Système traditionnel Salers - Chambre d`agriculture du Cantal

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Système traditionnel Salers - Chambre d`agriculture du Cantal
Système traditionnel Salers
www.cantal.chambagri.fr
© Pierre Soissons
Chambre d’agriculture du Cantal
Mars 2016
Le système traditionnel Salers tire son épingle du jeu en alliant production de lait et de viande. Il attire à nouveau les jeunes
et permet de conserver un revenu correct.
Jérémy Cheymol et Caroline Laroche nous expliquent
leur système et les raisons du choix du système
traditionnel Salers.
Jérémy Cheymol : je me suis installé en 2012 sur une
exploitation agricole située à Meyssac sur la commune
d’Ally, avec 36 hectares et 30 vaches allaitantes.
GAEC de Cheymol - Laroche
Au 1er janvier 2015, j’ai eu l’opportunité de reprendre
une exploitation de 50 hectares sur la commune de Chaussenac, je loue les
terres et j’ai acheté le cheptel. J’ai souhaité conserver le système qui était en
place, un système traditionnel Salers, car ça correspondait à ce que je cherchais.
Avant de m’installer à mon compte, j’ai été salarié sur l’exploitation de mon oncle
qui pratiquait le système traditionnel Salers.
Jérémy Cheymol et
Caroline Laroche
Pourquoi le choix de ce système ?
Jérémy Cheymol : j’ai toujours eu la passion pour les Salers et ce système est
emblématique de la région. De plus, nous avons un outil sur place, la Coopérative
de Saint-Bonnet qui transforme le lait des Salers et le valorise en Cantal AOP au
lait cru.
Par ailleurs, ce système est peu consommateur en charge et il y a une
diversification des produits : le lait, les broutards et les génisses pour l’élevage
(la docilité de nos animaux est recherchée). Dans les points négatifs, la traite
des Salers demande une main d’œuvre un peu plus importante puisque nous
attachons la vache et le veau. Mais, nous avons des vêlages très groupés et donc
pendant trois mois il n’y a pas de traite, ça soulage un peu le temps de travail sur
cette période.
Et, j’ai la chance d’avoir une compagne intéressée par ce système qui a arrêté son
travail pour venir traire les vaches avec moi.
Caroline Laroche : et pourtant, je n’avais jamais eu l’occasion de me retrouver
au milieu d’un troupeau de vaches. Mon appréhension est vite passée, j’ai été
en confiance car les Salers sont très dociles. J’ai pris le « pli » et l’été j’attache
et je détache les vaches toute seule.
Pour la traite, nous nous sommes organisés. Jérémy s’occupe des veaux et moi
je fais le reste ! Il nous faut 1h à 1h10 pour traire nos 40 vaches. Le fait d’être
deux pour traire et la présence des petits veaux, donnent l’impression d’alléger
le travail. Même si les temps sont difficiles, j’ai décidé de m’installer avec Jérémy
parce qu’il fait son travail avec beaucoup de plaisir et ça m’a donné envie.
Avez-vous des projets complémentaires ?
Pour l’instant nos objectifs sont de stabiliser le système, d’augmenter la
production de lait (par la génétique, entre autres), de produire le maximum de
lait au pâturage, et d’approcher l’autonomie en fourrage. Le Cantal AOP au lait
cru de Salers est un produit unique. Il est bien perçu par le consommateur, il a
une image très forte. Pour ces raisons, nous en sommes fiers et il mériterait un
peu plus de valorisation.
Jérémy Cheymol et Caroline Laroche
J.Cheymol, installé en mai 2012 à Meyssac - Ally
C.Laroche, installée depuis le 1er mars 2016.
Création du Gaec Cheymol-Laroche le 1er mars
2016.
SAU : 107ha
Système tout en herbe
Troupeau : 40 vaches laitières salers, 44 vaches
allaitantes avec production de broutards croisés
charolais
Livraison du lait à Saint-Bonnet-de-Salers
Le cas-type traditionnel Salers
Rémy Beyle
Animateur de
Tradition Salers
En partenariat avec le service Références de la Chambre
d’agriculture du Cantal, Tradition Salers a entrepris depuis
2011 d’analyser les résultats technico-économiques de douze
exploitations volontaires adhérentes à l’association. Des
données ont été récoltées sur quatre années consécutives, et
ont permis d’établir un cas-type d’exploitation.
Présentation du cas type
Le cas-type décrit une exploitation familiale en GAEC à deux associés. La SAU
est de 90 ha tout en herbe, avec un cheptel de 57 vaches salers. La production
est de 24 tonnes de viande vive et de 94 000 litres de lait livrés. Le système a
un chargement moyen de 1 UGB/ha, ce qui le rend généralement autonome
en fourrage.
Le troupeau est conduit en race pure et essentiellement en monte naturelle,
avec des vêlages qui ont lieu en début d’année. Environ 80% des vaches
sont traites, les autres sont conduites comme des allaitantes pures.
La quasi-totalité des mâles sont vendus comme broutards au sevrage,
et les femelles qui ne sont pas gardées pour le renouvellement sont très bien
valorisées en élevage à 9 et 18 mois ou prêtes à vêler.
Quelle rémunération du travail ?
Le système traditionnel Salers a une bonne efficacité économique, à condition
qu’il soit bien maîtrisé et que le lait ait une valorisation différenciée. La vente
d’animaux reproducteurs, recherchés pour leur docilité et leur potentiel laitier, est
aussi un atout économique pour ces exploitations.
De ce fait, ce système permet une bonne valorisation du travail avec un revenu
annuel disponible par associé d’environ 24 800 € (chiffres 2013).
L’association Tradition Salers
Créée en 1994, l’association Tradition Salers regroupe l’ensemble des
élevages en système trait traditionnel du Cantal et du Puy-de-Dôme.
Son rôle est de fédérer les éleveurs dans une démarche de reconnaissance et
de différenciation commune, et d’aider à la valorisation de la production laitière.
Les principaux partenaires de l’association sont la Chambre d’agriculture du
Cantal, l’EDE 63, le Groupe Salers Evolution, le Comité Interprofessionnel des
fromages (CIF), le PNR des volcans d'Auvergne, les Conseils départementaux
du Cantal et du Puy-de-Dôme, ainsi que le Conseil régional.
Tradition Salers est une association de type Loi de 1901, gérée par un conseil
d’administration dont le Président est Géraud Delorme, éleveur à Joursac.
Il est à noter que les exploitations qui transforment leur lait à la ferme en AOP
Salers Tradition ou en AOP Saint-Nectaire bénéficient d’une plus grande
valorisation de leur lait, avec des investissements et une charge de travail plus
importants.
Produit brut
147 605 €
Charges
76 390 €
EBE
71 216 €
Annuité
21 646 €
Revenu disponible
49 570 € ou 24 785 €/UMOf*
© P.Soissons
Source : cas-type BV15 actualisation 2013 - * UMOF : unité de main d’œuvre familiale
Susciter des vocations
Aujourd’hui, l’image véhiculée par le système traditionnel Salers a changé.
Les exploitations ont évolué et se sont modernisées, tout en conservant un lien
fort avec leur territoire (filières coopératives, productions AOP,…).
Ces dernières années, des jeunes sont revenus vers ce système, soit en reprenant
la suite de leurs parents, soit en recréant de toute pièce une exploitation en
vaches salers traites (6 installations depuis 2012). De nouveaux projets sont en
cours, avec des créations d’atelier de transformation fromagère, à la ferme ou
collectif, et de nouvelles installations sont envisagées.
L’association va prochainement aller au-devant des jeunes pour leur présenter le
système, et, pourquoi-pas, faire naître de nouvelles vocations.
Conclusion
Une exploitation en système traditionnel Salers apporte une bonne
rémunération du travail avec une structure de taille moyenne, même si
la quantité de travail reste importante. Si vous souhaitez obtenir plus
d’informations sur Tradition Salers et son cas-type.
Renseignements auprès de :
Rémy Beyle : 04 71 78 49 21 - [email protected]
Vous pouvez également consulter notre site www.cantal.chambagri.fr ou
le site du Groupe Salers Evolution : www.salers.org
26 rue du 139° R.I. - BP 239 - 15002 AURILLAC CEDEX - Tél : 04 71 45 55 00 - [email protected]