Formation FORSTERITE 2013, Bonascre - Ax-les
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Formation FORSTERITE 2013, Bonascre - Ax-les
Marc Poujol, Géosciences Rennes, Université Rennes 1 Formation FORSTERITE 2013, Bonascre - Ax-les-Thermes, 1er – 4 Octobre 2013 1. Principe Chaînes de désintégration Pb -207 STABLE 1. Principe Equation géochronométrique: λt = F P (e − 1) * Mais on ne mesure pas que les fils radiogéniques mais les fils totaux: F = F0 + F* F = F0 + P(e λt − 1) 1. Principe F = F0 + P(e λt − 1) 206 Pb= 206 Pb0 + 238 U(e λ 8 t −1) 206 Pb 206 Pb 204 = 204 + Pb T Pb 0 207 Pb 207 Pb 204 = 204 + Pb T Pb 0 208 Pb 208 Pb 204 = 204 + Pb T Pb 0 238 U λ8t (e −1) 204 Pb 235 U λ5t (e −1) 204 Pb 232 Th λ 2 t (e −1) 204 Pb 1. Principe ≠ ≠ ≠ ≠ 1. Principe 206 Pb 206 Pb 204 = 204 + Pb T Pb 0 238 204 U λ8t (e −1) Pb Ces chronomètres sont parmi les plus précis que l’on puisse mettre en œuvre sur des échantillons d’âge géologique raisonnablement vieux (> Ma) 3. La concordia – les minéraux utilisés Le zircon Le zircon (ZrSiO4) est un nésosilicate du système quadratique. Cristaux prismatiques allongés de zircon 1. ll est commun (même si accessoire) 2. Il permet la substitution de l’U et du Th au Zr: rZr4+ = 0.80 Å; rU4+ = 0.97 Å; rTh4+ = 1.08 Å 3. A la formation initiale, il n’y a pas de Pb: rPb2+ = 1.26 Å. 4. Avec la désintégration, le Pb radiogénique est retenu et ne peut s’échapper que sous certaines conditions. 5. Il est très réfractaire (i.e., préserve l’info originale malgré métamorphisme et altération). 6. Température fermeture élevée (>900°c) 3. La concordia – les minéraux utilisés Monazite (Ce, La, Th)PO4 système monoclinique Minéral présent dans bcp de roches Permet datation de la mise en place de roches plutoniques mais aussi dans roches sédimentaires (monazites détritiques). Datation métamorphisme et circulations de fluides… Pas de Pb incorporé à la cristallisation Très riche en Thorium bcp de 208Pb Température fermeture élevée (725°c) 3. La concordia – les minéraux utilisés Xénotime (Y, HREE) PO4 Apparait dans les roches métasédimentaires de bas grade comme minéral détritique, diagénétique ou hydrothermal. Dans cet exemple, le xénotime s’est développé en surcroissance sur des zircons détritiques (bassin du Witwatersrand (Af. du Sud) après le dépôt des sédiments (origine hydrothermale). Température fermeture élevée (>750°c) 3. La concordia – les minéraux utilisés Baddeleyite ZrO2 Apparait dans de nombreuses roches terrestres et lunaires, même dans météorites (achondrites). Permet en particulier de dater des roches plus sous-saturées, où le quartz est très peu exprimé et où les zircons sont absents. Donne âge de cristallisation (Temp fermeture Identique au zircon). 3. La concordia – 2 minéraux plus riche en Pb commun Rutile TiO2 Datation des phases hydrothermales ou information sur température de refroidissement ou calage temporelle des courbes pression-température (métamorphisme) Sphène CaTi[SiO4](O, OH, F) 3. La concordia Modèle concordant = 238U(eλ1t -1) 207Pb* = 235U(eλ2t -1) 206Pb* Valeurs numériques de eλ1t - 1, eλ2t - 1, et du rapport = (eλ1t -1) 207Pb* / 235U = (eλ2t -1) 206Pb*/ 238U 207Pb/206Pb radiogénique en fonction de t. Avec λ1 = 1.55125 10−10 ans−1et λ2 = 9.8485 10−10 ans-1 3. La concordia = R8 Diagramme Concordia : combinaison de 2 chronomètres = R8 Courbe = lieu où les deux chronomètres donnent le même âge = R5 = R5 Si les points sont concordants : même âge (R5=R8) 3. La concordia Age concordant 3. La concordia Since 1977 (Steiger and Jäger, 1977), we have been using the following decay constants proposed by Jaffey et al (1971) for uranium: 238U : T½ = (4.4683 ± 0.0024) x 109 a (1sigma) 235U : T = (7.0381 ± 0.0048) x 108 a (1sigma) ½ Sans erreur sur les constantes de désintégration Avec erreurs sur les constantes 3. La concordia Problèmes: 1. Le Pb ne s’ajuste pas bien dans la matrice, il peut diffuser. 2. Pire encore avec la désintégration alpha… (alpha recoil tracks) dommages dus à la désintégration radioactive (métamictisation). 3. Le métamorphisme exacerbe les pertes en Pb. 4. Pertes hétérogènes suivant les zircons. Petits grains plus affectés que les gros. Car petits grains cristallisent à la fin (pas le temps de grandir) et vont être plus riches en U-Th (éléments incompatibles) 3. La concordia 1er cas: Perte en Pb récente Intercept Sup = Age de cristallisation Intercept Inf = Actuel (0 Ma) Si les points sont discordants : DISCORDIA 3. La concordia Un exemple : data-point error ellipses are 2σ 0,230 Sample 9d(i),(ii) 1330 1320 0,226 206 Pb/ 238 U 1310 1300 1290 0,222 Intercepts at 0 & 1319 ± 3 Ma 1280 MSWD = 0.62 0,218 Perte en Pb récente 0,214 2,50 2,54 2,58 2,62 207 Pb/ 235 U 2,66 2,70 3. La concordia 2eme cas: PERTE EN Pb INSTANTANEE T°C>T°fermeture Intercept Sup = AGE première fermeture Intercept Inf = Age de la perte : T1 Attention : Pas de perte en Pb depuis T1 !!! 3. La concordia Pourquoi t1 et t2 peuvent donner une information géochronologique? Roche mise en place il y a 4 Ga ayant subi un métamorphisme il y a 1 Ga. 3. La concordia – Troisième chronomètre – l’âge 207Pb/206Pb Notion d’âge minimum R8 R5 3. La concordia – Le diagramme Tera-Wasserburg 3. La concordia – Le diagramme Tera-Wasserburg Deux problématiques – deux utilisations Ages jeunes Présence de plomb initial Données LA-ICP-MS sur Sphène Fallourd et al., Int. Journ Earth Sci, sous presse 3. La concordia – Importance de la concordance data-point error ellipses are 2 0.6 data-point error ellipses are Π 2 0.7 2800 3000 0.6 2600 0.5 2800 2400 2600 0.5 206 Pb 238 U 206 2200 0.4 Pb 238 2000 U 2400 2200 0.4 2000 0.3 Intercepts at 473 ± 150 & 2951 ± 33 [±34] Ma MSWD = 8.7 Intercepts at 0.3 364 ± 130 & 2922 ± 18 [±20] Ma MSWD = 10.9 0.2 0.2 5 7 9 11 207 Pb/ 13 235 U 15 17 5 7 9 11 13 207 Pb/ 15 235 U 17 19 21 3. La concordia – Importance de la concordance Abrasion mécanique Avant (a) Après (b) 3. La concordia – Importance de la concordance Abrasion mécanique Effet de l’abrasion et de la séparation magnétique sur la concordance des zircons 3. La concordia – Importance de la concordance Ici, on recuit le zircon à plus de 850°C pendant 2 jours (annealing) Puis on dissous les grains par étapes (HF + HNO3) à des températures de plus en plus élevées … Step Leaching. Abrasion chimique Dissolution des parties endommagées (Pertes en Pb) Traitement de l’échantillon Salle blanche Salle en surpression - Air ultrapurifié Réactifs ultrapurifiés : pollution =< picogramme (10-12 g) Préparation des échantillons : Dissolution Séparation chimique Père/Fils La datation par TIMS http://www.earth-time.org/ Le must à l’heure actuelle : le quadruple spike: 202Pb-205Pb-233U-235U Utilisation d’un traceur (spike) double en 205Pb et 235U Dissolution à 210°C pendant 60 heures avec HF + HNO3 + traceur 205Pb, 235U Bombe de dissolution en Teflon pur. Chargement sur résine Puis reprise en HCl à chaud pendant 12 heures Récupération du Pb et de l’uranium Salle blanche Séparation chimique Père / Fils recovery Ech en HCl 3.1 N HCl 6.2 N U H20 and U U reste and U Pb+U Pb Beaker 2 Salle blanche Préparation pour le passage au spectromètre de masse Filament Re ultrapur Quantité chargée sur le filament : qques ng à qques pg d'élément Principes de la spectrométrie de masse Un peu comme un rayon de lumière à travers un prisme Mais dans notre cas … Différentes longueurs d’ondes= différentes masses Rayon = Faisceau d’ions Prisme = Electro-aimant 208Pb 207Pb 206Pb Electro aimant 204Pb Pb Collecteurs Source Multi-collecteurs 17 % relative mass range Why Ion Counting ? 1 mV Faraday signal ca. 60.000 cps on IC D’où viennent les erreurs? Quatre facteurs d’erreurs principaux: • La discrimination de masse • L’erreur sur la mesure elle même • La correction du Pb et de l’U du « blanc » • La composition isotopique du Pb initial Zircon « vieux » Très peu de Pb commun Zircon « + jeune » un peu de Pb commun Err sur 206/204 choisi pour le blanc Err sur DM U Err R85U spike Err R65 mesuré Err sur 206/204 mesuré Leur contribution relative sur l’âge final dépend de la nature du minéral et de ses caractéristiques Err sur DM Pb Zircon « jeune » Pbme du Pb commun Sphène bcp Pb commun Err sur comp en Pb initiale Err sur estimation qtité Pb du blanc 4. La datation ponctuelle Cas simples : Granite Pas de problèmes pour les dater en méthode ID-TIMS Rhyolite Granite S (C) provenant de la fusion de métasédiments Cas complexes : Granulite Cœur hérité Surcroissance Impossible à dater au TIMS 4. La datation ponctuelle – LA-ICP-MS Laser : T. Maiman (1960) « Stimulated optical emission in Ruby ». Nature, 187, 493-494. Quelques chiffres : En 1995, 400 publications – en 2010, 2800 publications (mots clés LA-ICP-MS ou LA-ICPMS) Recherche sur toutes les années : Avec Topic=(SIMS) OR Topic=(SHRIMP) AND Topic=(dating) 3000 publications avec Topic=(LA-ICP-MS) OR Topic=(LA-ICPMS) AND Topic=(dating) 1800 publications 4. La datation ponctuelle – LA-ICP-MS LA – ICP-MS Laser Ablation Inductively Coupled Mass Spectrometry 1 système d’ablation laser ICP-MS HR Secteur magnétique 4. La datation ponctuelle – LA-ICP-MS 266 nm 213 nm (Nd:YAG) 193 nm (Excimer) Gonzales et al., 2002 Bruguier, 2009 <5 Verres de + en + clairs 4. La datation ponctuelle – LA-ICP-MS Quel est le laser idéal ? Celui qui produit le plus d’ionisation du matériel ablaté avec l’énergie la plus basse et la meilleure résolution spatiale tout en limitant le fractionnement…. Donc il faut qu’il: Réduise la fusion Réduise l’arrachage de fragments Réduise la formation d’un plasma Favorise l’ionisation des atomes Faible pénétration dans échantillon Ce qui se traduit par: Utilisation de l’He (limite la formation de plasma) Optimiser le diamètre d’ablation Limiter le fréquence de tir (max 5Hz) Limiter la puissance de tir good Not so good bad Very bad Exemple : sur monazites Laser Excimer NWR193UC - Diamètre ≈ 5 micron - Fréquence 1Hz - puissance ≈ 7J/cm2 Darling et al., 2012 4. La datation ponctuelle LA-ICP-MS 4. La datation ponctuelle – LA-ICP-MS Quel est l’ICP-MS idéal ? Interférences de Masse et Pouvoir de résolution…. Dans le cas d’analyse ponctuelle, on ne sépare pas les éléments constitutifs des minéraux (contrairement à l’ID-TIMS) problèmes d’interférence isobariques ou moléculaires 206Pb 174Hf : M = 205.974449 206Pb 174Hf16O + 2 x 16O -> masse 206 2 M = 173.940065 + 2 x 15.994915 = 205.929895 R = Résolution (de masse) Ici: R=206/(205.974-205.930) = R= 4682 Mais avec ICP quadripole R~1 Important : Limiter le taux d’oxydes !! 4. La datation ponctuelle – LA-ICP-MS Quel est l’ICP-MS idéal ? Le problème du Pb commun… Ar utilisé pour produire le plasma contient du mercure en trace… 202Hg et 204Hg Avec ICP-MS quadripole, impossible de différencier l’un de l’autre Interférence avec le 204Pb Difficile de corriger du Pb commun La parade : MC-ICP-MS Poujol et al., 2010 4. La datation ponctuelle – Le problème des standards Avec la technique ID-TIMS, on utilise un traceur pour déterminer la concentration en Pb et en U … Pour l’analyse ponctuelle, il faut agir différemment… -Utilisation de la technique de bracketing : Avant et après chaque analyse de 5 à 10 minéraux d’âge inconnu, on a analyse un (ou plusieurs mineral(aux) standard(s) d’âge(s) connu(s). On paramètre alors les données obtenues sur le standard et on applique cela aux minéraux inconnus…. 4. La datation ponctuelle – LA-ICP-MS Quel est l’ICP-MS idéal ? Le problème des standards … Globalement deux approches sont suivies : 1. La plus utilisée : Standardisation externe -Hétérogénéité des résultats -Pas de standards anciens (Paléo-Protérozoïque ou Archéen) -Pas de standards pour certains minéraux -Certains « standards » n’ont pas été validés par ID-TIMS -Intercomparaison 4. La datation ponctuelle – LA-ICP-MS Quel est l’ICP-MS idéal ? Le problème des standards … Globalement deux approches sont suivies : 2. La Standardisation interne Injection d’une solution dopée en Tl (203 et 205), Bi (209), U (233), Np (237) - Masses voisines du Pb et de l’U et Th - Comportement de ces éléments est il identique au Pb, U et Th? - Lourd à mettre en œuvre - Obligation de contrôler la standardisation avec des standards externes 4. La datation ponctuelle - LA-ICP-MS 2.5 cm 4. La datation ponctuelle - LA-ICP-MS He He + Echant 100mm Un (très) gros progrès : les cellules d’ablation à deux volumes 100mm 4. La datation ponctuelle - LA-ICP-MS Ar (~ 0.85 l/min ) N (~ 4 ml/min) Homogénéisateur Vers ICPMS ≈ 800 ml/min 4. La datation ponctuelle - LA-ICP-MS He+Ar+N+échantillon Renforcement du vide à l’interface NB : Ajout N dans le gaz de transport + Augmentation vide interface +350% de signal pour les masses lourdes Typiquement M+ ou M2+ 4. La datation ponctuelle - LA-ICP-MS Par ICP Quad : ≈ 60-70 sec ≈ 20 sec Système Rennes : ICP Agilent 7700x Laser : ESI NWR193UC Dépend de la cellule (Rennes 1 sec) 204 (10ms) 206 (10ms) 207 (30ms) 208 (10ms) 232 (10ms) 238 (10ms) Analyse LA-ICP-MS versus analyse ID-TIMS - Les pour et les contre - •Accès à plus d’information •Moins de précision •Obtention de plus de points en moins de temps et à moindre coup Anhaeusser et Poujol, 2004, S Afr J Geol Datation du métamorphisme Possibilité de dater des minéraux in situ en contexte dans la lame mince ou épaisse – meilleur contrôle de ce que l’on date Diener et al., 2005, Precambrian Research Travailler en contexte dans la lame mince 1. Repérer les zones favorables Datation du métasomatisme 2. Imagerie MEB et EPMA ref1 ref2 LPNA ref3 LPA Marquer trois points de référence sur lame mince Noter coordonnées X,Y des points de référence et des minéraux Poujol et al. 2010 Travailler en contexte dans la lame mince Datation du métasomatisme 3. Repérer points de références, noter coordonnées avec le laser 4. Convertir les coordonnées du MEB dans le référentiel du laser 99+/-5 Ma 5. Analyser 113+/-18 Ma 95+/-5 Ma Poujol et al. 2010 Datation du volcano sédimentaire Blanchard et al., 2013 Datation des minéraux détritiques Kydonakis et al., Gondwana Research, sous presse 120 analyses sur 102 grains en 4 heures de temps machine…