mon amour - L`Association Fragile

Transcription

mon amour - L`Association Fragile
••••••••••••••••••••••••••••
•••••••••••••
mon amour
(2008)
••••••••••••••••••••••••••••
mon amour
(2008)
chorégraphie, scénographie et costumes : christian rizzo
danse : christine bombal, philippe chosson, pep garrigues, kerem gelebek, wouter krokaert, i-fang lin,
tamar shelef.
lumières : caty olive
musique originale: didier ambact, bruno chevillon, gerome nox.
chant : mark tompkins
chansons interprétées par mark tompkins :
« I know it’s over « et « the boy with the thorn in his side » de Morrissey ,
»Something more » de Mark Lewis Tompkins,
« Mystery of love » de Marianne Faithfull
et textes extraits de « Asphodel, that greeny flower « de William Carlos Williams
et de «Présages d’innocence / Mummer love » de Patti Smith.
assistante à la mise en scène : sophie laly
régie générale : jean-michel hugo
régie son : juliette wion
régie lumières : arnaud lavisse (sur certaines dates)
réalisation des sphères: jérome dupraz et luc moreau (prototoutyp)
construction des éléments scéniques : les ateliers de l’Opéra de Lille.
Administration / production : catherine meneret assistée de garance crouillère
production : l’association fragile
coproduction : l’Opéra de Lille, le Théâtre de la Ville de Paris, deSingel à Anvers, ARCADI (action
régionale pour la création artistique et la diffusion en île de France) et l’Opéra de Dijon.
coproduction dans le cadre de leur accueil studio : le Centre Chorégraphique National de Franche
Comté à Belfort, le CNDC / Centre National de Danse Contemporaine d’Angers, le Centre
Chorégraphique National du Havre / Haute-Normandie.
Ce spectacle est soutenu par le ministère de la culture et de la communication dans le cadre du
dispositif DICRÉAM, par la SACD dans le cadre de son fond musique de scène et par Ars numérica.
avec l’aide de la chaufferie / compagnie DCA philippe decouflé...
remerciements : Patti Smith, Thomas Delamarre et Marie Lannurien
l’association fragile est aidée par le ministère de la culture et de la communication / DRAC Nord-Pas
de Calais au titre de l’aide à la compagnie chorégraphique conventionnée.
Elle est également soutenue par Culturesfrance pour ses tournées à l’étranger.
Depuis 2007, l’association fragile / christian rizzo est en résidence à l’Opéra de Lille.
en attendant d’y être…..
il est toujours complexe de décrire quel est le désir qui anime une nouvelle aventure, plus
particulièrement de quoi est fait ce désir…
mettre à jour une nouvelle pièce est toujours pour moi la tentative de répondre à cette question, le
temps de création est ce révélateur.
il y a bien sûr des envies et des images comme prétexte, qui deviendront peut-être sous texte…
ainsi, pour « mon amour », il y a l’envie de convier une équipe de danseurs au sein d’un espace qui
comme eux, sera en mouvement. sorte de ballet mécanique pour objets autonomes. j’ai l’image de
sphères qui une à une entrent en jeu et tentent petit à petit de recréer un mouvement cosmique
artificiel, une reconstitution du mouvement des planètes entre elles, mais au sol… regarder à terre
pour y voir en miroir cette mini-galaxie de théâtre.
j’ai aussi l’image des danseurs, qui pris dans l’habituelle lenteur de mes pièces, tentent des
accélérations, des lignes de fuites mouvementées, parfois esseulées, comme éjectés du groupe.
je les rêve aujourd’hui dans des tenues mi-sportswear, mi-victoriennes. Certains portent des masques
peut-être africains, peut-être océaniens, peut-être du carnaval de nice…
la lumière crépusculaire les accompagne.
ils se passent entre eux des objets de verre aux formes organiques, ils acceptent le temps car ils
savent qu’il est compté.
et il y a une voix, chantante et éructante qui se glisse dans des compositions atmosphériques, elle
cherche son chemin, elle est en promenade dans cette pièce paysage.
la pièce entière pourrait être une chanson, où chaque élément convoqué écrit ses couplets et ses
refrains.
le vide se rapprochant, la chorale peut alors commencer, mon amour.
christian.rizzo, dernier jour de juillet 2006.
quelques mois se sont écoulés, quelques rendez-vous ont été pris, ainsi « mon amour » se charge de
temps… il est de plus en clair pour moi que ce projet est l’occasion de remettre à plat les créations
passées. l’utilisation de nouveaux outils m’est aujourd’hui nécessaire pour redéfinir mes désirs
d’écriture. mettre en confrontation deux univers chorégraphiques distincts (un organique, l’autre
robotique) est avant tout l’occasion de se poser la question du mouvement lorsque celui est partagé
entre les corps et l’espace. partant du présupposé que le corps se met en mouvement pour donner du
sens à l’espace et lui faire changer de statut… si l’espace environnant est lui même en mouvement,
comment le corps inscrit-il le sien ? pouvons-nous agir ou seulement réagir ? quel imaginaire s’active
face au non-stable ?
c.r, novembre 2006.
trois textes qui m’accompagnent
Quand, dans mon désert, je rencontre un autre homme, capable comme moi d’inventer un monde de
signes et de conventions linguistiques, je repère sur son corps les signes sexuels et sociaux qu’il y
aura mis, car je vis dans un univers plus visuel qu’olfactif. Puis je m’intéresse à ses paroles qui vont
présenter nos univers mentaux et nos histoires passées. Notre rencontre sera présente et imprégnée
d’ailleurs. Nos rituels, pour nous permettre d’être ensemble, utiliseront des choses présentes pour en
faire des signes des mondes absents. Le mythe fondateur du groupe à deux vient de naître,
coordonnant les partenaires. Quand un récit unique engourdit la vie, la violence devient créatrice d’un
autre univers mental. Mais quand l’accélération des changements ne donne plus au mythe le temps
d’imprégner de sens les gestes et les objets, la violence alors détruit sans reconstruire. Entre la litanie
qui engourdit et la violence qui détruit sans cesse, le rite, commémoration du sacrifice fondateur,
marque l’empreinte du temps et freine la violence. Il faut des rites pour ralentir le temps et il faut des
rites pour éviter le ralentissement mortifère.
Un monde sans rites, c’est un monde brut, réduit à la matière, au poids et à la mesure, alors qu’un
monde ritualisé instille l’histoire dans les choses, leur donne sens et nous permet d’être ensemble. Un
monde sans rites, c’est un monde désagrégé où les individus désolidarisés se cognent, se rencontrent
ou s’opposent au gré de leurs pulsions ou leurs besoins. Alors qu’un monde ritualisé lie et harmonise
les individus entre eux pour en faire un corps social.
boris cyrulnik in « les nourritures affectives »
« On pourrait fort bien s’imaginer que les enfants transforment le cache-cache que leur font les adultes
en un cache-cache bien à eux grâce au secret. L’émerveillement et la naïveté du dévoilement se
trouvent alors comblés par le plaisir de l’apparition. Loin de cette imagerie du petit enfant, le
mouvement de la disparition et de l’apparition ne remplacerait plus jamais personne, il n’existerait que
pour lui-même comme le faucon revient au leurre et non au maître qui le porte sur son avant-bras.
Dès lors, le mystère ne serait pas dans la chose cachée mais dans le mouvement unique et répété de
cacher et de dévoiler. »
henri-pierre jeudy - « traverses - le secret »
i feel you
your sun it shines
i feel you
within my mind
you take me there
you take me where
the kingdom comes
you take me to
and lead me through
babylon
this is the morning of our love
it’s just the dawning of our love
i feel you
your heart it sings
i feel you
the joy it brings
where heaven waits
those golden gates
and back again
you take me to
and lead me through
oblivion
this is the morning of our love
it’s just the dawning of our love
i feel you
your precious soul
and I am whole
i feel you
your rising sun
my kingdom comes
i feel you
each move you make
i feel you
each breath you take
where angels sing
and spread their wings
my love’s on high
you take me home
to glory’s throne
by and by
this is the morning of our love
it’s just the dawning of our love
martin gore / david gahan (depeche mode)
à propos de mon amour,
entretien avec christian rizzo
réalisé le 7 décembre 2007
Tel un rêveur de rêves, christian rizzo a créé son propre univers au fil d’un parcours initié à
l’orée des années 80. mon amour, sa nouvelle pièce en préparation, renoue avec une partie de
son questionnement d’artiste, plasticien de formation, danseur, modeleur de corps, d’objets et
de sons, mais aussi chorégraphe. Ces multiples dimensions sont disséminées dans un
nouveau champ de réflexion, aux rives d’une solitude extrême qui souffle ses manœuvres
étranges aux sept danseurs, au chanteur et aux trois musiciens présents sur scène.
Géométrie, rondeurs et suspens accompagnent les diffuses errances de chacun et
orchestrent une surprenante partition, délicat plaidoyer sur le style et les sentiments, l’être et
sa nature profonde. IF
L’entretien qui suit a été réalisé en décembre 2008 après un premier temps de répétition.
Christian Rizzo évoque et analyse les matériaux apparus, Aussi les idées, promesses, enjeux
avancés, images décrites sont-ils encore sous réserve.
Pour certains chorégraphes tout part de l’espace. Il semble que tu sois de ceux-là. Image
mentale et dispositif dictent leurs lois, on pourrait presque utiliser le terme de concept spatial
qui structure le questionnement poétique, l’âme ou la nécessité de chaque spectacle. Qu’en
est-il pour cette nouvelle pièce ?
Christian Rizzo : La première étape de travail, réalisée en novembre 2007à Belfort, au Centre
chorégraphique national que dirige Odile Duboc, s’est déroulée en petit comité. C’est-à-dire que nous
étions trois, Sophie Laly, assistante à la mise en scène Caty Olive et moi. Pourquoi ? Et bien pour
observer, étudier, dans un premier temps, la viabilité et les possibilités du dispositif auquel j’avais
pensé. Il était impératif de voir, comprendre comment les sept sphères que j’imaginais mettre en
scène pouvaient marcher. Le test s’est effectué avec cinq éléments de différentes tailles, La plus
grande sphère ayant 2m de diamètre. Cela nous donnait déjà des lignes de lumières et d’espace.
Finalement, Sophie et moi, nous sommes investis totalement dans l’aventure jusqu’à décider de
présenter publiquement une première étape de création, sous la forme d’un duo élaboré en travaillant
le dispositif, pour créer ce que j’avais envie de voir comme image en scène. Soit quelque chose de
très simple : des gens qui portent des plantes, voilà. Cela donne l’occupation de l’espace, révèle une
recherche et des interactions possibles entre ce type de robots et nous. Mettre ces déplacements en
regard avec le mouvement des sphères autonomes, observer les corps à l’œuvre, a d’emblée mis en
place une dramaturgie, issue uniquement de ces quelques éléments en présence, conduisant parfois
vers des phénomènes hypnotiques.
Si l’on se tourne vers l’origine, les premières idées, d’où vient par exemple le choix de ce
dispositif, plus particulièrement l’envie de travailler avec des sphères ?
CR : ll y a quelque temps, dans un coin, en rangeant mes affaires, j’ai retrouvé un papier datant de
2002. J’avais écrit : « une pièce avec des sphères noires en mouvement ». En fait, c’est juste une
note, et il peut aussi bien m’arriver de garder d’autres idées, par exemple : « une pièce avec
trampoline ». A ce stade, ce sont des images encore très floues qui sans doute restent en suspens,
quelque part en jachère dans la mémoire, qui peut-être stimulent l’imaginaire comme un désir qui se
révélera plus tard. Mais dans mon amour, je crois qu’on peut aussi y voir la suite de l’une de mes
précédentes pièces, Soit le puits était profond, soit ils tombaient très lentement, car ils eurent le temps
de regarder tout autour, phrase empruntée à Lewis Carroll. Le dispositif de ce spectacle était constitué
de volumes blancs, à angles droits, donnant l’impression que les murs bougeaient alors qu’ils étaient
mus par les danseurs. Du coup, j’ai eu envie de l’opposé, d’objets ronds évoluant sans manipulation
apparente sur un sol mouvant. Dans cette nouvelle création, j’essaie d’approcher un peu plus ce désir
ou ce rêve, autrement dit cette utopie fondatrice, concevoir une scénographie vivante. J’aime bien ce
rapport au mouvement autonome et mécanique face à un corps qui finalement doit aussi se
débrouiller avec sa propre mécanique ou physicalité.
Quel travail sur la lumière, cette mise en scène implique-t-elle?
CR : C’est une sacrée occupation de l’espace, la présence de sept sphères au volume assez
important. Des boules noires qui se meuvent sur le plateau, roulent au sol, Cela requiert des principes
d’éclairages particuliers car le verni noir qui les recouvre absorbe et réfléchit toute la lumière du
plateau aux cintres. Il était nécessaire de faire des essais à l’avance pour étudier les implantations
possibles en fonction d’une idée, d’une vision qui se révèle peu à peu au cours du spectacle : la mise
en orbite des sphères suggérant ainsi les mouvements des planètes.
Cela se réfère encore à mon goût pour le baroque, ici l’invention d’un faux planétarium. La pièce
débute dans une complète abstraction puis elle dérive, nous emmène dans l’espace.
Caty Olive a conçu des lumières qui tapent dans les sphères. La réflexion obtenue crée des anneaux
de Saturne qui apparaissent sur scène puis soudainement la débordent. L’effet s’étend jusqu’ à
l’architecture du théâtre, jusqu’à donner l’impression d’un espace absolu, infini. Que l’on peut même
physiquement éprouver à travers une sensation, celle de se perdre dans l’immensité. Ce qui se joue là
est une histoire d’entre deux, une autre vision surgit à partir d’une différence d’échelle : en confrontant
la petitesse des corps aux volumes conséquents des sphères.
Y a t il d’autres objets particuliers dans ce dispositif scénique ?
CR : Un autre élément important est le brouillard. Je voulais aussi tester cette idée. Par chance, les
essais ont d’emblée été assez concluants. Le mouvement consiste à faire entrer lentement, peu à
peu, de la brume sur le plateau jusqu’à complètement anéantir l’espace. Dans ce qui devient alors un
véritable volume de brouillard, les interprètes peuvent disparaître. Ce qui a induit d’autres questions à
résoudre : « comment change-t-on de regard, de quelle façon la vision fonctionne-t-elle au quotidien
et comment peut-on instaurer un autre système de vue ? Dans cette pièce, la résolution se trouve
peut-être dans le noir et blanc.
Pourquoi effacer la couleur pour en revenir au noir et blanc ? Est-ce pour évoquer les débuts
de la photographie ou du cinéma, revisiter cette esthétique, parfois critiquée par ailleurs pour
sa beauté ou son élégance presque facile ?
CR : En réalité, c’est une autre ligne qui s’est dessinée : le délavement de toutes les couleurs. La
pièce n’en contient d’ailleurs pas beaucoup, mais elle suggère – à partir de cet état diffus de
décoloration – une direction, tendre vers le gris. L’intention est de traverser l’étendue créée par cette
sorte de délayage, de s’en imprégner jusqu’à finalement y baigner complètement. Cela se fait en
composant avec les multiples tonalités, en passant du clair au foncé, en jouant aussi avec de vraies
apparitions. Quand les interprètes arrivent a mi-plateau par exemple, ils deviennent des silhouettes
grises à leur tour absorbées dans un fond de même couleur, On ne sait pas à quelles distances ils se
trouvent les uns des autres. S’ils sont à deux pas ou plus. On ne voit plus le sol, parfois tout disparaît,
il n’y a plus rien. Ce sont pour moi des images mentales profondes et très résonantes comme peuvent
l’être le monochrome ou la notion de vide dans la peinture chinoise.
Dans ce cadre, comment la scénographie peut-elle fonctionner face au groupe ?
CR : Le plus étrange est que l’ensemble de ces éléments crée un lieu d’une solitude absolue. Sans
doute le plus extrême de ce que j’ai proposé dans mes pièces jusqu’à présent. La vision d’un corps
face à ce dispositif est abyssale. On a l’impression qu’il est à la fois happé et rejeté par son mental,
Du coup, cela m’a donné des envies de travail que je n’avais pas au départ. Je ne sais pas encore
comment je vais aborder la dimension du groupe, ou si je vais même l’utiliser en tant que telle. Peutêtre que cela deviendra un solo a multiples facettes, formé de plusieurs personnes, peut être trois
interprètes et des ombres, peut-être un chœur. A ce jour, tout peut encore changer au sein du travail
car j’ignorais avant cette première étape ce que pouvait générer un tel espace, C’est lui qui m’amène
à poser ces questions puisqu’il n’est pas tangible mais mouvant. Il y a les sept sphères et surtout leur
mouvement mais aussi le brouillard qui est également une scénographie volatile.
Comment les interprètes interviennent-ils par rapport à cela ?
Dans mon amour, à la différence de certains autres projets récents, j’ai moi-même choisi les
personnes qui forment le groupe et j’aime vraiment beaucoup cette façon de travailler. Ce sont des
gens qui ne se connaissent pas. Avec eux, j’aimerais chercher, imaginer, donner à voir des danses de
mise en orbite. Par exemple, en observant comment c’est d’être ensemble, quand on traverse le
plateau en se donnant la main. Ce sont tous des danseurs, Ils sont sept comme les sphères. Il faut
compter en plus un chanteur et trois musiciens. Mais aujourd’hui , je sais aussi comment, en tant que
chorégraphe ou initiateur de projet, organiser ma propre disparition au sein du groupe, pour que les
choses puissent advenir. Cela m’intéresse beaucoup et c’est d’ailleurs bien plus compliqué à réaliser
en comité réduit.
Les premières recherches menées ensemble ont davantage porté sur la contrainte de la scénographie
mouvante et la façon dont le corps peut s’adapter à elle. Ces approches – cette forme d’occupation de
l’espace, la concentration physique que cela demande, la mise en relation des différents éléments,
notamment en faisant l’apprentissage ou en manipulant certaines commandes – ont été très
intéressantes. Chacun était complètement focalisé pour faire bouger sa propre sphère et très attentif
au fait qu’elles peuvent aussi se croiser. On était donc obligé, individuellement, de se déplacer. Même
si cette première expérience a été réalisée avec quatre personnes au lieu de sept, elle a permis de
générer de curieux mouvements de groupe, des façons d’être ensemble sans le faire exprès. De ce
fait, chaque danseur, absorbé par ce qu’il doit faire, se rapproche, s’éloigne. Ils peuvent aussi se
placer côte à côte comme par hasard. Cette forme d’attention produit une mise en espace des corps
qui n’existe, n’apparaît qu’en fonction d’un motif extérieur au mouvement même.
La perte de l’intentionnalité du mouvement libère quelque part une autre façon de bouger ou
d’écrire dans l’espace ?
CR : Parfaitement. Parfois, ils ne font rien, mais ils sont juste occupés, ils ont une action à accomplir.
Celle-ci produit du mouvement. Du coup, il y a des mises en relations qui apparaissent. Mais c’est
aussi ma façon de faire. J’observe et cela me touche. Je pense que je n’aurais pas assez de cette
création pour comprendre, savoir ce qui m’émeut à ce point. Par exemple, lors d’un récent séjour de
travail en Corée, j’ai retenu une chose, essentielle, des gens qui marchent en portant des plantes,
Cette image seule s’est imposée à moi, c’est elle que j’ai gardé en mémoire, alors que j’ai passé une
semaine là-bas.
Récemment, en visitant l’exposition de la collection de François Pinault au Tri postal à Lille, j’ai par
hasard découvert une vidéo d’un artiste que j’adore, Steve McQueen. Sur ces images filmées à
Londres, des gens portent une plante dans les mains. C’est magnifique comme rapport. L’impression
de se balader avec un bout de nature déterrée, sans en connaître la finalité. C’est une action si proche
de nous. On peut y voir aussi des hommes-plantes, Il y a un renvoi de sens que je trouve
extrêmement fort, sensible. J’ignore pourquoi, mais je pourrais regarder cela des heures, et si en plus,
trois sphères se promènent autour…
Ces frictions entre corps et objets renvoient donc aussi à la qualité des images?
Je ne sais pas. Pour la première fois, dans mon amour, j’ai eu le sentiment d’être plongé en
répétition, de la même façon qu’on peut l’être dans un rêve. J’avais l’impression de connaître déjà les
images découvertes ou produites sans les avoir vues auparavant. J’ignore à quoi c’est dû, je sais
seulement que cela va chercher loin, profond, quelque chose de l’inconscient. Et que la sensation est
étrange : avec de l’artifice, parvenir à recréer ces images en spectacle. Il y a quelque chose de surréel
dans ce geste. Même la fumée qui se répand dans le théâtre peut produire des aurores boréales!
Dans la plupart de tes créations, il y a de la musique live, Celle-ci occupe une place
importante, qu’en est-il cette fois-ci ?
C’est encore le même processus. J’ai d’abord réfléchi où placer les musiciens dans ce dispositif. Un
trio comprenant batterie, contrebasse, et musique électro. Au départ, je voulais une seule ligne, une
sorte de parquet en lévitation, mais cela n’a pas été possible. Finalement, ils seront suspendus,
apparaissant et disparaissant à volonté sur des plateaux de hauteur différentes. Autrement dit, on va
mettre la musique en l’air.
Didier Ambact, Gerome Nox, et Bruno Chevillon, sont aussi les compositeurs de cette pièce. Chacun
se retrouve installé sur une plateforme séparée dont la structure peu visible semble intégrée à la
surface du fond de scène. Du coup, il va falloir inventer un moyen d’écoute, en fonction de la
scénographie, trouver les moyens de communiquer peut-être plus à l’oreille qu’au regard.
Par ailleurs, il y a la présence de Mark Tompkins, performer et chorégraphe qui ici intervient sous une
autre de ses facettes, en tant que chanteur. Je lui ai donné des paroles de chansons à lire, celles que
j’aime écouter, en majorité des chansons d’amour. Il a aussi la possibilité s’il le souhaite d’écrire ses
propres textes.
Ce qui nous amène à interroger le titre de cette création, étonnamment court si l’on se réfère
aux précédents.
CR : Une fois de plus, j’ai l’impression qu’il s’agit de ce que je cherche depuis les débuts, avec les
robes dansantes de 100% polyester . Toutes les pièces que je fais sont des lettres d’amour très
précisément adressées à quelqu’un que peut être je ne connais pas. Cela me paraît paradoxalement
très clair, assez juste en tout cas, comme formulation par rapport à ce que je cherche. Donc cela peut
être aussi à l’adresse du public, à la multitude de ces « quelqu’un », au théâtre. Il y a quelque chose
comme ça qui plane dans l’air, dans mon travail. Après avoir observé assez longtemps les gens dans
le domaine culturel, finalement ce désir d’adresse devient de plus en plus large. J’ai envie de faire du
théâtre pour l’enjeu de son rassemblement, pas pour une salle vide.
Et je travaille sur l’implication d’un mode de vie, avec son réel, son fonctionnel, son absolu inconnu, et
bien sûr ses doutes.
Chansons, poèmes, autres textes comme source d’inspiration sont toujours liés au propos de
la pièce ?
CR : Oui, car ou peut-on encore entendre l’expression « mon amour », aujourd’hui ? Le « my love » ne
s’emploie plus beaucoup maintenant, ni dans l’écriture, ni dans les mots. Il ne reste plus que les
chansons pour l’utiliser encore. C’est en partie pourquoi j’avais envie de ce titre. Je crois beaucoup
dans le sentiment amoureux, même si le discours actuel se montre plus cynique. Même s’il semble
plus intéressant, dans la vie comme dans les milieux artistiques de s’arrêter sur des formules de type :
« mon corps m’appartient », ou de revendiquer l’usage de la pornographie, la sexualité à tout va, bien
que l’on sache pertinemment que ce n’est pas ce qui est le plus fréquemment vécu.
En discutant avec d’autres interprètes, nous avons cherché à savoir ce que peut signifier aujourd’hui
le lyrisme ou le romantisme, notamment dans la danse par exemple. Je ne comprends pas pourquoi
de tels sujets seraient aujourd’hui ridicules. Comme en amour, la peur de s’engager avec quelqu’un
par exemple. De quelle liberté parle-t-on exactement ? Il y a de l’engagement dans le oui comme dans
le non, et qu’y a-t-il à perdre de tenter ? Pourquoi se préserver de l’autre ? Parce qu’on ne peut se
penser autrement que comme espèce en voie de disparition ? L’évidence, c’est que nous sommes
tous devenus des êtres économiques, sexualité inclue. Mais le sentiment échappe, il lui reste de
l’inquantifiable. quelque chose d’encore un peu irraisonné, sans vérité, ni discours objectivables. C’est
comme l’énergie qui circule entre des personnes, dans des espaces vides et vivants. Ce romantisme
est présent dans mon travail en général, et dans cette pièce en particulier, avec son titre court. J’aime
bien cette simplicité, elle me met dans une position très fragile.
Propos recueillis par Irène Filiberti
mon amour
Sur scène, sept silhouettes. A peine apparues, elles se positionnent. Points jetés sur le tissu de
l’espace. Quelques pas sur un sol blanc bordé de noir et une même station, debout, de dos, tête
dissimulée par une cagoule, genoux fléchis en rythme, bougeant à l’unisson d’une transe partagée. A
côté des corps fleurit une autre énigme, plus grande, parfaitement ronde, une asphodèle. Etrange
présence renouvelée par cinq sphères à l’éclat obscur où se heurtent lumières et sons. Quel est le
secret de ces astres noirs, d’ou vient leur scintillement, ou mène leur marche ?
Dans Mon amour, Christian Rizzo met en scène des fontaines de brume où l’on rêve, des espaces
peuplés de solitude, des duos qui nous parlent de sentiments, de gestes oubliés, de liens et de
ruptures, de l’histoire des corps qui s’aiment et chutent. Si le regard s’attarde, c’est pour suivre les
lents déplacements des interprètes, arpenteurs du temps qui portent des plantes, peuplent des
mondes, en disposant forêts, jardins, nuages. Chaque danseur marque l’espace, l’habite, le structure.
Traversées multiples qui le transforme, le font vivre, résonner. A l’inverse de certains corps couchés
ou portés, d’autres gestes semblent naître des vibrations acoustiques ou électroniques et des nappes
brumeuses diffusées sur scène. Poèmes rock, textes choisis, lus, chantés ou récités par le
chorégraphe Mark Tompkins gravitent dans la pâleur du gris environnant. Devant cette pièce atypique,
proche d’un opéra pop, on peut venir se recueillir. Christian rizzo laisse chacun devant le mystère de
l’interprétation, dialoguer avec ses propres fantômes.
A l’origine de cette création, une question simple et légèrement décalée : peut-on encore aujourd’hui
parler d’amour et créer des danses romantiques ? Doucement provocante, la formulation fait écho à
une forme d’actualité : la surexposition des corps. Christian Rizzo propose à l’inverse une réflexion sur
l’alliance et la disparition. Comme s’il n’y avait plus de limites entre le corps et le monde, le jeu est
d’interroger les frontières entre soi et les autres, de moduler l’ambiguité, de travailler sur les
oscillations entre l’être et le paraître, le visible et l’invisible jusqu’à la création d’un climat flottant,
sensation unique où les corps semblent se dissoudre, comme absorbés dans l’atmosphère.
Irène Filiberti
extrait de presse
Christian rizzo, mon amour : et si Gus Van Sant était chorégraphe…
Les premières images du spectacle de christian rizzo marquent l’esprit tant elles sont stimulantes,
denses et solides.
(…)La chorégraphie oscille entre le mouvement pur, la danse contact et la danse. Les interprètes se
portent beaucoup et se déportent souvent. Sans vraiment d’attache. Pour le repère le vert des plantes,
éléments qui composent une nature en pot mais bien vivante, efficacement luxuriante, et qu’ils
déplacent sans cesse. (…)
May I touch you ?
Et comme second repère l’Autre, le plus important, qu’on essaie d’embrasser mais qui s’échappe,
qu’on porte, qu’on supporte ou qu’on emporte, mais jamais de force. Ces contacts semblent exprimer
la fragilité de celui qui est porté, et la force obligée de celui qui porte.
En fond sonore, s’ajoute aux mélodies trip-hop rock les parole de poèmes de William Carlos Williams
et des chansons de Morissey, Marianne Faithfull ou Patti Smith interprétées par Mark Tompkins. Et
celles-ci parlent de l’amour, de l’errance, du pardon, de la renaissance, de l’enfance, de l’autre, de la
fuite, de la porte ouverte. Les mots créent une nappe englobante où on n’entend plus vraiment par
moment mais qui berce et caresse. (…)
« May I touch yoooouuu » comme un chant d ‘amour désespéré mais qui se risque à l’expression. En
écho à ces possibles rencontres, on voit sur scène des pas de deux ou des expéditions solitaires, des
gestes simples et des éclats frénétiques. Sans forcément de grâce rigide, sans aucun académisme,
mais dans l’harmonie, dans la complicité des corps. On verra petit à petit le visage des danseurs et
des morceaux de peau. Et plus tard une invasion de boules noires et Tompkins seul dans ce désert
absurde et enfumé, écho d’une douce apocalypse.
Et ça évoque Gus Van Sant, une innocence déchue, une délicatesse qui devient parfois abrupte, et la
sensualité du jean, le rock et les plantes…si vertes…
www.fluctuat.net
biographies des artistes associés
présentation de l’assistante à la mise en scène
sophie laly
Née en 1973, diplômée des beaux-arts de Dijon, sophie laly réalise des installations vidéo,
questionnant, décortiquant, les notions de temps et d’espace-temps. Son travail s’inspire, traverse
divers domaines, tels que le cinéma, la biologie et la physique. Elle devient projectionniste à paris en
1999 ; par affinité, elle se rapproche de la danse contemporaine, réalisant des films de danse (daniel
larrieu, alain buffard, emmanuelle huynh, latifa laâbissi, boris charmatz, christian rizzo).
présentation de la scénographe lumière
caty olive
caty olive formée à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris crée des scénographies
lumineuses. Elle partage ses activités entre des projets d’architecture, d’expos, d’installations
plastiques et de spectacles chorégraphiques.
À travers ces différentes activités, les recherches sur les mouvements de glissement et de vibration de
la lumière l’attirent tout particulièrement. Depuis 1993, elle collabore ou a collaboré comme concepteur
d’éclairage/scénographe à des projets chorégraphiques de la scène contemporaine avec: marco
berrettini, christophe haleb, martine pisani, myriam gourfink, emmanuelle huynh, claudia triozzi, vera
mantero, tiago guedes, david wampach, donata d’urso, et de façon plus privilégiée avec christian
rizzo.
Elle a crée les installations lumineuses suivantes: Portrait de Frans Poelstra, Nicolas Floc’h/Structure
multifonctions/Caty Olive, Le Cabinet des méduses, une exposition de caustiques, «Parcelles du
champ».
présentation des musiciens
didier ambact
D’abord batteur à partir de 1991 au sein de treponem pal, groupe initiateur de la vague metal industriel
en france qui contribua aussi au renouveau du dub et connaîtra nombre de batailles épiques :
premières parties prestigieuses (nine inch nails, ministry, faith no more…), tournées européennes,
gros festivals (dour, transmusicales…), enregistrement aux USA et un passage sur canal +.
Peu avant que le groupe s’arrête, didier ambact abandonne la batterie pour l’électronique et fonde en
1998 un groupe plus extrême encore comme si la disparition de treponem pal le faisait passer à la
vitesse supérieure ; fast forward sera la fusion de tout ce que les musiques actuelles ont de plus dur :
techno hardcore, metal extrême, musique industrielle. Puis ses passages chez des groupes comme
micropoint (batteur) et general dub (compositeur) finiront d’imposer sa réputation de travailleur forcené
et de polytechnicien de la musique.
A noter, avec general dub, qu'une première expérience où la danse buto est associée au dub
industriel le conduit à participer aux projets de christian rizzo : «soit le puits était profond, soit ils
tombaient très lentement, car ils eurent le temps de regarder tout autour.» (proposition 2005), «jusqu’à
la dernière minute on a espéré que certains n’iraient pas» ( proposition 2006), « mon amour »
(proposition 2008).
discographie sélective : treponem pal : excess and overdrive (1993), higher (1997) / fast forward :
public disorder (2001) / general dub : guerres médiatiques (2003) / micropoint : remontée (2005).
bruno chevillon
Né en 1959, étudiant aux beaux-arts d’avignon de 1979 à 1983 année où il obtient le diplôme national
d’expression plastiques.
Dès 1980, parallèlement à ses études, il entre au conservatoire de musique, dans la classe de joseph
fabre, professeur de contrebasse classique.
C’est en 1983 qu’il commence la pratique du jazz et de la musique improvisée dans la classe créée au
conservatoire. Rapidement il fait la rencontre décisive de louis sclavis avec qui il commence une
collaboration qui continue encore aujourd’hui.
De cette rencontre suivront de nombreux concerts, en france et quasiment partout dans le monde,
ainsi que la participation à des enregistrements de musiques pour le théâtre, la danse et le cinéma.
En 1994, création d’un solo dont le fil conducteur est le poète, écrivain et cinéaste pier paolo pasolini;
spectacle où il est à la fois instrumentiste, compositeur et récitant: “P. P. P. ou la rage sublime”.
Depuis quelques années il travaille beaucoup pour le théâtre, la danse (christian rizzo), la musique
contemporaine mixte (écrite et improvisée) avec samuel sighicelli et benjamin de la fuente au sein du
groupe caravaggio, mais aussi en solo, sur le projet « soffio di scelsi » autour de la musique de
giacinto scelsi avec jean-marc foltz et stephan oliva, ou encore pour la musique improvisée avec jean
marc foltz, hasse poulsen, guillaume roy, franck vigroux, sophie agnel, pascal contet…
Actuellement il participe de manière régulière aux formations de marc ducret, michel portal, franck
vigroux, stephan oliva, guillaume roy, christophe marguet, régis huby.
il a joué ou joue encore épisodiquement avec sophie agnel, le quatuor arditti, joey Baron, Tim Berne,
François Corneloup, Dave Douglas, Barry Guy, Jean-Pierre Drouet, joèlle léandre, paul motian,
dominique pifarely, hasse poulsen, barre phillips, frances-marie uitti ...
il a enregistré à ce jour une trentaine de disques.
gerome nox aka G-Nox
Issu des beaux arts, gerome nox évolue dans le milieu des musiques "inclassables" depuis le début
des années 80, années durant lesquelles il fonde le groupe de musique industrielle NOX.
gerome nox produit actuellement un travail qui mixe rythmes, manipulations électroniques /
électroacoustiques, bruits et ambiances urbaines. c'est un travail dont l'énergie parfois violente n'est
pas sans rappeler les climats agressifs des énergies urbaines, créant de longues plages et paysages
sonores en perpétuelle évolution où puissance et excès alternent avec minimalisme et épure.
Considérant davantage le son comme matière et les instruments comme autant de moyens de
produire et travailler cette musique, gerome nox est autant plasticien que musicien. c'est dans cette
optique que, sans pour autant délaisser un instrument traditionnel tel que la guitare électrique, il utilise
de plus en plus les instruments électroniques -et surtout les ordinateurs- qui permettent d'aborder le
travail du son en termes de texture, densité, volume, résistance et spatialisation.
nox a collaboré à de nombreux projets de créations musicales, audiovisuelles, performances,
créations chorégraphiques. ces diverses collaborations l'ont amené à travailler avec les artistes
suivants : cecile babiole (artiste multimedia), laure bonicel (chorégraphe), alain declercq (plasticien),
christophe fiat (poète sonore), emmanuelle huynh (chorégraphe), p. nicolas ledoux (plasticien), claude
leveque (plasticien), barbara mavro thalassitis (chorégraphe), michèle murray (chorégraphe), christian
rizzo (plasticien / chorégraphe), kasper t. toeplitz (musicien / compositeur).
gerome nox s'est ainsi produit dans les lieux suivants : maison des cultures du monde (berlin), centre
culturel de belem (lisboa), bratislava dance festival (bratislava), festival musique action (CCAM
nancy/vandoeuvre), festival nouvelles scènes (dijon), fondation cartier (paris), centre georges
pompidou (paris), MACBA (barcelona), melkweg (amsterdam), DANCE (munchen), hebbel (berlin),
museion (bolzano / italie) etc...
Extraits d'interviews et presse disponibles sur le site du label m-tronic : www.m-tronic.com
mark tompkins
Danseur, chorégraphe et pédagogue américain, mark tompkins vit en france depuis 1973. après une
série de solos et spectacles collectifs, il fonde en 1983 la compagnie, I.D.A., international dreems
associated. Parallèlement à ses activités de directeur artistique, il mène depuis des années une
recherche sur l’improvisation et la composition instantanée à travers son enseignement et des
rencontres avec d’autres danseurs, musiciens, éclairagistes, vidéastes et plasticiens.
Lauréat du concours de bagnolet en 1984, il réalise un triptyque trahisons-men, women, humen,
inspiré par l’étude du corps humain en mouvement du photographe eadward muybridge, présenté
dans son intégralité au festival montpellier danse en 1987. L’année suivante, il crée au festival
d’avignon Nouvelles d’après le roman IDA de gertrude stein.
De 1990 à 1992, il produit la plaque tournante, une série de spectacles sites spécifiques comprenant
la danse, la musique, la vidéo et la lumière, avec sa compagnie et des artistes locaux dans dix villes
européennes. revenant à l’espace théâtral traditionnel, il crée home (93) un vaudeville pour quatre
danseurs-comédiens, channels (94), une fantaisie urbaine pour sept danseurs et trois musiciens, et
gravity (96), un “reality show” pour cinq danseurs-comédiens et de la vidéo.
il crée et danse des solos, réunis depuis 1998, sous le titre hommages : la valse de vaslav (89), un
hommage à nijinski, witness (92), dédié au danseur chorégraphe harry sheppard, under my skin (96),
un hommage à joséphine baker, icons (98) dédié à valeska gert.
En résidence à strasbourg de 1998 à 2000, il crée la vie rêvée d’aimé (99) une comédie musicale pour
les adolescents de tous âges et remiXamor (00), une fresque sur le corps et ses désirs. artiste associé
au théâtre de la cité internationale à Paris depuis 2001, il développe en chantier 2001-2004, un projet
de recherche et de performance dans le paysage en mutation du chantier des futures salles du
théâtre, montre ses pièces récentes et crée song and dance en 2003.
Sa collaboration avec le compositeur et musicien nuno rebelo leur donne envie de former un groupe
de rock. en 2005, mark lewis and the standards sort son premier album et commence à donner des
concerts. en 2006, ils créent lost&found, version intimiste en duo, et en 2007, mark lewis crée un
karaoké concert en solo, plus théâtral, kings&queens.
En 2005, il crée un solo sept voiles, et une pièce de groupe, ANIMAL Mâle, une interrogation sur le
combat, la survie, la domination et le pouvoir, suivie d’une version féminine, ANIMAL Femelle en
2007. En 2009, il crée au Théâtre de la Bastille un spectacle, Lulu.
présentation des artistes chorégraphiques
christine bombal
christine bombal mène une carrière d’interprète depuis 1989. elle travaille avec phillipe découflé / DCA
(Petites pièces montées, Denise, Decodex), oliviagGrandville (ZigZag) et daniel larrieu (on était si
tranquille, feutre, +Qu’hier). En 2001, elle participe à la création Moebius Strip de gilles jobin, puis
Under Construction et devient son assistante en 2003 pour la création 2003, commande du ballet du
Grand théâtre de Genève. Elle rejoint la compagnie moleskine / laure bonicel en 2004 pour la création
de N°11 Le bleu est à la mode cette année. Par la suite, elle assiste laure bonicel sur le tournage de la
vidéo Sleeping Bag et sur les périodes de transmission aux amateurs de la pièce N°11 le bleu… .
Continuant sa carrière d’interprète, elle collabore avec fanny de chaillé à la création de Tatata en 2005
et Gonzo Conférence en 2007. Elle assiste fanny de chaillé sur le projet Amérique joué au domaine de
Chamarande en 2006.
Parallèlement, elle travaille avec le service éducatif du CNDC d’Angers à l’élaboration et à la
réalisation de projets artistiques en milieu scolaire.
philippe chosson
Après des études de mime avec marcel marceau, puis corinne soum & steven wasson (assistants
d'etienne decroux), philippe chosson s'oriente vers le théâtre gestuel à partir de 1993 en compagnie
de laura scozzi (cie opinioni in movimento). sa rencontre décisive avec Bernard glandier (Cie
Alentours) l'amène à la danse en 1997.
suivent d'autres projets chorégraphiques et cinématographiques avec bruno dizien, laura de nercy (cie
roc in lichen), mathieu poirot-delpech (réalisateur), laure bonicel (cie moleskine), coline serreau
(réalisatrice), pascal montrouge (cie zacavouelles), michèle rust (cie milonga), jean-marc heim
(lausanne), héla fattoumi et eric lamoureux et benjamin silvestre (réalisateur). Il a aussi assisté rachel
benitah pour la création du solo Proposition 2, ainsi qu'hélène mathon pour la pièce de théâtre les
jours ordinaires.
en 2004, il participe au " chantier FIAT LUX ", lieu d'expérimentation axé sur la mise en jeu du
processus d'écriture chorégraphique en relation avec la projection vidéo de films de lumière avec
sylvie garot et christian bourigault. depuis 2005, il travaille avec la compagnie philippe saire
(Lausanne).
pep garrigues
Après des études au conservatoire de danse de valencia en espagne, pep garrigues suit, de 2000 à
2002, le cycle de formation P.A.R.T.S. créé par anne teresa de keersmaeker à Bruxelles.
En 2003, il intègre la formation ex.e.r.ce au centre chorégraphique national de montpellier / mathilde
monnier où il crée just marking avec özlem alkis qui sera présenté, entre 2003 et 2006, en france
(CCN de montpellier, festival "Ile danse" à ajaccio, CND à pantin, fondation cartier à paris…) et à
l’étranger (festival "techne 06" et « istanbul danse » en turquie, théâtre hebbel am ufer à berlin…)
En 2004, il est interprète des pièces amor fou de la compagnie taiat dansa à valencia, et de l'avant
invariablement d'anne lopez créée au festival "Montpellier danse".
l'année suivante, il rejoint la nouvelle formation essais au CNDC / emmanuelle huynh à angers. dans
ce cadre, il est interprète dans idiotisme de danya hammoud, hoplà ! de jessica batut et my country
music de deborah hay ou assistant artistique sur j'amour de danya hammoud. il crée également
G.Verdi, création collective avec anne lenglet, jean-baptiste veyret-logerias et margot videcoq et signe
un solo, auto-porté, adapté pour trois interprètes en juin 2006 pour le festival "pelouses autorisées" du
parc de la villette à paris.
À partir du 2007, il travaille avec david wampach dans quatorze, avec virginie mirebeau dans should I
stay or… et crée terrain vague avec la chorégraphe rocio pérez en espagne.
kerem gelebek
Après deux ans d’études au Conservatoire de danse d’Istambul, kerem fethi gelebek intègre le CNDC
en 2005 où il travaille avec ko murobushi, shelley senter, rachid ouramdane, emmanuelle huynh… Il a
collaboré aux créations de tugce ulugun tuna (Dance with different bodies), de jordi gali(ready to go),
d’esra yurttut (paper ship), de nicolas le floc'h(fifty box)... En 2007, il participe à la création de vera
mantero le geste risqué explore sûrement les chants de la forêt et en 2008 à la nouvelle création de
sylvain prunenec about you.
Parallèlement, il développe son propre travail chorégraphique. En 2007, il coordonne le festival
international « Dance Camera istanbul ».
wouter krokaert
Il finit ses études de graphisme en ‘96 au Hogeschool Sint-Lukas Brussel et y passe son agrégation
l’année suivante.
Entre-temps il commence à travailler avec meg stuart, gary hill et damaged goods sur le spectacle
‘Splayed mind out’.
En 1998, il suit le ‘Performance Education Program’ dispensé par david hernandez à Klapstuk à
Leuven.
Il travaille en tant que danseur ou performeur avec rachid ouramdane sur le projet ‘Au bord des
métaphores’, avec la plasticienne new yorkaise claude wampler sur ‘Present Absence’, avec
emmanuelle huynh sur le projet ‘Bord’, et avec christian rizzo sur ‘Avant un mois je serais revenu et
nous irons ensemble en matinée, tu sais, voir la comédie où je t’ai promis de te conduire’, ‘Soit le puits
était profond, soit ils tombaient très lentement, car ils eurent le temps de regarder tout autour’ et ‘trio’
pour opéra(tion)-remix à l’Opéra de Lille.
Pour barbara mavro thalassitis, il travaille comme assistant sur les spectacles ‘Motion Pictures’ et still
Alive’, et comme danseur sur ‘Pas de deux’, ‘Plis’ et ‘La chaise pliante et la gravité du brouillard.’. Pour
ce dernier spectacle, il co-signe la chorégraphie avec elle.
Parallèlement à ses activités de danseur il continue son travail de dessinateur, entre autres pour les
Musées d’Art et Histoire de Bruxelles, et pour l’exposition ‘Le cas du sac’, organisé par Hermes au
Musée de la Mode et du Textile à Paris. En décembre 2006 ‘Paysage avec Jeanne’ est édité chez
Frémok, un livre de dessins en collaboration avec jeanne le peillet.
Avec annelies van eycken, il mettait en scène l’exposition ‘Brussel Retour’ au Parlement Flamand.
I-fang lin
Née à Kaohsiung (Taiwan), I-fang lin décide de devenir danseuse à l’âge de 14 ans. elle entreprend
d’abord une formation classique à l’académie nationale des arts de taiwan et à l’institut national des
arts de taiwan, puis opte pour la danse contemporaine et décide de poursuivre son apprentissage en
france. après un passage au conservatoire d'orléans puis à l'université paris VIII, elle est admise au
centre national de danse contemporaine d'angers, dont elle obtient le diplôme en 1993.
elle débute en tant qu’interprète à montpellier avec didier théron, partage le parcours de la compagnie
« la camionetta » durant cinq créations et rencontre le travail de jacques patarozzi. elle collabore
ensuite avec la compagnie pierre droulers et chorégraphie parallèlement un duo avec carine gori. puis
elle danse pour les chorégraphes anne lopez et emmanuelle huynh. Depuis juillet 2001 elle travaille
avec la compagnie mathilde monnier.
depuis Août 2004, I-Fang Lin est praticienne diplômée de la méthode Feldenkrais.
tamar shelef
Après trois années de formation à la rambert school of dance à londres, tamar shelef a travaillé deux
années avec la compagnie bat dor en Israël, avant de rejoindre pendant cinq ans le grand théâtre de
genève en suisse.
installée en france à partir 1992, elle fait partie de la compagnie preljocaj pendant trois années. depuis
1995, elle travaille en parallèle avec les chorégraphes joël borges, (elle participe à l’ensemble de ses
projets) et maîté fossen, la plasticienne iris sarah schiller, le metteur en scène julien combey. En 2007
elle participe à quatorze de david wampach. Après «soit le puits était profond, soit ils tombaient très
lentement, car ils eurent le temps de regarder tout autour.» (2005), « mon amour » est le second
projet de christian rizzo auquel tamar participe.
présentation de PROTOUTYP - réalisation des sphères
jérôme dupraz:performeur-scénographe-vidéaste
Designer et professeur de design à l'école nationale supérieure de création industrielle jusqu’en 2000.
scénographie, "mise en image", ou construction pour des spectacles et installations : «dreams are not
free», «mother», «histoires d'amour», compagnie nickelodéon ; «des gens de passage», «aux bords
des métaphores», « + ou – là » rachid ouramdane (1998-2002), « distribution en cours » emmanuelle
huyng-thanh-loan, compagnie mua ; « falbala, …etc… » christian rizzo, association fragile (2001) ;
«WILLOWS III - waiting for take off...» installation-performance, collaboration avec R.I.P.E (wales,
2000).
Membre fondateur de SUPERAMAS depuis 1999 : www.superamas.com
luc moreau
Diplômé de l’école nationale supérieure de création industrielle en 1991, luc moreau, établi à
perdreauville depuis 1992, a crée une activité de bureau d’études au sein même d’un atelier de
prototypage, lui permettant d’élaborer et de produire des objets uniques, répondant ainsi à des cahiers
des charges intimement liés à la création contemporaine. sa formation de concepteur de produit lui a
permis de développer, à partir des seuls projets d’intention de scénographes, artistes, publicistes et
industriels, de véritables réponses techniques réunissant conception originale, respect des exigences,
qualité d’exécution et innovation. la méthode de travail consiste préalablement à définir, avec le client
et ses partenaires, le cahier des charges précis du projet prenant en compte les aspects techniques,
esthétiques et ergonomiques, économiques et sécuritaires. le cahier des charges validé, il s’ensuit un
travail de recherche et de développement autour du concept et une proposition technique de mise en
œuvre, accompagnée de maquettes d’études et de plans de consultation. cette phase permet de
corriger et optimiser le projet en suggérant de nouvelles solutions au regard des exigences techniques
et économiques. les solutions validées permettent de concevoir enfin le premier prototype destiné aux
essais. l’approbation du client entraîne la réalisation de l’ouvrage définitif. cette méthode a été
appliquée à de nombreux projets dont: - conception de jeux et jouets édités par nathan - conception et
réalisation d’éléments de communication pour chanel, phillip morris... - conception et réalisation
d’attractions pour le parc d’astérix - recherche prospective et développement de 2 roues pour yamaha
- réalisation d’un muséobus : le citémobile pour la ville de dreux - développement et réalisation de
manipulations pour les parcs scientifiques: le compas à chartres, le forum des sciences à villeneuve
d’asq, le pass en belgique... - mise au point et réalisation d’œuvres d’art pour la cité de la musique, la
compagnie superamas, la scénographe nadia lauro... le savoir faire technique, l’originalité des
réponses, la connaissance des matériaux et de leur mise en œuvre ainsi que la qualité du rendu final
sont véritablement sa meilleure signature.
calendrier de tournées
dates passées
2009
le 19 mars
Opéra de Dijon – Dijon – France
les 21, 22 et 23 janvier
TNB, Théâtre National de Bretagne – Rennes – France
2008
le 16 mai
du 11 au 14 mars
le 6 mars 08
les 28,29 février et 1er mars
Le Volcan, scène nationale / festival « Les Météores », Le Havre,
France
Théâtre de la Ville – Paris – France
deSingel – Anvers – Belgique
Opéra de Lille – Lille - France
•••••••••••••
Contact
catherine meneret
l’association fragile / christian rizzo
9, rue de la pierre levée
75 011 Paris
tel : +33 (0)1 48 00 83 59
[email protected]
www.lassociationfragile.com
•••••••••••••••••••••••••••••