L`ÂGE INDUSTRIEL (1850
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L`ÂGE INDUSTRIEL (1850
L’ÂGE INDUSTRIEL (1850-1939) LES CHANGEMENTS ÉCONOMIQUES, DES SOCIÉTÉS ET CULTURELS Quels sont les caractéristiques de ce nouvel âge industriel? Des changements économiques La révolution industrielle, cause de profonds changements: • Disparition de la famine • L’urbanisation • Le passage d’une économie agricole à une autre industrielle • Les femmes au travail • De nouvelles classes sociales: • La classe ouvrière • Les classes moyennes • Le début de l’ère de la consommation La révolution technologique Des années 1850 à 1939, deux révolutions: • celle de la vapeur et du charbon entre la fin du XVIIIè siècle et la première moitié du XIX e. • Celle de l’électricité et du moteur à explosion dans les années 1880-1900. • Au début du XX e commence la révolution de l’électricité La révolution du moteur à explosion et l’apparition de l’automobile 1889: l’ingénieur allemand Daimler met au point la premier automobile. 1891: lancement de la firme Peugeot. 1898: Louis Renault construit sa première voiture. 1908: lancement de la Ford T, la première voiture populaire. 1946: la première voiture populaire en France, la 4 CV. Taylorisme: organisation du travail mise au point par Taylor aux États-Unis au début du XXe s. Elle veut éliminer tous les gestes inutiles à la production. Fordisme: politique salariale mise au point par l’industriel américain Henry Ford à partir de 1914: il s’agit de donner aux ouvriers de hauts salaires afin qu’ils consomment davantage. Accélération de l’échange et économies-monde La révolution des transports: • Les premières locomotives à vapeur (la locomotive de Crampton établit en 1850 un record de vitesse avec 120 km/heure). • Les chemins de fer se répandent. • Révolution des transports maritimes. Les économiesmonde: La première mondialisation de l’économie est dominée par la Grande Bretagne. Le libre-échange dans le commerce international. Le développement des banques (la banque Lloyds). Rythmes de la croissance et crises du capitalisme La crise, un phénomène inhérent au capitalisme. L’économie capitaliste a alterné phases de croissance et de dépression. L’économiste Français Juglar décrit des cycles de six à onze ans alternant périodes de croissance et périodes de dépression. En 1926, Kondratiev découvre des cycles de vingt-cinq ans environ où une phase A de hausse (prix, salaires et profits) est suivie d’une phase B de baisse. Les cycles de Kondratiev La crise de 1929 Une phase A qui prend son essor à la fin du XIXe s. est interrompue par la Première Guerre Mondiale (1914-1918). La crise la plus grave de l’histoire du capitalisme. La crise éclate le 24 octobre 1929 avec le krach de Wall Street (jeudi noir). Les cours s’effondrent. De boursière, la crise devient bancaire (les banques ferment leurs portes) et les EE.UU rapatrient leurs capitaux placés en Europe. La crise devient mondiale. Une nouvelle société L’ESSOR DE LA CLASSE OUVRIÈRE Alors que les sociétés pré-industrielles étaient des sociétés rurales et agricoles, l’essor de l’industrie engendre des sociétés urbaines avec le développement du prolétariat et des classes moyennes. La classe ouvrière est la classe symbole de la Révolution industrielle. Pendant une grande partie du XIXe s. la rupture entre le monde rural et le monde urbain n’est pas totale. LE MONDE OUVRIER La lutte sociale LA DIVERSITÉ DU MONDE OUVRIER La révolution industrielle a engendré une catégorie sociale nouvelle, les ouvriers, dont les conditions d’existence sont des plus misérables (journées de 13 à 14 heures, salaires, conditions d’hygiène, travail enfantin,etc). Les ouvriers d’usine forment le prolétariat (dans la Rome antique, le prolétaire était un citoyen pauvre qui ne possédait pour seule richesse que ses enfants). VERS UNE CONSCIENCE DE CLASSE L’augmentation rapide du nombre de prolétaires et la précarité de leurs conditions de vie provoquent des révoltes ouvrières. Peu à peu beaucoup d’ouvriers prennent conscience qu’ils appartiennent à une même classe sociale. Ils s’organisent en syndicats (regroupement d’hommes et de femmes exerçant une même profession qui pour objectif l’amériolation des conditions de vie et de travail de ses membres). À partir des années 1880, des fédérations syndicales se mettent en place dans les pays industriels: Les unes se disent réformistes, comme les trade-unions en Angleterre. D’autres, comme la Confédération générale du travail (CGT) fondée en 1895 en France, veulent le renversement du système capitaliste. LE MONDE OUVRIER EN LUTTE Les progrès de la condition ouvrière s’expliquent en grande partie par les luttes sociales menées par les classes ouvrières dans les différents pays industriels, souvent fortement réprimées. Mieux organisé, le monde ouvrier apparaît aux yeux des bourgeois plus menaçant: la grève constitue son arme la plus efficace: À Chicago, grèves lancées en mai 1886 pour l’obtention de la journée de 8 heures (trois morts et plusieurs condamnation à mort). Le 1er mai devient, pour le monde ouvrier, un jour de LES PREMIÈRES LOIS SOCIALES La lente amélioration de la condition ouvrière: • Conditions de vie des ouvriers extrêmement dures au XIXe s. • 1841: première loi sociale en France interdisant le travail des enfants de moins de 8 ans. • Système de sécurité sociale mis en Allemagne précocement par le chancelier Otto von Bismarck (entre 1883 et 1889): accident de travail, maladie, système de retraites, etc. • À partir de la Seconde Guerre Mondiale se mettent en place les systèmes de sécurité sociale qui reprennent les idées développés par Keynes. La question ouvrière se pose dans tous les pays industriels: patrons et gouvernements cherchent des solutions aux difficiles conditions des ouvriers (paternalisme, crainte d’une révolution, etc). Après 1918, les conditions de vie et de travail des ouvriers sont améliorés: journée de huit heures en France, en Allemagne et au Royaume-Uni, puis dans les années 1930 aux États-Unis (en France, congés payés en 1936). • En France, après la loi autorisant les syndicats, la CGT se constitue en 1895. • Le mouvement syndical français est marqué par la tendance révolutionnaire proclamé dans la Charte d’Amiens, en 1906. SOCIALISME ET ANARCHISME Critique des conséquences sociales du capitalisme • Dès le XIX, des théoriciens dénoncent les conséquences sociales de l’essor du capitalisme: chômage, misère ouvrière. • À leurs yeux, seule une autre organisation de la société peut les faire disparaître. • Les premiers socialistes sont appelés « utopiques » parcequ’ils imaginent une société idéale mais sans savoir les moyens. L’anarchisme ou le rejet de l’État Les anarchistes comme Proudhon (1809-1865) veulent: abolir l’État qui opprime les ouvriers: une société sans État. supprimer la propriété privée. la « grève générale » pour provoquer l’effondrement de l’État bourgeois. À la suite du Russe Bakounine (1814-1876) certains anarchistes acceptent le recours à la violence et parfois aux attentats pour renverser l’État. Ils désirent établir une société sans gouvernement, fondée sur la raison et sur la libre association des individus. À la fin du XIX siècle éclatent les attentats terroristes en France, Espagne et Italie (assassinat du Président de la République en 1892). Du socialisme au comunisme Le philosophe allemand Karl Marx (18181883) et son ami l’industriel Fridrich Engels (1820-1895) sont les principaux fondateurs du socialisme. En 1848 ils publient le Manifeste du parti communiste où ils expliquent que la production capitaliste repose sur l’exploitation des prolétaires par les bourgeois et sur la lutte de classes: il faut que les prolétaires détruisent le pouvoir de la bourgeoisie par la révolution. Après la révolution, « dictature du prolétariat », Période de transition vers une société sans classes et sans État, le communisme. En 1864, Marx fonde à Londres une Association internationale des travailleurs, la Ier Internationale. Après, division entre réformistes, le parti social-démocrate allemand (Bernstein) et les révolutionnaires (le Russe Lénine). La victoire des réformistes: les partis socialistes • Les socialistes se rallient à la démocratie et au réformisme: la création de la SFIO-PS (Section Française de l’International ouvrière) en 1905 marquée par la personnalité de Jean Jaurés et après par Léon Blum. • Fondation du PSOE en 1879 en Espagne par Pablo Iglesias. • En Allemagne, le parti social-démocrate (SPD) créé en 1875 gagne les élections en 1912. Octobre 1936: ouvriers en grève devant l’usine Sautter-Harle qui frabrique du matériel d’armament militaire. Les ouvriers sont en grève Depuis 34 jours. Une société de classes moyennes Urbanisation et « mort » des campagnes: l’éxode rural • L’industrialisation suscite l’éxode rural et l’apparition des banlieues. • En Angleterre la population urbaine dépasse la population rurale dès 1851; en Allemagne en 1880 et en France en 1927. • Les villes dynamisées par l’industrialisation se développent. • Il faut rémarquer l’importance du chemin de fer et du tramway: des banlieues naissent autour de Paris ou de Londres. • L’essor économique et l’augmentation des salaires permet à la classe ouvrière mais aussi aux petits employés du tertiaire, aux petits commerçants, d’acceder à la société de consommation. • Symbole de cette évolution est l’essor de l’automobile. Une nouvelle place pour la femme • Irruption de plus en plus massive des femmes dans le salariat. • Les femmes travaillent avant la guerre de 1914-1918 (paysannes, industrie textile, etc) mais la Première Guerre Mondiale marque un saut car elles accèdent à de nouveaux emplois industriels comme les industries mécaniques (Renault) ou chimiques, où les salaires sont plus élevés. Il y a aussi des emplois de service comme secrétaires, employées de bureau, institutrices,… L’apparition des suffragettes en Grande Bretagne: – La place des femmes dans la société commence à évoluer. – Ces femmes (appartenant à la bonne société britannique) veulent obtenir le droit à le vote à l’égal des hommes. – En 1913, une suffragette est morte en tentant d’arrêter le cheval de Georges V. – Les femmes britanniques obtiennent le droit de vote en 1918. – L’après guerre est marquée par la mode des garçonnes, symbolisant un nouveau type de Les changements culturels Culture de masse et société de consommation • Problématique: – La culture de masse qui émerge fin XIX siècle n’est elle qu’une culture de consommation? • L’apparition de la culture de masse est une originalité de l’âge industriel. • Cette apparition a des multiples causes: – L’urbanisation – La révolution des transports – La démocratisation de l’instruction – Les innovations techniques: photographie, phonographe, cinéma, radio… • L’essor de la grande presse: – Les populations alphabétisées sont plus nombreuses. – Le prix des journaux peu élevé (le Petit Parisien coûte en 1885 cinq centimes) – La liberté de la presse, acquise en France en 1881 – La publicité trouve sa place • L’essor de la littérature populaire: – Les maisons d’édition, par exemple Hachette dès 1851. – Le développement de la bande dessiné après 1897. • • • • Hergé publie en 1927 « Tintin au pays des Soviets » Tarzan Popeye Etc • L’essor de la photographie et du cinéma • La presse mobilise la photo noir et blanc pour agrémenter le texte. • La grande innovation fut l’image mobile: né des frères Lumière dans les années 1890: • Dès 1905 les salles de cinéma apparaissent. • Le muet noir et blanc connaît une expansion prodigieuse avec Charles Chaplin, Fritz Lang (Allemagne) ou Abel Ange (France). • L’introduction du parlant en 1927. • L’essor du cinéma américain: Hollywood et la naissance du star system. • Le cinéma devient un art autant qu’une industrie. • En France: René Clair, Jean Renoir et Marcel Carné. • L’essor de la musique: de la radio au disque. – La télégraphie sans fil (TSF) inventée en 1896 par Marconi. – Les États cherchent à contrôler la radio: en France, la station d’État Radio-Paris dès 1923. – La radio, instrument de propagande pour les États totalitaires. Vers la civilisation des loisirs • Le « sport-spectacle »: Pierre de Coubertin, le restaurateur des jeux olympiques en 1896; le Tour de France créé en 1903, la boxe, le rugby, le football… • Le tourisme. • Bilan: – La culture de masse donne l’illusion de l’unité sociale en uniformisant les modes de vie et la pensée. – Manipulée dans les États totalitaires et dans une moindre mesure dans les démocraties, la culture de masse devient un outil d’asservissement et d’aliénation.