Dossier - Dalloz
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Dossier Rentabiliser son cabinet Dans un contexte économique tendu, plus encore qu’en temps normal, la rentabilité est recherchée, quel que soit le secteur d’activité. S’agissant d’un cabinet d’avocats, des pistes sont ici exposées pour l’améliorer, pistes qui passent par une meilleure organisation interne, des optimisations fiscales, ou encore la connaissance d’indicateurs-clés, tel le point mort. Améliorer l’organisation interne pour gagner en rentabilité Par Dominic Jensen..................................................................................................................298 Les petites « optimisations fiscales » de la gestion du cabinet Par Emmanuelle Marsault-Badin............................................................................................301 Le seuil de rentabilité du cabinet : combien faut-il payer pour enfin se payer ? Par Christophe Thevenet..........................................................................................................305 nº 10 - Octobre 2014 Dalloz Avocats Dossier Cette manière de recueillir l’information utile à l’issue de chaque dossier enrichit de manière systématique et régulière le savoir du cabinet et permet la transmission de l’expérience entre avocats du cabinet et entre générations. Des cabinets ont poussé cette logique en allant jusqu’à utiliser les techniques les plus sophistiquées pour tirer le maximum de leurs procédures de compte-rendu critique. C’est le cas de Cleary Gottlieb Steen & Hamilton 9 qui a sollicité les services d’une société de consultants, Tacit Connexions, spécialisée dans les technologies militaires et l’intelligence artificielle 10. L’objectif de Cleary Gottlieb était de mettre en place les techniques les plus efficaces pouvant permettre de recueillir la connaissance des avocats expérimentés pour en faire bénéficier les autres. Le cabinet a donc décidé de recueillir le savoir de ses avocats avec des méthodes inspirées de celles appliquées aux débriefings des pilotes de chasse qui servent ensuite à programmer les simulateurs de vol. L’exemple peut sembler extrême mais l’enjeu est le même pour tous les cabinets, du plus modeste au plus grand : garder la mémoire de ce qui fonctionne pour gagner en temps, en efficacité et en sécurité juridique pour le client. La recherche de la performance économique ne doit donc jamais s’entendre comme une recherche de profit qui se ferait au détriment du client mais bien au contraire comme une démarche dont le cabinet et les clients sont, au même titre, les bénéficiaires. Toutes ces briques de l’organisation interne du cabinet que sont le suivi des temps, la délégation du travail, le partage de la connaissance ou la transmission de l’expérience sont les outils de la rentabilité au même titre qu’ils sont le gage de la qualité du travail. La recherche de la performance économique ne doit donc jamais s’entendre comme une recherche de profit qui se ferait au détriment du client mais bien au contraire comme une démarche dont le cabinet et les clients sont, au même titre, les bénéficiaires. 10 Dossier : « Knowledge Management », Le Monde du droit no 22, 2010. Les petites « optimisations fiscales » de la gestion du cabinet T out comme l’entreprise recherche le « bon investissement », l’avocat souhaite améliorer la rentabilité de son cabinet. La bonne gestion de ce dernier tient rarement de « l’optimisation fiscale » prise dans le sens « montages et prise de risques », mais plutôt à la maîtrise de certaines règles : la bonne tenue de la comptabilité, la déduction des dépenses, le suivi des amortissements, les choix à opérer lors de l’acquisition d’un véhicule, du local professionnel. Ces facteurs, s’ils sont correctement maîtrisés, participeront à la réduction de la base fiscale sur laquelle est assis l’impôt. nº 10 - Octobre 2014 Comptabilité de caisse ou d’engagement ? L’avocat doit tout d’abord se conformer à des principes de bonne gestion comme toute entreprise et, à ce titre, suivre sa comptabilité 1. En principe, l’avocat fonctionne avec une comptabilité dite d’encaissement (recettes effectivement encaissées et dépenses payées au cours de l’année d’imposition). Les professionnels soumis au régime de la déclaration contrôlée peuvent, toutefois, opter pour la com ptabilité d’engagement (comptabilité commerciale) 2 consistant à déterminer le bénéfice imposable d’après l’excédent des créances acquises sur les dépenses engagées. Cette méthode a l’avantage d’être plus propice à une gestion rigoureuse permettant à l’avocat une meilleure lecture de son activité. Par Emmanuelle Marsault-Badin Directrice fiscale et pédagogique de la formation de l’ANAAFA, a exercé comme avocat fiscaliste en cabinet et également comme consultante fiscale au Conseil supérieur de l’Ordre des expert-comptables 1 En adhérant à l’ANAAFA, association de gestion agréée exclusivement dédiée aux avocats, l’avocat peut se libérer de cette tâche. 2 La comptabilité d’engagement est en principe réservée aux structures soumises à l’impôt sur les sociétés. Les BNC soumis au régime de la déclaration contrôlée peuvent opter avant le 1er février de l’année d’imposition. Elle est valable tant que le professionnel ne l’a pas dénoncée. Dalloz Avocats 301 Rentabiliser son cabinet Par ailleurs, l’avocat qui relève des bénéfices non commerciaux (BNC) doit, afin d’éviter une majoration de 25 % de son bénéfice imposable, adhérer à une association de gestion agréée 3. Inscrire ou ne pas inscrire à l’actif professionnel ? Certaines décisions comme l’inscription ou non d’un bien par l’avocat à son registre des immobilisations peut emporter des conséquences au reCertaines décisions comme gard de la possibilité d’amortissement l’inscription ou non d’un bien et de la déduction des charges. En efpar l’avocat à son registre fet, l’intégralité des charges se rappordes immobilisations peut tant aux éléments d’actifs sont déducemporter des conséquences tibles. Dans le cas contraire, seuls les au regard de la possibilité frais correspondant, notamment pour d’amortissement et de la les biens immobidéduction des charges. liers, aux charges locatives, entretiens et réparations courantes sont déductibles à l’exclusion des frais d’acquisition et des amortissements. Déduire ou amortir ? Le bénéfice imposable de l’avocat est déterminé en tenant compte des dépenses nécessitées par l’exercice de la profession ; plus généralement, elles doivent avoir le caractère de charges nécessaires à l’acquisition du revenu. Les dépenses ne doivent pas avoir de caractère personnel ni résulter d’opérations étrangères à l’exercice normal de la profession. Elles doivent avoir été effectivement payées au cours de l’année d’imposition 4. 3 Anaafa.fr 4 Conformément à l’article 93,1 du code général des impôts (CGI). 302 Dalloz Avocats Les dépenses doivent présenter le caractère de charge déductible. Ce qui n’est pas le cas des amendes pénales (PV de stationnement, par ex.), des pénalités de recouvrement et d’assiette des impôts et taxes, des dépenses ayant le caractère de placement, des dépôts de garantie ou de cautionnement, des dépenses d’acquisition d’immobilisations. Bien évidemment, ces dépenses prises en compte pour leur montant réel (une évaluation forfaitaire est toutefois admise pour les frais de voiture et de moto), doivent être appuyées de pièces justificatives (autrement dit, de factures ou de notes dûment identifiées). Les simples tickets de caisse, de même que les tickets de cartes bancaires ne constituent en aucun cas, à eux seuls, des pièces justificatives. En cas de contestation du caractère déductible des dépenses par l’administration fiscale, la charge sera immédiatement réintégrée au bénéfice de l’avocat, venant ainsi augmenter son impôt sur le revenu, sans oublier les pénalités et intérêts de retard, le tout étant non déductible. En cas d’exercice dans une structure à l’impôt sur les sociétés, le rehaussement sera supporté par cette dernière et seul le résultat distribuable sera éventuellement impacté. Quelles dépenses déductibles ? Les principaux postes de dépenses du cabinet d’avocat sont : les frais de personnel (salaires, charges et avantages en nature) ; les loyers et les charges locatives (voir infra) ; la location ou crédit-bail sur le matériel bureautique, informatique, téléphonie… ; le chauffage, l’eau, l’électricité ; les primes d’assurance (assurance des locaux professionnels, assurance responsabilité civile professionnelle) ; les frais de véhicule professionnel (voir infra) ; les frais de déplacement. Les frais de voyage et d’hébergements (taxi, avion, hôtel, restaurant, etc.) ; les frais de représentation engagés pour des motifs d’ordre strictement professionnel (frais de formation, frais de restaurant correspondant aux repas d’affaires ou pris dans le cadre de voyages professionnels, achat de la robe d’avocat à l’exclusion de tous les frais liés à la garde-robe) ; les charges sociales personnelles ; les autres frais de cotisations ; les impôts, les taxes (contribution économique territoriale, taxe foncière si le local est inscrit au registre des immobilisations, taxe d’habitation pour la part afférente à l’utilisation professionnelle, taxe sur les véhicules de société) ; nº 10 - Octobre 2014 Dossier la documentation ; la fourniture de bureau, petit matériel, affranchissement ; les dépenses d’entretien et de réparation du matériel, du mobilier professionnel, que les biens soient inscrits ou non au registre des immobilisations. Les nouveaux agencements, l’aménagement (au-delà de la simple remise en état) ou la transformation d’installations existantes ne sont pas des charges déductibles mais sont à immobiliser. Les dépenses qui donnent naissance à une immobilisation corporelle ou incorporelle, ne sont pas des charges déductibles, elles le seront sous forme d’amortissements, et seulement si l’immobilisation se déprécie avec le temps. L’amortissement n’est possible que si le bien est inscrit à l’actif professionnel (registre des immobilisations). L’amortissement est en principe linéaire, caractérisé par la détermination d’annuités constantes qui viennent en déduction du résultat imposable de chaque exercice. La méthode de l’amortissement par composant, qui vise à scinder la valeur de la structure et des composants concerne principalement les immeubles inscrits au registre des immobilisations. Certains éléments, tels que le matériel informatique, les photocopieurs peuvent faire l’objet d’un amortissement dégressif. Cette méthode permet aux cabinets de reconstituer et donc de renouveler plus rapidement leurs équipements car elle se traduit par une prise en compte plus importante par rapport au linéaire de la dépréciation des actifs au cours de premières années d’utilisation. Toutefois, en ce cas, les biens doivent avoir été acquis à l’état neuf et la durée normale d’utilisation doit être inférieure à trois ans 6. Les dépenses d’acquisition de logiciels et de site internet peuvent quant à elles faire l’objet d’un amortissement exceptionnel sur douze mois. Et le véhicule professionnel ? L’optimisation de son véhicule professionnel passe par un certain nombre de choix allant de la catégorie de véhicule, au mode de détention et mode de financement. nº 10 - Octobre 2014 Le véhicule de tourisme immatriculé « VP » sur la carte grise a souvent les préférences de l’avocat. Toutefois, il faut savoir que la TVA ne peut en aucun cas être récupérée ni sur le prix d’acquisition, ni sur les dépenses de réparation ou d’entretien, ni sur l’essence ; seule la TVA sur les frais de gazole à hauteur de 80 % et à 100 % sur le GNV ou GPL peut être déductible. En revanche, pour un véhicule utilitaire affecté pour 10 % au moins à l’usage professionnel, la TVA est récupérable, à l’exception des frais d’essence. Le mode de financement n’est pas anodin. En dehors de l’autofinancement supposant des liquidités propres, l’emprunt, le crédit-bail ou la location longue durée sont des voies alternatives. Lorsque le professionnel souscrit un emprunt et, à condition que le véhicule soit inscrit au registre des immobilisations, les intérêts d’emprunt sont déductibles sans limite ou L’optimisation de son en cas d’usage mixte véhicule professionnel à hauteur de la seule part professionnelle. passe par un certain Le crédit-bail permet un financement nombre de choix allant de à 100 % et les loyers sont déductibles. la catégorie de véhicule, au mode de détention et mode de financement. L’avocat doit alors décider de l’affectation de son véhicule, soit le conserver dans son patrimoine privé, quand bien même il serait utilisé à titre professionnel, soit l’affecter à son actif professionnel. En tout état de cause, il est impératif de conserver tous les justificatifs des frais payés, de comptabiliser les dépenses et de déterminer le coefficient d’utilisation professionnel du véhicule utilisé. Si le véhicule est maintenu dans le patrimoine privé, seules les charges d’utilisation courante sont déductibles (carburant, entretien courant et petites réparations). En cas d’inscription au patrimoine professionnel, toutes les charges qui s’y rapportent sont déductibles (amortissement du véhicule, intérêts d’emprunt, taxe sur les véhicules de société, etc.) dans la limite de l’usage professionnel. L’amortissement se calcule d’une manière générale sur une durée de quatre ou cinq ans sur le prix d’acquisition TTC pour les véhicules de tourisme et HT pour les utilitaires. La fraction de l’amortissement déductible fiscalement est limitée à 18 300 € pour les véhicules qui émettent 5 Fixé à 32 900 € pour 2014 (CGI, art. 102 ). 6 CGI, annexe II, art. 22. Dalloz Avocats 303 Rentabiliser son cabinet moins de 200 grammes de CO2 ramené à 9 900 € pour les plus polluants. En principe, les frais de voiture automobile sont déductibles d’après leur montant réel et justifié. Toutefois, l’avocat propriétaire du véhicule (que les véhicules soient inscrits ou non au registre des immobilisations) peut opter pour le barème forfaitaire publié chaque année par l’administration à l’intention des salariés 7. Ce barème s’applique aussi aux véhicules pris en location ou en créditbail à condition que les loyers ne soient pas portés en charge 8. L’option est annuelle et globale et concerne tous les véhicules utilisés à titre professionnel. En cas d’exercice en société, le même mode de comptabilisation doit Un local professionnel être retenu pour l’ensemble des associés et étant indispensable pour du parc automobile. Rappelons que l’éval’exercice de son activité, luation forfaitaire des frais de voiture est l’avocat peut choisir de plafonnée à 7 CV et ce, même si l’avocat l’acquérir ou de le louer. utilise un véhicule plus puissant 9. Le barème forfaitaire couvre notamment la dépréciation du véhicule, les frais d’entretien et de réparation, les dépenses de pneumatiques, le carburant et les primes d’assurance. Les frais de garage, de stationnement et de péages d’autoroutes sont déduits pour leur montant réel dans la limite de leur utilisation professionnelle, ainsi que les intérêts d’emprunt lorsque le véhicule est inscrit au registre des immobilisations. 7 BOI-BAREME-000001 8 Les utilisateurs de véhicules loués ou pris en crédit-bail peuvent apprécier les dépenses de carburant afférentes à ces véhicules, au moyen du barème forfaitaire applicable aux exploitants relevant du régime simplifié d’imposition des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). 9 BOFIP BOI-BNC-BASE-40-6040-20-20120912 au II. 10 Ces dépenses ne doivent pas aboutir au remplacement d’un composant du bien immobilier ni à l’augmentation de la valeur ou de la durée d’utilisation du bien dans son ensemble (réfection toiture, remplacement des installations électriques, chauffage, climatisation des locaux professionnels, etc.). 11 CGI, art. 150 U. 12 CE 11 avr. 2008, n° 287808, Min. de l’Économie, des Finances et de l’Industrie c/ M. et Mme Roche, Lebon et CE 11 avr. 2008, n° 300302. 13 Régimes prévus aux articles 151 septies ou 151 septies B du CGI. 14 CGI, art. 244 M. 304 Dalloz Avocats Et(bis) le local professionnel ? Un local professionnel étant indispensable pour l’exercice de son activité, l’avocat peut choisir de l’acquérir ou de le louer. Si l’acquisition est retenue, l’avocat a le choix entre inscrire ou de ne pas inscrire à son registre des immobilisations le bien immobilier qu’il affecte à l’exploitation. En cas de maintien dans le patrimoine privé, seules les charges locatives (dépenses d’entretien courant telles que les travaux périodiques de peinture, nettoyage, réfection partielle de plomberie et d’électricité, …) 10, à l’exclusion notamment de l’amortissement, sont déductibles. Les plus-values éventuellement constatées lors de la cession bénéficieront des abattements pour durée de détention (exonération totale d’impôt sur le revenu au terme de 22 ans) 11. L’avocat est autorisé à pratiquer un loyer « à soi-même » 12 et à déduire la part de loyer afférent à la fraction d’immeuble (resté dans son patrimoine privé) utilisé à titre professionnel, sous réserve qu’il constate le transfert d’une somme d’argent équivalente à un loyer entre le compte bancaire professionnel et le compte bancaire privé et que les sommes déduites du revenu professionnel soient imposées au titre des revenus fonciers. Dans cette hypothèse, seules les dépenses d’entretien courant pourront être déduites. En cas d’inscription au registre des immobilisations, les amortissements, les frais liés à l’acquisition et les intérêts d’emprunt sont déductibles venant ainsi réduire les assiettes fiscales et sociales. Cependant, lors de la cession du bien, la plus-value sera qualifiée de professionnelle et ne pourra pas bénéficier du régime des abattements prévu pour les plus-values immobilières des particuliers, décrits ci-avant. Seuls les régimes propres aux plus-values professionnelles 13 pourront éventuellement être mis en œuvre. Le local peut également être acquis par une SCI qui le loue à l’avocat. La SCI est de droit soumise à l’impôt sur le revenu mais il est possible d’opter pour un assujettissement à l’impôt sur les sociétés (ce qui permet d’amortir l’immeuble). Sans option pour l’impôt sur les sociétés, les loyers sont alors déductibles, les revenus seront soumis à l’impôt sur le revenu au titre des revenus fonciers et aux prélèvements sociaux (15,5 %) entre les mains des associés. Les intérêts d’emprunt seront déductibles des revenus fonciers de la SCI mais pas les frais d’acquisition, tout comme il n’y aura pas d’amortissement déductible au sein de la SCI ; seule une SCI ayant opté à l’impôt sur les sociétés permettrait la déduction de tels frais. Cette option permet en général d’éviter toute charge fiscale durant les premières années suivant l’acquisition. En revanche, la cession de l’immeuble s’avèrera fiscalement beaucoup plus coûteuse que si la SCI était demeurée à l’impôt sur le revenu. En cas de location de son local professionnel, les loyers acquittés ainsi que les charges locatives afférents aux locaux professionnels pris en location sont déductibles. Les dépôts et cautionnements nº 10 - Octobre 2014 Dossier ne peuvent être déduits. Lorsque les locaux loués servent à la fois à l’exercice de l’activité et à l’habitation privée, il y a lieu de procéder à une ventilation des dépenses. Les crédits d’impôt comme accélérateur de performance ? Certaines des dépenses engagées par l’avocat peuvent participer à la rentabilité du cabinet, non pas en réduisant l’assiette fiscale ou sociale mais en réduisant l’impôt à payer. En effet, les crédits d’impôt s’imputent sur le montant de l’impôt dû, l’excédent étant restitué ou constituant une créance sur le Trésor remboursable à l’issue d’un certain délai. Pour ne citer que ceux le plus couramment mis en œuvre par les avocats : Les avocats peuvent bénéficier du crédit d’impôt formation 14 pour les formations rémunérées suivies dans le cadre de l’activité professionnelle de l’avocat. Il est égal au produit du nombre d’heures de formation (limité à 40 par cabinet) par le taux horaire du smic au 31 décembre de l’année. L’embauche d’un apprenti peut permettre au cabinet d’obtenir un crédit d’impôt apprentis- sage 15 égal au produit de 1 600 € porté à 2 200 € dans certain cas par le nombre moyen annuel d’apprentis dont le contrat a été conclu depuis au moins un mois au 31 décembre. Il est toutefois réservé aux apprentis n’ayant pas achevé leur première année de formation dans l’entreprise et qui préparent un diplôme de niveau III (bac +2). Et enfin, le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) 16 calculé sur les rémunérations versées par le cabinet aux salariés qui n’excèdent pas 2,5 fois le smic. Son Certaines des dépenses taux est de 6 % pour les rémunérations engagées par l’avocat versées en 2014. peuvent participer à la L’optimisation fiscale ne tient pas à la rentabilité du cabinet, non construction occapas en réduisant l’assiette sionnelle d’une opération fiscale. Elle fiscale ou sociale mais en doit être le fruit d’une attention régulière. réduisant l’impôt à payer. Pour ce, l’avocat averti doit d’abord s’efforcer de maîtriser les principales notions de sa comptabilité, puis de se tenir à jour 15 CGI, art. 244 quater G. des évolutions fiscales et sociales dans un envi16 CGI, art. 244 quater C. ronnement en perpétuelle mutation. Le seuil de rentabilité du cabinet : combien faut-il payer pour enfin se payer ? O n perçoit souvent le montant du taux horaire de l’avocat comme l’indice révélateur de sa fortune, réelle ou supposée. Un taux horaire élevé signifiera que cet avocat a une clientèle d’entreprises qui acceptent de payer fort cher le temps que ce confrère acceptera de leur consacrer, ou bien, sans même évoquer la question du temps passé, on pourra considérer que cet avocat est particulièrement compétent et nº 10 - Octobre 2014 expérimenté dans son domaine, ce qui justifie un montant d’honoraires basé, non plus sur le temps passé, mais sur la plus-value apportée par l’avocat à son client. D’autres avocats, notamment les publicistes confrontés aux appels d’offres des collectivités territoriales, devront accepter de répondre à des offres de marché à des taux horaire que l’on qualifiera de ridicules (moins de 100 €/ heure), étant précisé que c’est bien évidemment le prix, défini par un taux horaire, qui sera le pre- Par Christophe Thevenet Avocat au barreau de Paris, AMCO – AMCNB, Président de l’ANAAFA Dalloz Avocats 305 Cetar t i c l ees tex t r ai tdel ar ev ueDal l ozAvocat s-Exer ceretent r epr endr e Ledossi ercompl etes tdi s poni bl eent él éc har gementl i br es urc et t epage. Tél échar gerl edossi er Ret r ouv ezenl i gnet ousl esar t i c l esdel ar ev ue,yc ompr i sl esar c hi v es , dansl ’ of f r eMaes t r odeDal l ozAv oc at s . Ensavoi rpl ussurl ’ of f r eMaest r o