aldo morto - Châteauvallon

Transcription

aldo morto - Châteauvallon
CHÂTEAUVALLON.COM
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GENRE
THEATRE
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DATE(S)
MARDI 23 MAI 2017
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HORAIRE(S)
19H00
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DURÉE
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SPECTACLE
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1H40 Environ
ALDO MORTO
DAVID LESCOT
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MENTIONS
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THÉÂTRE COUVERT
PROCHAINEMENT
ALDO
MORTO
De
Daniele Timpano
Traduction
Olivier Favier
Avec
David Lescot
«Aldo Morto», texte de Daniele Timpano et mis en scène par David Lescot, porte
l’Histoire contemporaine au théâtre. Celle des années de plomb en Italie, et de
son drame majeur, l’assassinat du chef de la démocratie chrétienne Aldo Moro.
Cet événement qui précipita l’Italie dans une crise politique dont les effets se
font encore sentir aujourd’hui, est ici réinventée sous l’angle de l’absurde et
de la narration par la figure montante de l’écriture théâtrale contemporaine
italienne. Ce théâtre-récit engagé dans lequel David Lescot se glisse comme dans
une seconde peau, se construit ici sur l’héritage des monologues de Dario Fo.
Daniele Timpano en conserve certaines techniques, comme l’adresse au public
et le jeu entre réalité et fiction. D’une ironie mordante et ultralucide, son texte
porte en lui une forte charge désacralisante. Il « montre comment une nouvelle
génération, née précisément au cours des années 1970, ne pouvait plus aborder
cette période sous l’angle de la tragédie ». Aldo Morto, qui a obtenu le prix de la
critique théâtrale en 2012, est l’un des volets de la trilogie «Histoire cadavérique
de l’Italie» de Daniele Timpano.
David Lescot s’attaque à Aldo Morto, icone mortuaire des années de plomb, une histoire
qu’il choisit de raconter sous l’angle de l’absurde et de la dérision. Graziano Graziani,
qui en a écrit la préface, parle à propos de ce travail d’anti-narration. Il est vrai que
si Daniele Timpano conserve certaines techniques du théâtre-récit (ou de narration),
l’adresse au public, l’argument historique et le jeu entre réalité et fiction, il lui ôte, du
moins en apparence, toute dimension civique au profit d’une forte charge désacralisante.
NOTE D’INTENTION
Il y a quelques années je découvrais le texte de Marco Baliani consacré à l’assassinat
d’Aldo Moro par les Brigades Rouges, «Corpo di Stato», et je me passionnais pour cette
forme de théâtre de narration, typiquement italienne, laissant à l’acteur une liberté
illimitée, et nouant de manière indissociable le point de vue de l’individu et l’événement historique. J’en réalise une lecture mise en musique au Théâtre de la Ville,
performance bilingue où je partage la scène avec l’auteur.
L’an dernier, comme par un hasard généalogique, le même festival «Face à Face/Chantiers d’Europe» me confie le texte d’un jeune auteur Daniele Timpano, qui parle lui
aussi de la mort d’Aldo Moro, cette tragédie qui acheva de plonger la politique italienne
dans une crise sans fin. Cette fois c’est la génération d’après qui parle, la mienne.
L’écriture est acérée, musicale, drôle, cruelle, d’une ironie désespérée. J’en tire une
mise en espace en juin 2015, «seul en scène», au Théâtre de la Colline. Et à mesure
que je me lance dans ce texte, je vois redéfiler non seulement l’histoire italienne de
ces années, mais j’entends aussi résonner les échos de mon enfance, les années 70, le
communisme, l’ultra-gauchisme, le début de la fin des utopies. Surtout j’ai l’impression de me trouver un frère en dramaturgie, un frère qui ne me ressemble pas vraiment,
mais doté d’une véritable conscience historique, et dont je reconnais instinctivement
le langage. Ce langage, j’ai envie de le faire entendre de nouveau, et cette histoire de
la raconter ici, parce que c’est la nôtre.
DANIELE TIMPANO
Auteur, metteur en scène et interprète, Daniele Timpano est une figure montante de la scène théâtrale
contemporaine italienne. Depuis les années 1990, on voit apparaître en Italie une forme théâtrale
narrative engagée : le teatronarrazione, ou théâtre-récit, construit sur l’héritage des monologues de
Dario Fo. Comme plusieurs de ses contemporains, Timpano tente de se réapproprier l’histoire de son
pays par un théâtre qui résiste à l’oubli grâce à la parole. «Aldo Morto» (prix de la critique théâtrale
en 2012) est une des volets de la trilogie «Histoire cadavérique de l’Italie».
DAVID LESCOT
David Lescot est auteur, metteur en scène et musicien. Trompettiste et guitariste, il a composé la
musique de plusieurs de ses spectacles, ou travaillé comme musicien de scène, notamment pour
Anne Torrès ou Claude Guerre. Il mêle depuis toujours le théâtre à la musique, aux côtés d’artistes
tels que Benoît Delbecq, Médéric Collignon, Mike Ladd, Steve Argüelles, Damien Lehman, Virgile Vaugelade... Il obtient le Grand Prix de littérature dramatique pour L’Européenne en 2008 et le Molière de
la Révélation théâtrale en 2009 pour La Commission centrale de l’Enfance.
Il crée en 2011 «33 tours» au Festival d’Avignon, repris les saisons suivantes sous le titre «45 tours».
En 2012, il met en scène sa pièce «Le Système de Ponzi». La pièce est adaptée pour la télévision par
Arte, dans une réalisation de Dante Desarthe (2014). Il crée la même année «Les jeunes», consacré
aux adolescents et au rock. Pour sa dernière création, «Nos Occupations» (2014, Filature Mulhouse,
Théâtre de la Ville), il retrouve Norah Krief, qu’il avait déjà dirigée en 2007 dans «Un Homme en Faillite»
(Prix du syndicat de la critique de la meilleure création en langue française). Il est artiste associé à La
Filature à Mulhouse et au Théâtre de la Ville à Paris. Ses textes sont joués et traduits dans de nombreuses langues et publiés aux Editions Actes Sud Papiers. Depuis 2011, il a mis en scène plusieurs
opéras : «The Rake’s progress» de Stravinski à l’Opéra de Lille, (dir. Arie Van Beek, 2011), «Il Monda
della Luna» de Haydn, (avec l’atelier lyrique de l’Opéra de Paris, Bobigny, dir. Guillaume Tourniaire,
2013), «La Finta Giardiniera» de Mozart à l’Opéra de Lille et de Dijon (dir. Emmanuelle Haïm, 2014).

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