CR Les 4 cultes d`Evry

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CR Les 4 cultes d`Evry
Samedi 15 janvier 2011 (CALM R/V)
les quatre cultes d’EVRY ville nouvelle
Ville ouverte à toutes les cultures, Evry est aussi un territoire de spiritualité où coexistent
toutes les religions.
Sur quelques centaines de mètres, Evry rassemble la seule cathédrale construite au XXe siècle (*),
(*) la
deuxième mosquée de France, une synagogue, plusieurs lieux de culte protestant et catholique, et
bientôt la plus grande Pagode d'Europe qui deviendra le siège européen de la Congrégation bouddhiste
vietnamienne. A Evry, les particularités des différentes communautés religieuses sont une véritable
richesse. Chacun peut y vivre pleinement sa foi dans le respect de toutes les confessions, des
principes de la laïcité et des valeurs républicaines.
Ce samedi, plutôt trop frais pour randonner en forêt, et surtout
pour sortir notre hors sac, nous, le "CALM Randos de Créteil",
avons décidé d’allier quelques kilomètres de marche à cette visite
citadine.
Nous avons déposé les voitures au parking de la gare RER de "Evry
Val de Seine", en bords de Seine, d’où nous partons pour monter
au travers du Parc Henri Fabre directement sur le premier culte
d’Evry Ville Nouvelle : la Pagode, malheureusement elle ne se visite
que le dimanche et encore sur rendez-vous donc, on se contentera
de l’extérieur qui est magnifique, même si celle-ci n’est pas fini de
construire…(à suivre…).
Puis
nous
rejoignons
le
quartier du Bras de Fer en
passant devant la synagogue
en plein culte ce samedi…
et nous traversons le Parc du
Coquibus, puis nous passons
rapidement devant la très
particulière Cathédrale de
brique rouge d’Evry et ses
tilleuls plantés sur son toit
(visite au programme de
l’après-midi) …
… car nous sommes attendus à
11h30 à la mosquée d’Evry
Courcouronnes pour une visite
commentée par Mr Gauthier
d’une heure ou plus pour aller
ensuite déjeuner avant 13
heures afin de respecter le
culte.
Après déjeuner, à la "Pizza Del ARTE" au Centre Commercial d’Evry, nous sommes attendus à la
Cathédrale à 14h30 par Sœur Annick pour une visite accompagnée d’une heure ou plus…
Nous redescendrons ensuite récupérer les voitures au parking du RER Val de Seine par la Ville nouvelle
d’Evry, puis par Evry Village, l’ancienne ville, riche en histoire (église paroissiale de Saint Pierre et
Saint Paul, et l’histoire du Duc d’Antin et du Roi Louis XIV qui voulait voire la Seine …. à suivre) où nous
avons croisés Manuel Valls et ses sympathiques encouragements.
(*) Précisions pour nous Cristoliens : Notre Dame de Créteil a été construite au XXème siècle aussi,
mais inaugurée le 18 juin 1976 en tant que nouvelle église. Elle ne deviendra cathédrale qu’en 1987 sur
décision du diocèse compte tenu de l’évolution du département de Val de Marne.
Départ/Arrivée : Gare RER
d’ Evry Val de Seine
EVRY ville nouvelle :
Immeuble France EVRY
EVRY
VILLAGE
Parc Henri
Fabre
Centre Commercial EVRY
Pagode KhanhKhanh-Anh
Mosquée
(Centre
Culturel
Islamique
d’Evry
Courcouronnes)
Cathédrale
d’Evry
Quartier du
Bras de fer :
synagogue et
église
adventiste
Parc des Coquibus
Après un petit aperçu d’Evry Village, par la rue du Puits Jamets, que nous retrouverons au retour, nous
pénétrons dans Le Parc Henri Fabre : ce parc, surnommé la Coulée verte, fait 15 hectares et nous
permet de nous rendre des bords de seine directement à la pagode sans rencontrer une seule voiture
grâce à ses passerelles, ses souterrains, et ses cheminements réservés aux piétons et aux cyclistes.
La Pagode KhanhKhanh-Anh d'Evry :
les premières études de la construction d'une pagode à Évry
furent lancées en 1992. Le 3 mai 1995, le Grand Vénérable visita le terrain d'Évry qui recevrait la
future grande pagode.
Le 18 juin 1995 intervint la pose de la première pierre de l'édifice, suivie le 6 janvier 1996 d'une
prière pour la construction ; mais les fondations ne furent achevées que le 30 juin 1998.
Le 20 octobre 2002 fut installée la statue du Bouddha dans la posture du Mudrâ de la méditation. La
première cérémonie eut lieu le 29 juin 2004 et reçut la visite du député-maire Manuel Valls.
Le 12 août 2008, elle fut officiellement inaugurée par le 14ème Dalaï Lama.
Depuis 2006, les jolis toits se sont coiffés
de tuiles vernissées fabriquées en Chine.
"Khanh-Anh" la plus grande Pagode
d’Europe :
assis dans la position du lotus, un Bouddha en
pleine méditation occupe depuis le 20 octobre
2002 la Pagode Khanh-Anh d'Evry.
Il s’agit d’une imposante statue en fonte, parée
d'or, de 4 mètres de haut et pesant 5 tonnes,
fabriquée en Thaïlande.
Un événement majeur pour toute la
communauté bouddhiste européenne car, même
si elle est inachevée, la Pagode Khanh-Anh est
depuis ce jour un lieu sacré, chargé de sens
pour les nombreux bouddhistes d'Evry et de la
région qui viennent déjà s'y recueillir.
L'édification de Khanh-Anh, débuté en 1996,
demeure, cependant, toujours en chantier car sa
finition dépend de la générosité des donateurs, et que
les matériaux et décorations proviennent de petites
entreprises artisanales d’Asie. Lieu de culte à
vocation culturelle, la Pagode Khanh-Anh sera la
plus grande d'Europe et le siège de la congrégation
bouddhiste européenne, où seront formés les moines
et les nonnes. Des séminaires et des conférences s'y
tiendront également.
La Pagode comprendra aussi une médiathèque, un
musée et proposera de nombreuses activités
culturelles et sociales depuis que le Dalaï Lama est
venu, en personne, bénir la Pagode et sa statue
monumentale du Boudha Shakyamouni, en 2008.
Pouvant accueillir mille cinq cent personnes, le coût des travaux fut évalué au démarrage à 7.600.000 €
en grande partie financée par la communauté bouddhiste de Bagneux.
La synagogue :
abritée derrière une haie dans le quartier du
Bras de Fer, la Synagogue évryenne rassemble plus de 250 fidèles
lors des grandes fêtes religieuses.
A la naissance de la ville nouvelle, la communauté juive d'Evry était
peu nombreuse et ses membres étaient obligés de se déplacer vers
Paris ou vers les communes de Ris-Orangis ou de Savigny sur Orge
pour participer aux différents offices de l'année.
Avec la croissance de la ville nouvelle et la venue de nouveaux
habitants, l'ACIEE, Association Culturelle Israélite d'Evry et de ses
environs, s'est créée en 1973.
Avec peu de moyens, l'association organisait différentes activités
qui se tenaient, soit dans un appartement, soit dans différents
locaux mis à disposition par la municipalité. Très vite, le conseil
d'Administration et les membres de l'association décidèrent de
construire un centre communautaire sur un terrain acheté à
l'EPEVRY.
L'A.C.I.E.E est une association de loi 1901 qui, sous la conduite de son Conseil d'Administration,
organise les différentes activités (offices hebdomadaires et fêtes), l'instruction religieuse, des
moments conviviaux et des rencontres culturelles ouvertes à tous.
Toujours dans le quartier du Bras de
Fer, et avant de rejoindre les allées
du Parc des Coquibus , nous passons
devant l’église adventiste du
7ème
jour
:
le
mouvement
adventiste est né aux États Unis au
cours de la seconde moitié du 19e
siècle, pour étudier la Bible avec une
nouvelle ferveur et une attention
retenue
sur
les
nombreuses
promesses relatives au retour du
Christ.
La foi des adventistes est basée sur l’attente de ce retour et de l’établissement du règne du Christ
prêché par le pasteur baptiste William Miller.
Evry est une ville verte par excellence, avec ses nombreux parcs, jardins et balcons fleuris.
Un patrimoine naturel minutieusement entretenu et sans cesse enrichi, ce qui lui a permis d’obtenir
très rapidement les "2ème et 3ème Fleurs" au concours des villes et villages fleuris.
Le Parc des Coquibus :
Evry, ville nouvelle, a été conçue avec la ferme intention
de sauvegarder ces anciens espaces verts et d’en créer
de nouveau. L'objectif : que chaque Evryen puisse
facilement y accéder et se promener dans la ville à l’abri
du bruit et des nuisances provoquées par les véhicules
motorisés. C'est le cas du parc des Coquibus et du parc
Henri Fabre, véritables coulées vertes qui relient les
quartiers au Centre Ville.
Le Parc des Coquibus (20 hectares) tient son nom de
la Grange "coq qui but", lieu de stockage des récoltes
sur le bois.
Il s'agit du seul parc ancien de la commune, les
autres espaces verts ayant été paysagés lors de la
naissance de la ville nouvelle.
Caractérisé par de belles allées ordonnées
géométriquement dans un style à la française, le parc
conserve sa structure d'origine, même si la plupart
des essences ont dû être remplacées au fil du
temps… Ce parc fut réalisé à partir du bois de
chasse de la famille noble du château du Petit Bourg
et du parc créé par le maréchal de Raies pour ses
promenades à cheval.
Afin de l’ouvrir aux Evryens, le cheminement initial
composé de trois allées (l’allée du Marquis de Raies,
des Rhododendrons, et des Charmes) a été complété
par quatre allées traversières (l’allée Traversière, la
Promenade du Grand Coquibus, et l’allée Haute) et
une allée médiane (l’allée Polaire).
Ainsi, des chênes, bouleaux, érables et tilleuls
habités par les écureuils côtoient de grandes
étendues de pelouse bordées de platanes.
Des larges allées permettent de rejoindre le centreville depuis le quartier des Aunettes et des
Epinettes. C'est également un lieu de mémoire avec,
notamment, l'Allée des Justes et l'Allée Dumas.
A la sortie du parc des Coquibus, nous
débouchons sur le centre ville et ses
bâtiments de briques rouges, face à la très
particulière Cathédrale d’Evry et ses tilleuls
plantés sur son toit, que nous visiterons cet
après-midi.
Nous traversons rapidement la place des
Droits de l’homme et du Citoyen (Hôtel de
Ville et Chambre de Commerce) pour nous
diriger vers la rue Georges Brassens où nous
sommes attendus à 11h30 pour visiter la
mosquée d’Evry Courcouronnes …
La mosquée d’Evry Courcouronnes :
A quelques mètres de la Cathédrale, s'érige le minaret
de la mosquée d'Evry-Courcouronnes. A la fois lieu de
culte et centre culturel islamique, la mosquée d'Evry est
l'une des plus grandes d'Europe et les fidèles
prétendent que seule celle de Rome la dépasse !
C’est aussi l’une des plus grandes mosquées de
France, sa conception architecturale très élaborée est
dans la pure tradition arabo-musulmane contemporaine :
stuc, mosaïques, marqueteries et bois sculptés, sols
dallés de marbre...
Cet édifice dont le chantier s'est achevé en 1994 après 10 ans de travaux a été financé par des
donateurs privés et institutionnels dont les principaux furent le roi Hassan II du Maroc et le roi Fadh
d'Arabie Saoudite.
C’est Mustapha Gauthier qui nous accueille, et qui
nous explique l’histoire de la création et de la
construction de la mosquée et du Centre Culturel
Islamique d’Evry et la réalisation par des artisans
bénévoles marocains des somptueux décors de ce hall
d’entrée entièrement ciselés à la main dans du plâtre
frais puis peints morceau par morceau au petit
pinceau : des travaux qui ont durés un peu plus de 3
ans.
Mr Gauthier nous informe que la grande salle de prière (que nous visiterons tout à l’heure) peut
accueillir près de 1500 fidèles chaque vendredi et que la mosquée reçoit en moyenne 1 millier de
visiteurs par mois : groupes de retraités, étudiants, enfants des écoles, croyants d'autres religions et
différents groupes comme nous randonneurs/visiteurs du CALM de Créteil.
A chaque groupe qu’il reçoit, il propose cette belle image
qui pourrait réunir toutes les religions :
"Imaginons un fil électrique sur lequel, un jour, c’est
allumé une première ampoule c’est Abraham, puis un peu
plus tard une deuxième ampoule, c’est Moïse, puis une
troisième, c’est Jésus et enfin une quatrième, c’est le
prophète Mahomet. Ceux sont tous les messagers de
Dieu qui nous éclairent…"
Puis, Mr Gauthier nous invite à nous déchausser et
ranger "nos godillots" dans les armoires prévues à cet
effet ; afin de rentrer dans le patio puis la salle de
prières.
Mr Gauthier nous ouvre la porte de cèdre de la salle des prières
que nous découvrons… devant nos yeux du sol au plafond, stuc,
mosaïques, marqueteries de bois des moucharabieh, sols tapissés
pour la prière; le tout dans la pure tradition arabo-musulmane
contemporaine : une splendeur…
… puis, Mr Gauthier nous emmène
face au Mihrab dans la direction
de la Mecque pour nous parler des
5 piliers de l’Islam et de la
purification du corps, du cœur et
de l’esprit…
Mihrab indiquant la direction
de La Mecque.
Minbar (chaire à prêcher)
Les cinq piliers de l’Islam :
- La profession de foi (chahada) : Il s’agit en
fait d’une double profession de foi : d’un côté,
le refus qu’il puisse y avoir d’autre divinité que
Dieu, et de l’autre l’affirmation que le
prophète est la référence indépassable ayant
reçu une mission universelle.
- La prière (salât) : elle a lieu cinq fois par jour
(à l’aurore, au zénith du soleil, l’après midi, au
coucher du soleil et à la disparition de toutes
lueurs à l’horizon lorsque les étoiles
apparaissent).
- L’aumône légale (zakat) : impôt permanent
qui permet de se purifier de la possession des
biens de ce monde, réputés impurs. Cette
donation efface en partie les mauvaises
actions et doit être effectuée au bout d’un an
de non utilisation du bien.
- Le jeûne du mois du ramadan : obligatoire à
partir de la puberté, sauf pour les femmes
enceinte et les malades. L’abstinence s’étend à
tous les aliments liquides et solides, au tabac
et à tout acte sexuel. On doit rester pur,
même moralement de l’aurore au coucher du
soleil.
- Le pèlerinage à la Mecque (hadj) : Il est
obligatoire au moins une fois dans la vie, mais
les dispenses sont nombreuses (coût,
disponibilité …). Au retour, le pèlerin est
auréolé de gloire et s’ habille de blanc.
Moucharabieh (balcon, avec grillage fait de
petit bois tourné, réservé aux femmes
permettant de participer à la prière sans
être vues…),
Détails des stucs et décorations du plafond
de la salle des prières.
Alignement de corans sur toute la périphérie de la
salle de prière.
Tapis individuels (kilims) pour la prière dont les
motifs sont tournés en direction du Mihrab et de
La Mecque.
Nous quittons l’intarissable Mr Gauthier, par respect du culte de
13 heures qui est proche, mais aussi parce que nous avons réservé
une table à la "Pizza Del Arte" au Centre Commercial d’Evry
Courcouronnes …et parce que nous avons bientôt rendez-vous à
14h30 pour la visite d’un autre culte à la Cathédrale Notre Dame
de la Résurrection.
Ce n’est pas sœur Annick, comme prévu, qui nous reçoit mais un aumônier qui commence par nous faire
faire le tour de la cathédrale par l’extérieur en nous expliquant son architecture, la représentation,
l’image voulue de son architecte concepteur : Mario Botta et les différentes interprétations données.
En 1988, Monseigneur
Herbulot décide d’édifier
une cathédrale à Evry. Le
projet est alors confié à
l'architecte suisse-italien
Mario Botta, retenu pour
sa maîtrise de la brique,
matériau choisi pour la
construction du centreville de la ville nouvelle (*).
La cathédrale Notre Dame
de la Résurrection a été
achevée en 1996, c’est un
double cylindre taillé en
biseau de 35 m de haut et de
37 m de diamètre. 800 000
briques venant de Toulouse
ont été nécessaires à sa
construction.
L'édifice est coiffé d’une verrière qui capte la
lumière tout le jour et de 24 tilleuls argentés
(Tomentoza) qui rappellent la couronne des ifs
ceinturant les mausolées cylindriques des empereurs
Auguste et Hadrien de Rome et qui se veut retrouver
l’interprétation de la nature et le signe de la vie et la
croix de François d’Assises.
Pour l’architecte Botta, le toit de la cathédrale est
en fait sa façade comme un phare ou un bateau qui
part vers le large…
Nous rentrons dans la cathédrale et contrairement
au plan habituel en croix de toute église, nous
découvrons un hémicycle. Le cercle, c’est la pureté
géométrique et le symbole de la perfection et de
l’aura (auréole, anneau de lumière, disposé au-dessus
d'un personnage pour en indiquer la sainteté).
Notre aumônier nous fait emprunter le seul escalier
qui descend vers l’autel, par la circonférence
intérieure gauche, c’est le chemin de croix …
(*) Anecdote sur l’une des origines de la construction de la ville nouvelle d’Evry : sans les années
60/70, Evry et ses alentours n’était qu’un terrain vague peuplé de bidonvilles et le Général De
Gaulle survolant la région en hélicoptère aurait dit à Paul Delouvrier l’accompagnant :
"Monsieur Delouvrier, il vous faut mettre de l’ordre dans ce bordel…"
L’escalier est bordé de plusieurs petits et étroits vitraux verticaux, commençant par
le noir (Judas) pour aller au fur et à mesure de la descente, par le rouge et l’orangé
vers le blanc (St Jean) et pour arriver sur trois magnifiques pierres polies : une
première rouge, puis une noire et une blanche orangée.
Ces pierres sont en réalité des
tranches de bois pétrifié provenant
de "Petrified Forest National Park"
en Arizona . Elles représentent :
- la souffrance du christ (couleur
rouge),
- la mort du Christ (couleur noire),
- la résurrection du Christ (couleur
blanche/orangée).
Entre la souffrance du Christ et sa
mort, en toute simplicité deux arcs
de cercle de cuivre sont marqués des
13 stations du chemin de croix…
… et entre la
mort du christ
et sa
résurrection
une simple
croix stylisée
de cuivre.
Arrivés au bas de l’escalier, face à nous, une plaque commémorant la venue de sa Sainteté le pape
Jean-Paul II le 22 aout 1997, et à sa droite le baptistère, suffisamment grand pour le baptême par
immersion, surmonté d’une vierge qui n’est pas une vierge à l’enfant mais une vierge de l’époque
gothique.
Nous voilà devant l’autel, une croix en forme de "tau" (lettre grec
rappelant l’orthodoxie) supporte un christ de grandeur humaine à figure
africaine, exactement situé au sommet d’un arc de cercle de vitrail
moderne symbolisant les racines d'un arbre et apportant une clarté
supplémentaire venant du ciel.
A droite de l’autel, une statue de Saint Corbinien, les bras croisés
en signe d’humilité avec un ours à ses pieds.
Des tapisseries racontent l’histoire de Saint Corbinien (8ème ou 9ème siècle) et de son ours qui tua sa
mule et avec qui il s’est battu avant de l’apprivoiser pour remplacer sa mule.
Pour terminer cette visite, notre aumônier nous entraine dans la petite chapelle de jour. Une
atmosphère particulièrement douce et calme s’en dégage. On y trouve cette fois une moderne vierge à
l’enfant et une moderne croix de la résurrection du Christ qu’un étudiant en théologie qui s’est intégré
discrètement à notre groupe, nous commente …
Une croix moderne représentant la résurrection du
Christ : en son centre des petites sculptures de cuivre
représentent la tombe ouverte et l’étonnement des
soldats qui la gardent, au bout d’une des branches de la
croix, Joseph d’Arimatie qui prêta sa future tombe à
Jésus, au sommet de la croix la pierre angulaire,
référence à Saint Pierre (sur cette pierre je bâtirai ton
église) et dans sa partie inférieure des grappes de raisin
qui rappellent que nous sommes tous des étapes…
La visite terminée, nous remercions
l’aumônier et reprenons notre marche
en traversant Evry Ville Nouvelle et en
se dirigeant vers Evry Village.
Evry Ville Nouvelle, Place de l’Europe
le bâtiment France Evry a abrité
jusqu’à 2000 le Service Contrôle des
Fabrications de la Direction de
l’Equipement d’EDF. C’est ici qu’ont
été conçues et réalisées toutes les
centrales nucléaires françaises.
La nationale 7 enjambée,
nous rentrons dans Evry
Village
par
la
rue
Montespan, puis la rue
d’Antin, autant de noms
qui sonnent avec le 17ème
et le 18ème siècle et pour
cause nous sommes sur
les lieux de l’ancien
château de Petit Bourg
dont il ne reste que les
communs..
Le château de Petit-Bourg, propriété entre autres de la marquise de Montespan et du duc d'Antin aux
XVIIe et XVIIIe siècles, le château sert alors fréquemment de résidence royale à l'occasion de
chasses en forêt de Sénart ou de lieu d'étape sur la route Paris - Fontainebleau. Occupé par les
Allemands durant la seconde guerre mondiale, il fut incendié en 1944 et complètement rasé.
Seul restent aujourd’hui ces anciens communs qui bordent l'ancienne voie d'accès au château, baptisée
depuis peu allée Louise-Bathilde-de-Bourbon du nom de la dernière propriétaire.
Le château de Petit-Bourg (dernier état avant
démolition)
La localité d’EVRY-SUR-SEINE devient un
lieu de villégiature pour la noblesse et les
courtisans à partir de la Renaissance. Ils y
font construire les châteaux de Beauvoir,
Bataille, Petit-bourg, Grand-bourg, Mousseau,
Neufbourg et les Tourelles.
Certains historiens relatent que c’est la
Marquise de Montespan (1640-1707) qui fit
construire le château de Petit-Bourg en 1646
pour y accueillir son amant le roi Louis XIV,
alors que d’autres affirment qu’elle acquière
celui-ci en 1695, et qu’elle l’embellit.
Faisons fit de ces querelles de clocher et retenons simplement que la marquise y a vécu et qu’elle l’a en
effet embelli avec l’aide du jardinier Le Nôtre qui en a dessiné les jardins à la française. Elle a
également fait appel au jardinier La Quintinie pour créer un potager. Tous deux sont très connus pour
avoir servi le roi à Versailles.
Le fils de la marquise de Montespan, le DUC D’ANTIN (1665-1736), réputé grand courtisan hérite du
château à la mort de sa mère. Il continue de recevoir le roi soleil qui aime admirer les paysages sur les
hauteurs de la rive gauche de la Seine.
Mais citons plutôt la chronique de Saint Simon qui raconte une anecdote vécue au château de
Petit-Bourg (*) :
"Le duc d’Antin accompagnait souvent le roi Louis XIV dans ses voyages et était prêt à satisfaire
ses plus petits désirs.
Le roi s’était plaint lors d’une de ses promenades à Petit-Bourg qu’une partie de la forêt ne lui
permette pas d’admirer une vue très agréable depuis ses appartements.
Le duc d’Antin qui savait à quelle date le roi devait revenir a fait scier tous les arbres près de
la racine. Ils ne tenaient presque plus… Une corde était attachée à chaque arbre et 120 hommes
se tenaient cachés.
Sous un prétexte quelconque, le duc D’Antin conduit le roi et toute la cour près du petit bois :
‐ "Que ce bois me déplait" dit le roi
‐ "Et bien Sire, s’écria le duc d’Antin, Votre Majesté n’a qu’a vouloir et tous les arbres
disparaîtront"
‐ "Je voudrais que ce fût sur l’heure" répondit le roi
‐ "Vous serez obéi, Sire" réplique le duc qui donne un coup de sifflet.
A ce signal, les domestiques font tomber la forêt entière et le roi est ravi…"
Mais, il ne fut pas seulement un
courtisant, Duc D'Antin et de
Montespan, pair de France seigneur
des
duchés
d'Epernon
et
de
Bellegarde, directeur des bâtiments
de France, il donna à la paroisse d’Evry
les fonds baptismaux en marbre rouge
que l’on peut voir dans l’église St
Pierre et St Paul où nous dirigeons
maintenant.
Le Duc d’Antin mourut en 1736 après
s’être retiré petit à petit de sa vie de
courtisan.
(*) Références : Archives départementales de l’Essonne (8°/2379)
L’église Saint Pierre et Saint Paul est l’église
paroissiale d’Évry-village, c’est-à-dire du petit bourg à
côté duquel dans les années 1960-1980, la ville
nouvelle d’Évry a été bâtie.
Dans le chœur et le transept sud, on remarque des
voutes sur croisées d’ogives avec des clefs de voute
de style gothique ; ce sont les seuls vestiges de la
période de construction de cette église, c’est-à-dire
vers les 12ème et 13ème siècles.
Pendant la guerre de 100 ans, l’édifice fut dévasté et
il fut reconstruit aux 17ème et 18ème siècles.
Au 19ème siècle, la chapelle de la Vierge fut ajoutée sur le transept nord de l’église. Enfin, une
restauration récente de l’édifice eut lieu en 1977. A l’intérieur de l’église, on peut admirer les fonts
baptismaux du 18ème siècle (offert à la paroisse par le Duc d’Antin) et les vitraux modernes.
Ces vitraux ont été conçus dans les ateliers de l’abbaye de Saint Benoit sur Loire et installés lors de la
rénovation de 1977.
Pour terminer cette riche journée riche de culture, il ne nous reste plus qu’à passer derrière l’église
St Pierre et St Paul pour traverser le petit Parc Pompidou qui entourent deux maisons du XVIIIe et
XIXe siècle et rejoindre les bords de seine et les voitures.
Photos et textes : Claudine Blangarin, Jean-Paul Gauchet et internet

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