T-2008-11-Drapeau du QuébecLL_réviséC2P

Transcription

T-2008-11-Drapeau du QuébecLL_réviséC2P
Le fleurdelisé à la Guerre de Corée
L’ancien premier ministre Maurice Duplessis a
fait l’une des contributions les plus durables de
l’histoire du Québec lorsque le 21 janvier 1948,
il a fait adopter, par le gouvernement, un décret
reconnaissant le nouveau et actuel drapeau du
Québec, qui remplaçait l'Union Jack au sommet
de l'hôtel du Parlement.
Fier de ce drapeau, Maurice Duplessis en a fait
cadeau à des régiments militaires francophones qui partaient en mission pour la Corée.
C’est ainsi qu’il a offert le fleurdelisé au 2e Bataillon du Royal 22e Régiment de Québec,
en août 1950, alors que son ministre Paul Sauvé en a remis un autre exemplaire aux
Fusiliers Mont-Royal à Montréal, au printemps suivant.
Ces deux drapeaux présentent les mêmes caractéristiques. Ils sont en soie bleue et
blanche, ornés de fleurs de lys brodées en fil de soie et sont contournés d’une frange de
fils métalliques qui caractérise les drapeaux militaires. L’un d’eux conserve encore
l’étiquette du fabricant : l’Atelier William Scully, à Montréal. Ces deux exemplaires ont
été traités au Centre de conservation. Voici les détails du traitement de celui qui est
conservé par le Musée Royal du 22e Régiment.
Un drapeau durement éprouvé…
Verso
En plus d’être sale et poussiéreux, ce textile était
décoloré du côté exposé en permanence à la
lumière. Lors du retrait du drapeau de son
encadrement, on a constaté que quelques pièces
de feutre bleu étaient collées à la soie, des rubans
adhésifs asséchés et des résidus de colle étaient
aussi imprégnés dans le tissu. Le colorant instable
du feutre bleu avait laissé des taches par endroits.
La soie montrait des altérations importantes avec
des déchirures et des sections manquantes sur les
croisillons blancs. Des trous et des traces de plis
étaient attribuables à l’ancien montage du textile
dans son encadrement. Des franges métalliques
étaient sales et entremêlées, alors que d’autres étaient manquantes.
Recto
Pendant quelques décennies, le drapeau
fleurdelisé sera exposé dans l’escalier du Mess
des officiers de la Citadelle de Québec.
Malheureusement, l’encadrement inadéquat et les
conditions environnantes ont contribué à dégrader
la soie si fragile.
Remise en valeur d’un objet de grande valeur
Une fois dégagé de son encadrement, le drapeau a été nettoyé délicatement à l’aspirateur
par microaspiration. Les résidus de colle ont été dégagés à l’aide d’un léger traitement
mécanique et de solvants. Les pièces de feutre bleu ont été retirées à la vapeur.
Un grand travail de consolidation a permis de stabiliser les nombreuses déchirures et de
combler les lacunes. Des pièces de soie teinte d’une couleur s’approchant de l’originale
ont été insérées dans les zones manquantes et fixées avec du fil de soie très fin. La
consolidation a été réalisée avec des points faits à la main ou encore, pour les endroits
plus faibles, avec une crêpeline de soie imprégnée d’un adhésif thermoplastique. Les
déformations du drapeau ont été corrigées à la vapeur pour lui redonner, dans la mesure
du possible, sa forme originale.
La dernière étape a été de monter le drapeau sur un nouveau support rigide pour
permettre une manipulation sans risque et une meilleure mise en valeur. Ce support se
compose d’un carton non acide marouflé sur une feuille de plastique cannelée, puis
recouvert d’une toile de coton écru. Le drapeau a été ensuite cousu à ce support. Les
franges ont été démêlées et fixées en place une à une, avec des points à la main. Pour
combler les zones sans frange, le photographe a réalisé un fac-similé à partir des franges
existantes. Fixées en bordure, ces photographies créent un effet « trompe-l’œil » qui
donne un aperçu du drapeau lors de sa création.
© Photographies par J. Beardsell

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