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N°5
trimestriel
le journal
PORTRAIT
Yves Fiorda, viceprésident de la
FIM, responsable de la
formation, de l’emploi
et du recrutement,
explique comment
renforcer l’attractivité
des métiers de la
mécanique pour
répondre aux besoins
de recrutement. p. 2
© DR
LA PAROLE À
Gilles Poidevin,
délégué général de
l’Unifa,
rappelle comment
concilier fertilisation
azotée et agriculture
raisonnée.
p. 6
POINT SUR...
La sécurité sur
les événements
professionnels
et la publication par
Axema d’une fiche de
recommandations. p
.7
des industriels de l’agroéquipement
Décembre 2013
Dossier
De belles
perspectives de recrutement
RETOUR SUR...
L’agroéquipement devrait recruter dans les années qui viennent. Les postes en production et les commerciaux arrivent en tête des besoins.
Malgré le tassement des ventes
attendu au 2ème semestre 2013,
les intentions d’embauche dans
le secteur des agroéquipements
restent dynamiques. 93,3 %
des entreprises ont embauché
du personnel sur le premier
semestre 2013 et 16,7 % envisagent d’autres recrutements sur
les douze prochains mois. Voilà
ce qui ressort du Baromètre de
l’emploi, conduit pour la 3ème
année consécutive par Axema,
à l’occasion de l’enquête de
conjoncture sur les perspectives
d’activité de la filière.
80 % des embauches en
CDI
Les CDI représentent 80 %
des embauches réalisées et
concernent principalement la
production et le commerce
national (56,7 % chacun). A
noter que les perspectives d’embauches sur les douze prochains
mois portent sur la production
(36,7 %) puis la vente (33,3 %).
13,3 % des entreprises interrogées ont exprimé leurs intentions
Recrutement par service en 2011-2012-2013 et perspectives 2014
Production
Ventes (marché français)
Recherche
et Développement
SAV
Autres (Administration,
Direction, etc.)
Ventes (marchés étrangers)
Pièces de rechange
■ 2014
■ 2013
36,7%
56,7%
44,6%
42,4%
33,3%
56,7%
55,4%
36,4%
13,3%
26,7%
12,0%
24,2%
13,3%
40,0%
36,1%
33,3%
10,0%
26,7%
24,1%
33,3%
10,0%
0,0%
27,7%
12,1%
0,0%
20,0%
16,9%
21,2%
■ 2012
■ 2011
10%
de recruter en recherche et développement sur les douze prochains mois.
L’arrêt net des recrutements de
force de vente à l’export en
2013 et les faibles intentions
exprimées pour 2014 (10 % des
sondés) pourraient s’expliquer
par le ralentissement des marchés européens.
Seulement 3,3 % des entreprises
20%
30%
40%
50%
60%
Source : Axema
françaises comptent réduire leurs
effectifs permanents. Globalement, les entreprises cherchent
à limiter le nombre de contrats
temporaires au profit d’emplois
pérennes (13,3 % des entreprises comptent accroître leurs
effectifs permanents).
voir p. 4
actions
REGARDS
Un panorama mondial
des débouchés à l’export
PORTRAIT
Yves Fiorda, vice-président de la FIM responsable de
la formation, de l’emploi et du recrutement
« Dans les cinq prochaines années, la
mécanique devrait embaucher 40 à
50 000 jeunes par an. Parmi les secteurs les plus dynamiques : l’aéronautique, l’énergie et l’agroalimentaire,
dont l’agroéquipement.
Ces embauches sont liées aux départs
en retraite de la génération du baby
boom, mais également à l’émergence
ACTIONS
Ecoépandage, c’est parti !
À compter du 1er janvier
2014, APS (Axema Promotion et
Services), filiale d’Axema, gèrera la
nouvelle certification écoépandage
qui vise à valoriser les matériels
écoresponsables.
Ce projet a été porté par deux entreprises : Pichon pour les matériels
d’épandage de produits liquides, et
2
salons… Par exemple, le SNDEC (Syndicat national du décolletage) organise
tous les ans le salon Smile qui consiste à
faire naviguer les collégiens de la vallée
de l’Arve dans une usine reconstituée.
Résultat : toutes les classes professionnelles de la région sont pleines.
Autre exemple, cette année, à l’occasion du salon l’Aventure des Métiers qui
reçoit 500 000 jeunes, la FIM, ses syndicats, l’UIMM et son Observatoire des
Métiers se sont regroupés sur un même
stand pour donner davantage de visibilité à la mécanique. La jeune femme
qui présentait le simulateur de soudage
sur ce stand avait découvert le métier
de soudeur trois ans auparavant sur ce
même salon. Cet exemple montre que
nos actions commencent à porter leurs
fruits. Poursuivons : nous devons nous
regrouper et redoubler d’efforts. »
Rolland pour matériels d’épandage
de produits solides représentées respectivement par Patrick Anquetin et
Hervé-Marie Pouliquen. Autres porteurs du projet la Chambre Régionale
d’Agriculture de Bretagne, VetAgro
Sup, l’IRSTEA.
Cette certification sur “les performances d’épandage des matériels”
repose sur un référentiel technique approuvé par les constructeurs et les parties prenantes, notamment les utilisateurs. Il est plus exigeant et plus large
que les normes environnementales
existantes. Il porte sur les matériels,
mais également sur leur prise en main,
la formation, les notices d’utilisation et
les bonnes pratiques pour respecter
les sols. La liste des véhicules certifiés
mise à jour sera accessible sur un site
Internet.
Tout sur le marché de
l’agroéquipement
Axemag n°5 - Décembre 2013
Après les bulletins technique
et international, voici la nouvelle
production d’Axema : le bulletin économique publié depuis septembre. Il
propose une synthèse des informations
économiques du marché de l’agroéquipement. Il vous donne notamment accès aux publications les plus récentes
du Pôle Economique : tableau de
bord mensuel des agroéquipements,
statistiques d’immatriculation, rapport
économique d’Axema, observatoire
financier des adhérents, statistiques
douanières, fiches pays et notes de
synthèse.
© DR
de nouveaux métiers et de nouvelles
compétences. Le curseur des compétences se déplace : ainsi, en quelques
années, le pourcentage d’ingénieurs
dans la mécanique est passé de 11 à
18 %. Nous avons toujours besoin de
soudeurs, de chaudronniers, de techniciens, mais davantage qualifiés.
Paradoxe : dans notre pays où le taux
de chômage est élevé, nous avons du
mal à recruter, alors que l’industrie propose des plans de carrière et des salaires plus attractifs que le tertiaire.
Cela tient essentiellement à la mauvaise
image qu’ont les jeunes de l’industrie.
Pour la changer, la FIM et ses syndicats
ainsi que les UIMM (Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie)
mènent un travail de fond sur le long
terme : visites d’usines, film ludopédagogique sur Internet, participation aux
L’agroéquipement devrait battre de nouveaux records en 2013.
Patrick Pérard et Raphaël Lucchesi au point Presse filière.
Un point presse sur la CEMA et CECE plaident
filière
pour une industrie
Le 30 octobre 2013, Patrick Pérard, européenne compétitive
Président d’Axema, et Raphaël Lucchesi,
Président du Sedima ont présenté à
la presse les résultats d’une nouvelle
enquête de conjoncture réalisée sur
un échantillon représentatif de 170
distributeurs et industriels. Retrouver les
principaux résultats sur le site Internet
d’Axema (www.axema.fr) ainsi que dans
la rubrique Axem’Analyses page 8.
Le nouveau conseil
d’administration d’Axema
Depuis la fusion des trois
syndicats fondateurs d’Axema,
le nouveau conseil d’administration est
désigné directement par les entreprises
membres actifs, en fonction de leurs
métiers et de leurs tailles, pour assurer
d’une bonne représentativité des élus.
Par ordre alphabétique, les 16 membres
choisis pour un mandat de 3 ans, dont
1/3 est renouvelable tous les ans :
• Guerric Ballu (Exel Industries)
• Julien Burel (Sulky Burel)
• Sylvain Charpentier (Dangreville)
• Philippe Cha (Mauguin-Citagri)
• Benoist Franquet* (Franquet)
• Hervé Gérard-Biard (Kubota Europe)
• Philippe Girard* (JCB)
• Béatrice Le Gall (Remorques Rolland)
• Patrick Lezer (Razol)
• Thierry Panadero (Claas France)
• Patrick Pérard* (Perard SARL)
• François-Frédéric Piffard* (Manitou)
• Jean-Christophe Regnier (Vaderstad)
• Michel Tramier (Kverneland)
• Michel Siebert (Kuhn)
• Patrick Verheecke (Same Deutz-Fahr).
Les 16 et 17 octobre dernier, les
représentants des comités européens - le
CECE (Equipement de la Construction)
et le CEMA (Agroéquipement) - se sont
réunis pour partager leurs expériences
et leurs connaissances.
Cette année, les réflexions ont porté
sur les actions à mener en matière
de réglementation pour permettre
à l’Europe de tendre vers une
production industrielle compétitive afin
de construire son avenir et de faire
progresser l’agriculture.
Les échanges entre les industriels et les
parlementaires européens ont conclu
sur la nécessité de respecter un juste
équilibre entre une réglementation apte
à développer l’économie et l’innovation,
et la prise en compte des objectifs
environnementaux dans le respect des
enjeux économiques mondiaux.
Les présidents du CECE, Johan Sailer,
et du CEMA, Gilles Dryancour, ont
présenté au Parlement européen un
plan d’actions en 10 points visant à
augmenter la part de l’industrie dans le
PIB, de 16 à 20 % en 2020.
Chili : un marché ouvert
mais très concurrentiel
Des rencontres acheteurs dans le
cadre de la première édition du Sitevinitech de Santiago du 21 au 23 octobre
dernier ; des rendez-vous avec des opérateurs liés aux matériels agricoles hors
secteur vitivinicole ; en une semaine,
Axema a rencontré une vingtaine de sociétés locales : importateurs de matériels
agricoles, d’élevage, vitivinicoles, exploitation d’élevage, vignobles, entreprise
de travaux agricoles, sociétés françaises
implantées au Chili.
© DR
© Stéphane Lariven
Un travail de fond pour changer l’image de
l’industrie
* Membre du bureau
Axemag n°5 - Décembre 2013
Avec l’aide d’Ubifrance et ses
bureaux à l’étranger, le Pôle International d’Axema a réalisé une étude
proposant un panorama mondial des
débouchés à l’export pour la filière des
agroéquipements.
Deux parties composent ce document.
La première cible 10 pays à forts potentiels (Algérie, Brésil, Chine, ÉtatsUnis, Kazakhstan, Maroc, Mexique,
Pologne, Russie, Ukraine) et zoome sur
chacun d’entre eux (chiffres clés, flux
d’échanges, performance de la France,
condition d’accès au marché, forces et
faiblesses, contacts).
La seconde propose les chiffres clés et
flux d’échanges sur 40 pays regroupés
selon leur type (pays développés, grands
émergents ainsi que les pays émergents
de taille intermédiaire).
Pour plus d’informations :
[email protected]
[email protected]
Marché le plus ouvert d’Amérique Latine
(il n’existe aucune barrière douanière),
le Chili est un marché très concurrentiel
dominé par les Italiens et les Allemands.
Le pays connaît également un important
problème de main-d’œuvre, ce qui favorise le développement de la mécanisation des travaux agricoles.
Les entreprises françaises qui proposent
des matériels innovants sur des niches,
avec un bon rapport qualité prix, disposent de toute leur chance pour réussir
sur ce marché facile d’accès et politiquement stable. Il peut également être une
tête de pont pour exporter vers le Pérou.
En revanche, la porte vers l’Argentine
reste difficile à ouvrir.
3
dossier
TÉMOIGNAGES
Philippe Sergent,
RETOUR SUR...
P-dg du Cabinet Henri Philippe
Consultant spécialisé dans le machinisme
agricole
Recherche jeunes talents
Jean-Christophe Régnier : D’une
manière générale, l’agroéquipement
se porte bien et embauche des profils
techniques pour lancer sur le marché
de nouveaux produits de pointe, ainsi
que des commerciaux pour les vendre.
Chez Väderstad France, en quatre
ans, nous sommes passés de 4 à 6
inspecteurs commerciaux. L’apparition
de technologies telle qu’Isobus nécessite des compétences - en informatique
par exemple - dont nous n’avions pas
besoin autrefois. Et il faut assurer le
service. Ainsi, nous recrutons actuellement un responsable pièces détachées.
Franck Vetil : Notre croissance se
fonde sur l’innovation. Cela suppose
donc de développer de nouvelles
technologies et donc de recruter de
nouvelles compétences. Nous embauchons parce que nous avons des ambitions, essentiellement sur des profils
techniques avec une sensibilité commerciale.
Sandrine Sampaix : Nous embauchons surtout pour remplacer des
collaborateurs démissionnaires ou
partis à la retraite, la plupart sur des
fonctions d’animateur, de promoteur,
d’inspecteur commercial, de conseiller service ou de formateur. L’évolution de l’organisation peut aussi nous
conduire à recruter.
Nathalie Bondine : Chez Noremat, nous axons notre développement
sur le service. Nous recrutons donc
des techniciens SAV, des techniciens
d’atelier ainsi que des responsables
techniques régionaux, chargés notamment de planifier les interventions.
4
Axemag : Quelle est votre politique en matière de recrutement ?
N. Bondine : Nous recrutons beaucoup de jeunes en particulier par le
biais de l’alternance, et ce, dans tous
les domaines. Nous privilégions également l’évolution en interne. Tous les
postes sont d’abord proposés aux collaborateurs.
Pour le reste nous utilisons les canaux
classiques (petites annonces, cabinet
de recrutement), mais également les
agences d’intérim qui jouent un rôle
de plus en plus important. Enfin, des
candidatures spontanées arrivent sur
une page dédiée de notre site Internet.
F. Vetil : Dans la mesure du possible,
nous intégrons les ingénieurs qui font
leur stage de fin d’études chez nous.
Nous passons également par un cabinet de recrutement spécialisé. De
temps à autre, nous avons recours à
l’apprentissage.
S. Sampaix : Nous privilégions les
annonces dans la presse professionnelle. Nous faisons également appel
aux cabinets de recrutements pour
des postes plus difficiles à pourvoir
(expertise, région géographique,...).
Nous avons enfin accès à plusieurs
sites de recrutement à forte notoriété
pour déposer des annonces.
JC Régnier : Aujourd’hui, nous cherchons des profils bac +2 avec une
première expérience de 2 à 3 ans.
Nous privilégions donc les annonces
dans “La France agricole” et “Matériel
agricole”. D’autant que nous souhaitons que nos collaborateurs aient un
minimum de connaissances agronomiques. Nous utilisons aussi beaucoup la formation par alternance que
Axemag n°5 - Décembre 2013
je trouve très intéressante pour former
des jeunes, les connaitre et les préparer à l’embauche. Cela nous permet
d’anticiper notre besoin d’embauche
et d’accompagner notre croissance.
Axemag : Pour quels métiers
avez-vous des difficultés à recruter ?
S. Sampaix : Nous rencontrons des
difficultés sur les métiers qui nécessitent une expérience d’au moins 5
ans et une formation liées au machinisme agricole, par exemple inspecteur commercial ou chef de produit. La
concurrence est sévère sur ce type de
poste, avec des exigences de salaires
très fortes.
N. Bondine : C’est effectivement sur
les fonctions à vocation technique que
nous rencontrons des difficultés. Également pour le poste de responsable
export. Peu ont une expérience dans
l’agroéquipement ou la mécanique.
F. Vetil : Il est toujours compliqué de
recruter pour les postes à forte mobilité. La nouvelle génération devient
moins mobile dès qu’elle se stabilise
dans sa vie privée.
Nous avons du mal à conserver les
jeunes ingénieurs sur les fonctions
techniques. Ils sont souvent attirés par
les carrières commerciales plus rémunératrices. Nous essayons de leur proposer des plans de carrière avec des
responsabilités et du management.
J.C. Régnier : J’ai des difficultés à
trouver le responsable pièces détachée car il n’existe aucune formation
crédible dans ce domaine. J’ai donc
élargi le cadre de recherche aux préparateurs de commandes.
Autre problème, Väderstad France
est la filiale d’un groupe européen. La pratique de l’anglais est donc indispensable.
Par exemple, sur 15 candidats à un poste
de démonstrateur, seuls quatre se “débrouillaient” en anglais.
Axemag : Quelles actions menezvous pour attirer des personnes sur
des métiers en tension ?
J.C. Régnier : Nous avons clairement un
problème de déficit d’image de notre secteur
qui est assimilé à l’agriculture, donc perçu
comme archaïque. Axema travaille avec
l’Aprodema pour corriger cette image. Ainsi,
l’année dernière, ils disposaient d’un stand
commun sur le Sima.
Nous avons proposé aux jeunes de l’académie de Créteil un parcours à l’intérieur du
SIMA, avec des haltes sur différents stands.
Sur le nôtre, ils ont pu découvrir le métier
d’inspecteur technique.
F. Vetil : Nous privilégions les relations
directes avec les écoles et nous sommes très
présents sur les forums.
S. Sampaix : Nous sommes présents sur le
SIMA et les forums des écoles. Nous avons
recours à la presse spécialisée.
N. Bondine : Nous établissons des partenariats avec les écoles qui se traduisent par
l’accueil de stagiaires de la classe de 3ème
jusqu’aux écoles ingénieurs, ou par la participation à des jurys d’examens.
Noremat a participé à l’action découverte
des métiers d’Axema sur le Sima et profite du
bus Découverte du Cisma* pour ouvrir ses
portes aux jeunes. Nous sommes également
présents sur le salon “Made in Lorraine”.
Enfin, en interne, nous développons le parrainage : tout salarié qui présente un candidat recruté par la suite bénéficie d’une gratification financière.
Outre l’image de la profession, les
difficultés de recrutement proviennent
essentiellement de la mobilité. C’est
ainsi que nous avons du mal à trouver
des candidats pour des postes de SAV
de supports techniques et parfois de
commerciaux. Autre frein : la pratique
de l’anglais qui est requise pour certains postes. »
CONTACT
Philippe Sergent
[email protected]
Gérard Vromandt,
Responsable de la formation CQP et CQPM
Pièces de rechange, et du BTS génie des
équipements agricoles au lycée Saint Clair de
Derval
«
Selon les
statistiques
du ministère de l’Agriculture, 100 % de
nos élèves trouvent un travail dans les
quatre mois qui suivent l’obtention de
leur diplôme. Et pourtant, nous avons
du mal à recruter des étudiants. Cela
tient essentiellement à la mauvaise
image des métiers manuels en général, et de ceux assimilés à l’agriculture
en particulier. Y compris chez nos
collègues qui enseignent dans les
collèges ou les lycées. Il est difficile
de leur faire comprendre qu’il y a plus
© DR
Axemag : Quels sont vos besoins en recrutement ?
L’Agroéquipement recrute des profils de plus en
plus techniques.
d’électronique dans une moissonneuse
batteuse que dans une voiture.
Souvent les jeunes viennent chez nous
avec l’idée de conduire des engins
agricoles. Au cours de la formation,
ils découvrent la diversité des métiers.
Nous multiplions les actions pédagogiques originales et très pratiques
car beaucoup ont eu des difficultés
scolaires. »
CONTACT
Gérard Vromandt
[email protected]
Olivier Reviron,
Chef de travaux au lycée René Cassin de
Mâcon
«
Nous avons
du mal à
recruter des
élèves pour le
bac professionnel matériels agricoles
car l’automobile garde son pouvoir
d’attraction naturelle. Il existe un
contraste étonnant entre la mauvaise
image de la mécanique agricole
auprès des jeunes et le dynamisme
que je constate dans les concessions
et chez les constructeurs.
© DR
Comment recruter dans un secteur qui présente un déficit d’image ? Débat entre Nathalie Bondine, responsable
emploi formation chez Noremat, Sandrine Sampaix, responsable ressources humaines chez CLAAS France, JeanChristophe Régnier, directeur général de Väderstad France et Franck Vetil, directeur général de Lely France.
Nos clients
font généralement appel
à nous pour
recruter des personnes expérimentées.
Nous procédons par approche directe
au travers des réseaux d’anciens
élèves et des réseaux sociaux. Nous
avons de nombreux contacts avec les
écoles et l’Aprodema. Nous disposons
également d’une base de données de
candidatures.
© DR
© iStock
«
*S
yndicat des équipements pour Construction
Infrastructures Sidérurgie et Manutention.
Axemag n°5 - Décembre 2013
Pour attirer les jeunes, nous misons sur
la qualité de la formation, qui favorise
le bouche à oreille. Nous disposons
ainsi d’un réseau d’entreprises pour
placer les élèves en stage. Et nous
avons établi des partenariats avec les
concessionnaires pour disposer de
matériels de dernière génération sur
lesquels les jeunes peuvent travailler. »
CONTACT
Olivier Reviron
[email protected]
5
adhérents
Salon et Éthique : deux
nouvelles commissions
Gilles Poidevin,
Délégué général de l’Unifa*
© DR
D’autre part, nous voulions expliquer
nos difficultés aux parlementaires invités, en particulier en ce qui concerne
les nitrates. Les contraintes deviennent
de plus en plus importantes et nous
pensons que les démarches volontaristes d’incitation aux bonnes pratiques, notamment en matière d’épandage, seraient plus appropriées.
Que représente l’Unifa ?
L’Unifa représente
les industries de la
fertilisation. Elle compte aujourd’hui
50 adhérents qui produisent sur le territoire de l’Union Européenne des engrais (minéraux et organo-minéraux) et
des amendements minéraux basiques.
Pourquoi avoir organisé un colloque
intitulé “Fertilisation azotée : comment
concilier performance et durabilité” ?
C’est un sujet qui nous tient à cœur,
car les bonnes pratiques agricoles en
la matière se développent.
D’une part, nous souhaitions montrer
l’activité de nos adhérents : recommandation, nouveaux outils en particulier d’aides à la décision…
EN COMMISSIONS
Isobus : objectifs atteints
Mis en place par la Commission
technique en juin 2012, le groupe
projet Isobus a achevé ses travaux en
septembre dernier. Chargé d’accélérer
en France le déploiement de cette technologie, dans le respect de la norme et
des règles de certifications préconisées
par l’AEF (Agricultural Electronics industry Foundation), le groupe s’est fixé
deux objectifs : d’une part, développer
l’information ; d’autre part, faire émerger une offre de formation et d’appui
6
Quels sont les principaux enjeux
en matière de fertilisation azotée ?
Le principal enjeu réside en amont,
puisque le gaz naturel, principale matière première de l’engrais azoté, coûte
2,5 fois plus cher en Europe qu’aux
Etats-Unis et six fois plus qu’au MoyenOrient. Par ailleurs, nous sommes soumis aux quotas de gaz carbonique.
Le deuxième enjeu important, c’est la
fertilité des sols, car les engrais leur
apportent ce que la croissance de la
plante leur prend.
Comment donc concilier performance et durabilité ?
L’azote est le principal constituant des
protéines. Mises à part les légumineuses qui parviennent à le capter dans
l’air, il est indispensable aux cultures.
Aujourd’hui, on parvient à produire
technique en langue française, notamment pour la certification.
Objectifs atteints. En matière de communication, le groupe a organisé une
conférence internationale et un plateau
TV lors du SIMA 2013, communiqué régulièrement dans les publications et sur
le site d’Axema, et proposé son appui
pour la formation auprès de Sedima et
de l’Aprodema.
Deux formations ont été mises en
place : l’une de base pour les dirigeants, les spécialistes du marketing et
les commerciaux ; l’autre plus technique
réservée aux techniciens de dévelop-
Axemag n°5 - Décembre 2013
plus de céréales avec moins d’engrais
azotés. Cela tient d’abord aux innovations. Par exemples : les inhibiteurs de
nitrification qui rendent possible une
dispersion lente du produit, au fur et à
mesure des besoins de la plante ; ou
l’engrais enrobé qui permet de libérer
progressivement de l’azote.
Cela tient aussi, aux bonnes pratiques
des agriculteurs en matière de fractionnement des apports et des dosages,
grâce aux outils d’aide à la décision.
Pourquoi avez-vous associé Axema à ce colloque ?
L’union fait la force. Axema est un partenaire important. D’autant plus que
nous avons souhaité mettre l’accent sur
les nouvelles technologies et le label
écoépandage développé par Axema
qui identifie les matériels d’épandage
de matières organiques performants en
terme de précision d’épandage et de
respect des sols. C’est pourquoi, nous
avons invité Patrick Pérard à débattre
sur le sujet intitulé “Pour une fertilité des
sols rimant avec durabilité”.
* Union des Industries de la fertilisation
pement et de SAV. Enfin, un centre de
compétence a été créé au sein de la
société Kereval.
Le groupe projet a également travaillé
en partenariat avec les éditeurs de logiciel pour résoudre des problèmes de
compatibilité qui empêchent d’échanger aisément les données entre le terrain et le système d’information de la
ferme.
Des actions complémentaires devraient
être engagées en 2014 et 2015 pour
pérenniser ces acquis.
À l’occasion de l’adoption des
nouveaux statuts du syndicat, deux nouvelles commissions de
travail sur des thèmes transversaux ont
été créées : l’une portant sur les salons
présidée par Julien Burel (Sulky Burel),
l’autre sur l’éthique présidée par Patrick
Verheecke (Same Deutz-Fahr). Leurs
membres sont désignés par le conseil
d’administration d’AXEMA.
Ces deux commissions s’ajoutent à
celles déjà existantes : Technique, Économique, Communication, Internationale et Formation.
POINT SUR...
La sécurité sur les
événements professionnels
Sensibiliser les entreprises et les visiteurs sur la sécurité sur les salons.
Axema publie des recommandations.
NOUVEAUX ADHÉRENTS
Axema accueille cinq
nouvelles entreprises
ioti France est la filiale hexagone
K
du groupe Daedong-Kioti, numéro un
coréen de la fabrication de matériels
agricoles. Basée à Pazayac en Dordogne, Kioti France distribue des tracteurs. L’entreprise a été créée en 2010
et compte 8 salariés.
Stoll France est la filiale de l’Allemand Wilhelm Stoll Maschinenfabrik, 2ème constructeur européen de
chargeurs frontaux. Installée dans la
région de Chartres (Eure et Loir), Stoll
France emploie 10 salariés et distribue
ses chargeurs auprès de 700 clients
concessionnaires de tracteurs.
Mann Hummel France est la filiale
de la société Allemande Mann Hummel. Etablie à Louverné, elle fabrique
des solutions innovantes en matière de
filtration d’air, de carburants, d’huile et
d’habitacle. Elle compte 9 salariés.
Lapeyre fabrique et adapte tout type
de matériel agro-technique et industriel, en particulier dans la récolte de
plantes en terre. Installée dans l’Aude
à La Force elle emploie 25 salariés et
est agréée R&D par le ministère de
l’Enseignement supérieur et de la Recherche depuis 2010.
ME France est filiale de Muller
Elektronik en Allemagne. Pionnier en
agriculture de précision et en électronique embarquée, l’entreprise basée à
Heillecourt compte 14 personnes.
© DR
LA PAROLE À
A
vec l’appui d’organisateurs de salons, la commission communication
d’Axema a rédigé une fiche de recommandations pour sensibiliser entreprises et visiteurs sur la sécurité sur les événements professionnels.
Le sujet est en effet sensible. À tel point que « sur Innovagri, nous avons dû
supprimer la parade des machines qui se déplaçaient de leur stand jusqu’à
un point central », note Thibault Saulneron, directeur de projets de la cellule
événementiel de France Agricole.
Sur ses événements, la FNCUMA (Fédération Nationale des Coopératives
d’Utilisation de Matériel Agricole) organise des opérations du même genre,
les “raids machines” qui nécessite « une organisation et une équipe sécurité
très pointues », indique Pierre Guiscafré, responsable du pôle développement
projet FNCUMA.
Les problèmes de sécurité sur les salons ne sont pas tous liés aux phases de
déplacement des machines. Le montage et le démontage se révèlent également des moments délicats. « En France, la législation sur les salons s’est
durcie, remarque Laurence Goyet, responsable communication et salon chez
JCB. Les exposants doivent notamment prévoir un plan particulier de sécurité
et de protection de la santé qui liste les risques encourus et les moyens pour
les prévenir. Nous avons la chance d’appartenir à un groupe international qui
a bien structuré l’approche sécurité. Ce n’est pas toujours le cas dans des plus
petites sociétés ». Se pose en particulier la question des sous-traitants qui ne
disposent pas toujours tous du même niveau d’information.
D’où l’idée de la fiche de recommandations. « Parce que nous étions confrontés à des accidents, nous avons formalisé une démarche sécurité sur les salons
avec une personne dédiée, rappelle Sylvain Mislanghe responsable promotion des ventes et publicité chez AGCO. Le document que nous avons rédigé
a servi de base à celui d’Axema. Par l’intermédiaire du syndicat, nous toucherons davantage d’exposants. Les visiteurs accepteront d’autant mieux des
règles de sécurité si elles sont partagées par un plus grand nombre. »
Le document a été présenté aux organisateurs de salon chargés « d’apporter
leur expérience et leur ressenti » souligne Thibault Saulneron qui envoie le document à tous ses exposants et prospects. Même démarche à la FNCUMA qui
l’adresse avec les contrats d’exposants, Pierre Guiscafré estimant « essentiel
que nous nous associons à la démarche de nos partenaires constructeurs ».
Axemag n°5 - Décembre 2013
7
analyses
© Claas
INDICATEURS
ET PERFORMANCES
Marché du neuf : retour
à la normale
Selon l’enquête menée en septembre et octobre 2013 auprès de 170 dirigeants d’entreprises adhérentes d’Axema et du Sedima (Syndicat National des Entreprises de service
et distribution du Machinisme Agricole), les industriels prévoient un léger tassement des
ventes de matériels neufs au 2ème semestre, par rapport au 1er semestre qui s’est révélé
très favorable. Globalement, ce retournement du marché du neuf correspond plus à un
retour à la normale après 2 années de forte croissance.
Indice de production
Industrielle
Retour à la normale pour le marché du neuf
Indice de la production industrielle de machines agricoles (Base 100 en 2010)
La production de machines
agricoles, cumulée sur douze mois, se
contracte légèrement par rapport à la
même période de l’année précédente
(- 0,8 %). L’indice de la production
industrielle, qui mesure l’évolution du
nombre de machines agricoles produites
en France, a en effet fortement baissé
en août puis s’est redressé sur le mois de
septembre 2013.
Evolution mensuelle des
échanges commerciaux
250
200
150
100
50
2009
2010
2011
2012
2013
Source : Axema/INSEE
Évolution des importations et exportations de machines agricoles en France
(En milliers d'Euros)
500 000
400 000
En septembre 2013, les importations
de machines agricoles sont en progression de 10 % quand les exportations
baissent de 4,5 % par rapport à septembre 2012. Cumulées sur les douze
derniers mois, les importations dépassent
leur plus haut niveau (4,6 milliards) et
les exportations repassent au-dessus des
3 milliards d’euros. Le taux de couverture
perd 10 points sur un an et s’élève à
65,7 %.
Evolution mensuelle des
prix des machines agricoles
En septembre 2013, l’indice de prix
des matériels agricoles supportés par les
exploitations agricoles (IPAMPA) a globalement augmenté de 3 % par rapport à
septembre 2012. Ce sont les matériels de
protection des cultures (+ 10,2 %) et de
récolte (+ 5,6 %) qui contribuent le plus
fortement à cette progression.
300 000
200 000
100 000
0
2009
Importations
2010
2011
2012
Exportations
2013
Source : Axema / GTA (Global Trade Atlas)
Indice des prix d'achat des machines agricoles (Base 100 en 2010)
115
100
95
2009
2010
2011
Matériels de protection des cultures Matériels de récolte
Matériels de travail et mise en état du sol
2012
Tracteurs
2013
Remorques
Source : Axema/INSEE
Union des Industriels de l’Agroéquipement • 19 rue Jacques Bingen • 75017 PARIS
+33 (0)1 42 12 85 90 • [email protected] • www.axema.fr
Éditeur : Axema • Directeur de la Publication : Patrick Pérard (Président d’Axema) • Rédactrice en chef : Muriel Casé
Rédacteur : Alain Lamour • Crédit Photos du bandeau de la couverture : Lemken Stoll - New Holland - La Buvette - Noremat - Merlot
Création graphique : Promeca • Imprimé à l’imprimerie Rochelaise le nouvel R.
10-31-1240

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