Date : 01 MARS 16 Pays : France Périodicité : Quotidien Paris OJD
Transcription
Date : 01 MARS 16 Pays : France Périodicité : Quotidien Paris OJD
Pays : France Périodicité : Quotidien Paris OJD : 314312 Date : 01 MARS 16 Page de l'article : p.17-18 Journaliste : Annelot Huijgen Page 1/3 Tous droits réservés à l'éditeur FEEF 0063217400506 Date : 01 MARS 16 Page de l'article : p.17-18 Journaliste : Annelot Huijgen Pays : France Périodicité : Quotidien Paris OJD : 314312 Page 2/3 L'ÉVÉNEMENT L'État veut imposer les agriculteurs dans les négociations tarifaires Les contrats entre enseignes et industriels indiqueront les prix versés aux éleveurs. ANNELOTHUIJGEN * :àAnnelotHulJgen DISTRIBUTION Les box de négociations sont restes (.daires jusqu'à tard dans la soiree de lundi, avant l'heure limite pour boucler les ac cords tarifaires annuels entre les centrales d'achat des distributeurs et leurs fournissem s « Nos adhe vents avaient toits des rendezvous avec au moins nrt distributeur, assure Richard Panquiault, directeur gèneral de l'Ilec, qui tedere les 75 principaux industriels des produits de grande consommation La proportion des contrats signes ou prédéfinis a la derniere minute est plus importante cette annee » T a perspective de voir le cadre juridique de ces discussions an nuelles chamboule, comme l'a promis François Hollande au Salon dc l'agriculture, n'a pas simplifie lc fin des négociations. « Attention à ce que vous allez faire dans les 48 prochaines heures parte que ça va déterminer le contenu de la prochaine loi », avait prevenu samedi a l'adresse des seuls distributeurs le president de la Republique, bouscule par des éleveurs en rogne contre sa gèstion de la crise agri cole Le piemier ministre Manuel Valls, en visite lundi au Salon dc l'agriculture, a ete plus mesure, mais il a confirme que le gouvernement songe a légiférer sur le sujet « Vous déciderons dans quelque** jours, apres la fin des négociations, s'il y a lieu d'introduire des articles dans [a loi Sapin U, prévue d'ici l'été, pour instaurer une vraie transpa renee sur les prix », explique t on au ministère de l'Agriculture Le principe sur lequel planche le gouvernement consiste a noter dans le contrat, outre le tarit d'achat du produit par l'enseigne auprès de l'industriel, lc prix verse par cc dernier au producteur de matiere premiere (lait, viande ) L'executif pourrait aller jusqu'à imposer dcs négociations tripartites, comme l'a évoque Stephane Le Foil, afin que les agriculteurs puissent être autoui de la table Distributeurs comme industriels ne sont pas favorables a trne grande refonte de la loi actuelle, la LME de 2008, amendée par les ministres Tous droits réservés à l'éditeur Je veux faire pression sur les distributeurs pour qu'il puisse y avoir une vraie reconnaissance du travail de l'agriculteur dans la fixation des prix LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANCOIS HOLLANDE llamon et Macron Ils craignent qu'une modification ne presente plus de dangers que de benefices et plaident pour une meilleuie appli cation de Ll loi actuelle Contrats pluriannuels « Nous sommes en faveur d'une plus grande transparence des prix, mais il suffit de creer des accords interprofessionnels étendus, auxquels les industriels ne sont pour l'instant pas favorables », reagit Jacques Creyssel, delegue genei al de la Fédération dcs entreprises du commerce et de la distribution (FCD) Les en seignes se sont individuellement engagées sur un tarif de base sur le lait proche de celui de 2015, alors que les prix se sont effondres», ajoute t il, rappelant la proposition de creer un fonds de soutien aux éleveurs poicins Les fabricants craignent eux qu'une plus grande transpa renee cree un avantage concurrentiel pour les distributeurs, par ailleurs tous fabricants, dans leurs propres usines ou celles de partenaires, de produits sous leur piopre marque (MDD) « II faut trouver des moyens de rééquilibrer le rapport de force entre lek industriels et /es quatre distributeurs mastodontes. La situation est radicalement différente de 2008, car la guerre des prix a amené la déflation », insiste Richard Panquiault Les industriels espèrent que les nombreuses enquêtes et descentes de DGCCRF donnent lieu a des sanctions foi tes ct que l'Autorité dc la concurrence limitera les pou voirs des supercentrales d'achat foi mecs par les enseignes (Systeme U avec Auchan, Carrefour avec Dia, Casino avec Intermarche ) Au-delà de ces déclarations belliqueuses, les positions semblent toutefois se rappiocher apres trois ans de baisses tarifaires La meilleure solution serait de s'engager sur dcs contrats pluriannuels La FCD a signe une charte dans ce sens avec la Fccf, la federation dcs PME, que l'Ilec aimerait voir dupli quee pour les plus grands fournisseurs «Ie nombre de partenariats noues individuellement par les ensei gnes avec les éleveurs augmente, car ces engagements a moyen terme donnent de la visibilité sur le prix, la qualite et les volumes », ajoute Jacques Cre\ssel Les industriels s'entendent eux aussi avec les éleveurs, comme Danone qui a annonce tin contrat sur trois ans Le danger, soulignent toutefois les deux parties, est que ces accords soient considères comme de l'entente par Bruxelles, qui vient d'ouviir une enquete pour ce motif contre Le clerc et Intermarche pour des tarifs dupoicgaiantis • Le stand Lidl au Salon de lagriculture. Les distributeurs ne sont pas favorables a une grande refonte de la loi actuelle, la LME de 2008. FEEF 0063217400506 Date : 01 MARS 16 Page de l'article : p.17-18 Journaliste : Annelot Huijgen Pays : France Périodicité : Quotidien Paris OJD : 314312 Page 3/3 2008 II faut rééquilibrer le rapport de force entre les industriels et les quatre distributeurs mastodontes f RICHARD PANQUIAULT, PRESIDENT DE L'ILEC, LA FEDERATION DES FABRICANTS DE PRODUITS DE GRANDE MARQUE 20 ANS DE LOI 1996 La loi Galland interdit la repercussion des marges arrière dans le prix de vente et la revente a perte La loi pour la modernisation de I èconomie (LME) sacralise la liberté tarifaire pour faire baisser les prix et introduit la notion de déséquilibre significatif pour sanctionner I abus déposition dominante 2014 La loi Hamon introduit une clause de renégociation du tarif en cas d evolution des matieres premieres renforce les pouvoirs de la DGCCRF et établit une amende de 2 millions d euros maximum pour non-respect du contrat 2015 La loi Macron porte le plafond de I amende a un niveau plus dissuasif (5 % du chiffre d affaires en France) 2001 La loi « nouvelles régulations économiques » interdit aux distributeurs de faire financer la rénovation et I ouverture des points de vente par leurs fournisseurs Creation de I infraction dabus de dependance èconomique pour limiter les dereferencements 2004-2005 La loi Dutreil instaure le contrat annuel obligeant enseignes et fournisseurs a définir les prix et campagnes depromopourlannee 2008 La loi Chatel redéfinit le seuil de la revente a perte et repousse la limite des négociations au 1er mars Tous droits réservés à l'éditeur FEEF 0063217400506