L`essor du tourisme : quel relais de croissance pour Paris

Transcription

L`essor du tourisme : quel relais de croissance pour Paris
L’économie parisienne en question
L’essor du tourisme : quel relais de croissance pour Paris ?
Le tourisme constitue un secteur économique hétérogène qui ne se limite pas à l’hôtellerierestauration mais qui couvre plus ou moins directement de nombreuses autres activités. Il
s'adresse à une clientèle multiple et fait intervenir un grand nombre d'acteurs tant publics
que privés.
L'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) le définit comme « l'ensemble des activités
déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans des lieux
situés en dehors de leur environnement habituel à des fins de loisirs pour affaires ou autres
motifs ». Le tourisme serait devenu la première industrie du monde selon l’OMT.
La région Ile-de-France est une destination touristique leader au niveau mondial à la fois en
tourisme d’agrément et d’affaires et Paris intra-muros en est le moteur.
Si la motivation du touriste pour visiter Paris est surtout culturelle ou économique (pour le
tourisme d’affaires), elle est aussi, et de plus en plus, commerciale (« shopping »), s’agissant
de la clientèle issue des pays émergents et notamment des BRIC (Brésil, Russie, Inde,
Chine), en lien avec la diversité et la tradition mais aussi l’innovation et la qualité des
produits vendus dans le commerce et l’artisanat parisiens.
Dans le cadre des réflexions menées sur l’évolution de l’économie parisienne dans les
prochaines années, il apparait intéressant de s’interroger sur le rôle du secteur du tourisme à
Paris ; les atouts et faiblesses de l’offre parisienne, les retombées économiques sur Paris
notamment sur son tissu commercial et aussi les enjeux pour demain face à une
concurrence mondiale de plus en plus vive.
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012
Sommaire
Contexte mondial et national
3
A - une offre touristique structuré et performante malgré des points de faiblesse et
des axes de vigilance
3
1-Un hébergement diversifié, de qualité et compétitif
-Offre d’hébergement : une gamme très diversifiée et compétitive
-Evolution du parc hôtelier : une faible croissance accompagnée d’une
montée en gamme générale
-Prix moyens en hôtellerie : au 5ème rang en Europe
3
3
5
2-Des formes de tourisme souvent complémentaires
-Equipement commercial : un lien très fort entre l’activité commerciale et
l’attractivité touristique
-Tourisme d’agrément : dynamisme porté par la renommée mondiale de
Paris
-Tourisme d’affaires : une offre importante
7
7
3-Des infrastructures de transport et des moyens de déplacement denses et
performants
-Infrastructures de transport : une excellente accessibilité avec l’étranger
-Déplacements des touristes : un réseau dense et performant de moyens de
transport
9
4-Des points faibles et des axes de vigilance toutefois
9
6
7
8
9
9
B - Une fréquentation touristique en hausse, importante source d’emploi mais des
dépenses encore insuffisantes
10
1-Près de 29 millions de touristes accueillis à Paris en 2011 dont 9 millions de
touristes étrangers d’affaires et d’agrément
10
2-Paris ne tire pas tout le profit en termes de recettes de l’importante fréquentation
touristique notamment étrangère.
12
3-L’emploi généré par l’activité touristique, une composante essentielle des
retombées économiques du tourisme à Paris
12
C - Les vrais enjeux du développement touristique : l’accueil, l’accessibilité,
l’adaptation, le Grand Paris mais aussi le maintien d’une économie de production et
diversifiée
13
1-Un environnement économique et urbain favorisant l’accueil et la mobilité des
touristes qui doit être maintenu à Paris
13
2-Le développement de l’attractivité territoriale et commerciale de la capitale, un
impératif face à la concurrence des autres villes mondiales à destination touristique.
14
3-L’obligation pour les professionnels du tourisme de s’adapter aux attentes de la
clientèle touristique et aux évolutions technologiques et réglementaires
15
4-Le tourisme parisien qui doit
métropolitaine
16
désormais être appréhendé à l’échelle
Annexes
17
2
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012
Contexte mondial et national
Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), le tourisme représenterait(1) 12% du PIB
mondial, emploierait plus de 200 millions de personnes (8% des actifs) et serait devenu la
première « industrie » au monde.
L’évolution des flux touristiques internationaux devrait connaître, par ailleurs, une croissance
annuelle moyenne constante de 4% d’ici 2020, soit une augmentation en 2020 de 50% du
nombre de touristes par rapport au milliard de touristes internationaux prévus fin 2012.
Cette croissance ne toucherait pas de la même façon les pays récepteurs. Ceux qui en
bénéficieront le plus seront les pays d’Asie et du Moyen Orient avec des taux de croissance
supérieurs à 6%.
Si la France est la première destination du monde en nombre de visiteurs (81,4 millions en
2011), elle est, en revanche, selon l’OMT, au 3ème rang derrière les Etats-Unis et l’Espagne
concernant le chiffre d’affaires dégagé par les activités touristiques et au 9ème rang pour le
total des recettes par visiteur.
D'après la Banque de France, les voyages constituent depuis une vingtaine d'années le
premier poste excédentaire de la balance des paiements française et ce presque chaque
année. L'excédent touristique français représente ainsi en 2009, environ le double de celui
des industries agroalimentaires, autre fleuron industriel français.
A – une offre touristique structurée et performante malgré des points de
faiblesse et des axes de vigilance.
1-Un hébergement diversifié, de qualité et compétitif
Offre d’hébergement : une gamme très diversifiée et compétitive
● Selon l’OTCP, Paris compte fin 2011, 1 549 hôtels et 81 139 chambres (72 000 chambres
en Ile-de-France hors Paris dont 32 000 en petite couronne). La région Ile-de-France a la
plus importante offre hôtelière du monde.
L’hôtellerie 2* et 3* est prépondérante à Paris (69% des établissements et 56% des
chambres). L’hôtellerie économique (0* et 1*) est de son côté nettement moins représentée
dans la capitale qu’en petite couronne (9% des établissements contre 34% en petite
couronne et 5% des chambres contre 28%).
(1)
Le tourisme, une filière stratégique pour l’économie francilienne (voir annexe)
3
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012
Répartition du nombre d'hôtels par catégories à Paris en 2011
autres hôtels*;
(97)
5* (25)
6% 2%
2%
4* (226)
0*( 29)
Répartition du nombre de chambres par catégories d'hôtels à Paris en
2011 0* (1 289)
autres hôtels*
( 5 648)
1* (106)
7%
7%
5* (2 944)
1* (2 871)
2%
4%
4%
21%
15%
29%
2* (16 647) 21%
2* (439)
27%
39%
4* (22 793)
35%
3* ( 28 947)
3* ( 607)
Source : OTCP-2011
Source : OTCP-2011
*autres hôtels : hôtels non homologués par la Préfecture de Paris ou en attente de classement. (entrée en
vigueur d’une nouvelle classification en octobre 2009-voir annexe)
Les 8ème (Champs Elysées),9ème (Opéra, Grands Magasins), 10ème (gares de l’Est et du Nord)
et 17ème arrondissements (palais des congrès, Batignolles) concentrent le plus grand nombre
d’hôtels à Paris.
Le parc hôtelier parisien est encore majoritairement composé d’hôteliers indépendants (59%
contre 41% d’hôtels de chaine) alors qu’en Ile-de-France (hors Paris), la situation est
inversée (27% contre 73% d’hôtels de chaîne).
● L’offre hôtelière parisienne est, après celle de Londres, celle qui compte le plus grand
nombre de chambres en Europe et conserve par ailleurs avec Rome, Prague, Athènes,
Dublin et Lisbonne une part de marché de l’hôtellerie indépendante supérieure à 50%.
Source : OTCP-le tourisme à Paris-chiffres clés-2011
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012
4
● Les sept « palaces » (voir définition en annexe) « historiques » (le Meurice (75001), le Ritz
(75001), l’hôtel de Crillon (75008), le Plaza Athénée (75008), le Bristol (75008), le Georges V
(75008), le Fouquet’s Barrière (75008) sont aujourd’hui rejoints par quatre autres « palaces »
propriétés de groupes asiatiques : le Royal Monceau (octobre 2010), le Shangri-La
(décembre 2010), le Mandarin Oriental (été 2011) et le Peninsula (2013) pour une capacité
totale est de 1 800 chambres. Ils sont tous situés rive droite et en très grande majorité dans
le 8ème arrondissement.
Trois autres devraient voir le jour dans la prochaine décennie, un établissement situé dans la
Samaritaine, un autre aux Champs Elysées à la place du siège actuel de la banque HSBC et
le Lutétia rénové qui serait le 1er palace situé rive gauche.
Pour faire face à l’évolution du tourisme et concurrencer les grandes villes internationales,
les « palaces » historiques de Paris sont conduits à se rénover. Depuis 2007, le Meurice a
entamé un ambitieux programme d'embellissement. De même, le Ritz (place Vendôme)
connaît depuis 2012 une importante rénovation (réouverture prévue en 2014). L’hôtel de
Crillon (place de la Concorde) va aussi fermer pour 2 ans à l’automne 2012, pour des
travaux de rénovation. Le Concorde Lafayette (porte Maillot) et le Lutétia (rive gauche) vont
de leur côté connaître aussi des travaux de mise aux normes « palace ». Enfin, le Plaza
Athénée ambitionne de son côté de s'agrandir.
Evolution du parc hôtelier : une faible croissance accompagnée d’une montée en
gamme générale
● Depuis 20 ans, le nombre de chambres d’hôtel augmente à Paris de façon continue mais à
un rythme peu soutenu. Cette faible croissance est compensée par une augmentation plus
sensible des capacités en Ile-de-France hors Paris. Le nombre de chambres d’hôtel n’a
augmenté entre 1999 et 2010 que de 5% alors qu’il a augmenté de 37% sur le reste du
territoire. Depuis 2004, le nombre d’arrivées est ainsi devenu moins important à Paris que
dans les autres départements d’Ile-de-France et cette tendance s’accentue d’année en
année.
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012
5
● Si le nombre de chambres d’hôtels à Paris augmente peu, le parc hôtelier parisien connait
en revanche une réelle montée en gamme. Le nombre de chambres 4* et 4* luxe a doublé
en 20 ans, tandis que le nombre de chambres 1* et 2* a connu une baisse progressive. La
hausse du nombre de « palace » observée à Paris depuis 2008 devrait par ailleurs se
poursuivre dans la prochaine décennie. Mais, si l’offre hôtelière de luxe est en progression à
Paris, la capitale française n'occupe néanmoins, à ce jour, que le 10ème rang (2) des villes du
monde proposant l'offre hôtelière de luxe la plus importante.
OTCP-Le tourisme à Paris-Chiffres clés-2011
Remarque : la coexistence jusqu’au 25 juillet 2012, des 2 types de classification hôtelière (normes 1986 et 2009voir annexe) explique les fluctuations des courbes sur les 2 dernières années. Les hôtels peuvent profiter de ce
changement pour monter en gamme.
D’après un comptage réalisé au mois de juillet 2012 par la CCIP-Délégation de Paris, 40%
des hôtels parisiens auraient reçu dès à présent l’agrément pour le nouveau classement
hôtelier de 2009 (voir annexe). Parmi eux, 5% sont dorénavant classés 5* et 25% classés 4*.
● Afin de répondre au mieux à la demande d’hébergements touristiques pour tous les types
de visiteurs (affaires, loisir, jeunes…), la Ville de Paris a mis en place un plan hôtelier qui a
pour objectif de renforcer la capacité hôtelière parisienne en suscitant la création de 7 000
chambres supplémentaires d’ici à 2020 sur 14 sites identifiés aux portes de Paris dans des
quartiers à fort potentiel économique et bien desservis.
Prix moyens en hôtellerie : au 5ème rang en Europe
Au niveau des prix pratiqués dans l’hôtellerie en 2011, Paris se situe au 5ème rang après
Genève, Moscou, Londres et Zurich. Les prix moyens parisiens qui avaient diminué en 2009
et enregistré une hausse en 2010, ont continué leur progression en 2011 : +7,4% par rapport
à 2010 derrière Londres (+8,7%) et Amsterdam (+8%). Les opérateurs ont pu pratiquer des
prix à la hausse compte tenu d’une demande soutenue en 2010 et 2011 notamment de la
part des visiteurs étrangers conjointement à la très lente augmentation de la capacité
hôtelière.
Les taux d’occupation de l’hôtellerie parisienne très élevés et en progression (77,2% en 2010
et 79,5% en 2011) sont indéniablement des signes d’attractivité de l’offre mais conduisent
simultanément à une pression sur les prix. Inversement, une croissance du parc hôtelier
dans certaines villes a pu entrainer les prix à la baisse (-0,9% à Berlin qui a par ailleurs
connu une forte augmentation de sa fréquentation).
(2)
Principales métropoles devançant Paris sur le marché des palaces (source MKG Hospitality) voir annexe
6
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012
Prix moyens hôteliers européens en 2011
Genève
224,2 €
Moscou
177,4 €
168,0 €
Londres
Zurich
156,7 €
Paris
154,9 €
143,8 €
Rome
Milan
127,1 €
Amsterdam
126,8 €
Barcelone
113,0 €
Vienne
110,1 €
Munich
109,5 €
Bruxelles
107,7 €
101,7 €
Francfort
91,9 €
Berlin
Madrid
88,9 €
Prague
73,6 €
Source : OTCP-Le tourisme à Paris-Chiffres clés-2011
2-Des formes de tourisme souvent complémentaires.
Equipement commercial : un lien très fort entre l’activité commerciale et l’attractivité
touristique
Paris compte 13 300 bars–cafés-restaurants et 29 300 commerces de détail (alimentaires et
non alimentaires) en activité en 2011 (3).
Sur les 10 dernières années, la spécialisation de Paris dans les activités d’hébergement et
restauration s’est renforcée. La part des emplois dans l’hébergement-restauration sur
l’emploi total est, en effet, passée de 9% à 11% à Paris entre 2000 et 2010 alors qu’elle est
restée relativement constante sur le reste de l’Ile-de-France et en France (hors Ile-deFrance).’
Part de l'hébergement-restauration dans l'emploi total
12%
11%
Paris
10%
9%
8%
7%
6%
France (hors Ile-de-France)
5%
4%
Ile-de-France (hors Paris)
3%
2%
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Source : Pôle emploi service
Tourisme d’agrément : dynamisme porté par la renommée mondiale de Paris
● La capitale bénéficie d’un volume et d’une diversité exceptionnels de musées et de
monuments(4) mondialement connus. Ce patrimoine est, par ailleurs, en constante évolution
avec la réouverture ou la création de nouveaux sites culturels comme par exemple la
réouverture en juin 2010 des serres du Muséum national d’histoire naturelle ou en mars
2011 la transformation de la Gaité lyrique en lieu consacré à la culture contemporaine
(3)
(4 )
Banque de données sur les commerces – CCIP75-Ville de Paris – APUR.
Les 20 principaux musées et monuments parisiens (voir annexe).
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012
7
(numérique, jeux vidéo, design…) ou bien encore l’ouverture du département des Arts de
l’Islam du musée du Louvre à l’automne 2012.
La livraison prévue en 2014 de la philharmonie de Paris dans le parc de la Villette, destinée
à accueillir de grandes formations symphoniques mais aussi du jazz ou des musiques du
monde, servie par une architecture innovante ou encore, dans un autre registre, l’extension
prévue du stade Rolland Garros contribueront à apporter une attractivité supplémentaire à
Paris.
● Les grands magasins et artères commerciales de renommée mondiale constituent aussi
un centre d’intérêt pour les clientèles régionales, provinciales et internationales. Les grands
magasins parisiens (Printemps, Galeries Lafayette, Bon marché…) sont des lieux de visite
importants pour les touristes au même titre que les sites culturels. Les artères commerciales
de renommée mondiale (Champs-Elysées, avenue Montaigne, rue du Faubourg Saint
Honoré, Carré saint Germain, place Vendôme…) sont aussi une destination phare.
● Ces hauts lieux du commerce sont souvent choisis par les grandes marques ou les
nouvelles enseignes de luxe pour leur lancement, l’image de Paris, jouant en leur faveur.
L’ouverture de grands palaces contribuent aussi à attirer de nouvelles enseignes de luxe
comme par exemple l’installation de l’enseigne d’origine canadienne (Ports 1961) et de
l’enseigne italienne (DSquared2) en rez-de- chaussée de l’hôtel Mandarin Oriental.
● Annoncé pour le premier semestre 2014, le centre commercial « vill’up », situé dans le
parc de la Villette (site touristique à vocation culturelle) proposera un nouveau concept
associant commerce et divertissement dont l’installation du premier simulateur de chute libre
en France.
Tourisme d’affaires : une offre importante
● Le tourisme d’affaires se caractérise par sa forte valeur ajoutée, sa récurrence et sa
capacité de promotion pour le tourisme de loisir notamment de la clientèle étrangère.
● Paris intra-muros s’insère au cœur de la première place mondiale d’exposition avec plus
de 680 000 m2 d’espaces sur l’ensemble de l’Ile-de-France(5). La région dispose de deux
opérateurs (leader en Europe), Viparis (gestionnaires de sites) et Comexposium
(organisateurs d’événements) détenus à 50/50 par la CCIP et Unibail Rodamco.
La capitale représente 45% de la surface globale d’Ile-de-France avec les deux principaux
centres de congrès et d’exposition de Paris : Paris-Porte de Versailles (228 000 m2) dans le
15ème arrondissement et le Palais des Congrès (19 000 m2 d’expo, 5 600 sièges en amphi
dont 3700 dans le grand amphithéâtre) dans le 17ème arrondissement. D’autres lieux de taille
intermédiaire sont également répartis dans Paris comme l’espace Champerret, le Carrousel
du Louvre, le parc Floral de Paris, la Grande Halle de la Villette ou la Cité des Sciences et de
l’industrie de la Villette.
● D’importants salons « grand public » et « professionnels » attractifs aux niveaux national
(salon de l’agriculture, Foire de Paris, salon des maires de France…) et international
(Mondial de l’automobile, prêt à porter, Première Classe, Who’s next, fame…) se déroulent à
Paris-porte de Versailles aux côtés de ceux organisés à Paris Nord Villepinte (SIAL, Maison
et objet, Pollutec…) ainsi que de nombreux congrès, pour la moitié dans le domaine médical.
La capitale va, par exemple, accueillir en juin 2015 « le congrès mondial du gaz » qui réunira
5 000 congressistes et 25 000 visiteurs professionnels au Parc des Expositions de la porte
de Versailles. Il s’agit d’un événement international qui se tient tous les 3 ans et dont la
dernière édition a eu lieu à Kuala Lumpur (Malaisie).
● La région Ile-de-France accueille en moyenne sur ses 680 000 m2 de surface d’exposition
400 salons par an, 1000 congrès et 2 500 autres manifestations d’affaires en tout genre, soit
(5)
Analyse historique et économique des salons franciliens 1990-2010-voir annexe
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012
8
13,3 millions de visiteurs. Les classements de l’ICCA et de l’UAI (voir annexe) classent
régulièrement l’Ile-de-France en tête des destinations de congrès.
3-Des infrastructures.de transport et des moyens de déplacements denses et
performants
Infrastructures de transport : une excellente accessibilité avec l’étranger
● Paris s’inscrit au cœur d’une importante plateforme aéroportuaire constituée des aéroports
Charles-de-Gaulle (5ème aéroport du monde et 2ème aéroport d’Europe en nombre de
passagers), Paris-Orly (10ème aéroport européen) et Paris-Le Bourget (1er aéroport européen
d’aviation d’affaires).
● Paris est aussi un important carrefour ferroviaire. Les TGV mettent Paris en liaison directe
et rapide avec les plus grandes villes européennes (425 TGV rejoignent Paris chaque jour) :
Eurostar pour Londres (2h15), Thalys pour Bruxelles (1h20), pour Amsterdam (3h15), pour
Cologne (3h15) et pour Francfort (3h50). Luxembourg est par ailleurs à 2h05, Strasbourg à
2h20 et Genève à 3h20.
Déplacements des touristes : un réseau dense et performant de moyens de transport
● Les sept gares SNCF (gares du Nord, de l’Est, Austerlitz, Montparnasse, de Lyon, Saint
Lazare, de Bercy), les très nombreux points d’arrêt des RER A, B, C,D,E et des 14 lignes de
métro et ou encore des tramways et lignes d’autobus que compte la capitale facilitent les
déplacements des visiteurs.
● Paris est, de plus, un très important port de tourisme fluvial avec 7 millions de personnes
transportées par an (4,5 millions de promenades et 2,5 millions de déjeuners ou diners,
croisières et événementiels).
● 19 612 taxis ont circulé, par ailleurs, dans Paris en 2011 sachant qu’un taxi parisien
effectue entre 10 et 12 courses par jour.
● Enfin, la mise à disposition du réseau des Vélib’ qui compte, en 2011, 1 607 stations avec
18 300 vélos sur Paris et une partie de la petite couronne et celui d’Autolib’ inauguré en
décembre 2011 qui se déploie sur 250 stations en proposant la location de 250 voitures avec
une extension prévue dans les prochaines années sur 45 communes avoisinantes, peuvent
constituer une alternative complémentaire pour les déplacements des touristes au sein de la
métropole.
4-Des points faibles et des axes de vigilance toutefois
● Paris est considéré comme l’une des plus grandes villes d’art et de culture avec ses
grands musées et son « art de vivre à la française » mais il ne faudrait pas pour autant que
Paris ait une image vieillissante notamment aux yeux des jeunes qui pourraient juger
d’autres villes (comme Londres par exemple) plus adaptée à leurs aspirations.
● Si le maillage des transports publics est particulièrement fin à Paris, le manque de fluidité
dans les déplacements des touristes d’affaires et d’agrément en taxis et autocars reste
néanmoins aujourd’hui fortement préjudiciable.
● La restriction de l’ouverture des magasins le dimanche peut être, par ailleurs, un handicap
pour le tourisme parisien.
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012
9
● De plus, Paris est une destination au rayonnement mondial avec une accessibilité depuis
le monde entier et une large gamme d’hôtels et d’équipement de tourisme d’affaires.
Cependant, les liaisons directes insuffisantes de la capitale avec les aéroports et l’offre
hôtelière parisienne parfois saturée en période de forte affluence nuisent au développement
du tourisme d’affaires dans un contexte de concurrence internationale qui s’intensifie tant au
niveau européen (Vienne, Barcelone…) que mondial (Singapour, Séoul, Beijing…).
● Par ailleurs, les hôtels, restaurants et commerces parisiens dont la particularité est d’être
souvent installés dans du bâti ancien, parfois classé, risquent de rencontrer de grandes
difficultés techniques et financières à se mettre aux normes de la loi 2005 qui impose aux
établissements recevant du public (ERP) d'être accessibles aux personnes à mobilité réduite
d'ici à 2015.
B – une fréquentation touristique en hausse, importante source d’emploi mais
des dépenses encore insuffisantes.
1-Près de 29 millions de visiteurs en 2011 accueillis à Paris en 2011 dont 9 millions
de touristes étrangers
● Le nombre de touristes à Paris, tous hébergements confondus, a été estimé à 28,9 millions
en 2011 par l’Office de Tourisme et des Congrès de Paris (OTCP).
Par ailleurs, selon les statistiques de l’Insee, l’hôtellerie parisienne a hébergé, en 2011, 7,1
millions de touristes français et 8,5 millions de touristes étrangers d’affaires et d’agrément.
Sur la base d’une part de 90% des touristes étrangers privilégiant l’hébergement marchand
(voir annexe) le nombre de touristes étrangers serait à Paris de 9,4 millions et par déduction
celui des touristes français de 19,5 millions.
● Les étrangers séjournant plus longtemps que les français, leur nombre de nuitées dans
l’hôtellerie parisienne est en conséquence nettement majoritaires avec plus de 23 millions en
2011, soit près des deux tiers des 37 millions des nuitées totales.
Nombre de nuitées en 2011
Français :
13 606 000
Etrangers :
23 271 300
Source : Insee-OTCP
● En 2011, le nombre de nuitées des touristes étrangers a augmenté de 3,4% par rapport à
2010 et cette hausse se poursuit en 2012.
Les visiteurs étrangers sont majoritairement (à 53%) européens, mais leur nombre a
légèrement baissé en 2011 (-0,3%). La baisse de fréquentation des marchés européens est
largement compensée par les marchés plus lointains et/ou émergents.
Les touristes du continent américain, (en premier lieu en provenance des Etats-Unis avec
3,6 millions de nuitées) sont en augmentation, en 2011, de 8,7%.
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012
10
L’Asie représente 14% des nuitées avec des évolutions très contrastées : les Japonais sont
les plus nombreux (1,4 millions de nuitées) mais leur nombre a diminué de 6,5% suite au
terrible séisme intervenu le 11 mars 2011. En revanche les chinois, qui ne représentent
encore que 406 000 nuitées, enregistrent la plus forte hausse en 2011 : +21,2% par rapport
à 2010 et même +62,4% par rapport à 2009 !
Nombre de nuitées hôtelières des étrangers selon les nationalités en
2011 et évolution par rapport à 2010
+
+
3%
4%
+ 7,3%
(-6,5% pour le
Japon et
+21,2% pour la
Chine)
14%
- 0,3%
53%
26%
+
Europe
Amérique
Asie-Océanie
Proche et Moyen Orient
Afrique
Source :
Insee-OTCP
● La durée moyenne de séjour pour les touristes étrangers est de 2,8 nuitées et de 1,9 pour
les français en 2011. Elle est en constante progression depuis 2004.
La durée moyenne de séjour pour un étranger sur un salon professionnel est de 4 jours et de
2,5 jours pour un visiteur français.
● Le tourisme d’affaires a représenté de son côté 44% des nuitées hôtelières parisiennes en
2011.
Nombre de nuitées en 2011
Tourisme
d'affaires :
16 300 400
Tourisme
d'agrément :
20 576 900
Source : Insee-OTCP
● Le niveau de fréquentation des sites culturels parisiens atteint des niveaux très élevés. Il a
atteint(6) 45,3 millions de visiteurs en 2010 (hors estimation des sites religieux comme la
cathédrale Notre Dame de Paris et la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre dont les
entrées sont gratuites), en progression de 0,6% par rapport à 2009.
● La diversité à Paris des origines des clientèles (nationale / étrangère, d’agrément /
d’affaires, jeunes / retraités…) vient atténuer les saisonnalités. Cette particularité parisienne
(6)
Le tourisme à Paris –chiffres clés-2011-OTCP
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012
11
représente un véritable atout pour les professionnels du tourisme. Les mois de juillet et août
représentent ainsi une basse saison pour le tourisme d’affaires et les touristes français alors
qu’en revanche ces mêmes mois enregistrent des niveaux de fréquentation élevés pour le
tourisme de loisir porté par le tourisme étranger.
Répatition des clientèles françaises et étrangères dans l'hôtellerie homologuée
nombre de nuitées en 2011
Répartition des clientèles d'affaires et de losirs dans l'hôtellerie homologuée
nombre de nuitées en 2011
4 000 000
4 000 000
3 500 000
3 500 000
3 000 000
3 000 000
2 500 000
2 500 000
2 000 000
2 000 000
1 500 000
1 500 000
nuitées d'affaires
br
e
ce
m
br
e
dé
ve
m
re
nuitées de loisirs
no
oc
to
b
ût
te
m
br
e
t
se
p
ao
n
ju
ille
ju
i
m
ai
av
ril
ar
s
m
fé
nv
ja
oc
to
br
e
no
ve
m
br
e
dé
ce
m
br
e
ju
in
ju
ill
et
m
ai
av
ril
étrangers
ao
ût
se
pt
em
br
e
français
m
ar
s
0
fé
vr
ie
r
500 000
0
ja
nv
ie
r
500 000
vr
1 000 000
1 000 000
Source : Insee-OTCP
Selon une enquête(7) menée en septembre 2012 par la CCIP, 26% des entreprises
parisiennes, toute taille et tout secteur confondus, déclarent que leur activité est dépendante
du tourisme. La part descend à 21% sur l’ensemble Paris-petite couronne et est, en
revanche, de 33% sur l’ensemble du territoire français. 62% des entreprises parisiennes
considèrent que cette dépendance s’étale sur toute l’année contre 58% sur Paris-petite
couronne et 29% en France.
2-Paris ne tire pas tout le profit en termes de recettes de l’importante fréquentation
touristique notamment étrangère
● Si Paris reste la première ville touristique au monde, elle n’est que la troisième ville (8) pour
les recettes touristiques globales derrière Londres et Milan et au 9ème rang pour le montant
des recettes par touriste.
● Différentes enquêtes ont permis d’estimer les dépenses des touristes à Paris. La dépense
moyenne des étrangers(8) était d’environ de 140 € par jour en 2009 (y compris l’hôtellerie),
soit plus de deux fois supérieure à celle des français (63€ par jour). La clientèle venant pour
un salon professionnel dépenserait encore davantage : 300€/jour pour un étranger et 150€
pour un français.
Mais Paris ne tire sans doute pas tout le profit de cette importante fréquentation étrangère.
Ainsi à Londres, les dépenses des touristes étrangers (9) ont été bien supérieures : 229€/jour
(198€/jour pour la clientèle britannique) en 2009.
● Les grands magasins constatent, de leur côté, une augmentation sensible de la clientèle
touristique venant principalement des pays émergents (Asie, Moyen-Orient, Amérique
latine). La clientèle étrangère représenterait 40% du chiffre d’affaires des principaux grands
magasins parisiens.
● Selon une estimation de la CCIP, l’activité salons et congrès de la région Ile de France
aurait, d’autre part, généré en 2011 environ 5 milliards d’euros de retombées économiques
directes et indirectes, dont Paris est la principale bénéficiaire.
(7)
(8)
(9)
enquête annuelle de la CCIP auprès des chefs d’entreprise de sa circonscription sur la conjoncture économique et autres thématiques.
Sept conditions pour améliorer l’accueil et la mobilité des touristes en Ile-de-France (voir annexe)
étude tourisme et commerce (voir annexe)
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012
12
3-L’emploi généré par le tourisme, une composante essentielle des retombées
économiques sur Paris
● L’emploi est une composante essentielle des retombées du tourisme à Paris, d’autant plus
que celui-ci non délocalisable y est en croissance.
● L’estimation du nombre d’emplois de la filière consiste à décompter la totalité de l’emploi
présent dans les activités quasi essentiellement dédiées au tourisme comme l’hôtellerie et à
ajouter le surplus d’emplois généré par le tourisme (consommation des touristes et des
personnes tirant leur revenu du tourisme dans les autres secteurs), soit une part (difficile à
chiffrer précisément) dans la restauration, le commerce (alimentation, habillement…), les
transports et les collectivités locales (traitement des déchets, de l’eau…).
Le nombre d’emplois salariés de la filière tourisme dans Paris a ainsi été estimé à partir d’un
travail de l’Insee (voir annexe). Il serait approximativement de 180 000 fin 2010, soit 15% de
l’emploi total parisien. La part était de 12% en 2000. Six emplois de la restauration sur dix et
un emploi du commerce de détail non alimentaire sur dix seraient ainsi générés à Paris par
le tourisme.
● Ces emplois offrent des possibilités d’insertion à de nombreux jeunes. Cependant,
caractérisés par un faible niveau de rémunération et des horaires contraignants ils sont
souvent difficiles à pourvoir. Les employeurs parisiens sont ainsi confrontés à des difficultés
de recrutement ainsi qu’à un fort taux de rotation des personnels et à une difficulté à
stabiliser un personnel compétent. Selon l’enquête Besoin de Main d’œuvre (BMO) de 2011
de Pôle Emploi, le métier de vendeurs en habillement, accessoires et articles de luxe, sport,
loisirs et culture rassemble 5% du total des intentions d’embauches à Paris pour 2012 et
celui d’aides, apprentis, employés polyvalents de cuisine ( crêpes, pizzas, plonge …) 6%. Un
sur cinq de ces emplois est considéré par les professionnels comme difficile à pourvoir.
L’été, ces emplois peuvent aussi être occupés par des étudiants, nombreux à Paris.
● L’effectif moyen employé par chambre occupée croit avec le standing de l’hôtel. En 2010, il
a été, à Paris, de 1,95 pour les 4 étoiles supérieur(10) / 5 étoiles contre 0,58 pour les 4*, 0,47
pour les 3* et 0,23 pour les 2*. La montée en gamme de l’hôtellerie parisienne entre 2002 et
2010 a ainsi fait progresser de 10% le nombre moyen d’emploi par chambre (0,42 en 2010)
et cette tendance devrait se poursuivre dans la capitale dans les prochaines années.
C - Les vrais enjeux du développement touristique à Paris : l’accueil,
l’accessibilité, l’adaptation, le Grand Paris mais aussi le maintien d’une
économie de production et diversifiée.
● Dans un contexte général actuel favorable au développement touristique, la capitale
devrait attirer toujours davantage de visiteurs. Selon les prévisions(11), l’Ile-de-France pourrait
accueillir 10 millions de visiteurs supplémentaires à l’horizon 2020.
● La forte attractivité de Paris ne doit pas néanmoins être source de contre-effets, en ce
sens qu’elle n’inciterait pas nécessairement au dépassement, au renouvellement et à
l’innovation, tant dans le domaine du tourisme que du commerce et ce, dans un contexte de
vive concurrence internationale des grandes villes à destination touristique.
L’enjeu pour Paris est de faire en sorte que le tourisme constitue un des relais de croissance
majeur pour son économie.
(10)
(11)
Perspectives de créations d’emplois dans le secteur de l’hôtellerie-OTCP-2012
Sept conditions pour améliorer l’accueil et la mobilité des touristes en Ile de France-2011-CCIP-voir annexe
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012
13
1-Un environnement économique et urbain favorisant l’accueil et la mobilité qui doit
être maintenu à Paris
● L’évolution du tourisme avec ses nouveaux flux de voyageurs et la spécificité de certains
types de tourisme (comme le tourisme de groupe) doivent être intégrés au cœur des projets
de transport (stationnement et circulation des autocars de tourisme, liaisons avec les
aéroports, accueil dans les gares et aménagements de celles-ci, modes innovants de
transport…), d’aménagements urbains (signalétique, urbanisme…) ou de réglementation du
commerce (ouverture dominicale avec élargissement du périmètre des zones touristiques de
la capitale, nouvelle réglementation des terrasses,…). L’évolution démographique des
touristes vers une population vieillissante devra par ailleurs, être prise en compte avec la
mise en place de services plus nombreux et adaptés.
●L’aéroport Paris Charles de Gaulle(12) est certes accessible par différents modes de
transport mais les liaisons souffrent néanmoins d’une mauvaise qualité de desserte que ce
soit par le RER B qui fait justement l’objet d’un plan d’amélioration de la qualité de service
(RER B+) ou par mode motorisé (taxis, bus). A plus long terme le Grand Paris Express qui
reliera les deux aéroports (Paris CDG et Orly) via Paris (ligne 14) rendra les liaisons plus
efficaces mais la rupture de charge prévue à Carrefour Pleyel empêchera la liaison directe
entre l’aéroport Paris CDG et Paris contrairement à ce qui se pratique dans les autres
capitales. Le projet « CDG express » viendrait, en revanche, apporter une liaison à la fois
directe et de qualité entre Paris et l’aéroport.
● L'aéroport de Beauvais(12) qui relève d’une logique « low-cost » commercialement
dénommé « aéroport de Paris Beauvais Tillé. » a enregistré en 2010 plus de 2,9 millions de
passagers, dont la très grande majorité est transférée sur le parking Pershing situé à Paris,
porte Maillot. Ce lieu d’accueil n’est pas aujourd’hui à l’image d’une place internationale
comme Paris et devra être amélioré à l’avenir (notamment la signalétique et les conditions
d’intermodalité avec le réseau de transports collectif à la station porte Maillot).
2-Le développement de l’attractivité territoriale et commerciale de la capitale, un
impératif face à la concurrence des autres villes mondiales à destination touristique.
● Paris doit se montrer innovante face à la concurrence. A cet égard, l’image de Paris
comme ville de « shopping » et de mode auprès des clientèles internationales est un facteur
d’attractivité.
● Les opérations comme « Soldes by Paris / Shopping by Paris » ou « Paris Illumine Paris »
contribuent à maintenir cette image. Les initiatives comme le dispositif de « conciergeries
nomades » ou l’application « mobile » spécifique répertoriant les commerçants participants
dans le cadre de l’opération « Soldes by Paris / Shopping by Paris » ou le plan guide des
illuminations de la capitale de l’opération « Paris Illumine Paris » ou, plus récemment le Prix
« Paris Shop and Design » constituent un moyen de renforcer la dimension « shopping » des
visites touristiques.
● Une autre opération qui contribue à promouvoir Paris en France et à l’étranger avec
l’objectif de concurrencer d’autres capitales comme Milan ou New York est la marque
internationale « Paris Capitale de la Création ». Cette association regroupe, avec le soutien
de la Mairie de Paris, de la CCIP et de l'Agence régionale de développement Paris Ile-deFrance (ARD), 36 salons professionnels organisés à Paris et spécialisés dans les domaines
de la mode, de l'accessoire et de la maison. Elle propose de nombreux services aux clients
(accueil dans les gares et les aéroports, navettes gratuites, taxis partenaires, accueil hôtels
partenaires, édition d’un guide…).
(12)
Sept conditions pour améliorer l’accueil et la mobilité des touristes en Ile de France-2011-CCIP-voir annexe
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012
14
● La visite d’entreprise peut aussi représenter un produit touristique complémentaire pour
Paris en renforçant les synergies entre commerce et tourisme dans des quartiers parisiens
autres que les principaux secteurs touristiques. De son côté, l’entreprise, et notamment les
commerces, y gagnent en termes de notoriété et d’attractivité. En outre, dans la plupart des
cas, la vente de produits sur place (produits propres ou dérivés) permet de développer un
chiffre d’affaires parfois non négligeable.
De nombreuses expériences sont déjà mises en place en Ile-de-France. La Chambre de
Commerce et d’Industrie de Paris soutient la mise en place de ce type d’opération dans le
nord-est parisien (territoire à fort potentiel d’aménagement en cœur d’agglomération qui doit
gagner en attractivité). L’objectif est notamment de valoriser les activités présentes en
permettant à des touristes de rencontrer des commerçants, artisan et chefs d’entreprises sur
les lieux même de production ou de vente.
● Le tourisme fluvial pourrait également encore être développé. La voie d’eau est
incontestablement un des attraits du Paris touristique. Paris est le premier port de tourisme
fluvial mondial avec 7 millions de personnes transportées par an (4,5 millions en
promenades et 2,5 millions de déjeuners ou diners croisière et évènementiel). Par ailleurs,
ce marché est en croissance régulière. La visite par voie fluviale est, en effet, un excellent
moyen de voir les monuments et sites parisiens emblématiques. Il pourrait par ailleurs
s’intégrer dans le projet « Paris Seine Normandie », marque potentiellement porteuse
d’opportunités nouvelles en matière d’offres touristiques et de produits innovants dans un
contexte mondialisé particulièrement évolutif et concurrentiel.
● D’autres initiatives comme « les Nuits Capitales » viennent animer la vie nocturne et
rajeunir l’image de Paris. Elles sont organisées par l'association « Nuit Vive » et proposent
une semaine complète dédiée à la musique live et au clubbing dans de nombreux lieux
emblématiques de Paris. La 3ème édition de ces « nuits capitales » va se dérouler au mois
de décembre 2012.
● Conscientes de l’enjeu économique du tourisme d’affaires, l’OTCP, la Ville de Paris et la
Délégation de Paris de la CCIP ont signé, fin 2009, avec 15 groupes hôteliers(13)
représentant 470 hôtels (60 000 chambres), toute catégorie confondue sur Paris et sa
région, une Charte sur l’accueil des grands événements professionnels. La Chambre de
Commerce et d’Industrie de Paris et la Ville de Paris, s’engagent aux côtés de l’Office du
Tourisme et des Congrès de Paris, au bon fonctionnement de la manifestation, depuis la
phase de candidature jusqu’à l’accueil des participants. Les groupes hôteliers signataires
participent à cette Charte en proposant des conditions spécifiques et avantageuses pour ce
type d’événements.
● Paris devrait profiter dans les prochaines années de son positionnement « luxe » qui se
renforce (hôtellerie, commerces…). Le Comité Colbert qui rassemble, en 2012, 75 « maisons
françaises » de luxe (Baccarat, Chanel, Christian Dior, Hermes, Guerlain, Louis Vuitton…) et
13 institutions culturelles dont les sièges sont pour la plupart installés à Paris contribue à
promouvoir l’image de la capitale en œuvrant ensemble au rayonnement du luxe et de la
culture française à travers le monde.
● Pour autant, dans une logique de compétition mondiale, le rayonnement d’un territoire
passe aussi par son dynamisme économique. Au côté du tourisme, Paris doit aussi favoriser
des lieux spécifiques pour ses filières d’excellence, accepter l’audace architecturale et être
ouverte sur la rénovation urbaine.
(13)
Groupes hôteliers signataires de la charte sur l’accueil des grands événements professionnels (voir annexe).
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012
15
3-Obligation pour les professionnels du tourisme de s’adapter aux attentes de la
clientèle touristique et aux évolutions technologiques et réglementaires.
● Les retombées économiques du tourisme sur le commerce pourraient encore être
renforcées par une plus forte adhésion des commerçants. Les associations de commerçants
ont à Paris un rôle à jouer dans ce domaine au travers d’actions de sensibilisation et
d’animation.
● La qualité d’accueil et de service pour le tourisme notamment international est prioritaire.
Un livret pratique d’accueil des touristes « accueillir sa clientèle touristique » a été publié en
2008 par la Délégation de Paris de la CCIP et la Chambre syndicale de l’habillement ParisIle de France à destination des commerçants parisiens (descriptifs des clientèles touristiques
par marché, mots de bienvenue en plusieurs langues, conseils pour mieux vendre auprès
des touristes…). Une version actualisée, réalisée en partenariat avec le Comité régional du
tourisme d’Ile-de-France va être disponible début 2013 ainsi qu’un site internet dédié.
● Jusqu’à présent réservée aux grands magasins et aux prestataires de la détaxe, la téléprocédure « PABLO indépendants » a été mise en place par la Direction Générale des
Douanes à destination des commerçants indépendants. Cette nouvelle procédure qui va
permettre aux commerçants de faire bénéficier leurs clients des avantages de la détaxe
électronique devrait représenter un véritable avantage concurrentiel au niveau de la clientèle
étrangère.
● Le tourisme est devenu, par ailleurs, le premier secteur d’activité sur internet. 2012
confirme l’avancée continue de l’e-tourisme, boosté par les réseaux sociaux et les
smartphones. 42% des français(14) partis en vacances en 2011 ont réservé tout ou partie de
leurs séjours sur internet (31% en 2008 et 8% en 2003). Au-delà de l’achat en ligne, l’outil
internet est aussi pour les touristes un outil de réflexion, de comparaison et d’expertise.
Des actions de sensibilisation aux nouvelles technologies et à l’« e-tourisme » auprès des
professionnels du tourisme ont été mises en place, notamment la signature d’une convention
fin 2011 entre le Synhorcat (syndicat national des hôteliers restaurateurs cafetiers traiteurs)
et l’Echangeur PME Paris-Ile-de-France de la CCIP afin de favoriser la formation des
adhérents de ce syndicat aux technologies d’information et de communication.
● Les responsables des hôtels, cafés et restaurants sont, de plus, contraints à intégrer les
nouvelles règlementations en cours notamment le nouveau classement hôtelier, le permis
d’exploitation pour les débits de boissons, le nouveau règlement parisien de terrasses,
l’accessibilité aux personnes handicapées… Des formations et des réunions d’information
sont organisées à leur intention.
4-Le tourisme parisien doit être désormais appréhendé à l’échelle métropolitaine
● La complémentarité entre Paris et le reste de l’Ile-de-France se renforce en matière de
tourisme.
Si Paris constitue un moteur qui concentre, irrigue et diffuse vers l’ensemble du territoire
francilien(15), les destinations touristiques de loisir importantes comme Versailles ou
Disneyland Paris et les grands équipements (aéroports, centres de congrès,…) installés en
Ile-de-France contribuent, de leur côté, au développement du tourisme à Paris.
(14)
baromètre de Raffour Interactif-9ème édition-enquête réalisée de janvier à juin 2012 après d’un millier de personnes
représentatives de la population française de 15 ans et plus, interrogés en face à face.
(15)
Sept conditions pour améliorer l’accueil et la mobilité des touristes en Ile de France-2011-CCIP-voir annexe
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012
16
Paris concentre encore la majeure partie des hôtels franciliens mais quatre pôles constitués
d’hôtels de grande capacité notamment « low cost » ont émergé en Ile-de-France depuis les
années 2000 sur les communes limitrophes de Paris, le pôle hôtelier se situant autour du
quartier de La Défense, le pôle autour de l’aéroport Roissy CDG et enfin le secteur de Val
d’Europe en lien avec les parcs de loisirs de Disneyland Paris.
● Les enjeux liés au tourisme d’affaires vont certainement s’intensifier dans un
environnement de plus en plus concurrentiel (Londres, Barcelone, Madrid, Berlin, New York,
émergence des destinations congrès asiatiques comme Singapour,…).
Pour faire face et rester dans la compétition, la capacité d’accueil de l’hôtellerie devra être
étendue à l’échelle métropolitaine, au-delà des 7 000 chambres supplémentaires prévues à
Paris à l’horizon 2020. La CCIP préconise(16) la création de 20 000 à 30 000 chambres
supplémentaires en Ile-de-France, essentiellement des grands porteurs à proximité des
centres d’affaires et sites d’expositions, soit majoritairement en périphérie en raison du
manque de foncier à Paris.
● Enfin de grands événements mondiaux comme le championnat d’Europe de football
organisé en France en 2016 (Euro 2016) avec notamment l’ouverture et la clôture au stade
de France, la Ryder cup qui aura lieu en 2018 à Saint Quentin en Yvelines ou des grands
festivals organisés à l’échelle métropolitaine ou encore peut-être dans les prochaines
décennies l’Exposition Universelle (2025 ?), les Jeux Olympiques d’été (2024 ?) contribuent
à dynamiser l'économie francilienne et donc Paris dans le cadre du Grand Paris qui va se
mettre en place.
(16)
Le tourisme, une filière stratégique pour l’économie francilienne (voir annexe)
17
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012
Annexes
Les acteurs du tourisme à Paris :
L’Office du Tourisme et des Congrès de Paris
Le Comité Régional du Tourisme
Les pouvoirs publics (Mairie de Paris, Préfecture de Police, Préfecture de Paris)
Les organismes consulaires
Les professionnels (hôteliers, restaurateurs, transporteurs, spectacles, accueil…) et les
organisations professionnelles du tourisme et du commerce (Synhorcat, Umih, UCV, FEH,
FNH…)
Bibliographie :
-Le tourisme, une filière stratégique pour l’économie francilienne-CCIP
Rapport de Monsieur Philippe DEMONCHY avec la collaboration de Monsieur Emmanuel
Rodier (novembre 2010)
-Sept conditions pour améliorer l’accueil et la mobilité des touristes en Ile-de-France-CCIP
Rapport de Monsieur Philippe DEMONCHY avec la collaboration de Deniz Boy et Emmanuel
Rodier (décembre 2011)
-Etude sur les retombées économiques de l’activité des salons en France et en Île-deFrance. Juin 2011-CCIP
-Analyse historique et économique des salons franciliens-1990-2010-Activités 2010 des
centres d’exposition et des congrès de Paris Ile-de-France-CCIP
-Les salons franciliens : reflet de l’activité économique francilienne-2012-CROCIS-CCIP
-Le tourisme à Paris –Chiffres clés-2011-OTCP
-Paris-Ile-de-France ; les chiffres clés de l’hôtellerie de luxe à Paris -2011-OTCP
-Paris palaces-2011-OTCP
-Restauration et tourisme à Paris-2011-OTCP
-Paris l’activité des congrès en 2010-2011-OTCP
-Paris est-il toujours Paris ? Regards croisés de professionnels et d’universitaires sur la
destination « capitale »-2009- OTCP/Université Panthéon Sorbonne
-Le poids économique et social du tourisme-2010-Conseil National du Tourisme-Ministère de
l’économie, des finances et de l’industrie.
-Etude tourisme et commerce – Etude confiée par l’Union du Grand Commerce de CentreVille (UCV), la Fédération des Enseignes de l’Habillement (FEH), la Direction Générale de la
Compétitivité, de l’Industrie et des Services (DGCIS, Ministère de l’Economie, des Finances
et de l’Industrie) et Atout France à Deloitte et à Du Rivau Consulting, en mars 2011.
-L’emploi salarié dans le tourisme : une nouvelle estimation-2006-Insee
-Perspectives de création d’emplois dans le secteur de l’hôtellerie à Paris-OTCP-2012
-baromètre 2012-Raffour intéractif-9ème édition
Actualité
-Classification hôtels : Depuis octobre 2009, une nouvelle classification est entrée en
vigueur. Elle s’échelonne de 1* à 5* et compte 5 catégories au lieu de 6 (les catégories 0* et
4* Luxe disparaissent). Après le 25 juillet 2012 le classement d’un hôtel effectué selon la
réglementation précédente ne sera plus valable.
-Label palace : Les hôtels détenant 5 étoiles dans le nouveau classement hôtelier peuvent
obtenir la nouvelle distinction « Palace » s’ils remplissent certaines conditions qualifiées de «
critères d’excellence », propres à attirer une clientèle internationale haut de gamme
(situation géographique, intérêt historique, esthétique ou patrimonial, niveau de confort,
services proposés...)..Les établissements candidats à l’attribution du label Palace sont
soumis à une grille de critères objectifs, complétée de l’avis fondé sur des critères subjectifs
d’un comité de personnalités issues du monde de la culture, du tourisme, et du mécénat. Le
label Palace est attribué pour 5 ans.
-Groupes hôteliers signataires de la Charte sur l’accueil des grands événements
professionnels :
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012
18
Accor Hospitality, B&B Hôtels, Best Western, Choice Hotels Europe, Concorde Hotels &
Resorts, Disneyland® Paris - Business Solutions, Exclusive Hotels, Hilton Hotels,
InterContinental Hotels Group, Inter-Hotel, JJW Hotels & Resorts, Louvre Hotels, Marriott
Hotels & Resorts, Rezidor Hotel Group, Starwood Hotels & Resorts.Groupes hôteliers
Définitions
-Classement ICCA : collecte les résultats des réunions d’associations internationales. Sont
prises en compte les réunions rassemblant au moins 50 participants, organisées
régulièrement et tournant dans au moins 3 pays.
-Classement UAI : recense les résultats des réunions d’associations internationales et
nationales à forte participation internationale. Il respecte les critères minima suivants : au
moins 300 participants dont 40 d’étrangers, 5 nationalités et une durée de 3 jours.
Principales métropoles devançant Paris sur le marché des palaces (source MKG
Hospitality) :
New York, Hong Kong, Dubaï, Tokyo, Londres, Singapour, Shangaï, Sydney, Bangkok.
Les 20 principaux musées et monuments parisiens (les plus fréquentés payant ou non) :
Cathédrale Notre Dame de Paris, Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, Musée du
Louvre, Tour Eiffel, Centre Pompidou, Musée d’Orsay, Cité des sciences et de l’industrie de
la Villette, Chapelle Notre Dame de la médaille miraculeuse, Muséum national d’histoire
naturelle, Galeries nationales du Grand Palais, Arc de triomphe, Hôtel National des
Invalides-Musée de l’Armée, Musée du quai Branly, Musée Grévin, Sainte Chapelle, Tour
Montparnasse, Musée Rodin, Panthéon, Musée de l’Orangerie, Petit Palais.
Méthodologie
-Estimation d’emplois touristiques d’un territoire
Une étude de la direction du Tourisme a montré comment pouvait varier selon les lieux
(littoral, montagne - hors station, station de montagne, rural, urbain) et les saisons
l’économie générée par le tourisme. Selon ce principe, l’Insee a mis au point une méthode
permettant d’estimer un effectif d’emplois salariés touristiques sur un territoire. Dans un
espace urbain, l’hôtellerie (dédiée à 100% au tourisme) représenterait 21% de l’emploi
touristique total. C’est sur cette base que l’estimation de l’emploi salarié parisien a été faite.
Sur cette même base, 6 emplois de la restauration sur 10 et 1 emploi du commerce de détail
non alimentaire sur 10 seraient générés par le tourisme.
Source : L’emploi salarié dans le tourisme : une nouvelle estimation Insee première n°1099
-Estimation nombre de touristes étrangers et français
« A la différence des touristes français qui ont majoritairement recours à l’hébergement non
marchand (environ 75%) pour leurs séjours en Île-de-France, les touristes internationaux
privilégient en grande majorité l’hébergement marchand (90%) ».
Source : Sept conditions pour améliorer l’accueil et la mobilité des touristes en Île-de-France
Rapport de Philippe DEMONCHY
19
Service Etudes et Enquêtes / Département Développement Territorial
Décembre 2012