Mariachis: gaieté de l`âme mexicaine

Transcription

Mariachis: gaieté de l`âme mexicaine
jardins d’ailleurs dans Jardin Secret®
Mariachis: gaieté de l’âme mexicaine
Par Tania K.
Août 2012
Venu des tréfonds de l’histoire
populaire et de la sensibilité
mexicaine, le mariachi marque le
rythme de toutes les festivités.
Un jour de 1862, alors que le Mexique
était sous « l’Invasion Française », des
soldats français arrivèrent à un village et
furent stupéfaits par l’ambiance qui régnait dans une fête ranchera. Les
musiciens, constatèrent-ils, y occupaient une place prépondérante. Ils
demandèrent quel évènement l’on fêtait ainsi. « C’est un mariage », leur
répondit-on en français. Les soldats déformèrent le mot en « marriach»
puis en « mariachi »… Le mythe venait de naître.
Les historiens préfèrent, quant à eux, se baser sur un document de la ville
de Cocula (Jalisco) datant de 1695, dans lequel il est écrit que le mariachi
est un mot d’origine indigène, né des premières paroles d’un chant à la
Vierge Marie où se mélangent nahuatl, espagnol et latin… et qui
commençait par « Maria ce son » (i.e. Marie, je t’aime).
Quoi qu’il en soit, quelques siècles plus tard, le mariachi est l’une des
premières images et sons qui viennent à l’esprit lorsque l’on évoque le
Mexique. Toute occasion est idéale pour faire résonner sa joyeuse
exubérance : anniversaires, sérénades, mariages… Les célébrations
mexicaines ne seraient pas les mêmes sans le mariachi, que ce soit
l’incontournable 10 de mayo (fête des mères), les quinze ans d’une jeune
fille, ou le 12 décembre, fête de la Vierge de Guadalupe, patronne du
Mexique, des Amériques et des Philippines. Toute la tendresse et
l’émotion de l’âme mexicaine se révèlent lorsqu’avec un mariachi, le
peuple mexicain entonne à l’unisson pour la Vierge brune les mañanitas,
traditionnelle chanson d’anniversaire.
Mondialement connu, le mariachi a été inscrit par l’UNESCO en 2011 sur la
« Liste Représentative du Patrimoine Culturel immatériel de l’Humanité ».
www.jardinsecret.com.mx
jardins d’ailleurs dans Jardin Secret®
Il est constitué en général de douze musiciens avec des instruments de
corde comme la vihuela, la guitare et les violons. Les trompettes insufflent
de la force à l’ensemble et parfois même on retrouve les sons délicats de
la flûte ou de la harpe.
A ses débuts, le mariachi interprétait les mélodies typiques de l’occident
mexicain pour chanter les amours, les chagrins et les nostalgies aussi. Au
fil du temps, et surtout à partir de 1930, son répertoire s’est enrichi de
rancheras, corridos, huapangos, sones jarochos et valses mexicaines. Le
boléro s’y ajouta, et aujourd’hui, - mondialisation oblige-, on entend les
chansons à la mode, des cumbias et des ballades.
Le costume original du mariachi fut celui des paysans de Nayarit, Colima et
Jalisco : un habit de lin et un simple sombrero de paille. L’iconique
costume du charro fut adopté dès le début du XXième siècle, avec une «
touche » mariachi : des boutons d’argent le long de la couture du pantalon
et sur la veste. Le cinéma mexicain des années 1940 fut un important
vecteur de l’image virile du mariachi grâce à des acteurs aussi
charismatiques que Jorge Negrete, Pedro Infante ou même Luis Aguilar.
La plus grande concentration de mariachis se trouve sur la Place Garibaldi
de Mexico, et ce depuis 1923. Dans une ambiance animée où la nuit est
éternellement jeune, chaque ensemble musical rivalisera en chants pour
être choisi et continuer la fête là où le client voudra bien les mener. On y
entend, dans une heureuse cacophonie, « La bamba » côtoyer le «
Huapango » de Moncayo, le boléro « Amorcito corazón », la fantaisie de «
El mariachi loco » ou en encore le célèbre « Cielito Lindo ».On est alors
tenté d’imaginer devant soi les grands compositeurs disparus Manuel
Esperón, Blas Galindo ou Gilberto Parra Paz battre le tempo…
Le mariachi voyage hors des frontières du Mexique, dans des contrées
tout aussi latines telles le Venezuela, la Colombie ou le Salvador. Il suscite
des vocations aux antipodes de son pays d’origine, en Serbie, en Finlande
et au Japon !
Chacun aura une mélodie personnelle qu’il saura demander au prochain
mariachi qu’il rencontrera. Pour ma part, j’affectionne de manière
www.jardinsecret.com.mx
jardins d’ailleurs dans Jardin Secret®
particulière le thème d’adieu de « Las golondrinas », célèbre pour avoir
été jouée à Veracruz lors du départ de Don Porfirio Diaz, en 1911.
A donde irá, veloz y fatigada
la golondrina que de aquí se va
así en el cielo te mira angustiada
sin paz ni abrigo que la vio partir
Junto a, mi pecho
hallarás salida
en donde pueda
la estación pasar
también yo estoy
en la región perdida
oh cielo santo y, sin poder, volar

Vous avez des questions ou souhaitez compléter cet article?
Contactez-moi en écrivant à [email protected]
www.jardinsecret.com.mx