compagnement syndical, espace consacré à la seconde dans le collectif » comme le par exemple pour trouver carrière : les agents peuvent y précise Madame Galicher. puis accepter une solution postuler directement pour un Nous nous sommes égalepour l’agent concerdétachement et déposer en L’administration reconnaît le rôle important né. « Vous réalisez ligne CV et lettre de motivaun travail important, tion. Les nouvelles disposi- xxde l’accompagnement syndical. notamment les élus tions de 2003 commencent ploie environ 40 000 ensei- du personnels. » Cela fait donc à être mises en œuvre, ment permis d’aborder les gnants, les signalements sont plaisir à entendre : le coml’aide au détachement se dé- questions de reconversion et essentiellement le fait des pliment n’est pas si fréquent veloppe mais les demandes de changement de discipline personnels de direction qui pour les militants que nous ne sont pas massives. Vingt à l’intérieur de l’Éducation bénéficient de plus en plus sommes ! candidatures ont été enregis- nationale car nous avons de formations spécifiques, trées cette année, huit seront pu observer avec les collènotamment afin de situer les Philippe Antoine, étudiées par une commission. gues concernés un manque responsabilités des agents). Sylvaine Godard L’objectif affiché par la direc- d’accompagnement et des Parmi ces enseignants, une et François Salaün tion des ressources humai- conditions souvent difficiles nes est « d’inciter l’agent à se d’affectation sans décharge construire son propre parcours horaire et sans modalités professionnel ». Pour cela il spécifiques. « Tutorat, suivi faut mettre à la disposition des de stages adaptés, il faudra salariés des outils : le bilan de en effet réfléchir à ce type compétences et l’entretien pro- d’accompagnement », nous fessionnel doivent être envisa- répond la directrice des resgés dans ce sens. Reformuler sources humaines (DRH). son CV, définir et promouvoir Enfin au vu des évolutions les compétences professionnel- à venir pour la voie profesles des enseignants candidats : sionnelle, il va être urgent les services des ressources hu- d’imaginer des plans de remaines veulent manifestement conversion prioritaires pour créer une nouvelle dynamique l’ensemble des enseignants en synergie avec les stages du secteur professionnel terDafpen, le Plan académique tiaire, nous nous permettons de formation et les entretiens ici de le souligner. professionnels si ces derniers Formation tout au long de la Dans la salle d’attente du rectorat de Versailles. se mettent en place. vie ? Nouvelles dispositions L pour la formation des néotitulaires ? Droit individuel à la formation ? La discussion collective doit s’engager et se donner les moyens d’imaginer davantage de souplesse et de mobilité... À suivre... L’aide aux personnels en difficulté est prise en charge par un service particulier associé à la DRH (SARH : service d’appui aux ressources humaines). Il s’agit d’une aide sous l’angle de la remédiation et non d’un traitement disciplinaire. À Versailles environ 700 enseignants sont signalés chaque année comme étant « en difficulté » (à noter que Versailles em- Quoi de NEUF ? • numéro 6 • janvier 2008 • page 13 PERSPECTIVES JEUNES EN ÎLE-DE-FRANCE Qu’en est-il de la mobilité professionnelle chez les jeunes Franciliens ? Éléments de réponse de la directrice du CIO de Colombes dans les Hauts-de-Seine. L a mobilité professionnelle est particulièrement forte en période de première insertion professionnelle. Pour 15 % des jeunes, l’expérience professionnelle durable acquise pendant la formation est un facteur d’insertion rapide, même si 30 % des apprentis ne sont pas employés sept mois après la fin de leur contrat (surtout s’ils sont non diplômés). En fait le niveau de qualification est le facteur déterminant pour l’insertion durable. Un Francilien sur deux, selon l’enquête IVA (insertion vie active) 2006, est en emploi sept mois après l’école : Comment la Halde intervient-elle contre les discriminations ? Après deux ans d’exercice, quel bilan tirer de son activité ? 88 % des sortants de grandes écoles, 78 % de troisième cycle, 70 % des BTS ou DUT (surtout industriels), 60 % des bac techno ou pro, 43 % des CAP du nettoyage-assainissement. La mobilité ascendante est surtout le fait des cadres qui quittent l’industrie ou le bâtiment pour le commerce, la finance, ou la gestion d’entreprise, L’expérience professionnelle plus rémunérateurs, xxdurable acquise pendant la for- changeant de poste ou d’entreprise, voimation est un facteur d’insertion re de métier. La starapide. bilité dans l’emploi concerne surtout ou BEP mais 20 % seulement des non les diplômés en « sciences dures » tout qualifiés travaillent, souvent dans des comme les titulaires de DUT et de BTS emplois précaires et/ou aidés, pour qui ont une insertion rapide, durable et ces derniers. de bonne qualité. Des disparités importantes intervien- À l’autre extrêmité, les jeunes non qualinent selon les secteurs d’activité : la fiés, cinq ans après leur sortie de l’Écosanté, l’hôtellerie tourisme, le social, le, sont pour 25,6 % au chômage, conl’informatique et les banques finances tre 8,8 % pour les bacheliers, et 3,9 % assurances embauchent, tout comme pour les diplômés du supérieur. le génie civil, au contraire de l’habille- Aider tout jeune à acquérir une qualifiment, des structures métalliques ou des cation diplômante est manifestement la finitions du bâtiment, du BEP sanitaire condition de l’insertion à venir. et social (même si le taux d’emploi est meilleur en Île-de-France qu’ailleurs) ou Maryse Béhar L’orientation des jeunes : pourquoi autant d’angoisse ? La saison de l’orientation a commencé au SCUIO (Service Commun Universitaire d’Information et d’Orientation) de l’Université de Créteil… ment de contestation étudiante, médiatisation de l’échec à l’université… Chargée d’information et d’orientation et mère de trois enfants, je passe beaucoup de temps à rassurer les parents de terminale angoissés par « le CONTESTATION ÉTUDIANTE bon choix » en échangeant sur nos pratiques et parcours professionnels Cette année le climat est encore respectifs. plus tendu pour les familles et les terminales en raison de l’actua- FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE lité : mise en place de la loi dite LRU (Loi relative aux libertés et Les adultes nés dans les années 60, et responsabilités des universités) et tout particulièrement les enseignants son article 20 sur « l’orientation (formation académique initiale et imactive » (Tout candidat est libre de muable...), issus d’un parcours profess’inscrire dans l’établissement de son sionnel souvent linéaire n’abordent pas choix, sous réserve d’avoir, au préa- suffisamment la notion de formation lable, sollicité une préinscription lui tout au long de la vie avec les générations permettant de bénéficier du dispositif qui arrivent sur le marché du travail. d’information et d’orientation dudit Les étudiants d’aujourd’hui ont consétablissement, qui doit être établi en cience qu’ils changeront de métier pluconcertation avec les lycées.), mouve- sieurs fois dans leur vie. Ils vivent cela difficilement (manifestation contre le CPE). Aucun enseignement aujourd’hui au lycée et à l’université en licence ne parle de la formation continue des salariés, de la VAE (validation des acquis de l’expérience)... La CFDT revendique la sécurisation des parcours professionnels, l’aller et retour entre travail et formation, mais cela ne suffit pas. Elle doit revendiquer la prise en charge dans les programmes du concept « de formation tout le long de la vie » au collège en troisième et au lycée. Avec ce changement de culture et de mentalités le passage entre le secondaire et le supérieur se fera de manière plus sereine et apparaîtra la notion de projet d’études évolutif… Quoi de NEUF ? • numéro 6 • janvier 2008 • page 14 Joëlle Faure Dunabeitia Ingénieur d’études en orientation et insertion professionnelle PERSPECTIVES WEBOGRAPHIE MOBILITÉ PROFESSIONNELLE Seconde carrière • Avec l’association Aidoprofs, chaque enseignant qui souhaite mettre en œuvre un projet de reconversion, quel qu’il soit, est soutenu à toutes les étapes nécessaires : www1.planeteafrique.com/AideAuxProfs/index.asp?affiche=Menu.htm&rub=Accompagner • Le Café Pédagogique publie sur son site un dossier spécial : « Débuter une seconde carrière » www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2007/Carrieres.aspx • Sur les sites des académies de Créteil et de Versailles, un dossier spécial concernant « la seconde carrière » propose des fiches de postes accessibles aux personnels de l’Éducation nationale : – Créteil : www.ac-creteil.fr/rectorat/carriere/secondecarriere.htm – Versailles : bv.ac-versailles.fr/secondecarriere/ Validation des acquis de l’expérience • Les Cahiers pédagogiques ont consacré un numéro entier de leur revue à la Validation des acquis de l’expérience. Certains articles peuvent être téléchargés : www.cahiers-pedagogiques.com/numero.php3?id_article=3382 • Chacun sur leur site le ministère de l’Éducation nationale et Eduscol consacrent des articles à la VAE dans l’enseignement : eduscol.education.fr/D0077/accueil.htm www.education.gouv.fr/cid1106/fonctionnement-de-la-v.a.e.html Du côté du Sgen-CFDT • La fédération des Sgen-CFDT a pris position sur les carrières et rémunérations des enseignants lors du congrès d’IIlkirch : « La carrière demeure le principe de base de l’appartenance à la Fonction publique. Ce principe qui ne lie pas en général les agents à un emploi déterminé, garantit l’indépendance des fonctionnaires et leur permet d’évoluer dans la hiérarchie des corps et des catégories. La carrière doit aussi répondre à la demande de mobilité professionnelle ou géographique des personnels. » www.sgen-cfdt.org/actu/article592.html • Le site Sgen + est entièrement dédié à la défense des personnels, il contient quelques pages consacrées à la seconde carrière. www.sgen-cfdt-plus.org COURRIER DES LECTEURS Une critique, un rectificatif, une proposition pour aller plus loin ? La rédaction de Quoi de neuf ? souhaite ouvrir ses pages au lecteur, alors n’hésitez pas à lui faire part de vos remarques à l’adresse suivante : [email protected]. Ci-dessous un message reçu au mois de décembre concernant le numéro 3. Bonjour, En mai dernier, vous avez publié un journal pour inviter les enseignants à « travailler autrement » : dans cette perspective, je souhaite vous faire part de l’appel aux pédagogues de Gabriel Cohn-Bendit dans le but de per- mettre la création de nouveaux établissements expérimentaux comme celui de Clisthène dans la banlieue de Bordeaux. Son appel a été relayé par le café pédagogique et a permis la création de plusieurs groupes de travail : www.cafepedagogique.net/ communautes/Collegeexperimentaux/default.aspx Qu’en pensez-vous ? J’ai pu rencontrer certains participants au salon de l’éducation en novembre. L’idée me paraît très intéressante. Cordialement, Anne Lenglet Quoi de NEUF ? • numéro 6 • janvier 2008 • page 15 Réponse de la rédaction : L’initiative de Gabriel CohnBendit nous semble aussi intéressante et, avec vous, nous nous proposons de la relayer auprès des adhérents, de la fédération Sgen et de la confédération CFDT. REVENDICATIONS DU SGEN-CFDT Pour une mobilité réelle des agents dans et hors de l’Éducation nationale La mobilité professionnelle des agents est amenée à se développer pour l’ensemble des Fonctions publiques. Formation continue, validation des acquis, gestion des ressources humaines, seconde carrière ou aménagement de fin de carrière : l’Éducation nationale est loin de mener une politique répondant aux besoins de ses agents. En effet, les métiers de l’éducation ont fortement évolué ces dernières décennies : crise de valeurs, évolution des publics et des métiers vers une dimension éducative du travail, multiplicité des nouvelles tâches, inflation des textes réglementaires et des réformes sans bilan partagé avec les personnels et sans réel pilotage... Les politiques et l’administration, même s’ils ont pris conscience du problème et des enjeux, n’ont pas su créer une vraie dynamique permettant une mobilité aux agents en souffrance, en difficulté ou simplement en demande d’évolution dans leur métier : le nombre de postes ou de solutions permettant une reconversion, par exemple, est ridiculement faible par rapport aux demandes exprimées ou non. Le chiffre de 10 % des enseignants souPour un recrutement mieux ciblé haitant quitter l’Éducation nationale et une formation qui permette l’adaptation est avancé. Le recrutement est fondamental pour éviter les erreurs d’orientation. Une formation élargie doit faciliter reconversions et mobilités au sein de l’ensemble des Fonctions publiques. Le Sgen-CFDT revendique : • un recrutement qui tienne compte de l’ensemble des compétences nécessaires à l’exercice des métiers ; pour les enseignants la dimension pédagogique et la réflexion sur les pratiques est indispensable pour permettre une meilleure préparation des candidats aux concours et à la réalité des métiers ; • une formation généraliste qui ne se limite pas Pour un déroulement de carrière plus respectueux à l’excellence disciplides personnes et qui favorise les évolutions naire et qui prépare les futurs personnels à l’enLes plans de formation doivent offrir aux agents de vraies perspectives d’évolution. Les semble des tâches qu’ils agents de la Fonction publique doivent pouvoir choisir sur la base de motivations positidevront effectuer ; la ves une seconde carrière. Le Sgen-CFDT revendique : dimension relationnelle • un droit individuel à la Formation ; la passation possible, à tout moment, d’un bilan de et psychologique doit compétences qui doit favoriser une reconversion éventuelle ; être développée pour • l’extension de la validation des acquis de l’expérience à toutes les catégories de personmieux y faire face ; nels, en particulier pour favoriser les promotions et le développement des examens profes• une ouverture et une sionnels basés sur des compétences ; meilleure connaissance • une véritable formation continue dans le cadre d’un dispositif institutionnel privilégiant la du monde du travail. formation tout au long de la vie ; • un accompagnement spécifique (décharge horaire, tutorat) pour les collègues en reconversion par changement de discipline ; • un accompagnement des personnels en difficulté davantage préventif avec la possibilité Pour la mise en place d’une politique temporaire de modulation du temps de travail ou d’aménagement du poste de travail ; dynamique de seconde carrière • une évaluation sous forme d’entretien annuel en lieu et place de la notation traditionnelle La mise en place des différents dispositifs pourra résoudre davantage qui n’apporte ni perspective ni remédiation. de problèmes si l’Éducation nationale travaille avec plus de souplesse et en concertation avec les personnels. Le Sgen-CFDT revendique : • le droit effectif à la mobilité y compris sur la base d’une motivation positive ; • la création de cellules académiques au service de l’évolution professionnelle ou des reconversions des agents ; • les passerelles nécessaires pour changer de carrière à l’intérieur de l’Éducation nationale (premier degré, second degré, enseignement supérieur, chef d’établissement, fonction non enseignante, ouvrier, administratif...) et vers l‘ensemble des Fonctions publiques ; • la possibilité élargie d’une seconde carrière très différente avec par exemple un congé de formation pour rejoindre le secteur privé ; • une aide et des aménagements renforcés pour les personnels en fin de carrière qui en font la demande sur la base de bilans de compétences pour ceux, par exemple, pour qui une reconversion est un véritable enjeu pour terminer dans des conditions correctes leur vie active.