Geneston d`hier et d`aujourd`hui

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Geneston d`hier et d`aujourd`hui
Geneston d’hier et d’aujourd’hui :
Cette semaine, l’Hebdo de Sèvre et Maine
retrace l’histoire de Geneston à travers des
cartes postales anciennes et des vues
d’aujourd’hui afin de mettre en valeur les
transformations qu’ont connues les endroits
les plus remarquables de la commune en un
siècle.
La grande route de Nantes à La Roche Sur Yon fut construite en 1836. Elle se fraya un nouveau parcours dans les landes au nord et au sud
de Geneston mais utilisa le même espace dans la traversée du village. Pour ce faire, elle bouscula l’ancien bourg banal dressé au milieu de
l’esplanade et reconverti en modeste demeure d’habitation. Lui même avait remplacé les grandes halles dressés dès les origines de la
localité, au XII siècle. Ces dernières abritaient, en outre, le siège de justice de l’abbé. A droite de la paire de boeufs apparaît un puit public. Il
s’agit de l’un des deux puits en usage sur la place. Ils furent masqués au milieu du XXe siècle.
Le château de Geneston a été construit en 1852 à l’emplacement de l’aile sud de l’antique abbaye. Cette dernière avait été en partie
brûlée lors du soulèvement vendéen au cours de la Révolution. Les bâtiments et les propriétés avaient été, à l’époque, acheté par un
négociant nantais entré par héritage dans le giron de la famille Chesnard de Sorbay, le château restera la propriété des descendants en
lignée directe jusqu’à la fin du XX siècle. Ce château constitue maintenant la vitrine de l’entreprise genestonnaise Racineux qui a fait sa
réputation depuis un demi-siècle dans la confection sur mesure de vêtements pour homme.
Sur cette carte postale apparaît le rétrécissement de la voie juste avant qu’elle ne pénètre sur la place centrale de Geneston. Cette
disposition répondait alors à la nécessité de canaliser les passages des usagers afin de les taxer, eux même et leurs marchandises, avant
qu’ils ne puissent pénétrer dans l’espace de vente du foirail. C’était le droit d’octroi, taxe locale théoriquement utilisée pour l’entretien des
voies et supprimée à l’avènement de la République. Une gendarmerie occupa un temps la maison à droite du resserrement.
La place centrale de Geneston a toujours été un lieu de vie extraordinaire. Elle fut le lieu régional de tous ceux dont le foirail était une
nécessité comme les maquignons, les vendeurs de bêtes ainsi que les très nombreux commensaux, les placiers assermentés, les
gardiens pique-bœufs, les ramasseurs de bouses, les vendeurs de glands… Aujourd’hui encore la place Georges Gaudet a gardé sa
vocation commerciale. La variété des commerces en a fait un lieu attractif pour les Genestonnais mais aussi les habitants des communes
voisines et les gens de passage.
La place de la Madeleine, l’église et la route de Saint Philbert de Grand Lieu étaient autrefois un vaste espace libre devant l’entrée
principale de l’abbaye. A la fin du XIX’ siècle, l’antique abbatiale, devenue trop petite, fut démolie et l’église actuelle érigée. Son choeur
est situé sur l’ancien cimetière. Le mail, rangée d’arbres de hautes tiges, fut mis en place à cette époque. C’est dans la partie ouest que
se déroulait le fameux marché mensuel “aux poules” organisé parallèlement au foirail sur la place principale. Cette activité a disparu
depuis environ un demi-siècle et les grands arbres ont été remplacés par des places de parking.
Le Petit Rouet, au Sud de Geneston, était une fosse du ruisseau du Redour. Plus large avant 1837, date de la reconstruction de la
route de Nantes à Bourbon Vendée (La Roche Sur Yon), elle était franchie à gué par la voie antique allant de Rezé aux Lucs sur
Boulogne. Cet espace était occupé à « rouir » le chanvre pour le débarrasser de ses parties molle avant tissage. Le Grand Rouet, siège
des Lavandières, était situé en amont dans le quartier du Rouet, peut-être le premier lieu habité de Geneston au V’ siècle. Assainie,
rehaussée canalisée et arborée, cette surface est aujourd’hui en partie occupée par le vaste parking d’une grande surface.
La porte du pavillon d’entrée de l’abbaye date au
moins du XVII’ siècle. Elle s’ouvrait au nord, à
côté du porche d’entrée de l’abbatiale et donnait
dans le cloître. La très riche décoration est assez
dégradée. Néanmoins on peut encore y lire les
armoiries de La Bretagne à trois rangs
d’hermines, une mitre et une crosse, preuve que
l’abbé lors de la construction était évêque et une
coquille Saint Jacques indiquant le relais vers
Compostelle. L’imposante niche à madone
abritait une statue de Sainte Marie Madeleine,
patronne de l’abbaye ainsi que de la paroisse. On
pense que cette entrée principale fut refaite lors
de la reconstruction de l’abbaye du XII’ siècle, les
bâtiments étant devenus trop vétustes.
Des quatre voies pavées desservant le bourg au XIXe siècle et au début du XXe celle de l’est en direction de la commune de
Montbert était la moins attractive avec son commerce unique, un débit de boissons tenu de père en fils puis en fille par la famille
Mainguet. Les maisons s’ouvraient toutes vers le midi, leurs vis-à-vis étant destiné aux écuries, aux caves et aux remises. Le
resserrement perceptible de la route avant l’arrivée sur la place centrale était mis à profit, comme son pendant à l’ouest, pour
percevoir les taxes d’entrée sur le foirail.
La place de la Madeleine constituait, au Moyen Age, l’entrée de l’abbaye puis le parvis de l’église actuelle. Elle fut toujours le lieu d’un
commerce entreprenant. De la fin de l’Ancien Régime au XXe siècle, les grandes halles (remplacées depuis par le monument aux Morts)
abritaient les petits marchands régionaux lors des foires et des marchés. Des petites halles étaient situées en vis-à-vis au sud, pendant
que les marchands de poulets occupaient l’extrémité ouest. A gauche, trois des dix-huit cafés de la commune (pour 500 habitants) :
Arnaud, Mainguet et Roland. Il possédaient tous une double ou triple activité comme : épicerie et débitant, tonnelier et débitant, débitant
et boulanger. De nos jours, il ne reste que le café des Sports sur la place de la Madeleine.
Cette carte postale montre l’entrée Ouest du bourg au début du XX’ siècle. Seul absent sur la photo, l’établissement scolaire privé des
sœurs de Saint Gildas. Il précède l’école publique qui est visible à gauche au bord de la route (grand bâtiment ceint de brique qui servait
aussi de logement aux instituteurs). Plus tard, après 1955, une partie de cette construction sera utilisée comme mairie par la nouvelle
municipalité. La maison à droite est la vieille cure du début du XIX siècle.
Le développement des commerces à Geneston rencontre un niveau jamais atteint dans les premières décennies du XX’ siècle. Le village
ne comptait à l’époque que 500 habitantes et pas moins de dix-huit cafés et estaminets, de nombreuses épiceries, une pharmacie, deux
hôtels. Sur le cliché, on découvre à droite l’hôtel Gadais. On y recevait « à pied et à cheval », des annexes étant mises à disposition du
voyageur. L’affluence demeurait toutefois liée à l’activité du foirail. Arrivé la veille, le marchand repartait le lendemain.
La vaste place centrale dite autrefois « Le champ de foire » est appelée désormais du nom du premier maire de la commune : place
Georges Gaudet. Cet espace important créé par les premiers organisateurs de l’aménagement genestonnais au XII’ siècle répondait à la
nécessité d’attirer les populations vers un espace commerçant. Cette surface s’est imposée naturellement à la jonction de deux voies de
communication principales, route essentielles à l’époque : la chaussée joignant Machecoul à Clisson et le chemin reliant Nantes aux Lucs
sur Boulogne. De nos jour cette place demeure un lieu important de commerce et de circulation entre Nantes et La Roche sur Yon et de
Clisson vers Machecoul, Challans, Pornic...