Comment rédiger un rapport de mission
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Comment rédiger un rapport de mission
Brigitte Coordinatrice de projets au Centre de Tondo Manille – Philippines Date : Novembre 2014 91 boulevard Auguste Blanqui 75013 Paris - France Tél.: +33 (0)1 58 10 74 80 Courriel : [email protected] www.fidesco.fr Rapport de mission n°1 Très chers familles, parrains et amis, Dimanche, 8 h du matin à Tondo, en Manille, je suis dans la cuisine, au 5ème niveau de la maison. C’est à la fois notre lieu de vie et le centre LP4Y (Life Project for Youth projet de vie pour la jeunesse). D’un côté, j’aperçois les toits en tôle des maisons voisines et de l’autre les grues et containers du port de Manille. Des effluves de poissons grillés remontent jusqu’ici. J’entends la musique de l’église catholique de Don Bosco, la déambulation d’ une fanfare, un karaoké familial, les aboiements des chiens, les chants des coqs, les klaxons, et l’activité du port industriel…, voilà l’ambiance dans laquelle je me retrouve pour vous écrire mon premier rapport de mission ! Mais avant tout, je tiens à vous remercier tous pour votre soutien et votre amitié, je sais que vous êtes en pensée avec moi dans ma mission à Manille. Mon arrivée aux Philippines J’ai tout de suite été plongée dans la vie locale, et notamment en anglais mais avec beaucoup d’humilité. En effet, l’anglais est la langue des Philippines, ainsi que le tagalog sur Manille. Dans la rue, tous les enfants m’accostent « what’s your name ? » quel est ton nom ? c’est l’occasion d’entrer en relation avec eux et également d’apprendre le tagalog : Magandang gabi (bonsoir), Salamat po (merci). Je deviens Ate Brigitte (grande sœur). Le sourire philippin, que l’on voit sur tous les visages, facilite bien mon intégration dans ce nouvel environnement empli de vie, de jour comme de nuit : activités des marchés et petits commerces appelés « sari-sari », ballet incessant des transports d’ailleurs peu onéreux : pédicabs (vélos taxis), tricycle (petit side-car accroché à une moto et recouvert d’un auvent), jeepney… Etre volontaire FIDESCO pour une mission de solidarité internationale d’un an c’est aussi vivre en équipe, prier et travailler entre volontaires. Notre centre abrite 3 programmes encadrés par 3 responsables ou coaches, Theresa la coordinatrice, Manon et moi. Nous construisons petit à petit notre vie d’équipe, avec une famille de geckos… et traquons quelques cafards. Je me suis bien adaptée au fonctionnement des toilettes philippines…surtout lors de coupures d’eau. Puis très vite, j’ai mesuré ce qu’était un bidonville et la vie des mamans de 17 à 24 ans avec lesquelles je travaille. Le cœur de ma mission s’inscrit pleinement dans les actions de mon partenaire LP4Y en faveur de l’insertion professionnelle et sociale des jeunes en situation de grande précarité et frappés d’exclusion. Avant de vous décrire ma mission, je découvre avec vous quelques aspects de ce pays. Sa lutte pour l’indépendance Tout d’abord les Philippines ont été sous contrôle de l’Espagne à partir de 1565, à l’arrivée de Magellan ; et ce jusqu’en 1896. Ensuite les américains ont pris le relais. Ce qui explique le vocabulaire espagnol dans le tagalog et l’usage de l’anglais. Puis lors de la seconde guerre mondiale, de 1942 à 1945, les Philippines ont été sous occupation japonaise, avec la destruction de Manille en février 1945 par les bombardements américains, les seuls vestiges sont intra-muros. Enfin, des cendres de cette guerre est née une république indépendante. Quelques décennies plus tard Ferdinand Marcos a été élu à la tête du pays. En tant que partisan de la ligne dure il a imposé la loi martiale en 1974, mais fut renversé en 1986 lors de la première révolution du People Power (Pouvoir du Peuple). Depuis 2010, le président est Benigno Aquino III fils du héros de cette révolution (mandat de 6 ans). Sa population jeune et catholique Les Philippines c’est plus de 100 millions d’habitants en 2011 contre 76,5 millions en 2000 ; cette explosion démographique entrave les efforts pour réduire la pauvreté. Le produit intérieur brut ne suit pas la croissance démographique. Environ 40 % de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté de 2 dollars par jour. Une dominante catholique à 82,9 %. Dans chaque paroisse, 3 à 4 messes sont célébrées le dimanche matin en tagalog, parfois en anglais, avec une présence forte des jeunes et des familles. Sa capitale MANILLE, une mégalopole située entre la baie de Manille et la lagune. Elle est composée de 16 localités disparates rassemblées sous le nom de Métro Manila avec au nord du port de Manille une large zone de bidonvilles. Le quartier de TONDO où je travaille. Environ 600 000 philippins habitent ici, soit 37 % de la population de Manille. C’est le royaume du bruit et de la pollution, l’un des quartiers les plus pauvres de Manille situé en bordure du port industriel. Nuit et jour défilent des camions de détritus pris d’assaut par les chiffonniers. Tondo est le quartier des plus grands bidonvilles (Aroma, Happyland, Capulong..) qui vivent et survivent grâce au recyclage des déchets. Dans les ruelles des bidonvilles résonnent des chansons d’amour. Dans ce décor d’ordures, quel est l’habitat du bidonville ? c’est une surface de 4 m², pour 4, 6 voire 10 personnes, des cabanes construites avec toute sortes de matériaux de récupération. Elles se trouvent soient dans des bâtiments sombres et humides, ou sont des « constructions » à part entière. Toute la famille dort à même le sol. Certains ont l’électricité, d’autres louent les lanternes d’une station solaire appelée 3S (Solar Solution Service) située dans le bidonville d’Aroma (photo en page 3). C’est l’activité économique du programme que j’encadre (partenaires SUNPOWER et TNK). MISSION de suivi des jeunes mamans En tant que coach, j’accompagne 15 jeunes femmes, déscolarisées et sans emploi, pour les aider à construire leur projet de vie selon une pédagogie en 4 phases, 3 piliers et 6 principes définis LP4Y. Je suis également présente dans les moments importants de leur vie. 4 phases Autonomie 3 piliers Travailler Responsabilité Management Entrepreneuriat Après 1 semaine de découverte, moyenne de 4 mois/ variable étape 50 % Création, développement et gestion d’une activité économique sous la responsabilité du coach Apprendre 30 % Domaine des affaires, anglais, informatique, culture générale : ateliers animés par les coaches ou intervenants extérieurs Guider Développement personnel (gestion des émotions..), compétences, préparation du projet 20 % 6 principes pédagogiques basés sur l’esprit d’équipe, la confiance, être 100 % positif, l’exigence (respect des horaires, tenue professionnelle…), une contrepartie (allocation couvrant les besoins de base avec obligation d’épargner), l’expérimentation de la vie professionnelle. Après ces éléments de cadrage, j’ai vraiment beaucoup de plaisir à vous présenter mon équipe actuelle composée d’ 1 entrepreneur, 5 manageurs et 9 en autonomie. GEN, 23 ans, 3 enfants. Responsable de l’équipe, entrepreneur, projet de vie : travailler sur ordinateur (secrétaire…). MILES, 22 ans, avec ses 2 garçons chez elle lors d’une visite de famille. Manageur. Projet : analyste de données JANE, 24 ans, 2 enfants, responsable de la communication, manageur; en période d’essai au sein d’une société en tant que chargé des réservations de billets de voyage en Europe. Son projet : travailler dans un service à la clientèle. JANELLE, 19 ans, 2 fils, ici avec le dernier né le 15 septembre mais entré à l’hôpital national pour enfants le 18 septembre, sorti le 25 octobre après transfusion. Manageur, projet : caissière de grande surface. Ci-dessous de droite à gauche, à la station 3S sur le lieu de travail : ARLYN, 25 ans, 3 enfants, autonomie, projet est d’être chef (restauration). ABBY, 19 ans, 1 fille, graduée le 5 novembre en responsabilité, projet : être écrivain ; reprendre des études. ROSE ANN, 17 ans, caissière. 1 fils, autonomie, projet : CIELABEL, 20 ans, 2 enfants, assistante de la responsable, manageur. Projet caissière de magasin et plus tard travailler avec son mari réparateur de pneus BERNADETH, 18 ans, de retour après le décès de son enfant, autonomie, projet : avoir son commerce « sari sari ». IRISH, 17 ans, 1 fille, et son mari Miguel, en autonomie, projet : caissière. JUDY ANN, 19 ans, 2 enfants, autonomie, Projet : être responsable dans un hôtel restaurant. A gauche, ARGELYN, 19 ans, 1 fils âgé, autonomie, projet : secrétaire - A droite, JENNY, 21 ans, 1 enfant, autonomie, projet : caissière ou ingénieur en électricité Sans oublier PRECY, et JELLINE actuellement absentes pour raisons personnelles. En raison des futurs départs de manageurs et des absences prolongées, le recrutement de nouvelles mamans est en cours. Deux vendredi de suite, les mamans des 3 programmes du centre ont démarché des nouvelles jeunes femmes des bidonvilles environnants. Bien entendu, je vous tiendrai au courant de cette opération. Vous connaissez désormais les visages « souriants » de celles qui me sont proches aujourd’hui. C’est avec joie que je vous partagerai l’avancée de leurs parcours dans mon prochain rapport dans 3 mois. Bientôt Noël Ici aux Philippines les préparatifs de Noël ont commencé dès septembre : les sarissaris vendent des guirlandes, des sapins. Des chants religieux de Noël, en tagalog, retentissent de ci de là, dans les rues, les centres commerciaux. Bon Avent à tous ! Maligayang Pasko (joyeux Noël), Ate Brigitte Brigitte Le coup d’pouce... En ce moment, à travers le monde, 150 volontaires Fidesco travaillent au développement des populations défavorisées : accueil de personnes handicapées, création de centres de formation, gestion d’entreprise et d’œuvres sociales, orthophonie, médecine, consulting, ingénierie pour la construction ou l’adduction d’eau en brousse, refonte des systèmes de gouvernance d’ONG, etc. former les volontaires avant leur départ, assurer le coût de leur mission (vol, assurances, mutuelles,…), Fidesco s’appuie à 80% sur la générosité de donateurs. Fidesco a besoin de votre aide pour que toutes ces missions perdurent ! Je vous propose donc de partager ma mission en me parrainant ! Ce peut être soit par un don ponctuel, soit par un parrainage, c’est-à-dire un Pour mener tous ces projets, don de 15 euros (ou plus) par mois le temps de notre mission (ou l’équivalent de manière ponctuelle) ; et tout est déductible des impôts ! Je m’engage à envoyer à mes parrains mon rapport de mission tous les trois mois pour partager avec vous mon quotidien et l’avancée de mes projets. De nouveau, un grand MERCI pour votre soutien, et pour mes parrains : rendezvous dans 3 mois pour notre prochain rapport !