Salers Primeurs - Chambre d`agriculture du Cantal
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Salers Primeurs - Chambre d`agriculture du Cantal
Salers Primeurs Chambre d’agriculture du Cantal Juillet 2014 Salers Primeurs : une rentabilité confirmée Suite à la clôture de la première saison Salers Primeurs, trois éleveurs qui se sont lancés dans la filière, ont bien voulu témoigner de cette première expérience. Ces agriculteurs sont tous adhérents à un groupement de producteurs : Altitude, CEMAC ou ELVEA Sud Massif Central. Les associés du GAEC Leybros Commune d’Ayrens René Leybros est en Gaec avec son frère Christian et son fils Victorien à Boutonnet commune de Ayrens. Ils élèvent 130 vaches allaitantes salers sur 180 ha. Le maïs ensilage et les céréales sont produites sur l’exploitation. Ils sont adhérents à ALTITUDE. Comment et pourquoi êtes-vous entrés dans la démarche Salers Primeurs ? Je fais de l’engraissement depuis que je suis installé. Je suis adhérent à la FDSEA et j’ai eu connaissance du projet lors d’une réunion. Avec mes associés, nous avons accepté de participer à la phase test, en mettant à l’engraissement 20 animaux. L’essai a été concluant et le prix garanti proposé par SVA était très intéressant. Quel bilan faites-vous de cette première campagne ? Un bilan positif. Nous avons mis 21 animaux en 5 lots de janvier à mars 2014. Ils ont été alimentés en maïs ensilage à volonté et aux céréales de l’exploitation. La durée moyenne d’engraissement a été de 180 jours, le poids carcasse moyen est de 366 kg. Cela nous laisse une marge brute de 400 €/animal. La filière est intéressante, il faut qu’elle se développe. Quelles sont pour vous les clefs de réussite ? Si l’on veut se lancer dans la filière, il faut l’anticiper. En maïs ensilage, il faut avoir un stock d’avance d’au moins une année et bien sûr avoir la place en logement. Bernard LACOSTE Eleveur à Lescure de Saint-Antoine Bernard Lacoste élève à Lescure de Saint-Antoine un troupeau de 60 vaches allaitantes Salers sur 63 ha. Il cultive 6 ha de céréales et 2,5 ha de maïs. Il adhère au groupement de producteurs CEMAC. Comment et pourquoi êtes-vous entré dans la démarche Salers Primeurs ? C’est Bernard Lafon de la Chambre d’agriculture qui m’en a parlé et ensuite j’en ai parlé avec mon groupement la CEMAC. Je fais quelques veaux de repousse et je suis engagé dans la filière label rouge Salers. Le Salers Primeurs m’a intéressé parce qu’il y a une plus-value intéressante, les veaux sont mieux valorisés. Et je peux suivre mes animaux de la naissance à l’abattage. Il y a un marché à prendre, il faut le prendre. Quel bilan faites-vous de cette première campagne ? J’ai fait 2 lots soit 11 animaux : un en ration sèche qui m’a fait prendre conscience de l’importance du tri et de la qualité de la ration et l’autre en ration maïs que j’ai mieux maîtrisé. La durée moyenne d’engraissement a été de 140 jours, la moyenne des carcasses de 320 kg. Ma marge brute moyenne est de 198 €/animal. Le résultat est satisfaisant, ramené au kg vif, on gagne 1 franc de plus par kg qu’en conventionnel. Je vais repartir pour la deuxième campagne avec 20 veaux. Le premier lot est déjà mis en place. Quelles sont pour vous les clefs de réussite ? Au départ, il faut faire un bon tri des veaux. Il faut avoir un peu de place et être autonome en fourrage. La filière est intéressante car il y a une garantie de prix. Christophe IRLANDE GAEC IRLANDE à Jou-sous-Monjou Christophe Irlande est en Gaec avec son frère Gérard et son épouse Sophie à Jou-sous-Monjou. Ils élèvent sur 184 ha 150 vaches allaitantes Salers. Ils sont adhérents à ELVEA Sud Massif Central. Comment et pourquoi êtes-vous entrés dans la démarche Salers Primeurs ? Nous avons lu un article dans l’Union sur la mise en place de la filière Salers Primeurs dont l’objectif était de valoriser ces mâles. Nous nous sommes renseignés et nous sommes entrés dans la démarche. Nous cultivons 4 ha d’orge, 2 ha de blé et nous faisons notre mélange en y ajoutant du maïs grain et un peu de correcteur. Nous pouvions donc mettre en place une ration auto-produite céréales + foin, enrubannage deuxième coupe et sans maïs ensilage. Quel bilan faites-vous de cette première campagne ? Jusque-là , nous avions du mal à valoriser nos jeunes mâles Salers. Nous avons donc engraissé 12 veaux qui sont restés en engraissement 148 jours. Le poids moyen des carcasses est de 355 kg. Nous obtenons une marge brute moyenne de 390 €/animal ce qui est très encourageant. Nous repartons pour la deuxième campagne avec 30 à 40 animaux. Et puis ça fait très longtemps qu’on se plaint de la valorisation du broutard Salers, nous avons enfin une filière qui permet de le faire. Profitons-en ! Quelles sont pour vous les clefs de réussite ? En engraissement, les animaux doivent pouvoir se nourrir à volonté. Le tri est très important et il est essentiel d’être autonome en aliment. Le bilan d’abattage de la première campagne réalisé fin mai par l’ASPC* s’est avéré satisfaisant. Afin d’avoir un bilan complet, une analyse des résultats techniques et économiques devait être réalisée. Le service bovins croissance du Pôle élevage de la Chambre d’agriculture vient de terminer cette étude, il livre les résultats. Les résultats Ils portent sur cinquante lots, les calculs ont été faits à partir des résultats de 550 animaux. Le poids moyen au sevrage est de 352 kg, ce qui est conforme aux préconisations. Il en est de même pour la croissance qui approche les 1300 g par jour en phase d’engraissement. A noter, tout de même, des écarts importants de croissance de 950 à 1550 g/jour. Les performances avant sevrage ont un impact sur la phase d’engraissement. Il faut donc veiller à mettre en lot des animaux répondant aux critères. L’âge à la vente : l’âge idéal se situe entre 14 et 16 mois, le résultat de 440 jours en moyenne correspond aux prévisions annoncées par la filière. Moyenne du 1/3 inférieur Moyenne du 1/3 du milieu Moyenne du 1/3 supérieur Marge brute 115,21 € 244,6 € 326,46 € Marge sur coût alimentaire 49,58 € 175,41 € 247,22 € Marge / jour d’engraissement 0,69 € 1,48 € 2,17 € Le résultat laisse apparaître une marge brute moyenne de 220 € par animal. Cette moyenne est supérieure aux prévisions qui étaient de 150 € par animal, avec des écarts de marge brute qui vont de 115 à 326 € par animal. A titre comparatif, la marge brute vache allaitante est de 400 € à 500 € sans les aides (1 vache allaitante = 1 UGB, 1 jeune bovin Salers Primeurs = 0,3 UGB). Les résultats économiques Moyenne totalité des lots A - Valeur de l’animal à l’entrée en engraissement 767 € B - Prix moyen de vente à la sortie de l’engraissement 1 300 € C = B-A 533 € D- Coût du concentré 226 € E- Autres charges 87 € F- Total charges = D+E 313 € Marge/animal = C-F 220 € A – valeur de l’animal à l’entrée en engraissement : la plupart des animaux ont été engraissés sur l’exploitation de naissance. La valeur de l’animal a été évaluée à partir de la grille France Agrimer en tenant compte de la semaine et du poids des veaux mis en lot. B- Les prix de vente sont les montants payés par la société SVA. D- 600 à 900 kg de concentré sont donnés à chaque animal pendant la période d’engraissement. E- La paille et les frais vétérinaires sont les « autres charges ». 1er lot à l’engrais de Bernard Lacoste Conclusion Les ateliers menés en ration sèche obtiennent de bons résultats techniques (croissance, poids de carcasse, rendement…) grâce à une bonne maîtrise des rations. Cela compense un peu le coût de concentré plus élevé que pour les ateliers conduits en ration maïs et permet d’obtenir un bon résultat économique. *L’association Salers Primeurs du Cantal (ASPC) a pour objectifs de : - sécuriser les contrats entre abatteur/opérateur/éleveur, - apporter toutes les informations nécessaires avant de s’engager dans la filière. Renseignements Audrey BAC Tél : 04 71 45 55 62 / 06 95 54 65 07 - [email protected] Les facteurs de la réussite des Salers Primeurs L’âge (14/16 mois) et le niveau de croissance (1250 g/jour) sont primordiaux dans le résultat final. Ils ont une influence sur la performance économique mais aussi sur les résultats d’abattage. Les écarts de marge montrent que des progrès sont possibles, les principaux paramètres à maîtriser sont : - le choix des animaux à la mise en lot, - la qualité des rations, - le logement des animaux (calmes et isolés). Ces résultats confirment que cette nouvelle filière permet de créer chez les éleveurs Salers, avec ou sans maïs, un atelier d’engraissement rentable qui répond aux besoins d’industriels français. Elle permet de mettre en évidence qu’il y d’autres débouchés possibles pour les mâles Salers et qu’elle améliore le revenu des agriculteurs entrés dans la démarche. Découvrir l’engraissement des jeunes bovins Une journée technique d’information sur la démarche Salers Primeurs est prévue : - le 21 août : GAEC de Puniejouls à Marcolès D’autres journées se dérouleront à l’automne. Au programme : - présentation des résultats de la première campagne, - intérêt économique de l’engraissement des jeunes bovins, - analyse d’une conduite technique d’un lot. Renseignements Chambre d’agriculture du Cantal : Pôle développement économique : Aurélie NOWAK, tél : 04 71 45 55 30. Pôle Elevage : Bernard LAFON, tél : 04 71 45 55 28. 26 rue du 139° R.I. - BP 239 - 15002 AURILLAC CEDEX - Tél : 04 71 45 55 00 - Fax : 04 71 48 97 75 mail : [email protected] - www.cantal.chambagri.fr
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26 rue du 139ème Régiment d'Infanterie BP 239 15002 Aurillac Cedex Tel: 04 71 45 55 15 Fax: 04 71 48 97 75 Mail : [email protected] Contact : Denis BONNEAU
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