Mars 2010 Visualiser/Télécharger

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Mars 2010 Visualiser/Télécharger
N°277 \mars 2010 - STUDIO CINÉMAS :
7 salles associatives, indépendantes, art & essai, recherche. 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS
P RECIOUS
un film de Lee Daniels
Les CARNETS du STUDIO
n° 236 – juin 2005
–
23
ISSN 0299 - 0342
semaine
du 24 au 30 mars
4
2h21’
Haïti, scolarisation
CNP
et développement ?
jeudi
20h00
FILM & DÉBAT avec
Madeleine & Jean Cantet
de Solidarité laïque
mer & sam
1h55’ VF
PONYO
SUR LA FALAISE
de Hayao Miyazaki
1h35’
1h55’
Cinéma
lundi
à suivre…
ALICE AU PAYS
DES MERVEILLES
1h39’
14h15
de Tim Burton
SOUL KITCHEN
17h00
14h15
Cinéma
19h15
14h15
1h47’
(dimanche
14h30)
17h45
jeudi
19h45
15h00
de Joël Seria
de Junli Zheng
19h30
dimanche
CNP
14h15
(dimanche
14h45)
MUMU
CORBEAUX
ET MOINEAUX
du 3 au 9 mars
2010
à suivre…
de Fatih Akin
(dimanche
14h30)
17h00
19h15
21h30
à suivre…
1h42’
14h15
(dimanche
14h45)
17h30
LES CHÈVRES
DU PENTAGONE
de Grant Heslov
WHITE MATERIAL
de Claire Denis
19h30
à suivre…
21h15
17h00
19h30
21h50
17h45
(dimanche
14h30)
21h45
1h39’
de Atom Egoyan
21h30
14h15
de Kim Ki Duk
19h45
à suivre…
LE TEMPS
DE LA KERMESSE
EST TERMINÉ
21h45
de Frédéric Chignac
19h00
THE GHOST
WRITER
de Roman Polanski
FANTASTIC MR. FOX
de Wes Anderson
LES RENDEZ-VOUS
D’ANNA
de Chantal Akerman
1h37’
Le film
imprévu
08 92 68 37 01
www.studiocine.com
dimanche
15h00
17h15
I N A U G U R A T I O N
DE LA BIBLIOTHÈQUE DES STUDIO vendredi
LA JETÉE/CASQUE BLEU de Chris Marker 20h00
samedi
PÈRE ET FILLE de M. Dudok de Witt
Rencontre avec J.-M.Laclavetine
Portes ouvertes-Visites guidées
1h36’
14h00
à 22h00
L’ARBRE
ET LA FORÊT
I LOVE YOU
PHILIP MORRIS
mercredi
samedi
dimanche
mardi
de Olivier Ducastel & Jacques Martineau
de G. Ficarra & J. Requa
19h30
2h08’
2h16’
THE GHOST
WRITER
LOVELY BONES
de Peter Jackson
de Roman Polanski
2h16’
21h00
1h35’ + court métrage 8’
SHUTTER ISLAND
UNE ÉDUCATION
de Martin Scorsese
de Lone Scherfig
1h51’
17h30
21h30
1h28’
LA REINE
DES POMMES
LIBERTÉ
de Tony Gatlif
17h45
19h45
?
Toutes les salles des Studio sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.
14h15
21h45
de Valérie Donzelli
1h49’
(dimanche
15h00)
2h08’
1h26’
14h15
Patrick Gomin-Migrinter
2h05’
(dimanche
14h45)
14h15
1h40’
DREAM
mer & sam
1h28’ VF
19h30
1h35’ + court métrage 15’
(dimanche
15h00)
19h00
14h15
CHLOÉ
DÉBAT avec
1
21h30
à suivre…
14h15
19h45
19h15
14h15
LA RÉVÉLATION
de Pedro Costa
17h15
(dimanche
14h30)
1h43’
de Hans Christian Schmid
NE CHANGE RIEN
14h15
UNE PLANÈTE
SANS FRONTIÈRES
(dimanche
14h30)
17h15
à suivre…
1h38’
(dimanche
15h00)
19h30
14h15
1h34’
21h30
lundi
Migration sans frontière
semaine
2010
1h39’
PRECIOUS
A SINGLE MAN
de Lee Daniels
de Tom Ford
1h20’
1h26’
(dimanche
15h00)
LA STRATÉGIE
DU CHOC
19h45
de Michael Winterbottom
www.studiocine.com
Le film
imprévu
08 92 68 37 01
www.studiocine.com
17h45
21h45
?
Film pouvant intéresser le jeune public, les parents restant juges.
semaine
2
CNP
jeudi
19h45
Cinéma
1h28’
Une justice juste
et indépendante ?
TOUTE MA VIE EN PRISON
DÉBAT avec W. Francome & C. Lison-Croze
1h58’
L’ARGENT
DE LA VIEILLE
lundi
19h30
Mon week-end de ciné
du 10 au 16 mars
60’ muet
LA CROISIÈRE
DU NAVIGATOR
DU PRAXINOSCOPE samedi
14h15
CINÉ CONCERT AU CELLULO
1h42’
de Christian-Jaque
L’ARBRE
ET LA FORÊT
19h45
14h15
Rencontre avec les réalisateurs,
vendredi 12, après la projection de 19h45
17h00
21h00
14h15
(dimanche
14h45)
17h45
19h45
21h45
14h15
(dimanche
14h45)
de Roman Polanski
LIBERTÉ
Cinéma
Hommage à Luis Buñuel
lundi
19h30
21h30
L’ANGE EXTERMINATEUR
1h30’
VIRIDIANA
14h15
1h34’
(dimanche
14h30)
17h15
14h15
19h15
17h30
21h30
1h49’
PRECIOUS
17h15
17h30
21h45
19h30
14h15
1h20’ + court métrage 10’
LA STRATÉGIE
DU CHOC
21h30
Divers réalisateurs
dimanche
15h00
17h45
de Lee Jung-Hyang
VF
mercredi-samedi
dimanche
VO
jeudi-vendredi
lundi-mardi
Festival
de cinéma
asiatique
de Grant Heslov
17h30
19h45
(voir page 5)
1h39’
1h37’
L’ARBRE
ET LA FORÊT
SOUL KITCHEN
de Fatih Akin
1h49’
19h15
de Olivier Ducastel & Jacques Martineau
1h39’
PRECIOUS
CHLOÉ
de Lee Daniels
de Atom Egoyan
21h45
14h15
mercredi
samedi
14h15
15h30
JIBURO
LES CHÈVRES
DU PENTAGONE
17h15
19h15
21h15
14h15
3
MALIN COMME
UN SINGE
1h27’ VO & VF
1h35’
(dimanche
14h30)
1h39’
de Atom Egoyan
DÉBAT avec les Drs Rocque & Barthélémy (CHU)
(dimanche
14h45)
de Lee Daniels
17h30
19h30
(dimanche
15h00)
19h15
1h51’
de Tony Gatlif
CHLOÉ
jeudi
19h45
de Sandrine Bonnaire
(dimanche
14h45)
2h16’
(dimanche
15h00)
ELLE S’APPELLE SABINE
21h15
1h35’
de Grant Heslov
19h15
14h15
de Tom Ford
de Lone Scherfig
SHUTTER ISLAND
15h00
17h30
1h39’
UNE ÉDUCATION
LES CHÈVRES
DU PENTAGONE
14h15
dimanche
sauf vendredi
1h34’
de Martin Scorsese
14h15
JEANNOT
L’INTRÉPIDE
A SINGLE MAN
THE GHOST
WRITER
10h00
10h30
semaine
2010
45’ VF
CNP
dimanche
mercredi
de Jean Image
2h08’
(dimanche
14h30)
CINÉ P’TIT DÉJ’
FANFAN LA TULIPE
17h15
21h15 de Olivier Ducastel & Jacques Martineau
sauf vendredi
vendredi
17h45
60’ muet
1h17’
(dimanche
14h30)
vendredi
de Buster Keaton
de Luigi Commencini
14h15 1h37’
du 17 au 23 mars
2010
1h43’
17h45
21h45
2h16’
LA RÉVÉLATION
SHUTTER ISLAND
de Hans Christian Schmid
de Martin Scorsese
2h08’
21h30
1h41’
(dimanche
14h45)
THE GHOST
WRITER
19h30
de Roman Polanski
LE RÊVE ITALIEN
de Michele Placido
21h45
de Michael Winterbottom
1h41’
1h26’
LE RÊVE ITALIEN
de Michele Placido
19h30
www.studiocine.com
Le film
imprévu
08 92 68 37 01
www.studiocine.com
?
Tous les films sont projetés en version originale (sauf indication contraire).
14h15
1h40’
1h26’
(dimanche
15h00)
LE TEMPS DE LA
KERMESSE EST TERMINÉ
19h45
de Frédéric Chignac
Le film
imprévu
08 92 68 37 01
www.studiocine.com
?
Films pouvant intéresser les 12-17 ans, (les parents restant juges) au même titre que les adultes.
O
M
M
A
I
R
E
Éditorial
N°277
S
Éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Ó
CNP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
événement du mois :
Festival de cinéma asiatique 5
Les horaires d’ouverture :
Inauguration de la bibliothèque . . . . . . . . . . . . . . . . 8
LES FILMS DE A À Z
........................
lundi
mercredi
jeudi
vendredi
8
Cinémathèque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
en bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
bande annonce :
à propos de :
rencontre :
La Dame de trèfle
..........
Luc moullet
24
....
26
........................
28
Capitalism, a love story
de 14h00 à 19h00
de 14h00 à 17h00
de 14h00 à 17h00
de 14h00 à 19h00
La bibliothèque est fermée
les mardis, samedis, dimanches
et les vacances scolaires.
Agora . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
courts lettrages :
à propos de :
Les médias . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
:
:
:
:
répondeur
30
08 92 68 37 01
................................
32
studiocine.com
VOS CRITIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
33
Jeune public
34
interférences :
à propos de :
Vincere/Tetro
Sumô
LE FILM DU MOIS :
..................
..................................
Précious
......................
36
GRILLE PROGRAMME . . . . . pages centrales
0,34 € la minute
La cafétéria
gérée par l'association AIR
(chantier d'insertion)
accueille les abonnés des Studio
tous les jours de 16h00 à 21h45
sur présentation des cartes abonné
et carte cafétéria.
Les STUDIO sont membres de ces associations professionnelles :
EUROPA
AFCAE
ACOR
GNCR
ACC
REGROUPEMENT
DES SALLES POUR
LA PROMOTION
DU CINÉMA EUROPÉEN
ASSOCIATION
FRANÇAISE
DES CINÉMAS
D’ART ET ESSAI
ASSOCIATION
DES CINÉMAS DE L’OUEST
POUR LA RECHERCHE
GROUPEMENT
NATIONAL
DES CINÉMAS
DE RECHERCHE
ASSOCIATION
DES CINÉMAS DU CENTRE
(Membre co-fondateur)
(Membre co-fondateur)
Les Éditions du Studio de Tours. 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - Mensuel - Prix du numéro 2 €.
ÉQUIPE DE RÉDACTION : Lucile Bourliaud, Janine Carlat, Isabelle Godeau, Frédéric Grosclaude, Jean-François Pelle,
Claude du Peyrat, Dominique Plumecocq, Éric Rambeau, Roselyne Savard, Marcelle Schotte,
avec la participation de Lucie Jurvillier, de la commission du Festival asiatique et de la commission Jeune Public.
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Rambeau – MISE EN PAGES & EN IMAGES : Francis Bordet.
ÉQUIPE DE RÉALISATION : Éric Besnier, Roselyne Guérineau – DIRECTEUR : Philippe Lecocq – IMPRIMÉ par PRÉSENCE GRAPHIQUE, Monts (37)
Présence graphique contribue à la préservation de l’environnement et atteste être reconnu IMPRIM’VERT.
L’année dernière, le festival fut un beau
succès. Nous espérons que cette 11ème
édition le confirmera et que vous serez
encore plus nombreux à nous rejoindre.
Nous continuons nos partenariats avec
Work in progress et l’École supérieure des
Beaux Arts, la cinémathèque de Tours, la
médiathèque François Mitterrand et
Collège au cinéma 37.
La question de l’être est au cœur de nombreux films asiatiques programmés dans le
festival. Que l’on soit truand (Soul of a
demon), aborigène, femme en désespérance (God man dog), femme désorientée
(À la dérive) ou enfant indochinois déraciné
(Inconnu présumé français), trouver sa place
dans la famille, dans la société ou simplement parmi les autres semble être un enjeu
de taille.
Nous vous proposons des films inédits, des
films d’artistes, des avant-premières (Nuits
d’ivresse printanière, de Lou Ye, She, a chinese de Guo Xiao-Lu, Like you know it all de
Hong Sang-So) et de nombreuses rencontres avec des réalisateurs : Tsai WanShuen, Philippe Rostan, Mathias Gokalp…
Nous rendons hommage au cinéaste
coréen Bong Joon-Ho (The Host, Memories
of murders, Mother…) qui, tout en brassant
les genres cinématographiques – polar, fantastique, drame –, trace un portrait fort
juste de la société coréenne.
Le cinéma taïwanais est à l’honneur : des
projections, des rencontres avec des réalisatrices et, en collaboration avec la compagnie Doulce Mémoire, un petit spectacle
de danse et de musique anciennes chinoises du Nankuan. Vendredi 19 mars, soirée exceptionnelle en présence de
Monsieur l’ambassadeur de Taïwan : projection du film God man dog et rencontre
avec la réalisatrice Chen Singing.
Les peintures de Dominique Lap-Tak Lui
sont exposées dans le hall des Studio.
Bon festival !
LJ
Remerciements :
Bureau de représentation de Taipei en France,
Mairie de Tours, Luisa Prudentino…
À tous les réalisateurs, producteurs, distributeurs
et à toutes celles et ceux qui ont permis au festival d’exister.
Les CARNETS du STUDIO
n°277
–
mars 2010 –
3
Evénement du mois
jeudi 18 mars - 19h45
jeudi 4 mars - 19h45
Dans le cadre de LA SEMAINE DE LA SCIENCE,
avec l’Inserm, le CNP propose CINÉ-DÉBAT :
CNP, Clubs UNESCO, Chrétiens-Migrants, LA CIMADE et
ELLE S’APPELLE SABINE
RESF
proposent :
MIGRATIONS
SANS FRONTIÈRES
La libre circulation des hommes :
droit ou utopie ?
Qui n’a pas été scandalisé par le sort réservé à tous
ceux qui, poussés par des raisons impérieuses et
vitales, ont voulu aller travailler hors de leur pays ?
Ce système de frontières fermées est inhumain, inefficace et coûteux.
Voilà ce qui nous pousse à envisager un monde où
chaque être humain pourra circuler librement et travailler dans le pays de son choix.
Il n’est pas question de supprimer les frontières établies mais bien de les ouvrir afin de mettre en application le « Droit à la mobilité » pour chaque être
humain.
C’est sur ces questions que nous vous invitons à
débattre en présence de Patrick Gonin, professeur
d’université, membre de MIGRINTER, après la projection de :
UNE PLANETE SANS FRONTIÈRES
film produit par cineteve-arte, 94mn.
jeudi 11 mars - 19h45
Le CNP, le Collectif 37 de soutien à Mumia Abu Jamal,
Amnesty International, la Ligue des Droits de l’Homme et
le Comité d’Aide aux Détenus proposent :
UNE JUSTICE JUSTE
ET INDÉPENDANTE ?
TOUTE MA VIE EN PRISON
raconte l’histoire de William Francome, jeune acteur
britannique, né le jour de l’arrestation de Mumia
Abu-Jamal, détenu des couloirs de la mort américains. À l’aube de ses 25 ans, William décide de partir sur les traces du condamné. C’est tout un pan de
l’histoire américaine, qui est mis au jour… Le documentaire, réalisé par Marc Evans, présente également
de nouvelles preuves qui jettent le doute sur l’équité
du procès qui a conduit en prison Mumia Abu-Jamal.
Ce film a valeur universelle pour le droit de tout
individu à un procès équitable
Film de Sandrine Bonnaire, 2007, 1h25
Témoignage filmé de la vie d’une jeune autiste, réalisé
par sa sœur.
L’autisme est un trouble très précoce, global et fréquent qui altère dès les premiers mois de vie la relation et la communication, provoquant un handicap à
vie. L’expression en est très diverse, allant du talent
exceptionnel à une situation de grande dépendance.
Il existe un contraste poignant entre l’intérêt croissant pour cette pathologie et les situations d’exclusion dans lesquelles sont confinés, faute d’une prise
en charge adéquate, de nombreux enfants et adultes
avec autisme. Familles et professionnels luttent
ensemble pour une évolution des mentalités et des
services adaptés.
DÉBAT avec Catherine Barthélémy – professeur
et chercheur au CHU de Tours – et Didier Rocque
– président des Maisonnées, foyers d’accueil pour
adultes avec autisme.
Aux Studio
Mercredi 17 mars •14h15
Malin comme un singe
Voir pages jeune public
Mercredi 17 mars •17h30
Himalaya
Himalaya, raconte le voyage d’un homme sud-coréen vers le
Népal pour rapporter les cendres d’un travailleur immigré à
sa famille. Porteur de mauvaises nouvelles, il n’ose pas révéler
les raisons de son périple à la famille du défunt. L’incommunicabilité n’est pas seulement liée au manque de langage commun. Le personnage se confronte physiquement au paysage ;
comme toujours dans le cinéma de Joon So-Il, c’est une quête
pour trouver sa place, une vérité, un rapport au monde.
Ceux qui ont suivi la rétrospective de ce cinéaste en 2007 et
son film précédent La Petite fille de la terre noire, seront heureux de le retrouver une nouvelle fois.
jeudi 25 mars - 20h00
Le CNP et l’Association Echange
Développement proposent :
SCOLARISATION EN HAÏTI :
AMORCE D’UN
DEVELOPPEMENT DURABLE ?
Pour l’avenir d’Haïti à reconstruire, non seulement
sur le plan matériel, mais aussi social, politique, l’enseignement n’est-il pas un enjeu majeur ?
Or, le constat d’avant était déjà accablant : plus de
370 000 enfants entre 6 et 11 ans non scolarisés, 80%
d’analphabètes dans la population… 0ù sont les blocages ? Comment relancer la scolarisation, assurer la
formation des maîtres ?
Le Film UNE JOURNEE A L’ÉCOLE AVEC
RENANDE, réalisé par Orchidées avec Solidarité
laïque, sera l’amorce du DÉBAT avec Madeleine et
Jean Cantet, intervenants de Solidarité laïque à Jérémie et (sous réserve) d’acteurs du développement en
Haïti de passage en France.
jeudi 1er avril
Mercredi 17 mars •19h45 • Ouverture du Festival
Nuits d’ivresse printanière avant première
Chine – 2009 – 1h55, de Lou Ye, avec Qin Hao, Chen Sicheng, Wei Wu…
La femme de Wang Ping le soupçonne d’infidélité. Le détective qu’elle engage découvre l’amour que son mari porte à un
homme, Jiang Cheng. Mais le détective et sa petite amie tombent sous le charme de Jiang Cheng et se laissent aspirer dans
un tourbillon troublant leurs esprits et leurs sens… Énergie
communicative, description d’une Chine peu vue au cinéma,
grande sensualité, mélancolie de l’âme et vertige des sens, le
programme de Lou Ye est tentant. (Prix du scénario, Cannes 2009)
Jeudi 18 mars •17h30
Mother
Corée du Sud – 2009 – 2h08, de Bang Joon-ho, avec Won Bin, Kim Hye-Ja…
Un peu simplet, Do-joon est élevé par sa mère, veuve. Le jour
où une fille est retrouvée morte, le comportement bizarre de
Doo-joon lui vaut de faire un assassin idéal. Après sa condamnation, sa mère se lance à la recherche du coupable. À la fois
ingénieux et émouvant, Mother joue avec le spectateur en lui
tendant de fausses pistes.ER
Jeudi 18 mars •19h45
Inconnu, présumé Français
France – 2009 – 52’, documentaire de Philippe Rostan.
En présence de l’acteur William Francome, le
débat sera animé par Claude Guillaumaud-Pujol
(collectif Mumia-Abu-Jamal) et Catherine LisonCroze (Ligue des Droits de l’Homme).
4
Les CARNETS du STUDIO
n°277
–
mars 2010
inédit
Corée du sud – 2009 – 1h35, de Jeon So-Il,
avec Choi Min-Sik, Tsering Kipale Gurung, Tsejing Sherpa…
Film : Life and debt
Ces Eurasiens sont nés pendant la guerre d’Indochine, d’une
mère vietnamienne et d’un père « inconnu, présumé français ».
Rejetés par les milieux vietnamien et français, leur mère les a
confiés à une association qui tente de les intégrer à la société
française. Cinquante ans après, ces hommes et ces femmes
racontent leur histoire douloureuse : c’est leur solidarité qui
les a aidés à se reconstruire et à vivre dans ce monde qui n’était
pas le leur.
Cette page d’histoire concerne notre région puisque beaucoup
de ces rapatriés ont séjourné à Vouvray.
P. Rostan raconte une histoire qui lui est proche et retrace
avec sensibilité leur destin collectif. Une soirée à ne pas rater.
RENCONTRE AVEC PHILIPPE ROSTAN
Vendredi 19 mars •17h30
Barking Dogs Never Bite
inédit
Corée du sud – 2000 – 1h46, de Bong Joon-Ho,
avec Sung-Jae Lee, Du-Na Bae…
Un jeune diplômé est excédé par les aboiements d’un chien
de son immeuble. Il capture l’animal mais ne peut se résoudre
à le tuer. Il rencontre alors une jeune fille qui travaille dans
l’agence Lost dog. Une étrange amitié va naître… Premier long
métrage inédit et inclassable, le film mêle comédie douce
amère, regard acéré sur la société coréenne, quelques scènes
assez épiques et beaucoup d’humour. Tendre et cruel, humain
avant tout, cet inédit est une vraie découverte.
Vendredi 19 mars •19h45
God Man Dog
inédit
Taïwan – 2009 – 1h59, de Chen Singing,
avec Jack Kao, Jonathan Chang, Chang Han…
Nous suivons un camionneur qui sillonne la campagne taïwanaise pour récupérer des statuettes de divinités et les restaurer alors qu’il ne peut même pas se payer une jambe artificielle.
On croise aussi une boxeuse aborigène, un garçon qui gagne
tous les concours de mangeur de nouilles et un couple en
pleine crise conjugale qui vient d’avoir un bébé.
Qu’ont-ils en commun, tous ces personnages qui croisent des
chiens errants et des divinités abandonnées ?
Soirée en partenariat avec le Bureau de Représentation de Taipei en France.
Rencontre avec la réalisatrice Chen Singing
Samedi 20 mars •10h00
Après le miracle
France – 2006 – 52’, de J. Robert Thomann.
J. Robert Thomann est réalisateur, monteur et nous avons
déjà diffusé son film : Taïwan portraits choisis, dans un précédent festival. Les missionnaires chrétiens sont arrivés au 6e
siècle à Taïwan. Que pèse aujourd’hui le christianisme dans la
société taïwanaise ? Les aborigènes semblent avoir été la cible
privilégiée de ces missionnaires et les conversions assez massives. Le « Miracle de Formose » selon l’expression employée
Voir le programme complet dans le dépliant disponible aux Studio et dans les lieux du festival.
Les CARNETS du STUDIO
n°277
–
mars 2010
5
par l’Église, est-il vécu par les populations locales comme un
syncrétisme religieux ou une acculturation ?
Hosts de Tokyo
Belgique – 2007 – 50’ de Mathias Gokalp et Mayumi Chijiwa.
À Kabukicho, le quartier chaud de Tokyo, on trouve depuis
quelques années des Hosts clubs, version masculine des clubs
à hôtesses. Que pousse des jeunes femmes à payer (cher) la
compagnie d’un homme ? En suivant le parcours de jeunes hosts
et de leur clientes, ce documentaire interroge un phénomène
de société propre au Japon, sans doute révélateur de l’évolution des rapports hommes/femmes de ce pays.
RENCONTRE AVEC MATHIAS GOKALP,
réalisateur de Rien de personnel.
B r u n c h
originale mérite vraiment que l’on s’y attarde.
Dimanche 21 mars •10h15
Han, le prix de la liberté
Léopard d’or au dernier festival de Locarno.
France – 2008 – 52’, de Alexandre Dereims.
Nous avons diffusé il y quelques années un documentaire d’A.
Dereims sur les Karens de Birmanie, ces grands oubliés de
l’histoire. Cette fois, il s’immerge au sein d’un groupe qui aide
les réfugiés nord-coréens qui sont passés clandestinement en
Chine.
Le périple de la frontière sino-coréenne à la Corée du sud ne
prend pas les chemins les plus courts (Chine, Laos, Thaïlande)
au risque du moindre contrôle d’identité ou simplement de
celui d’un billet de train.
Une femme va incarner toute la déchirure de ces exilés amputés de leur famille, de leur pays…
Han, le prix de la liberté a reçu le prix Albert Londres.
Le Petit Vietnam
Samedi 20 mars •14h15
Malin comme un singe
Voir pages jeune public à la fin des carnets.
Samedi 20 mars •16h00
RENCONTRE AVEC CHEN SINGING autour du
jeune cinéma taïwanais. Bibliothèque des Studio.
Samedi 20 mars •17h30
The Host
The host
Corée – 2006 – 1h59, de Bong Joon-ho, avec Song Kand-ho…
De nos jours, à Séoul, une créature monstrueuse, entre tyrannosaure et varan, sort du fleuve et, détruisant tout sur son
passage, vient dévorer quelques pauvres innocents, déclenchant une incroyable hystérie dans la foule des badauds, avant
de fuir en emportant une petite fille enroulée dans sa queue
reptilienne. La famille, ramassis de branquignols, se lance à sa
recherche… Surprise de La Quinzaine des réalisateurs 2006,
« The Host est un des films les plus drôles et intelligents vus depuis
un moment. »
Samedi 20 mars •19h45
Memories of Murder
Corée – 2003 – 2h12, de Bong Joon-Ho, avec Song Kan-Ho…
Basé sur une histoire réelle, le 2e film de Bong Joon-Ho
raconte l’histoire de deux inspecteurs de police aux méthodes
radicalement différentes qui doivent s’entendre pour mettre
fin à des meurtres en série. Jouant avec l’incertitude du spectateur, hésitant entre les frissons devant l’horreur des crimes
et le rire devant le ridicule des situations et la bêtise des personnages, le réalisateur coréen signe un polar efficace au suspens haletant.
Dimanche 21 mars • 9h45
P e t i t d é j e u n e r
6
Les CARNETS du STUDIO
n°277
–
mars 2010
France – 2007 – 52’ documentaire de Philippe Rostan.
Après la défaite de Dien Bien Phu, le premier centre d’accueil
est établi à Noyant-d’Allier. Pour les épouses vietnamiennes
des militaires français, leurs enfants eurasiens et les vietnamiens naturalisés, c’est un véritable choc climatique et culturel.
Cinquante ans plus tard, la mixité demeure dans cette commune où les enfants du pays ont à leur tour épousé des vietnamien(ne)s.
Fils de rapatriés, Philippe Rostan a voulu raconter cette singulière expérience auvergnate, lieu d’une intégration réussie.
RENCONTRE AVEC PHILIPPE ROSTAN.
Dimanche 21 mars •15h00
Malin comme un singe
Dimanche 21 mars •19h45
Like you know it all
avant première
Corée du sud – 2009 – 2h06, de Hong Sang-Soo,
avec Tae-Woo Kim, Ji-Won Uhm…
Ku Kyung-Nam est un réalisateur de films d’auteur. Pendant
un festival dans une petite ville, il retrouve un ancien ami, Bu,
qui l’entraîne chez lui. Après une nuit très alcoolisée, il trouve,
à son hôtel, un message de Bu lui demandant de ne plus jamais
l’approcher. Mais il n’a aucun souvenir des événements… Très
fidèle à son style (Night and day, Woman on the beach, entre
autres) Hong Sang-Soo revient avec encore plus d’ironie, d’absurde, d’humour. Cet autoportrait déguisé est savoureux. Si
les situations sont ténues et le personnage principal assez
piètre, le film a du mordant et une certaine crudité. Et sous
ses dehors indolents, le film rappelle à chaque instant la singularité de son auteur. JF
Lundi 22 mars •17h30
Soul of a Demon
inédit
Taïwan – 2008 – 2h00, de Chang Tso-Chi,
avec Yi-Che Tseng, Pai-Chun Chen, Yu-Jen Cheng…
Zhe a été emprisonné trois ans pour un meurtre commis par
son frère. Pendant ce temps, celui-ci est parti retrouver son
père qui s’était installé au Japon après avoir abandonné sa
famille. À sa sortie de prison, Zhe retourne dans le port de
Nan Fango où il est confronté à son passé : le retour du père
après vingt ans d’absence, sa petite amie, la mafia locale…
Chang Tso-Chi a été assistant de Hou Hsiao-Hsien pour La
Cité des douleurs et Poussières dans le vent. Soul of a demon est
son deuxième film.
Voir pages jeune public à la fin des carnets.
En partenariat avec l’École supérieure des Beaux Arts et Work in progress
En partenariat avec la compagnie Doulce Mémoire. Extraits du
spectacle Mémoire des vents du sud, avec Wang Hsin-I (danseuse) et Bougeron Hsin-Yi (percussionniste).
Invitation de l’artiste taïwanaise Tsai Wan-Shuen, lauréate de
l’École supérieure des Beaux-Arts de Tours, qui travaille sur
des films qui mélangent photos, animation et musique électronique expérimentale. Elle a choisi ce programme de vidéos
et de films récents, et proposera également certains de ses
nouveaux travaux.
Military court and prison (60’, de Chen Chieh-Jen), Lost contact (7’30, de Kuo I Chen), In the memories of… (7’20, de Lin
Kuan-Ming), Lively (3’17, de Niu Jun), Visitor (7’11, de Wang Ya-Hui).
RENCONTRE AVEC LA REALISATRICE, TSAI WAN-SHUEN
avant première
Chine – 2009 – 1 h 37, de Guo Xiao-Lu,
avec Huang Lu, Geoffrey Hutchings, Chris Ryman…
Le film nous fait découvrir Mei, une jeune chinoise. Pour la
réalisatrice, Guo Xiao-Lu : « Son film peut être considéré comme
une étude de la société chinoise. Les jeunes veulent quitter la Chine
aujourd’hui, ils essaient de sortir du système communiste, dans
lequel ils ne se reconnaissent pas, afin de trouver leur identité dans
un monde capitaliste globalisé ». Guo Xiao-Lu est une artiste
complète puisqu’elle est également poète et romancière.
She, a Chinese se distingue sans nul doute des films chinois traditionnels par son style détonant. Invitation à suivre l’héroïne
dans son périple qui la mènera jusqu’à Londres, cette œuvre
Mardi 23 mars •19h45 • Clôture du Festival
Dream
avant première
Voir Les films de A à Z, page 8.
Tous les jours • 17h45
Jiburo
VF : mercredi, samedi, dimanche.
VO : jeudi, vendredi, lundi, mardi.
Voir pages jeune public à la fin des carnets.
Lundi 29 mars•19h30 •
En partenariat avec la Cinémathèque de Tours
Corbeaux et moineaux
Chine – 1949 – 1h55, de Zheng Jun-Li, avec Zhao Dan, Sun Daolin…
Shanghai, hiver 1948. Face à l’avancée des troupes communistes, le propriétaire d’un immeuble, personnalité du Kuomindang, cherche à vendre afin de fuir à Taiwan. Menacés d’expulsion, les locataires décident de se révolter… Réalisé grâce
à un script faux (celui fourni aux autorités), le film, en avance
sur son temps, est un témoignage unique qui évoque les difficultés économiques et les persécutions policières.
Lundi 22 mars •19h45
Dimanche 21 mars •16h00 & 16h30 (gratuit)
Spectacle de danse et de musique anciennes du Nankuan
Dimanche 21 mars •17h30
She, a Chinese
par ce mariage et le vide que celui-ci provoque en elle.
Entre sexualité et traditions morales, Chuyen Bui Thac signe
avec À la dérive un film fort en émotions, où la solitude pèse
sur une jeunesse vietnamienne en pleine recherche de soi et
où il n’hésite pas à aborder des thèmes encore tabous au Vietnam tels que l’homosexualité.
Récompensé au festival de Venise 2009, le réalisateur Chuyen
Bui Thac signe ici un film profond où l’on retrouve Lin Dan
Pham, César du meilleur espoir féminin en 2006 pour De battre
mon cœur s’est arrêté.
Programme de films d’artistes Taïwanais
Mardi 23 mars •17h30
À la dérive
Exposition aux Studio
Peintures de Dominique Lap-Tak Lui
Nos partenariats avec la médiathèque François Mitterrand, l’Ecole supérieure des Beaux Arts (et Work in
Progress) se traduiront par des projections en ces lieux.
Pour les informations de dernière minute, consulter les sites :
http:/cineasiatours.free.fr
www.studiocine.com
inédit
Vietnam – 2009 – 1h50, de Chuyen Bui-Thac,
avec Duy Khoa Nguyen, Johnny Nguyen, Linh Dan Pham, Do Thi Hai Yen…
Duyên vient de se marier à Hai, un chauffeur de taxi très innocent, qu’elle a rencontré peu auparavant. Ils emménagent
ensemble. La meilleure amie de Duyên, Câm, est bouleversée
Cinéma
Médiathèque
François Mitterrand
Les CARNETS du STUDIO
Work
in progress
n°277
–
mars 2010
7
Inauguration de la bibliothèque des cinémas Studio
Les vendredi 5 et samedi 6 mars 2010
Vendredi 5 mars, 20 heures : séance publique gratuite : parcours d'un écrivain cinéphile avec Jean-Marie Laclavetine : projection
de trois courts métrages. (Père et fille, de M. Dudok de Witt La Jetée et Casque bleu, de Chris Marker
Man, adapté d’un roman du britannique
Christopher Isherwood.
Los Angeles, 1962. George Falconer, professeur d’une université britannique, a
perdu son compagnon Jim, dans un accident de voiture. Depuis, accablé par son
chagrin, il ne peut envisager l’avenir. Solitaire malgré l’aide de son amie Charley, qui
a elle-même ses problèmes, il s’étourdit
comme il peut. Mais, une série d’événements qu’il ne peut imaginer, vont le
conduire à une autre vie après Jim...
Samedi 6 mars, de 14h à 22h : Portes ouvertes avec visite commentée de la bibliothèque toutes les heures.
avant les films, dans les salles, au mois de mars
:
• Origine de Aldo Romano (studio 1-2-4-5-6) • Worrisome Heart de Worrisome Heart (studio 3 et 7)
MUSIQUeS SéLeCTIoNNéeS PAR éRIC PéTRY De RFL 101
A
Alice au pays des merveilles
USA – 2010 – 1h47 de Tim Burton,avec Mia Wasikowska, Johnny Depp,
Helena Bonham-Carter, Stephen Fry…
Ça devait arriver tôt ou tard : l’un des
cinéastes américains les plus cinglés, toujours très en prise avec un imaginaire
enfantin délicieusement perverti, vient de
s’attaquer à la plus perverse des œuvres
de littérature enfantine. Tim Burton ne
nous livre pas là une nouvelle relecture
d’Alice : il choisit au contraire de nous montrer ce qu’Alice est devenue à l’âge de 19
ans. Elle retourne dans le monde ahurissant qu’elle avait découvert enfant, y
retrouve toutes les créatures qu’elle y
avait déjà croisées et se retrouve chargée
d’une mission pour le moins effrayante :
mettre fin au règne de terreur de la
Reine… Bienvenue donc dans le monde de
Tim Burton, un monde ou chapelier, chat
qui ne cesse de sourire et autres lapins
blancs à montre à gousset sont la norme,
mais aussi un monde où les têtes tombent.
conduit Frédérik à révéler enfin à ses
proches cette part mystérieuse de son histoire…
Olivier Ducastel et Jacques Martineau, les
réalisateurs de Jeanne et le garçon formidable (1998) et de Drôle de Félix (1999), ont
toujours su nous toucher avec leur cinéma
sensible et intelligent. Ils réunissent notamment ici Guy Marchand et Françoise
Fabian, un couple aussi inattendu qu’émouvant de complicité, autour d’un secret de
famille. Ce qui n’est pas sans questionner
la transmission entre générations…
En Sélection Officielle au Festival de Berlin 2010, le film a déjà obtenu le Prix Jean
Vigo 2009. Prometteur !
Source : dossier de presse.
Filmographie sélective : Ma vraie vie à Rouen (2002),
Crustacés et coquillages (2005), Nés en 68 (2008).
Vendredi 12 mars, Centre Images et les Studio
proposent une rencontre avec les réalisateurs,
Olivier Ducastel et Jacques Martineau
après la projection de 19h45.
Sources : imdb.com
L’Arbre et la forêt
France – 2008 – 1h37, de olivier Ducastel et Jacques Martineau,
avec Guy Marchand, Françoise Fabian, Yannick Renier, François Negret, Catherine Mouchet…
Frédérik fait pousser des arbres. Depuis
presque soixante ans, il cultive aussi un
secret que connaissent seuls sa femme et
Charles, son fils aîné. La mort de celui-ci
8
Les CARNETS du STUDIO
n°277
–
mars 2010
A Single Man
USA – 2009 –1h39, de Tom Ford, avec Colin Firth, Juliann Moore,
Nicholas Hoult, Mathew Goode, Ginnifer Goodwin…
Le couturier et ancien directeur artistique
de Gucci et Saint-Laurent, Tom Ford, a
créé la surprise, au Festival de Venise 2009,
en présentant son premier film, A Single
Sources : cinemovies.fr, liberation.fr article Venise.
C
Les Chèvres du Pentagone
USA – 2009 – 1h34, de Grant Heslov,
avec George Clooney, ewan McGregor, Jeff Bridges, Kevin Spacey…
Bon, accrochez-vous : imaginez un journaliste en manque de scoop qui rencontre
un fou qui lui explique qu’au Moyen Orient
sévit un groupe de soldats américains surentraînés, dotés de pouvoirs paranormaux, capables de tuer de leur regard, de
traverser les murs et d’infiltrer les lignes
ennemies par l’esprit… imaginez maintenant que, arrivé au Koweit, ce journaliste,
toujours aussi avide de scoop, rencontre
le général qui dirige cette troupe d’élite,
qu’ils décident ensemble de passer en
Irak… On se dit que, à partir de là, à peu
près tout est possible… et on aura raison.
On peut aussi se dire que la distribution à
elle seule vaut le déplacement, mais c’est
un peu mesquin (sauf si l’on sait que Jeff
Bridges semble ressusciter le Big Lebowski
qui servirait dans l’armée après avoir avalé
quelques acides de trop…)
Sources : Rollingstone.com, rogerebert.com
film pouvant intéresser le jeune public,
les parents restant juges.
Chloé
USA – 2009 – 1h39, de Atom egoyan,
avec Julianne Moore, Liam Neeson, Amanda Seyfried…
Catherine est une grande gynécologue.
Son mari est professeur de musique. Elle
le soupçonne d’être infidèle. Rongée par la
jalousie, elle engage Chloé, une call-girl,
pour séduire son mari et mettre sa fidélité
à l’épreuve. Mais son plan lui échappe : la
sensualité va la submerger et ses pulsions
la dévorer. Commence alors un jeu de
manipulation et de séduction, dans lequel
on ne sait plus qui mène la partie.
Ne soyez pas surpris de retrouver le scénario du film Nathalie, d’Anne Fontaine.
Atom Egoyan en a fait le remake avec
Chloé, où l’on retrouve le duel sulfureux et
vénéneux qui opposait Fanny Ardant et
Emmanuelle Béart.
Sources : dossier de presse.
Filmographie sélective : Exotica (1994), De beaux lendemains (1997), La Vérité nue (2005), Adoration (2008).
La Croisière du Navigator
Voir pages Jeune Public, en fin de Carnets.
D
Dream
Corée du Sud – 2008 – 1h35 de Kim Ki-duk,
avec Jô odagiri, Lee Na-young…
Jin rêve qu’il cause un accident de voiture
en allant chez son ancienne compagne.
Une fois réveillé, se rendant sur les lieux
qu’il a rêvés, il découvre qu’un accident a
réellement eu lieu dans des conditions
semblables à celles de son cauchemar. Plus
que préoccupé par cet événement, il
décide de suivre l’enquête menée par la
police. À partir de là, il va découvrir que
quand il rêve, une femme, Ran, réagit
inconsciemment dans son sommeil ; autrement dit, les rêves de Jin deviennent réa-
Les CARNETS du STUDIO
n°277
–
mars 2010
9
lité par l’intermédiaire de Ran, victime de
somnambulisme.
Sources : shangols.canalblog.com, dossier de presse.
Filmographie sélective : L’Île (2000), Printemps, été,
automne, hiver… et printemps (2004), Locataires
(2005), L’Arc (2005), Time (2006)
+ COURT MÉTRAGE
semaine du 24 au 30 mars
Bonsoir Monsieur Chu
France – 2005 –15’, de François Leroy/Lansaque Stephanie, Animation.
Du praxinoscope au cellulo
Voir pages Jeune Public, en fin de Carnets. VF
F
Fanfan la Tulipe
Voir pages Jeune Public, en fin de Carnets
Fantastic Mr Fox
etats-Unis – 2007 – VF 1h28, de Wes Anderson, avec les voix de
George Clooney, Meryl Streep, Bill Murray…
Adapté d’un livre de Roald Dahl, Fantastic Mr. Fox raconte la révolte d’un renard
et de ses amis contre trois méchants fermiers. Mais sous la direction de Wes
Anderson, cette petite histoire se transforme en «comédie animée», élégante et
décalée. C’est George Clooney qui prête
sa voix au fameux renard, et le reste du
casting n’est pas moins prestigieux : on
retrouve Bill Murray (qu’on avait vu dans
La Vie aquatique) ou encore Jason
Schwartzman (À bord du Darjeeling Limited).
Ce projet ambitieux, en partie réalisé en
stop-motion (image par image), devrait
ravir les fidèles de Wes Anderson… et les
autres.
Sources : allocine.fr, telerama.fr
film pouvant intéresser les adolescents,
les parents restant juges.
I Love you Phillip Morris
USA – 2008 – 1h36, de Glenn Ficarra et John Requa, avec
Jim Carrey, ewan McGregor, Leslie Mann, Rodrigo Santoro…
I
Steven Russell est un père et mari modèle
qui accompagne la chorale de son église à
l’orgue, et couche avec des hommes en
cachette… Après avoir tout dit à sa
femme, il assume son homosexualité et ses
goûts de luxe, qui vont l’amener à monter
des arnaques et à se retrouver en prison.
C’est là qu’il découvre l’amour en rencontrant Phillip Morris. Malheureusement,
celui-ci est libéré. Alors, comment faire
pour ne jamais être séparé de l’homme de
sa vie ? Et aussi : jusqu’où peut-on aller par
amour ? Très loin, si l’on en croit l’incroyable histoire de S. Russell, un génie de
l’évasion, rattrapé par son romantisme.
Alerte, la comédie vire parfois au
(presque) drame pour mieux retomber sur
ses pieds de comédie et ni Jim Carrey ni
Ewan McGregor n’en font trop : un franc
moment de détente, donc. ER
Lovely Bones
USA – 2009 – 2h15, de Peter Jackson, avec Saoirse Ronan,
Mark Wahlberg, Susan Sarandon…
Jeannot l’intrépide
Voir pages Jeune Public, en fin de Carnets. VF
Jiburo
Voir pages Jeune Public, en fin de Carnets. VF & VO
Liberté
France – 2009 – 1h51, de Tony Gatlif,
avec Marc Lavoine, Marie-Josée Croze, James Thierrée…
Pendant la seconde guerre mondiale,
Théodore, maire d’un petit village recueille
Petit Claude, un enfant de neuf ans. Mademoiselle Lundi, l’institutrice et secrétaire
de mairie, fait la connaissance des Tziganes
venus pour les vendanges, scolarisant les
enfants. Petit Claude se prend d’amitié
pour Taloche, un grand gamin bohémien
de trente ans, qui promène son violon et
sa démesure partout. Mais le régime de
Vichy impose des contrôles de plus en plus
contraignants.
Né à Alger d’un père Kabyle et d’une mère
gitane, Tony Gatlif est devenu, de film en
film, le chantre des Roms du monde entier
avec Latcho drom (93), Gadjo dilo (97),
Vengo (00) et Exils (05) primé à Cannes.
Son nouveau film est une totale réussite,
débordant d’énergie et de force malgré la
tragédie qu’on sait inéluctable : un film
grand public émouvant et juste. Les acteurs
sont épatants, notamment l’acrobate et
musicien James Thierrée qui réussit avec
le personnage de Taloche une performance d’acteur bouleversante et inoubliable. DP
J
L
L’auteur du Seigneur des anneaux revient
avec une nouvelle adaptation, celle de La
Nostalgie de l’ange, d’Alice Sebold qui nous
montre comment Susie, une adolescente
qui a été violée puis tuée au début des
années 70, observe le monde dont son
assassin l’a retirée depuis une sorte
d’entre-deux presque paradisiaque.
Presque parce qu’elle continue d’attendre
que sur terre on lui fasse justice et que l’on
retrouve son assassin.
P. Jackson a choisi ici un sujet particulièrement délicat, qui demande beaucoup de
doigté pour éviter misérabilisme, sensationnalisme et grandiloquence. Espérons
qu’il aura été à la hauteur de l’enjeu.
Sources : imdb.com
les fiches paraphées correspondent à
des films vus par le rédacteur.
10
Les CARNETS du STUDIO
n°277
–
mars 2010
Malin comme un singe
Voir pages Jeune Public, en fin de Carnets. VF
M
Mumu
France – 2009 – 1h30 de Joël Seria, avec Sylvie Testud, Jean-François Balmer,
Dominique Pinon, Antoine de Caunes, Michel Galabru, Bruno Lochet…
Pour son retour, après onze ans d’absence, le réalisateur des Galettes de PontAven, se penche sur l’histoire de Roger, dit
Brasse coulée, qui, devenu insupportable
pour ses parents, se trouve envoyé en pension dans un petit village d’Anjou. On est
en 1947, il a onze ans et sait que s’il ne veut
pas se retrouver en maison de correction,
il va devoir apprendre à composer avec la
fameuse Mumu Les petites pattes ; cette institutrice réputée pour sa main de fer dans
un gant de fer, fera, contre toute attente,
tout ce qui est en son pouvoir, pour sortir ses élèves de l’ornière.
Sources : dossier de presse, allocine.com
N
Ne change rien
Portugal – 2009 – 1h40, de Pedro Costa,
avec Jeanne Balibar, Rodolphe Burger…
Pedro Costa nous avait habitués à des fictions, proches souvent du documentaire,
où se manifestait un désir de montrer ceux
que la vie semble avoir oubliés. Il faisait
preuve d’un esthétisme exigeant, méticuleux, sensible à l’image mais aussi au montage.
Le réalisateur quitte ici son monde habituel pour celui du documentaire pur. Ami
du musicien Rodolphe Burger, qui accompagne l’actrice Jeanne Balibar quand elle se
fait chanteuse, Pedro Costa s’est mis en
tête de filmer le travail de la chanteuse :
répétitions, concerts, cours de chants.
Fidèle à lui-même, le cinéaste semble lais-
Les CARNETS du STUDIO
n°277
–
mars 2010
11
ser la caméra filmer seule. Mais on
retrouve son art du cadrage et du montage, qui soulignent le travail exigeant de
la chanteuse.
L’occasion de voir sous un autre angle une
actrice dont les talents ont illuminé tant de
films.
Sources : laternamagika.com, toutlecine.com.
Filmographie sélective : Le Sang (1990), Casa de lava
(1994), Ossos (1997), Dans la chambre de Vanda
(2000).
P
Ponyo sur la falaise
Voir pages Jeune Public, en fin de Carnets. VF
R
Precious
Film
du
mois
VOIR AU DOS DU CARNETS.
FILM DU MOIS
La Reine des pommes
France – 2010 – 1h24, de Valérie Donzelli,
avec Valérie Donzelli, Jérémie elkaim, Laure Marsac…
Adèle, la trentaine, vient de voir partir
Mathieu, l’homme qu’elle aime. Sans travail, sans logement, elle se fait héberger
chez une cousine qui lui conseille d’oublier
Mathieu en multipliant les conquêtes.
À partir de ce synopsis très simple, V.
Donzelli signe un premier film tout en
humour, décalage et situations absurdes
ou traitées de manière absurde. On notera
aussi, au passage, que c’est le même acteur
qui tient le rôle de tous les hommes rencontrés par Adèle… et que le klaxon d’une
voiture, dans la nuit parisienne, peut avoir
un indiscutable effet érotique.
La Reine des pommes lorgne vers Truffaut
et Rohmer, avec en prime une série de
chansons signées B. Biolay. ER
12
Les CARNETS du STUDIO
n°277
–
mars 2010
de guerre un ex-général serbe, sur le point
de devenir président de la Serbie. Lorsqu’il
devient évident que le témoin ment, l’affaire s’écroule et H. Maynard perd toute
crédibilité. H. Maynard se tourne alors
vers Mira, la sœur d’Alen, qui en sait aussi
beaucoup sur l’accusé. La présence d’un
nouveau témoin va entraîner de nombreuses réactions, parfois assez violentes.
Ni documentaire, ni film de guerre, ni policier La Révélation joue de ces trois ressorts
pour faire revenir à notre mémoire le souvenir d’une guerre aux cicatrices encore
bien fraîches.
Le Rêve italien
Italie – 2008 – 1h41 de Michele Placido, avec Riccardo Scamarcio,
Jasmine Trincia, Massimo Popolizio…
1968 à Rome : les universités sont occupées par des étudiants s’opposant à la
guerre du Vietnam ainsi qu’à une bourgeoisie qui n’a pas su évoluer depuis la
chute de Mussolini. Nicola, jeune policier
débarquant de sa province des Pouilles, est
chargé d’infiltrer ces mouvements de protestataires, mission sur mesure pour lui qui
a toujours rêvé d’être acteur ! Dans un de
ces groupuscules, il fait la rencontre de
Laura dont il ne tarde pas à tomber amoureux. Etudiante brillante de la bonne bourgeoisie catholique italienne, elle rêve d’un
monde plus juste même au prix d’une
révolution, comme le prône Libero, le leader de la contestation estudiantine. Envoyé
tout d’abord pour mater ces révolutionnaires, Nicola prend part aux débats et se
met finalement à croire lui aussi à cette Italie à l’aube d’une nouvelle ère… Mais sontils tous trois vraiment maîtres de leur destin ? Et engagement, amitié et passion
pourront-ils rester durablement compatibles ?
À travers le parcours de ces trois témoins,
Michele Placido nous fait revivre la mutation de toute une société comme témoin
autant qu’acteur puisque Le Rêve Italien est
avant tout sa propre histoire.
Sources : dossier de presse
Sources : dossier de presse.
S
Shutter Island
USA – 2008 – 2h16, de Martin Scorsese, avec Leonardo DiCaprio,
Mark Ruffalo, Ben Kingsley, Michelle Williams…
1954. Teddy et Chuck Aule, deux policiers, débarquent sur Shutter Island, une île
au large de Boston qui abrite un hôpital
psychiatrique. Ils enquêtent sur Rachel
Solando, une patiente mystérieusement
disparue. Comment a-t-elle pu s’évader de
ce lieu bordé de falaises abruptes et sécurisé à outrance ? Pourquoi les enquêteurs
rencontrent-ils tant de résistances ? Loin
de s’éclaircir, la situation devient de plus
en plus angoissante…
L’adaptation du polar de Dennis Lehane
par Martin Scorsese ne peut pas décevoir.
Il n’y a qu’à se souvenir de la qualité du suspense dans Les Infiltrés (2006).
Sources : dossier de presse, lemonde.fr, telerama.fr, pavot-
La Révélation
Allemagne – 2008 – 1h50, de Hans-Christian Schmid,
avec Kerry Fox, Anamaria Marinca, Rolf Lassgard…
La procureure du Tribunal pénal international de la Haye, Hannah Maynard a
trouvé en la personne d’Alen Hajdarevic
un témoin clef (en fait un témoin unique)
capable de faire condamner pour crimes
rivages.net.
Filmographie sélective : Gangs of New York (2003), Les
Nerfs à vif (1992).
Soul Kitchen
Allemagne – 2009 – 1h39, de Fatih Akin,
avec Adam Bousdoukos, Birol Ünel, Moritz Bleibtreu…
La vie pourrait être plus drôle pour
Zinos : jeune restaurateur à Hambourg,
son établissement installé dans un hangar
de bord de route ne connaît pas grand succès, les impôts et services d’hygiène le
poursuivent et Nadine, sa copine, préfère
partir à Shanghai que de rester à ses côtés.
Il envisage alors de confier temporairement le restaurant à son frère, Ilias, fraîchement sorti de prison, décision qui
pourrait s’avérer désastreuse… Pour éviter la catastrophe, les deux hommes vont
alors faire preuve d’imagination et changer
quelque peu leurs fusils d’épaule…
Sur un scénario aux grandes lignes assez
simples mais riche en détails et personnages hors-norme, Fatih Akin nous revient
en grande forme dans un registre qui lui
est peu habituel : la comédie, mais, évidemment, une comédie bizarre, qui nous
entraîne dans une Allemagne atypique très
appréciée par la critique.
Sources : variety.com, screendaily.com
Filmographie sélective : Head on (2004), De l’autre côté
(2007)
La Stratégie du choc
Grande-Bretagne – 2009 – 1h20, documentaire,
de Michael Winterbottom, avec Naomi Klein…
En 2007, l’altermondialiste canadienne
Naomi Klein publiait un essai passionnant
intitulé La Stratégie du choc. En faisant le
parallèle avec l’usage psychiatrique des
électrochocs, elle y développait l’idée que,
pour faire accepter les mesures ultralibérales, les leaders avaient besoin de traumatismes collectifs (une guerre, un coup
d’état, une attaque terroriste) pour affaiblir le corps social… C’est ce qu’avait
conseillé le prix Nobel d’économie Milton
Friedman au général Pinochet… En utilisant de nombreuses images d’archives,
Michael Winterbottom (décidément
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jamais là où on l’attend) démontre la puissance du texte de Naomi Klein. Le soustitre du film est : S’informer, c’est résister :
armez-vous !
Sources : dossier de presse.
Filmographie sélective : Butterfly kiss (95), Welcome to
Sarajevo (98), Wonderland (99), The road to Gantanamo
(06), Un été italien (09).
+ COURT MÉTRAGE
semaine du 10 au 16 mars
Monsieur Cok
France – 2007 – 09’47, de Franck Dion. Animation.
T Le Temps de la kermesse est terminé
France – 2008 – 1h40, de Frédéric Chignac, avec Stéphane Guillon,
Aïssa Maïga, Ali Monzanza, Malik Sall, eriq ebouaney…
Alex est Français. Il tombe en panne dans
un improbable village africain, perdu en
plein désert. Il se fait aider par les autochtones, qui vont pousser sa voiture en se
relayant. Il devait simplement traverser le
village, il s’y retrouve coincé pendant des
jours. Il boit des bières, regarde les villageois (notamment une jeune villageoise qui
l’attire), mais il s’ennuie. L’attente devient
interminable, et il découvre que tout cela
n’a rien d’innocent.
Stéphane Guillon, humoriste et chroniqueur bien connu de France-Inter, interprète Alex de manière extrêmement
convaincante, mettant en évidence son
égoïsme, son paternalisme un brin raciste,
et ses lâchetés. Frédéric Chignac, qui vient
du documentaire, nous livre là une comédie amère fort juste.
Sources : dossier de presse, toutlecine.com.
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études. Ses parents tombent aussi sous le
charme de David et se laissent duper par
ses mensonges.
Adapté des mémoires de Lynn Barber par
Lone Sherfig, Une éducation, est la chronique universelle d’un âge où les possibles
et les renoncements s’affrontent… et
donne à Carey Mulligan son premier grand
rôle au cinéma.
The Ghost Writer
France – 2008 – 2h08, de Roman Polanski,
avec ewan McGregor, Pierce Brosnan, Kim Cattrall…
The Ghost Writer, c’est l’écrivain fantôme,
le nègre en français. Il est engagé pour
écrire les mémoires de l’ancien premier
ministre britannique, Adam Lang. Dès le
début, cette tâche facile va s’annoncer
périlleuse. Le nègre précédent d’Adam
Lang est mort dans un accident mystérieux. Mais le passé n’est jamais ce que l’on
croit.
Roman Polanski nous embarque dans un
pur thriller efficace et haletant, où il joue
sur les attentes du spectateur, lui faisant
confondre ce qu’il voit à l’écran avec ce
qu’il imagine ou désire. On y retrouve les
thèmes obsessionnels du réalisateur, l’absurde de la représentation, les liens
maître-esclave, le besoin d’humilier et de
tuer. Un film sulfureux, par un cinéaste qui
ne l’est pas moins.
Sources : dossier de presse, excessif.com.
Filmographie sélective : Le Couteau dans l’eau (1962),
Tess (1978), La jeune fille et la mort (1994), Le Pianiste
(2002).
Une éducation
Royaume-Uni – 2008 – 1h38 de Lone Sherfig, avec Carey Mulligan, olivia
Williams, Peter Sarsgaard…
Dans l’Angleterre des années 60, Jenny,
enfant unique et élève brillante, s’apprête
à intégrer l’université. À la sortie des
cours, elle accepte la proposition d’un bel
inconnu, David, de la raccompagner en voiture. Attiré par Jenny, il va chercher à
l’éblouir en lui faisant découvrir ses premières sorties… et premier amour. Jenny
se laisse enivrer par ces plaisirs nouveaux
incompatibles pourtant avec ses chères
Sources : dossier de presse
+ COURT MÉTRAGE
semaine du 3 au 09 mars
Père et fille
Pays-Bas – 2000 – 8’, de Michael Dudok de Wit. Animation.
W
White Material
France – 2009 – 1h42, de Claire Denis, avec Isabelle Huppert, Isaach
de Bankolé, Christophe Lambert, Nicolas Duvauchelle, Michel Subor…
Quelque part en Afrique, dans une région
en proie à la guerre civile, Maria refuse
d’abandonner sa plantation de café avant
U
la fin de la récolte, malgré la menace qui
pèse sur elle et sur les siens…
Claire Denis crée depuis plus de vingt ans
une œuvre discrète mais de première
importance. De Chocolat (88), S’en fout la
mort (90), Nénette et Boni (96) à Trouble
every day (01) ou 35 rhums (08), entre
autres, elle accumule les très beaux films.
White Material mêle fidélité (des thèmes
récurrents : l’Afrique, la filiation ; des habitués : Isaach de Bankolé, qui débuta dans
Chocolat, Nicolas Duvauchelle, Michel
Subor) et nouveauté (Marie N’Diaye
comme scénariste, Isabelle Huppert,
Christophe Lambert). Le tout pour un
regard sur l’Afrique et le colonialisme qui
sort des sentiers battus, et une mise en
scène des corps qui allie brillamment
pudeur et sensualité. Bref, White Material
arrive sous les meilleurs auspices.
Sources : dossier de presse.
répondeur
08 92 68 37 01
0,34 € la minute
www.studiocine.com
Cinéma
TOURS
Henri LANGLOIS
Hommage à Luis Buñuel
lundi 22 mars – 19h30 - 21h30
L’Ange exterminateur
lundi 8 mars – 19h30
Les Rendez-vous d’Anna
de Chantal Akerman (1978) France/Belgique, couleurs, 125’
de Luis Bunuel (1962) Mexique NB 95’
Viridiana
de Luis Bunuel (1961) espagne NB 90’
festival de cinéma asiatique
lundi 15 mars – 19h30
lundi 29 mars – 19h30
L’Argent de la vieille
Corbeaux et moineaux
de Luigi Comencini (1972) It., couleurs, 118’
de Junli Zheng (1949) Chine NB 115’
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PRECIOUS
USA – 2008 – 1h49, de Lee Daniels,
avec Gabourey Sidibe, Mo’Nique,
Lenny Kravitz, Mariah Carey…
Ce n’est même plus un euphémisme que
dire que Precious est née sous les plus
noirs auspices. Elle a seize ans et vit dans
un taudis d’Harlem avec sa mère chômeuse
et cocaïnomane. Elle est noire, obèse,
mère d’un enfant trisomique et enceinte
d’un second, dont le père est son propre
géniteur. Ce dernier a finalement quitté le
foyer familial pour aller sans doute semer
progéniture et violence sous d’autres cieux
miséreux.
Ouf ! Arrivés à ce stade de votre lecture,
vous vous dites : « Trop c’est trop ; courage,
fuyons… », ce qui serait compréhensible
mais dommage, car dans ce qui semble
n’être qu’un torrent de boue, il y a quelque
chose qui résiste et qui ne veut pas être
emporté, l’Espérance comme dans la
fameuse boîte de Pandore. Ainsi, en assistant au cours d’une classe de soutien dans
une école alternative, Precious va
apprendre à lire et à écrire. Deux outils qui
seront les clés qui lui permettront de s’ouvrir à un autre monde, à sortir de sa gangue
de souffrance. Un monde où on peut « parler, raconter ce qui étouffe ; un monde où
toutes les filles peuvent devenir belles, fortes,
indépendantes… » (cf : dossier de presse).
En tant que producteur, Lee Daniels a
choisi de s’investir dans tous les sens du
terme, dans des projets forts, difficiles d’accès, mais toujours profondément humains
et humanistes : À l’ombre de la haine, en
2001, sur le racisme et la peine de mort,
et The Woodsman en 2004, évoquant la
pédophilie et la réinsertion sociale. Pour sa
seconde réalisation, en adaptant Push, le
roman de Sapphire, il réussit la gageure de
ne pas tomber dans le misérabilisme, dans
la complaisance et parvient, grâce à des
séquences oniriques et même parfois
comiques, à apporter de salutaires bouffées d’oxygène dans cet univers sans pitié
pour ceux qui ne sont pas nés avec les
bonnes cartes en main. Ce film a visiblement marqué positivement ceux qui ont pu
le voir et a été récompensé dans nombre
de festivals où il a été sélectionné comme
à Sundance, avec le Prix du meilleur film, de
la meilleure comédienne et celui du Public ou
à Deauville, avec le Prix du jury. Precious, à
l’image de son héroïne, mérite indéniablement d’avoir sa chance !
Sources : ecranlarge.com, dossier de presse
LES CARNETS DU STUDIO n°277 – mars 2010 – 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - CPPAP n° 0214 G 84305
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En bref
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` QUI DORT DÎNE ?
Il semblerait bien que cela soit le cas dans le prochain film de Jean-Pierre Mocky ! Dans Le Club des
Insomniaques, qu’il tournera notamment à Saumur en compagnie de Julien Boisselier (Je vais bien, ne t’en fais pas), le réalisateur mais aussi comédien nous contera les tribulations d’une
bande de sans-sommeil. Mais ces réunions entre gens souffrant des
mêmes maux, n’auront non seulement pas l’effet soporifique escompté,
mais engendreront, en plus des problèmes relationnels entre les participants. On n’en attend pas moins de cet empêcheur de dormir en rond de
l’inoxydable Mocky.
` RÉSISTE ? PROUVE QUE TU EXISTES…
Mauvais nouvelle de la toile : L’Eden, le cinéma d’art et d’essai du Havre a fermé ses
portes le 12 janvier dernier, après 25 ans de bons et loyaux services, (projection de
films rares, organisation de débats avec des professionnels et mise en place d’ateliers
pour le jeune public…) notamment sous la houlette de Raoul Ruiz. La raison officielle ?
Défaut de mise aux normes de sécurité ; la solution pour pallier cette déficience aurait
été la mise en place d’un service de surveillance à chaque séance par trois agents de
sécurité au minimum. Ginette Dislaire, ancienne directrice de la salle apporte d’autres
éléments d’explication à cette fermeture : « Les distributeurs ne veulent pas fournir les
petites salles de cinéma. Il existe certes des copies ADRC qui sont destinées à des petits cinémas de France mais L’Eden n’en fait pas parti car nous sommes dans une grande ville. Ils n’arrivent pas à comprendre qu’en nous fournissant un Woody Allen par exemple, le nombre d’entrées nous permettra de présenter au public des films différents provenant du monde entier,
des documentaires ou même des films expérimentaux. Fermer L’Eden revient à tuer un certain cinéma…» cf AlloCiné, 19 janvier 2010. Restons vigilants et ne nous contentons
pas de préparer nos mouchoirs…
` BIG TIM
2010, semble devoir être marquée du signe de la gidouille, sceau Burtonien s’il
en est. Préparons donc nos agendas : 7 avril, sortie de sa version, forcément
fantastique, d’Alice aux Pays des Merveilles. Du 12 au 23 mai, le maître en
tératologie, sera le guide suprême du prochain festival de Cannes.
Comptons sur lui pour détecter le diamant noir : un film, au premier
abord bancal, hors normes, qui se révélera être une perle. Pour
finir d’occuper son année, le grand Tim devrait plonger dans
l’univers d’un autre conte, La Belle au Bois dormant. Son
point de vue, nous nous en serions doutés, ne sera
ni celui de la belle endormie, ni celui du prince
charmant, mais celui de la sorcière
Maléfice.
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et ailleurs. . .
` HOMMES DE VOIX
Pendant des années, prêter sa voix aux personnages de
films d’animation semblait être réservé aux comédiens de
second plan pour subsister entre deux engagements et n’avait rien
de prestigieux. Il semblerait que depuis les années 90 (avec notamment la composition vocale de Tom Hanks dans Toy Story), ce soit désormais l’occasion pour des comédiens chevronnés et reconnus de créer des
prestations originales et inédites dans des films considérés comme des œuvres
à part entière. Ainsi pour Happy Feet 2 de George Miller, rien moins que Brad
Pitt, Elijah Wood, Matt Damon et Robin Williams permettront à toute une bande
de pingouins de s’exprimer.
` QUALITÉ FRANCE
La National Society of Films, éminente association de critiques américains, a particulièrement loué la qualité française et sa variété, en honorant la déjà justement césarisée Yolande Moreau pour Séraphine, la vaillante Agnès Varda pour ses si personnelles
et tellement universelles Plages ; tandis qu’Olivier Assayas pour son Heure d’été, a reçu
le prix du meilleur film étranger pour 2009.
` LE PRIX DU DANGER
Après avoir touché le jackpot avec son adaptation de Slumdog Millionaire, Danny Boyle se
penche de nouveau sur une destinée exceptionnelle : celle de l’alpiniste Aaron Alston
qui n’eut pas d’autre choix, pour rester en vie, après être resté coincé cinq jours par
un rocher, que de s’amputer d’un bras. C’est James Franco, déjà vu entre autres dans
Dans la vallée d’Elah et Harvey Milk qui sera le héros de ces 127 hours.
` TAUPOLOGIE
Les espions n’ont pas fini d’infiltrer le territoire cinématographique. Steven Soderbergh avec Knockout devrait dégainer le premier. Son commando d’élite constitué de Michael Douglas, Dennis Quaid, Ewan McGregor et Michael Fassbender (Inglourious Basterds) va devoir éliminer une taupe experte en
cheminement forcément souterrain. Le terrain d’investigation sera vaste
puisqu’il s’étendra de la Turquie, aux Etats-Unis en passant par l’Irlande.
Christopher Nolan, quant à lui, a du mal à trouver une issue à son
projet de « thriller » en quatre dimensions (bah, oui trois ce
serait trop simple) ! Huit ans qu’il travaille sur cette forme
inédite du film d’espionnage. Marion Cotillard et Leonardo DiCaprio, déjà gagnés à la cause d’Inception,
n’attendent plus que le clap de départ pour
se mettre à creuser leur rôle.
IG
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Bande annonce CNP
À propos de AGORA
Medias et traitement de l’information
face aux citoyens
Comment, pour qui et pour quels intérêts
l’information est-elle construite, puis diffusée dans et par les médias ?
Peut-on parler de pluralisme et si oui, de
quel pluralisme s’agit-il ?
Peut-on parler d’indépendance et si non,
de quelle dépendance s’agit-il ?
Des associations comme Acrimed (Action,
Critique, Media) se sont engagées dans la
critique des médias et Henri Maler (Acrimed) dégage de cette critique trois enjeux
démocratiques : « Informer, contester et proposer »*.
• Pour informer, il faut : « Briser le
quasi-monopole de l’information qui
s’exerce sur les conditions de production
de l’information, avec pour objectif de
rendre accessible au plus grand nombre
des outils pour comprendre (et non pas
simplement pour dénoncer) et des
moyens d’expression spécifiques et indépendants »*.
• Comprendre est indispensable
pour contester. Doit-on, en effet,
accepter la concentration et le finan-
ciarisation de plus en plus grande des
médias, « un pluralisme de plus en plus
anémié et mercantile »* et « le développement d’un journalisme formaté,
concurrencé, précarisé »* ?
• Enfin, être mieux informé et être
informé différemment ne sont-ils
pas des désirs légitimes témoignant
d’exigences démocratiques ? Mieux
vaut s’en réjouir que de « déplorer l’ingratitude des citoyens »* qui contestent la crédibilité de l’information.
Il est urgent de replacer l’information « au
centre du débat public… pour qu’elle soit traitée comme elle le mérite, à savoir comme un
bien commun, un bien démocratique essentiel ».
Le CNP
* Extrait de l’article: La Critique des medias et ses
enjeux démocratiques, publié le 30 novembre 2009 par
Henri Maler (Acrimed). http://www.acrimed.org
A g o r A
ou lA folie
des hommes
Quel film ! Des images (trop) belles, une
histoire (trop) bien construite, une mise
en scène (trop) bien huilée, Agora flirte
avec l’excès qui accompagne toute superproduction et qui est le lot inévitable du
péplum. Du péplum, on retrouve le cadre
antique (le quatrième siècle, la décadence
de l’Empire romain), le décor antique
(l’Egypte païenne), les personnages (trop)
contrastés, (trop) entiers), les mouvements de foule, les combats sanguinaires.
Tout, en somme.
Et pourtant, dès les premières images, le
réalisateur nous conduit au-delà du
péplum, au-delà des contingences historiques : l’ouverture se fait sur la voûte
céleste, la splendeur du ciel étoilé. Et la
scène inaugurale est conduite avec une
extrême sobriété : un mouchoir tombe à
terre pendant qu’une voix féminine
explique les lois qui régissent l’univers.
Comme à l’accoutumée, une soirée du CNP se fera prochainement l’écho de cette bande annonce.
Le CNP et la Bibliothèque des STUDIO proposeront une documentation, en coopération
avec la Bibliothèque municipale de Tours et les médiathèques de La Riche, de Joué-lès-Tours
et François Mitterrand de Tours-nord qui sera disponible sur chacun des lieux cités.
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Les CARNETS du STUDIO
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L’univers, la science : le monde, et l’intelligence humaine qui se charge de le comprendre. La femme, c’est Hypathie, philosophe et mathématicienne de ce
quatrième siècle égyptien. En quelques
images, Amenabar rend son personnage
envoûtant.
Sur les quelques gradins de pierre qui lui
font face, de jeunes étudiants, tous des
hommes. Attentifs, mais dépassés, ils sont
néanmoins subjugués par Hypathie, certains même éperdument amoureux. Elle
n’est pas seulement l’héroïne, elle est le
personnage central : autour d’elle, des
cercles d’hommes, amis ou ennemis,
notamment le cercle de ses étudiants,
qu’elle appelle frères, et le cercle familial
élargi avec le père et les esclaves. Le cercle
est pour elle, en géométrie et en astronomie, la figure parfaite, parce qu’il est l’harmonie même (ce n’est qu’à la fin qu’elle
découvre une variante plus riche du
cercle : l’ellipse).
Le film est d’ailleurs bâti autour de deux
figures rhétoriques : celle, géométrique, du
cercle, symbole de concorde, et celle,
humaine, de l’affrontement, qui aboutit au
chaos et à la violence. Les lignes de front
sont nombreuses : païens-adeptes du Dieu
Les CARNETS du STUDIO
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À propos de AGORA
unique (Juifs et Chrétiens), chrétienspaïens, puis chrétiens-juifs. Ce chaos de
lignes d’affrontement va progressivement
se simplifier, jusqu’à ce qu’il ne reste plus
qu’une ligne de conflit : le fanatisme (les
Chrétiens triomphants) et la science, l’humanisme (le dernier cercle d’Hypathie, qui
ne cesse de rétrécir jusqu’à sa mise à
mort).
l’éliminant physiquement. Une femme libre
(c’est la remarque de son père) contre des
hommes fanatiques, soumis à leur idée de
Dieu et obéissant aveuglément aux textes
sacrés. Les quelques hommes qui résistent
manquent de caractère ou sont trop
empêtrés dans leurs contradictions pour
être efficaces : Oreste en est l’exemple
marquant.
C’est sur cette dernière opposition
qu’Amenabar nous amène à réfléchir.
Certes, prêtres païens, Juifs, Chrétiens se
sont affrontés, mais en faisant preuve d’un
même fanatisme, d’une même intolérance,
pour ne pas dire finalement du même obscurantisme. La ligne de confrontation
sépare ce camp de celui d’Hypathie, pacifique et ouvert.
Le personnage d’Hypathie constitue une
sorte de paradoxe. Car les illuminés chrétiens qui mettent Alexandrie à feu et à sang
ne parlent que de sainteté, d’amour de
Dieu : or, s’il y avait une sainte, ce serait
Hypathie. Elle est emplie d’amour pour
l’univers (la Création des Chrétiens), pour
les êtres humains qui l’entourent (les
Créatures de Dieu, diraient les Chrétiens),
elle a une vie d’ascète, tout entière vouée
à l’étude et à la connaissance, et elle va au
sacrifice final la tête haute, comme une
martyre.
Cette opposition est redoublée par une
autre : une femme, des hommes. Une
femme dont l’humanisme convaincu
repose sur la connaissance (la Science
selon Montaigne) et le savoir, ceux-ci
l’amenant à un esprit d’ouverture et de
tolérance remarquables. Et des hommes
qui cèdent à la barbarie, au désir d’anéantir l’autre, soit en le soumettant, soit en
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Les CARNETS du STUDIO
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surtout : elle ne pratique pas la charité, qui
consiste à aider les êtres inférieurs et
méprisables que Dieu nous enverrait pour
nous éprouver. Elle a au contraire un sentiment de fraternité et de solidarité
authentique et fort envers ses semblables.
Et surtout elle ne renie pas sa condition
humaine, et notamment cette chair que
haïssent les Chrétiens parce qu’elle nous
ramènerait à l’animalité. La scène où elle
fait un étrange cadeau à Oreste (son mouchoir blanc, celui de la scène inaugurale,
souillé de ses menstrues), elle lui rappelle
qu’elle est un être de chair et de sang, et
qu’elle n’en a pas honte. Elle veut lui dire
que la femme qu’il croit aimer est un être
idéal, qu’elle n’est pas.
Ce faisant, ce manque de honte la
condamne aux yeux des Chrétiens : elle
est un être impur, une sorcière qu’il faut
éliminer. Et puis elle les met trop en ques-
tion par son attitude : ils sont remplis de
certitudes (leur foi en leur Dieu), elle n’est
que doute et recherche. Les Cahiers du
cinéma – qui ont détesté le film – sont
d’ailleurs passés à côté : là où ils ne voient
que démonstrations mathématiques plates
et simplistes, il faut voir dans cette
recherche, qui fait passer Hypathie de la
solution simple du cercle à celle plus élaborée de l’ellipse, un exemple emblématique de sa démarche qui consiste à s’interroger et chercher en remettant en
cause les certitudes acquises. Au Cogito
ergo sum de Descartes, elle ajoute au fond :
« Je doute, je cherche, donc je vis. »
Ce qu’il y a de magnifique dans le film
d’Amenabar, réalisateur homme, c’est qu’il
a choisi une femme seule, magnifiquement
humaine, pour incarner un idéal humaniste,
certes sans espoir, mais d’une grandeur
exaltante.
CdP
Ce pourrait vraiment être une sainte : sauf
qu’elle n’est pas chrétienne (elle est
païenne, et plus probablement agnostique),
elle n’est pas fanatique (elle est d’une
grande tolérance pour tous les savoirs), et
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À propos de AGORA
Je me souviens qu’il y a maintenant
quelques années, lors de la Nuit des Studio, en juin, il était rituellement programmé
un bon vieux péplum des familles pour
faire rire les spectateurs du Studio 3 avec
ses colosses en
jupettes,
ses
À propos de AGORA
méchants caricaturaux, ses temples en carton pâte… Maintenant, le 3 a laissé place
aux salles 3 et 7 du nouveau complexe, on
ne projette plus de péplum lors de la Nuit
parce que leur kitsch ne faisait plus recette.
Pourtant, bien longtemps après son âge
d’or des années 50 à 60, on en tourne de
nouveau, du Gladiator de Ridley Scott au
300 de Zack Snyder, peut-être parce
que les nouveaux moyens numériques
permettent aux réalisateurs toutes les
reconstitutions, des villes les plus
grouillantes aux batailles les plus touffues.
C’est l’une des réussites
majeures du dernier film de l’insaisissable réalisateur espagnol
Alejandro Amenabar : sa mise
en scène de la ville d’Alexandrie au IVe siècle est stupéfiante. Ses rues, ses temples, sa
bibliothèque… mélange étonnant d’architecture romaine, égyptienne et chrétienne. Portrait d’une
époque particulièrement excitante
puisqu’on y assiste au basculement
d’un monde. Bien sûr, la musique est
presque tout le temps trop présente,
redondante, bien
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Les CARNETS du STUDIO
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sûr, certains effets sont d’un goût douteux
(les élévations vers le ciel du réalisateur
omniscient) mais j’ai aimé cette défense
enflammée d’Hypathie, une féministe
antique, agnostique et intellectuelle
brillante, magnifiquement interprétée par
la lumineuse actrice britannique Rachel
Weisz. Utiliser la grosse machinerie spectaculaire, pourquoi pas, puisqu’il s’agit
quand même d’une forme de perversion
du genre avec un péplum intellectuel où il
y a plus de débats que… de combats !
Alors, que le public espagnol se précipite
pour le voir, tant mieux !
Le retournement des clichés qui s’y opère
n’est pas pour me déplaire : des païens
persécutés par des chrétiens, ça nous
change des images d’Epinal de l’hagiographie traditionnelle ! Sous le récit, historiquement documenté, on sent bien que circule un intense intertexte fondé sur
l’obsession qui travaille actuellement les
sociétés occidentales : l’islam. Car, avec
leurs pierres, leur ascétisme, leur obscurantisme, leur croyance étroite en un seul
livre révélé, leur goût du sacrifice, on sent
bien que les parabolani d’hier sont certains
des islamistes d’aujourd’hui. En assistant à
la victoire de l’ancienne secte chrétienne
en train de s’officialiser, on est assez loin
du discours convenu sur une religion de la
tempérance, du pardon et du salut de tous,
urbi et orbi !
Dans de nombreuses critiques du film, j’ai
lu qu’il s’agissait d’un film pour la tolérance.
Ne serait-ce pas plutôt un film contre l’intolérance des religions, ce qui n’est pas
tout à fait la même chose… et même, pour
suivre l’exemple de son héroïne, ouvertement agnostique dans une époque où cela
semblait presqu’impensable, un film contre
les religions, qu’elle soit chrétienne, juive
ou musulmane. Comme l’écrit Michel
Onfray dans son Traité d’athéologie : « Trois
millénaires témoignent, des premiers textes
de l’Ancien Testament à aujourd’hui : l’affirmation d’un Dieu unique, violent, jaloux, querelleur, intolérant, belliqueux a généré plus de
haine, de sang, de morts, de brutalité que de
paix… Le fanatisme juif du peuple élu qui
légitime le colonialisme, l’expropriation, la
haine, l’animosité entre les peuples, puis la
théocratie autoritaire et armée ; la référence
chrétienne des marchands du Temple ou d’un
Jésus paulinien prétendant venir pour apporter le glaive, qui justifie les Croisades, l’Inquisition, les guerres de Religion, la Saint-Barthélemy, les bûchers, l’Index, mais aussi le
colonialisme planétaire, les ethnocides nordaméricains, le soutien aux fascismes du XXe
siècle, et la toute puissance temporelle du Vatican depuis des siècles dans le moindre détail
de la vie quotidienne ; la revendication claire
à presque toutes les pages du Coran d’un
appel à détruire les infidèles ; leur religion, leur
culture, leur civilisation, mais aussi les juifs et
les chrétiens – au nom d’un Dieu miséricordieux ! »*
DP
* Traité d’athéologie, Le Livre de poche (page 73).
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Courts lettrages : LA DAME DE TRÈFLE
Tout sonne juste dans ce film : un
soupir, des livres empilés dans un
salon, une marque de bronzage… Autant
d’effets de réel qui font que l’on s’intéresse
moins à l’intrigue qu’à l’ambiance et à ces
personnages en permanence sur le fil. Lui,
protecteur et bienveillant, se retrouve
meurtrier, elle réussit l’exploit d’être vulgaire avec grâce. C’est dans cette ambivalence que réside tout le talent de cette histoire, celle de deux anti-héros à la relation
pourtant digne des plus grandes tragédies
grecques. LB
Cette tentative de remettre en cause
son savoir faire (la délicatesse touchante et incisive de J’attends quelqu’un, Le
Chignon d’Olga ou Les Yeux clairs) en se frottant à un univers très éloigné du sien (le
film noir) est on ne peut plus louable. Mais,
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un peu corsetée par les figures imposées
du genre, la tentative ne prend pas toujours. Heureusement, Malik Zidi, dans son
premier vrai rôle adulte et mûr est excellent. JF
Le quatrième film de Jérôme Bonnell
a beau avoir pour cadre la platitude
de la campagne beauceronne et de vies
sans histoire dans une petite ville sans prétention, on y étouffe littéralement, plongé
au cœur d’un couple frère-sœur où l’un et
l’autre s’agrippent pour ne pas sombrer…
et il faut des morts, bien réels, pour qu’ils
puissent se déprendre et envisager enfin
de vivre. Seul(e). DP
Une avalanche de gros plans et de
très gros plans où l’on perd ses
repères, des plans avec des personnages
qui bougent sans cesse et changent de
positions respectives, des dialogues
brouillons, inachevés, d’une platitude
consternante : tout est confus et plat. Le
réalisateur croit donner de la profondeur
aux personnages en nous faisant nager
dans la confusion : il n’en résulte qu’un
néant irritant.
Ce n’est même pas un style : c’est un
manque complet de style. Les personnages
(et surtout les acteurs) semblent perdus
et se demander ce qu’ils font là. On s’ennuie très vite, profondément. C’est affligeant. CdP
C’est comme cela : il y a les comédiens qui continuent à nous surprendre, à nous bluffer, comme JeanPierre Darroussin ou comme Malik Zidi
qui, une fois encore, confirme qu’il est une
valeur sûre ! Et puis, il y a ceux et celles
qui ont sans doute du talent, mais que l’on
n’a pas envie de suivre pour des raisons
totalement subjectives, comme Florence
Loiret-Caille. Si ce sont les deux premiers
qui font palpiter le film, on attend le rôle
qui nous fera changer d’avis sur la troisième. IG
Après trois films très intimistes et
fort réussis, Jérôme Bonnell se lance
dans une sorte de film de genre, un film
noir dont il réussit à tenir les codes tout
en les détournant de l’intérieur. Tout y
devient très vite étouffant, que ce soit les
intérieurs étriqués qui tiennent caméras et
personnages à l’étroit ou même les extérieurs qui, filmés de nuit, n’offrent aucune
échappatoire. ER
Les CARNETS du STUDIO
n°277
–
mars 2010
25
À propos de CAPITALISM, A LOVE STORY
Capitalism, A Love Story est un film réussi,
magistral. Magistral, à prendre dans son sens
courant, mais aussi étymologique : car c’est
une leçon pédagogique, sur le capitalisme, et
tout autant sur l’art du documentaire.
Pédagogique : vous avez dit comme à l’école ?
Non, comme au cinéma, quand le documentaire ne se contente pas de filmer platement
les faits, mais qu’il devient une réflexion, une
analyse, non pas théorique, mais filmée et
mise en image par un cinéaste talentueux.
Beaucoup de critiques ont reproché au film
de ne pas tout dire sur le capitalisme.
Reproche de mauvaise foi : un livre de mille
pages serait-il suffisant pour tout en dire ? Au
cinéma, combien faudrait-il de dizaines
d’heures, devant des salles vides ?
C’est en ce sens que Capitalism, A Love Story
est une leçon réussie : Michael Moore sait
qu’il ne va pas réaliser une étude exhaustive
du capitalisme. Il a deux heures pour démonter quelques mécanismes du capitalisme.
Deux heures pour en montrer la nature. Il
prend donc quelques faits exemplaires et
révélateurs. Comme tout bon pédagogue.
Comme tout bon documentariste d’ailleurs.
Premier fait, exposé longuement au début,
puis repris en conclusion : les expulsions par
les banques de ceux qui ont hypothéqué leur
maison pour emprunter et qui ne peuvent
plus rembourser. Une expulsion toutes les
huit secondes aux Etats-Unis. Michael Moore
montre la détresse et l’impuissance des
expulsés. L’injustice. En face : le cynisme des
banques, leur voracité. Et celle des agences
qui s’enrichissent en rachetant à bas prix et
en revendant plus cher.
Les riches deviennent toujours plus riches,
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Les CARNETS du STUDIO
n°277
–
mars 2010
les pauvres s’appauvrissent davantage. C’est
la logique de l’accumulation capitaliste. Toujours plus de profit. Autre exemple, celui des
assurances sur la vie souscrites par les
grosses entreprises commerciales et bancaires sur la tête de leurs employés : quand
ceux-ci meurent, c’est le pactole. Pas pour la
famille, mais pour l’entreprise ! De quelques
centaines de milliers de dollars à quelques
millions. Le capitalisme s’enrichit de la mort
des salariés. Exemple emblématique : le capital fructifie aux dépens des travailleurs,
même morts.
Ces exemples fonctionnent comme des
métaphores et non des analyses théoriques
du capitalisme. La métaphore, c’est le
domaine où le cinéma est à l’aise. Et pour
rappeler que nous sommes bien au cinéma,
Moore convoque justement le cinéma pour
illustrer son propos : c’est le faux péplum du
début, emprunté à l’Encyclopaedia Britannica,
qui énumère les causes de la chute de l’Empire Romain, et que Moore ne se contente
pas de citer. Il détourne les images, y insère
des images de l’Amérique d’aujourd’hui. Et
l’on s’aperçoit non seulement des effets du
capitalisme, mais de l’hypocrisie et du
cynisme du discours officiel. Rome est
condamnée, pas l’Amérique.
Tout au long de son documentaire, Moore
cite et détourne les images de cinéma ou de
publicité pour mieux montrer les dessous du
discours anesthésiant que notre société (et
surtout ses maîtres) nous distille sur les bienfaits du capitalisme. Ainsi, on voit d’abord
une publicité où une belle femme blonde
vante les vertus d’un organisme de crédit ;
puis on la revoit avec une voix de maffieux,
qui dévoile les intentions réelles de cet organisme : plumer le client.
Voilà pourquoi Capitalism, A Love Story n’est
pas seulement un documentaire, mais une
leçon pédagogique sur le capitalisme. Sur des
exemples choisis pour leurs qualités démonstratives, avec les moyens du cinéma (mises
en images, montages, souvent décapants,
extraits d’archives, citations de films revisitées), Moore nous en montre beaucoup sur
les méfaits du capitalisme.
Les extraits d’archives sont importants, non
pour la leçon d’histoire (ce n’est pas le propos du cinéaste), mais pour ancrer la leçon
dans le réel. Les extraits de discours de Bush
montrent comment depuis Reagan, le capitalisme traite le peuple avec mépris. Les
images qui le montrent avec son ministre du
Trésor venu du monde de la finance, celles
qui nous rappellent que les membres du
comité de sauvetage des banques étaient
presque tous d’anciens dirigeants de Lehman
Brothers sont terriblement accablantes pour
le système politique en place.
Mais ce n’est pas tout : Capitalism, A Love Story
est aussi plus qu’un simple documentaire
parce qu’il est militant. Il ne se contente pas
de montrer comment le capitalisme nous
exploite et se nourrit sur notre dos. Il
montre des gens qui résistent. Cet avocat qui
enquête sur les sociétés ayant souscrit des
assurances vies sur la tête de leurs employés.
Ces députés qui dénoncent le fonctionne-
ment du système politique, et notamment la
manipulation qui a amené le Congrès à voter
l’aide de cent milliards aux banques.
Ces hommes et ces femmes surtout qui
réoccupent leurs maisons et refusent de se
résigner à l’expulsion. Ces hommes et ces
femmes qui occupent leurs usines pour se
faire payer leur dû. Ces hommes et ces
femmes qui gèrent démocratiquement leurs
entreprises transformées en coopératives
ouvrières.
Michael Moore ne se contente pas de montrer les faits : il les démonte. Il ne se contente
pas de constater les méfaits du capitalisme :
il montre ceux qui résistent. Il nous affirme
que la résistance est possible, qu’elle existe.
Et que le temps du refus est venu.
Le temps du refus collectif. Et là aussi il l’expose clairement, en utilisant son côté cabotin, et en le détournant. Tout au long du film,
il tente, en jouant sur son nom et sa célébrité, de demander des comptes aux dirigeants des grandes entreprises américaines,
il veut les arrêter, il entoure leurs sièges
sociaux de bandes jaunes policières utilisées
habituellement pour délimiter les scènes de
crime. Bien sûr, il se casse les dents. S’il
insiste, c’est pour mieux affirmer que seul,
même si on s’appelle Michael Moore, on est
impuissant, ridicule. Il l’énonce clairement à
la fin : seul il ne peut rien, ensemble nous
pouvons.
Merci Michael.
CdP
Les CARNETS du STUDIO
n°277
–
mars 2010
27
Rencontre
Rencontre
Vendredi 16 janvier, Luc Moullet est
venu nous présenter son nouveau
documentaire La Terre de la folie, un
documentaire atypique, troublant et
drôle sur les Alpes du sud où
existerait « un pentagone de la folie
meurtrière ». Avant la projection, le
cinéaste s’est rappelé être venu au
Studio en 1976 pour son film
Anatomie d’un rapport. Il s’est dit être
heureux de venir : « dans la deuxième
ville de France », après Paris, pour ce
qui est du nombre de spectateurs de
ses propres films…
Luc Moulet aux Studio © Nicole Joulin
Après la projection, les spectateurs du Studio
1, bien rempli, ont pu goûter à l’humour décapant du réalisateur. Il a insisté sur « la psychologie très différente entre les Alpes du
sud et la Touraine. Ici, c’est moins pittoresque, plus agréable, il y a des crimes plus
banals à cause de la jalousie, de l’argent,
alors que là-bas, il faut chercher le motif… »
Rencontre
Luc Moullet
Votre enquête vous a-t-elle demandé un gros
travail ? « Non, j’avais noté dans ma tête les
affaires les plus intéressantes depuis
60 ans. » Une spectatrice s’inquiétait du risque
d’abonder sur la dangerosité des malades mentaux ? « Beaucoup sont dangereux pour leur
famille… Il suffit de les en séparer. Si on se
considère comme un raté, un taré, vous
pouvez vous en prendre à votre mère. Si on
n’a pas sa mère sous la main, on peut tuer
quelqu’un qui lui ressemble. Si on rompt le
cordon ombilical, c’est très positif… Pour
en revenir à votre question, il peut y avoir
des effets secondaires, mais c’est bien de
parler de ce qui existe. »
aux témoins) mais l’effet produit est totalement
différent. « Je suis un réalisateur marginal
mais j’aime les dispositifs standard. J’ai déjà
tourné un film érotique, un policier, un western… Dans le cadre formel standard, je fais
ce que je veux. Le téléfilm s’attache à un
cas particulier. La télé joue sur le pathos lié
à une histoire particulière. »
Pourquoi cette rancœur que suscitent les parisiens qui choisissent la marginalité ? « Le rêve
de ces pays pauvres, c’est de fuir vers la
capitale, Marseille, d’échapper aux bas
salaires de ces terres sèches. Les gens voient
arriver des diplômés qui viennent habiter
leurs terres : nous allons y être heureux,
nous allons y réussir… Il y a une vraie haine
de la terre natale. » Il y a un contraste entre
les discours et la beauté des paysages. Les gens
se tuent dans des paysages idylliques. « Il y a
une vraie notion de sauvagerie. La nature
brute et insolite des paysages et le compor-
tement très sauvage des gens qui vivent
dans des coins sans témoin. Les paysages
montrent les deux faces de la sauvagerie :
positive et négative. » Il y a un décalage entre
la gravité des meurtres et le ton détaché des
personnages. « Ce n’est pas le fait du hasard.
C’est ontologique. Face à ce qui habituel,
on en parle normalement. Le spectateur
– c’est un réflexe naturel – compense par le
rire. D’ailleurs, la description de la folie fait
rire. »
Dans vos films, vous vous impliquez. « Comme
Michael Moore aux États Unis, Avi Mograbi
en Israël, Pierre Carles et Marcel Ophuls en
France. Ça donne une autre dimension que
les vieux documentaires neutres. Il est plus
honnête de se mettre devant. Et puis, ça
donne le fil conducteur du film. »
Avez-vous des nouveaux projets ? « Je vais
tourner un court métrage intitulé : Toujours moins, un film
sur la réduction des
postes de travail due
à la mécanisation
(des caisses sans
caissière) et j’ai un
grand projet pas
encore écrit : un film
comique sur le terrorisme ! »
Luc Moullet a dit au
revoir au public des
Studio sur cette
pirouette : le vieux
monsieur a su garder
tout son humour et
toute sa mémoire
(voir sa dédicace dans
le livre d’or). À bientôt monsieur Moullet !
DP
Vous adoptez le dispositif de la télévision (vue
frontale, reconstitutions, appel aux experts et
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Les CARNETS du STUDIO
n°277
–
mars 2010
Les CARNETS du STUDIO
n°277
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mars 2010
29
Interférences : VINCERE / TETRO
Un des derniers représentants encore
vivants d’une grande cinématographie
moribonde, Marco Bellochio, et l’un des
plus grands réalisateurs vivants mais dont
l’œuvre semble désormais derrière lui,
Francis Ford Coppola, tous les deux nés
en 1939, viennent de nous présenter deux
films magnifiques, Vincere et Tetro, preuves
d’une réjouissante vitalité et d’une non
moins paradoxale jeunesse.
Vincere réussit un pari qui semble souvent
très difficile à réaliser : mêler d’une façon
convaincante et équilibrée l’Histoire avec
un grand H et une histoire intime. En filmant la vie tragique d’Ida Dalser, la maîtresse du futur Duce, Bellochio raconte à
la fois une bouleversante passion amou-
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Les CARNETS du STUDIO
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reuse et la montée du fascisme dans l’Italie des années 20, récit d’une double trahison : celle des idéaux révolutionnaires
d’une jeunesse rebelle (« Vieillir, c’est devenir l’homme que l’adolescent qu’on était haïssait.1 ») et celle de la femme exaltée qui
les incarna et qui lui donna tout, son amour
et son argent, pour fonder le journal dont
le jeune Mussolini était le rédacteur en
chef bouillonnant. Bellochio a trouvé deux
acteurs exceptionnels (Giovanna Mezzogiorno et Filippo Tinni) pour incarner charnellement cette passion et ses paris de
mise en scène, osés, fonctionnent parfaitement : le mélange d’images d’archives et
de scènes jouées, le double rôle donné à
Tinni, le Mussolini jeune et son fils bâtard
et rejeté (qui imite un discours de son père
avec une verve grotesque hilarante et
épouvantable). Il filme l’adhésion au fascisme « comme passion fusionnelle, conquête
des âmes, dévotion des cœurs, transport
amoureux, jouissance érotique. « (Jacques
Mandelbaum2). Une fois enfermée à l’asile,
effacée de l’histoire officielle réécrite par
le régime, dans sa non-existence obstinée,
l’histoire d’Ida devient l’allégorie de tout
un pays aliéné, refusant de voir la réalité
en face, ce pantin mégalomane que les
images d’archive nous montre (encore un
pari réussi car aucun acteur n’aurait réussi
à rendre crédible les grimaces obsessionnelles du dictateur). De ce film poignant, il
restera sans doute quelques scènes particulièrement fortes : lorsqu’Ida, dans son
asile de Venise, assiste à la projection du
Kid de Charlie Chaplin (révélation bouleversante et muette de son propre déchirement de mère privée de son enfant) ou
lorsqu’elle s’agrippe aux grilles pour jeter
vainement ses lettres d’amour vers le
monde et que la neige tombe, magnifiée
par une chanson d’un opéra de Philippe
Glass…
Tetro raconte aussi une histoire de famille
et d’aliénation, à l’ombre d’un grand
homme, un père écrasant. Mais ici, pas de
grande histoire, cette ombre n’est pas historique ou politique mais artistique.
« L’amour dans ma famille, c’est un couteau
dans le dos. » Nous sommes à Buenos
Aires où s’est réfugié Angelo, le fils aîné,
pour échapper à son despote de père, chef
d’orchestre renommé. Lui se veut écrivain
maudit, mais la seule œuvre qu’il ait jamais
écrite, ne peut être lue, codée, écrite en
écriture miroir, cachée au fond d’une
valise. Au sortir de l’hôpital psychiatrique
avec la belle infirmière qui désormais
l’aime, Angelo est devenu Tetro (sombre,
maussade en italien), coupure vive dans son
nom de famille Tetrocini. C’est dans le
quartier de La boca que son jeune frère,
l’incroyablement photogénique Alden
Ehrenreich, viendra lui demander des
comptes… fraternels (mais qui se révéleront filiaux dans un retournement mélodramatique inattendu). Dans ce film dérangeant, tout est mis en scène, jeux… avec
la lumière (Vincent Gallo est éclairagiste
dans un café théâtre… et tout le film est
dans un noir et blanc raffiné où tout
semble vu à contre-jour et où seuls les flashbacks sont en couleurs comme si cellesci s’étaient retirées d’un présent trop
sombre), avec les références (à la famille
de Coppola dont le père était chef d’orchestre) mais aussi au cinéma (sa propre
œuvre, un hommage à Michael Powell, et
à Pedro Almodovar avec l’apparition
excessive de Carmen Maura et le retournement final), au théâtre, à l’opéra, à la littérature (Borges, Tennessee Williams… )
Il y a 30 ans, Coppola recevait une Palme
d’or pour Apocalypse Now. Après s’être
longtemps occupé de ses vignes et de ses
enfants, sa vivacité de mise en scène et la
liberté de sa narration ont de quoi surprendre.
DP
1 Philippe
2 Le
Val (!)
Monde, 24/11/09
Les CARNETS du STUDIO
n°276
–
février 2010
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Gros plan : SUMÔ
Vos critiques
TETRO
de Francis Ford Coppola
Sumô est une comédie
plutôt légère, qui ne
prétend probablement
ni révolutionner le
cinéma ni remuer le
spectateur au plus
profond de son être. Il
y est question d’une
bande de copains
(israéliens), tous obèses,
qui tous tentent de maigrir
avec plus ou moins de conviction. À cette bande vient se greffer Zeha, une femme, obèse elle aussi,
dont s’éprend Herzl, le personnage principal.
Renvoyé de son travail parce que les clients
du restaurant où il est serveur se plaignent
de son apparence disgracieuse, Herzl se fait
embaucher dans un restaurant japonais où il
découvre le sumô et le respect qui entoure,
au Japon, ces athlètes aux proportions
réprouvées par la filiformophilie occidentale.
Renvoyé aussi de son club d’amaigrissement,
il finit par convaincre ses amis de plaquer
régimes et rêves de minceur pour fonder
avec lui un club de sumô.
On comprend facilement les ressorts de ce
film : montrer qu’il faut apprendre à assumer
(voire aimer) sa différence, jouer sur le décalage… tout cela a été vu de nombreuses fois
(mais peut-être pas avec l’obésité comme
thème central) et est ici plutôt bien traité.
L’obésité, lorsqu’elle est source de rire, n’est
ni moquée ni valorisée, elle y est plutôt l’objet d’un traitement parfois presque keatonien
(presque, il ne faut tout de même pas exagérer…) où cadrages et montage créent la surprise et mettent en valeur des visages
quelque peu fixés, figés. (On se surprend
32
Les CARNETS du STUDIO
n°277
–
mars 2010
même à rire lorsque, au
détour d’un flash-back,
on voit le père de
Herzl tué par son
propre poids lorsque
son balcon s’effondre, l’entraînant
dans une chute mortelle…)
Puis vient ce qui pourrait être un moment test
pour vérifier que cinéaste et
spectateurs ont vraiment
accepté, normalisé, ce surpoids : Herzl
et Zeha arrivent dans une chambre et vont
y faire l’amour pour la première fois. Ici se
pose donc la question de savoir si les réalisateurs vont oser filmer cela en montrant la
nudité de ces corps enlacés… et la réponse
est que la difficulté est évitée : Zeha entre
dans la chambre. Herzl l’attend dans le lit.
Elle lui dit qu’elle espère bien qu’il n’est pas
du genre à éteindre la lumière (appel direct
au spectateur : si l’on éteint la lumière, on ne
verra pas grand-chose). Il se tourne et éteint.
Elle se penche et rallume. Il ré-éteint… Le
jeu se poursuit ainsi jusqu’à ce que la caméra
sorte de la chambre et, depuis la rue, filme
l’alternance lumière-obscurité qui filtre par
la fenêtre. L’astuce, qui mélange métaphore
et métonymie, ne manque pas d’élégance,
mais il est permis de se demander si elle ne
constitue pas un refus d’obstacle devant le
risque supposé qu’il y aurait eu à confronter
la sympathie que le film fait naître pour ses
personnages avec les clichés les plus communément colportés par le cinéma contemporain. Alain Guiraudie n’avait pas hésité qui,
pour son Roi de l’évasion, avait tourné
quelques scènes assez déshabillées.
ER
Après Un homme… sans passé
ennuyeux, Coppola nous propose le grand
film de sa carrière. Plus qu’un chef d’œuvre
du septième art, une véritable œuvre d’art
parfaite et complète, sans artifice, ni effet,
une histoire simple mais pleine de profondeur, une photo comme on en fait plus et
des acteurs d’une sobriété parfaite... La
décennie commence bien ! Thomas D.
Un film superbe, dont la mélancolie est
magnifiée par le noir et blanc, la musique,
la danse qui permet de représenter l’indicible. Vincent Gallo est pour moi une révélation […]
Film extraordinaire où le noir et blanc
permet l’utilisation allégorique et répétitive de ce rai de lumière qui éclaire les
yeux (reflets de la lampe ou du miroir utilisé pour traduire la prose du frère/père,
scintillement épileptoïde des glaciers de
Patagonie qui préfigure l’imminence du
dénouement) à la seule fin de voir et de
révéler ce secret de famille qui gangrène
les têtes. Et quelle formidable ironie
d’avoir décerné le Prix des Parricides à celuilà même qui en avait si bien porté le désir
(pour son propre père et pour lui-même)
dans sa pièce de théâtre. K.tharsis
LES CHATS PERSANS
de Bahman Ghobadi
Vraiment, l’intégrisme n’est pas drôle…
Ça, ce n’est pas nouveau, les siècles passés nous l’avaient déjà montré. L’art ici
muselé se contorsionne, se démène pour
vivre dans des lieux obscurs où on n’est
pas à l’abri de contracter l’hépatite A.
(Très beau morceau de hard rock en
étable, prouesses sonores aux heures
sombres dans des caves jamais assez insonorisées…) On vit et on meurt de
musique en Iran. C’est beau, et bon à
savoir. MW
Un film doux-amer, qui brûle lentement
et prend au dépourvu par son absence de
sens de la polémique. Une histoire
d’amour, aussi, qui n’en est pas tout à fait
une puisqu’on ne sait rien en définitive de
ce qui lie les deux protagonistes principaux. Fanny H.
UNE VIE TOUTE NEUVE
de Ounie Lecomte
Un film émouvant par sa simplicité : avec
un sujet pareil, on pouvait craindre le
pathos et un film qui en aurait fait des
tonnes. Mais les choses sont montrées
avec finesse, sans condamnation ni indulgence excessives. Les jeunes acteurs sont
remarquablement dirigés et peignent la
douleur de l’abandon avec sobriété. Maro
L’année ne fait que commencer, cependant j’ai dans l’idée que ce film restera à
mes yeux le plus poignant de ceux que j’irai
voir en 2010. Poignant, mais sans la
moindre lourdeur – je souscris ainsi entièrement à ce qu’a écrit plus haut Maro – un
peu, si l’on me passe une comparaison qui
semblera peut-être un peu convenue,
comme dans les plus beaux films de Luigi
Comencini sur l’enfance. Chieuvrou
Rubrique réalisée par RS
Les CARNETS du STUDIO
n°277
–
mars 2010
33
TOUT PUBLIC À PARTIR DE 8 ANS
MON WEEK-END DE CINÉ
La Croisière du Navigator
Etats-Unis – 1924 – 60mn, de Buster Keaton, avec Buster
Keaton, Kathryn McGuire, Frederick Vroom... Noir et blanc. Muet
TOUT PUBLIC À PARTIR DE 5 ANS
Rollo Treadway (Buster Keaton), est un jeune homme
fortuné qui voudrait épouser sa riche voisine Patsy.
Comme celle-ci refuse, il décide de partir seul pour la
croisière qu’il avait prévue avec elle comme voyage de
Quand Mr. Fox, renard rusé, vient s’installer avec sa
femme et son fils à la campagne, il ne peut résister à
l’appel de la volaille ! Mais face à lui, vont se dresser
trois horribles fermiers qui ne comptent pas le laisser
faire…
noces. Seulement, il se trompe de bateau et monte à
bord du Navigator, un bateau qui appartient au père de
Patsy et que des espions s’apprêtent à voler… Patsy
entend les cris de Rollo et accourt. C’est alors que commence une drôle de croisière sur ce bateau, avec deux
marins bien maladroits…
Gags et acrobaties de la poupe à la proue ! Aucune hésitation, embarquez pour votre première croisière à bord
du Navigator, avec aventures et rires pour tous les passagers !
Séance spéciale J’EMMÈNE MES PARENTS AU CINÉMA
Dans le cadre du dispositif École & Cinéma, les élèves de CE2 de l’école Claude Bernard à Tours sont
venus voir La Croisière du Navigator.Ce vendredi 12 mars, ils décident d’emmener leurs parents
au cinéma pour faire avec eux cette fabuleuse croisière.
Parents et grands-parents, laissez-vous tenter par vos enfants et venez partager ce moment
de cinéma unique en leur compagnie ! Accueil et présentation du film par les élèves.
Du praxinoscope au cellulo
France – 1908 à 1997 – 1h, sélection de dix courts-métrages muets autour des
pionniers de l’animation, avec accompagnement musical par Jacques Cambra.
TOUT PUBLIC À PARTIR DE 5 ANS
• Autour de Will Day – 1997 – 4mn, de Will Day, vues animées.
• Bécassote à la mer – 1920 – 6mn, de Marius O’Galop,
dessins animés, papiers découpés.
• Gulliver chez les Lilliputiens,
• La Tuberculose menace tout le monde – 1918 – 2mn,
de Robert Lortac et Jean Comandon, dessin animé.
Fanfan la Tulipe
TOUT PUBLIC À PARTIR DE 7 ANS
Fanfan, plein d’entrain et coureur de jupons impénitent,
se fait prédire par Adeline, une belle bohémienne, une
carrière militaire brillante et son mariage avec la fille de
Louis XV ! Il se jure alors de réaliser cette prédiction et
France – 1950 – 1h20, film d’animation de Jean Image.
TOUT
PUBLIC À PARTIR DE
5
ANS
Le petit Jeannot et ses frères se sont perdus dans la forêt
en se promenant. Capturés par un ogre, ils sont rapetissés et faits prisonniers. Leur voyage les mène à
Insectville, où Jeannot sauve la Reine des abeilles, qui
11e Festival de cinéma asiatique*
Malin comme un singe
Chine – 1962 à 1985 – 45mn, de Hu Xionghua,
Pu Jiaxiang et Hu Jinqing. VF
• Paris-Cinéma – 1929 – 7mn, de Pierre Chenal, dessins et
poupées animés.
Chine – 1962 – 15mn, de Hu Xionghua, découpage articulé.
• Les Locataires d’à côté – 1909 – 3mn, de Emile Cohl,
techniques mixtes.
• Sculpteur moderne – 1908 – 4mn, de Segundo de
Chomón, surimpressions, jeux de volumes et sculptures animées.
• Les Déboires d’un piéton – 1922 – 1mn, de Robert
Lortac et Landelle, papiers découpés.
• Affaires de cœur – 1909 – 3mn, de Emile Cohl, dessin animé.
• Quelques croquis de gosses – 1923 – 7mn, de Hy
Mayer, dessins animés.
sème un vent de panique dans les rangs de l’armée du
roi.
Christian-Jaque précisait : « Fanfan la Tulipe est avant
tout un personnage de légende populaire. Il est sain,
joyeux, brave ; son humour n’est jamais en défaut contre
les puissants. » Chef d’œuvre du cinéma français, c’est
aussi un classique du film de cape et d’épée, à voir en
famille de toute urgence !
Le ciné p’tit déj’ de printemps, dimanche 14 mars, permettra aux parents de partager avec les plus jeunes ce film inoubliable.
Quand il pleut, les animaux de la forêt disposent tous
Mumu
SN - TOUT PUBLIC À PARTIR DE 9 ANS
Roger est un petit garçon de onze ans, mal-aimé par sa
Alice au pays des merveilles
Etats-Unis – 2010 – 1h47, film d’animation fantastique de Tim Burton,
avec Johnny Depp, Mia Wasikowska, Helena Bonham Carter… VO
SN - TOUT
PUBLIC À PARTIR DE
8
ANS
Jeune fille curieuse, aimable mais dissipée, Alice est
prête à tout pour sortir de son quotidien mortellement
ennuyeux, même à suivre un étrange lapin blanc toujours en retard… Elle se retrouve alors au Pays des
34
Les CARNETS du STUDIO
n°277
–
mars 2010
mère et rudoyé par son père. Il atterrit en 1947, dans
la petite école d’un village d’Anjou comme pensionnaire. Là, sévit une institutrice revêche au grand cœur,
surnommée Mumu les petites pattes…
Après les délicieuses Galettes de Pont-Aven, Joël Séria
signe ici une nouvelle comédie, servie par des acteurs
remarquables.
Merveilles, dont elle n’a pas le moindre souvenir et qui
a bien changé depuis son enfance ! S’associant avec
tous ses amis, Alice aura fort à faire pour libérer ce
monde de la tyrannie de la Reine Rouge...
Ce film a été réalisé avec une technique mêlant animation en 3D et prises de vue réelles. Il offre un univers
visuel magnifique et une imagination délirante, permettant de retrouver à la fois l’ambiance du conte et celle
des films de Tim Burton.
d’un abri où se réfugier… tous, sauf le singe qui est toujours mouillé ! Il annonce qu’il va se construire une maison et qu’il va y inviter tout le monde…
• Les Singes vont à la pêche
Chine – 1985 – 11mn, de Pu Jiaxiang, découpage articulé.
Quatre singes veulent attraper des poissons. Harpon,
ligne, filet, ils essaient toutes les techniques. Rentrerontils bredouilles ?
• Le Petit Singe turbulent
Chine – 1982 – 19mn, de Hu Jinqing, découpage déchiré articulé.
Petit Singe est toujours prêt à faire des farces ou tendre
des pièges à ses copains, qui ont de moins en moins
envie de jouer avec lui. Cela le fait beaucoup rire, jusqu’au jour où il va être en danger....
Qui veut faire le singe ? Mercredi 17 mars, après la séance de 14h15, tous les petits malins
pourront venir faire les singes en participant à un atelier de découpage et collage
de petits singes en carton, et de grimaces à photographier (dans l’espace Jeune Public des Studio).
Jiburo
Corée – 2005 – 1h27, de Jung Hynag Lee, avec Eul-Boon
Kim, Kyung-Hoon Min, Seung-Ho Yoo... VF & VO
VF TOUT PUBLIC À PARTIR DE 6 ANS
VO TOUT PUBLIC À PARTIR DE 8 ANS
Sang-Woo, sept ans, vit seul avec sa mère et n’a jamais
quitté Séoul. Il est contraint de passer deux mois chez
sa grand-mère. Mais celle-ci vit à la campagne, est
muette et aussi lente qu’une tortue. La cohabitation
commence difficilement... et Sang-Woo se réfugie dans
les jeux électroniques. Le temps passe, les réserves
s’épuisent, les piles aussi... Sans repères, et malgré les
efforts de sa grand-mère, il s’ennuie. Mais peu à peu,
l’enfant des villes va apprendre à s’adapter à cette vie
en pleine nature.
Le film fait cohabiter le rire et la tendresse et va droit
au cœur. Son traitement tout en délicatesse en fait une
œuvre rafraîchissante dont on sort touché et heureux.
CIRCUIT BISCUIT *
Voici venu le temps de déguster les nouveaux spectacles pour le Jeune Public, sélectionnés par l’Espace Malraux,
e
à l’occasion du 10 festival Circuit Biscuit, du 19 mars au 1e avril à Joué lès Tours. Pour la 5e année consécutive,
les Studio vous proposent de prolonger le plaisir en venant savourer un film, en écho à cette programmation !
Ponyo sur la falaise
Japon – 2008 – 1h55, film d’animation de Hayao Miyazaki. VF
France – 2009 – 1h35, de Joël Séria, avec Sylvie Testud,
Baltazar Dejean, Antoine de Caunes, Jean-François Balmer,
Bruno Lochet, Dominique Pinon, Michel Galabru…
l’aidera à donner une leçon à l’ogre…
Sept petits garçons se promènent dans la forêt et se perdent… ça vous rappelle quelque chose ? Effectivement,
Jeannot l’intrépide est une adaptation libre du conte de
Charles Perrault, Le Petit Poucet ! À sa sortie en France
en 1950, il est le premier long-métrage de dessin-animé
français et gagne la même année le Grand prix du film
pour l’enfance à la Biennale de Venise.
* Voir le dépliant à l’accueil des Studio ou page 5 de ces Carnets
À PARTIR DE 3 ANS
Issus des prestigieux Studio d’Art de Shanghai, ces trois
petits bijoux d’animation tout en couleurs et en légèreté
accompagnent les plus petits dans un univers poétique
plein de fantaisie. Les plus grands sauront apprécier ces
films magnifiques empruntant autant à la peinture qu’au
théâtre d’ombres chinoises.
• Attendons demain !
Cette sélection exceptionnelle de courts métrages a été spécialement composée pour une diffusion
en ciné-concert, et sera accompagnée en direct par Jacques Cambra, en collaboration avec Fos’Note.
En compagnie des enfants, venez vivre (ou revivre) des moments historiques de cinéma !
France/Italie – 1952 – 1h42, de Christian-Jaque, avec Gérard
Philipe, Gina Lollobrigida, Marcel Herrand, Noël Roquevert...
Jeannot l’intrépide
jeune public
jeune public
Fantastic Mr. Fox
USA – 2007 – 1h28, de Wes Anderson,
avec les voix de Mathieu Amalric et Isabelle Huppert. VF
TOUT
PUBLIC À PARTIR DE
6
ANS
Sosuke, petit garçon de cinq ans, reste la plupart du
temps seul avec sa mère, attendant que son père, marin,
revienne à terre. Un jour, alors qu’il est en train de jouer
au bord de la mer, il découvre Ponyo, princesse poisson rouge qui ne rêve que d’une chose : quitter le fond
des mers. Sosuke, prêt à tout pour aider sa nouvelle
amie à devenir humaine, n’imagine pas qu’en s’opposant avec elle à la volonté du père de Ponyo, ils déclencheront alors la fureur de l’océan et l’apparition de créatures mystérieuses et inquiétantes…
Et à l’ Espace Malraux à Joué-lès-Tours
Avant Ponyo sur la falaise, venez écouter Pénélope, qui pour aider son fils à attendre le retour de son père,
Ulysse, invente de nombreuses histoires dont celui-ci est le héros. Bouts de tissu, marionnettes
et objets divers prennent vie, grâce à Élise - Pénélope !
Théâtre de Sartrouville/Hubert Jégat - Élise Combet
Théâtre et marionnettes – 60mn – Tout public à partir de 7 ans
Vendredi 19 mars – 10h & 14h30 – Samedi 20 mars –18h
Adulte+enfant : 7,75€
, Adulte : 5,60€, Enfant : 3,80€ – Renseignements et billetterie : Espace Malraux : 02 47 53 61 61
* La plaquette du Festival est disponible aux Studio et à l’Espace Malraux.
Les CARNETS du STUDIO
n°277
–
mars 2010 –
35