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N°5 trimestriel le journal PORTRAIT Yves Fiorda, viceprésident de la FIM, responsable de la formation, de l’emploi et du recrutement, explique comment renforcer l’attractivité des métiers de la mécanique pour répondre aux besoins de recrutement. p. 2 © DR LA PAROLE À Gilles Poidevin, délégué général de l’Unifa, rappelle comment concilier fertilisation azotée et agriculture raisonnée. p. 6 POINT SUR... La sécurité sur les événements professionnels et la publication par Axema d’une fiche de recommandations. p .7 des industriels de l’agroéquipement Décembre 2013 Dossier De belles perspectives de recrutement RETOUR SUR... L’agroéquipement devrait recruter dans les années qui viennent. Les postes en production et les commerciaux arrivent en tête des besoins. Malgré le tassement des ventes attendu au 2ème semestre 2013, les intentions d’embauche dans le secteur des agroéquipements restent dynamiques. 93,3 % des entreprises ont embauché du personnel sur le premier semestre 2013 et 16,7 % envisagent d’autres recrutements sur les douze prochains mois. Voilà ce qui ressort du Baromètre de l’emploi, conduit pour la 3ème année consécutive par Axema, à l’occasion de l’enquête de conjoncture sur les perspectives d’activité de la filière. 80 % des embauches en CDI Les CDI représentent 80 % des embauches réalisées et concernent principalement la production et le commerce national (56,7 % chacun). A noter que les perspectives d’embauches sur les douze prochains mois portent sur la production (36,7 %) puis la vente (33,3 %). 13,3 % des entreprises interrogées ont exprimé leurs intentions Recrutement par service en 2011-2012-2013 et perspectives 2014 Production Ventes (marché français) Recherche et Développement SAV Autres (Administration, Direction, etc.) Ventes (marchés étrangers) Pièces de rechange ■ 2014 ■ 2013 36,7% 56,7% 44,6% 42,4% 33,3% 56,7% 55,4% 36,4% 13,3% 26,7% 12,0% 24,2% 13,3% 40,0% 36,1% 33,3% 10,0% 26,7% 24,1% 33,3% 10,0% 0,0% 27,7% 12,1% 0,0% 20,0% 16,9% 21,2% ■ 2012 ■ 2011 10% de recruter en recherche et développement sur les douze prochains mois. L’arrêt net des recrutements de force de vente à l’export en 2013 et les faibles intentions exprimées pour 2014 (10 % des sondés) pourraient s’expliquer par le ralentissement des marchés européens. Seulement 3,3 % des entreprises 20% 30% 40% 50% 60% Source : Axema françaises comptent réduire leurs effectifs permanents. Globalement, les entreprises cherchent à limiter le nombre de contrats temporaires au profit d’emplois pérennes (13,3 % des entreprises comptent accroître leurs effectifs permanents). voir p. 4 actions REGARDS Un panorama mondial des débouchés à l’export PORTRAIT Yves Fiorda, vice-président de la FIM responsable de la formation, de l’emploi et du recrutement « Dans les cinq prochaines années, la mécanique devrait embaucher 40 à 50 000 jeunes par an. Parmi les secteurs les plus dynamiques : l’aéronautique, l’énergie et l’agroalimentaire, dont l’agroéquipement. Ces embauches sont liées aux départs en retraite de la génération du baby boom, mais également à l’émergence ACTIONS Ecoépandage, c’est parti ! À compter du 1er janvier 2014, APS (Axema Promotion et Services), filiale d’Axema, gèrera la nouvelle certification écoépandage qui vise à valoriser les matériels écoresponsables. Ce projet a été porté par deux entreprises : Pichon pour les matériels d’épandage de produits liquides, et 2 salons… Par exemple, le SNDEC (Syndicat national du décolletage) organise tous les ans le salon Smile qui consiste à faire naviguer les collégiens de la vallée de l’Arve dans une usine reconstituée. Résultat : toutes les classes professionnelles de la région sont pleines. Autre exemple, cette année, à l’occasion du salon l’Aventure des Métiers qui reçoit 500 000 jeunes, la FIM, ses syndicats, l’UIMM et son Observatoire des Métiers se sont regroupés sur un même stand pour donner davantage de visibilité à la mécanique. La jeune femme qui présentait le simulateur de soudage sur ce stand avait découvert le métier de soudeur trois ans auparavant sur ce même salon. Cet exemple montre que nos actions commencent à porter leurs fruits. Poursuivons : nous devons nous regrouper et redoubler d’efforts. » Rolland pour matériels d’épandage de produits solides représentées respectivement par Patrick Anquetin et Hervé-Marie Pouliquen. Autres porteurs du projet la Chambre Régionale d’Agriculture de Bretagne, VetAgro Sup, l’IRSTEA. Cette certification sur “les performances d’épandage des matériels” repose sur un référentiel technique approuvé par les constructeurs et les parties prenantes, notamment les utilisateurs. Il est plus exigeant et plus large que les normes environnementales existantes. Il porte sur les matériels, mais également sur leur prise en main, la formation, les notices d’utilisation et les bonnes pratiques pour respecter les sols. La liste des véhicules certifiés mise à jour sera accessible sur un site Internet. Tout sur le marché de l’agroéquipement Axemag n°5 - Décembre 2013 Après les bulletins technique et international, voici la nouvelle production d’Axema : le bulletin économique publié depuis septembre. Il propose une synthèse des informations économiques du marché de l’agroéquipement. Il vous donne notamment accès aux publications les plus récentes du Pôle Economique : tableau de bord mensuel des agroéquipements, statistiques d’immatriculation, rapport économique d’Axema, observatoire financier des adhérents, statistiques douanières, fiches pays et notes de synthèse. © DR de nouveaux métiers et de nouvelles compétences. Le curseur des compétences se déplace : ainsi, en quelques années, le pourcentage d’ingénieurs dans la mécanique est passé de 11 à 18 %. Nous avons toujours besoin de soudeurs, de chaudronniers, de techniciens, mais davantage qualifiés. Paradoxe : dans notre pays où le taux de chômage est élevé, nous avons du mal à recruter, alors que l’industrie propose des plans de carrière et des salaires plus attractifs que le tertiaire. Cela tient essentiellement à la mauvaise image qu’ont les jeunes de l’industrie. Pour la changer, la FIM et ses syndicats ainsi que les UIMM (Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie) mènent un travail de fond sur le long terme : visites d’usines, film ludopédagogique sur Internet, participation aux L’agroéquipement devrait battre de nouveaux records en 2013. Patrick Pérard et Raphaël Lucchesi au point Presse filière. Un point presse sur la CEMA et CECE plaident filière pour une industrie Le 30 octobre 2013, Patrick Pérard, européenne compétitive Président d’Axema, et Raphaël Lucchesi, Président du Sedima ont présenté à la presse les résultats d’une nouvelle enquête de conjoncture réalisée sur un échantillon représentatif de 170 distributeurs et industriels. Retrouver les principaux résultats sur le site Internet d’Axema (www.axema.fr) ainsi que dans la rubrique Axem’Analyses page 8. Le nouveau conseil d’administration d’Axema Depuis la fusion des trois syndicats fondateurs d’Axema, le nouveau conseil d’administration est désigné directement par les entreprises membres actifs, en fonction de leurs métiers et de leurs tailles, pour assurer d’une bonne représentativité des élus. Par ordre alphabétique, les 16 membres choisis pour un mandat de 3 ans, dont 1/3 est renouvelable tous les ans : • Guerric Ballu (Exel Industries) • Julien Burel (Sulky Burel) • Sylvain Charpentier (Dangreville) • Philippe Cha (Mauguin-Citagri) • Benoist Franquet* (Franquet) • Hervé Gérard-Biard (Kubota Europe) • Philippe Girard* (JCB) • Béatrice Le Gall (Remorques Rolland) • Patrick Lezer (Razol) • Thierry Panadero (Claas France) • Patrick Pérard* (Perard SARL) • François-Frédéric Piffard* (Manitou) • Jean-Christophe Regnier (Vaderstad) • Michel Tramier (Kverneland) • Michel Siebert (Kuhn) • Patrick Verheecke (Same Deutz-Fahr). Les 16 et 17 octobre dernier, les représentants des comités européens - le CECE (Equipement de la Construction) et le CEMA (Agroéquipement) - se sont réunis pour partager leurs expériences et leurs connaissances. Cette année, les réflexions ont porté sur les actions à mener en matière de réglementation pour permettre à l’Europe de tendre vers une production industrielle compétitive afin de construire son avenir et de faire progresser l’agriculture. Les échanges entre les industriels et les parlementaires européens ont conclu sur la nécessité de respecter un juste équilibre entre une réglementation apte à développer l’économie et l’innovation, et la prise en compte des objectifs environnementaux dans le respect des enjeux économiques mondiaux. Les présidents du CECE, Johan Sailer, et du CEMA, Gilles Dryancour, ont présenté au Parlement européen un plan d’actions en 10 points visant à augmenter la part de l’industrie dans le PIB, de 16 à 20 % en 2020. Chili : un marché ouvert mais très concurrentiel Des rencontres acheteurs dans le cadre de la première édition du Sitevinitech de Santiago du 21 au 23 octobre dernier ; des rendez-vous avec des opérateurs liés aux matériels agricoles hors secteur vitivinicole ; en une semaine, Axema a rencontré une vingtaine de sociétés locales : importateurs de matériels agricoles, d’élevage, vitivinicoles, exploitation d’élevage, vignobles, entreprise de travaux agricoles, sociétés françaises implantées au Chili. © DR © Stéphane Lariven Un travail de fond pour changer l’image de l’industrie * Membre du bureau Axemag n°5 - Décembre 2013 Avec l’aide d’Ubifrance et ses bureaux à l’étranger, le Pôle International d’Axema a réalisé une étude proposant un panorama mondial des débouchés à l’export pour la filière des agroéquipements. Deux parties composent ce document. La première cible 10 pays à forts potentiels (Algérie, Brésil, Chine, ÉtatsUnis, Kazakhstan, Maroc, Mexique, Pologne, Russie, Ukraine) et zoome sur chacun d’entre eux (chiffres clés, flux d’échanges, performance de la France, condition d’accès au marché, forces et faiblesses, contacts). La seconde propose les chiffres clés et flux d’échanges sur 40 pays regroupés selon leur type (pays développés, grands émergents ainsi que les pays émergents de taille intermédiaire). Pour plus d’informations : [email protected] [email protected] Marché le plus ouvert d’Amérique Latine (il n’existe aucune barrière douanière), le Chili est un marché très concurrentiel dominé par les Italiens et les Allemands. Le pays connaît également un important problème de main-d’œuvre, ce qui favorise le développement de la mécanisation des travaux agricoles. Les entreprises françaises qui proposent des matériels innovants sur des niches, avec un bon rapport qualité prix, disposent de toute leur chance pour réussir sur ce marché facile d’accès et politiquement stable. Il peut également être une tête de pont pour exporter vers le Pérou. En revanche, la porte vers l’Argentine reste difficile à ouvrir. 3 dossier TÉMOIGNAGES Philippe Sergent, RETOUR SUR... P-dg du Cabinet Henri Philippe Consultant spécialisé dans le machinisme agricole Recherche jeunes talents Jean-Christophe Régnier : D’une manière générale, l’agroéquipement se porte bien et embauche des profils techniques pour lancer sur le marché de nouveaux produits de pointe, ainsi que des commerciaux pour les vendre. Chez Väderstad France, en quatre ans, nous sommes passés de 4 à 6 inspecteurs commerciaux. L’apparition de technologies telle qu’Isobus nécessite des compétences - en informatique par exemple - dont nous n’avions pas besoin autrefois. Et il faut assurer le service. Ainsi, nous recrutons actuellement un responsable pièces détachées. Franck Vetil : Notre croissance se fonde sur l’innovation. Cela suppose donc de développer de nouvelles technologies et donc de recruter de nouvelles compétences. Nous embauchons parce que nous avons des ambitions, essentiellement sur des profils techniques avec une sensibilité commerciale. Sandrine Sampaix : Nous embauchons surtout pour remplacer des collaborateurs démissionnaires ou partis à la retraite, la plupart sur des fonctions d’animateur, de promoteur, d’inspecteur commercial, de conseiller service ou de formateur. L’évolution de l’organisation peut aussi nous conduire à recruter. Nathalie Bondine : Chez Noremat, nous axons notre développement sur le service. Nous recrutons donc des techniciens SAV, des techniciens d’atelier ainsi que des responsables techniques régionaux, chargés notamment de planifier les interventions. 4 Axemag : Quelle est votre politique en matière de recrutement ? N. Bondine : Nous recrutons beaucoup de jeunes en particulier par le biais de l’alternance, et ce, dans tous les domaines. Nous privilégions également l’évolution en interne. Tous les postes sont d’abord proposés aux collaborateurs. Pour le reste nous utilisons les canaux classiques (petites annonces, cabinet de recrutement), mais également les agences d’intérim qui jouent un rôle de plus en plus important. Enfin, des candidatures spontanées arrivent sur une page dédiée de notre site Internet. F. Vetil : Dans la mesure du possible, nous intégrons les ingénieurs qui font leur stage de fin d’études chez nous. Nous passons également par un cabinet de recrutement spécialisé. De temps à autre, nous avons recours à l’apprentissage. S. Sampaix : Nous privilégions les annonces dans la presse professionnelle. Nous faisons également appel aux cabinets de recrutements pour des postes plus difficiles à pourvoir (expertise, région géographique,...). Nous avons enfin accès à plusieurs sites de recrutement à forte notoriété pour déposer des annonces. JC Régnier : Aujourd’hui, nous cherchons des profils bac +2 avec une première expérience de 2 à 3 ans. Nous privilégions donc les annonces dans “La France agricole” et “Matériel agricole”. D’autant que nous souhaitons que nos collaborateurs aient un minimum de connaissances agronomiques. Nous utilisons aussi beaucoup la formation par alternance que Axemag n°5 - Décembre 2013 je trouve très intéressante pour former des jeunes, les connaitre et les préparer à l’embauche. Cela nous permet d’anticiper notre besoin d’embauche et d’accompagner notre croissance. Axemag : Pour quels métiers avez-vous des difficultés à recruter ? S. Sampaix : Nous rencontrons des difficultés sur les métiers qui nécessitent une expérience d’au moins 5 ans et une formation liées au machinisme agricole, par exemple inspecteur commercial ou chef de produit. La concurrence est sévère sur ce type de poste, avec des exigences de salaires très fortes. N. Bondine : C’est effectivement sur les fonctions à vocation technique que nous rencontrons des difficultés. Également pour le poste de responsable export. Peu ont une expérience dans l’agroéquipement ou la mécanique. F. Vetil : Il est toujours compliqué de recruter pour les postes à forte mobilité. La nouvelle génération devient moins mobile dès qu’elle se stabilise dans sa vie privée. Nous avons du mal à conserver les jeunes ingénieurs sur les fonctions techniques. Ils sont souvent attirés par les carrières commerciales plus rémunératrices. Nous essayons de leur proposer des plans de carrière avec des responsabilités et du management. J.C. Régnier : J’ai des difficultés à trouver le responsable pièces détachée car il n’existe aucune formation crédible dans ce domaine. J’ai donc élargi le cadre de recherche aux préparateurs de commandes. Autre problème, Väderstad France est la filiale d’un groupe européen. La pratique de l’anglais est donc indispensable. Par exemple, sur 15 candidats à un poste de démonstrateur, seuls quatre se “débrouillaient” en anglais. Axemag : Quelles actions menezvous pour attirer des personnes sur des métiers en tension ? J.C. Régnier : Nous avons clairement un problème de déficit d’image de notre secteur qui est assimilé à l’agriculture, donc perçu comme archaïque. Axema travaille avec l’Aprodema pour corriger cette image. Ainsi, l’année dernière, ils disposaient d’un stand commun sur le Sima. Nous avons proposé aux jeunes de l’académie de Créteil un parcours à l’intérieur du SIMA, avec des haltes sur différents stands. Sur le nôtre, ils ont pu découvrir le métier d’inspecteur technique. F. Vetil : Nous privilégions les relations directes avec les écoles et nous sommes très présents sur les forums. S. Sampaix : Nous sommes présents sur le SIMA et les forums des écoles. Nous avons recours à la presse spécialisée. N. Bondine : Nous établissons des partenariats avec les écoles qui se traduisent par l’accueil de stagiaires de la classe de 3ème jusqu’aux écoles ingénieurs, ou par la participation à des jurys d’examens. Noremat a participé à l’action découverte des métiers d’Axema sur le Sima et profite du bus Découverte du Cisma* pour ouvrir ses portes aux jeunes. Nous sommes également présents sur le salon “Made in Lorraine”. Enfin, en interne, nous développons le parrainage : tout salarié qui présente un candidat recruté par la suite bénéficie d’une gratification financière. Outre l’image de la profession, les difficultés de recrutement proviennent essentiellement de la mobilité. C’est ainsi que nous avons du mal à trouver des candidats pour des postes de SAV de supports techniques et parfois de commerciaux. Autre frein : la pratique de l’anglais qui est requise pour certains postes. » CONTACT Philippe Sergent [email protected] Gérard Vromandt, Responsable de la formation CQP et CQPM Pièces de rechange, et du BTS génie des équipements agricoles au lycée Saint Clair de Derval « Selon les statistiques du ministère de l’Agriculture, 100 % de nos élèves trouvent un travail dans les quatre mois qui suivent l’obtention de leur diplôme. Et pourtant, nous avons du mal à recruter des étudiants. Cela tient essentiellement à la mauvaise image des métiers manuels en général, et de ceux assimilés à l’agriculture en particulier. Y compris chez nos collègues qui enseignent dans les collèges ou les lycées. Il est difficile de leur faire comprendre qu’il y a plus © DR Axemag : Quels sont vos besoins en recrutement ? L’Agroéquipement recrute des profils de plus en plus techniques. d’électronique dans une moissonneuse batteuse que dans une voiture. Souvent les jeunes viennent chez nous avec l’idée de conduire des engins agricoles. Au cours de la formation, ils découvrent la diversité des métiers. Nous multiplions les actions pédagogiques originales et très pratiques car beaucoup ont eu des difficultés scolaires. » CONTACT Gérard Vromandt [email protected] Olivier Reviron, Chef de travaux au lycée René Cassin de Mâcon « Nous avons du mal à recruter des élèves pour le bac professionnel matériels agricoles car l’automobile garde son pouvoir d’attraction naturelle. Il existe un contraste étonnant entre la mauvaise image de la mécanique agricole auprès des jeunes et le dynamisme que je constate dans les concessions et chez les constructeurs. © DR Comment recruter dans un secteur qui présente un déficit d’image ? Débat entre Nathalie Bondine, responsable emploi formation chez Noremat, Sandrine Sampaix, responsable ressources humaines chez CLAAS France, JeanChristophe Régnier, directeur général de Väderstad France et Franck Vetil, directeur général de Lely France. Nos clients font généralement appel à nous pour recruter des personnes expérimentées. Nous procédons par approche directe au travers des réseaux d’anciens élèves et des réseaux sociaux. Nous avons de nombreux contacts avec les écoles et l’Aprodema. Nous disposons également d’une base de données de candidatures. © DR © iStock « *S yndicat des équipements pour Construction Infrastructures Sidérurgie et Manutention. Axemag n°5 - Décembre 2013 Pour attirer les jeunes, nous misons sur la qualité de la formation, qui favorise le bouche à oreille. Nous disposons ainsi d’un réseau d’entreprises pour placer les élèves en stage. Et nous avons établi des partenariats avec les concessionnaires pour disposer de matériels de dernière génération sur lesquels les jeunes peuvent travailler. » CONTACT Olivier Reviron [email protected] 5 adhérents Salon et Éthique : deux nouvelles commissions Gilles Poidevin, Délégué général de l’Unifa* © DR D’autre part, nous voulions expliquer nos difficultés aux parlementaires invités, en particulier en ce qui concerne les nitrates. Les contraintes deviennent de plus en plus importantes et nous pensons que les démarches volontaristes d’incitation aux bonnes pratiques, notamment en matière d’épandage, seraient plus appropriées. Que représente l’Unifa ? L’Unifa représente les industries de la fertilisation. Elle compte aujourd’hui 50 adhérents qui produisent sur le territoire de l’Union Européenne des engrais (minéraux et organo-minéraux) et des amendements minéraux basiques. Pourquoi avoir organisé un colloque intitulé “Fertilisation azotée : comment concilier performance et durabilité” ? C’est un sujet qui nous tient à cœur, car les bonnes pratiques agricoles en la matière se développent. D’une part, nous souhaitions montrer l’activité de nos adhérents : recommandation, nouveaux outils en particulier d’aides à la décision… EN COMMISSIONS Isobus : objectifs atteints Mis en place par la Commission technique en juin 2012, le groupe projet Isobus a achevé ses travaux en septembre dernier. Chargé d’accélérer en France le déploiement de cette technologie, dans le respect de la norme et des règles de certifications préconisées par l’AEF (Agricultural Electronics industry Foundation), le groupe s’est fixé deux objectifs : d’une part, développer l’information ; d’autre part, faire émerger une offre de formation et d’appui 6 Quels sont les principaux enjeux en matière de fertilisation azotée ? Le principal enjeu réside en amont, puisque le gaz naturel, principale matière première de l’engrais azoté, coûte 2,5 fois plus cher en Europe qu’aux Etats-Unis et six fois plus qu’au MoyenOrient. Par ailleurs, nous sommes soumis aux quotas de gaz carbonique. Le deuxième enjeu important, c’est la fertilité des sols, car les engrais leur apportent ce que la croissance de la plante leur prend. Comment donc concilier performance et durabilité ? L’azote est le principal constituant des protéines. Mises à part les légumineuses qui parviennent à le capter dans l’air, il est indispensable aux cultures. Aujourd’hui, on parvient à produire technique en langue française, notamment pour la certification. Objectifs atteints. En matière de communication, le groupe a organisé une conférence internationale et un plateau TV lors du SIMA 2013, communiqué régulièrement dans les publications et sur le site d’Axema, et proposé son appui pour la formation auprès de Sedima et de l’Aprodema. Deux formations ont été mises en place : l’une de base pour les dirigeants, les spécialistes du marketing et les commerciaux ; l’autre plus technique réservée aux techniciens de dévelop- Axemag n°5 - Décembre 2013 plus de céréales avec moins d’engrais azotés. Cela tient d’abord aux innovations. Par exemples : les inhibiteurs de nitrification qui rendent possible une dispersion lente du produit, au fur et à mesure des besoins de la plante ; ou l’engrais enrobé qui permet de libérer progressivement de l’azote. Cela tient aussi, aux bonnes pratiques des agriculteurs en matière de fractionnement des apports et des dosages, grâce aux outils d’aide à la décision. Pourquoi avez-vous associé Axema à ce colloque ? L’union fait la force. Axema est un partenaire important. D’autant plus que nous avons souhaité mettre l’accent sur les nouvelles technologies et le label écoépandage développé par Axema qui identifie les matériels d’épandage de matières organiques performants en terme de précision d’épandage et de respect des sols. C’est pourquoi, nous avons invité Patrick Pérard à débattre sur le sujet intitulé “Pour une fertilité des sols rimant avec durabilité”. * Union des Industries de la fertilisation pement et de SAV. Enfin, un centre de compétence a été créé au sein de la société Kereval. Le groupe projet a également travaillé en partenariat avec les éditeurs de logiciel pour résoudre des problèmes de compatibilité qui empêchent d’échanger aisément les données entre le terrain et le système d’information de la ferme. Des actions complémentaires devraient être engagées en 2014 et 2015 pour pérenniser ces acquis. À l’occasion de l’adoption des nouveaux statuts du syndicat, deux nouvelles commissions de travail sur des thèmes transversaux ont été créées : l’une portant sur les salons présidée par Julien Burel (Sulky Burel), l’autre sur l’éthique présidée par Patrick Verheecke (Same Deutz-Fahr). Leurs membres sont désignés par le conseil d’administration d’AXEMA. Ces deux commissions s’ajoutent à celles déjà existantes : Technique, Économique, Communication, Internationale et Formation. POINT SUR... La sécurité sur les événements professionnels Sensibiliser les entreprises et les visiteurs sur la sécurité sur les salons. Axema publie des recommandations. NOUVEAUX ADHÉRENTS Axema accueille cinq nouvelles entreprises ioti France est la filiale hexagone K du groupe Daedong-Kioti, numéro un coréen de la fabrication de matériels agricoles. Basée à Pazayac en Dordogne, Kioti France distribue des tracteurs. L’entreprise a été créée en 2010 et compte 8 salariés. Stoll France est la filiale de l’Allemand Wilhelm Stoll Maschinenfabrik, 2ème constructeur européen de chargeurs frontaux. Installée dans la région de Chartres (Eure et Loir), Stoll France emploie 10 salariés et distribue ses chargeurs auprès de 700 clients concessionnaires de tracteurs. Mann Hummel France est la filiale de la société Allemande Mann Hummel. Etablie à Louverné, elle fabrique des solutions innovantes en matière de filtration d’air, de carburants, d’huile et d’habitacle. Elle compte 9 salariés. Lapeyre fabrique et adapte tout type de matériel agro-technique et industriel, en particulier dans la récolte de plantes en terre. Installée dans l’Aude à La Force elle emploie 25 salariés et est agréée R&D par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche depuis 2010. ME France est filiale de Muller Elektronik en Allemagne. Pionnier en agriculture de précision et en électronique embarquée, l’entreprise basée à Heillecourt compte 14 personnes. © DR LA PAROLE À A vec l’appui d’organisateurs de salons, la commission communication d’Axema a rédigé une fiche de recommandations pour sensibiliser entreprises et visiteurs sur la sécurité sur les événements professionnels. Le sujet est en effet sensible. À tel point que « sur Innovagri, nous avons dû supprimer la parade des machines qui se déplaçaient de leur stand jusqu’à un point central », note Thibault Saulneron, directeur de projets de la cellule événementiel de France Agricole. Sur ses événements, la FNCUMA (Fédération Nationale des Coopératives d’Utilisation de Matériel Agricole) organise des opérations du même genre, les “raids machines” qui nécessite « une organisation et une équipe sécurité très pointues », indique Pierre Guiscafré, responsable du pôle développement projet FNCUMA. Les problèmes de sécurité sur les salons ne sont pas tous liés aux phases de déplacement des machines. Le montage et le démontage se révèlent également des moments délicats. « En France, la législation sur les salons s’est durcie, remarque Laurence Goyet, responsable communication et salon chez JCB. Les exposants doivent notamment prévoir un plan particulier de sécurité et de protection de la santé qui liste les risques encourus et les moyens pour les prévenir. Nous avons la chance d’appartenir à un groupe international qui a bien structuré l’approche sécurité. Ce n’est pas toujours le cas dans des plus petites sociétés ». Se pose en particulier la question des sous-traitants qui ne disposent pas toujours tous du même niveau d’information. D’où l’idée de la fiche de recommandations. « Parce que nous étions confrontés à des accidents, nous avons formalisé une démarche sécurité sur les salons avec une personne dédiée, rappelle Sylvain Mislanghe responsable promotion des ventes et publicité chez AGCO. Le document que nous avons rédigé a servi de base à celui d’Axema. Par l’intermédiaire du syndicat, nous toucherons davantage d’exposants. Les visiteurs accepteront d’autant mieux des règles de sécurité si elles sont partagées par un plus grand nombre. » Le document a été présenté aux organisateurs de salon chargés « d’apporter leur expérience et leur ressenti » souligne Thibault Saulneron qui envoie le document à tous ses exposants et prospects. Même démarche à la FNCUMA qui l’adresse avec les contrats d’exposants, Pierre Guiscafré estimant « essentiel que nous nous associons à la démarche de nos partenaires constructeurs ». Axemag n°5 - Décembre 2013 7 analyses © Claas INDICATEURS ET PERFORMANCES Marché du neuf : retour à la normale Selon l’enquête menée en septembre et octobre 2013 auprès de 170 dirigeants d’entreprises adhérentes d’Axema et du Sedima (Syndicat National des Entreprises de service et distribution du Machinisme Agricole), les industriels prévoient un léger tassement des ventes de matériels neufs au 2ème semestre, par rapport au 1er semestre qui s’est révélé très favorable. Globalement, ce retournement du marché du neuf correspond plus à un retour à la normale après 2 années de forte croissance. Indice de production Industrielle Retour à la normale pour le marché du neuf Indice de la production industrielle de machines agricoles (Base 100 en 2010) La production de machines agricoles, cumulée sur douze mois, se contracte légèrement par rapport à la même période de l’année précédente (- 0,8 %). L’indice de la production industrielle, qui mesure l’évolution du nombre de machines agricoles produites en France, a en effet fortement baissé en août puis s’est redressé sur le mois de septembre 2013. Evolution mensuelle des échanges commerciaux 250 200 150 100 50 2009 2010 2011 2012 2013 Source : Axema/INSEE Évolution des importations et exportations de machines agricoles en France (En milliers d'Euros) 500 000 400 000 En septembre 2013, les importations de machines agricoles sont en progression de 10 % quand les exportations baissent de 4,5 % par rapport à septembre 2012. Cumulées sur les douze derniers mois, les importations dépassent leur plus haut niveau (4,6 milliards) et les exportations repassent au-dessus des 3 milliards d’euros. Le taux de couverture perd 10 points sur un an et s’élève à 65,7 %. Evolution mensuelle des prix des machines agricoles En septembre 2013, l’indice de prix des matériels agricoles supportés par les exploitations agricoles (IPAMPA) a globalement augmenté de 3 % par rapport à septembre 2012. Ce sont les matériels de protection des cultures (+ 10,2 %) et de récolte (+ 5,6 %) qui contribuent le plus fortement à cette progression. 300 000 200 000 100 000 0 2009 Importations 2010 2011 2012 Exportations 2013 Source : Axema / GTA (Global Trade Atlas) Indice des prix d'achat des machines agricoles (Base 100 en 2010) 115 100 95 2009 2010 2011 Matériels de protection des cultures Matériels de récolte Matériels de travail et mise en état du sol 2012 Tracteurs 2013 Remorques Source : Axema/INSEE Union des Industriels de l’Agroéquipement • 19 rue Jacques Bingen • 75017 PARIS +33 (0)1 42 12 85 90 • [email protected] • www.axema.fr Éditeur : Axema • Directeur de la Publication : Patrick Pérard (Président d’Axema) • Rédactrice en chef : Muriel Casé Rédacteur : Alain Lamour • Crédit Photos du bandeau de la couverture : Lemken Stoll - New Holland - La Buvette - Noremat - Merlot Création graphique : Promeca • Imprimé à l’imprimerie Rochelaise le nouvel R. 10-31-1240