Un team building « d`enfer » pour les entreprises avec le Free Handi
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Un team building « d`enfer » pour les entreprises avec le Free Handi
TERRITOIRES ET HOMMES EN ACTION Un team building « d’enfer » pour les entreprises avec le Free Handi’se Trophy © Nicolas Goetz / Sylvain Courros P édaler sous la pluie ou le soleil et ramer dans des eaux vives pendant plus de 700 kilomètres en cyclotandem et en canoë… qui dit mieux pour souder des équipes dans l’effort, parfois la douleur et toujours la bonne humeur ? Sûrement pas Accor, CGI ou ERDF qui participent pour la troisième année consécutive au Free Handi’se Trophy. Ils aligneront leurs équipes à parité entre valides et invalides (80% avec un handicap invisible) au départ de Clermont-Ferrand, le 23 mai 2014. Huit jours plus tard, les participants arriveront à Toulouse après avoir surmonté des épreuves plus ou moins difficiles nécessitant une cohésion des tandems, ce qui en fait un team building prisé par les entreprises qui s’accordent à dire que les bénéfices de ce raid sont très supérieurs à son coût. Les 23 000 euros déboursés comprennent l’ensemble des prestations menées pendant cette semaine, logistique comprise (urgentistes, kinés, ostéos), mais aussi des opérations en interne avant, pendant et après la course. Cela commence trois mois avant le départ des candidats, départagés par tirage au sort, avec un jeu sur le handicap où les salariés engrangent des bonus pour leur équipe. Des points utiles lors des épreuves qui émaillent le raid. Ici, les équipes doivent prendre une photo avec le plus grand nombre d’habitants, là, convaincre un maire de faire un discours loufoque. Et pour que la mobilisation demeure pendant les six jours de compétition, un mini-JT informe quotidiennement les collaborateurs du déroulement du raid. Un team building qui, au-delà du sentiment d’appartenance à un groupe, voire à une famille, crée des liens et met à mal les préjugés. Gageons que, cette année, la participation de leurs grands patrons à ces épreuves pendant toute une journée aura des répercussions « d’enfer ». Serge a défendu les couleurs de CGI A nalyste technique chez CGI, Serge, reconnu travailleur handicapé, a participé à la première édition du Free Handi’se Trophy. Un moyen de se prouver qu’il pouvait se dépasser physiquement, mais aussi psychologiquement, puisqu’il souffre depuis l’âge de 27 ans de schizophrénie aigüe. Un handicap invisible aux yeux de son partenaire qu’il a dû informer dès leur première rencontre. Le rythme et les épreuves, lors de la compétition, vont l’éprouver mentalement. D’autant que Serge néglige sa prise de médicaments. Résultat : au quatrième jour, après un début de bouffées délirantes, il craque et veut abandonner. Pris immédiatement en charge par les médecins L’Abécédaire des Institutions I Handicap invisible I Décembre 2013 de l’organisation, il sera remis en selle rapidement et vivra un grand moment d’euphorie en passant la ligne d’arrivée. Fier d’avoir tenu et d’être allé au-delà de sa peur des autres, Serge a suscité l’admiration de tous les collaborateurs de CGI qui le trouvent plus confiant. Cette compétition ayant soudé l’ensemble du groupe, CGI renouvelle régulièrement sa participation, mais Serge ne concourt plus. Il laisse cette chance aux autres. Respect ! 35