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N°277 \mars 2010 - STUDIO CINÉMAS : 7 salles associatives, indépendantes, art & essai, recherche. 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS P RECIOUS un film de Lee Daniels Les CARNETS du STUDIO n° 236 – juin 2005 – 23 ISSN 0299 - 0342 semaine du 24 au 30 mars 4 2h21’ Haïti, scolarisation CNP et développement ? jeudi 20h00 FILM & DÉBAT avec Madeleine & Jean Cantet de Solidarité laïque mer & sam 1h55’ VF PONYO SUR LA FALAISE de Hayao Miyazaki 1h35’ 1h55’ Cinéma lundi à suivre… ALICE AU PAYS DES MERVEILLES 1h39’ 14h15 de Tim Burton SOUL KITCHEN 17h00 14h15 Cinéma 19h15 14h15 1h47’ (dimanche 14h30) 17h45 jeudi 19h45 15h00 de Joël Seria de Junli Zheng 19h30 dimanche CNP 14h15 (dimanche 14h45) MUMU CORBEAUX ET MOINEAUX du 3 au 9 mars 2010 à suivre… de Fatih Akin (dimanche 14h30) 17h00 19h15 21h30 à suivre… 1h42’ 14h15 (dimanche 14h45) 17h30 LES CHÈVRES DU PENTAGONE de Grant Heslov WHITE MATERIAL de Claire Denis 19h30 à suivre… 21h15 17h00 19h30 21h50 17h45 (dimanche 14h30) 21h45 1h39’ de Atom Egoyan 21h30 14h15 de Kim Ki Duk 19h45 à suivre… LE TEMPS DE LA KERMESSE EST TERMINÉ 21h45 de Frédéric Chignac 19h00 THE GHOST WRITER de Roman Polanski FANTASTIC MR. FOX de Wes Anderson LES RENDEZ-VOUS D’ANNA de Chantal Akerman 1h37’ Le film imprévu 08 92 68 37 01 www.studiocine.com dimanche 15h00 17h15 I N A U G U R A T I O N DE LA BIBLIOTHÈQUE DES STUDIO vendredi LA JETÉE/CASQUE BLEU de Chris Marker 20h00 samedi PÈRE ET FILLE de M. Dudok de Witt Rencontre avec J.-M.Laclavetine Portes ouvertes-Visites guidées 1h36’ 14h00 à 22h00 L’ARBRE ET LA FORÊT I LOVE YOU PHILIP MORRIS mercredi samedi dimanche mardi de Olivier Ducastel & Jacques Martineau de G. Ficarra & J. Requa 19h30 2h08’ 2h16’ THE GHOST WRITER LOVELY BONES de Peter Jackson de Roman Polanski 2h16’ 21h00 1h35’ + court métrage 8’ SHUTTER ISLAND UNE ÉDUCATION de Martin Scorsese de Lone Scherfig 1h51’ 17h30 21h30 1h28’ LA REINE DES POMMES LIBERTÉ de Tony Gatlif 17h45 19h45 ? Toutes les salles des Studio sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. 14h15 21h45 de Valérie Donzelli 1h49’ (dimanche 15h00) 2h08’ 1h26’ 14h15 Patrick Gomin-Migrinter 2h05’ (dimanche 14h45) 14h15 1h40’ DREAM mer & sam 1h28’ VF 19h30 1h35’ + court métrage 15’ (dimanche 15h00) 19h00 14h15 CHLOÉ DÉBAT avec 1 21h30 à suivre… 14h15 19h45 19h15 14h15 LA RÉVÉLATION de Pedro Costa 17h15 (dimanche 14h30) 1h43’ de Hans Christian Schmid NE CHANGE RIEN 14h15 UNE PLANÈTE SANS FRONTIÈRES (dimanche 14h30) 17h15 à suivre… 1h38’ (dimanche 15h00) 19h30 14h15 1h34’ 21h30 lundi Migration sans frontière semaine 2010 1h39’ PRECIOUS A SINGLE MAN de Lee Daniels de Tom Ford 1h20’ 1h26’ (dimanche 15h00) LA STRATÉGIE DU CHOC 19h45 de Michael Winterbottom www.studiocine.com Le film imprévu 08 92 68 37 01 www.studiocine.com 17h45 21h45 ? Film pouvant intéresser le jeune public, les parents restant juges. semaine 2 CNP jeudi 19h45 Cinéma 1h28’ Une justice juste et indépendante ? TOUTE MA VIE EN PRISON DÉBAT avec W. Francome & C. Lison-Croze 1h58’ L’ARGENT DE LA VIEILLE lundi 19h30 Mon week-end de ciné du 10 au 16 mars 60’ muet LA CROISIÈRE DU NAVIGATOR DU PRAXINOSCOPE samedi 14h15 CINÉ CONCERT AU CELLULO 1h42’ de Christian-Jaque L’ARBRE ET LA FORÊT 19h45 14h15 Rencontre avec les réalisateurs, vendredi 12, après la projection de 19h45 17h00 21h00 14h15 (dimanche 14h45) 17h45 19h45 21h45 14h15 (dimanche 14h45) de Roman Polanski LIBERTÉ Cinéma Hommage à Luis Buñuel lundi 19h30 21h30 L’ANGE EXTERMINATEUR 1h30’ VIRIDIANA 14h15 1h34’ (dimanche 14h30) 17h15 14h15 19h15 17h30 21h30 1h49’ PRECIOUS 17h15 17h30 21h45 19h30 14h15 1h20’ + court métrage 10’ LA STRATÉGIE DU CHOC 21h30 Divers réalisateurs dimanche 15h00 17h45 de Lee Jung-Hyang VF mercredi-samedi dimanche VO jeudi-vendredi lundi-mardi Festival de cinéma asiatique de Grant Heslov 17h30 19h45 (voir page 5) 1h39’ 1h37’ L’ARBRE ET LA FORÊT SOUL KITCHEN de Fatih Akin 1h49’ 19h15 de Olivier Ducastel & Jacques Martineau 1h39’ PRECIOUS CHLOÉ de Lee Daniels de Atom Egoyan 21h45 14h15 mercredi samedi 14h15 15h30 JIBURO LES CHÈVRES DU PENTAGONE 17h15 19h15 21h15 14h15 3 MALIN COMME UN SINGE 1h27’ VO & VF 1h35’ (dimanche 14h30) 1h39’ de Atom Egoyan DÉBAT avec les Drs Rocque & Barthélémy (CHU) (dimanche 14h45) de Lee Daniels 17h30 19h30 (dimanche 15h00) 19h15 1h51’ de Tony Gatlif CHLOÉ jeudi 19h45 de Sandrine Bonnaire (dimanche 14h45) 2h16’ (dimanche 15h00) ELLE S’APPELLE SABINE 21h15 1h35’ de Grant Heslov 19h15 14h15 de Tom Ford de Lone Scherfig SHUTTER ISLAND 15h00 17h30 1h39’ UNE ÉDUCATION LES CHÈVRES DU PENTAGONE 14h15 dimanche sauf vendredi 1h34’ de Martin Scorsese 14h15 JEANNOT L’INTRÉPIDE A SINGLE MAN THE GHOST WRITER 10h00 10h30 semaine 2010 45’ VF CNP dimanche mercredi de Jean Image 2h08’ (dimanche 14h30) CINÉ P’TIT DÉJ’ FANFAN LA TULIPE 17h15 21h15 de Olivier Ducastel & Jacques Martineau sauf vendredi vendredi 17h45 60’ muet 1h17’ (dimanche 14h30) vendredi de Buster Keaton de Luigi Commencini 14h15 1h37’ du 17 au 23 mars 2010 1h43’ 17h45 21h45 2h16’ LA RÉVÉLATION SHUTTER ISLAND de Hans Christian Schmid de Martin Scorsese 2h08’ 21h30 1h41’ (dimanche 14h45) THE GHOST WRITER 19h30 de Roman Polanski LE RÊVE ITALIEN de Michele Placido 21h45 de Michael Winterbottom 1h41’ 1h26’ LE RÊVE ITALIEN de Michele Placido 19h30 www.studiocine.com Le film imprévu 08 92 68 37 01 www.studiocine.com ? Tous les films sont projetés en version originale (sauf indication contraire). 14h15 1h40’ 1h26’ (dimanche 15h00) LE TEMPS DE LA KERMESSE EST TERMINÉ 19h45 de Frédéric Chignac Le film imprévu 08 92 68 37 01 www.studiocine.com ? Films pouvant intéresser les 12-17 ans, (les parents restant juges) au même titre que les adultes. O M M A I R E Éditorial N°277 S Éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Ó CNP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 événement du mois : Festival de cinéma asiatique 5 Les horaires d’ouverture : Inauguration de la bibliothèque . . . . . . . . . . . . . . . . 8 LES FILMS DE A À Z ........................ lundi mercredi jeudi vendredi 8 Cinémathèque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 en bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 bande annonce : à propos de : rencontre : La Dame de trèfle .......... Luc moullet 24 .... 26 ........................ 28 Capitalism, a love story de 14h00 à 19h00 de 14h00 à 17h00 de 14h00 à 17h00 de 14h00 à 19h00 La bibliothèque est fermée les mardis, samedis, dimanches et les vacances scolaires. Agora . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 courts lettrages : à propos de : Les médias . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 : : : : répondeur 30 08 92 68 37 01 ................................ 32 studiocine.com VOS CRITIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 Jeune public 34 interférences : à propos de : Vincere/Tetro Sumô LE FILM DU MOIS : .................. .................................. Précious ...................... 36 GRILLE PROGRAMME . . . . . pages centrales 0,34 € la minute La cafétéria gérée par l'association AIR (chantier d'insertion) accueille les abonnés des Studio tous les jours de 16h00 à 21h45 sur présentation des cartes abonné et carte cafétéria. Les STUDIO sont membres de ces associations professionnelles : EUROPA AFCAE ACOR GNCR ACC REGROUPEMENT DES SALLES POUR LA PROMOTION DU CINÉMA EUROPÉEN ASSOCIATION FRANÇAISE DES CINÉMAS D’ART ET ESSAI ASSOCIATION DES CINÉMAS DE L’OUEST POUR LA RECHERCHE GROUPEMENT NATIONAL DES CINÉMAS DE RECHERCHE ASSOCIATION DES CINÉMAS DU CENTRE (Membre co-fondateur) (Membre co-fondateur) Les Éditions du Studio de Tours. 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - Mensuel - Prix du numéro 2 €. ÉQUIPE DE RÉDACTION : Lucile Bourliaud, Janine Carlat, Isabelle Godeau, Frédéric Grosclaude, Jean-François Pelle, Claude du Peyrat, Dominique Plumecocq, Éric Rambeau, Roselyne Savard, Marcelle Schotte, avec la participation de Lucie Jurvillier, de la commission du Festival asiatique et de la commission Jeune Public. DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Rambeau – MISE EN PAGES & EN IMAGES : Francis Bordet. ÉQUIPE DE RÉALISATION : Éric Besnier, Roselyne Guérineau – DIRECTEUR : Philippe Lecocq – IMPRIMÉ par PRÉSENCE GRAPHIQUE, Monts (37) Présence graphique contribue à la préservation de l’environnement et atteste être reconnu IMPRIM’VERT. L’année dernière, le festival fut un beau succès. Nous espérons que cette 11ème édition le confirmera et que vous serez encore plus nombreux à nous rejoindre. Nous continuons nos partenariats avec Work in progress et l’École supérieure des Beaux Arts, la cinémathèque de Tours, la médiathèque François Mitterrand et Collège au cinéma 37. La question de l’être est au cœur de nombreux films asiatiques programmés dans le festival. Que l’on soit truand (Soul of a demon), aborigène, femme en désespérance (God man dog), femme désorientée (À la dérive) ou enfant indochinois déraciné (Inconnu présumé français), trouver sa place dans la famille, dans la société ou simplement parmi les autres semble être un enjeu de taille. Nous vous proposons des films inédits, des films d’artistes, des avant-premières (Nuits d’ivresse printanière, de Lou Ye, She, a chinese de Guo Xiao-Lu, Like you know it all de Hong Sang-So) et de nombreuses rencontres avec des réalisateurs : Tsai WanShuen, Philippe Rostan, Mathias Gokalp… Nous rendons hommage au cinéaste coréen Bong Joon-Ho (The Host, Memories of murders, Mother…) qui, tout en brassant les genres cinématographiques – polar, fantastique, drame –, trace un portrait fort juste de la société coréenne. Le cinéma taïwanais est à l’honneur : des projections, des rencontres avec des réalisatrices et, en collaboration avec la compagnie Doulce Mémoire, un petit spectacle de danse et de musique anciennes chinoises du Nankuan. Vendredi 19 mars, soirée exceptionnelle en présence de Monsieur l’ambassadeur de Taïwan : projection du film God man dog et rencontre avec la réalisatrice Chen Singing. Les peintures de Dominique Lap-Tak Lui sont exposées dans le hall des Studio. Bon festival ! LJ Remerciements : Bureau de représentation de Taipei en France, Mairie de Tours, Luisa Prudentino… À tous les réalisateurs, producteurs, distributeurs et à toutes celles et ceux qui ont permis au festival d’exister. Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 – 3 Evénement du mois jeudi 18 mars - 19h45 jeudi 4 mars - 19h45 Dans le cadre de LA SEMAINE DE LA SCIENCE, avec l’Inserm, le CNP propose CINÉ-DÉBAT : CNP, Clubs UNESCO, Chrétiens-Migrants, LA CIMADE et ELLE S’APPELLE SABINE RESF proposent : MIGRATIONS SANS FRONTIÈRES La libre circulation des hommes : droit ou utopie ? Qui n’a pas été scandalisé par le sort réservé à tous ceux qui, poussés par des raisons impérieuses et vitales, ont voulu aller travailler hors de leur pays ? Ce système de frontières fermées est inhumain, inefficace et coûteux. Voilà ce qui nous pousse à envisager un monde où chaque être humain pourra circuler librement et travailler dans le pays de son choix. Il n’est pas question de supprimer les frontières établies mais bien de les ouvrir afin de mettre en application le « Droit à la mobilité » pour chaque être humain. C’est sur ces questions que nous vous invitons à débattre en présence de Patrick Gonin, professeur d’université, membre de MIGRINTER, après la projection de : UNE PLANETE SANS FRONTIÈRES film produit par cineteve-arte, 94mn. jeudi 11 mars - 19h45 Le CNP, le Collectif 37 de soutien à Mumia Abu Jamal, Amnesty International, la Ligue des Droits de l’Homme et le Comité d’Aide aux Détenus proposent : UNE JUSTICE JUSTE ET INDÉPENDANTE ? TOUTE MA VIE EN PRISON raconte l’histoire de William Francome, jeune acteur britannique, né le jour de l’arrestation de Mumia Abu-Jamal, détenu des couloirs de la mort américains. À l’aube de ses 25 ans, William décide de partir sur les traces du condamné. C’est tout un pan de l’histoire américaine, qui est mis au jour… Le documentaire, réalisé par Marc Evans, présente également de nouvelles preuves qui jettent le doute sur l’équité du procès qui a conduit en prison Mumia Abu-Jamal. Ce film a valeur universelle pour le droit de tout individu à un procès équitable Film de Sandrine Bonnaire, 2007, 1h25 Témoignage filmé de la vie d’une jeune autiste, réalisé par sa sœur. L’autisme est un trouble très précoce, global et fréquent qui altère dès les premiers mois de vie la relation et la communication, provoquant un handicap à vie. L’expression en est très diverse, allant du talent exceptionnel à une situation de grande dépendance. Il existe un contraste poignant entre l’intérêt croissant pour cette pathologie et les situations d’exclusion dans lesquelles sont confinés, faute d’une prise en charge adéquate, de nombreux enfants et adultes avec autisme. Familles et professionnels luttent ensemble pour une évolution des mentalités et des services adaptés. DÉBAT avec Catherine Barthélémy – professeur et chercheur au CHU de Tours – et Didier Rocque – président des Maisonnées, foyers d’accueil pour adultes avec autisme. Aux Studio Mercredi 17 mars •14h15 Malin comme un singe Voir pages jeune public Mercredi 17 mars •17h30 Himalaya Himalaya, raconte le voyage d’un homme sud-coréen vers le Népal pour rapporter les cendres d’un travailleur immigré à sa famille. Porteur de mauvaises nouvelles, il n’ose pas révéler les raisons de son périple à la famille du défunt. L’incommunicabilité n’est pas seulement liée au manque de langage commun. Le personnage se confronte physiquement au paysage ; comme toujours dans le cinéma de Joon So-Il, c’est une quête pour trouver sa place, une vérité, un rapport au monde. Ceux qui ont suivi la rétrospective de ce cinéaste en 2007 et son film précédent La Petite fille de la terre noire, seront heureux de le retrouver une nouvelle fois. jeudi 25 mars - 20h00 Le CNP et l’Association Echange Développement proposent : SCOLARISATION EN HAÏTI : AMORCE D’UN DEVELOPPEMENT DURABLE ? Pour l’avenir d’Haïti à reconstruire, non seulement sur le plan matériel, mais aussi social, politique, l’enseignement n’est-il pas un enjeu majeur ? Or, le constat d’avant était déjà accablant : plus de 370 000 enfants entre 6 et 11 ans non scolarisés, 80% d’analphabètes dans la population… 0ù sont les blocages ? Comment relancer la scolarisation, assurer la formation des maîtres ? Le Film UNE JOURNEE A L’ÉCOLE AVEC RENANDE, réalisé par Orchidées avec Solidarité laïque, sera l’amorce du DÉBAT avec Madeleine et Jean Cantet, intervenants de Solidarité laïque à Jérémie et (sous réserve) d’acteurs du développement en Haïti de passage en France. jeudi 1er avril Mercredi 17 mars •19h45 • Ouverture du Festival Nuits d’ivresse printanière avant première Chine – 2009 – 1h55, de Lou Ye, avec Qin Hao, Chen Sicheng, Wei Wu… La femme de Wang Ping le soupçonne d’infidélité. Le détective qu’elle engage découvre l’amour que son mari porte à un homme, Jiang Cheng. Mais le détective et sa petite amie tombent sous le charme de Jiang Cheng et se laissent aspirer dans un tourbillon troublant leurs esprits et leurs sens… Énergie communicative, description d’une Chine peu vue au cinéma, grande sensualité, mélancolie de l’âme et vertige des sens, le programme de Lou Ye est tentant. (Prix du scénario, Cannes 2009) Jeudi 18 mars •17h30 Mother Corée du Sud – 2009 – 2h08, de Bang Joon-ho, avec Won Bin, Kim Hye-Ja… Un peu simplet, Do-joon est élevé par sa mère, veuve. Le jour où une fille est retrouvée morte, le comportement bizarre de Doo-joon lui vaut de faire un assassin idéal. Après sa condamnation, sa mère se lance à la recherche du coupable. À la fois ingénieux et émouvant, Mother joue avec le spectateur en lui tendant de fausses pistes.ER Jeudi 18 mars •19h45 Inconnu, présumé Français France – 2009 – 52’, documentaire de Philippe Rostan. En présence de l’acteur William Francome, le débat sera animé par Claude Guillaumaud-Pujol (collectif Mumia-Abu-Jamal) et Catherine LisonCroze (Ligue des Droits de l’Homme). 4 Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 inédit Corée du sud – 2009 – 1h35, de Jeon So-Il, avec Choi Min-Sik, Tsering Kipale Gurung, Tsejing Sherpa… Film : Life and debt Ces Eurasiens sont nés pendant la guerre d’Indochine, d’une mère vietnamienne et d’un père « inconnu, présumé français ». Rejetés par les milieux vietnamien et français, leur mère les a confiés à une association qui tente de les intégrer à la société française. Cinquante ans après, ces hommes et ces femmes racontent leur histoire douloureuse : c’est leur solidarité qui les a aidés à se reconstruire et à vivre dans ce monde qui n’était pas le leur. Cette page d’histoire concerne notre région puisque beaucoup de ces rapatriés ont séjourné à Vouvray. P. Rostan raconte une histoire qui lui est proche et retrace avec sensibilité leur destin collectif. Une soirée à ne pas rater. RENCONTRE AVEC PHILIPPE ROSTAN Vendredi 19 mars •17h30 Barking Dogs Never Bite inédit Corée du sud – 2000 – 1h46, de Bong Joon-Ho, avec Sung-Jae Lee, Du-Na Bae… Un jeune diplômé est excédé par les aboiements d’un chien de son immeuble. Il capture l’animal mais ne peut se résoudre à le tuer. Il rencontre alors une jeune fille qui travaille dans l’agence Lost dog. Une étrange amitié va naître… Premier long métrage inédit et inclassable, le film mêle comédie douce amère, regard acéré sur la société coréenne, quelques scènes assez épiques et beaucoup d’humour. Tendre et cruel, humain avant tout, cet inédit est une vraie découverte. Vendredi 19 mars •19h45 God Man Dog inédit Taïwan – 2009 – 1h59, de Chen Singing, avec Jack Kao, Jonathan Chang, Chang Han… Nous suivons un camionneur qui sillonne la campagne taïwanaise pour récupérer des statuettes de divinités et les restaurer alors qu’il ne peut même pas se payer une jambe artificielle. On croise aussi une boxeuse aborigène, un garçon qui gagne tous les concours de mangeur de nouilles et un couple en pleine crise conjugale qui vient d’avoir un bébé. Qu’ont-ils en commun, tous ces personnages qui croisent des chiens errants et des divinités abandonnées ? Soirée en partenariat avec le Bureau de Représentation de Taipei en France. Rencontre avec la réalisatrice Chen Singing Samedi 20 mars •10h00 Après le miracle France – 2006 – 52’, de J. Robert Thomann. J. Robert Thomann est réalisateur, monteur et nous avons déjà diffusé son film : Taïwan portraits choisis, dans un précédent festival. Les missionnaires chrétiens sont arrivés au 6e siècle à Taïwan. Que pèse aujourd’hui le christianisme dans la société taïwanaise ? Les aborigènes semblent avoir été la cible privilégiée de ces missionnaires et les conversions assez massives. Le « Miracle de Formose » selon l’expression employée Voir le programme complet dans le dépliant disponible aux Studio et dans les lieux du festival. Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 5 par l’Église, est-il vécu par les populations locales comme un syncrétisme religieux ou une acculturation ? Hosts de Tokyo Belgique – 2007 – 50’ de Mathias Gokalp et Mayumi Chijiwa. À Kabukicho, le quartier chaud de Tokyo, on trouve depuis quelques années des Hosts clubs, version masculine des clubs à hôtesses. Que pousse des jeunes femmes à payer (cher) la compagnie d’un homme ? En suivant le parcours de jeunes hosts et de leur clientes, ce documentaire interroge un phénomène de société propre au Japon, sans doute révélateur de l’évolution des rapports hommes/femmes de ce pays. RENCONTRE AVEC MATHIAS GOKALP, réalisateur de Rien de personnel. B r u n c h originale mérite vraiment que l’on s’y attarde. Dimanche 21 mars •10h15 Han, le prix de la liberté Léopard d’or au dernier festival de Locarno. France – 2008 – 52’, de Alexandre Dereims. Nous avons diffusé il y quelques années un documentaire d’A. Dereims sur les Karens de Birmanie, ces grands oubliés de l’histoire. Cette fois, il s’immerge au sein d’un groupe qui aide les réfugiés nord-coréens qui sont passés clandestinement en Chine. Le périple de la frontière sino-coréenne à la Corée du sud ne prend pas les chemins les plus courts (Chine, Laos, Thaïlande) au risque du moindre contrôle d’identité ou simplement de celui d’un billet de train. Une femme va incarner toute la déchirure de ces exilés amputés de leur famille, de leur pays… Han, le prix de la liberté a reçu le prix Albert Londres. Le Petit Vietnam Samedi 20 mars •14h15 Malin comme un singe Voir pages jeune public à la fin des carnets. Samedi 20 mars •16h00 RENCONTRE AVEC CHEN SINGING autour du jeune cinéma taïwanais. Bibliothèque des Studio. Samedi 20 mars •17h30 The Host The host Corée – 2006 – 1h59, de Bong Joon-ho, avec Song Kand-ho… De nos jours, à Séoul, une créature monstrueuse, entre tyrannosaure et varan, sort du fleuve et, détruisant tout sur son passage, vient dévorer quelques pauvres innocents, déclenchant une incroyable hystérie dans la foule des badauds, avant de fuir en emportant une petite fille enroulée dans sa queue reptilienne. La famille, ramassis de branquignols, se lance à sa recherche… Surprise de La Quinzaine des réalisateurs 2006, « The Host est un des films les plus drôles et intelligents vus depuis un moment. » Samedi 20 mars •19h45 Memories of Murder Corée – 2003 – 2h12, de Bong Joon-Ho, avec Song Kan-Ho… Basé sur une histoire réelle, le 2e film de Bong Joon-Ho raconte l’histoire de deux inspecteurs de police aux méthodes radicalement différentes qui doivent s’entendre pour mettre fin à des meurtres en série. Jouant avec l’incertitude du spectateur, hésitant entre les frissons devant l’horreur des crimes et le rire devant le ridicule des situations et la bêtise des personnages, le réalisateur coréen signe un polar efficace au suspens haletant. Dimanche 21 mars • 9h45 P e t i t d é j e u n e r 6 Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 France – 2007 – 52’ documentaire de Philippe Rostan. Après la défaite de Dien Bien Phu, le premier centre d’accueil est établi à Noyant-d’Allier. Pour les épouses vietnamiennes des militaires français, leurs enfants eurasiens et les vietnamiens naturalisés, c’est un véritable choc climatique et culturel. Cinquante ans plus tard, la mixité demeure dans cette commune où les enfants du pays ont à leur tour épousé des vietnamien(ne)s. Fils de rapatriés, Philippe Rostan a voulu raconter cette singulière expérience auvergnate, lieu d’une intégration réussie. RENCONTRE AVEC PHILIPPE ROSTAN. Dimanche 21 mars •15h00 Malin comme un singe Dimanche 21 mars •19h45 Like you know it all avant première Corée du sud – 2009 – 2h06, de Hong Sang-Soo, avec Tae-Woo Kim, Ji-Won Uhm… Ku Kyung-Nam est un réalisateur de films d’auteur. Pendant un festival dans une petite ville, il retrouve un ancien ami, Bu, qui l’entraîne chez lui. Après une nuit très alcoolisée, il trouve, à son hôtel, un message de Bu lui demandant de ne plus jamais l’approcher. Mais il n’a aucun souvenir des événements… Très fidèle à son style (Night and day, Woman on the beach, entre autres) Hong Sang-Soo revient avec encore plus d’ironie, d’absurde, d’humour. Cet autoportrait déguisé est savoureux. Si les situations sont ténues et le personnage principal assez piètre, le film a du mordant et une certaine crudité. Et sous ses dehors indolents, le film rappelle à chaque instant la singularité de son auteur. JF Lundi 22 mars •17h30 Soul of a Demon inédit Taïwan – 2008 – 2h00, de Chang Tso-Chi, avec Yi-Che Tseng, Pai-Chun Chen, Yu-Jen Cheng… Zhe a été emprisonné trois ans pour un meurtre commis par son frère. Pendant ce temps, celui-ci est parti retrouver son père qui s’était installé au Japon après avoir abandonné sa famille. À sa sortie de prison, Zhe retourne dans le port de Nan Fango où il est confronté à son passé : le retour du père après vingt ans d’absence, sa petite amie, la mafia locale… Chang Tso-Chi a été assistant de Hou Hsiao-Hsien pour La Cité des douleurs et Poussières dans le vent. Soul of a demon est son deuxième film. Voir pages jeune public à la fin des carnets. En partenariat avec l’École supérieure des Beaux Arts et Work in progress En partenariat avec la compagnie Doulce Mémoire. Extraits du spectacle Mémoire des vents du sud, avec Wang Hsin-I (danseuse) et Bougeron Hsin-Yi (percussionniste). Invitation de l’artiste taïwanaise Tsai Wan-Shuen, lauréate de l’École supérieure des Beaux-Arts de Tours, qui travaille sur des films qui mélangent photos, animation et musique électronique expérimentale. Elle a choisi ce programme de vidéos et de films récents, et proposera également certains de ses nouveaux travaux. Military court and prison (60’, de Chen Chieh-Jen), Lost contact (7’30, de Kuo I Chen), In the memories of… (7’20, de Lin Kuan-Ming), Lively (3’17, de Niu Jun), Visitor (7’11, de Wang Ya-Hui). RENCONTRE AVEC LA REALISATRICE, TSAI WAN-SHUEN avant première Chine – 2009 – 1 h 37, de Guo Xiao-Lu, avec Huang Lu, Geoffrey Hutchings, Chris Ryman… Le film nous fait découvrir Mei, une jeune chinoise. Pour la réalisatrice, Guo Xiao-Lu : « Son film peut être considéré comme une étude de la société chinoise. Les jeunes veulent quitter la Chine aujourd’hui, ils essaient de sortir du système communiste, dans lequel ils ne se reconnaissent pas, afin de trouver leur identité dans un monde capitaliste globalisé ». Guo Xiao-Lu est une artiste complète puisqu’elle est également poète et romancière. She, a Chinese se distingue sans nul doute des films chinois traditionnels par son style détonant. Invitation à suivre l’héroïne dans son périple qui la mènera jusqu’à Londres, cette œuvre Mardi 23 mars •19h45 • Clôture du Festival Dream avant première Voir Les films de A à Z, page 8. Tous les jours • 17h45 Jiburo VF : mercredi, samedi, dimanche. VO : jeudi, vendredi, lundi, mardi. Voir pages jeune public à la fin des carnets. Lundi 29 mars•19h30 • En partenariat avec la Cinémathèque de Tours Corbeaux et moineaux Chine – 1949 – 1h55, de Zheng Jun-Li, avec Zhao Dan, Sun Daolin… Shanghai, hiver 1948. Face à l’avancée des troupes communistes, le propriétaire d’un immeuble, personnalité du Kuomindang, cherche à vendre afin de fuir à Taiwan. Menacés d’expulsion, les locataires décident de se révolter… Réalisé grâce à un script faux (celui fourni aux autorités), le film, en avance sur son temps, est un témoignage unique qui évoque les difficultés économiques et les persécutions policières. Lundi 22 mars •19h45 Dimanche 21 mars •16h00 & 16h30 (gratuit) Spectacle de danse et de musique anciennes du Nankuan Dimanche 21 mars •17h30 She, a Chinese par ce mariage et le vide que celui-ci provoque en elle. Entre sexualité et traditions morales, Chuyen Bui Thac signe avec À la dérive un film fort en émotions, où la solitude pèse sur une jeunesse vietnamienne en pleine recherche de soi et où il n’hésite pas à aborder des thèmes encore tabous au Vietnam tels que l’homosexualité. Récompensé au festival de Venise 2009, le réalisateur Chuyen Bui Thac signe ici un film profond où l’on retrouve Lin Dan Pham, César du meilleur espoir féminin en 2006 pour De battre mon cœur s’est arrêté. Programme de films d’artistes Taïwanais Mardi 23 mars •17h30 À la dérive Exposition aux Studio Peintures de Dominique Lap-Tak Lui Nos partenariats avec la médiathèque François Mitterrand, l’Ecole supérieure des Beaux Arts (et Work in Progress) se traduiront par des projections en ces lieux. Pour les informations de dernière minute, consulter les sites : http:/cineasiatours.free.fr www.studiocine.com inédit Vietnam – 2009 – 1h50, de Chuyen Bui-Thac, avec Duy Khoa Nguyen, Johnny Nguyen, Linh Dan Pham, Do Thi Hai Yen… Duyên vient de se marier à Hai, un chauffeur de taxi très innocent, qu’elle a rencontré peu auparavant. Ils emménagent ensemble. La meilleure amie de Duyên, Câm, est bouleversée Cinéma Médiathèque François Mitterrand Les CARNETS du STUDIO Work in progress n°277 – mars 2010 7 Inauguration de la bibliothèque des cinémas Studio Les vendredi 5 et samedi 6 mars 2010 Vendredi 5 mars, 20 heures : séance publique gratuite : parcours d'un écrivain cinéphile avec Jean-Marie Laclavetine : projection de trois courts métrages. (Père et fille, de M. Dudok de Witt La Jetée et Casque bleu, de Chris Marker Man, adapté d’un roman du britannique Christopher Isherwood. Los Angeles, 1962. George Falconer, professeur d’une université britannique, a perdu son compagnon Jim, dans un accident de voiture. Depuis, accablé par son chagrin, il ne peut envisager l’avenir. Solitaire malgré l’aide de son amie Charley, qui a elle-même ses problèmes, il s’étourdit comme il peut. Mais, une série d’événements qu’il ne peut imaginer, vont le conduire à une autre vie après Jim... Samedi 6 mars, de 14h à 22h : Portes ouvertes avec visite commentée de la bibliothèque toutes les heures. avant les films, dans les salles, au mois de mars : • Origine de Aldo Romano (studio 1-2-4-5-6) • Worrisome Heart de Worrisome Heart (studio 3 et 7) MUSIQUeS SéLeCTIoNNéeS PAR éRIC PéTRY De RFL 101 A Alice au pays des merveilles USA – 2010 – 1h47 de Tim Burton,avec Mia Wasikowska, Johnny Depp, Helena Bonham-Carter, Stephen Fry… Ça devait arriver tôt ou tard : l’un des cinéastes américains les plus cinglés, toujours très en prise avec un imaginaire enfantin délicieusement perverti, vient de s’attaquer à la plus perverse des œuvres de littérature enfantine. Tim Burton ne nous livre pas là une nouvelle relecture d’Alice : il choisit au contraire de nous montrer ce qu’Alice est devenue à l’âge de 19 ans. Elle retourne dans le monde ahurissant qu’elle avait découvert enfant, y retrouve toutes les créatures qu’elle y avait déjà croisées et se retrouve chargée d’une mission pour le moins effrayante : mettre fin au règne de terreur de la Reine… Bienvenue donc dans le monde de Tim Burton, un monde ou chapelier, chat qui ne cesse de sourire et autres lapins blancs à montre à gousset sont la norme, mais aussi un monde où les têtes tombent. conduit Frédérik à révéler enfin à ses proches cette part mystérieuse de son histoire… Olivier Ducastel et Jacques Martineau, les réalisateurs de Jeanne et le garçon formidable (1998) et de Drôle de Félix (1999), ont toujours su nous toucher avec leur cinéma sensible et intelligent. Ils réunissent notamment ici Guy Marchand et Françoise Fabian, un couple aussi inattendu qu’émouvant de complicité, autour d’un secret de famille. Ce qui n’est pas sans questionner la transmission entre générations… En Sélection Officielle au Festival de Berlin 2010, le film a déjà obtenu le Prix Jean Vigo 2009. Prometteur ! Source : dossier de presse. Filmographie sélective : Ma vraie vie à Rouen (2002), Crustacés et coquillages (2005), Nés en 68 (2008). Vendredi 12 mars, Centre Images et les Studio proposent une rencontre avec les réalisateurs, Olivier Ducastel et Jacques Martineau après la projection de 19h45. Sources : imdb.com L’Arbre et la forêt France – 2008 – 1h37, de olivier Ducastel et Jacques Martineau, avec Guy Marchand, Françoise Fabian, Yannick Renier, François Negret, Catherine Mouchet… Frédérik fait pousser des arbres. Depuis presque soixante ans, il cultive aussi un secret que connaissent seuls sa femme et Charles, son fils aîné. La mort de celui-ci 8 Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 A Single Man USA – 2009 –1h39, de Tom Ford, avec Colin Firth, Juliann Moore, Nicholas Hoult, Mathew Goode, Ginnifer Goodwin… Le couturier et ancien directeur artistique de Gucci et Saint-Laurent, Tom Ford, a créé la surprise, au Festival de Venise 2009, en présentant son premier film, A Single Sources : cinemovies.fr, liberation.fr article Venise. C Les Chèvres du Pentagone USA – 2009 – 1h34, de Grant Heslov, avec George Clooney, ewan McGregor, Jeff Bridges, Kevin Spacey… Bon, accrochez-vous : imaginez un journaliste en manque de scoop qui rencontre un fou qui lui explique qu’au Moyen Orient sévit un groupe de soldats américains surentraînés, dotés de pouvoirs paranormaux, capables de tuer de leur regard, de traverser les murs et d’infiltrer les lignes ennemies par l’esprit… imaginez maintenant que, arrivé au Koweit, ce journaliste, toujours aussi avide de scoop, rencontre le général qui dirige cette troupe d’élite, qu’ils décident ensemble de passer en Irak… On se dit que, à partir de là, à peu près tout est possible… et on aura raison. On peut aussi se dire que la distribution à elle seule vaut le déplacement, mais c’est un peu mesquin (sauf si l’on sait que Jeff Bridges semble ressusciter le Big Lebowski qui servirait dans l’armée après avoir avalé quelques acides de trop…) Sources : Rollingstone.com, rogerebert.com film pouvant intéresser le jeune public, les parents restant juges. Chloé USA – 2009 – 1h39, de Atom egoyan, avec Julianne Moore, Liam Neeson, Amanda Seyfried… Catherine est une grande gynécologue. Son mari est professeur de musique. Elle le soupçonne d’être infidèle. Rongée par la jalousie, elle engage Chloé, une call-girl, pour séduire son mari et mettre sa fidélité à l’épreuve. Mais son plan lui échappe : la sensualité va la submerger et ses pulsions la dévorer. Commence alors un jeu de manipulation et de séduction, dans lequel on ne sait plus qui mène la partie. Ne soyez pas surpris de retrouver le scénario du film Nathalie, d’Anne Fontaine. Atom Egoyan en a fait le remake avec Chloé, où l’on retrouve le duel sulfureux et vénéneux qui opposait Fanny Ardant et Emmanuelle Béart. Sources : dossier de presse. Filmographie sélective : Exotica (1994), De beaux lendemains (1997), La Vérité nue (2005), Adoration (2008). La Croisière du Navigator Voir pages Jeune Public, en fin de Carnets. D Dream Corée du Sud – 2008 – 1h35 de Kim Ki-duk, avec Jô odagiri, Lee Na-young… Jin rêve qu’il cause un accident de voiture en allant chez son ancienne compagne. Une fois réveillé, se rendant sur les lieux qu’il a rêvés, il découvre qu’un accident a réellement eu lieu dans des conditions semblables à celles de son cauchemar. Plus que préoccupé par cet événement, il décide de suivre l’enquête menée par la police. À partir de là, il va découvrir que quand il rêve, une femme, Ran, réagit inconsciemment dans son sommeil ; autrement dit, les rêves de Jin deviennent réa- Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 9 lité par l’intermédiaire de Ran, victime de somnambulisme. Sources : shangols.canalblog.com, dossier de presse. Filmographie sélective : L’Île (2000), Printemps, été, automne, hiver… et printemps (2004), Locataires (2005), L’Arc (2005), Time (2006) + COURT MÉTRAGE semaine du 24 au 30 mars Bonsoir Monsieur Chu France – 2005 –15’, de François Leroy/Lansaque Stephanie, Animation. Du praxinoscope au cellulo Voir pages Jeune Public, en fin de Carnets. VF F Fanfan la Tulipe Voir pages Jeune Public, en fin de Carnets Fantastic Mr Fox etats-Unis – 2007 – VF 1h28, de Wes Anderson, avec les voix de George Clooney, Meryl Streep, Bill Murray… Adapté d’un livre de Roald Dahl, Fantastic Mr. Fox raconte la révolte d’un renard et de ses amis contre trois méchants fermiers. Mais sous la direction de Wes Anderson, cette petite histoire se transforme en «comédie animée», élégante et décalée. C’est George Clooney qui prête sa voix au fameux renard, et le reste du casting n’est pas moins prestigieux : on retrouve Bill Murray (qu’on avait vu dans La Vie aquatique) ou encore Jason Schwartzman (À bord du Darjeeling Limited). Ce projet ambitieux, en partie réalisé en stop-motion (image par image), devrait ravir les fidèles de Wes Anderson… et les autres. Sources : allocine.fr, telerama.fr film pouvant intéresser les adolescents, les parents restant juges. I Love you Phillip Morris USA – 2008 – 1h36, de Glenn Ficarra et John Requa, avec Jim Carrey, ewan McGregor, Leslie Mann, Rodrigo Santoro… I Steven Russell est un père et mari modèle qui accompagne la chorale de son église à l’orgue, et couche avec des hommes en cachette… Après avoir tout dit à sa femme, il assume son homosexualité et ses goûts de luxe, qui vont l’amener à monter des arnaques et à se retrouver en prison. C’est là qu’il découvre l’amour en rencontrant Phillip Morris. Malheureusement, celui-ci est libéré. Alors, comment faire pour ne jamais être séparé de l’homme de sa vie ? Et aussi : jusqu’où peut-on aller par amour ? Très loin, si l’on en croit l’incroyable histoire de S. Russell, un génie de l’évasion, rattrapé par son romantisme. Alerte, la comédie vire parfois au (presque) drame pour mieux retomber sur ses pieds de comédie et ni Jim Carrey ni Ewan McGregor n’en font trop : un franc moment de détente, donc. ER Lovely Bones USA – 2009 – 2h15, de Peter Jackson, avec Saoirse Ronan, Mark Wahlberg, Susan Sarandon… Jeannot l’intrépide Voir pages Jeune Public, en fin de Carnets. VF Jiburo Voir pages Jeune Public, en fin de Carnets. VF & VO Liberté France – 2009 – 1h51, de Tony Gatlif, avec Marc Lavoine, Marie-Josée Croze, James Thierrée… Pendant la seconde guerre mondiale, Théodore, maire d’un petit village recueille Petit Claude, un enfant de neuf ans. Mademoiselle Lundi, l’institutrice et secrétaire de mairie, fait la connaissance des Tziganes venus pour les vendanges, scolarisant les enfants. Petit Claude se prend d’amitié pour Taloche, un grand gamin bohémien de trente ans, qui promène son violon et sa démesure partout. Mais le régime de Vichy impose des contrôles de plus en plus contraignants. Né à Alger d’un père Kabyle et d’une mère gitane, Tony Gatlif est devenu, de film en film, le chantre des Roms du monde entier avec Latcho drom (93), Gadjo dilo (97), Vengo (00) et Exils (05) primé à Cannes. Son nouveau film est une totale réussite, débordant d’énergie et de force malgré la tragédie qu’on sait inéluctable : un film grand public émouvant et juste. Les acteurs sont épatants, notamment l’acrobate et musicien James Thierrée qui réussit avec le personnage de Taloche une performance d’acteur bouleversante et inoubliable. DP J L L’auteur du Seigneur des anneaux revient avec une nouvelle adaptation, celle de La Nostalgie de l’ange, d’Alice Sebold qui nous montre comment Susie, une adolescente qui a été violée puis tuée au début des années 70, observe le monde dont son assassin l’a retirée depuis une sorte d’entre-deux presque paradisiaque. Presque parce qu’elle continue d’attendre que sur terre on lui fasse justice et que l’on retrouve son assassin. P. Jackson a choisi ici un sujet particulièrement délicat, qui demande beaucoup de doigté pour éviter misérabilisme, sensationnalisme et grandiloquence. Espérons qu’il aura été à la hauteur de l’enjeu. Sources : imdb.com les fiches paraphées correspondent à des films vus par le rédacteur. 10 Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 Malin comme un singe Voir pages Jeune Public, en fin de Carnets. VF M Mumu France – 2009 – 1h30 de Joël Seria, avec Sylvie Testud, Jean-François Balmer, Dominique Pinon, Antoine de Caunes, Michel Galabru, Bruno Lochet… Pour son retour, après onze ans d’absence, le réalisateur des Galettes de PontAven, se penche sur l’histoire de Roger, dit Brasse coulée, qui, devenu insupportable pour ses parents, se trouve envoyé en pension dans un petit village d’Anjou. On est en 1947, il a onze ans et sait que s’il ne veut pas se retrouver en maison de correction, il va devoir apprendre à composer avec la fameuse Mumu Les petites pattes ; cette institutrice réputée pour sa main de fer dans un gant de fer, fera, contre toute attente, tout ce qui est en son pouvoir, pour sortir ses élèves de l’ornière. Sources : dossier de presse, allocine.com N Ne change rien Portugal – 2009 – 1h40, de Pedro Costa, avec Jeanne Balibar, Rodolphe Burger… Pedro Costa nous avait habitués à des fictions, proches souvent du documentaire, où se manifestait un désir de montrer ceux que la vie semble avoir oubliés. Il faisait preuve d’un esthétisme exigeant, méticuleux, sensible à l’image mais aussi au montage. Le réalisateur quitte ici son monde habituel pour celui du documentaire pur. Ami du musicien Rodolphe Burger, qui accompagne l’actrice Jeanne Balibar quand elle se fait chanteuse, Pedro Costa s’est mis en tête de filmer le travail de la chanteuse : répétitions, concerts, cours de chants. Fidèle à lui-même, le cinéaste semble lais- Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 11 ser la caméra filmer seule. Mais on retrouve son art du cadrage et du montage, qui soulignent le travail exigeant de la chanteuse. L’occasion de voir sous un autre angle une actrice dont les talents ont illuminé tant de films. Sources : laternamagika.com, toutlecine.com. Filmographie sélective : Le Sang (1990), Casa de lava (1994), Ossos (1997), Dans la chambre de Vanda (2000). P Ponyo sur la falaise Voir pages Jeune Public, en fin de Carnets. VF R Precious Film du mois VOIR AU DOS DU CARNETS. FILM DU MOIS La Reine des pommes France – 2010 – 1h24, de Valérie Donzelli, avec Valérie Donzelli, Jérémie elkaim, Laure Marsac… Adèle, la trentaine, vient de voir partir Mathieu, l’homme qu’elle aime. Sans travail, sans logement, elle se fait héberger chez une cousine qui lui conseille d’oublier Mathieu en multipliant les conquêtes. À partir de ce synopsis très simple, V. Donzelli signe un premier film tout en humour, décalage et situations absurdes ou traitées de manière absurde. On notera aussi, au passage, que c’est le même acteur qui tient le rôle de tous les hommes rencontrés par Adèle… et que le klaxon d’une voiture, dans la nuit parisienne, peut avoir un indiscutable effet érotique. La Reine des pommes lorgne vers Truffaut et Rohmer, avec en prime une série de chansons signées B. Biolay. ER 12 Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 de guerre un ex-général serbe, sur le point de devenir président de la Serbie. Lorsqu’il devient évident que le témoin ment, l’affaire s’écroule et H. Maynard perd toute crédibilité. H. Maynard se tourne alors vers Mira, la sœur d’Alen, qui en sait aussi beaucoup sur l’accusé. La présence d’un nouveau témoin va entraîner de nombreuses réactions, parfois assez violentes. Ni documentaire, ni film de guerre, ni policier La Révélation joue de ces trois ressorts pour faire revenir à notre mémoire le souvenir d’une guerre aux cicatrices encore bien fraîches. Le Rêve italien Italie – 2008 – 1h41 de Michele Placido, avec Riccardo Scamarcio, Jasmine Trincia, Massimo Popolizio… 1968 à Rome : les universités sont occupées par des étudiants s’opposant à la guerre du Vietnam ainsi qu’à une bourgeoisie qui n’a pas su évoluer depuis la chute de Mussolini. Nicola, jeune policier débarquant de sa province des Pouilles, est chargé d’infiltrer ces mouvements de protestataires, mission sur mesure pour lui qui a toujours rêvé d’être acteur ! Dans un de ces groupuscules, il fait la rencontre de Laura dont il ne tarde pas à tomber amoureux. Etudiante brillante de la bonne bourgeoisie catholique italienne, elle rêve d’un monde plus juste même au prix d’une révolution, comme le prône Libero, le leader de la contestation estudiantine. Envoyé tout d’abord pour mater ces révolutionnaires, Nicola prend part aux débats et se met finalement à croire lui aussi à cette Italie à l’aube d’une nouvelle ère… Mais sontils tous trois vraiment maîtres de leur destin ? Et engagement, amitié et passion pourront-ils rester durablement compatibles ? À travers le parcours de ces trois témoins, Michele Placido nous fait revivre la mutation de toute une société comme témoin autant qu’acteur puisque Le Rêve Italien est avant tout sa propre histoire. Sources : dossier de presse Sources : dossier de presse. S Shutter Island USA – 2008 – 2h16, de Martin Scorsese, avec Leonardo DiCaprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley, Michelle Williams… 1954. Teddy et Chuck Aule, deux policiers, débarquent sur Shutter Island, une île au large de Boston qui abrite un hôpital psychiatrique. Ils enquêtent sur Rachel Solando, une patiente mystérieusement disparue. Comment a-t-elle pu s’évader de ce lieu bordé de falaises abruptes et sécurisé à outrance ? Pourquoi les enquêteurs rencontrent-ils tant de résistances ? Loin de s’éclaircir, la situation devient de plus en plus angoissante… L’adaptation du polar de Dennis Lehane par Martin Scorsese ne peut pas décevoir. Il n’y a qu’à se souvenir de la qualité du suspense dans Les Infiltrés (2006). Sources : dossier de presse, lemonde.fr, telerama.fr, pavot- La Révélation Allemagne – 2008 – 1h50, de Hans-Christian Schmid, avec Kerry Fox, Anamaria Marinca, Rolf Lassgard… La procureure du Tribunal pénal international de la Haye, Hannah Maynard a trouvé en la personne d’Alen Hajdarevic un témoin clef (en fait un témoin unique) capable de faire condamner pour crimes rivages.net. Filmographie sélective : Gangs of New York (2003), Les Nerfs à vif (1992). Soul Kitchen Allemagne – 2009 – 1h39, de Fatih Akin, avec Adam Bousdoukos, Birol Ünel, Moritz Bleibtreu… La vie pourrait être plus drôle pour Zinos : jeune restaurateur à Hambourg, son établissement installé dans un hangar de bord de route ne connaît pas grand succès, les impôts et services d’hygiène le poursuivent et Nadine, sa copine, préfère partir à Shanghai que de rester à ses côtés. Il envisage alors de confier temporairement le restaurant à son frère, Ilias, fraîchement sorti de prison, décision qui pourrait s’avérer désastreuse… Pour éviter la catastrophe, les deux hommes vont alors faire preuve d’imagination et changer quelque peu leurs fusils d’épaule… Sur un scénario aux grandes lignes assez simples mais riche en détails et personnages hors-norme, Fatih Akin nous revient en grande forme dans un registre qui lui est peu habituel : la comédie, mais, évidemment, une comédie bizarre, qui nous entraîne dans une Allemagne atypique très appréciée par la critique. Sources : variety.com, screendaily.com Filmographie sélective : Head on (2004), De l’autre côté (2007) La Stratégie du choc Grande-Bretagne – 2009 – 1h20, documentaire, de Michael Winterbottom, avec Naomi Klein… En 2007, l’altermondialiste canadienne Naomi Klein publiait un essai passionnant intitulé La Stratégie du choc. En faisant le parallèle avec l’usage psychiatrique des électrochocs, elle y développait l’idée que, pour faire accepter les mesures ultralibérales, les leaders avaient besoin de traumatismes collectifs (une guerre, un coup d’état, une attaque terroriste) pour affaiblir le corps social… C’est ce qu’avait conseillé le prix Nobel d’économie Milton Friedman au général Pinochet… En utilisant de nombreuses images d’archives, Michael Winterbottom (décidément Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 13 jamais là où on l’attend) démontre la puissance du texte de Naomi Klein. Le soustitre du film est : S’informer, c’est résister : armez-vous ! Sources : dossier de presse. Filmographie sélective : Butterfly kiss (95), Welcome to Sarajevo (98), Wonderland (99), The road to Gantanamo (06), Un été italien (09). + COURT MÉTRAGE semaine du 10 au 16 mars Monsieur Cok France – 2007 – 09’47, de Franck Dion. Animation. T Le Temps de la kermesse est terminé France – 2008 – 1h40, de Frédéric Chignac, avec Stéphane Guillon, Aïssa Maïga, Ali Monzanza, Malik Sall, eriq ebouaney… Alex est Français. Il tombe en panne dans un improbable village africain, perdu en plein désert. Il se fait aider par les autochtones, qui vont pousser sa voiture en se relayant. Il devait simplement traverser le village, il s’y retrouve coincé pendant des jours. Il boit des bières, regarde les villageois (notamment une jeune villageoise qui l’attire), mais il s’ennuie. L’attente devient interminable, et il découvre que tout cela n’a rien d’innocent. Stéphane Guillon, humoriste et chroniqueur bien connu de France-Inter, interprète Alex de manière extrêmement convaincante, mettant en évidence son égoïsme, son paternalisme un brin raciste, et ses lâchetés. Frédéric Chignac, qui vient du documentaire, nous livre là une comédie amère fort juste. Sources : dossier de presse, toutlecine.com. 14 Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 études. Ses parents tombent aussi sous le charme de David et se laissent duper par ses mensonges. Adapté des mémoires de Lynn Barber par Lone Sherfig, Une éducation, est la chronique universelle d’un âge où les possibles et les renoncements s’affrontent… et donne à Carey Mulligan son premier grand rôle au cinéma. The Ghost Writer France – 2008 – 2h08, de Roman Polanski, avec ewan McGregor, Pierce Brosnan, Kim Cattrall… The Ghost Writer, c’est l’écrivain fantôme, le nègre en français. Il est engagé pour écrire les mémoires de l’ancien premier ministre britannique, Adam Lang. Dès le début, cette tâche facile va s’annoncer périlleuse. Le nègre précédent d’Adam Lang est mort dans un accident mystérieux. Mais le passé n’est jamais ce que l’on croit. Roman Polanski nous embarque dans un pur thriller efficace et haletant, où il joue sur les attentes du spectateur, lui faisant confondre ce qu’il voit à l’écran avec ce qu’il imagine ou désire. On y retrouve les thèmes obsessionnels du réalisateur, l’absurde de la représentation, les liens maître-esclave, le besoin d’humilier et de tuer. Un film sulfureux, par un cinéaste qui ne l’est pas moins. Sources : dossier de presse, excessif.com. Filmographie sélective : Le Couteau dans l’eau (1962), Tess (1978), La jeune fille et la mort (1994), Le Pianiste (2002). Une éducation Royaume-Uni – 2008 – 1h38 de Lone Sherfig, avec Carey Mulligan, olivia Williams, Peter Sarsgaard… Dans l’Angleterre des années 60, Jenny, enfant unique et élève brillante, s’apprête à intégrer l’université. À la sortie des cours, elle accepte la proposition d’un bel inconnu, David, de la raccompagner en voiture. Attiré par Jenny, il va chercher à l’éblouir en lui faisant découvrir ses premières sorties… et premier amour. Jenny se laisse enivrer par ces plaisirs nouveaux incompatibles pourtant avec ses chères Sources : dossier de presse + COURT MÉTRAGE semaine du 3 au 09 mars Père et fille Pays-Bas – 2000 – 8’, de Michael Dudok de Wit. Animation. W White Material France – 2009 – 1h42, de Claire Denis, avec Isabelle Huppert, Isaach de Bankolé, Christophe Lambert, Nicolas Duvauchelle, Michel Subor… Quelque part en Afrique, dans une région en proie à la guerre civile, Maria refuse d’abandonner sa plantation de café avant U la fin de la récolte, malgré la menace qui pèse sur elle et sur les siens… Claire Denis crée depuis plus de vingt ans une œuvre discrète mais de première importance. De Chocolat (88), S’en fout la mort (90), Nénette et Boni (96) à Trouble every day (01) ou 35 rhums (08), entre autres, elle accumule les très beaux films. White Material mêle fidélité (des thèmes récurrents : l’Afrique, la filiation ; des habitués : Isaach de Bankolé, qui débuta dans Chocolat, Nicolas Duvauchelle, Michel Subor) et nouveauté (Marie N’Diaye comme scénariste, Isabelle Huppert, Christophe Lambert). Le tout pour un regard sur l’Afrique et le colonialisme qui sort des sentiers battus, et une mise en scène des corps qui allie brillamment pudeur et sensualité. Bref, White Material arrive sous les meilleurs auspices. Sources : dossier de presse. répondeur 08 92 68 37 01 0,34 € la minute www.studiocine.com Cinéma TOURS Henri LANGLOIS Hommage à Luis Buñuel lundi 22 mars – 19h30 - 21h30 L’Ange exterminateur lundi 8 mars – 19h30 Les Rendez-vous d’Anna de Chantal Akerman (1978) France/Belgique, couleurs, 125’ de Luis Bunuel (1962) Mexique NB 95’ Viridiana de Luis Bunuel (1961) espagne NB 90’ festival de cinéma asiatique lundi 15 mars – 19h30 lundi 29 mars – 19h30 L’Argent de la vieille Corbeaux et moineaux de Luigi Comencini (1972) It., couleurs, 118’ de Junli Zheng (1949) Chine NB 115’ Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 15 PRECIOUS USA – 2008 – 1h49, de Lee Daniels, avec Gabourey Sidibe, Mo’Nique, Lenny Kravitz, Mariah Carey… Ce n’est même plus un euphémisme que dire que Precious est née sous les plus noirs auspices. Elle a seize ans et vit dans un taudis d’Harlem avec sa mère chômeuse et cocaïnomane. Elle est noire, obèse, mère d’un enfant trisomique et enceinte d’un second, dont le père est son propre géniteur. Ce dernier a finalement quitté le foyer familial pour aller sans doute semer progéniture et violence sous d’autres cieux miséreux. Ouf ! Arrivés à ce stade de votre lecture, vous vous dites : « Trop c’est trop ; courage, fuyons… », ce qui serait compréhensible mais dommage, car dans ce qui semble n’être qu’un torrent de boue, il y a quelque chose qui résiste et qui ne veut pas être emporté, l’Espérance comme dans la fameuse boîte de Pandore. Ainsi, en assistant au cours d’une classe de soutien dans une école alternative, Precious va apprendre à lire et à écrire. Deux outils qui seront les clés qui lui permettront de s’ouvrir à un autre monde, à sortir de sa gangue de souffrance. Un monde où on peut « parler, raconter ce qui étouffe ; un monde où toutes les filles peuvent devenir belles, fortes, indépendantes… » (cf : dossier de presse). En tant que producteur, Lee Daniels a choisi de s’investir dans tous les sens du terme, dans des projets forts, difficiles d’accès, mais toujours profondément humains et humanistes : À l’ombre de la haine, en 2001, sur le racisme et la peine de mort, et The Woodsman en 2004, évoquant la pédophilie et la réinsertion sociale. Pour sa seconde réalisation, en adaptant Push, le roman de Sapphire, il réussit la gageure de ne pas tomber dans le misérabilisme, dans la complaisance et parvient, grâce à des séquences oniriques et même parfois comiques, à apporter de salutaires bouffées d’oxygène dans cet univers sans pitié pour ceux qui ne sont pas nés avec les bonnes cartes en main. Ce film a visiblement marqué positivement ceux qui ont pu le voir et a été récompensé dans nombre de festivals où il a été sélectionné comme à Sundance, avec le Prix du meilleur film, de la meilleure comédienne et celui du Public ou à Deauville, avec le Prix du jury. Precious, à l’image de son héroïne, mérite indéniablement d’avoir sa chance ! Sources : ecranlarge.com, dossier de presse LES CARNETS DU STUDIO n°277 – mars 2010 – 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - CPPAP n° 0214 G 84305 www.studiocine.com / répondeur : 08 92 68 37 01 (0,34 € /minute) En bref ici. . . ` QUI DORT DÎNE ? Il semblerait bien que cela soit le cas dans le prochain film de Jean-Pierre Mocky ! Dans Le Club des Insomniaques, qu’il tournera notamment à Saumur en compagnie de Julien Boisselier (Je vais bien, ne t’en fais pas), le réalisateur mais aussi comédien nous contera les tribulations d’une bande de sans-sommeil. Mais ces réunions entre gens souffrant des mêmes maux, n’auront non seulement pas l’effet soporifique escompté, mais engendreront, en plus des problèmes relationnels entre les participants. On n’en attend pas moins de cet empêcheur de dormir en rond de l’inoxydable Mocky. ` RÉSISTE ? PROUVE QUE TU EXISTES… Mauvais nouvelle de la toile : L’Eden, le cinéma d’art et d’essai du Havre a fermé ses portes le 12 janvier dernier, après 25 ans de bons et loyaux services, (projection de films rares, organisation de débats avec des professionnels et mise en place d’ateliers pour le jeune public…) notamment sous la houlette de Raoul Ruiz. La raison officielle ? Défaut de mise aux normes de sécurité ; la solution pour pallier cette déficience aurait été la mise en place d’un service de surveillance à chaque séance par trois agents de sécurité au minimum. Ginette Dislaire, ancienne directrice de la salle apporte d’autres éléments d’explication à cette fermeture : « Les distributeurs ne veulent pas fournir les petites salles de cinéma. Il existe certes des copies ADRC qui sont destinées à des petits cinémas de France mais L’Eden n’en fait pas parti car nous sommes dans une grande ville. Ils n’arrivent pas à comprendre qu’en nous fournissant un Woody Allen par exemple, le nombre d’entrées nous permettra de présenter au public des films différents provenant du monde entier, des documentaires ou même des films expérimentaux. Fermer L’Eden revient à tuer un certain cinéma…» cf AlloCiné, 19 janvier 2010. Restons vigilants et ne nous contentons pas de préparer nos mouchoirs… ` BIG TIM 2010, semble devoir être marquée du signe de la gidouille, sceau Burtonien s’il en est. Préparons donc nos agendas : 7 avril, sortie de sa version, forcément fantastique, d’Alice aux Pays des Merveilles. Du 12 au 23 mai, le maître en tératologie, sera le guide suprême du prochain festival de Cannes. Comptons sur lui pour détecter le diamant noir : un film, au premier abord bancal, hors normes, qui se révélera être une perle. Pour finir d’occuper son année, le grand Tim devrait plonger dans l’univers d’un autre conte, La Belle au Bois dormant. Son point de vue, nous nous en serions doutés, ne sera ni celui de la belle endormie, ni celui du prince charmant, mais celui de la sorcière Maléfice. 16 Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 et ailleurs. . . ` HOMMES DE VOIX Pendant des années, prêter sa voix aux personnages de films d’animation semblait être réservé aux comédiens de second plan pour subsister entre deux engagements et n’avait rien de prestigieux. Il semblerait que depuis les années 90 (avec notamment la composition vocale de Tom Hanks dans Toy Story), ce soit désormais l’occasion pour des comédiens chevronnés et reconnus de créer des prestations originales et inédites dans des films considérés comme des œuvres à part entière. Ainsi pour Happy Feet 2 de George Miller, rien moins que Brad Pitt, Elijah Wood, Matt Damon et Robin Williams permettront à toute une bande de pingouins de s’exprimer. ` QUALITÉ FRANCE La National Society of Films, éminente association de critiques américains, a particulièrement loué la qualité française et sa variété, en honorant la déjà justement césarisée Yolande Moreau pour Séraphine, la vaillante Agnès Varda pour ses si personnelles et tellement universelles Plages ; tandis qu’Olivier Assayas pour son Heure d’été, a reçu le prix du meilleur film étranger pour 2009. ` LE PRIX DU DANGER Après avoir touché le jackpot avec son adaptation de Slumdog Millionaire, Danny Boyle se penche de nouveau sur une destinée exceptionnelle : celle de l’alpiniste Aaron Alston qui n’eut pas d’autre choix, pour rester en vie, après être resté coincé cinq jours par un rocher, que de s’amputer d’un bras. C’est James Franco, déjà vu entre autres dans Dans la vallée d’Elah et Harvey Milk qui sera le héros de ces 127 hours. ` TAUPOLOGIE Les espions n’ont pas fini d’infiltrer le territoire cinématographique. Steven Soderbergh avec Knockout devrait dégainer le premier. Son commando d’élite constitué de Michael Douglas, Dennis Quaid, Ewan McGregor et Michael Fassbender (Inglourious Basterds) va devoir éliminer une taupe experte en cheminement forcément souterrain. Le terrain d’investigation sera vaste puisqu’il s’étendra de la Turquie, aux Etats-Unis en passant par l’Irlande. Christopher Nolan, quant à lui, a du mal à trouver une issue à son projet de « thriller » en quatre dimensions (bah, oui trois ce serait trop simple) ! Huit ans qu’il travaille sur cette forme inédite du film d’espionnage. Marion Cotillard et Leonardo DiCaprio, déjà gagnés à la cause d’Inception, n’attendent plus que le clap de départ pour se mettre à creuser leur rôle. IG Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 17 Bande annonce CNP À propos de AGORA Medias et traitement de l’information face aux citoyens Comment, pour qui et pour quels intérêts l’information est-elle construite, puis diffusée dans et par les médias ? Peut-on parler de pluralisme et si oui, de quel pluralisme s’agit-il ? Peut-on parler d’indépendance et si non, de quelle dépendance s’agit-il ? Des associations comme Acrimed (Action, Critique, Media) se sont engagées dans la critique des médias et Henri Maler (Acrimed) dégage de cette critique trois enjeux démocratiques : « Informer, contester et proposer »*. • Pour informer, il faut : « Briser le quasi-monopole de l’information qui s’exerce sur les conditions de production de l’information, avec pour objectif de rendre accessible au plus grand nombre des outils pour comprendre (et non pas simplement pour dénoncer) et des moyens d’expression spécifiques et indépendants »*. • Comprendre est indispensable pour contester. Doit-on, en effet, accepter la concentration et le finan- ciarisation de plus en plus grande des médias, « un pluralisme de plus en plus anémié et mercantile »* et « le développement d’un journalisme formaté, concurrencé, précarisé »* ? • Enfin, être mieux informé et être informé différemment ne sont-ils pas des désirs légitimes témoignant d’exigences démocratiques ? Mieux vaut s’en réjouir que de « déplorer l’ingratitude des citoyens »* qui contestent la crédibilité de l’information. Il est urgent de replacer l’information « au centre du débat public… pour qu’elle soit traitée comme elle le mérite, à savoir comme un bien commun, un bien démocratique essentiel ». Le CNP * Extrait de l’article: La Critique des medias et ses enjeux démocratiques, publié le 30 novembre 2009 par Henri Maler (Acrimed). http://www.acrimed.org A g o r A ou lA folie des hommes Quel film ! Des images (trop) belles, une histoire (trop) bien construite, une mise en scène (trop) bien huilée, Agora flirte avec l’excès qui accompagne toute superproduction et qui est le lot inévitable du péplum. Du péplum, on retrouve le cadre antique (le quatrième siècle, la décadence de l’Empire romain), le décor antique (l’Egypte païenne), les personnages (trop) contrastés, (trop) entiers), les mouvements de foule, les combats sanguinaires. Tout, en somme. Et pourtant, dès les premières images, le réalisateur nous conduit au-delà du péplum, au-delà des contingences historiques : l’ouverture se fait sur la voûte céleste, la splendeur du ciel étoilé. Et la scène inaugurale est conduite avec une extrême sobriété : un mouchoir tombe à terre pendant qu’une voix féminine explique les lois qui régissent l’univers. Comme à l’accoutumée, une soirée du CNP se fera prochainement l’écho de cette bande annonce. Le CNP et la Bibliothèque des STUDIO proposeront une documentation, en coopération avec la Bibliothèque municipale de Tours et les médiathèques de La Riche, de Joué-lès-Tours et François Mitterrand de Tours-nord qui sera disponible sur chacun des lieux cités. 18 Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 L’univers, la science : le monde, et l’intelligence humaine qui se charge de le comprendre. La femme, c’est Hypathie, philosophe et mathématicienne de ce quatrième siècle égyptien. En quelques images, Amenabar rend son personnage envoûtant. Sur les quelques gradins de pierre qui lui font face, de jeunes étudiants, tous des hommes. Attentifs, mais dépassés, ils sont néanmoins subjugués par Hypathie, certains même éperdument amoureux. Elle n’est pas seulement l’héroïne, elle est le personnage central : autour d’elle, des cercles d’hommes, amis ou ennemis, notamment le cercle de ses étudiants, qu’elle appelle frères, et le cercle familial élargi avec le père et les esclaves. Le cercle est pour elle, en géométrie et en astronomie, la figure parfaite, parce qu’il est l’harmonie même (ce n’est qu’à la fin qu’elle découvre une variante plus riche du cercle : l’ellipse). Le film est d’ailleurs bâti autour de deux figures rhétoriques : celle, géométrique, du cercle, symbole de concorde, et celle, humaine, de l’affrontement, qui aboutit au chaos et à la violence. Les lignes de front sont nombreuses : païens-adeptes du Dieu Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 19 À propos de AGORA unique (Juifs et Chrétiens), chrétienspaïens, puis chrétiens-juifs. Ce chaos de lignes d’affrontement va progressivement se simplifier, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une ligne de conflit : le fanatisme (les Chrétiens triomphants) et la science, l’humanisme (le dernier cercle d’Hypathie, qui ne cesse de rétrécir jusqu’à sa mise à mort). l’éliminant physiquement. Une femme libre (c’est la remarque de son père) contre des hommes fanatiques, soumis à leur idée de Dieu et obéissant aveuglément aux textes sacrés. Les quelques hommes qui résistent manquent de caractère ou sont trop empêtrés dans leurs contradictions pour être efficaces : Oreste en est l’exemple marquant. C’est sur cette dernière opposition qu’Amenabar nous amène à réfléchir. Certes, prêtres païens, Juifs, Chrétiens se sont affrontés, mais en faisant preuve d’un même fanatisme, d’une même intolérance, pour ne pas dire finalement du même obscurantisme. La ligne de confrontation sépare ce camp de celui d’Hypathie, pacifique et ouvert. Le personnage d’Hypathie constitue une sorte de paradoxe. Car les illuminés chrétiens qui mettent Alexandrie à feu et à sang ne parlent que de sainteté, d’amour de Dieu : or, s’il y avait une sainte, ce serait Hypathie. Elle est emplie d’amour pour l’univers (la Création des Chrétiens), pour les êtres humains qui l’entourent (les Créatures de Dieu, diraient les Chrétiens), elle a une vie d’ascète, tout entière vouée à l’étude et à la connaissance, et elle va au sacrifice final la tête haute, comme une martyre. Cette opposition est redoublée par une autre : une femme, des hommes. Une femme dont l’humanisme convaincu repose sur la connaissance (la Science selon Montaigne) et le savoir, ceux-ci l’amenant à un esprit d’ouverture et de tolérance remarquables. Et des hommes qui cèdent à la barbarie, au désir d’anéantir l’autre, soit en le soumettant, soit en 20 Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 surtout : elle ne pratique pas la charité, qui consiste à aider les êtres inférieurs et méprisables que Dieu nous enverrait pour nous éprouver. Elle a au contraire un sentiment de fraternité et de solidarité authentique et fort envers ses semblables. Et surtout elle ne renie pas sa condition humaine, et notamment cette chair que haïssent les Chrétiens parce qu’elle nous ramènerait à l’animalité. La scène où elle fait un étrange cadeau à Oreste (son mouchoir blanc, celui de la scène inaugurale, souillé de ses menstrues), elle lui rappelle qu’elle est un être de chair et de sang, et qu’elle n’en a pas honte. Elle veut lui dire que la femme qu’il croit aimer est un être idéal, qu’elle n’est pas. Ce faisant, ce manque de honte la condamne aux yeux des Chrétiens : elle est un être impur, une sorcière qu’il faut éliminer. Et puis elle les met trop en ques- tion par son attitude : ils sont remplis de certitudes (leur foi en leur Dieu), elle n’est que doute et recherche. Les Cahiers du cinéma – qui ont détesté le film – sont d’ailleurs passés à côté : là où ils ne voient que démonstrations mathématiques plates et simplistes, il faut voir dans cette recherche, qui fait passer Hypathie de la solution simple du cercle à celle plus élaborée de l’ellipse, un exemple emblématique de sa démarche qui consiste à s’interroger et chercher en remettant en cause les certitudes acquises. Au Cogito ergo sum de Descartes, elle ajoute au fond : « Je doute, je cherche, donc je vis. » Ce qu’il y a de magnifique dans le film d’Amenabar, réalisateur homme, c’est qu’il a choisi une femme seule, magnifiquement humaine, pour incarner un idéal humaniste, certes sans espoir, mais d’une grandeur exaltante. CdP Ce pourrait vraiment être une sainte : sauf qu’elle n’est pas chrétienne (elle est païenne, et plus probablement agnostique), elle n’est pas fanatique (elle est d’une grande tolérance pour tous les savoirs), et Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 21 À propos de AGORA Je me souviens qu’il y a maintenant quelques années, lors de la Nuit des Studio, en juin, il était rituellement programmé un bon vieux péplum des familles pour faire rire les spectateurs du Studio 3 avec ses colosses en jupettes, ses À propos de AGORA méchants caricaturaux, ses temples en carton pâte… Maintenant, le 3 a laissé place aux salles 3 et 7 du nouveau complexe, on ne projette plus de péplum lors de la Nuit parce que leur kitsch ne faisait plus recette. Pourtant, bien longtemps après son âge d’or des années 50 à 60, on en tourne de nouveau, du Gladiator de Ridley Scott au 300 de Zack Snyder, peut-être parce que les nouveaux moyens numériques permettent aux réalisateurs toutes les reconstitutions, des villes les plus grouillantes aux batailles les plus touffues. C’est l’une des réussites majeures du dernier film de l’insaisissable réalisateur espagnol Alejandro Amenabar : sa mise en scène de la ville d’Alexandrie au IVe siècle est stupéfiante. Ses rues, ses temples, sa bibliothèque… mélange étonnant d’architecture romaine, égyptienne et chrétienne. Portrait d’une époque particulièrement excitante puisqu’on y assiste au basculement d’un monde. Bien sûr, la musique est presque tout le temps trop présente, redondante, bien 22 Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 sûr, certains effets sont d’un goût douteux (les élévations vers le ciel du réalisateur omniscient) mais j’ai aimé cette défense enflammée d’Hypathie, une féministe antique, agnostique et intellectuelle brillante, magnifiquement interprétée par la lumineuse actrice britannique Rachel Weisz. Utiliser la grosse machinerie spectaculaire, pourquoi pas, puisqu’il s’agit quand même d’une forme de perversion du genre avec un péplum intellectuel où il y a plus de débats que… de combats ! Alors, que le public espagnol se précipite pour le voir, tant mieux ! Le retournement des clichés qui s’y opère n’est pas pour me déplaire : des païens persécutés par des chrétiens, ça nous change des images d’Epinal de l’hagiographie traditionnelle ! Sous le récit, historiquement documenté, on sent bien que circule un intense intertexte fondé sur l’obsession qui travaille actuellement les sociétés occidentales : l’islam. Car, avec leurs pierres, leur ascétisme, leur obscurantisme, leur croyance étroite en un seul livre révélé, leur goût du sacrifice, on sent bien que les parabolani d’hier sont certains des islamistes d’aujourd’hui. En assistant à la victoire de l’ancienne secte chrétienne en train de s’officialiser, on est assez loin du discours convenu sur une religion de la tempérance, du pardon et du salut de tous, urbi et orbi ! Dans de nombreuses critiques du film, j’ai lu qu’il s’agissait d’un film pour la tolérance. Ne serait-ce pas plutôt un film contre l’intolérance des religions, ce qui n’est pas tout à fait la même chose… et même, pour suivre l’exemple de son héroïne, ouvertement agnostique dans une époque où cela semblait presqu’impensable, un film contre les religions, qu’elle soit chrétienne, juive ou musulmane. Comme l’écrit Michel Onfray dans son Traité d’athéologie : « Trois millénaires témoignent, des premiers textes de l’Ancien Testament à aujourd’hui : l’affirmation d’un Dieu unique, violent, jaloux, querelleur, intolérant, belliqueux a généré plus de haine, de sang, de morts, de brutalité que de paix… Le fanatisme juif du peuple élu qui légitime le colonialisme, l’expropriation, la haine, l’animosité entre les peuples, puis la théocratie autoritaire et armée ; la référence chrétienne des marchands du Temple ou d’un Jésus paulinien prétendant venir pour apporter le glaive, qui justifie les Croisades, l’Inquisition, les guerres de Religion, la Saint-Barthélemy, les bûchers, l’Index, mais aussi le colonialisme planétaire, les ethnocides nordaméricains, le soutien aux fascismes du XXe siècle, et la toute puissance temporelle du Vatican depuis des siècles dans le moindre détail de la vie quotidienne ; la revendication claire à presque toutes les pages du Coran d’un appel à détruire les infidèles ; leur religion, leur culture, leur civilisation, mais aussi les juifs et les chrétiens – au nom d’un Dieu miséricordieux ! »* DP * Traité d’athéologie, Le Livre de poche (page 73). Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 23 Courts lettrages : LA DAME DE TRÈFLE Tout sonne juste dans ce film : un soupir, des livres empilés dans un salon, une marque de bronzage… Autant d’effets de réel qui font que l’on s’intéresse moins à l’intrigue qu’à l’ambiance et à ces personnages en permanence sur le fil. Lui, protecteur et bienveillant, se retrouve meurtrier, elle réussit l’exploit d’être vulgaire avec grâce. C’est dans cette ambivalence que réside tout le talent de cette histoire, celle de deux anti-héros à la relation pourtant digne des plus grandes tragédies grecques. LB Cette tentative de remettre en cause son savoir faire (la délicatesse touchante et incisive de J’attends quelqu’un, Le Chignon d’Olga ou Les Yeux clairs) en se frottant à un univers très éloigné du sien (le film noir) est on ne peut plus louable. Mais, 24 Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 un peu corsetée par les figures imposées du genre, la tentative ne prend pas toujours. Heureusement, Malik Zidi, dans son premier vrai rôle adulte et mûr est excellent. JF Le quatrième film de Jérôme Bonnell a beau avoir pour cadre la platitude de la campagne beauceronne et de vies sans histoire dans une petite ville sans prétention, on y étouffe littéralement, plongé au cœur d’un couple frère-sœur où l’un et l’autre s’agrippent pour ne pas sombrer… et il faut des morts, bien réels, pour qu’ils puissent se déprendre et envisager enfin de vivre. Seul(e). DP Une avalanche de gros plans et de très gros plans où l’on perd ses repères, des plans avec des personnages qui bougent sans cesse et changent de positions respectives, des dialogues brouillons, inachevés, d’une platitude consternante : tout est confus et plat. Le réalisateur croit donner de la profondeur aux personnages en nous faisant nager dans la confusion : il n’en résulte qu’un néant irritant. Ce n’est même pas un style : c’est un manque complet de style. Les personnages (et surtout les acteurs) semblent perdus et se demander ce qu’ils font là. On s’ennuie très vite, profondément. C’est affligeant. CdP C’est comme cela : il y a les comédiens qui continuent à nous surprendre, à nous bluffer, comme JeanPierre Darroussin ou comme Malik Zidi qui, une fois encore, confirme qu’il est une valeur sûre ! Et puis, il y a ceux et celles qui ont sans doute du talent, mais que l’on n’a pas envie de suivre pour des raisons totalement subjectives, comme Florence Loiret-Caille. Si ce sont les deux premiers qui font palpiter le film, on attend le rôle qui nous fera changer d’avis sur la troisième. IG Après trois films très intimistes et fort réussis, Jérôme Bonnell se lance dans une sorte de film de genre, un film noir dont il réussit à tenir les codes tout en les détournant de l’intérieur. Tout y devient très vite étouffant, que ce soit les intérieurs étriqués qui tiennent caméras et personnages à l’étroit ou même les extérieurs qui, filmés de nuit, n’offrent aucune échappatoire. ER Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 25 À propos de CAPITALISM, A LOVE STORY Capitalism, A Love Story est un film réussi, magistral. Magistral, à prendre dans son sens courant, mais aussi étymologique : car c’est une leçon pédagogique, sur le capitalisme, et tout autant sur l’art du documentaire. Pédagogique : vous avez dit comme à l’école ? Non, comme au cinéma, quand le documentaire ne se contente pas de filmer platement les faits, mais qu’il devient une réflexion, une analyse, non pas théorique, mais filmée et mise en image par un cinéaste talentueux. Beaucoup de critiques ont reproché au film de ne pas tout dire sur le capitalisme. Reproche de mauvaise foi : un livre de mille pages serait-il suffisant pour tout en dire ? Au cinéma, combien faudrait-il de dizaines d’heures, devant des salles vides ? C’est en ce sens que Capitalism, A Love Story est une leçon réussie : Michael Moore sait qu’il ne va pas réaliser une étude exhaustive du capitalisme. Il a deux heures pour démonter quelques mécanismes du capitalisme. Deux heures pour en montrer la nature. Il prend donc quelques faits exemplaires et révélateurs. Comme tout bon pédagogue. Comme tout bon documentariste d’ailleurs. Premier fait, exposé longuement au début, puis repris en conclusion : les expulsions par les banques de ceux qui ont hypothéqué leur maison pour emprunter et qui ne peuvent plus rembourser. Une expulsion toutes les huit secondes aux Etats-Unis. Michael Moore montre la détresse et l’impuissance des expulsés. L’injustice. En face : le cynisme des banques, leur voracité. Et celle des agences qui s’enrichissent en rachetant à bas prix et en revendant plus cher. Les riches deviennent toujours plus riches, 26 Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 les pauvres s’appauvrissent davantage. C’est la logique de l’accumulation capitaliste. Toujours plus de profit. Autre exemple, celui des assurances sur la vie souscrites par les grosses entreprises commerciales et bancaires sur la tête de leurs employés : quand ceux-ci meurent, c’est le pactole. Pas pour la famille, mais pour l’entreprise ! De quelques centaines de milliers de dollars à quelques millions. Le capitalisme s’enrichit de la mort des salariés. Exemple emblématique : le capital fructifie aux dépens des travailleurs, même morts. Ces exemples fonctionnent comme des métaphores et non des analyses théoriques du capitalisme. La métaphore, c’est le domaine où le cinéma est à l’aise. Et pour rappeler que nous sommes bien au cinéma, Moore convoque justement le cinéma pour illustrer son propos : c’est le faux péplum du début, emprunté à l’Encyclopaedia Britannica, qui énumère les causes de la chute de l’Empire Romain, et que Moore ne se contente pas de citer. Il détourne les images, y insère des images de l’Amérique d’aujourd’hui. Et l’on s’aperçoit non seulement des effets du capitalisme, mais de l’hypocrisie et du cynisme du discours officiel. Rome est condamnée, pas l’Amérique. Tout au long de son documentaire, Moore cite et détourne les images de cinéma ou de publicité pour mieux montrer les dessous du discours anesthésiant que notre société (et surtout ses maîtres) nous distille sur les bienfaits du capitalisme. Ainsi, on voit d’abord une publicité où une belle femme blonde vante les vertus d’un organisme de crédit ; puis on la revoit avec une voix de maffieux, qui dévoile les intentions réelles de cet organisme : plumer le client. Voilà pourquoi Capitalism, A Love Story n’est pas seulement un documentaire, mais une leçon pédagogique sur le capitalisme. Sur des exemples choisis pour leurs qualités démonstratives, avec les moyens du cinéma (mises en images, montages, souvent décapants, extraits d’archives, citations de films revisitées), Moore nous en montre beaucoup sur les méfaits du capitalisme. Les extraits d’archives sont importants, non pour la leçon d’histoire (ce n’est pas le propos du cinéaste), mais pour ancrer la leçon dans le réel. Les extraits de discours de Bush montrent comment depuis Reagan, le capitalisme traite le peuple avec mépris. Les images qui le montrent avec son ministre du Trésor venu du monde de la finance, celles qui nous rappellent que les membres du comité de sauvetage des banques étaient presque tous d’anciens dirigeants de Lehman Brothers sont terriblement accablantes pour le système politique en place. Mais ce n’est pas tout : Capitalism, A Love Story est aussi plus qu’un simple documentaire parce qu’il est militant. Il ne se contente pas de montrer comment le capitalisme nous exploite et se nourrit sur notre dos. Il montre des gens qui résistent. Cet avocat qui enquête sur les sociétés ayant souscrit des assurances vies sur la tête de leurs employés. Ces députés qui dénoncent le fonctionne- ment du système politique, et notamment la manipulation qui a amené le Congrès à voter l’aide de cent milliards aux banques. Ces hommes et ces femmes surtout qui réoccupent leurs maisons et refusent de se résigner à l’expulsion. Ces hommes et ces femmes qui occupent leurs usines pour se faire payer leur dû. Ces hommes et ces femmes qui gèrent démocratiquement leurs entreprises transformées en coopératives ouvrières. Michael Moore ne se contente pas de montrer les faits : il les démonte. Il ne se contente pas de constater les méfaits du capitalisme : il montre ceux qui résistent. Il nous affirme que la résistance est possible, qu’elle existe. Et que le temps du refus est venu. Le temps du refus collectif. Et là aussi il l’expose clairement, en utilisant son côté cabotin, et en le détournant. Tout au long du film, il tente, en jouant sur son nom et sa célébrité, de demander des comptes aux dirigeants des grandes entreprises américaines, il veut les arrêter, il entoure leurs sièges sociaux de bandes jaunes policières utilisées habituellement pour délimiter les scènes de crime. Bien sûr, il se casse les dents. S’il insiste, c’est pour mieux affirmer que seul, même si on s’appelle Michael Moore, on est impuissant, ridicule. Il l’énonce clairement à la fin : seul il ne peut rien, ensemble nous pouvons. Merci Michael. CdP Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 27 Rencontre Rencontre Vendredi 16 janvier, Luc Moullet est venu nous présenter son nouveau documentaire La Terre de la folie, un documentaire atypique, troublant et drôle sur les Alpes du sud où existerait « un pentagone de la folie meurtrière ». Avant la projection, le cinéaste s’est rappelé être venu au Studio en 1976 pour son film Anatomie d’un rapport. Il s’est dit être heureux de venir : « dans la deuxième ville de France », après Paris, pour ce qui est du nombre de spectateurs de ses propres films… Luc Moulet aux Studio © Nicole Joulin Après la projection, les spectateurs du Studio 1, bien rempli, ont pu goûter à l’humour décapant du réalisateur. Il a insisté sur « la psychologie très différente entre les Alpes du sud et la Touraine. Ici, c’est moins pittoresque, plus agréable, il y a des crimes plus banals à cause de la jalousie, de l’argent, alors que là-bas, il faut chercher le motif… » Rencontre Luc Moullet Votre enquête vous a-t-elle demandé un gros travail ? « Non, j’avais noté dans ma tête les affaires les plus intéressantes depuis 60 ans. » Une spectatrice s’inquiétait du risque d’abonder sur la dangerosité des malades mentaux ? « Beaucoup sont dangereux pour leur famille… Il suffit de les en séparer. Si on se considère comme un raté, un taré, vous pouvez vous en prendre à votre mère. Si on n’a pas sa mère sous la main, on peut tuer quelqu’un qui lui ressemble. Si on rompt le cordon ombilical, c’est très positif… Pour en revenir à votre question, il peut y avoir des effets secondaires, mais c’est bien de parler de ce qui existe. » aux témoins) mais l’effet produit est totalement différent. « Je suis un réalisateur marginal mais j’aime les dispositifs standard. J’ai déjà tourné un film érotique, un policier, un western… Dans le cadre formel standard, je fais ce que je veux. Le téléfilm s’attache à un cas particulier. La télé joue sur le pathos lié à une histoire particulière. » Pourquoi cette rancœur que suscitent les parisiens qui choisissent la marginalité ? « Le rêve de ces pays pauvres, c’est de fuir vers la capitale, Marseille, d’échapper aux bas salaires de ces terres sèches. Les gens voient arriver des diplômés qui viennent habiter leurs terres : nous allons y être heureux, nous allons y réussir… Il y a une vraie haine de la terre natale. » Il y a un contraste entre les discours et la beauté des paysages. Les gens se tuent dans des paysages idylliques. « Il y a une vraie notion de sauvagerie. La nature brute et insolite des paysages et le compor- tement très sauvage des gens qui vivent dans des coins sans témoin. Les paysages montrent les deux faces de la sauvagerie : positive et négative. » Il y a un décalage entre la gravité des meurtres et le ton détaché des personnages. « Ce n’est pas le fait du hasard. C’est ontologique. Face à ce qui habituel, on en parle normalement. Le spectateur – c’est un réflexe naturel – compense par le rire. D’ailleurs, la description de la folie fait rire. » Dans vos films, vous vous impliquez. « Comme Michael Moore aux États Unis, Avi Mograbi en Israël, Pierre Carles et Marcel Ophuls en France. Ça donne une autre dimension que les vieux documentaires neutres. Il est plus honnête de se mettre devant. Et puis, ça donne le fil conducteur du film. » Avez-vous des nouveaux projets ? « Je vais tourner un court métrage intitulé : Toujours moins, un film sur la réduction des postes de travail due à la mécanisation (des caisses sans caissière) et j’ai un grand projet pas encore écrit : un film comique sur le terrorisme ! » Luc Moullet a dit au revoir au public des Studio sur cette pirouette : le vieux monsieur a su garder tout son humour et toute sa mémoire (voir sa dédicace dans le livre d’or). À bientôt monsieur Moullet ! DP Vous adoptez le dispositif de la télévision (vue frontale, reconstitutions, appel aux experts et 28 Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 29 Interférences : VINCERE / TETRO Un des derniers représentants encore vivants d’une grande cinématographie moribonde, Marco Bellochio, et l’un des plus grands réalisateurs vivants mais dont l’œuvre semble désormais derrière lui, Francis Ford Coppola, tous les deux nés en 1939, viennent de nous présenter deux films magnifiques, Vincere et Tetro, preuves d’une réjouissante vitalité et d’une non moins paradoxale jeunesse. Vincere réussit un pari qui semble souvent très difficile à réaliser : mêler d’une façon convaincante et équilibrée l’Histoire avec un grand H et une histoire intime. En filmant la vie tragique d’Ida Dalser, la maîtresse du futur Duce, Bellochio raconte à la fois une bouleversante passion amou- 30 Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 reuse et la montée du fascisme dans l’Italie des années 20, récit d’une double trahison : celle des idéaux révolutionnaires d’une jeunesse rebelle (« Vieillir, c’est devenir l’homme que l’adolescent qu’on était haïssait.1 ») et celle de la femme exaltée qui les incarna et qui lui donna tout, son amour et son argent, pour fonder le journal dont le jeune Mussolini était le rédacteur en chef bouillonnant. Bellochio a trouvé deux acteurs exceptionnels (Giovanna Mezzogiorno et Filippo Tinni) pour incarner charnellement cette passion et ses paris de mise en scène, osés, fonctionnent parfaitement : le mélange d’images d’archives et de scènes jouées, le double rôle donné à Tinni, le Mussolini jeune et son fils bâtard et rejeté (qui imite un discours de son père avec une verve grotesque hilarante et épouvantable). Il filme l’adhésion au fascisme « comme passion fusionnelle, conquête des âmes, dévotion des cœurs, transport amoureux, jouissance érotique. « (Jacques Mandelbaum2). Une fois enfermée à l’asile, effacée de l’histoire officielle réécrite par le régime, dans sa non-existence obstinée, l’histoire d’Ida devient l’allégorie de tout un pays aliéné, refusant de voir la réalité en face, ce pantin mégalomane que les images d’archive nous montre (encore un pari réussi car aucun acteur n’aurait réussi à rendre crédible les grimaces obsessionnelles du dictateur). De ce film poignant, il restera sans doute quelques scènes particulièrement fortes : lorsqu’Ida, dans son asile de Venise, assiste à la projection du Kid de Charlie Chaplin (révélation bouleversante et muette de son propre déchirement de mère privée de son enfant) ou lorsqu’elle s’agrippe aux grilles pour jeter vainement ses lettres d’amour vers le monde et que la neige tombe, magnifiée par une chanson d’un opéra de Philippe Glass… Tetro raconte aussi une histoire de famille et d’aliénation, à l’ombre d’un grand homme, un père écrasant. Mais ici, pas de grande histoire, cette ombre n’est pas historique ou politique mais artistique. « L’amour dans ma famille, c’est un couteau dans le dos. » Nous sommes à Buenos Aires où s’est réfugié Angelo, le fils aîné, pour échapper à son despote de père, chef d’orchestre renommé. Lui se veut écrivain maudit, mais la seule œuvre qu’il ait jamais écrite, ne peut être lue, codée, écrite en écriture miroir, cachée au fond d’une valise. Au sortir de l’hôpital psychiatrique avec la belle infirmière qui désormais l’aime, Angelo est devenu Tetro (sombre, maussade en italien), coupure vive dans son nom de famille Tetrocini. C’est dans le quartier de La boca que son jeune frère, l’incroyablement photogénique Alden Ehrenreich, viendra lui demander des comptes… fraternels (mais qui se révéleront filiaux dans un retournement mélodramatique inattendu). Dans ce film dérangeant, tout est mis en scène, jeux… avec la lumière (Vincent Gallo est éclairagiste dans un café théâtre… et tout le film est dans un noir et blanc raffiné où tout semble vu à contre-jour et où seuls les flashbacks sont en couleurs comme si cellesci s’étaient retirées d’un présent trop sombre), avec les références (à la famille de Coppola dont le père était chef d’orchestre) mais aussi au cinéma (sa propre œuvre, un hommage à Michael Powell, et à Pedro Almodovar avec l’apparition excessive de Carmen Maura et le retournement final), au théâtre, à l’opéra, à la littérature (Borges, Tennessee Williams… ) Il y a 30 ans, Coppola recevait une Palme d’or pour Apocalypse Now. Après s’être longtemps occupé de ses vignes et de ses enfants, sa vivacité de mise en scène et la liberté de sa narration ont de quoi surprendre. DP 1 Philippe 2 Le Val (!) Monde, 24/11/09 Les CARNETS du STUDIO n°276 – février 2010 31 Gros plan : SUMÔ Vos critiques TETRO de Francis Ford Coppola Sumô est une comédie plutôt légère, qui ne prétend probablement ni révolutionner le cinéma ni remuer le spectateur au plus profond de son être. Il y est question d’une bande de copains (israéliens), tous obèses, qui tous tentent de maigrir avec plus ou moins de conviction. À cette bande vient se greffer Zeha, une femme, obèse elle aussi, dont s’éprend Herzl, le personnage principal. Renvoyé de son travail parce que les clients du restaurant où il est serveur se plaignent de son apparence disgracieuse, Herzl se fait embaucher dans un restaurant japonais où il découvre le sumô et le respect qui entoure, au Japon, ces athlètes aux proportions réprouvées par la filiformophilie occidentale. Renvoyé aussi de son club d’amaigrissement, il finit par convaincre ses amis de plaquer régimes et rêves de minceur pour fonder avec lui un club de sumô. On comprend facilement les ressorts de ce film : montrer qu’il faut apprendre à assumer (voire aimer) sa différence, jouer sur le décalage… tout cela a été vu de nombreuses fois (mais peut-être pas avec l’obésité comme thème central) et est ici plutôt bien traité. L’obésité, lorsqu’elle est source de rire, n’est ni moquée ni valorisée, elle y est plutôt l’objet d’un traitement parfois presque keatonien (presque, il ne faut tout de même pas exagérer…) où cadrages et montage créent la surprise et mettent en valeur des visages quelque peu fixés, figés. (On se surprend 32 Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 même à rire lorsque, au détour d’un flash-back, on voit le père de Herzl tué par son propre poids lorsque son balcon s’effondre, l’entraînant dans une chute mortelle…) Puis vient ce qui pourrait être un moment test pour vérifier que cinéaste et spectateurs ont vraiment accepté, normalisé, ce surpoids : Herzl et Zeha arrivent dans une chambre et vont y faire l’amour pour la première fois. Ici se pose donc la question de savoir si les réalisateurs vont oser filmer cela en montrant la nudité de ces corps enlacés… et la réponse est que la difficulté est évitée : Zeha entre dans la chambre. Herzl l’attend dans le lit. Elle lui dit qu’elle espère bien qu’il n’est pas du genre à éteindre la lumière (appel direct au spectateur : si l’on éteint la lumière, on ne verra pas grand-chose). Il se tourne et éteint. Elle se penche et rallume. Il ré-éteint… Le jeu se poursuit ainsi jusqu’à ce que la caméra sorte de la chambre et, depuis la rue, filme l’alternance lumière-obscurité qui filtre par la fenêtre. L’astuce, qui mélange métaphore et métonymie, ne manque pas d’élégance, mais il est permis de se demander si elle ne constitue pas un refus d’obstacle devant le risque supposé qu’il y aurait eu à confronter la sympathie que le film fait naître pour ses personnages avec les clichés les plus communément colportés par le cinéma contemporain. Alain Guiraudie n’avait pas hésité qui, pour son Roi de l’évasion, avait tourné quelques scènes assez déshabillées. ER Après Un homme… sans passé ennuyeux, Coppola nous propose le grand film de sa carrière. Plus qu’un chef d’œuvre du septième art, une véritable œuvre d’art parfaite et complète, sans artifice, ni effet, une histoire simple mais pleine de profondeur, une photo comme on en fait plus et des acteurs d’une sobriété parfaite... La décennie commence bien ! Thomas D. Un film superbe, dont la mélancolie est magnifiée par le noir et blanc, la musique, la danse qui permet de représenter l’indicible. Vincent Gallo est pour moi une révélation […] Film extraordinaire où le noir et blanc permet l’utilisation allégorique et répétitive de ce rai de lumière qui éclaire les yeux (reflets de la lampe ou du miroir utilisé pour traduire la prose du frère/père, scintillement épileptoïde des glaciers de Patagonie qui préfigure l’imminence du dénouement) à la seule fin de voir et de révéler ce secret de famille qui gangrène les têtes. Et quelle formidable ironie d’avoir décerné le Prix des Parricides à celuilà même qui en avait si bien porté le désir (pour son propre père et pour lui-même) dans sa pièce de théâtre. K.tharsis LES CHATS PERSANS de Bahman Ghobadi Vraiment, l’intégrisme n’est pas drôle… Ça, ce n’est pas nouveau, les siècles passés nous l’avaient déjà montré. L’art ici muselé se contorsionne, se démène pour vivre dans des lieux obscurs où on n’est pas à l’abri de contracter l’hépatite A. (Très beau morceau de hard rock en étable, prouesses sonores aux heures sombres dans des caves jamais assez insonorisées…) On vit et on meurt de musique en Iran. C’est beau, et bon à savoir. MW Un film doux-amer, qui brûle lentement et prend au dépourvu par son absence de sens de la polémique. Une histoire d’amour, aussi, qui n’en est pas tout à fait une puisqu’on ne sait rien en définitive de ce qui lie les deux protagonistes principaux. Fanny H. UNE VIE TOUTE NEUVE de Ounie Lecomte Un film émouvant par sa simplicité : avec un sujet pareil, on pouvait craindre le pathos et un film qui en aurait fait des tonnes. Mais les choses sont montrées avec finesse, sans condamnation ni indulgence excessives. Les jeunes acteurs sont remarquablement dirigés et peignent la douleur de l’abandon avec sobriété. Maro L’année ne fait que commencer, cependant j’ai dans l’idée que ce film restera à mes yeux le plus poignant de ceux que j’irai voir en 2010. Poignant, mais sans la moindre lourdeur – je souscris ainsi entièrement à ce qu’a écrit plus haut Maro – un peu, si l’on me passe une comparaison qui semblera peut-être un peu convenue, comme dans les plus beaux films de Luigi Comencini sur l’enfance. Chieuvrou Rubrique réalisée par RS Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 33 TOUT PUBLIC À PARTIR DE 8 ANS MON WEEK-END DE CINÉ La Croisière du Navigator Etats-Unis – 1924 – 60mn, de Buster Keaton, avec Buster Keaton, Kathryn McGuire, Frederick Vroom... Noir et blanc. Muet TOUT PUBLIC À PARTIR DE 5 ANS Rollo Treadway (Buster Keaton), est un jeune homme fortuné qui voudrait épouser sa riche voisine Patsy. Comme celle-ci refuse, il décide de partir seul pour la croisière qu’il avait prévue avec elle comme voyage de Quand Mr. Fox, renard rusé, vient s’installer avec sa femme et son fils à la campagne, il ne peut résister à l’appel de la volaille ! Mais face à lui, vont se dresser trois horribles fermiers qui ne comptent pas le laisser faire… noces. Seulement, il se trompe de bateau et monte à bord du Navigator, un bateau qui appartient au père de Patsy et que des espions s’apprêtent à voler… Patsy entend les cris de Rollo et accourt. C’est alors que commence une drôle de croisière sur ce bateau, avec deux marins bien maladroits… Gags et acrobaties de la poupe à la proue ! Aucune hésitation, embarquez pour votre première croisière à bord du Navigator, avec aventures et rires pour tous les passagers ! Séance spéciale J’EMMÈNE MES PARENTS AU CINÉMA Dans le cadre du dispositif École & Cinéma, les élèves de CE2 de l’école Claude Bernard à Tours sont venus voir La Croisière du Navigator.Ce vendredi 12 mars, ils décident d’emmener leurs parents au cinéma pour faire avec eux cette fabuleuse croisière. Parents et grands-parents, laissez-vous tenter par vos enfants et venez partager ce moment de cinéma unique en leur compagnie ! Accueil et présentation du film par les élèves. Du praxinoscope au cellulo France – 1908 à 1997 – 1h, sélection de dix courts-métrages muets autour des pionniers de l’animation, avec accompagnement musical par Jacques Cambra. TOUT PUBLIC À PARTIR DE 5 ANS • Autour de Will Day – 1997 – 4mn, de Will Day, vues animées. • Bécassote à la mer – 1920 – 6mn, de Marius O’Galop, dessins animés, papiers découpés. • Gulliver chez les Lilliputiens, • La Tuberculose menace tout le monde – 1918 – 2mn, de Robert Lortac et Jean Comandon, dessin animé. Fanfan la Tulipe TOUT PUBLIC À PARTIR DE 7 ANS Fanfan, plein d’entrain et coureur de jupons impénitent, se fait prédire par Adeline, une belle bohémienne, une carrière militaire brillante et son mariage avec la fille de Louis XV ! Il se jure alors de réaliser cette prédiction et France – 1950 – 1h20, film d’animation de Jean Image. TOUT PUBLIC À PARTIR DE 5 ANS Le petit Jeannot et ses frères se sont perdus dans la forêt en se promenant. Capturés par un ogre, ils sont rapetissés et faits prisonniers. Leur voyage les mène à Insectville, où Jeannot sauve la Reine des abeilles, qui 11e Festival de cinéma asiatique* Malin comme un singe Chine – 1962 à 1985 – 45mn, de Hu Xionghua, Pu Jiaxiang et Hu Jinqing. VF • Paris-Cinéma – 1929 – 7mn, de Pierre Chenal, dessins et poupées animés. Chine – 1962 – 15mn, de Hu Xionghua, découpage articulé. • Les Locataires d’à côté – 1909 – 3mn, de Emile Cohl, techniques mixtes. • Sculpteur moderne – 1908 – 4mn, de Segundo de Chomón, surimpressions, jeux de volumes et sculptures animées. • Les Déboires d’un piéton – 1922 – 1mn, de Robert Lortac et Landelle, papiers découpés. • Affaires de cœur – 1909 – 3mn, de Emile Cohl, dessin animé. • Quelques croquis de gosses – 1923 – 7mn, de Hy Mayer, dessins animés. sème un vent de panique dans les rangs de l’armée du roi. Christian-Jaque précisait : « Fanfan la Tulipe est avant tout un personnage de légende populaire. Il est sain, joyeux, brave ; son humour n’est jamais en défaut contre les puissants. » Chef d’œuvre du cinéma français, c’est aussi un classique du film de cape et d’épée, à voir en famille de toute urgence ! Le ciné p’tit déj’ de printemps, dimanche 14 mars, permettra aux parents de partager avec les plus jeunes ce film inoubliable. Quand il pleut, les animaux de la forêt disposent tous Mumu SN - TOUT PUBLIC À PARTIR DE 9 ANS Roger est un petit garçon de onze ans, mal-aimé par sa Alice au pays des merveilles Etats-Unis – 2010 – 1h47, film d’animation fantastique de Tim Burton, avec Johnny Depp, Mia Wasikowska, Helena Bonham Carter… VO SN - TOUT PUBLIC À PARTIR DE 8 ANS Jeune fille curieuse, aimable mais dissipée, Alice est prête à tout pour sortir de son quotidien mortellement ennuyeux, même à suivre un étrange lapin blanc toujours en retard… Elle se retrouve alors au Pays des 34 Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 mère et rudoyé par son père. Il atterrit en 1947, dans la petite école d’un village d’Anjou comme pensionnaire. Là, sévit une institutrice revêche au grand cœur, surnommée Mumu les petites pattes… Après les délicieuses Galettes de Pont-Aven, Joël Séria signe ici une nouvelle comédie, servie par des acteurs remarquables. Merveilles, dont elle n’a pas le moindre souvenir et qui a bien changé depuis son enfance ! S’associant avec tous ses amis, Alice aura fort à faire pour libérer ce monde de la tyrannie de la Reine Rouge... Ce film a été réalisé avec une technique mêlant animation en 3D et prises de vue réelles. Il offre un univers visuel magnifique et une imagination délirante, permettant de retrouver à la fois l’ambiance du conte et celle des films de Tim Burton. d’un abri où se réfugier… tous, sauf le singe qui est toujours mouillé ! Il annonce qu’il va se construire une maison et qu’il va y inviter tout le monde… • Les Singes vont à la pêche Chine – 1985 – 11mn, de Pu Jiaxiang, découpage articulé. Quatre singes veulent attraper des poissons. Harpon, ligne, filet, ils essaient toutes les techniques. Rentrerontils bredouilles ? • Le Petit Singe turbulent Chine – 1982 – 19mn, de Hu Jinqing, découpage déchiré articulé. Petit Singe est toujours prêt à faire des farces ou tendre des pièges à ses copains, qui ont de moins en moins envie de jouer avec lui. Cela le fait beaucoup rire, jusqu’au jour où il va être en danger.... Qui veut faire le singe ? Mercredi 17 mars, après la séance de 14h15, tous les petits malins pourront venir faire les singes en participant à un atelier de découpage et collage de petits singes en carton, et de grimaces à photographier (dans l’espace Jeune Public des Studio). Jiburo Corée – 2005 – 1h27, de Jung Hynag Lee, avec Eul-Boon Kim, Kyung-Hoon Min, Seung-Ho Yoo... VF & VO VF TOUT PUBLIC À PARTIR DE 6 ANS VO TOUT PUBLIC À PARTIR DE 8 ANS Sang-Woo, sept ans, vit seul avec sa mère et n’a jamais quitté Séoul. Il est contraint de passer deux mois chez sa grand-mère. Mais celle-ci vit à la campagne, est muette et aussi lente qu’une tortue. La cohabitation commence difficilement... et Sang-Woo se réfugie dans les jeux électroniques. Le temps passe, les réserves s’épuisent, les piles aussi... Sans repères, et malgré les efforts de sa grand-mère, il s’ennuie. Mais peu à peu, l’enfant des villes va apprendre à s’adapter à cette vie en pleine nature. Le film fait cohabiter le rire et la tendresse et va droit au cœur. Son traitement tout en délicatesse en fait une œuvre rafraîchissante dont on sort touché et heureux. CIRCUIT BISCUIT * Voici venu le temps de déguster les nouveaux spectacles pour le Jeune Public, sélectionnés par l’Espace Malraux, e à l’occasion du 10 festival Circuit Biscuit, du 19 mars au 1e avril à Joué lès Tours. Pour la 5e année consécutive, les Studio vous proposent de prolonger le plaisir en venant savourer un film, en écho à cette programmation ! Ponyo sur la falaise Japon – 2008 – 1h55, film d’animation de Hayao Miyazaki. VF France – 2009 – 1h35, de Joël Séria, avec Sylvie Testud, Baltazar Dejean, Antoine de Caunes, Jean-François Balmer, Bruno Lochet, Dominique Pinon, Michel Galabru… l’aidera à donner une leçon à l’ogre… Sept petits garçons se promènent dans la forêt et se perdent… ça vous rappelle quelque chose ? Effectivement, Jeannot l’intrépide est une adaptation libre du conte de Charles Perrault, Le Petit Poucet ! À sa sortie en France en 1950, il est le premier long-métrage de dessin-animé français et gagne la même année le Grand prix du film pour l’enfance à la Biennale de Venise. * Voir le dépliant à l’accueil des Studio ou page 5 de ces Carnets À PARTIR DE 3 ANS Issus des prestigieux Studio d’Art de Shanghai, ces trois petits bijoux d’animation tout en couleurs et en légèreté accompagnent les plus petits dans un univers poétique plein de fantaisie. Les plus grands sauront apprécier ces films magnifiques empruntant autant à la peinture qu’au théâtre d’ombres chinoises. • Attendons demain ! Cette sélection exceptionnelle de courts métrages a été spécialement composée pour une diffusion en ciné-concert, et sera accompagnée en direct par Jacques Cambra, en collaboration avec Fos’Note. En compagnie des enfants, venez vivre (ou revivre) des moments historiques de cinéma ! France/Italie – 1952 – 1h42, de Christian-Jaque, avec Gérard Philipe, Gina Lollobrigida, Marcel Herrand, Noël Roquevert... Jeannot l’intrépide jeune public jeune public Fantastic Mr. Fox USA – 2007 – 1h28, de Wes Anderson, avec les voix de Mathieu Amalric et Isabelle Huppert. VF TOUT PUBLIC À PARTIR DE 6 ANS Sosuke, petit garçon de cinq ans, reste la plupart du temps seul avec sa mère, attendant que son père, marin, revienne à terre. Un jour, alors qu’il est en train de jouer au bord de la mer, il découvre Ponyo, princesse poisson rouge qui ne rêve que d’une chose : quitter le fond des mers. Sosuke, prêt à tout pour aider sa nouvelle amie à devenir humaine, n’imagine pas qu’en s’opposant avec elle à la volonté du père de Ponyo, ils déclencheront alors la fureur de l’océan et l’apparition de créatures mystérieuses et inquiétantes… Et à l’ Espace Malraux à Joué-lès-Tours Avant Ponyo sur la falaise, venez écouter Pénélope, qui pour aider son fils à attendre le retour de son père, Ulysse, invente de nombreuses histoires dont celui-ci est le héros. Bouts de tissu, marionnettes et objets divers prennent vie, grâce à Élise - Pénélope ! Théâtre de Sartrouville/Hubert Jégat - Élise Combet Théâtre et marionnettes – 60mn – Tout public à partir de 7 ans Vendredi 19 mars – 10h & 14h30 – Samedi 20 mars –18h Adulte+enfant : 7,75€ , Adulte : 5,60€, Enfant : 3,80€ – Renseignements et billetterie : Espace Malraux : 02 47 53 61 61 * La plaquette du Festival est disponible aux Studio et à l’Espace Malraux. Les CARNETS du STUDIO n°277 – mars 2010 – 35