Jean TALON - Commission scolaire des Affluents

Jean TALON
(1625 – 1694)
« Le bâtisseur »
J
ean Talon naît en France en 1625. Lorsqu’il atteint l’âge adulte, il est un
des protégés du ministre de la marine Jean-Baptiste Colbert et du roi
Louis XIV. C’est en 1665 qu’il reçoit le titre d’intendant de la Nouvelle-France,
ce qui le rend responsable des affaires économiques et du commerce dans ce
territoire français. Il s’embarque pour la colonie avec la mission de transformer
un petit poste de commerce de fourrures en une province royale riche, peuplée
et capable de se défendre par elle-même. À son arrivée, avec le gouverneur
Callières, il règle le problème des invasions iroquoises dans la vallée du SaintLaurent en faisant venir de France le Régiment de soldats de CarignanSalières. La paix complète entre les Français et les Iroquois revient en 1667.
Pour mieux connaître les habitants de la Nouvelle-France, Jean Talon fait pour
la première fois en Amérique du Nord un recensement. Il a ainsi appris qu’en
1665-1666, il n’y avait que 3 215 personnes dans toute la colonie. Les hommes
étaient deux fois plus nombreux que les femmes. Il encourage alors les soldats
du Régiment de Carignan à rester au Canada et il fait venir plus de 800 « filles
du roi » pour marier les hommes célibataires. Il impose même de nouvelles lois
sur le mariage et les naissances pour encourager le peuplement de la NouvelleFrance. Par exemple, les pères doivent marier leurs garçons avant 20 ans et
leurs filles avant 16 ans s’ils ne veulent pas payer une amende. Les hommes et
les femmes reçoivent un montant d’argent le jour de leur mariage et encore
davantage s’ils ont une famille de plus de dix enfants. Tous ceux qui décident
de rester célibataires doivent payer de grosses amendes tout en perdant leur
Commission scolaire des Affluents, Service des ressources éducatives au préscolaire et au primaire
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Qui au début de la Nouvelle-France a inscrit une page de notre histoire — Projet 2 cycle — Situation 7
Personnages célèbres (http://www.csaffluents.qc.ca/rmi/projets/n-france/)
Jean TALON
droit de chasse, de pêche et de commerce avec les Amérindiens. Ces nouvelles
mesures d’encouragement fonctionnent très bien, puisque la population double
en quatre ans.
Son premier mandat à titre d’intendant se termine en 1668 et Jean Talon
retourne dans son pays natal. En 1669, il est toujours très motivé par sa
mission au Canada et il rencontre le roi pour lui demander du financement. Il
repart donc pour un deuxième mandat en Nouvelle-France en 1670 avec de
l’argent, des soldats, des « filles du roi » et des privilèges de commerce. Il achète
également des animaux qu’il envoie dans la colonie pour permettre aux
habitants de mieux s’installer sur leurs terres et ainsi encourager l’agriculture.
Il met sur pied des chantiers de construction de bateaux, il pousse les
explorateurs à conquérir d’autres territoires, il installe des tanneries de peaux
et de fourrures. Il construit également une brasserie d’alcool pour l’exporter
vers les Antilles françaises, il évalue les ressources du territoire en bois et en
minéraux, il donne des seigneuries à certains colons et il favorise le commerce
de la pêche. Bref, il pense à tout pour que la Nouvelle-France soit une colonie
forte, durable et résistante aux rivaux anglais.
Pendant ses deux mandats, plus de 2 000 hommes s’installent de façon
permanente en Nouvelle-France, sans compter les naissances venant des
nombreux mariages. Jean Talon fonde plusieurs villages qui sont à l’origine des
villes actuelles tel que Varennes, Sorel, La Pocatière, etc. Les chantiers, les
industries, l’agriculture et le commerce se développent énormément et ils
emploient beaucoup d’ouvriers. Les habitants de la colonie française sont
confiants en l’avenir. Le 2 novembre 1611, Talon a écrit à Colbert qu’il était fier
d’être habillé de la tête au pied de vêtements fabriqués en Nouvelle-France.
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Jean TALON
Jean Talon quitte de façon définitive la Nouvelle-France en 1672 et il est
nommé secrétaire du roi et membre de la cour royale au cours de la même
année. Il termine sa vie en France, récompensé généreusement pour ses
services rendus à son pays. Il meurt dans l’année 1694, à un âge avancé pour
l’époque.
De nos jours, en prenant le métro de Montréal, on peut faire un arrêt à la
station de métro Jean-Talon et poursuivre à pied jusqu’au marché Jean-Talon.
Là, on y achètera des fruits et des légumes frais.
Des Montréalais peuvent recevoir des soins à l’Hôpital Jean-Talon. Cet
intendant n’est donc pas passé à l’oubli.
Au cours de l’hiver 1665-1666, Talon a mené son recensement selon le principe
de jure, c’est-à-dire qu’il a dénombré les personnes à leur lieu habituel de
résidence. Il a fait lui-même le porte à porte en inscrivant des informations
concernant les habitants de la colonie : leur nom, leur âge, leur profession, leur
état matrimonial et leur lien avec le chef de famille au sein de laquelle il vivait.
De nos jours, le gouvernement du Canada effectue un recensement à tous les
cinq ans. Il s’agit d’une enquête telle que l’avait initiée Jean Talon afin de
mieux connaître la population canadienne.
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