Janvier 2010 - La Distillerie

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Janvier 2010 - La Distillerie
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JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.10, janvier 2010
GUEULE DE BOIS
Brandy Alexander : parce que depuis un bon bout
de temps, moi aussi, comme mon vieux pote John,
je suis perdu dans les méandres d’un «Lost Weekend» carrément interminable. Et que tant qu’à être finalement, finalement, sorti de mon appart, tant qu’à
me payer un verre, tant qu’à être encore une fois
tout seul comme un con avec mes chagrins d’amour
mauvais comme les films d’après-midi de feu TQS
: aussi bien me la jouer totale et me permettre un
breuvage un tant soit peu réconfortant.
Brandy Alexander : j’ai peut-être pas le foyer, la
peau d’ours et le corps chaud et nu d’une femme
contre le mien, toujours salé de nos ébats, mais, au
moins, j’aurai le verre ultime de la soirée d’hiver utopique par excellence.
Brandy Alexander : parce que c’est janvier, putain
de janvier de merde, et que je suis resté caché dans
mon lit assez longtemps. Depuis la nouvelle année
en fait, depuis qu’elle l’a quitté, mon pieu, en faisant la promesse de ne pas en faire, des promesses.
Bonne année! Tu parles. Putain de janvier.
Brandy Alexander : comme la toune de Feist, comme
l’album que j’écoute en boucle, en cachette, dans
mon iPod, en marchant sur Saint-Denis, sur Ontario,
sur mon orgueil.
- Brandy Alexander, que je commande à Rock avant
même de le saluer.
- Hé! Un revenant!, il fait en me tendant la main.
- C’est le cas de le dire, en effet.
Ses mots signifient...
Brandy Alexander : j’observe attentivement le brandy et la crème de cacao s’unir sur un lit de glaçons,
bordés par une généreuse part de crème. Je souris, déjà l’eau à la bouche, en entendant le son si réconfortant de la mixture que Rock agite énergiquement – réveiller les ingrédients et saveurs toujours
endormis du cocktail – avant de la laisser s’étendre
en souplesse dans le creux d’un verre à martini. Les
arômes de la muscade me montent au nez avant même qu’il n’ait posé l’élixir devant moi.
- J’ai revu ta folle des années folles.
- Avec son autre j’imagine?
- Naaa. T’es pas au courant?
- Au courant…
- C’est fini. Elle lui a donné son 4%. J’ai comme
un feeling que t’as quelque chose à voir là-dedans moi.
- Arrête…
- Ben…
- Tu penses?
Il sourit avant de s’éloigner. Merde.
Je sais que je ne devrais pas. Je sais
que je devrais me la fermer, avec
mes conneries d’âme sentimentale. Je sais que je devrais remettre le téléphone dans la
poche de mon manteau.
Éditorial par LE BUVEUR
Je sais qu’il est passé 1 heure du mat. Je sais,
mais…
Ça sonne deux coups. Et ça répond.
- Qu’est-ce que tu veux?, fait la voix endormie, un
tantinet impatiente, à l’autre bout du fil.
- Tu dormais.
- Non, pas vraiment. Mais c’est pas une raison pour
te sentir moins coupable d’appeler à cette heure-là.
Le monde normal est couché man.
- T’étais pas couché.
- Ouain. T’es où?
- Au bar.
- Wow! T’es sorti de chez vous! En quel
honneur?
- C’était encore le Roi Lion qui passait à
la télé. J’avais pas le cœur de me retaper «Hakuna Matata».
- Tu ne «feelais» pas le «love
tonight»?
- Qu’est-ce tu fais? Viens-tu
me rejoindre?
- Oublie ça. Catherine va
me tuer si je sors.
Aucune envie de parler
de sa Catherine : je le
coupe :
- Elle l’a laissé.
LE BEC VERSEUR
Chef, oui chef!
Par alexandre lefebvre
Le succès d’Amarula tient, bien sûr,
à sa grande qualité, mais aussi aux
efforts soutenus de ceux qui en assurent la mise en marché. Ce n’est
pas tout que d’importer un produit
unique, venu des confins d’un autre
continent, encore faut-il le faire
connaître.
Venez découvrir le “Vaillant” exotique et
délicieux. Une base d’Amarula et d’eau
de noix de coco. Disponible en plusieurs
variantes au bar à Mojito, exclusivement
à La Distillerie #2.
En Afrique du Sud, de façon bisannuelle, les agents venant de près
de 100 pays et oeuvrant pour « Distell » se réunissent. Ils échangent
des idées, partagent leurs façons
de faire et se mettent d’accord sur
les meilleures pratiques en ce qui
concerne les méthodes pour populariser leurs produits.
Le Québec est bien représenté lors
de ces rencontres, car la dame
siégeant en notre nom n’est nulle
AUTOUR DU TONNEAU
Le soleil se lève sur la steppe africaine, glorieux et
aveuglant. Tous les animaux, comme appelés par un
signal universel, convergent vers le même point. Ils
ne vont pas vers une grosse roche pour voir un lionceau venir au monde, non, ils se dirigent vers un arbre. Un arbre majestueux, trônant sur la savane du
haut de ses neuf mètres, offrant l’ombrage de son
feuillage abondant, les bienfaits médicinaux de son
écorce et la solidité de son bois. Mais ce qui attire,
par-dessus tout, la faune animale et humaine vers le
géant généreux, ce sont ses fruits. Les fruits tombés
de l’arbre, mûris au soleil; devenus jaunes et exhalant un parfum envoûtant. Tout ce qui vit et qui marche sur la savane répond à cet appel et vient s’en régaler. C’est l’histoire d’un cycle dix fois millénaire :
une trêve entre les tribus et les espèces autour de la
source d’un délice bien connu en Afrique subéquatoriale : le Marula.
En Afrique du Sud, cet arbre sauvage est la source
d’un culte et de multiples rites entourant la fertilité.
L’homme n’est pas seul à entretenir une relation privilégiée avec le Marula et ses fruits; les éléphants
s’en régalent aussi depuis des temps immémoriaux.
Le mastodonte va jusqu’à être associé à l’arbre dans
les différents dialectes ou le Marula est aussi appelé « l’arbre aux éléphants». Il existe un autre endroit
où l’hommage est encore plus évident : la bouteille
d’Amarula où un majestueux spécimen d’éléphant
sert d’icône à cette liqueur unique au monde.
L’Amarula est produit à partir du fruit du Marula. Un
arbre donne, au bas mot, 500 kg de fruits chaque année. Les fruits tombent de l’arbre, mûrissent au soleil et sont ramassés par des paysans lorsqu’ils sont à
point. Les paysans transportent tout ce qu’ils peuvent
jusqu’à la plantation d’Amarula, ou dans quelques
points de ramassages centraux gérés par la compagnie. Amarula achète tout ce qu’on apporte, même si cela dépasse ses besoins de productions. Le
paiement se fait de façon individuelle, au poids, dans
un esprit d’équité. Pour les paysans, pauvres pour la
plupart, cette récolte est d’un grand secours. Amarula investit, d’ailleurs, dans plusieurs programmes
afin de venir en aide à la population des régions où
le fruit du Marula est récolté. Que ce soit des écoles,
des programmes sociaux, voire des projets de banques, la compagnie croit fermement que le dévelop-
autre que Danielle Vaillant, chef
de marque pour, entre autres,
l’Amarula. Certains l’ont peutêtre vue à « Occupation Double» alors qu’elle y vantait
les mérites de notre produit
vedette. Vous aurez, ici,
l’occasion d’en apprendre
un peu plus sur elle et son
métier.
- Hein?
- Est plus avec. Elle l’a laissé.
- De laquelle tu parles?
- C’mon!
- Bon. Tu l’as vue?
- Non. Danny l’a vue. Il pense qu’elle l’a laissé pour
moi.
- Il «pense»…
- Je devrais l’appeler.
- Tu devrais pas l’appeler.
- Je vais l’appeler.
- T’es-tu déjà saoul coudonc?
- Je l’aime.
- Justement.
- T’as raison. Je l’appelle pas : je vais me pointer direct chez elle. C’est sûrement mieux qu’elle me voit.
- C’est sûrement mieux que toi tu ne la vois pas.
- J’y vais.
- Et merde. Bouge pas, je m’en viens.
- Catherine?
- T’es ben mieux de m’héberger chez vous quand
ma blonde va me mettre à porte.
Il raccroche. Et moi, je goûte enfin à mon cocktail,
de plus en plus content d’être sorti de ma caverne.
Hakuna Matata.
tation jeune et dynamique
qui assure la communication
et facilite les relations entre la
SAQ et les différents producteurs à travers le globe.
assurer une bonne communication
avec l’ensemble des représentants
sur le territoire québécois. C’est
beaucoup d’ouvrage, mais elle
semble y prendre un grand plaisir!
Le travail de Danielle
Vaillant touche à toutes
les facettes de la mise en
marché : des tablettes de
la SAQ jusqu’aux campagnes publicitaires à
grand déploiement. Minutie
est le mot
d’ordre, il faut
penser chaque
détail et être en
mesure de mesurer son impact.
Elle doit aussi
Comment prend-elle son Amarula
lorsqu’elle en déguste? Pur, sur
glace, dans un café : comme tout
un chacun. Elle a, ceci dit, quelques
recettes des plus intéressantes. Elle mélange 2 parts d’Amarula avec
une part de rhum jamaïcain Appleton et nous assure que le résultat
est divin. Aussi, elle nous recommande de mélanger l’Amarula à de
l’eau de noix de coco.
Après des études universitaires en «marketing», Danielle Vaillant a la chance
de travailler pour Labatt,
alors qu’elle n’a que 22 ans.
Son dynamisme, et sa rigueur, la mène chez Distell,
pour qui elle siège chez
« LCC vins et spiritueux»,
une agence de représen-
Nants ingonyama
bagithi Baba!!
pement durable est essentiel à ses activités présentes et futures.
Lorsque le fruit est récolté, on effectue un tri minutieux, puis, on sépare la chair du noyau et on la stocke dans des citernes réfrigérées. La température doit
rester basse : le fruit du Marula étant très riche en
sucre, la fermentation pourrait se mettre en branle
avant l’arrivée à la distillerie. C’est donc bien au frais
que la chair des fruits de Marula traverse le pays sur
presque toute sa longueur, voyageant du parc national Kruger, dans le nord-est, jusqu’à Stellenbosch, à
moins d’une heure de Cape Town. Lorsqu’elle termine
son parcours d’environ 1600 kilomètres, la chair des
fruits est transvidée dans des cuves de fermentation,
où l’on y ajoute des levures. Ces levures travaillent
entre sept et dix jours à transformer les sucres en alcool, créant une forme de vin que l’on distillera par
la suite. La première distillation s’effectue dans un
alambic à colonne, puis une seconde distillation est
faite dans de petits alambics en cuivre à chauffe directe. (Pour de plus amples informations sur les procédés de distillation, visitez notre site, dans la section « blog».) Le distillat, ainsi obtenu, est mis en fut
Voilà un bref survol d’une femme
passionée. Levons-lui, nous aussi,
notre verre et buvons à sa réussite!
Par alexandre lefebvre
de chêne pour atteindre son point de maturation pendant non moins de deux ans. On choisit ensuite la
plus fine et la plus fraîche des crèmes que l’Afrique
du Sud a à offrir, puis, on l’ajoute, avec un peu de sucre, au spiritueux vieilli à point. Le résultat est cette
texture riche et onctueuse, laissant place à la saveur
envoûtante et exotique du fruit de Marula.
le Marula
JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.10, janvier 2010
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Un vers
dans le nez
Last Call/Dernier Service
par alexandre lefebvre
Écrit par Alexandre Lefebvre
I wanna Rock and roll all night, and Danny everyday!
Ce mois-ci, on s’intéresse à un membre de notre équipe
pour qui la vie est un feu roulant d’aventures et de voyages. On ne s’ennuie pas lorsque l’on est Danny Rock, quand
on est assis à son bar non plus, d’ailleurs. Son dynamisme et sa vivacité n’ont d’égal que sa fougue et son appétit
pour la nouveauté. C’est un homme qui ne reste pas en place. Lorsqu’il n’est pas derrière le bar, il est au volant de son
Westfalia emblématique, parcourant les routes du Québec
et d’ailleurs. Élevé (pas très haut me direz-vous) à Laprairie,
Danny est un jeune homme droit ayant déjà acquis un ensemble de valeurs des plus riches. Il aime le travail bien fait
et, même s’il reconnaît l’importance des études, il n’est pas
de ceux qui s’y lancent sans savoir où ça les mènera. La
fin de son adolescence est parsemée d’emplois dans
la vente, la boucherie, la restauration et le domaine de la sécurité.
monde des médias, puis part
pour l’Ouest canadien, avec un
ami, afin de tenter d’enrayer le
dendroctone du pin ponderosa.
Ale
La photo lui titille toujours l’âme et Danny saisit l’occasion
offerte par une subvention fédérale pour lancer sa propre
compagnie : « Photographie Nomade», une opération qu’il
porte à bout de bras, et à qui les publications de La Distillerie doivent plusieurs de leurs photos, en ligne ou sur papier.
Puis, vers ses 19 ans, Danny sent l’appel du large. En 24 heures, il vend sa voiture pour acheter un billet d’avion et annonce à sa famille
qu’il quittera le pays deux semaines plus tard.
Muni d’un billet ouvert et d’un sac à dos, il part
pour l’Europe où il dévore, en bonne compagnie, une dizaine de milliers de kilomètres.
À son retour, il rencontre un photographe de
métier et devient son assistant, apprenant par le fait
même l’ABC d’un art
dont il allait faire carrière. Il entreprend des
études collégiales en
photo, question de parfaire ses connaissances et
de rendre ses aspirations légitimes. Il travaille dans la vente, plus spécifiquement dans le
e
xandre Lefebvr
Son énergie et sa détermination le mèneront au succès une fois de plus et c’est
en voyageant que M. Rock se récompensera. Le Costa-Rica s’avère un passage
initiatique important pour notre barman
vedette. Il y découvre un paradis terrestre
que seule l’étincelle dans ses yeux est en
mesure d’exprimer adéquatement.
C’est grâce, encore une fois, à
son esprit décisif qu’on le retrouve derrière le bar; il avait dans
l’idée qu’il travaillerait parmi nous
et ce n’était qu’une question de
temps avant que nous ne l’embauchions. Depuis, c’est l’explosion : il
vogue en eaux nouvelles, s’éclate les
papilles à chaque détour, découvre des
techniques révolutionnaires tout en développant son approche de la mixologie
avec ardeur. Ses cocktails sont comme
des portraits, des albums de vacances dont on ne se lasse pas. Ne me
croyez pas sur parole, allez le rencontrer et découvrez par vous-même où il vous emportera.
Danny Rock
Saveur estivale
Je vous aurais fait un poème
Digne des plus grands rois d’antan.
Des mots pour l’élite, la crème,
Des vers qui traversent le temps.
Je vous aurais fait pleurer
Ou alors rire, voire mieux : penser.
Mes rimes vous auraient effleurés
Et vos sens m’auraient encensé.
Mais rien ne me vient, ma muse s’est tue.
Mon encre est sèche et mon papier rompu.
Ça me tue de le dire, mais je ne suis plus poète
Et la raison est fort simple : y fait trop frette!
J’ai peur de sortir sans manteau de laine
J’arrive pas à écrire avec mes mitaines.
J’ai l’inspiration poignée dans la glace
Ah comme j’irais dans le Sud à la place!
Au Sud du Sud, l’autre bout du monde,
Je veux qu’y fasse trente degrés à l’ombre!
Mais va falloir que je me fasse une raison
Je peux pas enrayer la danse des saisons.
Je vais donc me mettre au chaud parmi vous
Me prendre un verre d’élixir de bon goût.
Un somptueux cocktail à base d’Amarula
L’été sur glace a sûrement ce goût-là.
“ Boire, c’est comme faire l’amour.
Il n’y a que les gens idiots ou
malheureux qui font ça tout seul”
- Paul-Loup Sulitzers -
JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.10, janvier 2010
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Il s’en est bu, des Brandy Alexander, en 1973, durant ces dixhuit longs mois que John Lennon a par la suite surnommé son
«Lost Weekend». Cocktail favori de l’ex-Beatles et des ses acolytes (Ringo Starr entre autres), le «Milkshake» (c’était le nom
que la bande avait donné au cocktail) est constitué de deux
parts de brandy (cognac), une de crème de cacao et une de
crème et a réussi plus d’une fois à placer Lennon dans l’embarras.
C’est que la mixture en est une des plus faciles à boire et ce,
malgré sa grande teneur en alcool. C’est sans doute pourquoi
le breuvage a été populaire dès sa création – alors qu’il ne portait que le nom d’Alexander – et ce, jusqu’à aujourd’hui.
Comme nous le mentionnions le mois dernier, il n’était pas rare, du temps de la prohibition, de tomber sur des lots d’alcool
de très mauvaise qualité. On se souvient que le Southside (voir
notre site internet sous la section blog) était né de la volonté
de quelques hommes de rendre un tord-boyaux buvable : les
le Brandy Alexander
circonstances menant à la naissance du Alexander sont à peu
près les mêmes. Afin de masquer le goût irritant d’un «bathtub»
gin, un illustre inconnu (personne n’a jamais revendiqué la paternité du cocktail) a ajouté de la crème et du sucre au spiritueux. Le Alexander devient aussitôt le favori de ces dames
qui, dès lors, en font «le» digestif par excellence.
Avec le temps et la fin de la prohibition, l’Américain laisse peu
à peu tomber le gin au profit du brandy : le Alexander suit lui
aussi la parade. C’est en 1936 que la mixture prend prénom et
devient, comme on la connaît depuis, Brandy Alexander.
Selon certaines sources, c’est Harry McElhone (voir notre numéro de novembre) qui aurait eu l’idée, aux alentours de 1922,
de combiner les composantes du Brandy Alexander, alors qu’il
travaillait au Ciro’s Club de Londres. Le maître ne fait pourtant
jamais allusion au cocktail dans son ouvrage «ABC of Mixing
Cocktails», ce qui permet de mettre en doute de cette allégation. Ailleurs, on prétend que le cocktail dessert aurait été in-
Plus près de nous, dans la Nouvelle-Angleterre du 17e siècle, les colons se réchauffaient à
l’aide d’une mixture composée de sherry, œuf,
crème, sucre et épices : le Sack Posset. Et vers
les années 1700, c’était au tour du Mulled Wine, un sherry sucré aux petits fruits, ou du Julep de ragaillardir les troupes. Il faut dire qu’à
l’époque de Washington, les colons buvaient
encore plus qu’énormément : comme le prescrivait le médecin. En effet, l’alcool était alors le
principal «médicament» prescrit. Washington
lui-même était réputé pour avoir «la célébration facile» et appréciait volontiers un «drink»
(on ne parlait toujours pas de cocktail) ou deux.
Ou trois… Ou treize (pourquoi pas?) : en l’honneur des treize états d’Amérique.
C’est à la fin du 18e que les «cocktails» avec de
la glace font leur arrivée et, rapidement, se popularisent. Cette mode mettra deux cents ans
de plus avant d’atteindre l’Europe alors qu’en
Amérique, où les étés sont chauds, les boisons servies froides deviennent quasi aussitôt la norme.
Un autre siècle meurt.
Et le cocktail est né!
Dès 1820, l’Américain peut commander des
«spécialités maison» et une première génération de mixologues commence à nommer ses
créations. On commande alors des breuva-
ges comme le «Moral Persuasion», le «Fiscal
Agent» ou le «Sweet Ruination». C’est en 1862
que Jerry Thomas, le Grand Manitou (le premier du moins), publie son «How to Mix Drinks,
or The Bon Vivant’s Companion», la première
«bible» de recettes de cocktails au monde.
Alors qu’en Angleterre (Terrington publie «Cooling Cups and Danity Drinks» en 1869) et en
Australie le cocktail
fait aussi des petits, aux États-Unis,
la demande est de
plus en plus grande. De 1890 jusqu’à la prohibition,
c’est l’Âge d’Or du
cocktail.
À cette époque,
il y a trois genres d’établissements servant
des cocktails :
1. Les bars d’aristocrates, où l’on
sert la crème
de la crème à
la grande et
moyenne bourgeoisie, prête à payer le gros prix pour tenir entre ses mains et contre son palais la dernière
création d’un «cocktalian» bouffi d’orgueil.
2. Le bar de quartier où le travailleur épuisé
vient noyer sa journée pour une somme modique. On est prêt à tout pour attirer la clientèle : billard, gambling, serveuses sexy, boxe,
combats de chiens, de coqs, french cancan…
Les cocktails y sont composés d’un bon mélange de n’importe quoi : ici, c’est la quantité qui
compte.
3. Les quelques établissements où l’homme
Dans les années 1800, l’Américain moyen buvait quatre fois plus que
celui d’aujourd’hui.
Au 19e siècle, en Ohio, un établissement avait installé un système de
gouttières sous le bar afin de permettre à ses clients de se soulager
sans avoir à quitter leur place. Ainsi, ils avaient plus de temps pour
boire.
JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.10, janvier 2010
Une chose demeure certaine : le Brandy Alexander est
un cocktail crémeux et riche
qui ne saurait déplaire à personne. En digestif, accompagnement au chocolat ou
rassa
carrément en guise de desMarie-Ève Bou
sert, une simple gorgée suffit à nous faire comprendre la
chanson de Feist : «He’s my Brandy Alexander, Always gets me
into trouble.»
derrière le bar prend l’art de mixer des cocktails au sérieux sans oublier que l’important est
de s’amuser : c’est, au fond, la principale raison pourquoi tous les clients se donnent rendez-vous à son bar. À New-York, il y a – pour
ne nommer qu’eux – le Old Waldorf-Astoria,
le Manhattan club, le Hoffman House, le Metropolitan (où travaillait Jerry Thomas)… Sans
oublier le Old Absinthe House et le Ramos de
la Nouvelle-Orléans…
Et tant d’autres,
de San Francisco
jusque dans le Far
West. Harry Johnson, Billy King et
Buckskin Frank Leslie : voici des noms
auxquels nous dédierons plus de mots
prochainement.
Les premiers cocktails sont principalement constitués de
spiritueux – bien sûr
– et d’amers (Peychaud’s, Angostura,
orange, etc.) L’arrivée
du vermouth (rouge
et blanc) en Amérique
est marquante : dès
lors, plus de la moitié des cocktails recensés
en contiennent. La fin du 19e, c’est aussi l’arrivée du tonic et la popularité croissante des allongés ou «highballs».
Avec l’arrivée de la prohibition, plusieurs bartenders s’exilent en Europe. Harry Craddock
publie en 1930 son «Savoy Cocktail Book» (une
autre «bible») où le (Brandy) Alexander no2 fait
son apparition.
La vodka, plutôt timide jusqu’alors, prend de la
vitesse dès les 1940, propulsée entre autres par
en garniture...
On ne sait pas exactement
d’où vient l’appellation
«cocktail». Plusieurs théories, soit, mais aucune qui
soit réellement et satisfaisante et plausible à la fois.
Entre les queue de coq (coq
tail), queue de cheval bridé
(jadis, on tressait la queue
des cheveux n’étant pas
pur-sang), femme de peu de
vertus désirable, mais impure
(cock-tail, selon une vieille
expression anglaise), coquetier (verre dans lequel on servait le Sazerac), «cock» pour la
tête du baril et «tail» pour le fond; sincèrement, on ne saurait choisir. Si
une théorie tient un tant soit peu la route, l’histoire en est ordinaire. Et
si l’anecdote est enfin attrayante, les faits, toujours ceux-là, ne concordent pas. Nous vous laissons donc faire vos propres recherches et, de
là, choisir votre étymologie favorite.
venté lors des noces de
la princesse et comtesse de Harewood, Mary –
toujours en 1922, toujours
à Londres… et toujours
plus ou moins bien documentée.
Cocktail:
une histoire américaine
histoire de pub
Même si le mot n’apparaît que le 13 mai 1806
dans «The Balance and Columbian Repository» (New-York), l’homme buvait déjà, et depuis
un nombre assez impressionnant de lunes, des
«cocktails». Pas moins de 5 siècles av. J.-C.,
les Égyptiens ajoutaient à leur bière dattes et
fruits afin d’en améliorer le goût. On sait aussi que les Romains avaient l’habitude de boire,
sans doute en raison des vertus «médicinales»
de la concoction, un mélange de vin, miel et/
ou herbes.
Par Marie-Eve Bourassa
par Marie-Eve Bourassa
le Moscow Mule, cocktail popularisé par Jack
Morgan et composé de ginger-beer et vodka.
1940, c’est aussi la décennie qui assiste à la
célébrité naissante du Rhum & Coke. En 1948,
David Embury, une sommité du monde de la
mixologie, publie son ouvrage «The Fine Art of
Mixing Drinks» où il redéfinit et affine les règles
de l’art du cocktail à une époque où la majorité
des gens, malheuseument, ne boivent plus que
pour «les effets».
Les «pré-mixes» font leur apparition et, dès
1950, les campagnes publicitaires prennent en
otage l’image du cocktail : on vante les attributs d’un «Manhattan Comfort» ou d’un «Gordon’s Julep».
En 1960, plus personne n’a besoin de citron et
de lime : le «sour mix» vient d’apparaître sur le
marché! Et les années 1970, c’est la consécration (enfin) de la tequila et, avec elle, du Margarita qui vient se loger aux côtés du Martini et
du Manhattan au haut de la pyramide : la Sainte Trinité des cocktails. Avec les «Punks Cocktails» des années 1980 et leurs noms, hum…,
évocateurs (Blow Job, Abortion, Sex on the
Beach, Cock Sucker…) quelque chose qui rappelle la vieille époque semble vouloir renaître :
l’art d’avoir du plaisir tout en buvant bien.
Parce que, finalement, un peu plus de deux
cents ans après le «premier» cocktail, c’est
toujours, à peu de chose près, la même histoire. Il y aura toujours des gens prêts à boire
n’importe quoi. Et il y aura toujours des prétentieux : que ce soit derrière ou devant un bar. La
meilleure recette, somme toute, c’est un peu un
mélange des deux : se prendre au sérieux avec
un gros grain de sel.
S’amuser.
C’est surtout ça, un cocktail.
Par Alexandre Lefebvre
& marie-ève bourassa
Jadis, le bartender était un membre de «l’élite». Jerry
Thomas, barman légendaire et auteur de « How to mix
drinks» 1862, était mieux payé que le vice-président.
Si, dans votre Brandy Alexander, vous remplacez la crème de cacao brune pour de la blanche, vous obtiendrez
un Panama.
Le fruit du Marula contient quatre fois plus de vitamine
C qu’une orange.
Amarula a d’abord été commercialisé sous la forme
d’une liqueur claire, mais les ventes n’étaient pas satisfaisantes. On a ensuite introduit la boisson à la crème et
son succès fut si grand qu’aujourd’hui c’est le seul produit portant le nom d’Amarula disponible en magasin.
En juin 1973, Yoko Ono décide qu’elle et John Lennon doivent se
séparer. Il déménage à Los Angeles en compagnie de May Pang,
l’assistante du couple qui deviendra la maîtresse de Lennon pour
une période de dix-huit mois. Durant cet an et demi, l’ex-Beatles
est réputé pour avoir surbu. Les paroles et actes de l’auteur de
«Imagine» durant ce «dérapage» ont été grandement couverts
par les médias. C’est aussi à cette période qu’il renoue avec son
fils, Sean.
Le fruit du Marula était l’aliment de base des anciens peuples du
Botswana et de Namibie.
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0.75oz 1oz 1oz 1oz 0.25oz 0.75oz 1oz 2oz Amarula
1oz Blanc d’oeuf
Compléter avec ROOT BEER
2 traits Angostura
Angostura Vaporisé
Amarula
Campari
cordial de sureau
jus d’orange
crème de cacao
Brandy
Amarula
Préparation : Refroidissez un verre à martini avec des
glaçons et de l’eau. Combinez tous les ingrédients
dans un verre Boston rempli de glaçons. Agitez au
shaker une dizaine de secondes. Versez dans un verre
à martini. Décorez le tout de trois gouttes d’angostura.
Préparation : Combinez tous les ingrédients
dans un verre Boston rempli de glaçons. Agitez vigoureusement au shaker une dizaine de
secondes. Versez dans un verre old fashionned. Décorez d’angostura flambé et d’une tranche d’orange.
Préparation : Dans un verre Boston rempli de
glaçons, combinez l’Amarula, le blanc d’oeuf
et l’angostura. Agitez au shaker une dizaine de
secondes.
Versez dans un verre collins. Complétez avec de
la root beer. Décorez d’une cerise Marasquin.
carte de la distillerie
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Diablossima
 9.50$
(généralement +
concentrés en alcool)
Mojito Bacardi 8.50$/17$
Tequila Sauza, Cointreau, concombre,
sirop de piment fort, jus de lime
Macha thé-ni
 9.50$
Bombay Sapphire, coulis goyave et
thé vert, jus de citron, sirop simple,
verre rincé de Chartreuse verte
(ajouter une purée de fraise ou framboise
pour 1$ de plus ou 2$ pour pot mason)
Apple Schmidtzel
 9.50$
Bacardi Superior, lime en cubes,
menthe fraîche, sirop simple, eau
gazéifiée
Bacardi Superior, Bacardi Big Apple,
Sortilège, jus de citron, jus de pomme,
givré de sucre et cannelle
Cooler Lime-Gingembre
 8.50$/17$
Bramble
 9.50$
Gringo  9.50$/19$
Castro Flambé
 10.50$
Hurricane  8.50$/17$
Cucumber Rickey
 9.50$
Bombay Sapphire, purée de mûre, jus
de citron, sirop de lavande
London Dry Gin, Triple Sec, jus de lime,
sirop de gingembre, amers à l’orange,
gingerale
Mango Cablecar
 9.50$
Grand Marnier, Captain Morgan
Spiced, purée de mangue, jus de
citron, sirop simple, givré de cannelle
Bacardi 8 ans, cubes de lime
flambés à l’Angostura, sirop simple
Tequila Sauza Blanco, Triple sec, cubes
d’ananas, jus de citron, sirop de gingembre,
bière de gingembre
Poire Asiatique
 8.50$
Bacardi Superior, rhum brun, purée de fruit de
la passion, jus de lime, sirop simple, grenadine,
jus d’orange
Vodka SKYY, liqueur de melon, liqueur
de litchi, purée de poire, jus de citron,
sirop simple
Bombay Sapphire, concombre, jus de
lime, sirop simple, amers à l’orange
Edinburgh Sour
 10.50$
Jus de Tonneau
9.50$/19$
Southern Style
 8.50$
Drambuie, Jim Beam, jus de citron,
sirop simple, blanc d’œuf, servi sur
glace concassée
Canadian Club, Drambuie, purée de fraise,
jus de citron, sirop simple, 7-up
Southern Comfort, purée de fruit de
la passion, jus de lime, sirop simple,
amers à l’orange, mousseux Martini
Asti
Key Lime Colada
 8.50$/17$
Sazerac  9.50$
Lady Sidecar  8.50$/17$
Spiced Mango
Cobbler  9.50$
Verre refroidi au Ricard,
Canadian Club, sirop simple,
amers Peychaud’s
Bacardi Limón, Bacardi Cóco, jus d’ananas,
jus de lime, sirop simple, blanc d’œuf
Yoland Gingras
 9.50$
Bombay Sapphire, Grand Marnier,
Campari, jus de canneberge, sirop de
lavande
Brandy, Galliano, Triple Sec, purée de
mangue, jus de citron, sirop simple, 7-up
Amarula, Navan, purée de mangue,
Angostura, lait
Le Patriote  8.50$/17$
Vodka SKYY, Blue Curaçao, Bacardi Razz,
jus de lime, sirop simple, 7-up et Romarin.
de la distillerie
toute l’équipe
vous souhaiter
en profite pour
ée 2010!
Bonne Ann , du succès
ent, santé
Amour, arg
...
dans vos études
Ramos Gin Fizz  9.50$
(seulement dispo en format 14oz)
London Dry Gin
Bombay Sapphire (UK)
Citadelle (FR)
7$
7$
8$
7$
8$
11$
25$
9$
12$
6$
7$
6$
Gordon’s (UK)
Hendrick’s (ÉCOS)
Tanqueray (UK)
Tanqueray Ten (UK)
Nous sommes ouverts
London Dry Gin, jus de citron, jus de lime, eau
de fleur d’oranger, sirop simple, crème, blanc
d’œuf, eau gazéifiée
l’armoire à boissOn
Brandy
Pisco Demonio de los Andes
De Negri Grappa (ITA)
Boulard Calvados (FR)
Global Cognac VS (FR)
Gaston de Lagrange
Cognac VS (FR)
Gaston de Lagrange
Cognac VSOP (FR)
Marnier Fine Champagne
Cognac XO (FR) Rémy Martin Grand Cru
Cognac VS (FR)
Rémy Martin
Cognac VSOP (FR)
Raynal VSOP (FR)
Aussi disponible au Bar à mojitos Bacardi
6$
9$
7$
9$
Rhum/Spiritueux de canne à sucre
7$
Appleton V/X (JAM)
Appleton Reserve (JAM)
8$
Bacardi Superior (PRI)
6$
Bacardi Gold (PRI)
7$
Bacardi 8 ans (PRI)
8$
Bacardi Big Apple (PRI) ** 7$
Bacardi Cóco (PRI)
7$
7$
Bacardi Limón (PRI)
Bacardi Razz (PRI)
7$
Cachaça Leblond (BRA)
7$
Cachaça Pitú (BRA)**
7$
Captain Morgan Black (PRI) 7$
Captain Morgan Spiced (PRI) 7$
Cockspur 12 ans (BRB)
9$
7 jours
à partir de 16h!
** IMPORTATION PRIVÉE
Notez, les dispos peuvent varier selon la SAQ
Havana Anejo (CUB)
Havana 7 ans (CUB)
Sailor Jerry Spiced (VIR)**
St-James Ambré (MTQ)
7$
8$
9$
8$
Tequila
Copas 4 Reposado 100% Agave: 13$
Sauza Blanco 7$
Don Julio Blanco
100% Agave** 12$
Don Julio Reposado
100% Agave** 13$
Don Julio Anejo
15$
100% Agave** Jose Cuervo Tradicionale
100% Agave** 9$
Cazadores Reposado
100% Agave** 9$
Sauza Plata Tres Generaciones
100% Agave** 12$
JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.10, janvier 2010
Sauza Reposado Tres
Generaciones 100% Agave** 13$
Sauza Anejo Tres
Generaciones 100% Agave** 14$
Sauza Hornitos Plata
100% Agave** 12$
Sauza Hornitos Reposado
13$
100% Agave** Vodka
Absolut (SWE)
Absolut Citron (SWE)
Grey Goose (FR)
Grey Goose Le Citron (FR)
Grey Goose L’Orange (FR)**
Grey Goose La Poire (FR)**
Ketel One (NLD)
Moskovskaya (RUS)
SKYY (ÉU)
Zubrowka (POL)
www.distillerie.tv
7$
7$
9$
9$
9$
9$
7$
7$
6$
7$
Whisk(e)y (Écosse)
Balvenie 12
Bowmore 12
Chivas 12
Dewar’s
Glenfiddich 12
Glenfiddich 18
Glenlivet 12
Glenmorangie 10
Glenmorangie PORT Finish
Grant’s
Jonnie Walker Red
Lagavulin 16
Macallan 12
11$
11$
9$
6$
8$
13$
9$
12$
12$
7$
7$
15$
12$
Whisk(e)ys du monde
Basil Hayden’s (ÉU)
Blanton’s (ÉU)
Bulleit (ÉU)**
Bushmill’s (IRL)
9$
9$
9$
7$
Canadian Club (CAN)
6$
8$
Canadian Club 12 (CAN)
Evan William’s (ÉU)
10$
Gentleman Jack (ÉU)
8$
Jack Daniel’s no.7 (ÉU)
6$
Jack Daniel’s Single Barrel (ÉU)9$
6$
Jameson (IRL)
Jim Beam (ÉU)
7$
Knob Creek (ÉU)
9$
Maker’s Mark (ÉU)**
8$
Wild Turkey (ÉU)
7$
Woodford Reserve (ÉU)
9$
Photos par Danny Rock - photographienomade.com
design graphique : ektoplasme.com
COCKTAILS DU MOIS.
Ce mois-ci, plusieurs bartenders de la Distillerie se sont prêtés au jeu et ont décidé de relever le défi lancé par l’administration et l’agence LCC: créer trois cocktails originaux à
base d’Amarula. Nous vous offrons les trois grands favoris: «Les Fleurs du mal», une création de Jonathan Homier; le «Alexander’s Safari», une variation du Brandy Alexander réalisée par Philippe Haman; le «Rock’a’rula»,
une vision de notre barman du mois, Danny Rock.

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