Évaluation institutionnelle du Collège François-Xavier

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Évaluation institutionnelle du Collège François-Xavier
Évaluation institutionnelle
du Collège François-Xavier-Garneau
Juin 2004
Introduction
L’évaluation institutionnelle des établissements d’enseignement collégial s’inscrit dans une
opération menée par la Commission d’évaluation de l’enseignement collégial (CEEC)
auprès de l’ensemble des collèges qui offrent un programme conduisant à l’obtention du
diplôme d’études collégiales (DEC). La Commission a demandé à tous ces établissements
de procéder, au cours des années 2001 et 2002, à l’évaluation de leur établissement.
La Commission a effectué l’évaluation institutionnelle du Collège François-XavierGarneau selon les critères annoncés dans le Guide d’évaluation institutionnelle publié en
juin 20001. Chaque collège était invité à examiner sa mission et ses principaux objectifs
institutionnels, à poser un regard critique sur son organisation et sa gestion, à mesurer
l’atteinte de ses objectifs institutionnels, à apprécier les moyens qu’il s’est donnés pour
assurer son développement et pour s’ajuster aux attentes de la société, et, enfin, à porter un
jugement sur la qualité de ses pratiques de communication.
Le Collège François-Xavier-Garneau a transmis son rapport, dûment adopté par son
conseil d’administration, à la Commission qui l’a reçu le 30 juin 2003. Un comité de la
Commission, présidé par une commissaire2, a analysé ce rapport et a effectué une visite à
l’établissement les 4, 5 et 6 novembre 2003. À cette occasion, le comité a rencontré la
direction de l’établissement et son comité de direction, des membres du conseil
d’administration et de la commission des études, le comité d’autoévaluation, des élèves,
des professionnels et des employés de soutien. Malgré le mot d’ordre du boycott, quelques
enseignants3 ont rencontré le comité de visite.
Le présent rapport expose les conclusions de la Commission, après que celle-ci ait analysé
le rapport d’autoévaluation et recueilli de l’information additionnelle lors de la visite.
1.
COMMISSION D’ÉVALUATION DE L’ENSEIGNEMENT COLLÉGIAL,
Guide d’évaluation institutionnelle, juin
2000, 29 p.
2.
Le comité était composé de Mme Louise Chené, commissaire, de M. Gilles Lapierre, directeur des
Services administratifs du Cégep de Saint-Jérôme, et de M. Yves Mongeau, ex-secrétaire général au
Collège Ahuntsic. Le comité était assisté de M. Robert Payeur, agent de recherche de la Commission,
qui agissait comme secrétaire. M. Gilles Levesque, commissaire, assistait comme observateur.
3.
Dans le présent document, le genre masculin désigne, lorsque le contexte s’y prête, aussi bien les
femmes que les hommes.
-2-
Présentation de l’établissement et description de la démarche
d’autoévaluation
L’établissement
Le Collège François-Xavier-Garneau est un établissement d’enseignement collégial public
fondé en 1969 à partir de la fusion de l’École normale Laval et de la section collégiale du
Collège des Jésuites de Québec. Au fil des ans, les infrastructures ont subi des
agrandissements successifs et occupent aujourd’hui sept pavillons dans un secteur
aménagé d’espaces verts. De fait, le Collège a vécu une croissance soutenue de sa
population étudiante jusqu’en 2001, année où il a dû procéder à la réduction graduelle du
nombre d’élèves en fonction du devis pédagogique autorisé. À l’automne 2003, il
accueillait 6032 étudiants, soit 3317 au secteur préuniversitaire et 2715 au technique. À la
formation continue, 342 étudiants se sont inscrits à des cours auxquels sont attachés des
crédits.
Le Collège offre 17 programmes conduisant au diplôme d’études collégiales (DEC). En
formation technique, 13 programmes sont offerts dans les secteurs de la santé, des services
sociaux et juridiques, de l’administration, des arts et de la documentation. La formation
préuniversitaire comprend les programmes en Sciences humaines (cinq profils), Arts et
Lettres (quatre profils), Sciences de la nature (deux profils) et le Baccalauréat international.
La formation continue a dispensé, à l’automne 2003, neuf programmes menant à une
attestation d’études collégiales (AEC) dans les domaines de l’administration, des transports
et des technologies de l’information.
Le Collège emploie 22 cadres, 30 professionnels et 125 employés de soutien. Le personnel
enseignant compte, en formation ordinaire, 383 enseignants à temps complet et 94 à temps
partiel. Le Service de la formation continue emploie 46 enseignants chargés de cours.
En 1987, le Collège s’est doté de Garneau-International, un service de coopération
internationale et de formation interculturelle. De plus, les efforts investis dans la recherche
pédagogique ont mené, notamment, à la création de trois cliniques-écoles en santé et, au
secteur de la formation continue, à la mise sur pied de l’entreprise d’entraînement
Exportech.
-3-
La démarche institutionnelle d’évaluation
L’encadrement du processus d’évaluation a été pris en charge par le directeur général et
des mandats clairs ont été confiés aux différents intervenants. La période de référence de
l’autoévaluation se situe entre 1997 et 2002. Le Service du développement de la pédagogie
et des programmes d’études a produit un devis couvrant toutes les dimensions suggérées
par la Commission. La réalisation de l’évaluation a été assurée par un comité de
coordination formé de deux conseillères pédagogiques et de l’adjoint à la Direction des
études. La régie du Collège4 a constitué le comité de supervision et de suivi des opérations.
À toutes les étapes du processus, les membres du personnel, incluant les enseignants, ont
reçu l’information nécessaire à la compréhension de l’évaluation.
Des consultations ont été menées auprès des membres du personnel de soutien, des cadres
et des professionnels. Les enseignants se sont abstenus de prendre part à la démarche. Des
grilles d’analyse et des questionnaires figurent parmi les outils utilisés par les différentes
unités du Collège pour procéder à l’évaluation institutionnelle. Plusieurs groupes ont
répondu à l’invitation du Collège en vue de participer à l’évaluation dont l’Association
générale des étudiants, l’Association des parents, le Syndicat du personnel de soutien, le
Syndicat du personnel professionnel et le Centre d’intervention et de recherche en
évaluation du personnel enseignant (CIREPE). Un questionnaire distribué à 1200 élèves a
permis au Collège de recueillir leur point de vue sur la formation, les services d’aide et de
soutien ainsi que sur les activités parascolaires.
Le Collège a modulé le rapport en fonction des critères proposés par la Commission;
chacun des chapitres souligne les forces, les points à améliorer et les actions à poser. Le
directeur général, le directeur des études et la secrétaire générale ont rédigé les bases d’un
rapport qui a été validé par le personnel cadre. La démarche a soulevé des réflexions mises
à profit dans le dernier plan stratégique du Collège et un processus d’évaluation permanent
a été mis sur pied. En résumé, le Collège a produit un rapport d’autoévaluation transparent
qui a suscité un sentiment de fierté dans la communauté collégiale.
Bien que les enseignants aient pour leur part boycotté la démarche d’évaluation
institutionnelle, quelques-uns ont accepté de rencontrer le comité de visite. La décision
prise par les instances syndicales des enseignants de boycotter la démarche d’évaluation a
toutefois privé ces derniers d’exprimer alors leur point de vue, de faire valoir leur
contribution et d’influencer le développement de leur Collège. La Commission déplore
4.
La régie du Collège est formée du directeur général et des six directions de service.
-4cette situation d’autant plus que le refus des enseignants de participer à un travail essentiel
pour l’avenir du Collège s’est fait dans un contexte où rien ne menaçait leurs conditions de
travail. Ils suivaient en cela un mot d’ordre syndical provincial. La Commission ne peut
toutefois s’empêcher de remarquer que si la solidarité syndicale est importante, celle à
l’égard de leur Collège devrait l’être encore plus.
La mission
La clarté et la précision de l’énoncé de mission et des objectifs institutionnels
La mission du Collège François-Xavier-Garneau a été explicitée, une première fois, dans le
Plan de développement de 2001-2005. Avant 2001, les valeurs et les orientations de
l’établissement apparaissaient principalement dans la première version du projet éducatif
élaboré en 1990. Devenu conscient, avec le temps, que le projet exigeait une portée plus
large, le Collège a formulé un véritable énoncé de mission qui a fait, ultérieurement, l’objet
d’une consultation auprès du milieu collégial. Les réflexions suscitées par la consultation
ont amené le Collège à redéfinir la mission dans le Plan stratégique de développement
2001-2006, version révisée du plan précédent. Le nouvel énoncé de mission est considéré
par le Collège comme un point d’ancrage pour son développement; outre la mise en œuvre
d’une formation de qualité, la mission du Collège est de conduire les étudiants au diplôme
de manière à ce qu’ils puissent devenir des citoyennes et des citoyens capables de
s’engager de façon responsable dans leur société. Le Collège veut aussi contribuer au
développement social, économique et culturel de la région.
Le projet éducatif, pour sa part, a été révisé en 1998 et a pour thème « une formation pour
la vie ». Celui-ci est utilisé dans tous les documents d’information et de promotion du
Cégep. Les valeurs qu’il communique sont regroupées autour de trois axes : une solide
formation intellectuelle; la capacité de s’engager de façon responsable dans sa société;
l’ouverture au monde et à la diversité des cultures. Le Collège expose également dans son
projet les conditions nécessaires à la réalisation de ses engagements. Le message livré est
clair et congruent avec le nouvel énoncé de mission. La Commission tient aussi à souligner
la grande qualité de la documentation qui présente le projet éducatif.
En plus de son énoncé de mission et de son projet éducatif, le Collège utilise trois
documents pour énoncer ses objectifs institutionnels : le plan stratégique 2001-2006, le
plan d’action pour l’amélioration de la réussite et le plan de développement 1995-1998 de
la vie étudiante. Pour évaluer la congruence des objectifs institutionnels, le Collège a
-5recueilli les perceptions de représentants de divers services et instances du Collège. La
majorité des groupes consultés sont d’avis que les objectifs poursuivis répondent à leurs
besoins et leurs attentes. Le Collège aurait toutefois avantage à présenter les objectifs
institutionnels dans un seul document. Il envisage de le faire dans l’actualisation de son
plan stratégique au cours de l’année 2003-2004.
L’adhésion à la mission et aux objectifs institutionnels
Les objectifs institutionnels ont fait l’objet d’une consultation générale et la participation
qu’ils suscitent pour leur mise en œuvre témoigne des efforts pour assurer l’adhésion à la
mission du Collège. Le projet éducatif a également été soumis à la consultation de tout le
milieu qui a donné son assentiment. Le document est remis à chaque année aux nouveaux
étudiants. La politique institutionnelle d’évaluation des apprentissages (PIEA) et les
documents utilisés lors de l’élaboration locale des programmes font explicitement
référence au projet éducatif et s’inscrivent dans la perspective de la formation
fondamentale. Le Collège a aussi adopté une politique sur l’environnement qui se veut
l’expression des valeurs d’engagement évoquées dans le projet éducatif.
La visite a toutefois permis de constater que l’interprétation que l’on donne à la mission et
aux objectifs semble miser davantage sur une perspective d’employabilité et d’admission à
l’université que sur la formation de « citoyennes et des citoyens capables de s’engager de
façon responsable dans leur société ». Le Collège gagnerait à accorder une plus grande
visibilité à cet élément de sa mission dans l’information qu’il destine aux étudiants et aux
membres du personnel.
Le mode d’organisation et de gestion
Les instances de gestion
Les rôles et les responsabilités des instances de gestion sont clairement définis. Le Collège
s’est préoccupé de mettre en place une structure organisationnelle qui favorise
l’appropriation des orientations institutionnelles. En 2001, le Collège a toutefois dû faire
face à une crise financière majeure. L’importance du déficit accumulé a mené à
l’élaboration d’un plan de redressement financier et à des changements dans l’équipe de
direction : la nomination du directeur des études au poste de directeur général a été suivie
par la désignation d’un nouveau directeur des études. Cette direction est beaucoup plus
consciente de la nécessité d’une saine gestion financière; elle s’est dotée d’un contrôle
-6financier plus efficace et envisage, pour ce faire, d’instaurer une gestion axée sur les
résultats. Dans cette optique, le Collège a mis en place des modalités de consultation et de
concertation qui permettront d’assurer la transparence des communications et d’établir des
liens fonctionnels entre les différentes instances.
Le conseil d’administration a profité du contexte de consolidation pour clarifier ses attentes
et formuler des mandats précis. Il assume plus adéquatement son rôle et traite efficacement
les dossiers qui lui sont confiés. La Commission des études, pour sa part, fonctionne
efficacement et dans un climat de collaboration; la manière constructive dont a été réalisé
le suivi de la mise en œuvre de la politique d’évaluation des enseignants en témoigne.
Le Collège a créé, en 1995, une instance qui lui est propre : la commission de vie
étudiante. Elle est composée de 14 membres provenant de différents secteurs du Collège
dont sept étudiants des programmes préuniversitaires et techniques. Son mandat principal
est de conseiller et d’acheminer des recommandations au conseil d’administration sur toute
question relative aux affaires étudiantes et communautaires. Malgré les difficultés que
présente le recrutement d’étudiants volontaires, le Collège estime que la commission de vie
étudiante joue un rôle important de concertation; elle lui permet notamment de valider les
projets de services offerts aux étudiants.
Depuis 1994, chaque programme conduisant à un DEC est soutenu par un comité de
programme. Leur supervision est assurée par un responsable de programme nommé parmi
les enseignants. La majorité des comités de programme ont développé un fonctionnement
cohérent et respectueux des responsabilités qui leur sont dévolues. Selon le Collège, il reste
à mieux distinguer, pour certains d’entre eux, les rôles respectifs du département et des
comités de programme et, chez d’autres, à assurer une participation active des
représentants de la formation générale et des disciplines contributives. Le Collège a
toutefois entrepris des actions pour corriger la situation. Il prépare actuellement une
politique de gestion des programmes. À cela s’ajoute la création d’un comité de
concertation de la formation générale qui devrait améliorer la mise en valeur et la
représentation de ce secteur, en particulier au sein des comités de programme.
La gestion pédagogique (formation ordinaire)
De façon générale, la gestion pédagogique de l’enseignement ordinaire se fait avec
efficacité. Le Collège a mis en place des moyens pour s’assurer que ses politiques
d’évaluation des apprentissages (PIEA), de valorisation du français et d’évaluation des
programmes (PIEP) soient bien appliquées. Pour des raisons conjoncturelles, l’analyse des
-7plans de cours s’est réalisée à un rythme moins fréquent depuis deux ans. Le Collège a
cependant réintroduit cette mesure dans le plan de travail de la Direction des études au
cours de l’année 2003-2004. La Commission l’encourage à poursuivre.
Le Collège dispose d’un système d’information performant sur les programmes. À ce titre,
il a développé son propre système de production informatisé de données, le système SPR
(Suivi des programmes et de la réussite), adopté récemment par la plupart des collèges du
réseau. Le Collège identifie rapidement les situations problématiques et mesure
efficacement l’impact des stratégies développées dans le Plan d’action sur la réussite.
La gestion des programmes d’études est adéquate et reflète bien la préoccupation du
Collège à mettre en œuvre l’approche programme. Le soutien à l’élaboration des
programmes est efficace et favorise la concertation entre les disciplines. Les « comités
d’élaboration » disposent d’outils pertinents et construits avec soin : les guides et les
trousses d’élaboration des programmes et des plans cadres en sont de bons exemples.
Les mesures de soutien à l’apprentissage et à la réussite sont diversifiées et pertinentes.
Comme la plupart des dossiers importants qu’il traite, le Collège tend à favoriser la
concertation. C’est d’ailleurs un comité conseil, réunissant plusieurs représentants du
personnel et des étudiants du Collège, qui assure la coordination de la mise en œuvre du
Plan d’action sur la réussite.
L’organisation scolaire doit cependant être améliorée. Le rapport d’autoévaluation du
Collège cite à plusieurs reprises des problèmes concernant le « manque chronique » de
locaux d’enseignement. Au moment de la rédaction du rapport, le Collège comptait sur la
location de 15 salles de classe et deux laboratoires informatiques au Collège Notre-Damede-Bellevue pour remédier au manque d’espace sur le campus. Depuis, le Collège s’est
assuré d’une location à long terme de ces locaux, résolvant ainsi une partie des problèmes
d’espace même si cela mobilise des périodes supplémentaires pour tenir compte des
déplacements des élèves. Malgré le fait que le Collège ait réduit la population étudiante, la
visite a permis de constater que les difficultés d’organisation scolaire persistent toujours.
Les balises relatives à la confection des horaires génèrent plusieurs contraintes autant pour
les élèves que les enseignants : la plage horaire de 8 h à 18 h est utilisée au maximum et un
élève peut être inscrit à sept périodes consécutives de cours sans qu’un temps de pause ne
soit prévu pour dîner. Quand la situation se présente, les enseignants doivent alors
consentir aux élèves une pause à l’intérieur des heures de cours, ce qui réduit la
pondération des heures d’enseignement et risque de nuire à l’atteinte des objectifs de cours.
-8En conséquence,
la Commission recommande au Collège de prendre toutes les mesures
nécessaires pour que l’organisation scolaire prenne davantage en compte
les exigences pédagogiques et les besoins des élèves.
La gestion pédagogique (formation continue)
Le Service de la formation continue relève d’une direction spécifique. La majorité des
cours et des services sont offerts sur le campus du Collège, dans un pavillon qui lui est
propre : le pavillon Simonne-Monet-Chartrand. La PIEA est appliquée de la même façon
qu’aux étudiants de la formation ordinaire.
Les conseillers pédagogiques de la formation continue jouent un rôle majeur au sein du
service. Ils encadrent et soutiennent la mise en œuvre des programmes et assurent
l’encadrement et le suivi des étudiants. De plus, ils participent directement à l’embauche
des enseignants.
Les objectifs du projet éducatif trouvent des applications pédagogiques dans les plans
cadres des cours. Au-delà des stricts objectifs de placement, la formation continue a le
souci de développer des compétences transversales chez ses étudiants. La qualité des
services d’aide et de soutien à l’apprentissage offerts aux étudiants témoigne également du
fort sentiment d’appartenance observé lors de la visite. Aussi, la création de comités
consultatifs auprès des entreprises de la région démontre le souci qu’a le Service de la
formation continue de déployer des programmes en collaboration avec le milieu. Enfin, sa
participation aux comités interservices a permis de résoudre certains problèmes de gestion
avec les services de l’enseignement ordinaire.
Depuis quelques années, aucun programme du Service de la formation continue n’a fait
l’objet d’une évaluation formelle, tel que prévu à la PIEP. Le rapport indique aussi que ce
secteur n’a pas réussi à mettre à jour le tableau de bord de ses programmes. Néanmoins,
une collecte de données est réalisée auprès de chaque cohorte de finissants. Bien que
l’arrimage entre les secteurs de la formation continue et de la formation ordinaire soit
efficace et que le Collège rende accessibles les outils d’évaluation de programme mis à la
disposition de la formation ordinaire, l’évaluation des programmes de la formation
continue reste difficile car les outils utilisés en formation ordinaire et les règles de la PIEP
sont jugés mal adaptés. Afin de maintenir la qualité de ses programmes, le Collège
gagnerait à développer un mode d’évaluation qui soit mieux adapté aux caractéristiques
-9des programmes de la formation continue. À cette fin, la Commission suggère au Collège
d’adopter une politique d’évaluation des programmes d’études adaptée aux particularités
du Service de la formation continue.
Les services aux élèves
Les services et les activités offerts aux élèves représentent une des forces du Collège. Ce
dernier a su identifier les principaux besoins des élèves et y répondre de manière efficace.
Il a mis en place un vaste choix d’activités culturelles et scientifiques complémentaires à la
formation. Le Collège se distingue aussi par le soutien d’équipes sportives de haut niveau
en football, soccer et volley-ball. Le Service des affaires étudiantes et communautaires
assure un suivi rigoureux des élèves qui pratiquent les sports de façon intensive ou qui
s’engagent très activement dans tout autre secteur de la vie étudiante. L’adoption d’une
politique sur la conciliation des études et de l’engagement dans les activités étudiantes a
permis au Collège de bien encadrer la démarche de suivi auprès des élèves.
La Direction des affaires étudiantes maintient des liens étroits avec l’association étudiante.
Les nombreuses offres de projet et la forte participation des élèves aux divers comités
reflètent le dynamisme de la vie étudiante.
La Commission d’évaluation souligne la mise en œuvre d’une approche de la vie étudiante
centrée sur les programmes d’études; cette initiative a notamment conduit le Collège à
créer des comités de programme étudiants. La démarche est soutenue par la Direction des
affaires étudiantes et supervisée par un coordonnateur à la réussite.
Pour sa part, le Service du cheminement scolaire assure la mise en œuvre efficace des
mesures de soutien à l’enseignement et à l’apprentissage. Il a le mandat d’organiser et de
dispenser les services personnels aux étudiants : services d’orientation, d’information
scolaire, de psychologie, d’aide pédagogique et d’admission.
Le Service de la formation continue offre également des services personnels spécifiques à
leurs étudiants, une aide pédagogique individuelle est entièrement dédiée à cette tâche. Les
étudiants ont aussi accès aux mêmes services qu’à la formation ordinaire. Toutefois, la
Commission remarque que l’accessibilité aux services de la formation ordinaire est
souvent limitée par un horaire qui n’est pas toujours adapté à celui de la formation
continue. Quoique des efforts aient été accomplis récemment pour faciliter l’accès aux
services, le Collège devra montrer une certaine vigilance à cet égard.
- 10 La gestion des ressources humaines
Le Collège François-Xavier-Garneau s’est donné une Politique de gestion des ressources
humaines qui rassemble des programmes de recrutement, d’accueil et d’intégration des
nouveaux employés, d’évaluation, d’aide aux employés et de développement des
ressources humaines. En 2000, le Collège a adopté une Politique d’évaluation du
personnel enseignant s’inscrivant dans une perspective formative. Pour en assurer
l’application, le Collège, conjointement avec l’Université Laval, a créé le Centre
d’intervention et de recherche en évaluation du personnel enseignant (CIREPE). La règle
générale veut que tous les enseignants à temps plein soient évalués une fois tous les quatre
ans. Les nouveaux enseignants sont soumis au processus d’évaluation à deux reprises au
cours de leurs deux premières années d’enseignement au Collège. La Commission tient à
souligner l’adhésion qu’a suscité l’évaluation des enseignants auprès de la communauté
collégiale et l’approbation qu’elle a reçue des différentes instances, dont la Commission
des études. En retour, le Collège aurait avantage à s’inspirer du travail réalisé avec le
CIREPE afin de mieux préciser les paramètres de l’évaluation des personnels professionnels
et de soutien.
Par ailleurs, l’application du programme relatif à l’intégration des nouveaux employés
mériterait d’être améliorée. Faute de véritable coordination, l’opération a été
principalement confiée aux responsables de département ou de service. Selon le rapport, il
n’y a pas de cadre formel destiné à l’accueil des employés et les mesures varient d’un
endroit à l’autre. De l’aveu du Collège, le Guide du nouvel employé, produit en 1990,
nécessiterait une mise à jour. Dans la mesure où le renouvellement du personnel deviendra
un enjeu majeur dans un avenir rapproché, le Collège devrait mieux développer et
coordonner l’intégration de ses nouveaux employés.
Le Collège s’est doté d’un programme de perfectionnement pour le soutien au
développement des programmes d’études. Il dispose également d’un budget annuel
spécifique pour le perfectionnement de son personnel dans le secteur des nouvelles
technologies (TIC). Malgré ces efforts, le Collège estime que la planification du
perfectionnement en fonction des priorités institutionnelles gagnerait à être améliorée. La
Commission note que le Collège pourrait enrichir les activités de perfectionnement et
revitaliser le programme qui les supporte.
Dans l’ensemble, le Collège met en œuvre des actions et des stratégies qui favorisent le
maintien d’un bon climat de travail et la motivation du personnel. En s’appuyant sur le
rapport, la Commission remarque cependant que les litiges sont souvent réglés en dernière
- 11 instance. Cet état de fait concerne particulièrement le personnel de soutien, davantage
affecté par les compressions budgétaires. Au-delà de la conjoncture qui prévaut au Collège,
la visite a permis de constater que l’organisation du travail ne favorise pas aisément les
échanges informels entre les employés de soutien et leurs répondants institutionnels. La
Commission suggère au Collège d’assurer aux employés de soutien des occasions plus
fréquentes de communication avec la direction.
Les choix de développement opérés par le Collège au cours des dernières années ont
provoqué un sentiment d'insécurité au sein du personnel. Les décisions prises par le
Collège ont en effet entraîné des pressions financières telles qu'il a dû procéder à une
attrition de son personnel sur une courte période de temps, et ce, parmi la relève qu'il avait
accueillie au cours des dernières années. Le Collège devra, à l'avenir, exercer une plus
grande vigilance afin que cette situation ne se reproduise plus.
La gestion des ressources matérielles, informationnelles et financières
Depuis sa création, un des principaux défis de l’établissement a été d’adapter ses
infrastructures aux besoins d’une population étudiante en croissance continue. D’un seul
pavillon qu’il possédait au départ, le Collège en compte aujourd’hui sept. En dépit des
agrandissements, le Collège enregistre toujours un taux d’occupation élevé des locaux
d’enseignement. Le Collège fait également état de locaux souvent mal ventilés et trop
exigus pour leur capacité d’accueil. L’application de la mesure qui vise à ramener le
nombre d’élèves au devis pédagogique autorisé n’a pas encore eu d’effets visibles sur la
gestion des locaux.
Le Collège dispose d’équipements informatiques et de laboratoires dont il assure la qualité
et l’entretien. Les pratiques d’acquisition des biens et de renouvellement des équipements
font toujours l’objet de consultation. Le Centre des médias possède une collection mise à
jour et offre un large accès aux nouvelles technologies. Le déploiement d’activités au
Centre des médias se réalise avec dynamisme; la création de groupes de discussion lui
permet de bien cibler les besoins des usagers.
Compte tenu de l'importance du déficit accumulé, le Collège a dû élaborer un plan de
redressement financier. Ce plan est très exigeant et nécessite la mise en place d'une
planification budgétaire rigoureuse et réaliste où les différentes unités administratives sont
imputables de leurs résultats. Actuellement, le redressement financier du Collège est sur la
bonne voie et ne devrait pas entraver la réalisation de sa mission.
- 12 -
L’atteinte des objectifs
L’atteinte des objectifs liés au rendement des élèves et à leur cheminement sur les
plans scolaire et professionnel
Dans son rapport, le Collège analyse ses taux de réussite, de persévérance scolaire et de
diplomation. Il fait également le constat des données statistiques relatives au taux
d’admission à l’université et aux taux de placement des finissants sur le marché du travail.
Les résultats révèlent que le Collège se maintient généralement au-dessus de la moyenne
du réseau. Le taux annuel moyen de réussite des cours maintient sa progression, il est passé
de 84,0 % en 1996-1997 à 86,7 % en 2001-2002. Le taux de diplomation, deux ans après la
durée prévue, est passé de 56,2 % à l’automne 1993 à 61,6 %, trois ans plus tard. La
Commission estime que, dans l’ensemble, le plan de réussite paraît en bonne voie de
réalisation. La plupart des mesures prévues ont effectivement été mises en place. La
Commission note que le Collège juge particulièrement efficaces les ateliers de philosophie
et le tutorat par les pairs.
Par ailleurs, la Commission note que le Collège a profité de son expérience pour procéder à
des ajouts au plan de réussite pour en améliorer la performance, notamment en vue de
contrer les difficultés des étudiants à maîtriser les compétences intellectuelles
fondamentales.
Le Service de la formation continue, pour sa part, ne dispose pas d’un système de suivi du
cheminement scolaire des étudiants. Le Collège compile cependant des données sur la
diplomation et le placement des étudiants. Le taux de diplomation pour les programmes
menant à une attestation d’études collégiales était de 83 % en 2000-2001.
L’atteinte des objectifs institutionnels de nature éducative
Le Collège s’est donné des moyens pour assurer et vérifier l’application de la PIEA.
L’évaluation des apprentissages se réalise dans l’équité et les activités synthèses de
programme sont cohérentes avec les objectifs poursuivis par le Collège. Révisée en mai
2002, la PIEP encadre bien l’évaluation des programmes d’études, et ses dispositions,
comme celles de la PIEA, comprennent des références explicites au projet éducatif. Depuis
trois ans, le Collège n’a pas produit d’évaluation de programmes, mais il envisage d’en
réaliser deux au cours de l’année 2003-2004.
- 13 Les résultats atteints dans les volets complémentaires
Le Collège est actif dans le domaine du développement international. Les principaux
objectifs du service Garneau-International sont de diffuser de la formation adaptée aux
besoins et aux réalités des populations des pays en voie de développement, d’exporter les
expertises du Collège et d’offrir de la formation interculturelle dans la région de Québec.
L’établissement est également doté d’un programme de soutien à la réalisation de stages
interculturels liés aux programmes d’études. Un document a aussi été produit pour
l’accueil des étudiants étrangers et propose des recommandations à ce sujet.
Le Collège s’est distingué par les nombreuses productions de matériels pédagogiques écrits
et informatisés; il est notamment un des membres fondateurs de DECVIR, une corporation
sans but lucratif offrant des cours crédités en ligne conduisant au DEC ou à une AEC.
Le Collège a aussi créé, en 1997, le Centre de démonstration en sciences physiques. L’idée
est apparue à la suite des initiatives des enseignants du Département de physique,
intéressés à soutenir l’intérêt des élèves au moyen de montages et d’activités
pédagogiques. Le Centre comporte aussi des volets dédiés à la recherche et au transfert des
technologies. En plus de constituer un atout majeur pour le Collège, les activités du Centre
ont des retombées pour le développement de la région.
Le développement de l’établissement
La détection des besoins nouveaux
La culture institutionnelle favorise le développement de projets novateurs. Le Collège a
constitué un vaste réseau de relations avec des organismes externes qui lui permet de
demeurer au fait des tendances et des besoins du milieu. Le Service du développement de
la pédagogie et des programmes d’études utilise divers moyens pour identifier les enjeux
favorables au développement des activités de formation. Il procède notamment à des
études de pertinence et à l’analyse du cheminement scolaire des étudiants pour planifier ses
interventions. Le dégagement d’enseignants d’une partie de leur tâche a permis de
développer un programme local de soutien au développement des programmes d’études.
Les trois cliniques-écoles en santé, les Productions Interligne (bureautique), l’entreprise
d’entraînement Exportech et les programmes en alternance travail-études témoignent des
stratégies mises en place par l’établissement pour s’adapter à son environnement.
- 14 Au Service de la formation continue, la détection des besoins est assurée par une collecte
de données et des consultations auprès du milieu des affaires et des partenaires du milieu
socio-économique. Pour suivre de près l’évolution du marché du travail, le Service a aussi
mis en œuvre une veille technologique. Ceci est attribuable à la concertation réalisée entre
le Service de la formation continue et celui de la formation ordinaire.
L’efficacité des processus d’évaluation et de planification
Le Collège a développé des processus adéquats de planification et d’évaluation. Il procède
à l’évaluation de ses politiques et programmes et établit des plans d’action en fonction des
conclusions de ces évaluations. Le Collège donne des suites adéquates aux évaluations
menées dans le cadre de ses politiques institutionnelles, notamment sa PIEA et sa PIEP.
Selon le rapport d’autoévaluation, les plans de développement sont rapidement ajustés en
fonction des problématiques qui exercent des pressions sur son environnement. Cependant,
le Collège a eu quelquefois de la difficulté à soutenir tous les projets qu’il a mis de l’avant;
cela a pu s’observer sur le plan financier, sur le plan des ressources humaines et matérielles
et, en particulier, sur la disponibilité des locaux, spécialement lorsque la formation des
élèves pourrait en être affectée.
Les pratiques de communication
La diffusion de l’information destinée à l’interne et à l’externe est sous la responsabilité du
Service des communications et des affaires corporatives. Pour sa part, le Service de la
formation continue est responsable de la publication de l’information qui touche ses
programmes et ses services. Le Collège ne possède pas de politique de communication,
mais plusieurs balises et directives encadrent les pratiques de communication. De plus, la
responsable du Service des communications élabore, à chaque année, un plan d’action. Les
documents officiels sont facilement accessibles et se transmettent dans le respect des lois et
des règles d’éthique professionnelle. Le Collège se préoccupe de l’intégrité et de la
transparence de ses communications.
Les deux principales publications régulières du Collège sont l’Hebdo Garneau et le
bulletin Contact. Le premier est le journal culturel et informatif des étudiants et le
deuxième, une publication mensuelle adressée aux membres du personnel. Les deux
journaux sont évalués annuellement par le Service des communications.
- 15 Les publications électroniques du Collège se réalisent par la voie du site Web et de
l’Intranet. L’information dédiée aux parents passe par l’activité d’accueil Rendez-vous
Garneau et la ligne téléphonique Info Parents. L’Association de parents possède son
propre site Web également accessible par celui du Collège.
Le rapport d’autoévaluation indique que le Collège a adopté un processus de traitement des
plaintes formulées par les étudiants. Il apparaît toutefois que les modalités d’application ne
sont pas clairement précisées dans les documents où elles figurent et qu’elles ne sont pas
suffisamment connues des élèves. Bien que les procédures aient fait l’objet d’une révision
récente et qu’elles apparaissent maintenant dans l’agenda des élèves, le cheminement des
plaintes ne semble pas dépasser le bureau du coordonnateur de département. La
Commission suggère au Collège de clarifier pour les élèves tous les éléments du processus
de traitement des plaintes.
L’information transmise à l’externe repose en partie sur la distribution du Répertoire des
programmes et services lors des rencontres avec les clientèles cibles. Une professionnelle
rattachée au Service des communications se rend dans près de 40 écoles afin de présenter
les programmes aux élèves, parents et différents intervenants du secondaire. Le Collège
organise aussi, au sein de son établissement, une semaine de visites guidées et deux soirées
« portes ouvertes ».
- 16 -
Le suivi de l’évaluation
Le Collège a établi un plan d’action détaillé qui est en lien avec les préoccupations
identifiées et avec les résultats de l’autoévaluation. Un calendrier de réalisation a été établi
et les actions adoptées sont de nature à solutionner les problèmes pris en compte. Le
Collège prévoit notamment recommencer à évaluer ses programmes d’études en
conformité avec sa PIEP : deux programmes ont été identifiés pour 2003-2004. Il envisage
également développer des pratiques régulières d’accueil et d’intégration des nouveaux
employés et de soutien aux départements et services.
- 17 -
Conclusion
Au terme de son évaluation, la Commission estime que le Collège François-XavierGarneau assume bien les responsabilités qui lui sont confiées, en particulier celle d’assurer
la qualité de la formation offerte.
Le Collège dispose d’un mode d’organisation et de gestion qui lui permet de s’acquitter
efficacement de sa mission. La Commission souligne en particulier la qualité des activités
et des services offerts aux élèves. Les activités sportives, culturelles et scientifiques sont
complémentaires à la formation et encadrées par une politique sur la conciliation des
études et de l’engagement dans les activités étudiantes. Préoccupé par la réussite des
élèves, le Collège s’est investi dans le développement d’un système efficace d’information
sur les programmes. Il a aussi commencé à réaliser son plan de redressement financier.
De plus, le Collège prend les moyens appropriés pour assurer son développement. Il a mis
de l’avant un Service de coopération internationale reconnue, « Garneau-International »,
et a entrepris plusieurs projets en développement pédagogique dont les retombées sont
tangibles pour la région. Le Centre de démonstration en sciences physiques est une
réalisation remarquable à cet égard.
Par ailleurs, le Collège doit prendre des mesures pour que l’organisation scolaire prenne
davantage en compte les exigences pédagogiques et les besoins des élèves. Il s’agit là
d’une situation que le Collège doit améliorer en priorité.
- 18 -
Les suites de l’évaluation
En réponse au rapport préliminaire d’évaluation institutionnelle, le Collège FrançoisXavier-Garneau a souscrit globalement à l’analyse faite par la Commission. Au-delà des
remarques qui ont amené quelques précisions et nuances, le Collège fait état d’actions
réalisées ou prévues dans le but d’améliorer certains aspects. La Commission en a pris
bonne note.
Le Collège a entrepris des actions concrètes pour améliorer l’organisation scolaire,
notamment par l’élaboration d’une grille horaire qui tient compte des besoins des élèves et
par l’aménagement de nouveaux locaux dédiés à l’enseignement et à l’encadrement
pédagogique.
Le Collège a précisé les nouveaux paramètres d’évaluation pour les personnels
professionnel et de soutien et prévoit les expérimenter au cours de l’année 2004-2005. Il a
aussi procédé à l’évaluation de deux programmes d’études : Techniques de la logistique du
transport et Arts et Lettres.
La Commission estime que les actions réalisées ou prévues par le Collège contribueront à
améliorer la qualité déjà reconnue de la réalisation de la mission éducative. Elle souhaite
être informée, au moment opportun, des actions réalisées au regard de la recommandation
contenue dans le présent rapport.
La Commission d’évaluation de l’enseignement collégial,
Jacques L’Écuyer, président

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