Association Nationale Ovine et Caprine ANOC Maroc

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Association Nationale Ovine et Caprine ANOC Maroc
Association Nationale
Ovine et Caprine
ANOC
Maroc
Systématization de l’expérience, Février 2013
1. Introduction
Ce document de systématisation sur l’expérience de l’Association Nationale Ovine et
Caprine (ANOC) est écrit dans le cadre de la route d’apprentissage sur les organisations de
producteurs, qui aura lieu au Maroc du 25 février au 4 mars 2013. C’est le résultat d’une
visite préparatoire que Mlle Viviana Sacco de PROCASUR et Mme Mireille Vermeulen de
ILEIA ont effectué en décembre 2012 auprès de trois organisations, à savoir :
•
•
•
ANCA (Association Nationale des Coopératives d’Argane)
ANOC (Association Nationale Ovine et Caprine)
COPAG (Coopérative Agricole)
Les trois organisations ont toutes leurs propres historiques, objectifs et points forts et défis.
Leurs histoires montrent des différents aspects de la vie organisationnelle.
ANOC, l’Association nationale à Rabat représente presque 10,000 éleveurs d’ovins et de
caprins et est un exemple d’une fusion réussie entre le service technique étatique et une
association d’éleveurs.
3
Association Nationale Ovine et Caprine ANOC ; Maroc
2. Contextualisation de l´expérience
L’Association Nationale Ovine et Caprine (ANOC) est une association sans but lucratif créée
en 1980. L’objectif est d’abord l’amélioration génétique des races ovines et caprines pour
une meilleure production de la viande rouge. Mais d’autres objectifs et activités de
développement se sont ajoutés et maintenant ANOC vise l’approvisionnement, la
valorisation et la commercialisation de toute la filière ovine et caprine et assure le support
des éleveurs à différents niveaux. Le Maroc compte plus de 5 millions de chèvres et 18
millions de moutons répartie à travers le pays. L’ANOC encadre plus de 2,1 millions de bétail
pour presque 10,000 éleveurs (ANOC 2011), ce qui représente 10 % du total des éleveurs
d’ovins et caprins.
(Fagouri, 2012)
2.1 L’assistance technique
Le but principal de l’ANOC est de fournir des services techniques aux éleveurs d’ovins et
caprins. Le point focal dans l’assistance technique est l’application des procédures strictes
pour la sélection génétique des animaux les plus performants. Pour ce faire, l’ANOC soutien
chaque groupe d’éleveurs en leur fournissant l’aide d’un technicien et d’un véhicule. Les
techniciens engagés assurent l’encadrement et la formation des éleveurs. Ils tiennent un
registre pour le suivi des opérations de sélection et des indicateurs de performance lors des
tournées auprès de tous les éleveurs. Ils représentent les éleveurs au prêt des autorités
locales en cas de besoin. Dans le cadre de la santé animale, le technicien assure les
compagnes de vaccination et les traitements des animaux
de tous les éleveurs de son groupement. Les vaccins sont
pris en charge par l’état et le premier traitement en cas de
maladie est aussi couvert. Pour le reste, l’éleveur paie luimême. Une autre tâche pour le technicien est la formation
et le partage d’information sur des thèmes liés aux soins
des petits ruminants. L’ANOC paie le salaire du
technicien, suit les résultats de ses appuis et renforce les
capacités des techniciens par des formations.
4
Les éleveurs contribuent au fonctionnement de l’ANOC par le paiement des droits
1
d’adhésion à l’association à 120 dirham (DH) par éleveur. Ils paient aussi 3 À 20 DH par
tête encadrée au groupement, pour les frais de fonctionnement du technicien et les
dépenses courantes.
ANOC et les éleveurs d’ovins et de caprins parlent de différents troupeaux dans le
processus de la sélection génétique. On distingue:
- Troupeaux "Elite": Ce sont des troupeaux très avancés dans le processus de
sélection, encadrés par les techniciens de l'ANOC, qui exécutent le contrôle de
performances et l'insémination artificielle.
- Troupeaux au titre initial : Ils sont constitués d’animaux conformes aux standards
de la race et reconnus aptes à la reproduction, mais qui ne peuvent pas produire
des géniteurs mâles.
- Troupeaux au titre de la descendance: ce sont les troupeaux dont les animaux
sont au moins deux générations dans le processus de sélection mais pas encore
performants. Ces troupeaux produisent pour la multiplication.
- Troupeaux de multiplication : ce sont des troupeaux encadrés ou non-encadrés
par les techniciens de l’ANOC, composés de brebis écartées dans le processus de
sélection. Parfois c’est un choix rationnel pour avoir une réserve de capital en cas
de besoin. Des animaux non encadrés sont plus faciles et moins chers et peuvent
tout de même produire de la viande de consommation.
Les troupeaux dans les différentes régions du Maroc son composés de différentes races
locales d’ovins (à savoir le Timahdit, Beni Guil, Sardi, Boujaad, et D’man) et de caprins
(Barcha, Atlas, Draa). Chaque race a ses propres caractères et leurs différents traits
physiques et génotypiques standards sont mesurés pendant le processus de sélection.
Dans ce processus de sélection on ne retient que les animaux performants et épondant aux
caractères de la race.
(Fagouri, 2012)
1
120 DH est ± $ 14 5
Association Nationale Ovine et Caprine ANOC ; Maroc
2.2 Organigramme de l’ANOC
L’ANOC qui a été créée en
1980 en tant qu’association
nationale, avec un seul
groupement de 7 personnes
dans la région de Rabat
compte
maintenant
73
groupements. Les présidents
et trésoriers de tous les
groupements
constituent
l’Assemblée Générale, qui
choisie les 21 membres qui
composent
le
Conseil
d’Administration,
plus
2
membres du ministère de
l’Agriculture. Ces deux derniers sont des observateurs qui ne participent pas à la prise de
décision.
Le Conseil d’Administration travaille en 5 commissions : stratégie, technique, financière,
ressources humaines et réglementation. Le conseil est géré par un bureau de 8 membres
choisi parmi ses 21 membres. Le Conseil, à travers les commissions et le bureau, élabore
les stratégies de l’ANOC et prend des décisions importantes pour l’association.
La gestion est assurée par une direction générale aidé par un directeur technique qui gère
les différent cellules projets, formation, génétique et santé animale et le service financier et
ressources humaines.
2.3 Localisation de l’expérience
Le Maroc se caractérise par une grande diversité
énorme du nord au sud et d’ouest en est, tant au point
de vue du climat, des écosystèmes, que des ressources
hydriques et par conséquent en potentiel agricole.
L’agriculture
prend
une
place
primordiale
dans l’économie du pays, avec une contribution de 16 à
18 % au Produit Intérieur Brut (PIB), 30 % à l’export
Marocain et emploi 40 % de la population active
(Haminaz et Sbai, 2007). Le secteur de l'élevage joue un
rôle socio-économique important, puisqu'il contribue à
plus de 26% du PIB Agricole, 40 % de la consommation
nationale de la viande rouge et assure 20% de l'emploi
agricole et concerne plus de 70% de la population rurale
(Fagouri S. and A Benlekhal, 2011).
L’Association ANOC compte 73 groupements dans tout le territoire marocain. Un de ces
groupements, le groupement Tabarkit de M’rirt, se situe dans les régions de Meknès, une
grande ville à 70 kilomètres plus nord. La commune urbaine de M’rirt compte plusieurs
services étatiques mais l’ambiance y est plutôt rurale qu’urbaine. Le jeudi est le jour du
marché où la ville regroupe des commerçants et des paysans avec leurs produits. Il y a des
éleveurs des localités qui viennent vendre leurs chèvres et moutons. Surtout vers le jour de
la fête de l’Aïd Al Adha, les gens et les animaux sont nombreux.
6
Les paysages de la région varient de plaines en passant par les montagnes du Moyen Atlas.
C’est là où les éleveurs de petits ruminants gardent leurs troupeaux d’une manière extensive
en général. Sur les terre arables, les paysans cultivent des céréales, des oignons, des olives
et des pommes.
2.4 La politique agricole au Maroc
Depuis l’indépendance, l’agriculture au Maroc a été un secteur stratégique pour le
développement socio-économique du pays. Le développement agricole n’a pas été complet,
en vue de la diversité et la durabilité. La politique agricole se caractérise depuis longtemps
par son aspect centraliste, autoritaire, et axé sur la technicité. En plus, l’agriculture au Maroc
a été toujours été marquée par une ambiguïté entre le secteur agricole et le secteur agroindustriel. Les paysans n’ont pas des contacts commerciaux pour vendre leurs produits aux
prix satisfaisants et stables, et les acteurs intéressés à acheter la matière primaire agricole
craignent que la qualité et les quantités ne soient pas suffisantes.
En 2008, une réorientation de la politique agricole s’est incarnée dans le Plan Maroc Vert,
qui a pour but de rendre l’agriculture le principal moteur de croissance de l’économie
nationale dans les 10 à 15 prochaines années. Le but du plan vert est d’assurer que
l’agriculture contribuer à la croissance du Produit Intérieur Brut, la création d’emplois et la
lutte contre la pauvreté.
Les objectifs généraux de l’agriculture marocaine mentionnés dans le Plan Maroc Vert sont:
• l’amélioration des revenus des agriculteurs
• la garantie de la sécurité alimentaire des 30 millions de marocains
• la protection des ressources naturelles
• l’intégration de l’agriculture marocaine au marché national et international.
Sur la base d’un diagnostic du secteur agricole, le Plan Maroc Vert s’articule autour de deux
piliers de développement agricole. Le premier vise une agriculture moderne et à haute
valeur ajoutée ou haute productivité, avec des investissements privés à travers le
financement de 700 à 900 projets d'un coût total de 10 à 15 milliards DH annuellement. Le
deuxième concerne l’agriculture solidaire, à travers le financement de 300 à 400 projets
7
Association Nationale Ovine et Caprine ANOC ; Maroc
sociaux d’un coût total de 1,5 milliard DH annuellement
pour l'amélioration des revenus des agriculteurs les plus
précaires (Toumi, 2008).
Les objectifs spécifiques par rapport à la viande dans le
Plan Maroc Vert sont l’accroissement de la production
des viandes rouges pour atteindre 450000 tonnes en
2014 par l’amélioration génétique, l’amélioration de la
consommation par habitant, la réduction des coûts de production et la création des
groupements selon le modèle ANOC. L’investissement total bloqué est de l’ordre de 6
milliards de Dirhams : 267 projets dans le premier pilier et 102 dans le second (Fagouri,
2012).
Le Plan Maroc Vert s’inscrit donc la grande stratégie agricole qui encadre les initiatives et les
programmes agricoles, et qui est mis en œuvre à travers des Plans Agricoles Régionaux
(PAR). Cette nouvelle stratégie de développement est appelée ‘Conseil Agricole’ et a pour
objectif l'accompagnement des agriculteurs et le transfert du savoir-faire agricole sur le
terrain. Le Conseil Agricole s’articule autour de 3 axes :
•
•
Le développement du conseil agricole privé, en le dotant d’un cadre légal approprié,
et le subventionnement dégressif des prestations de conseil agricoles sous
certaines conditions. La pluralité des acteurs du Conseil Agricole, ainsi consacrée,
devra stimuler la performance des conseillers et améliorer le service aux
agriculteurs, en adaptant l'offre à leurs besoins spécifiques.
La redynamisation des services de l'Etat à travers la modernisation des structures
de proximité, la restructuration du réseau autour de 16 Centres Régionaux, le
renforcement et la formation des effectifs de conseillers et la mise en place de
nouveaux outils modernes de communication et de gestion des connaissances.
• La responsabilisation des organismes représentant les
agriculteurs (chambres d’Agriculture et interprofessions) à travers
un engagement contractuel sur une feuille de route et le
renforcement de la coordination globale du dispositif
(http://www.agriculture.gov.ma/pages/conseil-agricole)
Ceci en bref sont les points de départ des idées du gouvernement
marocain dans le Plan Maroc Vert. L’association ANOC est perçue
dans le plan comme un exemple illustrant une organisation
associative autour d’une activité agricole.
8
3. Qu´est qu´on peut apprendre de l´ANOC ?
L’expérience de l’ANOC nous renseigne sur un modèle de coopération étroite entre une
association nationale qui vise à améliorer les conditions de vie des éleveurs de petits
ruminants en offrant des services techniques, et les organismes de l’état qui ont une
mission de développement rural et d’aide à la réduction de la pauvreté, d’amélioration de
la sécurité alimentaire nationale et la création d’emploi dans le rural. Par la mise à
disposition d’un personnel qualifié, et par une association bien structurée et présente sur le
terrain, les producteurs ont pu profiter des services techniques de bonne qualité ayant un
impact claire sur leur cheptel. Il est donc intéressant d’étudier cette expérience de l’ANOC
pour :
1.
2.
3.
4.
Comprendre la structure organisationnelle de l’ANOC et les fonctions et objectifs
des différents niveaux (groupements / association) ;
Comprendre les services techniques offerts par l’ANOC aux producteurs et les
résultats et l’impact sur les conditions de vie de ces producteurs ;
Comprendre l’impact de l’introduction stricte et rigide d’une technique de sélection
génétique sur la qualité de la race et sur la gestion de la filière ovine/caprine
Comprendre le rôle de l’état au sein de l’ANOC et l’impact organisationnel de ce
rôle.
4. Historique et évolution de l´ANOC
Depuis les années cinquante, le secteur agricole au Maroc a profité de l’appui du
gouvernement et des organisations actives dans le cadre de la sélection génétique des
races ovines et caprines. En 1955, le Syndicat Ovin pour l’Amélioration et l’Utilisation des
Races Sélectionnées a été crée pour sauvegarder les races ovines françaises au Maroc.
Les adhérents étaient des colons français qui sont restés dans leurs entreprises agricoles au
Maroc après l’indépendance en 1956.
En 1967, l’Association des Eleveurs de Races Ovines Pures et Sélectionnées au Maroc
(AEROPESAM) a été créée pour représenter les éleveurs marocains. En fait, AEROPESAM
est le prédécesseur direct de l’Association Nationale Ovine et Caprine (ANOC). Au début,
AEROPESAM se concentrait seulement sur les races ovines françaises, mais avec le Plan
Moutonnier, conçu en 1978 par l’état marocain, des races ovines et caprines locales
devenaient plus importantes pour augmenter la production de viande rouge et ont ainsi été
intégrées au plan. Le Plan Moutonnier a structuré l´élevage et a amélioré le secteur des
petits ruminants par l’organisation territoriale de l’élevage ovin et caprin, et par le soutien de
la préservation, des vaccins
contre
des
maladies
contagieuses
et
l’organisation des éleveurs
en groupements.
En
1980,
avec
la
restructuration
de
AEROPESAM, le premier
groupement de l’ANOC avec
7 éleveurs a été crée dans la
région de Rabat. La création
de
ce
groupement
fut
9
Association Nationale Ovine et Caprine ANOC ; Maroc
directement inspirée par le Plan Moutonnier et l’intention était d’instaurer une coopération
étroite entre l’état et l’ANOC. En 1982, quatre autres groupements se sont établis dans des
différentes aires géographiques, sous la responsabilité de l’ANOC. Le lien entre l’ANOC et
l’état s’est intensifié en 1988 avec un contrat de collaboration, et la reconnaissance de
l’ANOC en tant qu’association d’utilité publique (la seule organisation en agriculture) et avec
la politique de subvention aux éleveurs sélectionneurs. En 2006 le registre génétique (c. à.
d. le cahier d’enregistrement des sélections de la race et de contrôle) a été formellement
transféré de l’état à l’ANOC. Dès 1992 l’ANOC a pris part dans plusieurs programmes de
développement nationaux et internationaux, par exemple avec la GTZ, l’ambassade de
France et de la FAO afin de renforcer le secteur des petits ruminants dans ces programmes.
Le développement de l’effectif à l’ANOC s’est fait de manière graduelle. En 2010, 73
groupements dans 40 provinces étaient adhérents à l’ANOC. Au total, on comptaient 6289
adhérents et 1.700.000 têtes d’ovins et caprins encadrés. L’augmentation de la taille du
cheptel grâce aux services techniques quant, à la nourriture des animaux, à la sélection
génétique et aux soins vétérinaires a été significative.
Dans les dernières années l’ANOC a commencé à diversifier ses appuis et activités de
renforcement du secteur des ovins et caprins. Par exemple, en 1999 l’ANOC a accepté la
gestion de la fromagerie Ajbane Chefchaoun en partenariat avec le Ministère de l’Agriculture
de Développement Rural et des Pêches Maritimes. En 2011 l’Indication Géographique
Protégée a été accordée au fromage de chèvre de Chefchaoun. En 2002, l’ANOC a créé la
société AGRISERVICE pour l’approvisionnement de ses adhérents en intrants et la
commercialisation de leurs produits.
----------------------------------------------------------------------------------------------------
Groupement de M’rirt
En
1989,
28
éleveurs de petits
ruminants dans la
commune de M’rirt
se sont retrouvés
pour la création de
leur
groupement
ANOC. En 2005, il
y avait déjà 69
éleveurs qui ont
été témoins du
succès
des
premiers éleveurs.
Les 69 éleveurs
avaient 8000 têtes.
En 2010 le nombre
d’éleveurs a grandi jusqu’à atteindre 108 éleveurs ce qui représentait 17000 têtes.
10
5. Acteurs impliqués
Comme déjà mentionné, l’agriculture marocaine et l’organisation des producteurs agricoles
sont appuyés par le gouvernement à travers des stratégies, des programmes et des
structures ou institutions. Il y a les institutions gouvernementales qui regroupent les
ministères avec leurs représentants régionaux et locaux, y compris la recherche et
l’enseignement, les collectivités locales qui regroupent toutes les instances élues, les
organisations non gouvernementales (associatives et professionnelles) et les projets de
développement et de coopération (Aitlhaj et Zahri).
Sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime se trouvent 16 Directions
régionales de l’Agriculture, dans lesquels les 16 chambres d’agriculture régionales
choisissent des représentants parmi les élues locaux et les dirigeants des Organisations des
Producteurs. Ils représentent les agriculteurs dans les réunions régionales et nationales,
élaborent les Plans Agricoles Régionaux et suivent l’exécution des plans, sous financement
de l’état. Au niveau local, 122 centres de travaux agricoles encadrent les agriculteurs et
assurent les contacts avec le
Ministère. Sous la tutelle du
Ministère de l’Agriculture et de
la Pêche Maritime au niveau
des
16 régions, les 16
chambres
d’agriculture
régionales choisissent des
représentants parmi les élues
locaux et les dirigeants des
Organisations
des
Producteurs. Ils représentent
les agriculteurs dans les
réunions
régionales
et
nationales,
contribuent
à
l’élaboration et au suivi des Plans Agricoles Régionaux financés principalement par l’état. Au
niveau local, 122 centres de travaux agricoles encadrent les agriculteurs au niveau local et
assurent les contacts avec le Ministère. Avec la nouvelle création de l’Office Nationale du
Conseil Agricole cette représentation et l’encadrement au niveau local connait une réforme
profonde jugée importante pour la professionnalisation et la modernisation du secteur
agricole. Cela permet en fait un meilleur accès à la connaissance et au savoir.
Dans la région de M’rirt beaucoup de représentants des agriculteurs dans le centre régional
font partie du groupement de l’ANOC. Les éleveurs montrent donc leur engagement dans le
développement rural de leur région. Leur expérience dans les organisations et leurs
capacités de faire la représentation des éleveurs sont déjà connues.
Aussi, un Système National de la Recherche Agricole (SNRA) a été créé, ayant pour mission
principale la réalisation de programmes de recherches répondant aux objectifs de la
nouvelle stratégie du Conseil Agricole. Le SNRA est composé d'une diversité d'institutions
clés telles que l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), l’Institut
Agronomique et Vétérinaire Hassan II (IAV), l’Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès
(ENA) et l’Ecole Nationale Forestière d’Ingénieurs (ENFI). Les institutions de recherche
jouent un grand rôle dans la mise en œuvre des programmes agricoles.
11
Association Nationale Ovine et Caprine ANOC ; Maroc
La FAO, la GTZ, le PAM et l’ambassade de France ont aidé le la filière viande rouge au
Maroc dans leurs programmes plus larges et intégrés. Dans les appuis spécifiques au
secteur des petits ruminants, ils ont collaboré directement avec l’ANOC. Un autre acteur qui
collabore avec l’ANOC c’est le FIVIAR, la fédération interprofessionnelle de la viande rouge
créée en 2008. La FIVIAR est l’intermédiaire pour les contrats de collaboration avec l’état.
Par la concertation et collaboration entre les différentes parties, la FIVIAR a pour but
d’améliorer le fonctionnement de toute la filière de la viande rouge et l’accès aux marchés
intérieurs et extérieurs. La FIVIAR représente et défend les intérêts de tous les acteurs
concernés de la filière auprès des instances locales, régionales, nationales et
internationales.
6. Analyse de l´expérience: bonnes pratiques, leçons, défis et
opportunités
Selon les éleveurs, les services techniques de l’ANOC aux éleveurs de petits ruminants ont
beaucoup amélioré la qualité et la quantité du cheptel des éleveurs encadrés par l’ANOC.
Par les traitements vétérinaires et l’amélioration de la génétique, l’ANOC a amélioré la
compréhension des éleveurs sur la santé, la construction des abris, et le rationnement et
l’alimentation des animaux. Ceci a beaucoup amélioré les conditions des animaux et aussi
des l’éleveurs. Les risques étaient plus grands auparavant. Par exemple, en cas de
sécheresse les éleveurs risquait de perdre tout leur troupeau, parce qu’ils ne donnaient pas
de fourrage complémentaire. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui…
L’ANOC s’est transformée, d’un groupement de base à une organisation prestataire de
services techniques.. Pour les éleveurs le bond en avant a été important surtout en raison de
l’’appuireçu par les techniciens de l’ANOC:
Ce qui reste maintenant est l’augmentation de l’effectif et du nombre des groupements
adhérents à l’ANOC. Seulement avec un nombre plus élevé de producteurs, le secteur de la
viande rouge des ovins et caprins peut se développer et améliorer la production en qualité et
quantité.
L’association ANOC a proposé au Ministère de l’agriculture d’investir dans la prestation de
services techniques dans un secteur important pour les petits producteurs agricoles sans
introduire une nouvelle organisation pour ça. Les techniciens de l’état sont mis à la
disposition d’une structure déjà expérimentée dans le secteur des petits ruminants. En fait,
l’expérience de l’ANOC s’est constituée depuis les années 1950 déjà, avec l’AEROPESAM
qui a finalement évolué en ANOC. L’état a apporté à l’ANOC l’expertise et la subvention.
Surtout avec l’acquisition du statut d’association d’utilité publique en 1988 les ressources
pour l’ANOC ont augmenté. Il était plus facile d’avoir du personnel qualifié et professionnel
et des moyens roulants pour exécuter les tâches techniques et le suivi des éleveurs.
L’ANOC fait beaucoup pour maintenir la qualité des services techniques offerts aux
producteurs des ovins et caprins par ses techniciens. A tous les niveaux les capacités sont
renforcées par des formations et des démonstrations chez les éleveurs. Chaque année
l`ANOC fait un inventaire des besoins en formation de ses techniciens. Avant de commencer
sa fonction devant les groupements, un technicien ou animateur recruté par l’ANOC reçoit
des formations en techniques de communication.
La qualité du cheptel et la sensibilisation des éleveurs sur l’alimentation des animaux a
réduit de beaucoup le risque de perte pendant les périodes de sécheresse. Avec les aléas
climatiques, le choix de l’ANOC de travailler dans le secteur des petits ruminants et de
12
garantir la qualité du cheptel d’abord se justifie. Le défi est maintenant d’élargir l’effectif
d’adhérents pour augmenter les services offerts et pour renforcer l’impact de l’ANOC au
service d’éleveurs de petits ruminants.
Le plus grand défi à court terme pour l’ANOC est la diversification des ressources et le
financement plus autonome des services. La commercialisation de la viande rouge sur les
marchés locaux et nationaux se pose comme principal créneau, mais quelques premières
expériences en 2009 avec la commercialisation de la viande de chèvres et des moutons par
l’ANOC n’ont pas été satisfaisantes. Pour le lait il n’y a pas eu de problèmes, l’ANOC a
même pu obtenir une certification de l’IGP pour leur fromage de Chefchaouen, comme pour
l’agneau de Beni Guil. L’échec avec la viande rouge a fait que les dirigeants de l’ANOC sont
hésitants à relancer encore ce choix. Cependant, l’échange des idées sur le développement
d’un produit certifié, ou bien d’une sorte de viande labellisée sont en cours.
7. Bibliographie
Etude sur La Cartographie des connaissances au MAROC, 2012, Mrs Abderahman
AITLHAJ et Ali ZAHRI
www.karianet.org/files/0000/140/cartographie%20des%20connaissances-Maroc-AA-AZ3.pdf
http://ressources.ciheam.org/om/pdf/a35/98606235.pdf
http://www.remesanetwork.org/fileadmin/user_upload/remesa/docs/RESEPSA/Atelier_2012July_REPIVET_RESPSA/Dr_Fagouri_Partenariat_PublicPriv%C3%A9_Sant%C3%A9_Animale_Maroc.pdf
Morocco, A case study on the agricultural cooperative COPAG, 2007, RachidHaminaz and
AbdelazizSbai
Importance Socio-économique de la filière Ovine, 2011, Dr FAGOURI S. & Dr BENLEKHAL
A., Congres vétérinaire national Rabat
Organisation professionnelle du secteur des petits ruminants: Cas du Maroc, 2000, N. AïtBihi, CIHEAM options méditerranéennes
http://vimeo.com/26060326 video sur le jour du marché à M’rirt
http://www.anoc.ma
Powerpoint présentation, Atelier régional REPIVET – RESEPSA, REMESA, S. Fagouri,
Juillet 2012, Tunis
Cet article a été rédigé dans le cadre du route d'apprentissage au Maroc en 2013, un
procédé innovant, praticien à praticien de partage des connaissances, développé par
Procasur. En 2013, deux routes d'apprentissage ont eu lieu au Maroc et en Égypte,
organisée par Procasur et Karianet, soutenu par le FIDA et le CRDI, et documentées
par ILEIA. Le but de ces itinéraires d'apprentissage était d'augmenter le partage des
connaissances sur l'agriculture et le développement rural dans le Moyen-Orient et
Afrique du Nord. En savoir plus : www.agriculturesnetwork.org/learningroute
13
Association Nationale Ovine et Caprine ANOC ; Maroc
Annexe I : Champions locaux
Name
Organization
Role
Directeur National
ANOC
Dr. Fagouri Said
ANOC
Animateur
régional
Baalla
Mohammed
ANOC
Myali Belanbi
Département
Provinciale
d'Agriculture
Si fallah Zine el
abidine
Chef bureau
amélioration
pastorale
Technicien
chargé de
l´encadrement
Groupement M'rirt
Vice-président
Agoujil Abdellah
Groupement
M´rirt
Sabri Lakbir
Groupement M'rirt
Trésorier
Saïd Sidi
Mohammed
Groupement M'rirt
Adhérent
Sabri Abdelaziz
Groupement M'rirt
Adhérent
14
Portrait
Guerroum Lahcen
Groupement
Khenifra
Technicien ANOC
Khenifra (ancien
technicien ANOC
M'rirt)
Belfil Laïla
Groupement M'rirt
Adhérent
Ayougou
Elmustapha
Groupement M'rirt
Adhérent
Azelag Si Ahmed
Groupement M'rirt
Adhérent
Mourchid
Mohamed
Groupement M'rirt
Adhérent
IbnKhaldoun
Mohammed
Groupement M'rirt
Adhérent
15

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